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LE LABOUREUR DANS L’ECRITURE


Le travail d’un laboureur
            L'exemple du Seigneur et de Paul
            Travailler pour le Maître de la moisson
L'attente patiente du fruit de la terre
 

            Nous trouvons plusieurs fois dans la Parole de Dieu l'image du travail du cultivateur préparant la terre afin de l'ensemencer, et attendant patiemment le moment de la récolte. Recherchons ensemble, dans ces différents passages, l'application sur le plan spirituel que notre Seigneur veut nous faire comprendre.


Le travail d’un laboureur

            Un premier passage dans le livre du prophète Esaïe montre les différentes tâches d’un cultivateur. Il doit d'abord labourer la terre, puis la herser, avant de répandre chacune des semences prévues sur des portions précises du terrain : « Le laboureur laboure-t-il tout le jour pour semer ? Ouvre-t-il et herse-t-il tout le jour son terrain ? N’est-ce pas que, lorsqu’il en a aplani la surface, il répand l’aneth, et sème le cumin, et met le froment par rangées, et l’orge au lieu désigné, et l’épeautre dans ses limites ? Son Dieu le dirige dans son jugement ; il l’instruit. Car il ne foule pas l’aneth avec un traîneau à tranchants et ne fait pas tourner la roue du chariot sur le cumin ; car on bat l’aneth avec un bâton et le cumin avec une verge : il broie le blé pour le pain, parce qu’il ne veut pas le battre toujours ; il ne le broie pas en chassant par-dessus la roue de son chariot et ses chevaux. Cela aussi vient de l’Eternel des armées : Il se montre merveilleux en conseil et grand en sagesse » (Es. 28 : 24-29).
            Le moment vient où ces herbes et ces céréales sont mûres pour la moisson. Il faut alors procéder à la moisson de chacune d’entre elles, au temps fixé, en tenant compte de leurs exigences particulières pour ne pas les abîmer.
            A la ressemblance de ce terrain, le cœur de l’homme a besoin d’être brisé pour s’ouvrir aux choses de Dieu. Ce labourage de Dieu (1 Cor. 3 : 9) s’effectue souvent au cours de circonstances difficiles. Quand ce travail a eu lieu, la Parole de vérité peut y être semée.
            Si la semence divine est tombée dans un cœur disposé à la recevoir (Luc 8 : 8, 15), il en résultera du fruit en abondance. Cependant, il faut aborder avec délicatesse ces personnes devenues réceptives aux appels de la grâce et agir de la même manière que le cultivateur dont parle Esaïe 28. Il ne faut pas traiter de la même façon des « herbes tendres » et des graines dures ! Il en va de même avec les « âmes ».

