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L’IMAGE DU « CRIBLE » DANS L’ECRITURE


Des peuples ou des personnes passés au crible
Les bienfaits du crible pour nous, croyants
 

            On trouve rarement dans la Parole de Dieu les mots « crible » ou « cribler », même s’il est question de personnes qui ont été criblées (Job, Pierre…). Il est important de retenir que c’est toujours avec l’assentiment de Dieu qu’elles l’ont été. Tout est envoyé par une main d’amour.
            « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été à la mesure de l’homme ; et Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor. 10 : 13). Suite à cet examen et à ce traitement minutieux, « il sortira comme de l’or » (Job. 23 : 10).
            Combien il est encourageant de penser que Dieu est fidèle. Il connaît notre faiblesse et Il ne permet pas à Satan de dépasser un certain point qu’Il fixe lui-même (Job 1 : 12 ; 2 : 6). Il prépare d’avance une issue victorieuse à l’épreuve. Chaque fois que l’Ennemi se présente, appuyons-nous sur les promesses divines et nous serons vainqueurs.


Des peuples ou des personnes passés au crible

                        Les nations

            Un des passages où il est question d’un crible se trouve en Esaïe 30. Au début de ce chapitre l’Eternel reprend avec sévérité son peuple Israël qui ajoute péché à péché : « Malheur aux fils qui se rebellent » (v. 1) ! Il leur annonce le jugement (v. 12-14) tout en expliquant, une fois encore, avec une grande patience, comment se comporter pour être pleinement restaurés (v. 15). Mais les fils d’Israël ne veulent pas écouter et l’Eternel attend pour user de grâce envers eux (v. 18-22) !
            Dieu se montre ensuite courroucé contre les nations dont il s’est servi comme « verge de sa colère ». Dans leur haine contre le peuple de Dieu, elles ont largement dépassé les ordres divins et s’en sont glorifiées (Es. 10 : 5, 12-13 ; Zach. 1 : 15).
            L’Eternel était contre les Assyriens, « brûlant de sa colère, un incendie véhément ; ses lèvres sont pleines d’indignation, et sa langue est comme un feu qui dévore, et son haleine comme un torrent qui déborde, qui atteint jusqu’au cou, pour cribler les nations au crible de la vanité et pour mettre aux mâchoires des peuples un frein qui fait errer » (Es. 30 : 27-28).
            Les versets 30 à 33 de ce chapitre montrent jusqu’où va le crible : Assur sera renversé ! L'Eternel le frappera de sa verge. Topheth, ce lieu où l’on faisait passer les enfants par le feu est préparé pour le roi d’Assyrie – il y a un bûcher et beaucoup de bois. Le « souffle de l’Eternel » semblable à un torrent de soufre, l’allume. Tel sera le terrible jugement du principal ennemi d’Israël.

