bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

SEPARATION POUR CHRIST


Dieu met à part ce qui Lui appartient
Des instructions données au sujet de la séparation par l'histoire d'Israël
Réaliser la séparation du monde pour y être ses témoins
 

            Dieu place souvent devant nous dans sa Parole l'infidélité de son peuple. C'est un côté sur lequel, hélas, il faut bien nous arrêter. Mais surtout, Dieu nous indique le chemin qu'Il a tracé au travers de cette infidélité pour ceux qui écoutent sa Parole. Et on peut résumer d'un mot ce chemin : c'est celui de la séparation.


Dieu met à part ce qui Lui appartient

            La pensée exprimée par le terme séparation se trouve dans l'Ecriture dès le premier chapitre de la Genèse, quand Dieu sépare la lumière d'avec les ténèbres, et à la fin de l'Apocalypse quand Dieu sépare les méchants d'avec les justes. Ce mot traduit un principe permanent dans la pensée de Dieu. Tout au long de l'Ecriture la pensée de Dieu est de mettre à part ce qui Lui appartient. La séparation est donc le résultat, la conséquence directe de l’œuvre par laquelle nous avons été amenés à Dieu. Du moment où Dieu choisit quelqu'un pour Lui, il est séparé. Dieu est séparé de tout mal, Dieu est saint. Et par sa seule présence, dès qu'Il se manifeste, Il éloigne de lui, parce qu'Il est lumière et amour, tout ce qui est opposé à Lui-même, tout ce qui n'est pas selon sa volonté.
            Il y a en Dieu, par essence, une nature qui repousse le mal ; or nous avons en nous, déjà par naissance, une nature qui est vouée au mal. Ne disons pas : « nous avions » ! Le chrétien le plus avancé garde cette nature-là ! Il ne peut pas s'en débarrasser, il n'y a qu'à sa mort ou à la venue du Seigneur qu'elle sera laissée derrière. Quand un chrétien ferme ses yeux aux choses d'en bas, il est délivré pour toujours de sa vieille nature. C'est déjà une pensée qui peut réjouir le cœur de ceux qui l'aiment et qui le pleurent. N'est-ce pas un grand gain que d'être débarrassé de ce qui nous aura fait gémir toute notre vie ? Si nous n'avons pas gémi sous le poids de cette vieille nature qui est en nous, c'est que nous connaissons peu de chose de la communion avec le Seigneur ! La vieille nature était aussi active en Paul qu'en nous ; elle ne demandait qu'à faire en lui ce qu'elle fait en nous. L'apôtre aurait pu succomber à toutes les tentations auxquelles nous succombons souvent. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ? Parce que, dans sa séparation pour Dieu, saisi par Christ, il marchait dans la puissance de la vie nouvelle, puissance qui agit d'abord pour tenir en bride la vieille nature. Non pas pour qu'elle fasse moins de mal, car la loi du tout ou rien joue dans tous les domaines. Si on veut laisser à la vieille nature un peu de place, au bout d'un moment elle la prend tout entière. Si vous laissez à votre enfant un peu de liberté, au bout de quelque temps c'est lui qui commande, et vous n'avez plus qu'à obéir.
            Dans ce monde, il ne peut y avoir de compromis là-dessus, c'est une vérité absolue : ce qui est du vieil homme est totalement mauvais. Sachons maintenir cette nature à la place que Dieu a choisie pour elle. Nous connaissons cette place, ce n'est un secret pour personne, c'est la mort. Dieu a mis à mort le vieil homme ; c'est de cette façon qu'Il s'en est débarrassé une fois pour toutes, en Christ, à la croix. C'est un fait positif, aussi certain que celui du pardon de mes péchés. Qu'est-ce qui me dit que le sang de Christ me purifie de tout péché ? L'appréciation que j'en fais ? Absolument pas. La tranquillité que j'en éprouve ? Pas davantage ! Si c'est cela, dans quelques jours ou dans quelques heures, je ne serai plus tranquille. Parce que le diable sait ce qu'il faut faire pour me troubler et Dieu le laissera faire pour me montrer que ce n'est pas mon sentiment, ma quiétude qui me donne la paix. C'est l’œuvre de Christ saisie par la foi. Et je pense que nous tous, nous avons saisi par la foi la valeur éternelle, infinie de cette œuvre qui nous a sauvés pour jamais. Pas un croyant ne doute de cela lorsque le Saint Esprit met son sceau sur lui, et qu'il a compris à quel prix il a été acheté, pour appartenir au Seigneur.


