L'appel d'Elisée et sa formation auprès d'Elie
Le service d'Elie (1 Rois 17-18)
L'appel d'Elisée (1 Rois 19 : 14-21)
Les dernières étapes d'Elie et la formation d'Elisée (2 Rois 2 : 1-8)
L'entretien des deux serviteurs avant l'enlèvement d'Elie (2 Rois 2 : 9-10)
Elie enlevé au ciel (2 Rois 2 : 11-18)
A la fin du chapitre 19 du premier livre des Rois, nous apprenons que le prophète Elie doit être mis de côté ; c'est Elisée qui va être appelé à sa place. Elie apprend en effet que l'Eternel a d'autres instruments pour maintenir son témoignage ; le prophète reçoit donc l'ordre d'aller oindre Elisée, fils de Shaphath (v. 18).
Au début du deuxième livre des Rois (2 : 1-18), Elisée accompagne fidèlement Elie dans les dernières étapes de son chemin, avant son enlèvement. Il va être le témoin de ce départ du prophète qui « monte aux cieux dans un tourbillon » (v. 11). Mais auparavant, dans les différents lieux où repasse Elie (Guilgal, Béthel, Jéricho et le Jourdain), Elisée est préparé à son ministère envers le peuple d'Israël. De riches instructions nous sont données dans ces versets quant à la formation de ceux que Dieu appelle à Le servir.
Le service d'Elie (1 Rois 17-18)
Elie avait à cœur de ramener les fils d'Israël à l'Eternel. C'était un homme qui avait « les mêmes penchants que nous », et il a prié instamment (Jac. 5 : 17-18). Il se tenait devant l'Eternel (1 Rois 17 : 1). Obéissant aux ordres divins (17 : 3, 5, 8, 10 ; 18 : 1-2), il a été l'instrument donné par Dieu pour opérer le jugement du mal (18 : 16-40).
Il a réparé l'autel de l'Eternel et a offert un sacrifice pour les 12 tribus d'Israël (v. 30-34). On ne peut jamais se dissocier du peuple de Dieu dans quelque état qu'il soit.
Le feu est descendu sur le sacrifice et non sur les hommes impies. C'est une image du sacrifice du Seigneur Jésus qui a enduré le jugement que nous méritions.
Le feu vient parfois aussi en jugement comme pour les messagers d'Achazia (2 Rois 1), si on méprise la grâce de Dieu : il n'y a plus de salut pour ceux qui s'en moquent.
Elie a dû entendre la voix « douce et subtile » de l’Eternel pour l'encourager et Dieu a usé de patience envers lui (1 Rois 19 : 12) ; mais il a suscité Elisée pour continuer ce ministère.
Soyons des intercesseurs pour le peuple de Dieu et non pas des accusateurs qui disent :« Je suis resté moi seul » (v. 10, 14).
Dieu tient compte de tous nos exercices, Il sait ce qu'il y a dans nos cœurs. Il peut y avoir du découragement, comme chez Moïse lorsque le peuple l'a poussé à bout et qu'il a frappé deux fois le rocher (Nom. 20 : 11).
L'appel d'Elisée (1 Rois 19 : 14-21)
Lors de son appel, Elisée labourait avec 12 paires de bœufs (v. 19).
Nous trouvons plusieurs fois la mention du laboureur dans la Parole :
- 1 Cor. 9 :10 : le laboureur doit labourer avec espérance.
- 2 Tim 2 : 6 : le laboureur travaille premièrement
- Jac. 5 : 7 : le laboureur attend avec patience le fruit précieux.
Elisée avait probablement une position assez élevée, vu l'importance de son attelage. Mais Dieu se plaît à se servir de ce qui est petit pour accomplir son œuvre. Il se sert d'un jeune berger laissé pour compte pour vaincre Goliath (1 Sam. 17) et devenir roi sur Israël, d'une petite fille pour la guérison d'un général (2 Rois 5), de la fiancée d'un humble charpentier pour mettre au monde le Sauveur du monde (Luc 2).
Paul écrit aux Corinthiens : « Considérez votre appel, frères : parmi vous, il n'y a pas beaucoup de sages selon l'homme, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles... » (1 Cor. 1 : 26). Dieu s'est servi « de choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes » (v. 27).
Elie passe et jette son manteau sur Elisée ; celui-ci abandonne aussitôt son activité et le suit (v. 20). Toutefois, il demande : « Que j'embrasse, je te prie, mon père et ma mère, et je m'en irai après toi » (v. 20). Peut-être peut-on voir là une certaine retenue pour renoncer aux liens naturels qui peuvent entraver un serviteur.
Quand Il choisit des serviteurs, le Seigneur ne prend pas des paresseux ! Il prend des gens actifs. C'est un engagement de cœur qu'on souhaite à chacun, et pas forcement pour partir au loin.
Qu'avons-nous quitté pour servir le Seigneur ? Dans un sens, Il n'a pas besoin de nous ! Il renouvelle son personnel, et Il le fera jusqu'à la fin. Il a à cœur son peuple, même dans un état particulièrement sombre, comme ici au temps d'Achab.
