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LE PREMIER LIVRE DE SAMUEL (27-31)


DAVID CHEZ LES PHILISTINS

CHAPITRE 27
            David chez Akish, roi de Gath
CHAPITRE 28
            Invitation d’Akish à faire la guerre contre Israël (1-2)
            Saül évoque les esprits
CHAPITRE 29
            David renvoyé par les Philistins (v. 1-11)
CHAPITRE 30
            David dépouillé (30 : 1-6)
            David relevé et délivré (v. 7-31)
CHAPITRE 31
            La fin de Saül et la défaite d’Israël
CONCLUSION DU PREMIER LIVRE DE SAMUEL
 

CHAPITRE 27

                        David chez Akish, roi de Gath

                                    Fuite de David dans le pays des Philistins (v. 1-7)

            Après une période de fidélité pendant laquelle il avait montré à plusieurs reprises sa confiance en son Dieu, David se laisse submerger par les dangers immédiats. Au lieu de consulter l’Eternel, comme il l’avait fait précédemment (23 : 2, 10-11), il se repose sur sa propre sagesse et ses pensées personnelles. « Je périrai par la main de Saül », dit-il. Dieu serait-il devenu impuissant ? David semble avoir oublié ses victoires, les délivrances dont il a été l’objet de la part de l’Eternel, les paroles d’encouragement et de paix que Jonathan, Abigaïl et même Saül ont prononcées à son sujet.
            Devant le péril, David se décourage et manque de foi. Il ne retient pas ferme jusqu’au bout « l'assurance et la gloire de l’espérance » (Héb. 3 : 6, 14). Il peut arriver qu’une défaillance succède rapidement à une période de fidélité. Elie le Thishbite en est un autre exemple : après avoir victorieusement tenu tête aux quatre cent cinquante prophètes de Baal, il est saisi de panique et de découragement devant la menace de Jézabel (1 Rois 18-19). Pierre aussi, alors qu’il marchait hardiment sur la mer, s’enfonça dans les eaux quand il prit conscience des intempéries (Matt. 14 : 29-30). Ainsi la foi du croyant semble s’épuiser parfois après un effort remarquable : le courage montré pendant l’épreuve disparaît. Il oublie que toute force vient de Dieu et ne continue pas à la lui réclamer. Il est alors tenté de se tourner vers un secours humain, voire ennemi. C’est pourquoi nous sommes exhortés à toujours tenir ferme : « après avoir tout surmonté, tenir ferme » (Eph. 6 : 13).
            David avait-il été présomptueux en déclarant : « L’Eternel rendra à chacun sa justice et sa fidélité » (26 : 23) Cette trace de confiance en la chair expliquerait que soit permise la présente expérience.
            Au reste, quitter la terre de Juda était contraire à l’injonction du prophète Gad (22 : 5), qui demeurait toujours valable. David avait même maudit ceux qui le chasseraient de l’héritage (26 :19). Et pourtant c’est lui qui quitte cet héritage pour se réfugier chez les ennemis du peuple de Dieu, les Philistins. Sa précédente entrevue avec Akish ne lui avait certainement laissé que de mauvais souvenirs (21 : 10-15). C’est ainsi que les tristes défaillances passées ne nous servent pas toujours de leçon pour l’avenir. Abraham est descendu en Egypte une première fois, en cachant sa relation avec Saraï, sa femme (Gen. 12 : 14-20). Il retombe à nouveau dans le même piège en descendant à Guérar (Gen. 20). Comme David, nous pouvons nous lasser des souffrances liées au témoignage ; nous désirons avoir un peu plus de temps pour prendre nos aises, mais cela nous fait sacrifier les principes directeurs de notre vie chrétienne.
            En fuyant ainsi hors de Juda, David obtient effectivement un avantage immédiat : Saül renonce à le poursuivre. Mais en regard, quel grave préjudice : il déshonore l’Eternel, et met son âme dans un bien plus grand péril ! Si, sous la pression de l’adversité, nous sacrifions notre caractère de chrétien et d’étranger sur la terre, nous quittons le terrain de la communion avec Dieu (symbolisé par Juda dont le nom signifie « louange »). David demande une ville à Akish pour y résider (v. 5). Sans doute lassé de son errance de déserts en cavernes, il cherche le confort d’une ville, fut-elle chez l’ennemi. Akish assigne Tsiklag à David ; il y restera seize mois (v. 7). (Tsiklag est au sud-est de Gath. Elle avait appartenu à Juda – Jos. 15 : 31 – et lui sera rendue plus tard). Mais pourra-t-il trouver du repos chez ces idolâtres ?