Des instructions données au sujet de la séparation par l'histoire d'Israël

            Dieu veut nous faire comprendre que les enseignements donnés à propos de son peuple terrestre, toutes ses luttes, toutes ses défaites, et aussi les victoires qui lui furent accordées par grâce, tout cela est profondément utile pour notre instruction, aussi bien quand il s'agit de la victoire remportée sur nous-mêmes par la puissance de l'Esprit Saint, que quand il s'agit de nous séparer de ce qui n'est pas de Dieu. Dieu nous appelle, et de ce fait nous sommes séparés. Si on demandait à quand remonte la « séparation » d'Abraham, nous répondrions que c'est au moment où Dieu l'a appelé. « Et il s'en alla, sans savoir où il allait » (Héb. 11 : 8). Il quitte tous les liens, tout ce qu'il a - sa famille, une civilisation évoluée - pour s'en aller sans savoir où ; là où Dieu le conduirait, « dans le pays que je te montrerai » (Gen. 1É : 1). En premier lieu, la mise à part. Elle s'est faite dans le cœur d'Abraham, après quoi il a marché dans un chemin de séparation que Lot n'a pas su suivre. Il peut y avoir de l'apparence ; Lot a marché un moment derrière Abraham, mais il n'était pas séparé. A quel moment commence la séparation d’Israël ? Au moment de l'appel de Dieu, dans la promesse de Dieu à Abraham, renouvelée à Isaac, renouvelée une troisième fois à Jacob. C'était son peuple ; le peuple de Dieu. Il n'est jamais appelé le peuple d'Abraham, le peuple d'Isaac ou le peuple de Jacob. Il est appelé le peuple de Dieu (ou le peuple d'Israël) ; non pas quant à son origine, mais quant à son caractère, Israël, prince de Dieu.
            Prince de Dieu : c'est son nouveau nom, c'est le nom de ce peuple dont Dieu dira dans le prophète : « J'ai formé ce peuple pour moi-même ; ils raconteront ma louange » (Es. 43 : 21). A un moment donné, cette séparation semble complètement perdue : en Egypte, le peuple a été reçu avec une certaine considération. A l'arrivée de Jacob en Egypte, on lui donne Goshen, la meilleure partie du pays. Mais voilà qu'au début de l'Exode, qui est le livre de la Rédemption, se lève un Pharaon qui n'a pas connu Joseph, ni l'Eternel par le moyen de Joseph, et il persécute le peuple de Dieu. C'est ce que nous trouvons dans les premiers chapitres de l'Exode jusqu'au jour où Dieu dit : « J'ai vu, j'ai vu l'affliction de mon peuple… Et je suis descendu pour le délivrer » (3 : 7-8). Dieu a les yeux sur son peuple, dispersé au milieu des autres. Il habitait bien dans un pays à part, mais travaillait pour les Egyptiens. Le dur labeur des fours à briques lui était imposé, avec un surcroît de travail constamment accru.
            Dieu avait ses yeux sur ce peuple, et va s'en occuper. Pour Lui c'est un peuple à part. Voilà une plaie qui arrive, par exemple les ténèbres profondes sur toute l'Egypte. Mais, dans tout le pays de Goshen et les maisons des Israélites, il y a de la lumière (Ex. 10 : 23). Ténèbres sur le monde, mais lumière pour Israël. Dieu distingue toujours les siens, aujourd'hui comme autrefois. Nous sommes dans un monde plein de ténèbres, malgré les apparences. Le monde brandit des lumières : les lumières de la science, de la raison, de l'éducation, de la civilisation… que sais-je encore ? Littérature, beaux-arts, œuvres sociales en vue de supprimer toutes les injustices et toutes les conséquences du péché… Tout cela est permis par la grâce de Dieu, c'est une bonté de Dieu envers ce pauvre monde, mais ne change rigoureusement rien à l'état du monde et personne, dans ce monde, ne changera jamais rien à son état ; soyons-en bien persuadés. Abraham sur sa montagne n'avait rien à voir avec ce qui se passait à Sodome et à Gomorrhe ; il n'avait pas l'intention d'aller y mettre de l'ordre, comme ce pauvre Lot. Il a perdu bien du temps, et qu'a-t-il gagné ? Il a été sauvé « comme à travers le feu » (1 Cor. 3 : 15). Il n'a rien emmené, pas un seul converti par son moyen. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas aller prêcher l'Evangile dans le monde, mais il faut le faire sans se mêler à lui, sous prétexte d'être plus efficace. Ne pensons pas qu'en participant à toutes ses activités, nous pourrons lui être utiles. Non, Lot est parti tout seul, laissant même définitivement derrière lui sa femme, n'emmenant que deux filles, sans aucun gendre, avec toutes les mauvaises conséquences qui en sont résultées.


Réaliser la séparation du monde pour y être ses témoins

            Si un chrétien perd de vue la séparation, il est perdu, non quant à son âme, mais quant à son témoignage. L'âme d'un croyant est à jamais sauvée, s'il possède la foi au sang de Christ. Mais être mis à l'abri du jugement, avoir sa place dans le ciel est une chose, et vivre comme un chrétien sur la terre en est une autre. Avoir un passeport pour le ciel, c'est très bien, chers lecteurs ; j'espère que nous l'avons tous ! Mais vivre ici-bas en nouveauté de vie, pour marcher par l'Esprit, pour glorifier le Seigneur, c’est pour cela qu’Il nous laisse ici-bas. Si nous n'étions « sauvés » pour le ciel seulement, Dieu qui tient nos vies dans sa main (Ps. 31 : 15) n'aurait qu'à cueillir chacun de nous immédiatement après sa conversion. Nous pourrions mourir le jour même ; Dieu tient nos vies dans sa main. Certes, Il n'a besoin de personne, mais Il condescend à se servir de ceux qui appartiennent au Seigneur et savent à quel prix ils ont été acquis. Il veut se servir d'eux pour Le faire connaître ici-bas, pour manifester sa vie et son amour. C'est notre raison d'être pour un temps dans ce monde.
            Mais si nous dépensons notre énergie pour améliorer ce monde et essayer de changer son caractère, comme Lot, nous aurons du tourment… « il tourmentait de jour en jour son âme juste » (2 Pier. 2 : 8) ! Quelle différence avec Abraham, qui, ne se tourmentait de rien ! Il jouissait de son Dieu sur la montagne ! Et lorsque Lot est entraîné par les ennemis de Sodome, l'homme de Dieu peut venir, par la foi, le délivrer, lui apporter le secours d'en haut. Apporter au monde le témoignage de la vérité de Dieu, c'est notre raison d'être dans le monde. Et ce témoignage n'aura de relief et d'efficacité que dans la mesure où nous réaliserons la séparation pour Christ.


 D'après Ph. Rollet - « Messager évangélique » (1980)


Autre article à lire sur le même sujet : « La séparation » (A. Gibert)