Notes d'une étude biblique sur l'Assemblée (6)
SORTIR VERS LUI HORS DU CAMP (Héb. 13)
Qu’est-ce que le camp dans l'histoire d'Israël ?
Que signifie pour nous « sortir hors du camp » ?
UN APPEL A NOS COEURS !
« Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22)
« Faire le tour de l’autel » (Ps. 26 : 6)
« Vous ne paraîtrez pas à vide devant ma face » (Ex. 23 : 15)
Christ « nourrit » et « chérit » son assemblée (Eph. 5 : 29)
SORTIR VERS LUI HORS DU CAMP (Héb. 13)
Pour comprendre ce que cela veut dire, il faut d'abord poser cette question : Qui est ce « Lui », pour moi ? Me suffit-il de savoir que Celui qui est mort « hors du camp » est mon Sauveur, et continuer à faire ce que je veux de ma vie ? - Ne devons-nous pas Lui demander : « Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu pais ton troupeau » (Cant 1 : 7). Si nous sommes attachés à la personne de Christ, nous devons être attentifs à ce qu’Il a à nous dire. Cela aura sûrement de la valeur pour nos cœurs, si nous pouvons dire : « Toi qu’aime mon âme, Seigneur Jésus, je veux être là où tu es, parce que tu es tout pour mon cœur, tu as tout fait pour moi et tu m’aimes d’un amour infini. Tu sais que je t’aime » – Oui, si vraiment mon âme aime mon Sauveur et Seigneur, alors son amour remplira mon cœur et je poserai cette question que les disciples de Jean le Baptiseur ont posée : « Où demeures-tu ? » (Jean 1 : 38) – Où habites-tu, Seigneur, où puis-je te trouver ? « Seigneur, toi qu’aime mon âme, où fais-tu paître ton troupeau ? » – Je veux être là, puisque je sais qu’il y aura de la bénédiction.
Beaucoup de questions se règlent dès que le cœur est en relation vivante avec le Seigneur. Si je sais que mon Sauveur et mon Seigneur est amour, alors toute pratique qui n’est pas conduite par cet amour est impossible. Si je sais que mon Seigneur et Sauveur, le Fils éternel de Dieu, est saint et juste et droit, toute pratique impure, injuste à ses yeux n'a pas de place non plus. Comme la grâce et la vérité sont venues en Christ (Jean 1 : 17), ainsi aussi, dans notre vie d’assemblée, la grâce et la vérité ne se contredisent pas, mais se complètent. La vérité n’agit pas aux dépens de la grâce et réciproquement. Nous savons bien que nous faillissons tous à cet égard. C’est pour cela qu’il faut s’occuper des faiblesses des uns ou des autres dans les assemblées. Mais pour s’en occuper, il faut que le cœur soit occupé de la personne de Christ. Dans la Parole, il y a des réponses aux questions qui peuvent se poser. Quand Paul et d’autres serviteurs ont prêché la Parole, les Juifs de la ville de Bérée ont vérifié dans la Parole s'il en était bien ainsi qu'ils étaient enseignés (Act. 17 : 11). C’est ce que nous pouvons nous encourager à faire.
Ne pas s’intéresser à l’enseignement que le Seigneur donne, c’est tout simplement la preuve d’un manque d’amour pour Lui. Celui qui L’aime prouvera cet amour en gardant ses paroles. Le Seigneur lui-même l’a dit dans l’évangile (Jean 14 : 23). Sans amour pour mon Sauveur, je ne découvrirai jamais les trésors et les richesses que Lui-même a cachés dans sa Parole pour ses rachetés.
Il faut connaître les principes divins pour savoir bien se conduire, il faut connaître ce que notre Sauveur et Seigneur a à nous dire pour Lui plaire à tous égards comme la Parole de Dieu nous le dit. C’est pour cela qu’on peut dire : il n’y a pas de saine pratique sans saine doctrine. « Tout cela je te l'écris… pour que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant » (1 Tim. 3 : 14-15).