                                    Expéditions de David (27 : 8-12)

            A ces premiers faux pas, David en ajoute bien vite d’autres. Avec sa troupe, il effectue des razzias contre des peuplades du désert de Shur (v. 8) où il montre beaucoup de violence et de cruauté. Mais, comme il est redevable à Akish de son hébergement, il essaye de lui cacher ses véritables sentiments à l’égard d’Israël en laissant croire au roi que ses incursions étaient dirigées contre ses compatriotes. Les Jérakhmeélites étaient des descendants de Juda (1 Chr. 2 : 9), tandis que les Kéniens, issus de la famille de Moïse avaient été de tout temps des alliés d'Israël (15 : 6 ; Jug. 1 : 16). Il ajoute ainsi le mensonge et la dissimulation à la violence.
            Ces victoires de David, bien que dirigées contre les ennemis de son peuple, peuvent-elles être comparées à ses précédents succès ou aux victoires du temps de Josué ou des Juges ? Font-elles partie des « combats de l’Eternel » (25 : 28) ?
            Pourtant Dieu laisse faire et permet que le stratagème réussisse. David obtient ainsi la confiance d’Akish par la fraude et non par la foi. Il accepte que le roi philistin le tienne définitivement pour un traître à son peuple (v. 12). Triste témoignage rendu par l’ancien vainqueur de Goliath de Gath !
            Tirons-en deux importantes leçons. Tout d’abord, ne soyons jamais redevables à l’Ennemi (2 Pier. 2 : 19), car finalement il nous asservira (« il sera mon serviteur à toujours », dit Akish au verset 12). Deuxièmement, ne croyons pas pouvoir témoigner efficacement et servir Dieu en vivant de compromis : rester attaché de cœur au peuple de Dieu, d’une part, et jouir de l’amitié et des faveurs du monde, d’autre part. On commence par invoquer les convenances sociales, puis on se conforme de plus en plus au monde. En même temps, comme David, on veut se montrer très zélé pour combattre les erreurs et proclamer des vérités importantes. Cette grande activité cherche à compenser une position critiquable. Mais ceux qui nous écoutent sont aussi ceux qui nous voient marcher. Que de personnes n’ont pu être ramenées de l’égarement, non parce que nos paroles manquaient d’orthodoxie, mais à cause de notre comportement envers elles et de notre manque de fidélité en général !


CHAPITRE 28

                        Invitation d’Akish à faire la guerre contre Israël (1-2)

            Akish propose alors à David de l’accompagner pour faire la guerre contre Israël. Voilà une situation qu’il n’avait pas envisagée. Il y fait face dans l’immédiat par une réponse ambiguë qu’Akish prend comme un consentement. En retour, le roi l’élève au rang de garde du corps. Etait-ce pour cela que David avait été oint ?
            Ainsi, Dieu peut laisser un croyant suivre un moment son propre chemin ; mais tôt ou tard, un choix imprévu surgira (promotion, association, etc.). L’honneur proposé sera souvent d’autant plus grand que le chrétien est plus engagé dans le monde. Que fera-t-il devant cette épreuve de conscience ?


                        Saül évoque les esprits

                                    Angoisse et solitude de Saül (v. 3-6)

            Les Philistins préparent une fois de plus une attaque contre Israël. Cette fois, ils ont l’audace de s’avancer profondément dans le territoire d’Israël, jusqu’à Sunem. C'est une ville de la plaine de Jizréel, à plus de 80 km au nord des principales villes des Philistins. Du sommet du mont Guilboa (altitude 500 m), au sud-est de Sunem, Saül pouvait facilement observer ses ennemis. Saisi d’un sombre pressentiment, Saül est effrayé.
            La mort de Samuel et les lamentations du peuple sont rappelées (v. 3), car c’est au cours de tels moments que cette disparition se fait douloureusement sentir. Alors que David avait tout de même reçu un message du prophète Gad, Saül, lui, reste seul. Dans sa terreur, il se tourne vers Dieu (v. 6) mais sans véritable repentance.
            Quel que soit le moyen par lequel Saül le recherche (les songes, l’urim ou les prophètes), l’Eternel ne répond pas. Ainsi, à l’absence de Samuel et à l’hostilité des Philistins, s’ajoute le silence complet de l’Eternel. Dieu avait-il oublié le zèle antérieur de Saül, qui l’avait amené à ôter les devins du milieu du peuple ? Pourtant cette mesure était conforme aux instructions de la loi (Lév. 19 : 31 ; Deut. 18 : 10-11 ; Es. 8 : 19). Mais on ne peut pas acheter la faveur divine par des bonnes œuvres, quelles qu’elles soient, et aucune action ne pouvait annuler la désobéissance de Saül au sujet d’Amalek, car il n’y avait pas eu une véritable repentance.
            Comme les pharisiens au temps du Seigneur, les légalistes s’attachent à observer des règles mineures pour tranquilliser leur conscience tout en tolérant dans leur vie de graves manquements. Les plus belles œuvres humanitaires ou philanthropiques sont impuissantes à ôter le moindre péché. La fidélité dans un domaine n’efface pas la culpabilité dans un autre.