Elisée offre un sacrifice avec la paire de bœufs (v. 21a). Il aimait le peuple de Dieu et avait à cœur de lui apporter de la nourriture. Ce doit être le caractère de tout serviteur, de toute servante !
« Il le servait » (v. 21c). Au chapitre 3 du deuxième livre des Rois, Elisée est présenté simplement comme celui « qui versait l’eau sur les mains d’Elie » (v. 11). C'est un précieux petit service : rafraîchir, apporter du bien autour de nous. A la réunion de prière, lorsqu'un jeune frère exprime une prière simple, n'y a-t-il pas pour tous un rafraîchissement, un encouragement ?
Les dernières étapes d'Elie et la formation d'Elisée (2 Rois 2 : 1-8)
Ce chapitre 2 du livre des Rois nous montre le chemin vers la gloire et, en type, le chemin de Christ. Mais nous y voyons également la formation du serviteur et sa mise à l'épreuve, avant que commence véritablement son service public.
Elie quitte pour ainsi dire le pays d'Israël où il a travaillé. Il est ainsi une image du Seigneur Jésus, le Parfait Serviteur, dans ce chemin (Es. 49 : 3-6). Il a accompli son service parmi ce peuple qu'Il aimait et nous savons comment Il a été rejeté. Dans la parabole du fils unique et bien-aimé, envoyé lui aussi dans la vigne, nous lisons ces paroles des cultivateurs : « Celui-ci est l'héritier, venez, tuons-le » (Marc 12 : 7-8).
Accompagné d'Elisée, Elie s'en va à Guilgal, puis à Béthel, à Jéricho et enfin au Jourdain ; ce parcours avec ses différentes étapes devait avoir une signification profonde pour Elisée, comme aussi pour tout serviteur qui désire se laisser former par le Maître.
Guilgal
A Guilgal, les fils d'Israël ont campé et ont célébré la Pâque, et c'est là que la circoncision a eu lieu (Jos. 5 : 7-10). Pour nous, croyants, c'est une circoncision spirituelle qui met l'homme de côté (Col. 2 : 11-12). C'est le retranchement absolu de la chair dans la mort de Christ, la mortification pratique de notre vieille nature (v. 11 ; 3 : 5).
« J'ai roulé de dessus vous l'opprobre de l'Egypte », a dit l'Eternel à Josué. C'était terrible pour les fils d'Israël d'être serviteurs en Egypte ! Nous ne sommes plus des esclaves du péché, mais des bien-aimés rachetés du Seigneur. « Maître débonnaire qui porta mes maux, je suis ton salaire pour tous tes travaux... », chante-t-on dans un cantique.
Sur la base de ce que Dieu a opéré par Christ, nous sommes appelés à « mortifier » toute manifestation de la chair. Il sera alors visible que nous ne manifestons plus les manières du monde (par nos vêtements, nos paroles, notre comportement…).
Si nous apprenons à mettre en pratique cette première grande leçon de Guilgal, il y aura ce jugement de nous-même ; il sera nécessaire durant toute notre vie. Alors nous connaîtrons le bonheur de la communion avec le Seigneur. Mais il faut vivre continuellement dans la lumière de Dieu et juger tout ce qui n'est pas en accord avec la gloire du Seigneur Jésus.
Béthel
Ce lieu, dont le nom signifie « maison de Dieu », rappelle la fidélité de Dieu, envers et contre tout. Nous pouvons nous approprier la promesse que Dieu a faite à Jacob (Gen. 28 : 15-19).
Il faut, pour le serviteur fidèle, la confiance en un Dieu fidèle : « Je suis avec toi ; et je te garderai partout où tu iras...» (v. 15). Nous avons souvent des craintes, mais il faut penser à la fidélité de Dieu qui prend soin de nous et nous amènera au but.
Arrêtons-nous à Béthel pour voir ce que le Seigneur Jésus veut être pour chacun de nous, dans toutes les promesses qu'Il nous a faites.
C'est l'attachement au Seigneur qui nous amènera à dire, d'une étape à l'autre : Seigneur, je ne peux rien faire sans toi, j'ai besoin de toi.
Jéricho
Cette ville rappelle que c'est la foi qui a pu vaincre les hautes murailles. Là, alors que l'ennemi lui fermait l'entrée du pays, le peuple a appris que le Chef de l'armée de l'Eternel était plus fort que toute la puissance de l'ennemi (Jos. 5 : 13-15).
Quand on se convertit, on a pu dire qu'on lâche le monde « en gros », mais qu'il nous arrive de le reprendre parfois « petit à petit ». Mais il y a Celui qui a vaincu le monde et en reconnaissant le Seigneur Jésus comme Sauveur, on sera délivré de la chair, du monde, de Satan. Notre privilège est alors de pouvoir compter sur la puissance du « chef de notre salut » (Héb. 2 : 10), Lui qui a remporté à la croix la victoire sur tous nos ennemis.
Le Jourdain
C'est le fleuve de la mort, à travers lequel l'arche, type de Christ, a frayé un chemin au peuple (Jos. 3).