En 2 Timothée 1 : 13 il est dit : « Possède un modèle des saines paroles ». Dans d’autres traductions, en allemand et en hollandais par exemple, il est dit : « Connais le cadre des saines paroles ». La question qui se pose, c’est : Est-ce que je connais le divin modèle, le cadre, la base doctrinale ? Pour certaines constructions, on fait parfois une maquette pour montrer exactement comment sera l’édifice final. Pour le tabernacle, Moïse a dû faire exactement selon le modèle qui lui avait été montré sur la montagne. En Ezéchiel 43, l’Eternel parle au prophète en disant qu’il y a un modèle divin : « Montre à la maison d’Israël la maison… fais-leur connaître la forme… et qu’ils les fassent » (v. 10-11). Si nous comparons notre marche pratique au modèle divin, nous verrons très vite qu’il y a défaillance et manquement de notre côté. La Parole dit : « Nous faillissons tous à bien des égards » (Jac. 3 : 2). C’est aussi malheureusement le cas collectivement. Mais pour bien nous comporter, il ne faut pas dire : nous devons faire telle ou telle chose - sans connaître le modèle divin. Encourageons-nous à lire la Parole de Dieu, pour la connaître. L'apôtre Paul dit à Timothée : « Considère ce que je dis ; car le Seigneur te donnera de l'intelligence en toutes choses » (2 Tim. 2 : 7).
Qu’est-ce que le camp dans l'histoire d'Israël ?
L'épître aux Hébreux donne une illustration par laquelle Dieu veut nous faire comprendre des réalités, des vérités bibliques. Le « camp » du peuple d'Israël dans le désert était un très grand campement d’un peu plus de 600 000 hommes entre vingt et cinquante ans, soit près de 3 000 000 de personnes en comptant les hommes de plus de 50 ans, les femmes et les enfants.
Pour certaines tâches quotidiennes, il fallait aller hors du camp. C’était une grande distance à parcourir dans la chaleur du désert. Où voyons-nous la première fois cette nécessité pour les Israélites de sortir hors du camp dans la Parole ? C'est pour recueillir la manne : « Il arriva, le soir, que des cailles montèrent et couvrirent le camp ; et, au matin, il y eut une couche de rosée autour du camp… C’est le pain que l’Eternel vous a donné à manger. Voici la parole que l’Eternel a commandée : Recueillez-en, chacun en proportion de ce qu’il peut manger » (Ex. 16 : 13, 15, 16). La manne était autour du camp ; c’est intéressant. La manne nous parle du pain venu du ciel, le Seigneur Jésus, comme Il le dit en Jean 6. Il fallait une marche à jeun, tôt le matin, sur quelques kilomètres dans le désert pour arriver autour du camp où se trouvait ce pain tombé du ciel. Il ne fallait pas être paresseux pour faire une telle marche en début de journée, c’était une occupation nécessaire. Quant à nous, si nous voulons profiter du pain du ciel, cela demande un effort et surtout un effort matinal. Pour croître, il faut un investissement de temps et d’énergie de notre part comme pour les Israélites. C’était hors du camp, autour du camp, qu’il y avait cette bonne nourriture. La manne n’est tombée du ciel, autour du camp, qu’après qu’Israël ait été libéré de l’esclavage en Egypte et ait traversé la mer Rouge. C’est alors que Dieu a dit qu’il allait faire une habitation au milieu de son peuple. Ici, en Exode 16, il n’y avait pas encore le tabernacle, mais Dieu voulait habiter au milieu de son peuple. Pourtant Il dit : Si vous voulez manger, allez autour du camp.
