EDIFIER L’ASSEMBLÉE
L'enseignement et l'exemple de l'apôtre Paul
Le service de l'apôtre Paul après sa conversion
Les révélations du Seigneur à Paul
Le ministère de l'apôtre Paul à Corinthe
Etre utile pour l'édification de l'assemblée
Le service de l'apôtre Paul après sa conversion
Au moment de sa conversion, Saul de Tarse est jeté à terre et aveuglé par une grande lumière. Ayant appris que c’est à Jésus qu’il a affaire, il Lui demande : « Que dois-je faire, Seigneur ? ». Jésus lui dit de se rendre à Damas : « Là on te parlera de tout ce qu’il t’est ordonné de faire » (Act : 22 :10 ; voir aussi 9 : 6). Obéissant, il s’y rend, conduit par la main.
Quant il est prisonnier des Romains, Saul, qui depuis longtemps est appelé Paul, a l’occasion de rendre témoignage devant le roi Agrippa et sa sœur, Bérénice. C'était ce que le Seigneur avait annoncé au tout début à Ananias, un disciple de Damas que Dieu avait envoyé à Saul lors de sa conversion (Act. 9 : 15). Le roi et sa sœur, des puissants de ce monde, arrivent « en grand apparat » dans la salle d’audience. Ils sont entourés de chefs militaires et des principaux personnages de la ville (Act. 26 : 1- 23). L’apôtre évoque alors à nouveau, devant eux, ce qui s’était passé le jour de sa conversion. Il rappelle aussi d’autres paroles du Seigneur, entendues ce jour-là.
Paul - puisque c'est maintenant son nom, qui signifie « petit » - raconte qu’il a entendu « une voix » sur le chemin, vers Damas. Elle s’est adressée à lui en langue hébraïque : « Saul ! Saul ! Pourquoi me persécutes-tu ? Il t’est dur de regimber contre les aiguillons ». Il a répondu : « Qui es-tu, Seigneur ? ». Celui qui parlait du ciel lui a dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Mais lève-toi et tiens-toi debout ; car je te suis apparu afin de te désigner comme serviteur et témoin, aussi bien des choses que tu as vues que de celles pour la révélation desquelles Je t’apparaîtrai encore ». Le futur service de ce nouveau converti se dessinait déjà. Jésus lui a dit aussi : « Je te mets à part du milieu du peuple et des nations ; et je t’envoie vers eux pour ouvrir leurs yeux, pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent le pardon des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en moi » (v. 18).
Appelé par Dieu à prêcher l'Evangile, Paul reçoit le titre d'apôtre (Rom. 1 : 1 ; voir aussi 2 Cor. 12 : 11-12).
Les révélations du Seigneur à Paul
Que trouve-t-on dans l’Ecriture au sujet des « apparitions » du Seigneur à l’apôtre Paul ? En fait, peu de choses.
En Actes 18 : 9, le Seigneur lui-même vient encourager son serviteur. Une seule extase est rapportée au chapitre 22. Paul dit alors : « Je le vis (le Seigneur) qui me disait : Hâte-toi, sors au plus tôt de Jérusalem » (v. 17-18). C'était urgent, car il était en danger.
Par contre, plusieurs « visions » de Paul sont mentionnées dans le livre des Actes. D’abord, au chap. 9 : 12, Dieu lui annonce la visite de son disciple Ananias. Ensuite, au chapitre 16 (v. 9-10), l'apôtre voit un homme macédonien qui lui demande : « Passe en Macédoine et aide-nous » - cette province faisait partie de l’Europe. Enfin, au chapitre 26 (v. 19-20), l’apôtre déclare au roi Agrippa qu’il n’a pas été désobéissant à la « vision céleste » (voir ch. 9). Depuis ce moment, il a servi Dieu fidèlement.
Plus tard, pour l'encourager, un ange de Dieu lui apparaît, de nuit, sur le bateau qui l'emmenait captif à Rome (Act. 27 : 23-24).
On trouve toutefois dans l'épître aux Corinthiens le récit d'une expérience extraordinaire faite par l'apôtre plusieurs années auparavant. Après avoir refusé de se glorifier, il déclare connaître un « homme en Christ » - en fait, c’est de lui-même qu’il s’agit - qui a été enlevé au troisième ciel (dans la présence de Dieu, au paradis ?) ! Cela avait eu lieu 14 ans auparavant, « dans le corps ou hors du corps » il ne le savait pas exactement. Et, là, il avait entendu des paroles ineffables qu’il n'était pas permis à l’homme d’exprimer… (2 Cor. 12 : 1-4) !
