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LE PSAUME 68

 

            Nous ne savons pas à quelle occasion David a composé ce psaume, appelé un « cantique ». Le Saint Esprit, qui l’a inspiré, n’a pas jugé bon de le faire connaître. Ce roi était un homme de guerre ; avec l’aide de l’Eternel qui le sauvait partout où il allait, il a remporté de nombreux combats. Israël, le peuple de Dieu, était vainqueur de tous ses ennemis (2 Sam. 8 : 13-15).
            Une longue période de temps est embrassée dans les versets du psaume ; ils ont probablement été « chantés » au moment où David a ramené l’arche à la montagne de Sion, à Jérusalem ; ce qui est dit au début du psaume était proclamé en effet au départ de l’arche dans ses traites du désert (Nom. 10 : 35). Elle s'était trouvée auparavant, durant trois mois, dans la maison d’Obed-Edom, après la brèche d’Uzza (2 Sam. 6 : 3-10). Il semble que ce cantique ait été chanté alors par les chantres qui accompagnaient l’arche (1 Chr. 15) ; son parcours assez mystérieux préfigurait ce jour où le Seigneur se tournera vers son peuple, vers Israël qui sera ramené vers Lui par de grandes épreuves. Ils connaîtront alors à nouveau la joie de la présence de Dieu.
            Ce psaume majestueux est riche d’enseignements divers ; il doit être examiné sous ses multiples facettes. Appliquons nos cœurs à en faire une lecture soigneuse, accompagnée de prière (Dan. 10 : 12). Saisir la signification de certains versets est difficile ; nous désirons nous en tenir à ceux dont le sens semble clair.
            Selon un commentateur des psaumes (J.G. Bellett), six étapes successives sont décrites dans ces 35 versets.


Première étape (v. 1-6)

            L’arche commence son voyage, et des chanteurs qui l’entourent célèbrent en termes généraux les effets variés de cette présence de Dieu - dont l’arche est un symbole - à l’égard des méchants et des justes.
            De sa demeure sainte, Dieu se fait connaître comme le « père des orphelins » et le « juge des veuves » (v. 5 ; Ps 146 : 9 ; Jér. 49 :11). Il prend soin d’une manière particulière de ceux qui ont perdu leur « soutien naturel », qui sont isolés et avancés en âge. Il « fait habiter en famille ceux qui sont seuls » (v. 6).
            Il est plein de compassion : le sommes-nous ? Dans le même esprit, Jacques dit que « le service religieux pur et sans tache devant Dieu », c'est de « visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction » (Jac. 1 : 27). Nombreux sont ceux qui ont fait l’expérience bénie de ses soins au lendemain de leur conversion ; ceux, par exemple, que les membres de leur famille n’ont plus voulu recevoir. Ainsi, pour l’amour de Dieu, ces nouveaux disciples ont dû quitter « maisons, frères et sœurs ». Mais le « père des orphelins » les a recueillis dans sa propre famille ; ils y ont trouvé d’autres frères et sœurs.
            Dieu s’occupe de « ceux qui sont enchaînés ». Et Il nous invite à agir de même. C’était l’attitude des croyants hébreux (Héb. 10 : 34 ; 13 : 3). Heureux ont été sûrement ces prisonniers que le chef de la tour avait confiés aux soins vigilants de Joseph (Gen. 39 : 22).


Deuxième étape (v. 7-10)

            Après une halte, le voyage reprend. Les chanteurs rappellent de quelle manière Dieu s’est manifesté : Il est sorti dans le désert, Il a marché devant eux pour leur chercher du repos, comme l’a fait l’arche pendant trois jours (Nom. 10 : 33- 36 ; Hab. 3 : 13). Quand Dieu sort devant son peuple, même le Sinaï tremble devant Lui (v. 8).
            Il répand une pluie abondante sur son « héritage ». Si les pèlerins sont las, Il les réconforte avec des mets succulents et une eau rafraîchissante (v. 9 ; Deut. 11 : 11-12). Dieu ne cesse jamais de veiller sur son troupeau.
            Aujourd’hui Il a d’autres brebis. Elles n’appartiennent pas à la bergerie juive (Jean 10 : 16). Chacun de ceux qui lisent ce psaume fait-il partie de ses brebis ? Peut-il avec joie parler du Seigneur comme de son bon Berger ?
            Sa présence est redoutable pour les méchants mais pleine de grâce à l’égard de ceux qui Lui appartiennent, les « justes » (v. 3). Sa bonté se manifeste durant les « traites du désert ».


