Notes d'une étude biblique sur l'Assemblée (3)
LA CENE ET LA COMMUNION A LA TABLE DU SEIGNEUR
Plusieurs termes pour désigner la compagnie des rachetés
Le désir du Seigneur Jésus de voir les siens autour de Lui
Des vérités en rapport avec l'Assemblée
Le souvenir de l’œuvre de Christ dans la Cène et la communion exprimée à sa Table
Un lieu de communion avec le Seigneur
Une seule table du Seigneur sur toute la terre
Des vérités données dans l'Ancien Testament
LA CENE ET LA COMMUNION A LA TABLE DU SEIGNEUR
Plusieurs termes pour désigner la compagnie des rachetés
Il y a plusieurs désignations auxquelles se rattachent plusieurs responsabilités et bénédictions : le peuple de Dieu, le troupeau, l’assemblée, la famille et le royaume.
« Le peuple de Dieu » : cette expression se trouve surtout dans l’Ancien Testament, au sujet d’Israël. Dans le Nouveau Testament, l’expression « le peuple de Dieu », est exceptionnelle. Elle est utilisée aussi à notre égard : « Dieu a premièrement visité les nations pour en tirer un peuple pour son nom » (Act. 15 : 14). Dans l’épître à Tite, il y a l’expression un peuple pour lui-même (2 : 14). La communion spécifique du peuple de Dieu est d’avoir une même personne divine qui le guide, le protège pendant le voyage périlleux à travers le désert de ce monde.
« Le troupeau » : la caractéristique du troupeau, c’est d’avoir un Berger. Nous connaissons bien ce que dit le Seigneur en Jean 10 : « Moi, je suis le bon Berger ». La communion se trouve dans le fait d’avoir un même Berger, le bon Berger qui a donné sa vie pour toutes ses brebis, qui les porte, les guide, les protège et les nourrit.
« L’assemblée » : cette expression figure quelquefois dans l’Ancien Testament. Il s’agit alors de l’assemblée du peuple d’Israël vue dans sa totalité et sa responsabilité. Dans le Nouveau Testament, l’assemblée est la compagnie des rachetés depuis Actes 2, formée par le baptême du Saint Esprit en une nouvelle unité, unie en Christ et soumise à Christ. Sa communion, c’est d’avoir une même bénédiction spirituelle en Christ (Eph. 1), une même vocation céleste. On a une même responsabilité : celle de rendre visible, sur la terre, cette vocation céleste dans l’unité de l’Esprit, et de refléter Christ, puisque l’assemblée est la maison de Dieu et la colonne et le soutien de la vérité. Prenons une image : pour rappeler la mémoire d’un grand personnage, on en fait une statue que l’on place sur une colonne pour qu’elle soit vue de loin. Ainsi, notre « grand personnage », c’est le Seigneur Jésus ; notre fonction est d’être la colonne et le soutien de la vérité, pour élever haut le nom et les gloires de la personne de Christ dans ce monde. Ceux qui veulent voir Christ et le connaître, doivent regarder l’assemblée de Dieu, l’ensemble des croyants, ou au moins les croyants qu’ils rencontrent.
« La famille de Dieu » : dans l’Ancien Testament, nous ne voyons pas que Dieu ait une famille à Lui. Mais dans le Nouveau Testament, il est dit que nous sommes enfants de Dieu, liés au Père par Christ, et liés entre nous. Nous devenons des enfants de Dieu par la foi au Seigneur Jésus (Jean 1 : 12). La communion particulière de la famille de Dieu, c’est d’avoir comme même bénédiction, la communion avec le Père et avec son Fils (1 Jean 1).
« Le royaume » : dans l’Ancien Testament, Dieu régnait sur Israël. Dans le Nouveau Testament, Christ, le Roi, le Messie, l’Oint, a été rejeté. Pour le moment, il règne pour ainsi dire de façon cachée, invisible pour le monde. Mais les principes célestes, qu’il voulait instaurer en Israël et sur toute la terre, règnent déjà sur nous. C’est ce que nous trouvons par exemple en Romains 14 : 17. Le royaume est composé de tous ceux qui, extérieurement, se soumettent à l’autorité du roi, que ce soit par conviction ou seulement en apparence. En ce qui concerne le royaume, la communion est très réduite, comparée à la communion dans l’assemblée : c’est la soumission à la suprématie de Christ comme Seigneur.
