Paul, esclave de Dieu et apôtre de Jésus Christ
Saul, un jeune homme, présent lors de la mort d’Etienne
Saul de Tarse
Une intense activité… contre les chrétiens et l’assemblée de Dieu
Rencontre avec Jésus
Témoin du Seigneur auprès des hommes
Paul rappelle ce qu’il était afin de magnifier la grâce de Dieu
L'apôtre Paul
Humilité et grandeur du serviteur
Un homme ayant les mêmes penchants que nous
Paul, apôtre, esclave, prisonnier de Jésus Christ
Apôtre
Esclave et serviteur
Prisonnier de Jésus Christ
Les révélations faites à Paul par le Seigneur
Souffrances dans le service
Imitateurs de Paul
Saul, un jeune homme, présent lors de la mort d’Etienne
Les chapitres 6 et 7 du livre des Actes nous présentent la courte histoire d’Etienne, un homme « plein de foi et de l’Esprit Saint » (6 : 5), choisi par les disciples pour un service de bienfaisance. Nous le voyons bientôt, « plein de grâce et de puissance », accomplir parmi le peuple « des prodiges et de grands miracles » (v. 8). Mais les Juifs s’opposent à son témoignage et au déploiement de la puissance de l’Esprit Saint. Ils ne peuvent résister « à la sagesse et à l’Esprit par lesquels il parlait » (v. 10), alors l’Ennemi, toujours actif contre le témoignage rendu à Jésus, soulève les Juifs contre le fidèle témoin du Seigneur. Etienne est conduit devant le sanhédrin (le tribunal religieux des Juifs) pour se justifier des faux témoignages rendus contre lui.
C’est l’occasion pour lui de prononcer un discours, exposé magistral des Ecritures, par lequel il va établir la culpabilité du peuple, tout en adressant un dernier appel à Israël avant sa mise de côté. Mais ceux qui ont rejeté et crucifié un Christ humilié (Act. 7 : 52), rejettent maintenant un Christ glorifié (v. 56). Frémissant de rage dans leurs cœurs (voir 5 : 33, la même attitude devant les paroles de Pierre présentant Jésus, crucifié par les Juifs mais exalté par Dieu comme « Prince et Sauveur »), ne voulant rien entendre au sujet d’un Christ vivant et glorifié, ils se précipitent sur Etienne, le traînent hors de la ville et le mettent à mort par lapidation. Un jeune homme est là, qui garde les vêtements des hommes qui lapident Etienne et il approuve cette violente mise à mort du témoin de Jésus. Il se souviendra toujours du moment où il a assisté au meurtre d’Etienne auquel alors il consentait pleinement (Act. 22 : 20). Son nom nous est donné, mais qui est ce Saul, dont il est parlé ici pour la première fois ? Le récit de sa vie va par la suite remplir de nombreuses pages du Nouveau Testament.
Il était Juif, né à Tarse de Cilicie (ville qui n’est pas sans renom, dira-t-il plus tard – Act. 21 : 39), mais citoyen Romain de naissance (22 : 28), élevé à Jérusalem et « instruit aux pieds de Gamaliel (pharisien docteur de la Loi, reconnu et honoré de tout le peuple – 5 : 34) selon l’exactitude de la loi » de ses pères (22 : 3). Il était pharisien « selon la secte la plus exacte » du culte des Juifs (26 : 5), très avancé dans la religion juive et « extrêmement zélé pour les traditions de ses pères » (Gal. 1 : 14). C’était un homme qui pouvait bien se confier et se glorifier dans la chair : « circoncis au huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d'Hébreux ; quant à la Loi, pharisien… quant à la justice qui est par la Loi, étant sans reproche » (Phil. 3 : 4-5).
Une intense activité… contre les chrétiens et l’assemblée de Dieu
Saul apparaît pour la deuxième fois au chapitre 8 du livre des Actes. Nous apprenons alors qu’il est un farouche ennemi des chrétiens. Dans son terrible zèle pour Dieu, mais « non pas selon la connaissance » (Rom. 10 : 2), il pense qu’il faut « tout mettre en œuvre contre le nom de Jésus, le Nazaréen » (Act. 26 : 9 ; voir Jean 16 : 2). Il « respirait menace et meurtre contre les disciples du Seigneur », cherchant « des personnes de la Voie (la foi chrétienne) » afin de les amener liées à Jérusalem (Act. 9 : 1-2). Il se dépense alors sans compter pour accomplir cette terrible mission qu’il pensait juste, et il faisait « beaucoup de mal aux saints dans Jérusalem » (v. 1-3). Il dira devant le peuple juif : « J’ai persécuté cette Voie jusqu’à la mort, liant les hommes et les femmes et les livrant pour être jetés en prison » ; il « mettait en prison et battait dans les synagogues ceux qui croyaient » au Seigneur (22 : 4, 19). Il en rendra compte aussi dans son apologie devant le roi Agrippa, à Jérusalem : « J’ai enfermé dans les prisons beaucoup de saints, après en avoir reçu le pouvoir des principaux sacrificateurs. Quand on les faisait mourir, j’apportais mon suffrage ; souvent, dans toutes les synagogues, en les punissant, je les forçais à blasphémer ; et, plein de rage contre eux, je les persécutais jusque dans les villes étrangères » (26 : 10-11).