Troisième étape (v. 11-16)

            Ils exaltent la puissance de Dieu en faveur d’Israël. Maintenant que la traversée du désert a pris fin, Il les aide à conquérir la Terre promise (v. 12-14). Il les fait ainsi entrer en Canaan et leur donne dans ce pays l’huile de joie au lieu du deuil et l’ornement au lieu de la cendre.
            On voit à ce moment-là les armées des rois de la Palestine s’enfuir devant Israël ; ils se dispersent ; le pays devient blanc « comme la neige du Tsalmon » (v. 14). Toutes les prétentions de l’homme à la puissance doivent laisser la place à la seule puissance divine. Ces montagnes à plusieurs sommets sont une image de l’orgueil des hommes.
            Une question solennelle est posée : « Pourquoi… regardez-vous avec jalousie la montagne que Dieu a désirée pour y habiter ? » (v. 16a). Le lieu que Dieu a choisi (Deut. 12 : 5, 11), c’est Sion (Ps. 87 : 1-2, 1 Rois 9 : 3). Il y demeurera à toujours (v. 16b). Ce verset fait sans doute une allusion voilée au moment où David a pris de force la forteresse de Sion aux Jébusiens (2 Sam. 5 : 6-9).


Quatrième étape (v. 17-19) 

            A ce stade de leur voyage, ils semblent arrivés en vue de Sion. Les chanteurs saluent la montagne de Dieu. Ensuite, ils commencent à la gravir ; c’est une vue prophétique de l’ascension de Christ, de la vraie arche - son habitation est dans la gloire.
            Toute la grande puissance de Dieu n’avait pas été entièrement manifestée au moment de la victoire remportée sur les ennemis d’Israël. Il fallait pour cela la victoire remportée par Christ sur l’homme fort, Satan, qui nous retenait captifs (Es. 14 :17). Il a été vaincu !
            L’apôtre Paul met en évidence la portée de ce verset 18 en Ephésiens 4 : 8-10 - il s’agit de l’ascension triomphante de Christ : « Tu es monté en haut, tu as emmené captive la captivité ». Il est entré dans les « lieux célestes ». Sa présence dans ce lieu a eu pour eux, mais aussi pour beaucoup d’autres croyants, des conséquences très heureuses (v. 19) ! Dans la citation de ce passage dans l'épître aux Ephésiens, il est dit que Christ distribue ses dons. Son Eglise dispose aujourd’hui de tout ce qui est nécessaire à son édification. Ces dons sont répandus par le moyen du Saint Esprit (Act. 2 : 33).
            Nous pouvons bien dire : « Béni soit le Seigneur, qui, de jour en jour, nous comble de ses dons, le Dieu qui nous sauve » (v. 19). « Mon âme, bénis l’Eternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits » (Ps. 103 : 2).


Cinquième étape (v. 20-23) 

            Montant avec peine l’arche sur le flanc de la montagne, avançant vers le sommet, les chanteurs toujours inspirés continuent à célébrer le moment où, lors de la grande tribulation d’Israël, le Seigneur se lèvera pour venir les délivrer de la mort et de leur condition d’exilés.
            Lui seul peut « faire sortir de la mort » (v. 20). Ce verset concerne d’abord la « résurrection nationale » d’Israël. Mais tous ceux qui étaient également retenus par le pouvoir de la mort, après avoir confessé leurs péchés et montré une foi sincère en Jésus Christ, reçoivent une part céleste et éternelle avec le « Premier-né d’entre les morts » - avec l’Homme ressuscité !
            L’effort nécessaire pour gravir la montagne est une figure de la dernière épreuve d’Israël - tout comme le début de cette ascension était un symbole de l’ascension de Christ.