Ces cinq images que nous venons de voir ont des points communs, mais il est important de bien faire les distinctions entre elles, car si nous en faisons des amalgames, nous commettrons vite des erreurs. A chaque image correspond une vérité, une bénédiction et une responsabilité qui lui est propre. Par exemple, la direction du Saint Esprit est en relation avec l’assemblée, la Parole n’en parle jamais en relation avec le peuple de Dieu, le troupeau, ou la famille de Dieu. La direction du Saint Esprit ne peut s’appliquer au troupeau, car celui-ci n’a qu’un seul guide, le Berger, de plus, le troupeau n’a pas de vocation céleste, c’est l’assemblée. De même, la considération du Seigneur comme tête ou chef et nous-mêmes comme membres, a affaire avec l’assemblée corps de Christ ; nous ne sommes pas membres du royaume, mais nous habitons pour ainsi dire dans le royaume. Par ailleurs, les dons ont été donnés à l’assemblée, pas à la famille de Dieu ; la caractéristique de la famille de Dieu, c’est que tous ceux qui la composent ont la vie divine, sont des enfants de Dieu et donc frères et sœurs.
Prenons un premier exemple dans le royaume de Dieu. En Matthieu 13, dans la parabole de l’ivraie, qui correspond à un temps à venir, il est ordonné de laisser croître le froment et l’ivraie ensemble jusqu’à la consommation du siècle, où les anges sépareront alors les méchants d’avec les bons. Qu’en est-il dans l’assemblée lorsqu’il y a du mal ? Pouvons-nous dire : Ne faisons rien, Dieu s’en occupera à la fin des jours ? Non. 1 Corinthiens 5 dit : « Otez le méchant du milieu de vous-mêmes ». Beaucoup de dénominations appliquent cette parabole de Matthieu 13 à l’église et ne se séparent pas de ceux qui ont le caractère de méchants, disant que Dieu seul connaît les cœurs et qu’Il s’en occupera à l’avenir par le moyen des anges. Ce n’est pas juste, c’est faire l’amalgame entre le royaume et l’assemblée. En assemblée, nous ne devons pas être associés au mal.
Prenons un deuxième exemple : dans l’assemblée, veiller à la sainteté est une responsabilité collective (1 Cor. 5 ; Gal. 5) ; dans la famille de Dieu, cette responsabilité est individuelle. Prenons un cas pratique : mon voisin qui va dans une dénomination est un vrai enfant de Dieu. Un jour, il tombe moralement et s’installe dans une vie de péché. Est-ce que je peux dire que ça ne me regarde pas parce qu’il va dans une dénomination ? Non. Dans la famille de Dieu, il est mon frère en Christ, je ne peux pas rester indifférent. Je dois l’avertir sérieusement et lui dire : Tant que tu persévères dans ce péché, que ton rassemblement use de discipline ou non, je n’ai plus de communion avec toi parce que tu marches dans les ténèbres. Or, le rassemblement local où je vais, n’est pas forcément au courant de la situation de mon voisin qui va dans une dénomination, sa responsabilité n’est pas engagée. La responsabilité dans l’assemblée et dans la famille de Dieu sont deux choses distinctes qu’il ne faut pas confondre. Nous ne pouvons pas dire : Puisque ce frère ou cette sœur en Christ ne se réunit pas avec nous, la responsabilité de mon rassemblement n’étant pas engagée, ma responsabilité individuelle ne l’est pas non plus, je continue les contacts. Ce serait contraire à la Parole de Dieu car nous avons la vie divine l’un et l’autre et nous devons marcher l’un et l’autre dans la lumière.
Prenons un autre exemple pratique. Le verset « si nous marchons dans la lumière, … nous avons communion les uns avec les autres » (1 Jean 1 : 7) se rapporte à la famille de Dieu. Se basant sur ce verset, certains chrétiens disent que nous pouvons rompre le pain avec tous les rachetés qui vivent pieusement, parce que nous sommes tous frères et sœurs en Christ. Nous sommes tous frères et sœurs en Christ, certes, mais si ces chers frères et sœurs qui vivent pieusement ont communion avec des dénominations que le Seigneur ne peut reconnaître, nous ne pouvons pas avoir de communion à la cène parce que cette question est en rapport avec l’assemblée de Dieu et non la famille de Dieu.