Il s’en prenait à ceux qui croyaient au Seigneur, mais aussi à Son assemblée : en Actes 8, nous le voyons à l’œuvre ; rien n’arrête son activité dévastatrice : « Or Saul ravageait l’assemblée : il pénétrait dans les maisons, et, traînant hommes et femmes, il les livrait pour être jetés en prison » (v. 3). Il écrira, au début de son épître aux assemblées de la Galatie, leur rappelant sa conduite passée dans le judaïsme : « Je persécutais outre mesure l’assemblée de Dieu et la dévastais » (Gal. 1 : 13). En s’adressant ensuite aux Corinthiens, il dira avec humilité : « Je suis le moindre des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’assemblée de Dieu » (1 Cor. 15 : 9). Plus tard, depuis sa prison de Rome, il écrira à ses chers Philippiens, leur présentant ce que la Personne du Christ Jésus, son Seigneur, avait fait de lui qui autrefois, « dans la chair » et dans son zèle mal orienté, avait persécuté l’assemblée (Phil. 3 : 6-8).
En Actes 9, nous retrouvons Saul de Tarse, se rendant à Damas, déterminé à saisir les chrétiens qu’il trouverait dans cette ville afin de les amener liés à Jérusalem et punir ceux qui confessaient le Seigneur. Mais voilà qu’en un instant tout ce qu’il s’est proposé pour nuire à ceux « de la Voie », et toute son activité dirigée en fait contre le Seigneur, sont arrêtés net. Le moment est arrivé où Celui qui l’avait « mis à part dès le ventre » de sa mère et appelé par sa grâce, va « révéler son Fils » en lui (Gal. 1 : 15-16). Alors qu’il arrive près de la ville, en plein midi, Saul est jeté à terre ; une lumière glorieuse (Act. 22 : 11), comme un éclair, brille sur lui. Saul voit le Seigneur dans la gloire et entend Sa voix !
Cette rencontre avec Jésus est le moment de sa conversion. C’est le point de départ du ministère de celui qui va devenir l’apôtre Paul. Il racontera deux fois cet événement extraordinaire qui a changé sa vie du tout au tout (Act. 22 et 26). Fait prisonnier à Jérusalem, devant le roi Agrippa, la reine Bérénice et le gouverneur Festus, Paul va rapporter les paroles que le Seigneur lui a adressées depuis la gloire du ciel et qui résument ce que sera la carrière de l’apôtre : « … j’entendis une voix qui s’adressait à moi en langue hébraïque : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ?... Et moi je dis : Qui es-tu, Seigneur ? Le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes ». Saul apprend du Seigneur qu’en harcelant les chrétiens, c’est le Seigneur Lui-même qu’il persécutait. Le Seigneur se fait connaître à lui comme le Chef de l’Assemblée, qui est son corps. En s’acharnant contre les chrétiens, membres de ce corps, Saul s’attaquait au Seigneur Lui-même ! (Act. 9 : 4 ; 22 : 7 ; 26 : 14)
Le Seigneur ajoute : « Mais lève-toi et tiens-toi debout ; car je te suis apparu afin de te désigner comme serviteur et témoin, aussi bien des choses que tu as vues que de celles pour la révélation desquelles je t’apparaîtrai encore : je te mets à part du milieu du peuple et des nations ; et je t’envoie vers eux pour ouvrir leurs yeux, pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent le pardon des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en moi » (Act. 26 : 16-18). Voilà ce que sera la mission de toute importance confiée à Paul, dans les cinq points que le Seigneur lui présente.
Saul devient dès ce moment le serviteur du Seigneur et il pose alors cette seconde question : « Que dois-je faire, Seigneur ? » (22 : 10). Envoyé à Damas par le Seigneur cette fois - et non de sa propre volonté - pour y trouver la réponse, le persécuteur des chrétiens arrive dans cette ville non plus comme l’envoyé des principaux sacrificateurs, pour lier ceux qui invoquent le nom du Seigneur, mais comme un aveugle conduit par la main de ses serviteurs. Il reste là trois jours sans voir, sans manger et sans boire, mais il est en prière (Act. 9 : 8-9, 11).
Témoin du Seigneur auprès des hommes
Le Seigneur envoie vers Saul son disciple Ananias, « un homme pieux selon la Loi », ayant « un bon témoignage » des Juifs de la ville (Act. 22 : 12). Il calme les craintes de son serviteur qui connaissait la triste réputation de cet homme, et tout le mal qu’il avait fait aux saints à Jérusalem. Il lui confie en quelques mots quelle serait l’importance du service qu’allait accomplir pour Lui l’homme vers lequel il l’envoyait. Saul avait été choisi par le Seigneur pour Lui être consacré comme un « instrument choisi » - un vase d’élection (Act. 9 : 14-15).
Ananias obéit alors au Seigneur et se présente devant Saul avec ces belles paroles : « Saul, frère, le Seigneur Jésus qui t’est apparu dans le chemin par où tu allais, m’a envoyé pour que tu retrouves la vue et que tu sois rempli de l’Esprit Saint » ; « le Dieu de nos pères t’a choisi à l’avance pour connaître sa volonté, pour voir le Juste et entendre une voix de sa bouche ; car tu lui seras témoin, auprès de tous les hommes, de tout ce que tu as vu et entendu » (Act. 9 : 17 ; 22 : 14-15). Saul recouvre aussitôt la vue ; il est baptisé, invoque le nom du Seigneur, mange et reprend des forces. Il ne faut pas longtemps pour qu’il commence à servir le Seigneur : « … aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, disant que Lui est le Fils de Dieu » (v. 20).