C’est à la lecture des épîtres de l'apôtre Paul qu'on comprend ce qu’il a plu à Dieu de révéler à son cher serviteur. Ces révélations portent sur l’ensemble de la doctrine chrétienne : la Table du Seigneur, Sa venue prochaine…. Il y a aussi un enseignement solide sur l'Assemblée. Nourrissons-nous abondamment de ces épitres !
Combien il est important, aujourd'hui, de veiller à l’édification spirituelle des frères et sœurs pour que tout soit à la gloire de Dieu dans les assemblées, en particulier durant les diverses réunions.
Le ministère de l'apôtre Paul à Corinthe
L’apôtre dit qu’il est devenu serviteur de « l’évangile » et de « l’assemblée » (Col. 1 :23, 25). L’administration de Dieu lui a été donnée envers les croyants, « pour compléter la parole de Dieu ». Il a enseigné parmi les nations « la richesse de la gloire du mystère de l'Assemblée » « tenu caché dès les siècles …, mais qui a été maintenant manifesté à ses saints ». Christ était en eux, « l’espérance de la gloire » (Col. 1 : 24-27).
A Corinthe, le Seigneur avait averti Paul ; « J’ai un grand peuple dans cette ville ». Il s’était dès lors attaché à y répandre l’évangile. Une assemblée nombreuse s’était ainsi formée dans ce lieu ; le Seigneur avait grandement béni le ministère de l'apôtre. Il était resté à Corinthe durant un an et demi (Act. 18 : 9-10).
Mais, peu de temps après, il a reçu des nouvelles inquiétantes au sujet des Corinthiens. Il leur écrit et commence, selon ses bonnes habitudes, à rappeler l’abondance de leurs bénédictions spirituelles (1 Cor. 1 : 5-7).
Conduit par le Saint Esprit, l’apôtre Paul les exhorte ensuite à rester parfaitement unis. Il cherche à les encourager à avoir l'ardent désir d’obéir à la pensée divine. Ils recevront ainsi la sagesse indispensable pour s’occuper des différents problèmes spirituels auxquels Dieu permettait qu’ils soient confrontés.
Il les éclaire au sujet des réunions de l'assemblée. Il s’occupe premièrement de la Cène. Il les entretient au sujet des dons et des services que le Seigneur leur avait confiés en vue de l’édification de l’assemblée (1 Cor. 12 :1-13).
Paul parle de l’unité de l’Eglise et s’occupe aussi des divers dons. Il se sert de l’exemple du corps humain. Celui-ci est composé de membres, étroitement unis les uns aux autres. Aucun membre ne peut avoir un fonctionnement normal, sans la coopération des autres. Ensemble, ils forment un seul organisme, dirigé par la tête ; c’est elle qui transmet ses ordres à l’ensemble du corps.
De même, le corps de Christ est composé de tous les croyants et animé par un seul Esprit. Ils accomplissent tous la volonté du Seigneur. C’est Lui le Chef - c’est-à-dire la Tête (Eph. 4 : 15-16). Les rachetés n’ont pas le droit de choisir leur activité (v. 11), ni la place à laquelle ils doivent l’exercer !
Il y a lieu d’être attristé en constatant notre faiblesse actuelle. Elle se mesure en voyant le petit nombre de « dons » qui sont exercés en faveur de l‘Assemblée. L’avertissement envoyé à un frère de l'assemblée à Colosses, Archippe, nous concerne tous (Col. 4 :17). Demandons instamment au Seigneur d'accorder des dons à ceux qui les désirent ardemment pour le bien des saints (1 Cor. 14 : 1). Recherchons l’édification de tous les membres du corps de Christ ; quel que soit leur niveau spirituel. Il faut peut-être ressentir notre déclin personnel devant cette carence (Col. 4 : 17). Restons humbles ; gardons-nous de nous glorifier si Dieu nous a confié un de Ses dons ! Ce n’est pas pour nourrir notre satisfaction personnelle qu’Il l'a fait, mais pour le bien de Son assemblée (v. 12) !
Or, justement, les Corinthiens étaient fiers de ne manquer d’aucun don (1 Cor. 1 : 7). Le « don de parler en langues » pouvait flatter leur vieille nature. Il en résultait, malheureusement, un grand désordre au cours des réunions !