L’exercice de la discipline est en rapport avec l’assemblée. Parce qu’elle a le privilège de refléter les caractères du Seigneur Jésus et de maintenir la vérité dans ce monde, elle doit veiller à la sainteté collective et ôter le mal du milieu d’elle. La communion et l’unité sont dans la séparation du mal. Mais l’exercice de la discipline n’est pas en rapport avec le troupeau. En ôtant le méchant du milieu de nous, pour autant, nous ne mettons pas hors du troupeau une brebis, non, elle est aux soins du Berger.
Le désir du Seigneur Jésus de voir les siens autour de Lui
« Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu pais ton troupeau » (Cant. 1 : 7). « Le désir de notre âme est après ton nom et après ton souvenir » (Es. 26 : 8).
Pour comprendre l’importance du rassemblement des rachetés sur la terre, nous devons nous souvenir que c’est un avant-goût de ce que sera notre grand rassemblement au ciel. Notons qu’au ciel, la prière et l’édification n’auront plus lieu, mais il restera toujours le culte, l’hommage rendu à Dieu et à son Fils pendant toute l’éternité. Nous comprenons donc que la réunion de culte a un caractère particulier, et que les autres réunions n’ont pour but que de nous rendre capables d’accomplir les services que le Seigneur nous confie sur cette terre.
Lorsque l’assemblée se réunit, le désir de notre âme est-il de voir le Seigneur Jésus ? Est-il Celui qu’aime mon âme ? Lui nous aime tous, il n’y a aucun doute. L’Eternel a dit : « Je vous ai aimés d’un amour éternel » (Jér. 31 : 3). Hélas, le peuple d’Israël a dit : « En quoi nous as-tu aimés ? » (Mal. 1 : 2). Dans son amour infini, pour nous encourager, Il veut que son assemblée soit réunie. Certains pensent qu’ils peuvent se passer de l’assemblée et qu’il leur suffit d’être seul avec Dieu. Ils oublient que, si nous ne sommes plus au contact de ceux qui L’aiment, notre amour pour le Seigneur se refroidira, à l’image d’un tison qui s’éteint si on le sort du feu. Pour que notre amour reste fervent, il nous faut marcher dans la compagnie et la communion des frères et sœurs.
Le Seigneur Jésus a dit : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux ». (Matt. 18 : 20) Pour cela il nous faut être réunis en son nom, sous sa pleine autorité, et Il doit pouvoir approuver ce que nous faisons. Il n’attache pas son nom à n’importe quelle rencontre de croyants, même s’Il peut bénir toute rencontre fraternelle. Si des croyants se rassemblent selon leurs propres idées qui ne correspondent pas aux droits du Seigneur, le Seigneur pourra bénir sa Parole quand elle est ouverte, mais il est sûr que ce n’est pas être réunis en son Nom.
Il n’est pas dit : « Lorsque vous vous réunissez en mon nom », mais : « là où deux ou trois sont assemblés ». C’est une forme passive en grec, cela signifie qu’ils sont réunis par quelqu’un et qu’il s’agit d’un état, même si cet état ne s’exprime qu’au moment où les croyants sont effectivement ensemble. Nous pensons à ce que dit l’Eternel à Moïse : « Et je me rencontrerai là avec toi » (Ex. 25 : 22). Ce verset illustre une vérité importante : c’est Lui qui désigne le lieu où Il veut nous rencontrer. En allant à la réunion, nous n’y allons pas pour nous rencontrer, mais pour Le rencontrer. C’est là où Il aime nous rencontrer. Si quelqu’un ne va pas à une réunion pour un quelconque grief contre quelqu’un, il montre par là que pour lui, aller à la réunion, c’est pour rencontrer des frères. Si en revanche on comprend que c’est là où le Seigneur vient pour nous rencontrer, alors la perspective est toute différente ; on ne veut pas manquer une réunion ni la bénédiction qui y est liée. C’est pour cela que cette question se pose : Notre désir est-il vraiment après « son nom », après « son souvenir », après son mémorial ? Ce ne sont pas les frères qui ont déclaré qu’il faut se rencontrer tel jour et qu’il faut le faire de telle façon, c’est le Seigneur qui veut rencontrer ses rachetés. C’est comme un avant-goût de la scène céleste décrite en Apocalypse 5. C’est Lui qui est au milieu, qui invite et qui réunit autour de Lui. Ce point est de toute importance : « Et je me rencontrerai là avec toi » (Ex. 25 : 22). Le Seigneur ne veut pas que nous restions seuls.