Paul rappelle ce qu’il était afin de magnifier la grâce de Dieu
Devenu l’apôtre Paul, il ne cherchera jamais à cacher ce qu’avait été son terrible passé, car cela lui permettait de mettre en avant la bonté, la miséricorde, la fidélité de Dieu à son égard. Il rappellera à Timothée, dans sa première lettre à son enfant dans la foi, comment le Seigneur avait été fidèle envers lui, l’ayant établi dans le service pour Lui, lui ayant fait miséricorde alors qu’il était « un blasphémateur, un persécuteur et un violent ». La grâce divine avait surabondé envers lui afin qu’il devienne un exemple de ce que les voies du Christ peuvent accomplir envers « ceux qui viendront à croire en Lui pour la vie éternelle » (1 Tim. 1 : 12-14). Il reconnaît qu’il était « le premier des pécheurs », mais que la miséricorde et la patience de Jésus Christ ont pu ainsi se montrer envers lui, « comme exemple de ceux qui viendront à croire en Lui pour la vie éternelle » (v. 15-16).
Quel changement en lui, dès lors qu’il a été « saisi par le Christ » (Phil. 3 : 12) ! Alors, tout ce qui pouvait autrefois être pour lui un motif de gloire est devenu « comme des ordures », une perte totale pour lui qui ne cherchait plus désormais qu'à « gagner Christ » (se l’approprier pour lui-même complètement), être trouvé en Lui, « le connaître, Lui, et la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances » (Phil. 3 : 7-10). Il pourra écrire aux Galates : « Pour moi, qu’il ne m’arrive pas de me glorifier, sinon en la croix de notre seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde » (Gal. 6 : 14). Il ne cherchait aucune gloire et aucun honneur, ni de la part des hommes, ni d’un monde qui avait déshonoré, rejeté et crucifié son Seigneur.
Quelle transformation radicale dans cet homme auquel le Seigneur s’est révélé depuis la gloire du ciel ! Tout son zèle, toutes ses forces, toutes ses affections, toute sa vie, vont dès cet instant décisif être dirigés par l’amour du Christ et l’accomplissement du service qui lui a été confié depuis le ciel.
Ainsi, le Seigneur avait mis à part dès avant sa naissance celui qui allait devenir l’apôtre Paul (Gal. 1 : 15 : Rom. 1 : 1). Son nouveau Maître allait l’établir fermement dans le service de l’évangile pour Lui (1 Tim. 1 : 12). Paul allait être un « envoyé spécial » pour Dieu, objet de la part de Dieu Lui-même d’un appel particulier. Il avait été choisi pour annoncer aux nations « l’évangile de Dieu… concernant son Fils… Jésus Christ notre Seigneur » (Act. 22 : 21 ; Rom. 1 : 3-4). A Timothée, il parlera de « l’évangile, pour lequel j’ai été établi prédicateur et apôtre et docteur des nations » (2 Tim. 1 : 11). Il évoquera aussi « l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux, qui m’a été confié » (1 Tim. 1 : 11). Quelle mission élevée et glorieuse, que d’annoncer à tous les hommes la bonne nouvelle du salut par la foi en Jésus Christ ! Car le grand sujet annoncé et enseigné par Paul – ce qu’il prêchait – était Jésus, « Christ crucifié… Christ, la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu », « le Christ Jésus comme Seigneur », « la parole de la foi » au Seigneur Jésus pour être sauvé, « le Fils de Dieu, Jésus Christ », fondement de la foi, et aussi le royaume de Dieu dont Christ est le Roi (1 Cor. 1 : 23-24 ; 2 Cor. 4 : 5 ; Rom. 10 : 8-9 ; 2 Cor. 1 : 19 ; Rom. 20 : 25)
Ce service - annoncer pour Dieu cette bonne nouvelle (l’évangile) - avait été donné à un homme dont le cœur avait été mis à l’épreuve pour cela. Paul et ses compagnons d’œuvre (Silvain et Timothée), « approuvés de Dieu (seuls qualifiés par la mise à l’épreuve) » pour que l’évangile leur soit confié, parlaient, « non pas de manière à plaire aux hommes, mais à Dieu qui éprouve nos cœurs » (1 Thes. 1 : 1 ; 2 : 2, 4). Ainsi, comme « défenseur de l’évangile » et fidèle « serviteur de l’évangile », Paul le prêchait inlassablement « dans toute la création qui est sous le ciel » (Phil. 1 : 17, 23). Il rappellera aux croyants des assemblées de Galatie que la grâce lui avait été donnée d’accomplir ce service envers les nations (Gal. 2 : 7-9).
Paul devait publier la merveilleuse grâce de Dieu parmi les nations et rendre témoignage devant tous « à l’évangile de la grâce de Dieu » (Act. 20 : 24). Le Saint Esprit Lui-même avait appelé Saul et son compagnon Barnabas pour qu’ils accomplissent l’œuvre de toute importance pour laquelle ils avaient été mis à part (Act. 13 : 2). Paul avait conscience de sa faiblesse, mais aussi de la puissance de Dieu qui le soutenait dans son service. Il avait appris que « quand je suis faible, alors je suis fort », et que toutes choses lui étaient possibles avec la force fournie par le Seigneur (2 Cor. 12 : 10 ; Phil. 4 : 13). Il pouvait ainsi placer devant les Corinthiens, d’une part sa propre faiblesse, et d’autre part la puissance de l’Esprit Saint et de Dieu dans l’accomplissement de son ministère (1 Cor. 2 : 1-5).
Le but vers lequel Paul courait, l’objectif qu’il poursuivait sans cesse, au prix même éventuellement de sa vie - dont il dira qu’il ne faisait « aucun cas », ni ne la tenait pour précieuse à lui-même (Act. 20 : 24) -, était d’aller jusqu’au terme du service reçu du Seigneur Jésus : il lui fallait « rendre témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu » (Act. 20 : 24). Il annonçait l’évangile qu’il avait reçu par révélation de la part de Christ (et non de l’homme) ; c’était pour cela que Christ l’avait envoyé (Gal. 1 : 11-12 ; 1 Cor. 1 : 17). Rien ne pouvait l’arrêter dans son zèle plein d’amour pour accomplir ce pour quoi il avait été envoyé. A la fin de sa vie, il pourra envisager sereinement le temps de son « départ », écrivant à Timothée : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Tim. 4 : 7). Il aura servi jusqu’à la fin et réalisé pleinement ce qu’est la vie chrétienne. A l’apparition du Seigneur, il recevra « la couronne de justice que le Seigneur, le juste juge, me donnera » (v. 8).