                                    Saül interroge le médium d’En-Dor (v. 7-14)

            Puisque Dieu ne lui répond pas, Saül se tourne alors vers le diable. Il se jette délibérément dans le domaine des puissances des ténèbres, et tourne ainsi définitivement le dos à Dieu.
            Malgré l’épuration précédente (v. 3), il existait encore près de Sunem une femme qui évoquait les esprits. Saül décide de la consulter. Saül ne fait qu'« interroger » l'Eternel (v. 6), avec le désir d'une réponse comme l'indique le sens du mot hébreu ; mais il « consulte » la femme (v. 7) : le mot original a le sens de recherche soigneuse. Un des motifs retenus contre lui par Dieu est précisément qu’il ne l’avait pas « consulté » (1 Chr. 10 : 14) dans la nuit – au sens propre et au sens figuré (v. 8, 25) – qui rappelle celle dans laquelle Judas s’est enfoncé (Jean 13 : 30). Son déguisement peut tromper le médium, mais pas Dieu (1 Rois 14 : 2 ; Ps. 139 : 11). Il a une fois de plus l’impudence de jurer au nom de l’Eternel pour renier son propre décret et assurer à la femme une complète impunité.
            C’est alors qu’un fait extraordinaire se produit. Dieu permet qu’exceptionnellement, quelqu’un remonte du séjour des morts pour venir parler à des vivants. Avant que la femme n’ait rien fait, Samuel lui apparaît véritablement. Sa stupéfaction montre que la situation lui échappe entièrement. C’est Dieu lui-même qui intervient. Elle est en présence non plus d’une apparence, mais d’une réalité sur laquelle ses enchantements n’ont aucune prise. Alors, elle identifie Saül, car toute tromperie est dévoilée. Elle se tient donc là entre Saül, le vrai, encore vivant, et Samuel, le vrai, déjà mort.
            Un médium, par ses moyens occultes, ne peut faire monter qu’un démon qui prend l’apparence du défunt invoqué. Christ seul tient « les clefs de la mort et du hadès » (Apoc. 1 : 18). Satan n’a aucun pouvoir pour ressusciter le corps d’un mort ou faire sortir un esprit du hadès. Les pratiques divinatoires ont existé depuis les temps les plus reculés et se perpétuent jusqu’à nos jours. L’homme reste esclave de Satan qui supplante Dieu dans son cœur et l’asservit à une illusion mensongère. Fuyons tout ce qui, de près ou de loin, touche à ces domaines qui ne nous appartiennent pas. Le croyant est protégé, tant qu’il ne transgresse pas l’interdiction si formelle de Dieu à ce sujet.

                                    Saül en face de Samuel (v. 15-19)

            Seule la magicienne voit Samuel sous les traits d’un vieillard couvert d’un manteau. Saül ne le voit pas, mais il comprend : c’est le manteau du prophète (1 Rois 19 : 19 ; 2 Rois 2 : 13). De plus, il reconnaît la voix de Samuel qui, d’outre-tombe, s’adresse à lui. Les paroles du prophète sont effrayantes : le roi n’a pas seulement les Philistins pour ennemis, mais Dieu lui-même (v. 16). Pourquoi donc interroger Samuel après sa mort, alors que Saül ne l’a pas écouté de son vivant ? C’est la base de toute curiosité occulte : parce qu’on ne veut pas écouter la parole de Dieu, on recherche une autre révélation, et l’on devient alors la proie des ténèbres. Rien n’est changé dans le verdict de l’Eternel. Pour Saül, il est désormais trop tard : il n’y a plus d’espoir, ni pour lui, ni pour sa descendance. La sentence lui est annoncée pour la troisième fois (13 : 14 ; 15 : 28 ; v. 18), et Dieu la précise en nommant le successeur de Saül, que ce dernier connaissait d’ailleurs parfaitement (24 : 21).
            Le plus grand péché de Saül avait été sa négligence coupable à propos d’Amalek, figure de la chair en nous, ennemie de Dieu.
            Samuel annonce à Saül sa mort imminente (v. 19). Du fait du degré de révélation donnée par Dieu à cette époque, il n’est pas fait de « distinction » entre le séjour des justes et celui des injustes après la mort ; les deux sont regroupés sous le terme de « shéol ». (Lire : Gen. 37 : 35 ; 42 : 38 ; Luc 16 : 23-26). Le « shéol » de l’Ancien Testament correspond au « hadès » du Nouveau Testament. Le Seigneur montre clairement que le séjour de repos et de consolation pour les justes, et le séjour des tourments pour les injustes, sont séparés par un grand gouffre infranchissable (Luc 16 : 26).

                                    La réaction de Saül (v. 20-25)

            Saül s’effondre en entendant la parole de Dieu, comme plus tard Saul de Tarse, un autre persécuteur. Mais quelle divergence dans leur destinée : l’un est voué à un jugement immédiat, l’autre attend déjà dans le repos la couronne de justice (2 Tim. 4 : 8). Quel chemin suivons-nous ? Le repas préparé par la devineresse permet à Saül de recouvrer des forces. Mais quelle différence entre ce dernier repas du roi avant sa mort et son jugement et le festin de la grâce où un veau gras est tué pour célébrer la vie retrouvée (Luc 15 : 23) ! Saül va mourir « dans son péché » (1 Chr. 10 : 13-14), ayant ajouté à sa rébellion initiale en épargnant Amalek, celle de se mettre volontairement dans les mains de Satan, en sombrant dans les ténèbres du monde invisible.

