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EN TOUTE HUMILITE


L'humilité qui ne convient pas (Col. 2 : 18, 23)
            Une apparente humilité, procédant en fait de la volonté propre (v. 18)
            Une apparence de sagesse (2 : 20- 23)
L'humilité qui devrait toujours caractériser la vie du croyant            
            « Revêtus d'humilité » (Col. 3 ; 1 Pier. 5) 
            « Toute humilité et douceur » (Eph. 4)
            « Dans l'humilité », estimer l'autre supérieur à soi-même (Phil. 2)
L'exemple de l'apôtre Paul : servir le Seigneur en toute humilité (Act. 20)

 

            Le terme « humilité » se trouve 7 fois dans le Nouveau Testament : Act. 20 : 19 ; Eph. 4 : 2 ; Phil. 2 : 3 ; Col. 2 : 18, 23 ; 3 : 12 ; 1 Pier. 5 : 5. Ce mot (comme l'adjectif humble dans d'autres passages) sert à caractériser celui qui s'abaisse volontairement devant les autres, qui manifeste une telle disposition d'esprit. Le mot « humble » revient dix fois dans la Parole de Dieu : 5 fois dans l’Ancien Testament (Prov. 12 : 9 ; 16 : 19 ; 29 : 23 ; Mich. 6 : 8 ; Zach. 9 : 9) et 5 fois également dans le Nouveau Testament (Matt. 11 : 29 ; Luc 1 : 48 ; Rom. 12 : 16 ; Jac. 4 : 6). L’expression « en toute humilité » signifie : aussi humblement que possible.
            Nous aimerions examiner les 7 passages où se trouve le mot « humilité ».


L'humilité qui ne convient pas (Col. 2 : 18, 23)

            Dans l'épître aux Colossiens, l'apôtre Paul emploie trois fois le mot humilité, dont deux fois dans un sens négatif.
            Paul n’avait jamais visité Colosses et les croyants avaient reçu l’évangile par le moyen d’Epaphras. Un témoignage remarquable est rendu au sujet de ce serviteur de Dieu (1 : 7-8 ; 4 : 12-13). Selon sa bonne habitude, l’apôtre relève d’abord dans son épître tout le bien possible chez les Colossiens. Il demande ensuite dans sa prière qu’ils soient remplis de la connaissance de Dieu (v. 10). Le christianisme, c’est Christ connu et vécu. Paul énumère ensuite les gloires du Bien-Aimé (v. 13-20).
            Mais, si un chrétien n’est pas affermi dans la foi (1 : 23), il risque d’être emporté par tout vent de doctrine (Eph. 4 : 14, Matt. 13 : 21). Or précisément des vents dangereux soufflaient à Colosses. L’apôtre met en garde contre les pièges que le diable utilise pour contrecarrer s’il le peut le propos de Dieu, savoir que les caractères de Christ soient manifestés. Parmi les pièges dont Satan se servait à Colosses, il y avait la philosophie et la tradition ; ce sont de vaines tromperies de l’enseignement des hommes (2 : 8). Paul cite également le culte des anges (v. 18) et les ordonnances religieuses (v. 23).

                        Une apparente humilité, procédant en fait de la volonté propre (v. 18)

            « Que personne ne vous frustre du prix du combat, faisant sa volonté propre dans l’humilité et dans le culte des anges, s’ingérant dans les choses qu’il n’a pas vues, enflé d’un vain orgueil par les pensées de sa chair et ne tenant pas ferme le chef » - il s’agit bien sûr de Christ.
            Concernant ce culte des anges, prôné déjà par certains, il faut se souvenir que les anges sont « tous des esprits administrateurs, envoyés (par Dieu) pour servir en faveur de ceux qui doivent (vont) hériter du salut » (Héb. 1 : 14). Nous ne sommes donc pas en relation directe avec eux, ce ne sont pas des « intermédiaires » possibles ; nous avons une relation directe avec Dieu.
            Il est évident qu’il n’était pas question ci-dessus de « l’humilité » telle que Dieu la présente. Cette humilité-là est une vertu » précieuse ; elle a brillé d’une façon inégalable chez Jésus, dans son humanité. Il se présente à cet égard comme un modèle : « Je suis débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11 : 29-30).

                        Une apparence de sagesse (2 : 20- 23)

            « Ces ordonnances (qui ont bien une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité, du fait qu’elles n’épargnent pas le corps en ne lui rendant pas un certain honneur) sont pour la satisfaction de la chair ! » (v. 23). C’est une humilité de façade, une fausse humilité. Les pharisiens modernes aiment tromper ainsi ceux avec lesquels ils vivent. Ils cherchent à paraître ce qu’ils ne sont pas en réalité !
            Nous sommes « morts avec Christ » ce qui devrait toujours nous préserver des dangers de l’ascétisme. Ce sont des pratiques qui ne peuvent que nous priver de notre joie en Christ et nous ôter notre liberté. Ce sont donc des manifestations « variées » de la même feinte humilité. Le ressort profond des pratiques ascétiques est de plaire à notre chair. La Parole de Dieu nous met en garde !