Il dira aux croyants de Rome combien la puissance de l’Esprit et le travail de Christ par lui et en lui avaient œuvré afin qu’il puisse accomplir pleinement le ministère que Dieu lui avait confié : « … la grâce qui m’a été donnée par Dieu pour que je sois ministre du Christ Jésus envers les nations, exerçant le sacerdoce dans l’évangile de Dieu… Car je n’oserai rien mentionner que Christ n’ait accompli par mon moyen pour l’obéissance des nations, par parole et par œuvre, par la puissance de miracles et de prodiges, par la puissance de l’Esprit de Dieu ; de sorte que, depuis Jérusalem et en rayonnant jusqu’en Illyrie, j’ai pleinement annoncé l’évangile du Christ » (Rom. 15 : 15-19 ; voir 2 Tim. 4 : 17).
Dans son épître à Tite, Paul écrit que c’est selon le commandement de Dieu que la prédication de la parole lui a été confiée (1 : 3). Quel privilège, dont il était pleinement conscient et quelle responsabilité, assumée à la gloire de son Seigneur, dans un service si important aux yeux de Dieu, pour le salut des hommes pécheurs et l’édification des croyants !
Au chapitre 20 des Actes, l’apôtre rappelle aux anciens de l’assemblée d’Éphèse dans son discours d’adieu alors qu’il partait pour Jérusalem, quel était le service qu’il avait reçu et de quelle manière il l’avait accompli. Il avait servi le Seigneur constamment « en toute humilité dans les larmes et au milieu des épreuves » (v. 19). Fidèle à l’appel divin, il n’avait « sans rien caché de ce qui est profitable » (v. 20 ; voir. Ps. 40 : 9-10, l’exemple de son Seigneur). Son enseignement avait porté sur :
- la repentance et la foi dans le Seigneur Jésus (v. 21) ;
- l’évangile de la grâce de Dieu (v. 24) ;
- le royaume de Dieu (v. 25) ;
- tout le dessein de Dieu (v. 27).
Il avait déjà écrit à ces croyants au sujet de « l’administration de la grâce de Dieu » qui lui avait été donnée envers eux, de la connaissance qui lui avait été révélée et de l’intelligence qu’il avait concernant « le mystère du Christ » caché jusqu’alors, mais maintenant donné à connaître - « c’est-à-dire que les nations seraient cohéritières, feraient partie d’un même corps et participeraient à la promesse dans le Christ Jésus, par le moyen de l’évangile » (Éph. 3 : 2-6). Quelle révélation merveilleuse, quelle bonté de la part de Dieu envers les hommes !
Humilité et grandeur du serviteur
L’apôtre Paul met ensuite en avant, non pas lui-même ni l’importance que pourrait lui donner son don et son service, mais la puissance de Dieu qui lui avait confié le don de grâce qui était en lui (Eph. 3 : 7). Puis il prend la place la plus humble afin de mettre devant ses lecteurs « les richesses insondables du Christ », le grand mystère de la sagesse de Dieu qu’il avait la mission de faire connaître à tous (v. 8-11).
En effet, si Paul était conscient de l’importance et de la grandeur de la position à laquelle le Seigneur l’avait placé, comme apôtre des nations (Gal. 2 : 7-9) et du service qui lui avait été confié, il demeurait toutefois humble, n’ayant pas « une haute opinion de lui-même, au-dessus de ce qu’il faut », comme il le disait aux Romains (Rom. 12 : 3). Le nom qu’il prend montre la place qui est désormais la sienne à ses yeux : Paul signifie « petit ». Il soulignera dans son épître aux Ephésiens, le peu d’importance de sa personne, mais en même temps la grandeur du service reçu du Seigneur : « A moi qui suis moins que le moindre de tous les saints, cette grâce a été donnée d’annoncer (évangéliser) parmi les nations les richesses insondables du Christ, et de mettre en lumière devant tous l’administration du mystère tenu caché de tout temps en Dieu qui a tout créé ; afin que la sagesse si variée de Dieu soit maintenant donnée à connaître… par le moyen de l’assemblée » (Eph. 3 : 8-10).
Lorsque les foules, à Lystre, ont voulu faire de Paul et de Barnabas des dieux (Act. 14 : 11-18), loin de se glorifier d’une telle popularité et d’accepter ces hommages - et même les sacrifices qu’on voulait faire pour eux ! - les apôtres se jettent au milieu de la foule, remplis de douleur et d’humiliation, pour leur assurer qu’ils n’étaient que des hommes, ayant les mêmes sentiments et penchants que les autres (bien sûr, sans qu’ils soient esclaves des passions de ces hommes impies) et qu'ils désiraient qu’ils se détournent de leur idolâtrie pour se tourner vers le seul vrai Dieu).