 

CHAPITRE 29

                        David renvoyé par les Philistins (v. 1-11)

            C’est ici la page la plus triste de l’histoire de David. Après avoir quitté la protection de Dieu (27 : 1), il a recherché celle des hommes. Le vainqueur de Goliath, le sauveur d’Israël, était devenu le garde du corps du roi des ennemis du peuple de Dieu (28 : 2). Lui, l’oint de l’Eternel, le futur roi d’Israël, s’apprête maintenant à combattre contre Saül et Jonathan !

                                    David rejeté par les princes des Philistins (v. 1-5)

            Les adversaires sont maintenant en présence (v. 1). Aphek est difficile à localiser car plusieurs villes portaient ce nom en ce temps-là. La source de Jizréel est la même que celle de Harod où les hommes de Gédéon étaient venus se désaltérer (Jug. 7 : 1). Que les Philistins se rassemblent contre Israël n’était pas nouveau, mais qu’ils soient accompagnés de David et de ses hommes était une affreuse anomalie. Si Akish est satisfait de la présence de David à son côté, les autres princes des Philistins montrent une méfiance tout à fait pertinente. Les princes (ou les rois) de Philistie étaient au nombre de cinq, correspondant aux cinq villes principales : Gaza, Asdod, Askalon, Gath et Ekron (Jos. 13 : 3 ; 1 Sam. 6 : 4, 16). En effet, ils se souviennent des réjouissances d’Israël après la victoire de David sur Goliath et voient dans son attitude actuelle davantage un « stratagème » contre les Philistins qu’une traîtrise envers son propre peuple. Dans un premier temps, Akish expose sa complète confiance en David mais il sent vite qu’il ne pourra pas convaincre ses pairs.
            Les hommes savent bien que l’union est impossible entre les croyants et le monde (v. 3). Si les chrétiens cherchent la faveur des hommes du monde, ils se feront souvent rejeter par lui, car le monde n’aime que ce qui est sien (Jean 15 : 19).

                                    David congédié par Akish (v. 6-11)

            Akish rapporte à David les propos des autres princes. Soucieux de ne pas lui déplaire et désireux de garder ce serviteur efficace, il lui adresse un éloge sincère mais immérité (v. 6, 9) qui tranche avec celui d’Abigaïl qui, lui, était alors pleinement justifié (25 : 28). Que devait penser cette femme de foi de la conduite de son mari ? Mais David continue à s’enfoncer :
                   – Il est hypocrite : non seulement il n’est pas gêné par le compliment d’Akish (« tu es un homme droit », v. 6), mais encore il met en avant sa conduite antérieure envers Akish pour se justifier vis-à-vis des princes. « Qu’ai-je fait ? », demande-t-il, comme autrefois à Jonathan et à Saül (20 : 1 ; 26 : 18). Sincère alors, cette interrogation dévoile ici son hypocrisie !
                   – Il renie son peuple : on peut se demander si David était sincère dans son désir de combattre Israël ou si ce n’était qu’une simple affectation pour éviter tout soupçon d’Akish. Il ose même appeler les Israélites « les ennemis de mon seigneur » ! Jusqu’où serait-il allé si la miséricorde de Dieu ne l’avait pas arraché de force à cette position ?
                   – Il ne discerne pas l’intervention de Dieu : l’Eternel se sert de la défiance des Philistins pour sauver son bien-aimé (v. 4, 9-10). Mais David semble incapable de voir la main de son Dieu en délivrance. C’est malgré lui qu’il sera délivré des conséquences funestes de sa folie (Ps. 32 : 9).

            L’attitude de David nous enseigne plusieurs leçons. Tout d’abord, la chair du croyant est aussi mauvaise que celle de tout homme. Ensuite le chrétien mondain perd à la fois la sympathie du monde et l’approbation de Dieu. Mais l’amour fidèle du Seigneur ne nous abandonne pas. Que de fois la providence divine ne nous a-t-elle pas dégagés d’un mauvais pas alors que nous avions perdu l’énergie de la foi pour retourner seuls à Dieu. Si nous échappons aux conséquences de notre égarement, nous ne le devons qu’à la pure et merveilleuse grâce divine.