                        Israël

            L’Eternel a placé Amos, un simple berger, parmi les saints hommes de Dieu qui ont parlé, « poussés par l’Esprit Saint » (ch. 7 : 14-15 ; 2 Pier. 1 : 21). Il montre comment les nations, dans leur ensemble, ont comblé la mesure de leurs péchés !
            Israël, choisi d’entre toutes les familles de la terre, avait des obligations plus strictes envers Dieu, du fait même d’une relation plus étroite. Mais l’Eternel met en évidence leur dureté de cœur, leur égoïsme et la recherche de leurs aises. « Ils ne s’affligent pas de la brèche de Joseph » (Amos 6 : 6). Un triste état comparable s’est développé au sein de la chrétienté. Mais « on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6 : 7).
            La dernière vision est la plus terrible. Le Seigneur, debout sur l’autel, ordonne le massacre (ch. 9). Il reste pourtant un espoir pour Israël. Car si l’Eternel est un juge, Il est aussi le Dieu des promesses et ne reniera jamais son caractère. Aussi, à partir du verset 8 du chapitre 9, la grâce apparaît : « Je ne détruirai pas entièrement la maison de Jacob, dit l’Eternel ». Du crible dans lequel le peuple passe, toute la balle est donc chassée mais aucun grain ne se perd : « Je secouerai la maison d’Israël parmi toutes les nations, comme on secoue dans un crible » (un autre aspect important du crible), mais malgré ce traitement énergique, « pas un grain ne tombera à terre » (v. 9). En revanche, « c’est par l’épée que mourront tous les pécheurs de mon peuple, qui disent : le mal ne nous atteindra pas, et ne viendra pas jusqu’à nous » (v. 10). « En ce jour-là, je relèverai le tabernacle de David, qui est tombé, et Je fermerai ses brèches… afin qu’ils possèdent le reste d’Edom, et toutes les nations sur lesquelles mon nom est réclamé, dit l’Eternel (v.11-12). « Ils ne seront plus arrachés de dessus leur terre que je leur ai donnée » (v. 15) ». Toutes choses seront assujetties à Christ.
            Rachetés du Seigneur, nous ne Le rencontrerons pas comme le Justicier debout sur l’autel ; nous Le verrons couronné de gloire et d’honneur, assis à la droite de Dieu (Héb. 2 : 8-9). Déjà, par la foi, nous Le contemplons ainsi.

                        Les disciples de Jésus

            Au moment d’aller à la croix, lors de son dernier entretien avec ses chers disciples, le Seigneur emploie le même mot « cribler ». Après s’être plu à reconnaître le dévouement et la fidélité des siens (Luc 22 : 28), Il les met en garde contre les pièges dont l’Ennemi a l’intention de se servir durant Son absence, pour essayer de renverser leur foi : « Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé » (v. 31).
            Alors, le Seigneur dit à Pierre qu’Il a devancé l’Ennemi en intercédant pour lui : « Mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (v. 32). Quelle grâce de savoir que le Seigneur a déjà intercédé pour nous (Jean 17 : 9-15, 17) pour que nous soyons soutenus dans les épreuves que nous avons à traverser.
            Puis le Seigneur dit à Pierre : « Et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (v. 32). C’est le service que le Seigneur lui donnera lors de sa restauration publique (Jean 21 : 15-17). C’est aussi ce que David a pu réaliser, une fois restauré (Ps. 51 : 13).
            Pierre Lui dit alors : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort » (v. 33). Mais Jésus lui dit avec douceur : « Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui, que d’abord tu n’aies, par trois fois, nié me connaître » (v. 34).
            La manière du Seigneur de dire ici : « Simon, Simon » avant d’avertir Pierre de son reniement, nous fait entrevoir combien Son cœur était étreint. En effet Jésus n’a jamais prononcé une parole inutile. Cette « répétition » volontaire montre qu’Il est profondément touché dans son âme, car Il sait ce qui va se passer avec son disciple.
            Les disciples allaient être en effet exposés aux dangers inhérents à la terrible épreuve que serait pour eux l’arrestation suivie de la crucifixion du Seigneur (Jean 16 : 20). Ce qui s’est passé avec Pierre, alors, a montré la vérité et la force des avertissements divins. Jésus savait qu’ils allaient être confrontés, toutefois dans une plus faible mesure que Lui, au pouvoir des ténèbres : « C’est maintenant votre heure et le pouvoir des ténèbres » dira, peu après, le Seigneur aux sacrificateurs, aux capitaines du temple et aux anciens, sortis contre Lui avec des épées et des bâtons (Luc 22 : 52-53 ; voir Jean 12 : 27).
            C’est seulement dans l’évangile de Luc que Jésus précise que son disciple Pierre va, par trois fois, nier Le connaître ! Il s’adresse à lui en embrassant certainement dans sa pensée tous ses disciples. Satan chercherait avec méchanceté et sans aucun ménagement à cribler chacun d’entre eux, « comme on crible le blé ».
            Judas était très probablement absent ; il se préparait à livrer son Maître, quelques instants plus tard. Les autres disciples peuvent, malgré leurs faiblesses, être comparés à du « bon grain ». Tandis que le traître Judas est comparé à la « balle » qui est emportée par le vent (Ps. 1 : 4), au moment où les céréales sont battues pour séparer la balle du grain.
            Cependant, une fois encore, Satan fait « une œuvre trompeuse » (Prov. 11 : 18). Il se propose de cribler violemment les disciples et si possible de les détruire. Mais sa méchanceté va amener Pierre à perdre sa confiance en lui-même. Ce dépouillement est souvent nécessaire pour nous aussi qui avons facilement confiance en nous.
            L’épreuve de leur foi - bien plus précieuse que celle de l’or qui périt - est proche ! Si alors, ils sont fidèles et si nous le sommes, ce sera un sujet de louange, de gloire et d’honneur dans la révélation de Jésus-Christ (1 Pier. 1 : 7).
            Jésus avait dit à Pierre : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ». Cette précieuse assurance a sûrement continuellement soutenu Pierre, en particulier au moment où, après avoir renié son Maître, il a entendu le coq chanter, et a vu que le Seigneur le regardait ! Il est alors sorti et il a pleuré amèrement ; c’était le commencement de sa restauration (Luc 22 : 60-62). Rempli de grâce, Jésus lui avait aussi dit : « Et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères ».
            Chers lecteurs chrétiens, avons-nous prodigué à l’un de nos frères qui venait de tomber dans un des pièges de l’Ennemi, les mêmes soins délicats que ceux du Seigneur ? Il nous aime toujours du même amour et Il est disposé à tout nous pardonner.