Paul était venu vers les Corinthiens en confessant sa faiblesse extérieure, la réserve de son apparence ; il admet que son langage était celui d’un homme ordinaire. Mais sans se glorifier, sinon dans le Seigneur (2 Cor. 10 : 17-18), il mettra en avant le fait que la capacité qu’il avait pour le service lui venait de Dieu (2 Cor. 3 : 5-6), et qu'il avait reçu du Seigneur l’autorité avec laquelle il enseignait (10 : 8). Il savait user de hardiesse et de détermination, sa connaissance était grande et la puissance de l’Esprit du Seigneur qui était en lui le conduisait dans ses paroles (1 Cor. 2 : 1-5 ; 2 Cor. 10 : 1-2, 10 ; 11 : 6). Il affirmait, sans que ce soit de la vanterie, qu’il parlait « la sagesse de Dieu en mystère », « en paroles enseignées de l’Esprit », et ajoutait : « nous, nous avons la pensée de Christ ». Il dira plus tard, dans sa seconde lettre aux Corinthiens : « Christ parle en moi » (1 Cor. 2 : 6, 13, 16 ; 2 Cor. 13 : 3) et aussi : « nous parlons en Christ », en toute sincérité (2 Cor. 2 : 17). Et même lorsqu’il donne simplement un conseil aux croyants de Corinthe au sujet du mariage, il base son avis sur le fait qu’il est guidé par le Saint Esprit : « moi aussi j’ai l’Esprit de Dieu » (1 Cor. 7 : 40).
Si Paul peut prendre la dernière place parmi les apôtres, se comparant même à un « avorton », il témoigne aussi que, par la grâce de Dieu envers lui, il a durement travaillé, plus que les autres, et il ajoute que, quoiqu’il ne soit rien quant à lui-même, toutefois il n’a été « nullement inférieur aux plus excellents apôtres » (1 Cor. 15 : 9-10 ; 2 Cor. 11 : 5 ; 12 : 11).
Aux Corinthiens encore, il se présentera, avec Apollos, comme n’étant que de simples serviteurs utilisés par Dieu pour leur salut, « selon le don que le Seigneur a accordé à chacun d’eux », travaillant humblement à l’œuvre de Dieu. Il précisera : « Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui a donné l’accroissement. Ainsi, ni celui qui plante ne compte, (n’est quelque chose), ni celui qui arrose, mais celui qui donne l’accroissement : Dieu » (1 Cor. 3 : 5-8).
C’est toujours aux Corinthiens qu’il révélera l’expérience unique qu’il avait vécue : il avait été élevé dans le ciel (2 Cor. 12 : 2-4). Mais, lorsqu’il rapporte cet événement extraordinaire, il refuse de s’en glorifier. Il n’en aurait sans doute même pas parlé, si cela n’avait pas été rendu nécessaire pour répondre aux attaques dont son ministère et lui-même étaient les objets. Il ne se nomme même pas : il n’est qu’un « homme en Christ », c’est-à-dire dans la position qui est celle de tout croyant.
Vivant toujours près de son Seigneur - au point qu’il dira aux Philippiens : « pour moi, vivre, c’est Christ » (Phil. 1 : 21) -, Paul avait fait l’expérience de Sa grâce et de Ses soins. Il se fortifiait « dans la grâce qui est dans le Christ Jésus » et pouvait encourager son enfant Timothée à faire de même (2 Tim. 2 : 1). Près de Lui, dans sa communion, il avait appris, il savait, il était enseigné à tout moment ; il pouvait « tout », comme il l’affirme, en Celui qui le fortifiait (Phil. 4 : 11-14). « Douce et précieuse expérience ! non seulement parce qu’elle rend capable de faire face à toutes les circonstances - ce qui est d’un grand prix ! - mais parce que le Seigneur est connu comme l’Ami constant, fidèle et puissant, du cœur » (J-N. Darby).
Paul avait pleinement accepté la croix du Seigneur Jésus et les conséquences pour lui-même (Matt. 16 : 24). Tout ce qu’il avait été auparavant, lorsqu’il était Saul de Tarse, avait pris fin à la croix. Citons ce qu’un serviteur a écrit : « C’est pourquoi il pouvait dire, bien que se trouvant encore dans ce corps sur la terre : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ». Son moi, son vieil homme, tout ce qu’il avait été jadis moralement, tout ce qui concernait son être dans sa relation précédente avec la loi, et sous la loi, avait pris fin dans la mort de Christ, tout cela n’existait plus devant Dieu ; Il possédait maintenant une vie nouvelle et cette vie était Christ » (R. Brockhaus). Conscient de l’amour de Christ envers lui – « l’amour du Christ nous étreint » (2 Cor. 5 : 14-15) - il vivait constamment « dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré Lui-même pour moi » (Gal. 2 : 20).
Un homme ayant les mêmes penchants que nous
Aussi grand qu’ait été ce remarquable serviteur de Dieu, aussi près qu’il ait été de son Maître, il a connu toutefois quelques défaillances dans sa carrière. Jacques nous prévient à cet égard dans son épître : « Nous faillissons tous à bien des égards » (Jac. 3 : 2). Seul le parfait Serviteur a toujours fait ce qui était agréable à Celui qui l’avait envoyé (Jean 8 : 29), a été pleinement dépendant de son Dieu (Luc 4 : 4), a parfaitement accompli Sa volonté (Jean 4 : 34 ; Matt. 26 : 42).
Paul souhaitait se rendre à Jérusalem pour le jour de la Pentecôte (Act. 20 : 16). Il fait venir à lui les anciens d’Ephèse pour leur faire ses adieux. Il leur rappelle tout d’abord quel a été son service parmi eux (v. 17-21), puis il leur dit : « Voici que maintenant, lié dans mon esprit, je m’en vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui doit m’y arriver… » (v. 22). Dans ce qu’il se proposait en lui-même, lié dans son esprit et non pas dans l’Esprit (18 : 21 ; 19 : 21), le cher apôtre était-il sous la dépendance de l’Esprit par lequel il se laissait conduire habituellement ? (voir 13 : 4 ; 16 : 6-7). Une « porte grande et efficace » lui était-elle ouverte ? (1 Cor. 16 : 9). Avait-il une indication précise du Seigneur ? Il ne semble pas. Des avertissements lui sont donnés, mais il accomplira ce qu’il s’est proposé (20 : 23 ; 21 : 4b, 10-14).