 

CHAPITRE 30

                        David dépouillé (30 : 1-6)

            Revenus chez eux, à contrecœur, David et ses hommes trouvent Tsiklag vide et brûlée. Quelle immense déception, alors qu’ils espéraient trouver dans leur famille le repos moral et physique dont ils avaient besoin ! Amalek s’était vengé. Il n’était donc pas complètement détruit : il avait échappé partiellement tant à Saül qu’à David (27 : 8). Si le Seigneur n’a plus la première place dans nos cœurs (comme David qui était sur un mauvais chemin), l’ennemi (symbolisé par Amalek) réapparaîtra pour nous dépouiller.
            David se retrouve dans une situation dramatique : à sa détresse et à sa mauvaise conscience s’ajoute maintenant la frayeur d’être lapidé, comme Moïse autrefois (Ex. 17 : 4). Pour la première fois, en effet, les siens, jusque-là dévoués et soumis, l’accusent et veulent se venger. David était le chef, donc il était responsable. Il aurait dû laisser une garnison pour protéger familles et troupeaux.
            La razzia d’Amalek et la révolte des hommes de David vont être dans la main de Dieu la verge qui lui fera prendre conscience de son état. La discipline va rendre son fruit (Héb. 12 : 11). Devant toutes les conséquences de son égarement, David « se fortifie en l’Eternel son Dieu » (v. 6). C’est ainsi que les premiers rayons de lumière vont apparaître dans cette sombre nuit morale. Il ne reste plus qu’un recours, mais il est pleinement suffisant. David sait qu’il n’a aucun argument pour le mériter. Seule la grâce souveraine de Dieu peut le sauver. Il s’abandonne à ses mains puissantes et Dieu se laisse trouver (Ps. 46 : 1). Un autre psalmiste dira : « Si j’ai dit : Mon pied glisse, ta bonté, ô Eternel, m’a soutenu » (Ps. 94 : 18).
            Nous pouvons peut-être perdre notre caractère d’étranger ici-bas en nous laissant entraîner par le train de ce monde, par le succès qui nous sourit… Dieu garde le silence ; puis, tout à coup, il envoie la tourmente : ce qui nous tenait à cœur est balayé, tout se ligue contre nous, nos amis les plus sûrs nous font défaut… On se tourne alors vers le dernier recours, le seul infaillible. Et dans ce climat hostile, la foi peut refleurir, malgré les circonstances. L’orgueil et l’hypocrisie font place à l’humilité et au brisement. Après l’épreuve, nous pouvons dire avec le psalmiste : « Il est bon pour moi que j’aie été affligé afin que j’apprenne tes statuts. Avant que je fusse affligé, j’errais ; mais maintenant je garde ta parole » (Ps. 119 : 71, 67).
 

                        David relevé et délivré (v. 7-31)

                                    Le retour à l’Eternel (v. 7-10)

            David, au plus fort de l’épreuve, avait senti la main de Dieu s’appesantir sur lui (Ps. 32 : 4) et s’était fortifié en l’Eternel. Abiathar, seul sacrificateur rescapé, avait toujours l’éphod avec lui (23. 6). Il avait sans doute accompagné David dans toutes ses errances. Quel réconfort de savoir que, même si sa conduite est infidèle, le croyant n’est jamais oublié de son souverain sacrificateur, le Seigneur Jésus, toujours vivant pour intercéder pour lui (Héb. 7 : 25) ! Aussi profonde que soit notre chute, nous restons ses bien-aimés et le chemin vers Dieu nous est toujours ouvert : il n’est jamais trop tard pour revenir à lui de tout notre cœur. Approchons-nous de Dieu tels que nous sommes, sans nous justifier, mais en ayant recours à sa pure miséricorde. Hélas, nous attendons souvent pour cela d’avoir épuisé toutes les possibilités de faire face aux difficultés par nous-mêmes.
            Dans sa bonté et sans lui adresser aucun reproche, Dieu répond avec précision aux questions de David (v. 8). Celui-ci repart avec une énergie renouvelée, assuré d’être maintenant dans le bon chemin. Il ne se laisse pas décourager lorsqu’un tiers de sa troupe ne peut plus suivre. Le nombre n’est pas un critère déterminant : « Il n’y a pas de différence pour toi pour aider entre beaucoup de force et point de force » (2 Chr. 14 : 11), dira Asa à Dieu. Comme autrefois les trois cents compagnons de Gédéon, les quatre cents hommes de David qui continuent ici sont « fatigués, mais poursuivant toujours » (Jug. 8 : 4).
            Les deux cents hommes épuisés qui s’arrêtent représentent ceux dont la foi est trop faible pour combattre. Ne les méprisons pas, car le Seigneur sait utiliser chacun, selon ses capacités, pour être utile à ses frères.

                                    La direction de l’Eternel (v. 11-15)

            De toute évidence, Dieu permet cette rencontre fortuite entre les poursuivants et ce jeune homme égyptien. Ce dernier est seul, abandonné, dans la plus grande déchéance physique, proche de la mort. Grâce aux soins attentifs et efficaces de David et de ses hommes, il recouvre ses esprits. Puis, rassuré par le serment qui lui est fait (v. 15), il joue un rôle inattendu, mais déterminant dans la délivrance.
            David, de retour sur le chemin de la dépendance et de l’obéissance, est à nouveau un type du Seigneur. Sa rencontre avec l’Egyptien est en quelque sorte une parabole de la conversion d’une âme. Le jeune homme déclare :
                   – son origine (l’Egypte, figure du monde auquel nous appartenons tous par notre naissance) (Eph. 2 : 2) ;
                   – sa condition (esclave d’un Amalékite, figure du diable ou de la chair (Eph. 2 :3 ; 4 : 23 qui nous tiennent asservis),
                   – son état actuel (malade et abandonné, car la chair et ses convoitises ne sont d’aucun secours dans l’épreuve) (Matt. 27 : 5 ; Luc 15 : 16-17 ; 10 : 30 ; Jean 10 : 12).