L'humilité qui devrait toujours caractériser la vie du croyant

                        « Revêtus d'humilité » (Col. 3 ; 1 Pier. 5) 

            Nous sommes reconnaissants de trouver dans cette même épître aux Colossiens une troisième mention de l’humilité. Cette fois, il s’agit bien d’une vraie humilité : « Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’affection miséricordieuse, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience, vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres… comme le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même » (3 : 12-13).
            Morts avec Christ, nous avons dépouillé le « vieil homme » ; ce qui rend possible la mise de côté de toutes les actions de la chair ! Ressuscités avec Lui, nous avons revêtu le « nouvel homme », ce qui nous permet de manifester ensuite « quelque peu » les caractères de Christ.
            L’humilité fait partie - avec l'affection miséricordieuse, la bonté, la douceur et la patience - de nos vêtements intérieurs. Dans un monde dur, où l’orgueil prévaut, un chrétien doit en être ainsi revêtu et tout son comportement extérieur en sera changé, à la gloire du Seigneur.

            Voyons maintenant le riche enseignement apporté par la première épître de Pierre au sujet de l’humilité. L’apôtre exhorte d’abord les « anciens » (1 Pier. 5 : 1-4), puis il se tourne vers les jeunes gens - en réalité vers tous ceux qui sont « plus jeunes que les anciens ». Il leur demande, de la part du Seigneur : « De même, vous, jeunes gens, soyez soumis aux anciens ; et tous, les uns à l’égard des autres, soyez revêtus d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles ». Il ajoute : « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’Il vous élève quand le temps sera venu ; rejetez sur lui tout votre souci, car il prend soin de vous » (v. 5-7).
            A Pierre, le Seigneur avait dit, avant même qu’il Le renie : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22 : 32) ; c’est bien ce que fait cet apôtre dans son épître. Au lieu de se placer au-dessus des autres, il se désigne très simplement comme un « ancien » parmi les autres - un co-ancien, plus exactement (5 : 1). Les plus jeunes (parmi les croyants) voient souvent les choses avec l’œil propre à la jeunesse, ce qui pourrait les amener à estimer surannée cette sagesse des anciens. L’apôtre les met en garde contre ce qui reste ainsi une fâcheuse tendance. Ne soyons pas des insoumis, ne manquons pas de respect, tenons-nous à l’écart de toute la vanité et de l’orgueil qui règnent dans ce monde. Les jeunes, désireux d’être fidèles au Seigneur, chercheront à être animés d’un tout autre esprit. Leur soumission aux anciens témoignera de leur obéissance à la Parole de Dieu.
            Tous, jeunes et plus anciens, doivent donc être revêtus d’humilité. Dieu accorde sa faveur aux plus humbles du troupeau. Par contre, Il hait l’orgueil, « la faute du diable » (1 Tim. 3 : 6). Que Dieu nous garde de nous élever dans notre esprit dans assemblée, au-dessus de nos frères. Le croyant doit chercher à avoir toujours un cœur humble. Il doit se ceindre d’humilité - ce qui peut être traduit : « mettre son tablier de service », un terme qui désigne les vêtements d’un serviteur. Comment ne pas contempler le Seigneur dans son merveilleux service ! Avant de laver, avec une humilité parfaite, les pieds de ses disciples, Il ôte ses vêtements, qu’Il reprendra après ce service, et serre un linge autour de sa taille. Il s’en sert plus tard aussi pour essuyer les pieds des siens. Il était au milieu d’eux comme Celui qui sert (Jean 13).

                        « Toute humilité et douceur » (Eph. 4)

            L’épître aux Ephésiens présente le chrétien dans sa position céleste, la plus élevée qui soit ! S’adressant à ces croyants « assis dans les lieux célestes » (2 : 6), l’apôtre Paul, ce « prisonnier dans le Seigneur », leur expose d’abord le merveilleux conseil divin ! Puis il les exhorte à marcher d’une manière digne de leur appel, avec humilité et douceur, avec patience également (4 : 2). La vérité chrétienne doit être vécue. Mais nous ne sommes pas encore parvenus dans les lieux célestes ; notre chair est toujours là, décidée à produire ses mauvais fruits.
            Il faut se supporter l’un l’autre dans l’amour. Pour y parvenir, l’humilité doit d’abord se montrer. L’Esprit de Dieu, qui habite en nous, veille à ce que notre cœur naturellement rusé ne s’attribue pas des mérites illusoires et ne conçoive de l’orgueil spirituel, devant la glorieuse part que Dieu nous accordée.