Arrivé à Jérusalem (21 : 15), Paul, si ferme par ailleurs (voir Gal. 2 : 11-21), cède malheureusement aux anciens et tombe dans le piège du légalisme ! (v. 20-26).Certainement, il commet là une grave erreur, dont les conséquences vont mettre toute la ville dans une complète confusion et conduire à l’emprisonnement de l’apôtre (21 : 27-40, ch. 22).
Paul va ensuite être amené devant le sanhédrin pour répondre aux accusations des Juifs contre lui (22 : 30). Dès qu’il ouvre la bouche, Ananias, le souverain sacrificateur, ordonne illégalement qu’on le frappe sur la bouche (23 : 2). Paul réagit aussitôt vivement, et prononce des paroles qu’il regrettera, confessant qu’elles n’étaient pas conformes à l’Ecriture (v. 5). Par ces réactions, il était bien loin d’être l’imitateur de Celui qui, Lui-même, avait comparu devant le souverain sacrificateur, mais dont les paroles avaient été toutes différentes ! (Jean 18 : 19-23).
Ensuite l’apôtre va user d’un habile stratagème qui va créer une opposition immédiate entre les Pharisiens - qui croyaient à la résurrection - et les Sadducéens - qui n’y croyaient pas (v. 6-10). Ces paroles étaient-elles de celles que le Seigneur avait promis de donner aux siens « menés devant les rois et les gouverneurs à cause de mon nom » ? Il ajoute : « car moi je vous donnerai des paroles et une sagesse auxquelles tous vos adversaires ne pourront pas répondre ni résister » (Luc 21 : 12-15). Les paroles de Paul à cet instant ne lui venaient certainement pas du Seigneur.
Le trouble causé par cette dispute amène le chiliarque à mettre l’apôtre en prison dans la forteresse (23 : 10). Pauvre Paul : le voilà épuisé et découragé après tous ces événements difficiles qui n’ont pas donné les résultats qu’il escomptait et dans lesquels il n’a pas toujours été à l’honneur de son Seigneur.
Mais le Seigneur, dans sa grâce fidèle, viendra Lui-même vers son serviteur découragé, non pas pour lui faire des reproches, mais pour le soutenir, le fortifier et lui confirmer son service (23 : 11).
Paul, apôtre, esclave, prisonnier de Jésus Christ
Paul se présente très souvent, au début de ses épîtres, comme « apôtre appelé », « apôtre appelé de Jésus Christ par la volonté de Dieu », « apôtre, non de la part des hommes, mais par Jésus Christ et Dieu le Père », « apôtre de Jésus Christ, selon le commandement de Dieu notre Sauveur et du christ Jésus, notre espérance », « apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie qui est dans le christ Jésus », « apôtre de Jésus Christ selon la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité qui est selon la piété dans l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles » (voir toutes ses épîtres, sauf Philippiens, Thessaloniciens 1 et 2, et Philémon).
Il avait reçu de la part de « Jésus Christ, notre Seigneur », à la fois grâce et apostolat afin que toutes les nations parmi lesquelles Dieu l’envoyait croient au nom du Fils de Dieu par l’évangile (Rom. 1 : 5). « Apôtre » signifie « envoyé », et c’est bien le service auquel il avait été appelé par Dieu. Dieu dit à Ananias : « cet homme est un instrument que je me suis choisi, pour porter mon nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël » ; Ananias dit à Paul de la part de Dieu : « tu Lui seras témoin, auprès de tous les hommes » ; Dieu dit à Paul : « Je t’envoie vers eux (le peuple d’Israël et les nations) » (Act. 9 : 15 ; 22 : 15 ; 26 : 18).
Paul rappelait à ceux auxquels il écrivait, qu’il ne s’était pas « arrogé cet honneur » ni ne l’avait reçu de l’homme, mais qu’il était envoyé par Dieu Lui-même qui l’avait appelé à ce service envers les nations. Le Seigneur lui avait dit : « Va, car je t’enverrai au loin vers les nations » (Act. 22 : 21). Rappelons les paroles du même serviteur cité plus haut : « Les douze avaient été appelés et envoyés par le Messie vivant sur la terre, tandis que lui, il avait reçu cette grâce et cet apostolat directement du ciel, du Fils de l’homme glorifié à la droite de Dieu, et son apostolat avait été ensuite confirmé par le Saint Esprit (Act. 9 : 13 : 1-4). Il n’était pas fondé sur une décision humaine - « non de la part de l’homme, ni par l’homme » (Gal. 1 : 1) - mais seulement sur Dieu » (R. Brockhaus).
Il écrira aux Corinthiens, dans sa première épître : « Christ… m’a envoyé… évangéliser » (1 Cor. 1 : 17).
Le titre de gloire de Paul, lié bien souvent à sa qualité d’apôtre, était « esclave de Jésus Christ » (Rom. 1 : 1 ; Tite 1 : 1 ; Phil. 1 : 1). Il rappelle aux croyants de la Galatie qu’il s’appliquait à satisfaire Dieu et non pas les hommes, et qu’il ne cherchait à plaire qu’à Dieu, étant esclave de Christ auquel il désirait demeurer fidèle avant tout (Gal. 1 : 1). Paul était serviteur de l’évangile, « selon le don de grâce de Dieu qui m’a été donné par l’opération de sa puissance » (Eph. 3 : 7 ; Col. 1 : 23), cette bonne nouvelle de Dieu, concernant son Fils Jésus Christ notre Seigneur », qui est « la puissance de Dieu en salut à quiconque croit » (Rom. 1 : 1-4, 16). Mais il était aussi serviteur de l’assemblée (Col. 1 : 25), travaillant et combattant avec la force donnée de Dieu, « selon l’administration de Dieu qui m’a été donnée envers vous, pour compléter la Parole, c’est-à-dire le mystère tenu caché dès les siècles et dès les générations, mais qui a été maintenant manifesté à ses saints. Dieu a voulu leur faire connaître quelle est la richesse de la gloire de ce mystère parmi les nations : Christ en vous, l’espérance de la gloire ». Et il ajoute : « C’est Lui que nous annonçons » (Col. 1 : 24-29). « Annoncer parmi les nations les richesses insondables du Christ » : quel message glorieux et bienheureux Dieu fait communiquer aux hommes par le moyen son serviteur Paul !