            Lors de la conversion, le premier pas consiste à déclarer ce que l’on est, un pécheur. La conscience de notre état ne fait alors que renforcer la peur de la mort (v. 15). Mais Jésus nous a retirés « du présent siècle mauvais » (Gal. 1 : 4) (l’Egypte), nous a affranchis du péché en crucifiant en lui notre vieille nature (Amalek) (Rom. 6 : 6, 18) et nous a délivrés de la crainte de la mort (Héb. 2 : 14). Désormais nous sommes au service d’un maître humble et débonnaire.
            Sur un autre plan, ce récit montre la fragilité et l’inconstance des relations entre les hommes du monde. Tant qu’un homme est fort, riche ou sage, ses semblables sont prompts à se servir de lui. Que la santé ou la fortune le quitte, il n’est plus rentable et (il est) abandonné par un monde où le profit matériel règne en maître. Celui qui s’est confié dans les « vanités mensongères » (Jonas 2 : 9), ne goûtera que regrets et dégoût !

                                    La délivrance de l’Eternel (v. 16-20)

            Conduits par le jeune serviteur égyptien, David et les siens descendent vers les Amalékites. Ceux-ci festoyaient, inconscients et sans crainte de Dieu. Ils sont une image des hommes du monde à notre époque qui méconnaissent volontairement les avertissements de la Bible (1 Cor. 15 : 32). Lorsque nos contemporains diront « Paix et sûreté » ils subiront une destruction subite qui n’épargnera personne (1 Thes. 5 : 3).
            Pris par surprise, les Amalékites sont vaincus et dépouillés. Quand Dieu agit, Il n’emploie pas une demi-mesure ; il achève son œuvre : non seulement les personnes et les biens sont récupérés intégralement, mais les attaquants prennent en plus un grand butin. La situation est complètement changée, au-delà de toute espérance (Rom. 8 : 37).

                                    La grâce de l’Eternel (v. 21-25)

            La réussite de l’entreprise de David est ternie par l’intention égoïste de certains de ses hommes qui estiment avoir quelque droit et quelque mérite dans ce succès. Ils ne veulent réserver le butin qu’à ceux qui ont continué la poursuite ; l’expression : « C’est ici le butin de David » (v. 20) laisse sous-entendre que ce n’est pas le butin des deux cents hommes restés au torrent. Pourtant, ces derniers viennent à la rencontre de David et des siens. Pleinement rétabli, David s’enquiert d’abord avec sollicitude de leur état de santé, puis il met en valeur leur rôle utile pour garder les bagages, sans évoquer leur fatigue, raison première de leur arrêt au torrent. Enfin, avec l’autorité morale du législateur, il établit ce principe du partage du butin comme un statut perpétuel. Quel exemple de générosité et de sagesse (Jac. 3 : 17) ! A Dieu seul revient la gloire de la victoire.
            Le principe demeure : qu’avons-nous que nous n’ayons reçu (1 Cor. 4 : 7) ? Etant tous des objets de grâce, soyons dépouillés de tout orgueil. Les forts sont invités à porter les infirmités des faibles (Rom. 15 : 1). Tous les croyants n’ont pas la même mesure de foi mais tous font partie du peuple de Dieu. La récompense n’est pas mesurée à la valeur apparente des dons, mais à la fidélité dans l’usage que les croyants en font.
            Des croyants ont recouvré, il y cent cinquante ans environ, des richesses spirituelles que l’ennemi avait ravies depuis des siècles. Que ceux qui viennent après eux aient à cœur d’en faire part à tout le troupeau (Luc 9 : 49 ; 1 Pier. 4 : 10), en se gardant de tout sectarisme et de tout légalisme. Elargissons donc nos cœurs (2 Cor. 6 : 13), pour goûter ensemble la grâce de Christ !

