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Un esprit brisé

L'oeuvre du Potier 
La soumission parfaite de Christ à la volonté de Dieu 
« Non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! »
Une volonté rebelle que Dieu doit briser
L'énergie d'une volonté soumise à celle du Maître 
 
 
            « Brisé », n'est-ce pas un  mot désagréable, plutôt négatif ! Que fait-on d'un objet cassé ? On le jette, ou, si parfois il est réparé, il en conserve toujours une trace. Et pourtant c'est justement ce que Dieu demande à l'homme, avant tout sacrifice, effort ou bonne oeuvre : un esprit, une volonté brisée pour y substituer la sienne. Pourquoi cela ? Parce que la volonté de l'homme est une chose dans sa création dont Dieu ne peut plus rien faire : elle a été irrémédiablement corrompue par le péché.
 
 
 
L'oeuvre du Potier : 
 
            L'Eternel invite Jérémie à descendre dans la maison du potier (Jér. 18) pour lui montrer l'artisan moulant un vase. L'oeuvre en soi est bonne, mais le vase est ensuite gâté ; et le potier de recommencer son ouvrage « comme il plaît à ses yeux de le faire ».
            Cette allégorie s'applique à Israël, mais nous pouvons y voir aussi une allusion à la création de l'homme, à la corruption de cette création par le péché, enfin à l'introduction du second Homme, d'une nouvelle création, qui est Christ et ceux qui sont en Lui (2 Cor. 5 : 17). Cette nouvelle création est conforme à la volonté de son Créateur : « comme il plut aux yeux du potier de le faire ». « En toi j'ai trouvé mon plaisir » (Marc 1 : 11).
 
 
La soumission parfaite de Christ à la volonté de Dieu :
 
            Nulle part la perfection de l'obéissance du Seigneur n'a brillé comme à Gethsémané. Pour la première fois dans la vie de Celui qui avait dit : « Je suis descendu du ciel non pour faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé » (Jean 6 : 38), une divergence paraît surgir entre la pensée du Père et la sienne.
            La volonté personnelle de Christ était, si cela avait été possible, de n'avoir rien à faire avec le péché et de ne pas voir s'interrompre la communion qui l'unissait continuellement à son Père. Mais la volonté différente de Dieu, dont nous connaissons les motifs bénis, fut alors présentée au Sauveur comme une coupe amère ; dans l'angoisse du combat, il l'accepta.
 
 
 « Non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14 : 36)
 
            De la main même de son Père, Christ accepta la coupe amère, c'est-à-dire sans mettre en question que cela vienne de lui, sans douter de son amour, de sa sagesse, de sa fidélité (Jean 18 : 11). Quant à nous, combien de fois, lorsque nous nous soumettons, n'en reste-t-il pas de l'aigreur, de l'amertume ?
            Jamais il n'y aura combat comparable à celui de Gethsémané ! Mais dans notre petite mesure, et compte tenu du péché qui est en nous, quelles leçons nous apprenons dans ce jardin des Oliviers ! Exerçons-nous, chers amis, à découvrir en nous toutes les manifestations de cette volonté mauvaise. Comment le faire en pratique ? Recherchons d'abord avec droiture et prière quels sont les désirs, même les plus secrets, de notre coeur. Posons-nous ensuite la question : « Suis-je prêt à renoncer à cet objet, à ce projet ? Suis-je disposé à abandonner mes droits, mon point de vue ? » Donnons alors sans réserve au Seigneur la réponse même qu'il fit à son Père : « Non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14 : 36). Alors Il nous laissera peut-être ce à quoi nous avions renoncé pour lui. Mais nous en disposerons d'une autre manière : pour son service et avec un esprit brisé.
 
 
Une volonté rebelle que Dieu doit briser
 
            Si au contraire nous ne cédons pas, d'abord nous serons malheureux dans notre conscience ; ensuite nous obligerons Dieu à intervenir d'une façon extérieure, douloureuse et humiliante pour nous. Quand un croyant est arrêté par une maladie, un échec ou toute autre chose, ce n'est pas son corps que Dieu veut briser, ni son coeur. C'est sa volonté, rebelle comme le cou roide des Israélites au désert. Epreuves, portes fermées, personnes placées près de nous pour éprouver notre patience, déceptions diverses dans notre vie de croyants, toutes ces choses n'ont en général pas d'autre but. Ce ne sont pas, comme nous les considérons souvent, simplement des obstacles à surmonter. L'obstacle se trouve en nous, c'est notre volonté. La Parole nous la présente sous des noms divers : la chair, le vieil homme, le moi ; le travail qui correspond au brisement est appelé selon le cas : affranchissement, jugement de la chair, mortification de nos membres, mort à soi-même (parce qu'un mort n'a plus de volonté).
 
 
L'énergie d'une volonté soumise à celle du Maître :
 
            On confond quelquefois la volonté propre de l'homme avec l'énergie ou force de volonté, en les englobant dans une même condamnation. Dans ce cas, le chrétien serait un être passif, amorphe. Il n'en est naturellement rien. L'énergie, comme toutes nos capacités (mémoire, intelligence, santé), n'est qu'un outil entre les mains de la volonté qui l'utilise. Mise au service du Seigneur, elle devient une chose très précieuse. C'est par exemple la hardiesse si souvent citée dans le livre des Actes, la persévérance inlassable de l'apôtre Paul ou la vertu dont parle la seconde épître de Pierre (1 : 5).
            Entraînons-nous, croyants, dès notre jeunesse, à l'endurance et à l'effort. Et cela à une époque où la force de caractère est une qualité de plus en plus rare parmi les jeunes. Les facilités de la vie moderne diluent l'énergie. Nous ne sommes plus habitués à faire ce qui nous coûte, ce qui ne nous plaît pas. Si nous ne l'apprenons pas tôt ou tard, nous ne serons que des chrétiens de salon, des soldats de parade et non de « bons soldats de Jésus Christ » (2 Tim. 2 : 3), prêts à accepter, pour leur Chef, toutes les missions.
 
 
 
            Vases de terre (2 Cor. 4 : 7), nous avons à être brisés pour que le trésor (Christ, sa vie en nous) soit manifesté extérieurement et puisse être vu de tous, selon les deux caractères essentiels de Dieu :
                        - la lumière : ce sont les cruches des trois cents hommes forts de Gédéon, cassées pour que la flamme des torches soit rendue visible (Jug. 6 : 19).
                        - l'amour :c'est le geste inoubliable de Marie, répandant sur les pieds du Seigneur et au profit de toute la maison « le parfum pur et sans mélange d'un vase d'albâtre brisé » (Jean 12 : 3).
 
 
 
                                                    D'après J. K. – article paru dans « Feuille aux jeunes »