Rappelons brièvement ce qui ne pouvait pas se faire ou avoir sa place dans le camp des Israélites. Le lépreux, par exemple, ne pouvait pas y avoir sa place (Lév. 13), celui qui maudissait le nom de l’Eternel, non plus (Lév. 24). Il fallait l’amener hors du camp et le mettre à mort. Marie, la sœur de Moïse, ayant contesté la place que Moïse ne s’était pas accaparée - c’est Dieu qui l’avait établi guide de Son peuple, image du Seigneur Jésus - est devenue lépreuse et a dû être exclue du camp (Nom. 12 : 14-15). Celui qui veut accaparer pour lui-même la place unique du Seigneur Jésus dans son Eglise montre qu’il est spirituellement dans l’état d’un lépreux. En Nombres 15, nous lisons qu'il fallait amener hors du camp celui qui avait violé le sabbat de l’Eternel. Deutéronome 23 : 12-14 nous dit que les Israélites devaient faire leurs besoins hors du camp. C’était pour des raisons hygiéniques, mais cela nous montre aussi que toute impureté qui sort de nous n’y a pas sa place. La raison en est donnée en Nombres 5 : 3 : il fallait garder le camp propre, saint, pur, parce que l’Eternel habitait au milieu d’eux.
Dans la Parole de Dieu nous voyons que lorsque Dieu donne ou fait quelque chose de très bon, l’homme est capable de le gâter rapidement. Dieu étant au milieu du peuple, le camp devait rester pur à tout point de vue, mais que s'est-il passé ? Moïse était déjà depuis des jours sur la montagne, quand les fils d’Israël demandent à Aaron : « Fais-nous un dieu qui aille devant nous » (Ex. 32 : 1). Ainsi, pendant que l'Eternel donnait à Moïse les instructions pour le culte qu'Israël devait Lui rendre, ce peuple établissait un culte idolâtre. Dans sa grâce, Dieu permet que Moïse brise les deux tables de pierre au pied de la montagne, et qu’ainsi la Loi soit retirée. Puis le conducteur se tient « à la brèche » (Ps. 106 : 23), dans la position d'intercesseur. Enfin, au chapitre 33 de l'Exode, il dresse pour lui une tente, hors du camp, loin du camp. En raison du péché commis, la nuée ne peut plus se poser dans le camp.
Le tabernacle est encore là, l’autel est encore là, le culte selon les rites juifs continue, à la seule différence que l’Eternel n’est plus là. Quand l’Eternel est sorti du camp, deux Israélites sont sortis vers Lui. Deux seulement ! Mais l’Eternel n’était plus là. Les croyants de Laodicée avaient tout, excepté le Seigneur ; riches et enrichis, ils ne manquaient de rien (Apoc. 3 : 17) ! Cet esprit qui est largement répandu autour de nous, c’est l’esprit de notre propre chair.
Que signifie pour nous « sortir hors du camp » ?
Un serviteur de Dieu a dit : Sortir hors du camp, c'est prendre notre place en dehors de toute forme de christianisme dans laquelle les pensées de l'homme ont une place, quelle que soit l'importance qu'on leur donne, que ce soit à propos du clergé, du ministère des femmes, de l'autorité du Saint Esprit... Si des chrétiens connaissant bien la Parole de Dieu, personnellement très pieux, se réunissent en voulant organiser ce qui semblera avoir belle apparence, ils ne pourront le faire sans contredire ce dont ils se réclament : la direction du Saint Esprit et la présence du Seigneur. On pensera peut-être qu'il faut désigner un prédicateur, responsable de préparer un sujet de méditation… Mais pourrons-nous réaliser ainsi la présence du Seigneur et dire que l'Esprit Saint est notre directeur ? (Ph. Rollet).
On dira peut-être : Dans ce groupe de chrétiens, qui compte mille membres, il y a de la bénédiction. - C'est bien possible, mais la bénédiction n’est pas une preuve convaincante qu’on est dans le chemin du Seigneur. Si la bénédiction est dans le grand nombre, nous avons fait une grosse erreur depuis le temps de la Réformation, puisque le plus grand nombre est resté dans le système où ils étaient, comme c’est encore le cas de nos jours. Le nombre ne convainc en rien. Ce qui compte c’est ce que le Seigneur dit. Ce n'est pas lorsque tout tourne autour du moi et de nos émotions : Je pense ceci, je sens comme cela, je ne me sens pas à l’aise… ou, au contraire : là-bas je me sens très à l’aise… ! - Tout cela est sans importance. Quelle question les disciples de Jean le Baptiseur ont-ils posée au Seigneur ? « Où demeures-tu ? » - Qu’a demandé Saul de Tarse, alors qu’il venait de découvrir Jésus comme une Personne vivante au ciel ? Il a dit : « Qui es-tu, Seigneur ? ». C’est la première question capitale de toute notre vie. La deuxième question est : « Que dois-je faire, Seigneur ? ».