Il désirait que lui et ses compagnons de service ne soient regardés comme rien d’autre que « des serviteurs de Christ et des administrateurs des mystères de Dieu » et ils se présentaient comme serviteurs de Dieu, car ils en manifestaient les caractères (1 Cor. 4 : 1 ; 2 Cor. 6 : 4-10). Paul prendra devant les croyants de Corinthe une place d’une grande humilité - celle d’esclave - pour que Jésus ait devant leurs yeux la place de Seigneur, comme il le leur enseignait (2 Cor. 4 : 5).
Paul sera souvent mis en prison (2 Cor. 11 : 23b) et se qualifiera lui-même à plusieurs reprises de « prisonnier de Jésus Christ » et non des hommes (Eph. 3 : 1 ; 4 : 1 ; 2 Tim. 1 : 8 ; Phm 1 : 1, 9). En effet, il a été fait prisonnier par les hommes et il a écrit les épîtres aux Ephésiens, Colossiens, Philippiens et à Philémon depuis la prison de Rome. Il est de nouveau lié (à Rome encore, avant son exécution) lorsqu’il écrit sa dernière lettre, la deuxième épître à Timothée. Toutefois il regarde son état comme étant selon la volonté du Seigneur – volonté « bonne, agréable et parfaite » à son égard (Rom. 12 : 2b). Souffrant comme prisonnier, privé d’aller comme auparavant vers les nations et de visiter les frères et fortifier les assemblées (Act. 15 : 36, 41), il dira cependant avec joie : « la parole de Dieu n’est pas liée » (2 Tim. 2 : 9). Et combien tous les écrits de Paul alors qu’il était en prison sont utiles pour nous enseigner dans la saine doctrine du Christ, pour nous ouvrir les mystères de l’évangile, de Dieu, de Christ et de l’assemblée, de la foi, de la piété, pour nous présenter la Personne et l’œuvre glorieuse du Seigneur Jésus !
Les révélations faites à Paul par le Seigneur
Mentionnons les enseignements de toute importance pour les croyants, que le grand apôtre des nations nous a transmis de la part du Seigneur, les ayant reçus directement de Lui. Le Seigneur lui avait annoncé qu’il serait pour Lui « serviteur et témoin, aussi bien des choses que tu as vues que de celles pour la révélation desquelles je t’apparaîtrai encore ». On trouve, dans la suite de la carrière de l’apôtre, quatre révélations différentes qui lui ont été communiquées par le Seigneur dans la gloire.
Un autre serviteur de Dieu a écrit : « Ces quatre révélations nous présentent un court abrégé du caractère, de l’occupation, de l’existence réelle de l’Assemblée ici-bas, enfin de son départ de la scène actuelle » (WTP Wolston). C’est ce qu’on a appelé « la doctrine de Paul », qui comprend les sujets suivants :
- Le corps de Christ (Eph. 3 : 3-7) – « … par révélation, la connaissance du mystère m’a été donnée… » ;
- L’unité du corps (1 Cor. 11 : 23-26) – « car moi, j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné… » ;
- La première résurrection (1 Cor. 15 : 3, 51-57) – « … je vous ai communiqué en tout premier lieu ce que j’ai aussi reçu… » ;
- L’enlèvement des saints à la venue du Seigneur (1 Thes. 4 : 15-18) – « Voici, en effet, ce que nous vous disons, par la parole du Seigneur… ».
Souffrances dans le service
En lisant le livre des Actes et les épîtres de Paul, on voit combien de souffrances il a endurées dans son service envers les nations et pour les saints (voir 1 Cor. 4 : 11-13 ; 2 Cor. 23-27). Le Seigneur lui avait montré combien il devrait souffrir pour son Nom (Act. 9 : 16). Il y a eu un moment où ces afflictions ont été telles que l’apôtre avait même désespéré de vivre (2 Cor. 1 : 8). Mais, à cette occasion, il a su regarder avec foi vers Dieu et placer sa confiance en Celui qui « ressuscite même les morts ». Par de telles expériences, le grand désir de Paul se réalisait : « le connaître, Lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances » (Phil. 3 : 10).
Il témoignera devant les croyants de Thessalonique qu’il avait beaucoup souffert et avait été maltraité, mais il avait malgré tout « eu toute hardiesse en notre Dieu pour vous annoncer l’évangile de Dieu au milieu de grands combats » (1 Thes. 2 : 2).
Paul pourra qualifier ces grandes et incessantes souffrances dont il fait la liste aux Corinthiens, de circonstances extérieures, car il fait ensuite mention de ce qui était la préoccupation constante de son cœur, ce qui le tenait « assiégé tous les jours » : la sollicitude constante qui a été la sienne pour l’assemblée, celle qui est si chère au cœur du Seigneur qu’Il s’est livré Lui-même pour elle ! (2 Cor. 11 : 28 ; Col. 1 : 24 ; Eph. 5 : 25) Il pouvait même se réjouir dans les souffrances endurées dans sa chair pour l’assemblée et pour les saints, car elles étaient « les afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée » (Col. 1 : 24).