                                    La libéralité de David (v. 26-31)

            David, conscient de la grâce dont il était l’objet, avait usé de miséricorde à l’égard des deux cents hommes fatigués. En partageant le butin avec eux, il mettait en pratique un principe constant de l’Ecriture (Ex. 16 : 18 ; 2 Cor. 8 : 13-15).
            Dans ce même esprit, il pense à envoyer du butin aux villes de Juda qui l’avaient soutenu quand Saül le pourchassait (v. 31). Tous ceux qui, même dans une faible mesure, avaient porté son opprobre, peuvent ainsi participer aux fruits de sa victoire.
            Cette distribution généreuse et abondante est un avant-goût du triomphe de notre Seigneur qui « partagera le butin avec les forts » (Es. 53 : 12). Au jour des récompenses, il n’oubliera pas le plus petit service rendu pour lui (Matt. 10 : 42 ; 1 Cor. 4 : 5).
            La liste des amis de David mentionne les Jérakhméélites et les Kéniens : David avait prétendu qu’ils étaient les victimes de ses incursions (27 : 10). C’était si peu vrai qu’ils sont maintenant, au contraire, les objets de sa générosité. En revanche, les Ziphiens, pourtant de la tribu de Juda, manquent à cette liste : ils avaient trahi David deux fois. La dernière des treize villes mentionnées est Hébron, là même où sera confirmée la royauté de David.
            Cette libéralité montre au peuple que Dieu est avec David et le bénit. C’est par ce beau tableau moral que ce premier livre nous entretient une dernière fois de l’homme selon le cœur de Dieu.

 

CHAPITRE 31

                        La fin de Saül et la défaite d’Israël

                                    La mort tragique de Saül et de ses fils (v. 1-6)

            Après cette parenthèse du relèvement de David (ch. 30), le récit reprend le combat entre les Philistins et Israël (ch. 31). Ainsi, le verset 1 fait directement suite au chapitre 29 (v. 1, 11).
            Après son fatal entretien avec Samuel, Saül sait qu’il vit son dernier jour sur la terre (28 : 19). Avec l’énergie du désespoir, il reprend pour la dernière fois la tête de son armée. On comprend que sa peur ne fasse que grandir (28 : 5, 20 ; 31 : 3). Il en sera de même pendant les jugements apocalyptiques de la fin : les hommes rendront même l’âme de peur (Luc 21 : 26). Mais la mort ne pourra pas les délivrer ; au contraire, elle les précipitera dans les flammes éternelles. Que peut-il y avoir de plus terrible que de « tomber entre les mains du Dieu vivant » (Héb. 10 : 31) ?
            Aucun détail n’est donné sur cette dernière bataille. La défaite est totale et trois des fils de Saül périssent. Un seul en réchappera, Ish-Bosheth qui, vraisemblablement, n’était pas au combat. Négligeant le verdict divin, Abner voudra en faire plus tard le successeur de son père (2 Sam. 2 : 8).
            Saül est la cible des archers. Ces flèches qui sifflent autour de lui sont comme les exécuteurs du jugement de Dieu qui est dirigé contre lui et qui va l’atteindre sans qu’il puisse s’y dérober. Il sent que le combat est perdu et il demande la mort à son porteur d’armes pour quitter plus rapidement cette scène tragique. Ce dernier, par superstition ou par conviction, n’obéit pas. Peut-être se souvient-il que David n’avait pas osé porter la main sur l’oint de l’Eternel.
            Jusqu’à sa mort, Saül désigne les Philistins par le terme d’« incirconcis ». C’est une dernière marque d’une religion de pure forme qui s’attache à la circoncision extérieure. Mais celle-ci ne peut pas sauver : Dieu attend avant tout une circoncision du cœur (Rom. 2 : 28-29 ; Col. 2 : 11).
            Par orgueil et par amour-propre, Saül redoute l’humiliation de mourir sous la main des Philistins. Cet orgueil, qui l’avait déjà empêché de se repentir devant l’Eternel (15 : 30), l’aveugle jusqu’à la fin. Il ne voit d’autre issue que de tenter de s’ôter la vie. Certes, par la mort, il échappe aux ennemis, mais non à Dieu : « Si je me couche au shéol, t'y voilà » (Ps. 139 : 8). Il retourne son épée contre lui et meurt par l'arme qui en principe aurait pu le sauver. Ce geste est symbolique : l’épée de l’Esprit, la parole de Dieu, est puissante pour faire fuir l’ennemi ; mais elle est aussi une arme à double tranchant qui se retourne contre le rebelle et le désobéissant.
            A part Saül et son porteur d’armes, la Parole rapporte quelques autres cas de suicides (Akhitophel - 2 Sam. 17 : 23 ; Zimri -1 Rois 16 : 18-19 ; Judas, coupable d'avoir trahi le Fils de David -Matt. 27 : 5 ; Abimélec, lui, a demandé à son porteur d'armes de lui ôter la vie - Jug. 9 : 54). Seul Dieu donne la vie et a le droit de l’ôter. Ces cas d’hommes infidèles, orgueilleux et violents, montrent que l’homme peut avoir recours à cette extrémité pour échapper à des situations désespérées. Par contre, si des hommes fidèles (Job, Moïse, Elie, Jonas) ont parfois demandé la mort, c’était pour se remettre entre les mains du Seigneur, le seul Maître de la vie.
            Durant sa vie, Saül n’acheva aucune de ses œuvres :
                   – il ne trouva pas les ânesses de son père ;
                   – il ne sauva pas le peuple de la main des Philistins, alors que c’était sa mission (9 : 16) ;
                   – il épargna Amalek alors qu’il aurait dû le détruire entièrement ;
                   – il s’ôta la vie, ne terminant pas sa course.