Les croyants qui décident de rester chez eux, à cause de la ruine actuelle dans les rassemblements, sont en danger de décliner. Certains s’appuient sur le passage d’Actes 27, en disant que notre situation correspond au naufrage qu’a vécu Paul : chacun doit se débrouiller seul pour arriver au bout. Nous pouvons dire que la Parole ne se contredit pas et que le passage d’Actes 27 ne peut contredire ce que le Seigneur Jésus a dit en Matthieu 18 : 20. Nous vivons un temps de ruine et de désordre, certes ; mais il reste vrai que le désir du Seigneur est de nous réunir autour de Lui, même si nous ne sommes que deux ou trois. La première pensée est donc que le Seigneur Jésus se plaît à avoir, déjà sur cette terre, ses rachetés autour de Lui. Même s’il y a des milliers de rachetés dans notre ville et que nous ne sommes que deux ou trois à venir là, nous savons que c’est la joie de son cœur de nous voir autour de Lui. Pensons à ce que cela a été pour le cœur du Seigneur Jésus d’être au milieu de quelques disciples, parmi un peuple où Il avait nourri et guéri des milliers de personnes ! Actes 1 nous dit qu’il y avait environ 120 disciples au début ; c’est très peu. Mais le point important, c’est qu’Il était au milieu – et Il veut encore être là. Insistons sur le fait qu’il est grave de manquer au rassemblement de nous-mêmes (Héb. 10 : 25). Il ne s’agit pas du rassemblement des frères et sœurs, mais du rassemblement de nous-mêmes, de ceux que le Seigneur rassemble autour de Lui. Nous pouvons bien dire : « Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu pais ton troupeau ». L’aimons-nous vraiment de tout notre cœur ? Voulons-nous chaque fois Le rencontrer ? Si c’est Lui qui rassemble, est-ce justifié de manquer un rendez-vous ? Nous ne parlons pas de maladie, d’âge, ou d’obligations de travail, bien que de nos jours, si les absences pour obligations de travail se multiplient au point de ne plus pouvoir aller aux réunions de semaine, il faut se poser des questions.
Des vérités en rapport avec l'Assemblée
« Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps » (1 Cor. 10 : 17). La Cène étant un mémorial collectif du Seigneur Jésus, on ne peut pas rompre le pain seul chez soi à la maison bien qu’on puisse se souvenir de ce que le Seigneur Jésus a souffert. En effet, cela est en rapport avec l’assemblée. « Quand vous vous réunissez en assemblée... » (1 Cor. 11 : 18).
La vérité concernant la Cène est en rapport avec l’Assemblée, et non avec le troupeau, la famille, le peuple ou le royaume. Les relations fraternelles que nous pouvons avoir avec des frères et sœurs en Christ dispersés dans la chrétienté (repas ensemble, moments de communion autour de la Parole) sont en rapport avec la famille de Dieu et non l’Assemblée, le peuple, le royaume ou le troupeau. Ces relations fraternelles, dans le cadre de la famille de Dieu, sont possibles même si elles ne le sont pas le dimanche dans le cadre de l’assemblée de Dieu. Ce sont deux choses distinctes, même si elles sont proches. Au sujet des vérités que nous allons voir, comme la table du Seigneur ou sortir hors du camp, c’est l’assemblée seule dans son caractère particulier qui est concernée. L’enseignement sur la vie de l’assemblée est donné à l’assemblée à Corinthe avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom du Seigneur (1 Cor. 1). Cet enseignement est donc valable pour nous tous et partout.
Concernant l’assemblée de Dieu, la Parole utilise trois images principales pour en parler : l’épouse de l’Agneau, le corps de Christ et la maison de Dieu. La pensée principale liée à l’image de l’épouse est l’amour de Christ pour elle et l’amour de l’épouse pour Lui. Quant au corps de Christ, c'est Christ lui-même, la tête, qui gouverne les membres et il en résulte unité et harmonie. Quant à la maison de Dieu, la sainteté sied à cette maison (Ps. 93 : 5) car Dieu y habite ; aussi doit-on y voir l’ordre divin dans l’obéissance, la soumission, et le maintien de la paix, « afin qu’en toutes choses il tienne, lui (Christ), la première place » (Col. 1 : 18).