                        L'exemple du Seigneur et de Paul

            Durant son ministère, le Seigneur Jésus a montré l’exemple. Il ne s’adressait pas de la même manière à tous ceux qu’Il côtoyait. Aux foules, il annonçait la Parole, « en fonction de ce qu’ils pouvaient comprendre » (Marc 4 : 33) ; mais à ses disciples, en privé, Il « interprétait tout » (v. 34).
            Avant de parler à des âmes, il nous faut discerner leur état. On acquiert le discernement nécessaire en restant tout près du Seigneur. C’est ce que son disciple Jean avait bien compris : il était souvent penché sur la poitrine de Jésus (Jean 13 : 25). C’est seulement ainsi que ceux qui ont le désir de servir le Seigneur pourront ensuite s’adresser utilement, avec le secours du Saint Esprit et le discernement nécessaire, à ceux que le Seigneur, qui connaît les cœurs, mettra en contact avec eux.
            Paul, conduit par le Saint Esprit, s’adressait aux Juifs dans les synagogues d’une certaine manière, et il en avait une toute différente en abordant « ceux des nations », comme nous le voyons quand il se trouve dans l’Aréopage d’Athènes (Act. 17 : 22-34).
            Il explique les motifs qui le conduisent à adapter la présentation de son message en fonction des auditeurs : « Car, étant libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous, afin de gagner le plus possible de gens : pour les Juifs, je suis devenu comme Juif, afin de gagner les juifs ; pour ceux qui étaient sous la Loi comme si j’étais sous la Loi (sans être moi-même sous la Loi), afin de gagner ceux qui étaient sous la Loi ; pour ceux qui étaient sans loi, comme si j’étais sans loi (non que je sois sans loi quant à Dieu, mais je suis légitimement soumis à Christ), afin de gagner ceux qui étaient sans loi. Je suis devenu pour les faibles comme faible, afin de gagner les faibles ; je suis devenu tout cela pour tous, afin que de toute manière j’en sauve quelques-uns. Et je fais tout à cause de l’évangile, afin d’y avoir pleinement part » (1 Cor. 9 : 19-23).
            C’est ainsi que Jésus agit envers Nicodème, le docteur de la Loi (Jean 3) et ensuite vis-à-vis de la femme samaritaine au puits de Sichar (Jean 4). Paul, en suivant les traces du Seigneur, cherchait à rencontrer les âmes « sur leur terrain », et leur parlait de façon qu’elles puissent comprendre le merveilleux message de la grâce qu’il apportait. Aux Juifs, il présentait le Dieu d’Israël et leur rappelait leur terrible responsabilité d’avoir rejeté le Sauveur, le Fils de David. Il leur parlait ensuite de la rémission des péchés qui leur était encore offerte (Act. 13 : 38). Par contre, aux Gentils idolâtres, il a parlé du Dieu unique, patient envers toutes ses créatures, mais qui ordonnait désormais à tous de se repentir (Act. 17 : 22). Si l’apôtre adaptait son message selon les cas, il n’était pas disposé pour autant à accepter des compromis. Il était considéré comme un séducteur, mais il était également véridique (2 Cor. 6 : 8) !
            Dans la vie courante, nous comprenons bien que nous ne pouvons pas nous adresser à des enfants de la même façon qu’à des adultes. Et pour « gagner » les jeunes à Christ, il faut chercher à comprendre leurs difficultés dans les problèmes particuliers liés à leur âge et leur apporter notre sympathie. Si Dieu nous met ce service à cœur, soyons dépendants et Il nous enseignera comment présenter sa Parole avec la sagesse divine qu’Il met à notre portée.
            Toutefois, la semence reste la même, il s’agit uniquement de la Parole de Dieu ! Le Saint Esprit nous enseigne à discerner quelle est, dans chaque cas qui se présente, la « parole à propos », celle qui vient de Dieu et communique la grâce à ceux qui l’entendent (Prov. 25 : 11 ; Eph. 4 : 29). Le prophète Esaïe dit : « Son Dieu le dirige dans son jugement ; il l’instruit ».
            Après les semailles, les plantes grandissent lentement, du fruit apparaît, et le temps de la moisson arrive. Ce long travail de préparation montre alors son importance. Le laboureur, toujours sous la conduite de Dieu, ne foule pas l’aneth avec un traîneau et n’écrase pas le cumin sous la roue du chariot ! Il récolte les graines fines et fragiles en utilisant des instruments appropriés. Par ailleurs, il convient bien de battre le blé et même de le broyer pour obtenir de la farine.

                        Travailler pour le Maître de la moisson

            Pour obtenir le fruit que son cœur recherche (Cant. 5 : 1), Dieu se sert de chacun des siens, comme autant d’instruments variés qu’Il qualifie lui-même : « il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit… à l’un est donnée, par le moyen de l’Esprit, la parole de sagesse ; à un autre la parole de connaissance… et à un autre la prophétie » (1 Cor. 12 : 4-12). Selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun, et du don de grâce « différent » que chacun a reçu, Dieu nous appelle à faire valoir les talents qu’Il nous a confiés. « Il se montre merveilleux en conseil et grand en sagesse » (Es. 28 : 29).
            Si, par pure grâce, Dieu se propose de nous utiliser à son service, nous devons donc agir de Sa part, malgré notre faiblesse : « Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme oracle de Dieu ; si quelqu’un sert, qu’il serve comme par la force que Dieu fournit, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui sont la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen » (1 Pier. 4 : 11).
            Les âmes ont besoin d’être rafraîchies par la vivante et permanente Parole de Dieu. Pour que ces soins soient utiles, le serviteur doit les donner au bon moment : « Une parole dite en son temps, combien elle est bonne » (Prov. 15 : 23) et veiller à la mettre à la portée des auditeurs. Ne semons pas du cumin là où il faut du blé ; ou de l’épeautre, là où l’aneth serait à sa place !
            Soyons préparés et disponibles. Mais le choix de l’instrument convenable, au bon moment, appartient au Seigneur seul. Il fait son choix selon l’état des âmes qu’Il est seul à connaître. Lui sait quelle semence convient dans tel ou tel cas, et de quelle manière elle doit être répandue ! Envers certaines âmes, il faut beaucoup de tact et de la délicatesse ; envers d’autres, il peut être nécessaire parfois de parler plus fortement.
            Chacun doit discerner avant tout la sphère d’activité que le Seigneur lui confie. Il faut de toute façon beaucoup d’humilité pour se mettre à la portée de celui que l’on désire « gagner » au Seigneur. Si nous pressentons que ce contact sera difficile, prions le Seigneur de « visiter » cette âme, avant que nous ne venions vers elle, afin de la préparer à recevoir un message de Sa part.