12 pierres ont été placées dans le Jourdain (nous sommes identifiés avec Christ dans sa mort) et 12 pierres sur le rivage (nous sommes ressuscités avec Christ).
Ces figures expriment, pour nous chrétiens, la position céleste que nous avons en Christ ; nous avons la vie même de Christ : « Votre vie est cachée avec le Christ en Dieu », dit l'apôtre Paul (Col. 3 : 3). Ces images parlent également de notre responsabilité : étant les témoins d'une vie céleste, nous sommes exhortés à chercher « ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu », à « penser à ce qui est en haut, non pas à ce qui est sur la terre »(v. 1-2).
L'entretien des deux serviteurs avant l'enlèvement d'Elie (2 Rois 2 : 9-10)
Elie dit à Elisée : « Demande ce que je ferai pour toi avant que je sois enlevé d'avec toi », et aussitôt Elisée exprime le désir d'avoir une double mesure de l'esprit d'Elie (v. 9). Elie répond : « Tu as demandé une chose difficile », mais il ajoute : « si tu me vois... il en sera ainsi pour toi » (v. 10),
Elisée n'a pas demandé une double portion de richesses matérielles, mais une double portion de puissance spirituelle. Sa demande est pour la gloire de Dieu.
« Si tu me vois », dit Elie. Et nous, avons-nous les yeux fixés sur le Seigneur Jésus ? Désirons-nous voir la gloire de Dieu, comme Etienne qui a vu « les cieux ouverts » (Act. 7 : 56) ? Paul dit aux Corinthiens : « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3 : 18).
Christ, « étant monté en haut... a emmené captive la captivité, et a fait des dons aux hommes… Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplisse toutes choses » (Eph. 4 : 8-10).
Si Dieu nous confie un service, Il donnera ce qui est nécessaire pour l'accomplir, mais la force est dans la communion et la contemplation du Seigneur.
Elie enlevé au ciel (2 Rois 2 : 11-18)
« Il arriva comme ils allaient marchant et parlant, que voici un char de feu et des chevaux de feu ; et ils les séparèrent l'un de l'autre ; et Elie monta aux cieux dans un tourbillon » (v. 11). « Elisée le vit, et s'écria : Mon père ! mon père ! Char d'Israël et sa cavalerie ! » (v. 12a).
Plus tard, le Seigneur a honoré son serviteur Elie dans la scène de la transfiguration, lorsque le Seigneur est apparu dans la gloire du ciel avec Moïse et Elie (Matt. 17).
« Et il ne le vit plus » (v. 12b). Dès lors Elisée pourra voir Elie par la foi dans les cieux, mais sur la terre, il ne le voit plus.
L'apôtre Paul dit : « Même si nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus ainsi » (2 Cor. 5 : 16). Nous pouvons Le considérer durant sa marche dans ce monde, et apprendre de Lui (Matt. 11 : 29), mais le Saint Esprit nous Le fait contempler dans le ciel.
Elie « saisit ses vêtements et les déchira en deux pièces » (v. 12c). « Les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles » (2 Cor. 5 : 17). Tout ce en quoi on pourrait se confier doit être laissé de côté. C'est une vie de foi ; elle peut être difficile, mais, étreints par l'amour de Christ, nous pouvons compter sur Lui pour vivre pour Celui qui pour nous « est mort et a été ressuscité » (v. 14-15)
Elisée va recevoir une seconde fois le manteau du prophète Elie (v. 13). Pour nous croyants, ce manteau du serviteur a quelque chose à nous dire. Nous avons l'honneur et la grâce de servir le Seigneur Jésus, de le faire d'une manière ou d'une autre, non par de grands exploits, mais là où Il nous a placés. Pensons à cette parole de l'apôtre Paul aux Colossiens : « C'est le Seigneur Christ que vous servez » (3 : 24).
Nous avons toujours besoin d'être fortifiés, encouragés les uns les autres par la pensée que le Seigneur revient. Soyons près de Lui, utiles au Maître ! Mais ce chemin - avec Guilgal, Béthel, Jéricho, le Jourdain - est nécessaire pour chacun de nous, pour tout service (même un petit service).
Que le Seigneur encourage chacun (mères de famille, travailleurs...) et nous aide à être fidèles ! « Celui qui est fidèle dans ce qui est très petit est fidèle aussi dans ce qui est grand » (Luc 16 : 10). « Il y a une récompense pour ce que vous ferez » (2 Chr. 15 : 7).
En Apocalypse 14, nous lisons : « Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dorénavant. Oui, dit l'Esprit, qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent » (v. 13).
Le Seigneur n'oubliera pas ce qui aura été fait pour Lui. « Car Dieu n'est pas injuste pour oublier votre œuvre et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore » (Héb. 6 :10).
Encourageons-nous les uns les autres ! Nous sommes sans doute au bout du voyage ; le temps est difficile, mais le Seigneur est fidèle dans tous les temps, pour nous encourager, nous fortifier. Il vient bientôt !
Alph. M - D'après une méditation de la Parole de Dieu (26-06-18)