            En effet, la nature charnelle de l’homme est incapable de mener jusqu’à son terme ce qu’elle s’est proposée. Par opposition, Dieu achève l’œuvre qu’il commence en création (Gen. 2 : 1), en rédemption (Jean 17 : 4), dans le racheté (Phil. 1 : 6), et même en jugement (3 : 12).

                                    La défaite complète d’Israël (v. 7)

            La mort de Saül et de ses fils entraîne celle des trois mille hommes qui les suivaient (v. 6). Quel carnage ! Toute cette ruine a son origine dans le péché de Saül. C’est, à plus petite échelle, la répétition de l’histoire de l’humanité : Adam fit sa propre volonté et entraîna toute sa race dans le malheur.
            Les Israélites qui s’enfuient (v. 7) ne sont pas les combattants mais les habitants des villes. Celles-ci sont désertées et envahies par l’ennemi. On peut y voir une image des personnes dont les péchés ne sont ni confessés ni jugés : elles sont une proie facile pour l’ennemi des âmes qui prend possession de l’être entier.

                                    L’acte de foi des hommes de Jabès (v. 8-13)

            Ce que Saül redoutait le plus de son vivant, survient quand même après sa mort : le déshonneur pour son corps. Aucun outrage ne lui est épargné (v. 9-10). La présence de ses propres armes dans le temple des idoles des Philistins proclame la victoire apparente de leurs dieux. Peut-être voulaient-ils par là laver l’affront fait autrefois à Dagon par l’arche ?
            Le livre s’achève cependant par un rayon de lumière dans le sombre tableau de la fin de Saül. Les hommes de Jabès de Galaad, qui n’avaient pas oublié que Saül les avaient sauvés de la main des Ammonites (11 : 1-11), s’occupent avec courage de la sépulture du roi et de ses fils. Ils observent ensuite un jeûne en signe de deuil (v. 13).

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CONCLUSION DU PREMIER LIVRE DE SAMUEL

            Le premier livre de Samuel montre :
                   – la faillite du sacerdoce avec Eli et ses fils ;
                   – la fin de la période des juges avec la mort de Samuel ;
                   – l’écroulement de la royauté selon la volonté de l’homme avec Saül.

            A la fin du livre, la place est alors libre pour que règne David, le bien-aimé.
            Trois principaux personnages ressortent dans ce livre : Samuel, Saül et David.

                        Samuel

            Sa naissance était la réponse à la prière de foi de sa mère, comme son nom l’indique (Samuel signifie : « demandé à l’Eternel »). Il a été lui-même toute sa vie un intercesseur que la Parole place au même plan que Moïse (Ps. 99 : 6; Jér. 15 : 1). Il est pour nous un exemple.
            Samuel était à la fois le dernier juge (7 : 15) et le premier prophète d’Israël (Act. 3 : 24 ; 13 : 20). (Il est vrai, cependant, que d’autres personnes furent auparavant qualifiées de prophète : Enoch (Jude 14), Abraham (Gen. 20 : 7), Moïse (Deut. 18 : 18)).De plus, il a exercé la sacrificature. Il est donc un type de Christ qui est à la fois Roi, Sacrificateur et Prophète.
            Par ailleurs, il fut un homme de Dieu, honoré par Dieu et les hommes, tant dans sa vie que dans sa mort (25. 1).

                        Saül

            C’est le premier roi d’Israël, choisi selon le cœur du peuple. Favorisé par des dons naturels attirants, il n’a jamais puisé sa force auprès de Dieu et a montré tout au long de sa vie l’activité de la chair. Son histoire montre que l’homme non renouvelé peut imiter dans une mesure la conduite du croyant, « participant de la nature divine ». Mais l’ancienne nature, aussi aimable et excellente soit-elle, est inacceptable pour Dieu. On ne peut en attendre aucune amélioration. Elle est inutile pour Dieu. « Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3 : 6).

                        David

            Roi selon le cœur de l’Eternel (13 : 14), il est en tous points l’opposé de Saül. Il est un des types du Seigneur les plus attachants présentés par l’Ancien Testament. Méconnu, rejeté, pourchassé, comme le sera plus tard le Seigneur de gloire, il est enfin reçu par le peuple. Un jour viendra en effet où le Fils de David sera reconnu et désiré par son peuple terrestre renouvelé qui l’accueillera comme le vrai roi de justice et de paix.
            Sans cacher quelques faiblesses et quelques chutes de David, ce livre met surtout en lumière l’exemple d’un homme dépourvu d’orgueil, d’ambition ou d’animosité, qui connaît son Dieu et sait se tourner vers lui en toutes circonstances. Abigaïl lui a rendu ce beau témoignage : « La méchanceté n’a jamais été trouvée en toi » (25 : 28). En cela aussi, il préfigure Christ, même si aucun homme n’a jamais pu atteindre à la perfection de Celui dont il est un aussi beau type.


D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 7)