L'attente patiente du fruit de la terre

            « Il faut que le cultivateur prenne d'abord de la peine, avant d'obtnir une récolte », dit l’apôtre Paul à son enfant Timothée. Il ajoute : « Considère ce que je dis ; car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses » (2 Tim. 2 : 6 -7). Jacques dit aussi : « Voici, le cultivateur attend le fruit précieux de la terre ; il prend patience à son égard, jusqu’à ce qu’il reçoive les pluies de la première et de la dernière saison » (Jac. 5 : 7-8). Dans ces deux passages, il nous encourage à user de patience jusqu’à la venue du Seigneur.
            Appliquons-nous à servir le Seigneur avec patience et fidélité, prenant « pour exemple de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur » (Jac. 5 : 10). Si peut-être nous déplorons le peu de fruits manifesté, pensons à ces exhortations de l'apôtre Jacques. Le serviteur ne doit-il pas tout d'abord travailler et prendre patience avant de voir le fruit que Dieu se propose de produire dans sa grâce ?
            « L'un sème, et un autre moissonne », a dit Jésus. « Celui qui moissonne reçoit un salaire, et assemble du fruit pour la vie éternelle, afin que et celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble » (Jean 4 : 36, 37). Si le Seigneur nous emploie comme moissonneurs, quelqu'un d’autre a probablement semé avant que nous ne récoltions le fruit. « Ne nous lassons pas de faire le bien, car, en temps voulu, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas », dit Paul aux Galates (6 : 9).
            Autrefois, l’Eternel avait appelé Elisée, un simple laboureur, à quitter sa charrue et ses douze paires de bœufs pour devenir le prophète d’Israël (2 Rois 19 : 19). Celui-ci a été prêt à partir aussitôt. Par la grâce de Dieu, il est resté actif et plein d’énergie jusqu’au jour de sa mort, servant avec fidélité le Seigneur (2 Rois 13 : 14-21).
            Le Seigneur Jésus a été le plus grand Cultivateur sur la terre. Hélas ! La vigne qu’Il a plantée (Israël) n’a produit que des raisins sauvages (Es. 5 : 1-4). Durant son ministère ici-bas, Il a été Lui-même l’objet de toute la haine de l’homme. A son sujet, prophétiquement, le psalmiste a pu dire : « Des laboureurs ont labouré mon dos, ils y ont tracé leurs longs sillons (Ps. 129 : 3). L'Ecriture nous dit que « ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chant de joie » (Ps. 126 : 5). Jésus est allé « en pleurant », portant la semence qu'il répandait ; bientôt, Il reviendra « avec chant de joie, portant ses gerbes » (v. 6). De Lui seul il est dit : « Il verra du fruit de son âme et sera satisfait » (Es. 53 : 11).
            Quant à nous, « nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait » (Luc 17 : 10). Pourtant, « chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail » (1 Cor. 3 : 8). Quelle grâce !


Ph. L le 18.08.2018

 

                        Tu dis au fidèle, sois l’imitateur
                        
Du parfait Modèle, du vrai serviteur.

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                        Semons dès le matin la semence de vie,
                        
Par les midis brûlants et les soirs pluvieux ;
                        
Un jour nous reviendrons de la moisson bénie,
                        
Nos gerbes dans les bras, avec des chants joyeux.