Ce don des langues n’est pas plus grand que celui de « prophète ». Celui qui a reçu un don de langues a forcément besoin d’un interprète, sinon il doit garder le silence (1 Cor. 14 v. 5) ! Il doit demander au Seigneur de lui donner un interprète, s'Il le juge bon (v. 13) ! Les langues ont été données comme des « signes », pour toucher les incrédules (v. 22).
Le don de prophétie est particulièrement désirable ! Il ne sert pas présentement à « révéler l’avenir », mais à « édifier, exhorter, consoler les enfants de Dieu » (1 Cor. 14 : 3).
L’apôtre rappelle aux Corinthiens « qu’il parlait en langues plus qu’eux tous ». Cependant il préférait dire cinq paroles seulement, mais avec son intelligence spirituelle, afin d'instruire l’assemblée, plutôt que « dix mille » dans une langue incompréhensible pour les autres.
Etre utile pour l'édification de l'assemblée
Un chrétien pieux, conduit par l'Esprit, préfère dire simplement cinq paroles : elles seront comprises et feront du bien. Il ne vit plus « pour lui-même » ; il désire plaire à Christ et le servir (voir Gal. 2 : 20) ! Chaque frère, que Dieu veut bien utiliser pour édifier le troupeau, doit être animé du même désir.
Le Seigneur peut nous amener à prendre la parole dans l’assemblée, pour contribuer, dans nôtre mesure, à l’édification des autres membres du corps de Christ. Mais il faut que les auditeurs comprennent ce qui est dit, sinon c’est inutile et même fâcheux!
Veillons, donc, à ce que l’on entende bien nos paroles ; surtout si nous prions à genoux ! Durant une réunion, celui qui prie est la « bouche » de l’assemblée. Pensons donc à nous redresser avant de prier et à bien articuler ! Notre prière peut être par l’Esprit, mais notre intelligence spirituelle sera sans fruit pour les auditeurs s'ils ne nous entendent pas (v. 14).
« Si je ne connais pas le sens du langage, je serai un étranger pour celui qui parle, et celui qui parle sera un étranger pour moi », dit Paul (1 Cor. 14 : 11). Ne pas se faire comprendre, être « étranger », peut devenir un défaut « chronique » si nous restons sourds aux avertissements de nos frères. Un homme simple (peu instruit, non initié), mais parfois d’autres personnes également, peuvent être ainsi empêchés de dire « Amen » (ainsi soit-il) après une prière. Ils ne peuvent pas approuver, par leur amen, ce qui vient d’être exprimé puisqu'ils qu'ils n'ont pas compris ce qui a été dit (v. 16). Soyons donc très attentifs, si nous sommes amenés à parler ou à prier en public.
Il est utile de rappeler le bon exemple de ceux qui se tenaient à côté d’Esdras, au moment où ce dernier lisait le livre de la Loi à tout le peuple qui était groupé autour d’eux (Néh. 8). Cette lecture a eu lieu de « l’aube jusqu’à midi » ! Il fallait beaucoup d’attention pour écouter tout le temps et pour comprendre vraiment ce que ce scribe « versé dans l’Ecriture » voulait dire exactement.
Esdras, dès sa jeunesse, avait disposé son cœur à étudier la Parole de Dieu. Il était devenu capable d’enseigner, en Israël, les statuts et les ordonnances de la Loi de Moïse (Néh. 8 : 1-6) !
Ceux qui ont de « l’intelligence » (v. 2) sont responsables de prêter l’oreille, d'être attentifs (v. 3), pour bien saisir la Parole. Si peu de choses, parfois, suffisent à nous distraire !
Or, ce jour-là, plusieurs lévites, dont le nom a été conservé (Néh. 8 : 7), ont aidé à l’édification du peuple de Dieu. Ils s’appliquaient à lire « distinctement dans le livre de la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens et le faisaient comprendre…» (v. 8). Ceux qui écoutaient pleuraient, touchés par la Parole de Dieu. Ils réalisaient à quel point ils s’étaient écartés de l’Eternel (v. 9) ! La Parole a-t-elle le même effet sur nos cœurs ?
Notre seule raison de parler dans l’assemblée, est que le Seigneur nous a confié un message à transmettre aussi aux autres frères et sœurs ou à des incrédules qu’Il sait présents. Même s’il s’agit de « cinq paroles », il faut les dire, avec simplicité.