Il est capital que Christ ait la première place. Or, de nos jours, force est de constater que la crainte de Dieu disparaît, et qu’on devient de plus en plus familier avec le Seigneur Jésus. Dans la chrétienté, beaucoup de cantiques parlent de Lui comme notre frère ! Ce n’est pas Lui laisser la première place. Cette question est directement liée à l’Assemblée dont Il est la tête. Si le Seigneur n’a pas la première place dans ma vie personnelle, je ne comprendrai jamais pourquoi, dans l’assemblée, il doit avoir la première place, ni pourquoi ce sont ses intérêts et non mes émotions qui sont décisifs. Est-il réellement mon unique Sauveur, Seigneur, Berger et Maître ? Beaucoup de croyants seraient choqués si l’on ne tenait pas compte du Seigneur comme Sauveur, Seigneur, Berger ou Maître ; il est étrange qu’ils ne le soient pas si l’on n’en tient pas compte comme Chef de l’assemblée ! Il en est ainsi parce que dans ce domaine où il a toute l’autorité, beaucoup veulent aussi l’avoir et pouvoir décider ce qu’ils font. Si l’on ne tient pas compte de Christ, sous quelque caractère que ce soit, c’est pécher, surtout quand on ignore sciemment ce que la Bible dit, pour imiter ce qui se fait autour de nous.
A-t-il réellement la priorité dans ma vie ? Pensons-y, indépendamment de la question de rompre le pain, parce que cela est d’une influence capitale, non seulement dans la vie d’assemblée, mais aussi dans la vie individuelle journalière. Certains se contentent de savoir que le Seigneur Jésus les a assurés de ne pas aller en enfer. Mais cela ne suffit pas. Il veut avoir la première place sept jours sur sept, dans nos vies. Quand c’est le cas, les choses deviennent plus simples, beaucoup de choses deviennent secondaires, comme l’attitude d’un frère à mon égard par exemple. Si je disais : Tant qu’untel est dans le rassemblement, je ne peux pas rompre le pain, cela montrerait que le Seigneur Jésus n’a pas toute la place dans ma vie puisque je ne fais pas ce qu’Il me demande à cause d’autrui.
Nous devons manifester la soumission, l’unité, la sainteté, l’obéissance dans la vie de l’assemblée locale, pendant les réunions et en dehors des réunions. Nous ne pourrons le réaliser que dans l’obéissance à la Parole, par l’amour que nous avons les uns pour les autres et qui trouve son origine dans l’amour du Seigneur pour nous tous. Lorsque nous sommes unis autour du Seigneur, cela exclut toute pensée comme : Ce que mon frère fait, ne me regarde pas. S’il s’égare, c’est son problème. - Celui qui parle ainsi n’aime pas son frère.
Des assemblées qui se laissent guider par le Saint Esprit ne prendront jamais de décisions contradictoires. Une personne exclue dans l’une ne sera pas reçue dans une autre et inversement, car dans la maison de Dieu règnent la sainteté, l’obéissance, la soumission et le maintien de la paix. L’ordre divin n’est pas maintenu par des arrangements humains rigoureux et sans amour, mais selon ce que Dieu nous a donné dans sa Parole.
Nous avons déjà dit que la Cène n’est pas en relation avec le royaume ou la famille de Dieu, mais avec l’assemblée et la table du Seigneur (1 Cor. 10). Il est donc clair que la Cène n’est pas régie selon les principes du troupeau, du royaume ou de la famille de Dieu, mais par des principes qui s’appliquent à l’Assemblée, principes que l’on vient de voir en relation avec l’épouse, le corps et la maison. Ainsi, lorsqu’on veut se souvenir collectivement de la mort du Seigneur à sa table, nous devons considérer les critères bibliques relatifs à l’assemblée que nous verrons plus loin.