                       « Dans l'humilité », estimer l'autre supérieur à soi-même (Phil. 2)

            Le même apôtre recommande aux Philippiens : « Que rien ne se fasse par esprit de parti ou par vaine gloire ; mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres » (2 : 3).
            On a appelé cette épître le livre de « l’expérience chrétienne ». Au fond, elle se résume par ces trois mots : Christ me suffit. Pour gagner son frère, il faut commencer par « renoncer à soi-même ». C’est en contemplant et en adorant notre incomparable Modèle, présenté dans ce chapitre 2, que nous apprendrons peu à peu un tel renoncement ! Que nous puissions dire - comme un chrétien, dans le passé : L’histoire de ma vie est celle de mon dépouillement.
            L’esprit de parti ou de rivalité est une œuvre habituelle de la chair en nous (Gal. 5 : 20). Si l’homme est mis en avant, Christ est rejeté à la dernière place ! L’humilité est l'une des grandes leçons de cette épître. Il faut l’apprendre aux pieds du Seigneur. Par Sa propre marche ici-bas, Il nous enseignera et, devenus petits à nos yeux, nous pourrons nous réjouir sans réserve de ce qu’Il produit dans notre frère.

            Dans l’humilité profonde, suivant ton obscur chemin,
            
Tu fus méprisé du monde, Toi qui lui tendais la main,
            
Toi, dont l’amour secourable, compatissant et parfait,
            
Sur l’humanité coupable versa bienfait sur bienfait. 

            Sous l’opprobre et l’amertume, et l’angoisse et le labeur,
            
Si notre chair se consume, que ton exemple, ô Sauveur,
            
Chaque jour nous encourage, malgré notre infirmité,
            
A reproduire l’image de ta sainte humanité !

            Soyons toujours davantage occupés de Christ, cessons enfin de l’être de nous-même. Par son humilité profonde, Il nous a laissé un modèle pour que nous suivions ses traces (1 Pier. 2 : 21). Par amour, Il s’est dépouillé de sa gloire divine et Il s’est anéanti. Devenu un homme, Il a pris la dernière place dont personne ne veut. II a vécu dans la pauvreté, afin que nous soyons enrichis (2 Cor. 8 : 9). Jamais Il n’a fait quelque chose pour se satisfaire Lui-même, mais le zèle de la maison de Dieu l’a dévoré (Jean 2 : 17).


L'exemple de l'apôtre Paul : servir le Seigneur en toute humilité (Act. 20)

            L’apôtre Paul, se trouvant à Milet, montait vers Jérusalem. Il appelle alors les anciens de l’assemblée d’Ephèse à venir le rejoindre. Il désire leur faire des recommandations et ses adieux. C’était parmi eux qu’il avait commencé son service en Asie. Il avait pu dire aux disciples à Philippes : « Ce que vous avez appris, reçu, entendu, vu en moi, faites-le, et le Dieu de paix sera avec vous » (Phil. 4 : 9). Il peut rappeler : « Vous savez de quelle manière je me suis tout le temps conduit parmi vous… : j’ai servi le Seigneur en toute humilité, dans les larmes et au milieu des épreuves… » (Act. 20 : 18-21).
            Cet homme aurait eu de quoi avoir confiance dans sa chair ; il avait de nombreuses raisons de se glorifier devant les autres ! Mais désormais, il considérait toutes ces choses, à cause du Christ, comme une perte ! Il les estimait même comme des ordures, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus Christ, son Seigneur. Afin - dit-il - « que je gagne Christ » ! (Phil. 3 : 4-8).
            Il s’était entièrement voué au service de Christ : quel exemple pour chacun d’entre nous ! Il nous invite : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (1 Cor. 11 : 1 ; Phil. 3 : 17). Il n’y rien de formel ou de froid chez lui ; comme Jésus, il a pleuré et servi dans l’humilité.
            Mais il peut affirmer ailleurs : « Désormais, m’est réservée la couronne de justice que le Seigneur, le juste juge, me donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui aiment son apparition » (2 Tim. 4 : 8). Ferons-nous partie des vainqueurs ?


Ph. L Le 21. 04. 2018


                        A tes pieds, dans l’humilité, c’est là, Seigneur, ma seule place.
                        
Là, tu m’as instruit par ta grâce, affranchi par la vérité.

                        Libéré de mon moi, Seigneur, dégagé des routes humaines,
                        Je vois tomber toutes les chaînes de mon esprit et de mon cœur.

                        Nul que toi, Jésus, mon Seigneur, n’a courbé ce moi volontaire ;
                        Je suivrai encore mon ornière n’eût été ton amour vainqueur.


J-N. Darby