Il faut aussi s’appliquer à laisser de la place à d’autres serviteurs, sinon l’Esprit sera éteint, c’est-à-dire qu'Il ne pourra pas agir (1 Thes. 5 : 18) ! Ce n’est pas sage de vouloir trop parler. Dieu, peut-être, n’a voulu nous confier qu’un court message ! Demandons à Dieu de vivre dans sa crainte ! Il veut nous apprendre à respecter la « mesure » qu’Il nous donne dans son service ! Elle peut être assez limitée. Qu’importe ! L’essentiel est pour chacun de rester simple, grave et vrai, sous le regard de notre Dieu et Père (voir Héb. 4 : 13) !
Mieux vaut avoir un cœur rempli d’une sainte ardeur qu’une tête trop pleine. Notre ferveur plaît à Dieu. C’est tout autre chose que la facilité de parler de certains orateurs !
Chers enfants de Dieu, cultivons un vrai attachement à Christ. Tout vient du Seigneur ! Il peut cependant se servir des capacités « naturelles » qu’Il nous a données pour accomplir ses desseins d’amour.
On voit dans l’Ecriture l’attachement d’Apollos au Seigneur Jésus. Il est entièrement dévoué à son service mais il ne connaît qu’une partie de la vérité. Dieu veille à l’éclairer sur toute la Vérité. Il se sert, pour cela, d’humbles mais fidèles serviteurs, Aquilas et Priscilla (Act. 18 : 24-25 ; 27-28). Apollos, malgré ses capacités, se laisse volontiers instruire et devient plus utile encore.
Ayons à cœur le bien des âmes, ce qui nous amènera à suivre « un chemin plus excellent », celui de l’amour (1 Cor. 12 : 31). Cela est plus précieux qu’un don - même celui de prophétie (1 Cor. 13 : 1-3).
Il ne faut certes pas sous-estimer les dons, mais l’amour de Dieu - versé dans nos cœurs par l’Esprit - a plus de prix encore (Rom. 5 : 5) ! S’il n’a pas la première place, il ne sera pas possible de glorifier pleinement le Seigneur dans nos vies (1 Cor. 13 : 3) !
Nous souhaitons très probablement que le « niveau » spirituel de l’enseignement et de la prédication soit plus élevé. Respectons dans ce but cette règle très simple : ne cherchons pas à ajouter à l’enseignement de l’Ecriture nos pensées, nos « opinions », des anecdotes ou un récit qui n’aurait pas un rapport direct avec le sujet que le Seigneur nous a mis à cœur, sous la conduite exclusive de l’Esprit. Il est attristant de voir un frère chercher à retrouver dans sa mémoire ce qu’il faudrait ajouter pour prolonger son intervention. Soyons dépendants : le Seigneur nous guidera. Quand ce sera le moment, nous comprendrons que nous devons nous arrêter pour que le Seigneur puisse se servir d’un autre frère.
Ceux qui enseignent la Parole et la présentent parfois dans l’assemblée, doivent prendre soin de développer, par la lecture de cette même Parole et des écrits bibliques, le « don » que le Seigneur leur a confié (Col. 4 : 17). Ils doivent se laisser constamment conduire par le Seigneur. Il les bénira et Il leur donnera la puissance nécessaire. La prière doit avoir une grande place dans leur vie. Ils doivent lire et méditer les Ecritures et se préparer ainsi à paître le troupeau de Dieu (1 Pier. 5 : 2).
Ne nous laissons pas préoccuper outre-mesure – c’est fréquent - par ce qui est de la terre. L’Ennemi s’en sert pour distraire nos pensées et les éloigner de Christ. Il nous « vole » un temps précieux qu’il faut plutôt chercher à racheter (Rom. 13 : 11) !
Soyons constamment prêts à servir le Maître. Veillons sur nos paroles - qu’elles soient plutôt en petit nombre (Prov. 10 : 19). N’ayons qu’un seul but : glorifier Dieu et faire du bien à ceux qui nous entourent.
Ainsi personne ne se lèvera au cours d’une réunion « autour du Seigneur », s’il n’a pas reçu l’assurance que Dieu lui demande de le faire, à ce moment-là. Demandons-Lui de nous aider à le discerner ! Ayons le désir, formé par le Saint Esprit, de parler dans l’assemblée seulement à bon escient, en vue d’édifier (1 Thes. 5 : 11 ; Jude 20). Si le Seigneur nous montre le chemin pour donner un message de sa part, ne craignons pas et appuyons-nous sur Lui.
Que ton divin Esprit nous enseigne et nous guide,
Par ta sainte Parole agissant dans nos cœurs!
Fortifié par lui, nul ne sera timide,
Et nous pourrons par Christ être toujours vainqueurs.
Ph. L Le 30-06-2018