Pour être une représentation locale de l’assemblée, il est évident que le rassemblement qui célèbre la cène a l’obligation de respecter tous les principes bibliques vus précédemment, sinon il n’est qu’un groupe de rachetés qui ne représente pas l’assemblée selon les pensées de Dieu. Dans la maison de Dieu il y a des règles à respecter. Ce n’est pas difficile à comprendre, puisqu’il en est de même dans nos foyers : chacun ne fait pas ce qu’il veut, quand il veut et comme il veut, il y a les consignes du chef de maison. On n’est pas seul, il y a un aspect collectif.
L’assemblée a des responsabilités parce que la Cène est un repas collectif. Si quelqu’un veut exprimer la communion avec les frères et sœurs réunis, ceux-ci seront heureux de le recevoir, mais comme c’est une question collective, quand quelqu’un vient pour la première fois, il est nécessaire qu’il demande à participer et qu’il s’entretienne avec les frères à ce sujet. Tout croyant a déjà sa place à la table du Seigneur, mais s’il ne l’occupe pas encore, il doit demander à y participer.
Le souvenir de l’œuvre de Christ dans la Cène et la communion exprimée à sa Table
Dans sa Parole, Dieu utilise des images simples de la vie quotidienne pour nous faire comprendre certaines choses. Que doit-on comprendre par « la table du Seigneur » ? Précisons tout de suite que ce n’est pas la table matérielle où sont posés la coupe et le pain. D’ailleurs, il y a des assemblées dans le tiers monde où l’on s’assoie par terre et l’on met la coupe et le pain par terre. Cette expression « la table du Seigneur » employée par Paul en 1 Corinthiens 10 : 21 désigne le lieu spirituel où est pris le repas en commun en souvenir de la mort du Seigneur, la « cène dominicale » (1 Cor. 11 : 20). A la table du Seigneur, les rachetés ont ensemble communion avec le Seigneur, c’est-à-dire qu’ils partagent les mêmes intérêts, les mêmes joies. Ils ont à cœur d’adorer le Père, et de dire au Père la valeur précieuse pour eux du Fils et de son œuvre.
Mais, à la table du Seigneur, nous n’avons pas seulement communion avec le Seigneur, nous avons aussi communion entre nous. La communion a toujours ces deux aspects. Ensemble, nous mangeons le pain et nous buvons à la coupe qui parlent de la mort de Christ. Ensemble, nous partageons aussi la « coupe de bénédiction » (1 Cor. 10 : 16). Le seul pain parle de tous les rachetés réunis en un. Mais nous ne sommes pas réunis « en un » seulement le dimanche matin. Jean 11 rapporte que Caïphe « prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation, et non pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (v. 51-52) - tous les enfants de Dieu sont réunis en un sur la base de la mort expiatoire de Christ. Quand nous sommes réunis pour le culte, nous parlons de Christ au Père, « d'un même accord, d'une même bouche » (Rom. 15 : 6), exprimant la reconnaissance et l’adoration au Fils et au Père par le Saint Esprit. Nous communions donc les uns avec les autres et en même temps collectivement avec le Seigneur, partageant le même repas.
Il en est ainsi lorsque nous sommes à la table du Seigneur. Nous ne venons pas là pour nous rassasier, mais pour glorifier le Fils et le Père par l’Esprit. Le centre est la personne de Christ, et non nous-mêmes. Si quelqu'un dit : Je vais au culte ailleurs parce que j’y reçois davantage. Cette seule phrase révèle que son auteur n’a pas compris ce qu’est le culte. C’est malheureusement le cas de beaucoup de croyants.
Si notre joie est grande, combien plus celle du Père et du Fils. Si Christ est mort pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés, quelle joie doit être la sienne quand Il voit les enfants de Dieu, réunis ! Combien la joie du Père doit être grande lorsqu’Il voit les siens rendre hommage à son Fils, et mettre leurs propres intérêts de côté pour ne penser qu’à Lui, même si c’est dans une grande faiblesse. Dieu n’a pas bâti cette Assemblée, pour nous faire plaisir, même si nous pouvons être heureux de jouir de beaucoup de bénédictions mais Il a eu ce dessein, avant le temps, parce qu’Il voulait donner de la joie à son Fils. Que le même désir soit dans notre cœur !