Dans le récit d'Exode 33, il est intéressant de voir que Moïse et Josué sont sortis hors du camp vers l’Eternel, et ont dressé la tente d’assignation. Seul Moïse revenait régulièrement dans le camp (v. 11). Pourquoi ? C’était pour continuer le service auquel le Seigneur l’avait appelé auprès du peuple, pour qu’ils comprennent qu’ils avaient mal fait. En revanche, Josué, étant un jeune homme, restait dehors. Cela nous apprend que le Seigneur peut appeler, encore de nos jours, des frères à aller dans le camp pour un service spécial auquel Lui les appelle.
Que se passait-il encore hors du camp ? Non seulement il fallait amener l’impureté hors du camp, mais une autre chose très sérieuse s’y passait : le sacrifice pour le péché était amené hors du camp, non pour plaire à l’Eternel, mais pour y être brûlé et réduit en cendres. Cela rejoint l'enseignement d'Hébreux 13. Christ aussi a « souffert hors de la porte » (v. 12). Christ, pour ainsi dire, n’est pas mort pour nos péchés dans le camp, mais il fallait amener le sacrifice pour le péché dehors. Ainsi, si nous voulons nous réunir hors du camp, ce n’est pas sur une base humaine, mais sur la base du sacrifice du Seigneur pour le péché et pour nos nombreux péchés et délits. Ceci implique que si nous sommes réunis, étant sortis hors du camp, il n’y a alors pas de place pour un quelconque péché, ni pour le péché qui est en moi, c’est-à-dire la chair en moi, ni pour une quelconque manifestation du péché, un mauvais fruit quelconque de ce « mauvais arbre » qui est en moi. Ce n’est que sur la base du sacrifice du Seigneur Jésus pour nos nombreux péchés que nous sommes là.
N'oublions pas que si nous avons le privilège de nous réunir autour du Seigneur Jésus, Lui-même a dû aller dans la mort, après avoir subi la colère du Dieu très saint. Il a été « fait péché pour nous » (2 Cor. 5 : 21). Et à cause de tous nos péchés, il est entré dans des ténèbres profondes, et a été frappé de Dieu et affligé. Sous la colère de Dieu, le sacrifice a été entièrement brûlé. Dans cette illustration de Lévitique 4 et 5, et quand il s’agit de la génisse rousse (Nom. 19), il ne restait plus que la cendre. Si maintenant je me retrouve avec d’autres croyants « hors du camp », il faut que je me rappelle à tout moment que le « moi » ne vaut rien, que mes péchés n’ont pas de place, que mes pensées et les motivations intérieures cachées aux hommes, mais connues de Dieu, n’ont pas de place. Si, en faisant une prière d’adoration, je le fais juste pour être vu des hommes, le Seigneur sait que c’est ma chair seule qui se manifeste et cela n’a pas de place au moment où l’on se souvient que le Seigneur Jésus a connu la colère de Dieu pendant les trois heures de ténèbres. Toutes les vagues, tous les flots de la colère divine sur mes péchés et sur le péché, ont passé sur Lui. On lit dans le Psaume 69 qu'Il était « enfoncé dans une boue profonde », Il est « entré dans la profondeur des eaux » (v. 2). La profondeur de la « boue » de mes péchés était si grande qu’Il ne pouvait pas prendre pieds. « Le courant me submerge ». Cela nous parle, non pas du péché, mais de la colère de Dieu contre mes péchés. Quand je suis réuni avec d’autres enfants de Dieu, je dois me rappeler que ma chair, mes péchés n’ont aucune place : le Seigneur Jésus a dû mourir sous la colère de Dieu à cause de cela.