                 Jésus, de ton amour viens remplir notre âme,
                 
Et fais-la nuit et jour brûler de ta flamme.
                 
Rédempteur précieux, maintenant dans les cieux,
                 
Soumets tout notre cœur à ton doux empire ;
                 
Que pour toi seul, Seigneur, il batte, il soupire.

                 Pour nous tous, au saint lieu, maintenant tu pries ;
                 
Ton cœur présente à Dieu tes brebis chéries.
                 
O Pasteur souverain, qui nous tient en ta main,
                 
Que toujours notre cœur sur toi se repose,
                 
Te remettant, Seigneur, en paix toute chose !


Les bienfaits du crible pour nous, croyants

            Le Seigneur seul peut déterminer à quel moment précis une âme est mise à l’épreuve d’une façon ou d’une autre ; tout est dans sa main. Il sait exactement ce qui convient et délivre, au moment convenable, ceux qui regardent à Lui. Heureux est celui qui se laisse former par l’épreuve. Cherchons, dans la présence de Dieu, à comprendre, à juger en nous et à abandonner résolument tout ce qui, dans notre être intérieur, est contraire à la gloire de Dieu.
            Dieu peut se servir du diable comme d’un crible. « Toutes choses te servent », déclare le psalmiste (Ps. 119 : 91). Pour faire du bien à nos âmes, Il met toutes ses ressources à la disposition des siens. Laissons-nous purifier par l’action du crible.
            Il enlève des choses auxquelles notre « moi » tient beaucoup, comme aimer la considération de notre entourage, rechercher nos aises ou les distractions humaines. Le crible, tenu par une main divine, peut aussi nous aider à garder nos distances avec des amis ou des parents mondains qui chercheraient à nous entraîner à leur suite.
            Nous avons à être débarrassés de beaucoup de choses qui ont du prix pour nos cœurs et qui contribuent à nous élever à nos propres yeux. Restons petits afin de jouir d’une vraie communion avec Celui qui est « débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11 : 29), notre seul vrai modèle !
            Imitons le Seigneur dans ce travail pastoral qu’Il a eu à l’égard de Pierre. Ayons les âmes à cœur, et soyons disposés à nous aider l’un l’autre. Soyons fermes, inébranlables, appuyés sur Christ. A travers les exercices et les difficultés du criblage, nous pourrons être « plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37).


Ph. L Le 13. 07. 2018