Sixième étape (v. 24-35)

            Au moment où le sommet est atteint, l’arche entre dans son repos. Les chanteurs qui la précèdent annoncent avec à-propos, les jours glorieux du repos définitif que Dieu fera goûter à Israël aussi. Les tribus seront enfin rassemblées autour de Lui.
            La marche de Dieu avec son peuple a commencé au désert ; elle s’achève dans le lieu saint - figure d’un glorieux repos (v. 24 ; comp. 2 Sam. 6 : 17 et 7 : 6). Les tribus partagent ce repos !
            Le verset 27 fait ressortir que Juda est maintenant réuni à Zabulon, Nephtali, mais aussi à Benjamin, le petit. En effet, cette dernière tribu avait été presque anéantie par le jugement divin (Jug. 21). Elle est ici une image d’Israël tout entier, qui vient de traverser la tribulation.
            Mais, désormais, cette tribu de Benjamin domine sur les autres ! – une allusion certainement à Christ, Lui le vrai Benjamin (Gen. 35 : 18). Dieu a commandé la force pour son peuple : « Etablis en force, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous ! » est la requête de David (v. 28).
            La « présence » de Dieu continuera à se manifester, mais sous une forme différente : c’est la « marche du Roi » - le monde entier Lui est soumis. Les rois apportent des présents au temple à Jérusalem (v. 29). La lance et l’épée sont bannies. Le psalmiste demande : « Tance la bête des roseaux, l’assemblée des forts taureaux… Disperse les peuples qui trouvent leurs délices dans la guerre » (v. 30).
            Les grands viendront d’Egypte, et Cush (l’Ethiopie) s’empressera d’étendre ses mains vers Dieu (v. 31). Les royaumes chanteront à Dieu et loueront le Seigneur (v. 32). Tous les hommes sont appelés à attribuer à Dieu la force et la majesté, choses alors visibles en Israël !
            Dans les derniers jours, le Seigneur s’occupera d’Israël (v. 33 ; Deut. 33 : 26). D’abord Il sera monté sur son cheval blanc : Il sortira du ciel pour les délivrer (Apoc. 19). Puis Il sera dans le ciel ouvert le centre de la gloire et de la puissance du royaume (Jean 1 : 52).

            Ainsi se termine ce précieux psaume. Il retrace les merveilleux effets de la présence agissante de Dieu, visible tout le long de l’histoire de son peuple terrestre. Dans le chapitre 16 du premier livre des Chroniques, nous trouvons le cantique qui a été chanté quand l’arche a été enfin placée dans la tente préparée pour elle par David sur la montagne de Sion.
            Quand notre voyage sera achevé, rien ne viendra plus interrompre le cantique qui sera éternellement chanté « à Celui qui passe comme à cheval sur les cieux, sur les cieux d’ancienneté ! » (v. 33). Il fait retentir sa voix puissante, et sa majesté repose sur Israël. Notre Dieu est un feu consumant : « Tu es terrible, ô Dieu ! du milieu de tes sanctuaires. Le Dieu d’Israël, c'est lui qui donne la puissance et la force à son peuple » - c’est vrai également pour son peuple céleste ! « Béni soit Dieu ! » (v. 35).

            Enfants de Dieu, considérons et méditons, dans la Parole de Dieu, la marche du Seigneur durant son séjour dans le « désert » de ce monde, en attendant de Le contempler face à face dans le repos et la lumière du ciel.
            « Que rendrai-je à l’Eternel pour tous les biens qu’il m’a faits ? », demandait déjà le psalmiste ; et il répondait : « Je prendrai la coupe du salut, et j’invoquerai le nom de l’Eternel (Ps. 116 : 12-13). Telle sera toujours la réponse d’un cœur qui L’aime !


Ph. L le 22. 10. 2018

 

                  De sa divine présence Jésus remplira l’univers ;
                  
Il étendra sa puissance sur tous les rivages des mers.

                  Partout tomberont les chaînes ; en tous lieux paix, justice, amour ;
                  
Plus de besoins, plus de peines, plus de labeurs, en ce beau jour.

                  Gloire à sa bonté suprême ! diront les peuples triomphants.
                  
Il sera célébré même par la voix des petits enfants.

                  Sous son règne salutaire la mort ne dominera plus,
                  
Et son ombre tutélaire abritera tous ses élus.

                  Les cieux béniront la terre et la terre aux cieux répondra.
                  
Toute chair dans la poussière devant Lui se prosternera.