Relisons Jean 19 : 16 : « Alors donc il (Pilate) le leur livra pour être crucifié ; et ils (le peuple) prirent donc Jésus, et l’emmenèrent. Portant lui-même la croix, il sortit », et Hébreux 13 : 8-16 : « Jésus Christ est le Même, hier, et aujourd’hui, et éternellement. Ne soyez pas égarés par des doctrines diverses et étrangères, car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, non par les aliments, qui ont été sans profit pour ceux qui y ont marché. Nous avons un autel dont ceux qui font le service du tabernacle n’ont pas le droit de manger ; car les corps des animaux dont le sang est porté, pour le péché, dans les lieux saints, par le souverain sacrificateur, sont brûlés hors du camp [il s’agit des sacrifices que nous venons de voir dans le Lévitique]. C’est pourquoi aussi Jésus, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre ; car nous n’avons pas ici de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir. Offrons-donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom. Mais n’oubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices ».
Nous avons, dans ces versets d'Hébreux 13, deux vérités combinées dans une même illustration :
- D’un côté le Seigneur Jésus a souffert hors de la porte, c’est-à-dire hors de Jérusalem, parce que Dieu n’y était plus. C’est surtout dans l’évangile selon Jean que l’on voit cela très clairement. En Lévitique 23, parmi les fêtes de l’Eternel, il y avait la Pâque. Et, comment est-elle appelée dans l’évangile selon Jean ? « La Pâque des Juifs » (2 : 13) – non pas la Pâque de l’Eternel. Le Seigneur Jésus dit encore : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic » (2 : 16). Plus tard, cette maison est appelée « votre maison » (Matt. 23 : 38). Pourquoi ? Avec le rejet de Christ, Dieu a définitivement, pour cette dispensation, quitté Jérusalem. Et comme Dieu son Père n’y avait plus de place, Christ non plus ne pouvait pas y rester. En Jean 19 : 16, il est dit que les Juifs l’emmenèrent, mais il n’est pas dit qu’Ils le sortirent hors de la ville, il est dit : « Il sortit », au singulier. Le Seigneur Jésus est sorti de Lui-même ; c’était sa propre décision de ne pas rester dans cette ville !
- D’un autre côté, il est dit clairement qu’il y a des doctrines diverses et étrangères. Ne vous laissez pas séduire par ces doctrines-là, dit l’apôtre. Puis il dit : « nous avons un autel », et il ne parle pas des Juifs, mais des croyants de la dispensation actuelle. Cet autel – l’autel de l’encens, comme aussi l’autel d’airain pour l’holocauste – est appelé en Ezéchiel et en Malachie, la « table de l’Eternel ». Ainsi, « nous avons un autel », c’est-à-dire que nous connaissons un « lieu spirituel ».
Qu’est-ce qu’un lieu spirituel ? C’est une « base de communion » avec le Seigneur et entre nous - collectivement avec le Seigneur - une base biblique de communion des uns avec les autres. « Nous avons un autel ». Ceux qui étaient restés attachés au camp n’avaient pas le droit d’y participer. Jésus Christ est « sorti hors du camp », puisque Dieu n’était plus à Jérusalem. Il ne pouvait plus habiter là, parce que les hommes décidaient tout, et que la Parole de Dieu n’était plus respectée. Alors, Dieu n’était plus dans ce camp ; Il n’était plus dans la ville de Jérusalem, mais dehors on trouvait un autel. Nous savons bien que si un Israélite était sorti à ce moment-là de la ville, il n’aurait trouvé aucun autel matériel ; pourtant il y a un autel pour les chrétiens hors de la porte, hors de la ville. Un autel, c’est-à-dire un « lieu d’adoration » dans la communion avec le Seigneur et entre tous les croyants collectivement avec Lui.
Nous pouvons donc dire simplement ceci : Le camp est une illustration qui montre que même là où Dieu a habité auparavant, là où Il a fixé les règles, là où se trouvent beaucoup de croyants, Lui pourtant n’y est plus. Pourquoi ? Mais, dira-t-on, on chante encore des cantiques dans les mêmes recueils, ce sont encore pour la plupart les mêmes croyants. - Oui, à la seule exception capitale que l’autorité unique du Seigneur a été remplacée par des « idées humaines ». Le « camp », c’est tout système, ou tout groupement humain, établi sur des idées humaines, avec un mélange plus ou moins marqué d’éléments bibliques. La question qui se pose à chacun est celle-ci : Dans ma vie personnelle, par amour pour mon Seigneur, suis-je décidé à me soumettre à toute son autorité ? Collectivement voulons-nous aussi le faire ?