Un lieu de communion avec le Seigneur
Combien de tables le Seigneur a-t-il ? C'est une question capitale. La table du Seigneur n’est pas un lieu géographique spécifique, mais c’est là où l’on peut être en communion avec le Seigneur. Il n’y a qu’une seule table du Seigneur sur toute la terre. Cela a une importance capitale pour notre marche pratique collective. La table du Seigneur est une table pour ceux que le Seigneur a « achetés pour Dieu par son sang, de toute tribu, et langue, et peuple et nation » (Apoc. 5 : 9).
A cette table, il n’y a pas beaucoup d’activité. Certes, nous sommes tous appelés au service pour le Seigneur ; tous n’ont pas la même tâche, que ce soit les frères, les sœurs, les hommes âgés, les jeunes gens, mais chacun en a une. Lorsque nous sommes réunis, ce n’est pas pour avoir de l’activité et encore moins de « l’activisme », ce n’est pas pour montrer quelque talent. Même dans le domaine du service, nous ne sommes pas là pour montrer nos propres talents mais juste pour les utiliser pour la gloire du Maître.
Les quelques frères assis autour de la table, ne sont pas là pour présider. A la table du Seigneur, nous sommes tous au même rang, ce qui ne veut pas dire que tous ont la même responsabilité. Le privilège de prendre sa place à la table du Seigneur est pour chaque racheté. Dans nos maisons, chaque enfant a sa place à table, mais s'il y vient avec des chaussures boueuses, il devra les enlever avant de s’asseoir. Il en est de même à la table du Seigneur. Chaque enfant de Dieu, en principe, y a sa place, mais il doit s'être débarrassé de toute souillure morale avant de prendre cette place - « que chacun s'éprouve soi-même » (1 Cor. 11 : 27-29). La table du Seigneur n’est pas à nous. Cette table est à Lui exclusivement. Nous devons avoir cette conviction devant le Seigneur – que nous nous réunissons à Sa table. L’expression « nous avons la table du Seigneur », utilisée parfois, est impropre.
Une seule table du Seigneur sur toute la terre
Cette pensée qu'il n'y a qu'une seule véritable table du Seigneur est d’une importance capitale. Le Seigneur y a autorité, il y habite, il y reçoit. C'est Lui qui décide les règles ; elles sont depuis longtemps dans sa Parole. Mais peut-être direz-nous : La Bible dit telle et telle chose, mais c’est démodé maintenant, nous pensons différemment de nos jours, nous devons faire autrement. - Dès ce moment-là, vous pouvez être sûrs que ce ne sera plus la table du Seigneur. Là où on ne respecte pas les règles du Seigneur ce n’est plus la table du Seigneur.
Ce n’est pas la table du Sauveur, ce n’est pas la table du Bien-aimé, c’est la table du Seigneur. Or s’il est Seigneur, Il a toute autorité. Dès qu’on rejette cette autorité, ce n’est plus la table du Seigneur, quand bien même nous n'aurions presque rien changé.
Nous sommes là parce qu’un seul Sauveur nous a sauvés et Lui seul est notre Sauveur, Seigneur et Maître commun. C’est la table du Seigneur et tout se rapporte à Lui, et non à nous, ni à nos sentiments ou nos émotions. Il y a une seule table sur toute la terre. Si nous comprenons ce principe biblique, ce sera la clé à beaucoup de questions qui pourraient préoccuper nos cœurs.
Si une personne est admise à la seule table du Seigneur, elle est admise partout et elle n’a pas besoin d’être réadmise lorsqu’elle va ailleurs. Elle a juste besoin d’être recommandée pour que les saints dans cette localité sachent que la personne en question est déjà à cette unique et seule table du Seigneur.
Des vérités données dans l'Ancien Testament
La table du Seigneur ou la table de l’Eternel figure déjà dans l’Ancien Testament. Elle correspond à ce que nous trouvons en 1 Corinthiens 10. Il s’agissait de l’autel où le sacrifice de prospérités était offert. « Et le sacrificateur fera fumer cela sur l’autel, c’est un pain de sacrifice par feu à l’Eternel... le sacrificateur les fera fumer sur l’autel, c’est un pain de sacrifice par feu, en odeur agréable » (Lév. 3 : 11, 16). Ces sacrifices d'animaux qui étaient appelés « un pain à l’Eternel » Lui étaient destinés, comme une nourriture dont Il se réjouissait. L’Eternel avait la première part, c’était Son pain.