Citons ces pensées d'un croyant : « L’Esprit de Dieu a utilisé l’apôtre Paul comme instrument particulier pour nous communiquer toute la vérité chrétienne. Ce ministère a produit pour l’apôtre des souffrances, en raison des attaques de l’ennemi contre ces vérités précisément. C’est ainsi que Paul complétait les souffrances de Christ pour son Assemblée » (M. Billeter).
Celui qui travaillait fidèlement à l’œuvre de Dieu pouvait bien se recommander aux Corinthiens, avec ses compagnons, par tout ce qui les avait caractérisés dans leur service : la patience, les souffrances, la marche et le travail, les expériences (2 Cor. 6 : 4-10). Un tel dévouement dans le service pour le Seigneur lui avait valu bien des épreuves tout au long de ses voyages et de sa carrière. Dans son service dans l’évangile de Jésus Christ, il endurait « des souffrances jusqu’à être lié de chaînes comme un malfaiteur ». Mais il supportait tout « pour l’amour des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle », et il avait été délivré de toutes ses persécutions par le Seigneur (2 Cor. 23-33 ; 2 Tim. 2 : 10 ; 3 :11). Elles avaient manifesté quel était son but constant, sa foi, son support, son amour, sa patience dans toutes les souffrances supportées (2 Tim. 3 : 10).
Ayant goûté la grâce du Seigneur dans son infirmité physique comme dans tout ce qu’il avait enduré pour Christ, il pouvait se glorifier même dans ses infirmités, car la réalisation de sa faiblesse l’amenait à éprouver toute la grâce et la puissance du Christ. Il avait pleinement reçu l’enseignement du Seigneur : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Cor. 12 : 9-10).
Il a été écrit encore par l'un de nos frères conducteurs : « … l’apôtre Paul. Voilà un homme qui est donné de Dieu à son Eglise pour présenter tous ses mystères, tous ses secrets, pour établir l’Eglise sur le fondement inébranlable des doctrines de Dieu ; voilà un homme qui pouvait tenir tête à toutes les attaques de l’ennemi, un homme tel qu’il pouvait dire (il n’y a pas un de nous qui puisse le dire en tout cas) : « Marchez comme moi j’ai marché » ; Mais ce qu’il avait pour lui, ce qui faisait sa force, c’est que toute sa vie tendait à ‘’ le connaître, Lui’’ » (H. Rossier).
Ainsi, à plusieurs reprises, l’apôtre Paul exhorte les saints des assemblées à suivre le modèle qu’il leur présentait, à reproduire sa propre conduite dans leur vie de chrétien. Lui-même montrait dans toute sa vie combien il marchait près de son Maître et Seigneur. Un autre de nos frères conducteurs a écrit à ce sujet : « Ai-je besoin de dire qu’il n’y avait rien de charnel en l’apôtre à parler ainsi de lui ? En tant qu’homme, il serait honteux pour quelqu’un de parler de lui-même ; ce serait de la vanité. L’apôtre était tellement au-dessus des pensées des hommes, il réalisait si complètement la puissance de Dieu en Christ, que parler ainsi ne faisait qu’illustrer l’énergie de l’Esprit en lui. Il était conduit par le Saint Esprit à le faire. » (W. Kelly).
C’est pourquoi l'apôtre pourra se présenter comme modèle aux croyants de Philippes : « ce que vous avez appris, reçu, entendu, vu en moi, faites-le, et le Dieu de paix sera avec vous ». Et il ajoutera : « Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, et considérez (portez vos regards sur) ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous » (Phil. 3 : 17).
S’il se présente comme un modèle, c’est pour diriger les yeux sur Celui qui était toute sa vie (Phil. 1 : 21) et encourager les croyants à Lui ressembler toujours davantage : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (1 Cor. 11 : 1). Il dira à ces mêmes Corinthiens : « Je vous supplie (exhorte, encourage) donc d’être mes imitateurs » (1 Cor. 4 : 16). Comme leur « père spirituel », il avait eu pour eux un amour plein de sollicitude et leur avait été un exemple à tous égards.
Il écrira encore aux jeunes croyants de Thessalonique : « Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur » (1 Thes. 1 : 6). C’est par l’intermédiaire de l’apôtre que ces croyants avaient reçu le Seigneur dans leur cœur ; c’est aussi en lui qu’ils avaient vu le Seigneur. C’est pourquoi, en imitant Paul, ils suivaient Celui que Paul leur avait fait connaître. N’était-il pas pour eux un exemple pour ceux qui avaient été amenés à croire en Jésus Christ ? (1 Tim. 1 : 16).
Lisons le livre des Actes et les épîtres de l’apôtre Paul, cherchons ce que la Parole de Dieu nous dit de la vie de cet homme auquel miséricorde a été faite de la part de Dieu, envers lequel la grâce du Seigneur a surabondé – n’a-t-Il pas agi de même envers chacun de nous ? Méditons sur les enseignements que nous avons reçu du Seigneur par le moyen de son grand serviteur, sur les vérités profondes et si précieuses des révélations que le Seigneur lui a faites et qui nous ont été données à connaître par son moyen.
Que notre désir soit alors plus vif d’imiter un tel serviteur dans sa vie et dans sa marche et, faisant ainsi, que nos yeux soient fixés sur Celui que Paul place devant nos cœurs dans ce qu’Il a été ici-bas en perfection, dans ce qu’Il est maintenant dans le ciel et dans ce qu’Il sera éternellement en amour pour chacun de ses rachetés et pour son Assemblée.
Ph. F - Avril 2018