Suis-je prêt à porter l’opprobre, la honte ? Pensons au jeune Josué qui était toujours aux côtés de Moïse et qui, subitement, alors que tout le monde reste dans le camp, suit son aîné, Moïse ! Ils ne sont que deux à traverser le camp et à aller dresser cette tente dehors. Josué n’a pas regardé autour de lui, mais il a suivi Moïse. Le Seigneur – pour ainsi dire – lui a dit : « Que t’importe ? Toi, suis-moi » (Jean 21 : 22-23).
Aucun croyant ne devrait rester dans un groupe quelconque où le Seigneur n’est plus au centre de tout ce qu’on fait, n’a plus toute l’autorité, et se trouve comme à Laodicée dehors, « à la porte » (Apoc. 3 : 20). Que le Seigneur nous aide à Lui être fidèles, et à Lui dire : « Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu pais ton troupeau ». Il nous le montrera certainement, dans notre cœur, mais toujours selon l’enseignement de sa Parole.
« Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22)
Le mot « mémoire » vient du grec « anamnêsis ». L’anamnèse d’une personne, en terme médical, signifie tout l’historique d’une personne. Ainsi, lorsqu’à la fin de sa vie le Seigneur dit « faites ceci en mémoire de moi », nous pouvons faire passer devant nos yeux, sous la direction du Saint Esprit, tout ce qui concerne le Fils, tout ce qui concerne sa personne et son œuvre. Cela ne veut pas dire qu’à chaque réunion d’adoration il nous faille tout considérer. Mais il est précieux d’avoir la personne et l’œuvre de Christ devant nos yeux. Nous ne sommes pas réunis pour penser à nous-mêmes, ni dans nos cantiques, ni dans les prières, ni même dans les passages de la Parole.
« Faire le tour de l’autel » (Ps. 26 : 6)
Dieu seul voit tous les aspects de la seule offrande, du sacrifice du Seigneur Jésus sur la croix. Mais parce qu’Il connaît nos limites et que nous pouvons difficilement discerner tous ces aspects, en Lévitique 1 à 5 nous trouvons cinq sacrifices différents qui nous aident à voir plusieurs aspects de l’œuvre de Christ et de la valeur de Christ pour le cœur du Père. La question faire le tour de l’autel signifie de considérer le sacrifice de Christ sous ses différents aspects, mais cela ne veut pas dire qu’il faut chaque fois considérer tous les aspects. Au ciel, nous serons éternellement occupés de toute la personne de Christ, mais sur la terre nous sommes dans des corps de faiblesse avec leurs limites et nous ne pouvons considérer les choses que partiellement. C’est l’Esprit Saint qui place un ou plusieurs aspects devant nous. C’est un Esprit de paix et d’ordre, il va placer une pensée devant nous et peut-être la développer au fur et à mesure. La direction du Saint Esprit implique qu’il y a de l’ordre et qu’il utilise qui Il veut pour continuer la pensée qu’Il place devant nous. Ce n’est pas parce que j’ai une pensée à cœur qu’il faut la présenter à tout prix, que ce soit par une prière, un cantique ou un passage ; il est important de réfléchir calmement devant le Seigneur si je dois le proposer et si je dois le faire maintenant. Le culte est une activité collective.