Le « moi » n’a rien à y apporter, parce qu’il est mort. Comment peut-on même rompre le pain en mémoire de la mort du Seigneur Jésus en vivant selon la chair ? C’est impossible, ce serait une contradiction. A la croix du Calvaire le « moi » a trouvé sa fin. Et c’est ce que l’on rappelle lorsqu’on se souvient de la mort de Christ : Il n’est pas seulement mort pour mes péchés, Il est mort pour moi. Ceux qui ne sont pas prêt à accepter la fin du « moi », chercheront à changer le « contenu » du culte en supprimant la cène puisque cela les confronte trop à la réalité de leur mort. Si l’on est à la table du Seigneur on ne peut pas vivre selon la chair. Il s’agit de la vie journalière.
En Lévitique 1 est présenté l’holocauste où tout est pour l’Eternel. Ce n’est pas le cas du sacrifice de prospérités, pour lequel l’Eternel partage le sacrifice avec celui qui apportait le sacrifice, avec le sacrificateur et tout son entourage. Nous trouvons cette communion exprimée en Lévitique 7. Le Seigneur a d’abord Sa part, mais pas Lui seul, nous tous aussi avons notre part par pure grâce.
Nous lisons dans le livre du prophète Ezéchiel : « L’autel de bois était haut de trois coudées, et sa longueur était de deux coudées ; et il avait ses angles ; et sa longueur et ses côtés étaient de bois. Et il me dit : C’est ici la table qui est devant l’Eternel » (41 : 22) et : « Mais les sacrificateurs, les Lévites, fils de Tsadok, qui ont fait l’acquit de la charge de mon sanctuaire, quand les fils d’Israël se sont égarés d’auprès de moi, eux s’approcheront de moi pour faire mon service, et se tiendront devant moi, pour me présenter la graisse et le sang, dit le Seigneur, l’Eternel. Eux entreront dans mon sanctuaire, et eux s’approcheront de ma table pour faire mon service, et ils feront l’acquit de la charge que je leur confie » (44 : 15-16). C’est l’autel de l’encens qui se trouvait dans le temple qui est la table de l’Eternel : « ma table ». Ce qui était offert sur cet autel, c’était l’encens qui parle des gloires personnelles de Christ que Dieu seul sait mesurer à leur juste valeur. C’est un point important. Lorsque les sacrificateurs entraient dans le tabernacle pour faire leur service, tout le sanctuaire était rempli de cette odeur. Ainsi, lorsque nous sommes à la table du Seigneur, nous nous rappelons des gloires personnelles de Christ que le Père seul peut mesurer à leur juste valeur. Mais du peu que nous en ressentons, nous pouvons nous réjouir et le présenter au Père et au Fils en adoration.
Dans le livre du prophète Malachie, nous trouvons aussi cette expression : la table. « Vous dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? Vous présentez sur mon autel du pain souillé, et vous dites : En quoi t’avons-nous profané ? En ce que vous dites : La table de l’Eternel est méprisable… Mais vous, vous le profanez (c’est-à-dire vous profanez le nom de l’Eternel), en ce que vous dites : La table du Seigneur est souillée ; et ce qu’elle fournit, sa nourriture, est méprisable. Et vous dites : Voilà, quel ennui ! » (1 : 7, 12). Ici, ce n’est pas l’autel de l’encens ; c’est l’autel d’airain où les holocaustes étaient offerts. Les holocaustes parlent bien sûr de la perfection de Christ et, entre autre, de son œuvre à la croix, qu’Il a accomplie pour la gloire du Père. Dans l’Ancien Testament, Dieu exigeait que les sacrifices qui étaient offerts soient parfaits comme en Exode 12, où l’agneau pascal devait être sans défaut. Tout ce que les Israélites offraient sur l’autel devait être sans défaut. Si le Père place son Fils unique et bien-aimé devant nous et dit : Voici mon Fils en qui je trouve mon plaisir, pouvons-nous dire : Mais quel ennui ? Il n’y a pas de meilleur sujet que d’avoir Christ devant nos yeux. Il occupe d’éternité en éternité le cœur du Père, alors comment cela pourrait-il nous ennuyer ? Quelle offense ce serait, pour Celui qui est mort sur la croix, de Le considérer de cette façon !
A suivre