« Vous ne paraîtrez pas à vide devant ma face » (Ex. 23 : 15)
Il est dit aussi de poser la corbeille remplie des prémices de tous les fruits devant l’autel (Deut. 26 : 4). Remplir sa corbeille ne veut pas dire préparer à l’avance ce que l’on va dire, mais il faut que le cœur soit rempli de la personne du Seigneur afin que le Saint Esprit puisse utiliser quelque chose s’Il le juge bon. Il arrive parfois que l’on ait un cantique à cœur et qu’un autre le propose ou que l’on veuille exprimer une pensée dans une prière et qu’un autre le fasse. C’est encourageant, car cela nous confirme que c’est la pensée de l’Esprit. C’est un service collectif, le Seigneur nous guide par son Esprit pour le bien de l’ensemble et pour la gloire de son Nom, surtout en ce qui concerne le culte. Ce que l’on vient de dire sur cette préparation est valable pour toutes les réunions. Que ce soit pour l’édification ou l’étude, nous nous préparons à la maison, toute la semaine, ce qui ne veut pas dire que je dois à tout prix présenter ce que j’ai préparé. C’est le Saint Esprit qui connaît les besoins du moment ; en fonction de l’assistance et de l’état des cœurs, Il prendra ce qu’il voudra dans le cœur de celui qu’il voudra. Mais si nous ne sommes pas préparés, si nous n’étudions jamais la Bible de façon systématique et que nous ne savons pas où se trouvent les passages, le Saint Esprit ne pourra pas nous utiliser. Nous devons être occupés chaque jour du Seigneur, par sa Parole, et l’Esprit utilisera ceux qu’Il veut le moment venu.
Au sujet de la réunion d’édification, 1 Corinthiens 14 dit : « Que ce soient deux, ou tout au plus trois, qui parlent, chacun à son tour » (v. 27). Ce n’est pas une loi, comme ce n’en est pas une qu’un seul frère présente quelque chose. L’apôtre Paul dit qu’il vaut mieux dire cinq paroles avec l’intelligence que dix mille en langue (v. 19). Un jeune frère, la première fois qu’il ouvre la bouche, pourra être amené à ne dire que quelques paroles pour l’édification de tous, puis avec l’expérience, il pourra délivrer un message plus consistant. 1 Corinthiens 14 dit encore : « Que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent » (v. 29). Si ce qu’exprime un jeune frère n’est pas tout à fait correct, ses aînés ne devront pas le décourager mais corriger avec tact ce qui a besoin de l’être. Si quelqu’un parle de façon déplacée, il faut le lui faire comprendre : il ne faut pas de désordre dans l’assemblée.
Christ « nourrit » et « chérit » son assemblée (Eph. 5 : 29)
L’assemblée a besoin d’être nourrie et édifiée par toute la vérité. La vérité est très riche. Désirons que l'assemblée reçoive une nourriture solide, variée et équilibrée. Veillons à considérer tous les aspects de la vérité. Soyons gardés de parler toujours des mêmes sujets. Si nous sommes occupés tous les dimanches de la vérité de l’assemblée, notre marche pratique souffrira sérieusement d’une carence en nourriture concernant par exemple la venue du Seigneur, l’affranchissement, la sainteté, la consécration. Tenons compte de ce que nos jeunes et nos enfants, que ce soit à l’université, à l’école ou au travail, vivent des réalités qui nous étaient absolument inconnues à leur âge. Nous ne devons pas forcément prêcher sur de tels sujets, mais nous pouvons attirer l’attention sur le fait que la Parole dit les choses très clairement sur tous ces sujets, pour que nous connaissions la vérité. Lorsque le diable veut nous faire dévier du bon chemin, dans la marche ou doctrinalement, il fera en sorte que nous perdions d’abord les vérités et il nous attaquera là où le défaut de connaissance ou l’ignorance ne nous permettra pas de discerner ses attaques. Nos jeunes vivent dans une société émancipatrice entre hommes et femmes par exemple. Si nous ne leur expliquons pas les vérités bibliques liées à l’ordre dans la création, il ne faudra pas s’étonner qu’un beau jour de jeunes chrétiens se mettent à habiter ensemble, sans se marier. Ainsi, rappelons les vérités sur tous les sujets que Dieu a jugés utiles de nous donner pour nous instruire. Paul dit à Timothée : « Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile… » (2 Tim. 3 : 16). Si nous en négligeons certaines parties, dans l’enseignement dans l’assemblée, les jeunes les ignoreront et risqueront de partir sur un mauvais chemin.
Encourageons-nous à maintenir et à garder toute la Parole de Dieu.