LE CHEMIN DE CORE ET CELUI DE SES FILS
La tribu de Lévi, sa fidélité
La révolte contre l'Eternel
L'attitude de Moïse ; le jugement de Dieu
Le service des fils de Coré
Les Psaumes des fils de Coré
Le Psaume 42
Le Psaume 43
Le Psaume 44
Le Psaume 45
Le Psaume 46
Le Psaume 47
Le Psaume 48
Le Psaume 49
Le Psaume 84
Le Psaume 85
Le Psaume 87
Le Psaume 88
Le chemin de Coré, petit-fils de Kehath, diffère entièrement de celui de ses fils. Coré était un cousin de Moïse, le conducteur du peuple d'Israël dans le désert. Dans la vie de Coré et de ses fils, il y a des enseignements très utiles pour nous.
La famille de Coré appartient à la célèbre tribu de Lévi, un fils de Jacob. Avant sa mort, ce dernier avait réuni tous ses fils. Il leur avait dit : « Ecoutez…écoutez Israël, votre père » et il leur avait fait part de son appréciation sur la conduite de chacun d'eux (Gen. 49 : 2).
Lévi et Siméon, son frère, étaient sous la même condamnation « car dans leur colère ils ont tué des hommes ». Jacob avait annoncé aussi leur châtiment: « Je les diviserai en Jacob, et les disperserai en Israël » (v. 5-7).
Plus tard, Aaron, le frère de Moïse, à la demande des Israélites, cisèle une idole pour aller devant eux dans le désert : c'est le veau d’or. Quelle terrible faute !
A ce moment-là, les Lévites répondent tous à l’appel de Moïse, saisi d’indignation : « A moi, quiconque est pour l’Eternel ! » (Ex. 32 : 26). Un terrible devoir leur est alors imposé. Pour défendre les droits de Dieu, dont la gloire est outragée, ils doivent ceindre leur épée et tuer chacun son frère, son compagnon, son intime ami. Ils obéissent et 3 000 hommes du peuple d'Israël sont tués ! Moïse leur avait dit aussi : « Consacrez-vous aujourd’hui à l’Eternel… afin de faire venir aujourd’hui sur vous une bénédiction (v. 27-29).
A la fin de sa vie, Moïse reparlera de ce moment terrible. Les fils de Lévi « ont gardé tes paroles et observé ton alliance ; ils enseigneront tes ordonnances à Jacob et ta loi à Israël ; ils mettront l’encens sous tes narines et l’holocauste sur ton autel » (Deut. 33 : 8-10). Ils avaient reçu une portion excellente de la part de l’Eternel.
La « contradiction de Coré » (Jude 11) est une des pages très douloureuses durant les quarante ans de la marche d’Israël au désert. Et la Bible nous dit : « Toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints. Ainsi, que celui qui croit être debout prenne garde de ne pas tomber » (1 Cor. 10 : 11-12).
Il est question au chapitre 15 des Nombres (v. 30-36) d’une personne qui a péché « par fierté ». Il faut lire à ce sujet les Psaumes 19 : v. 12-13 et 76 : 5. C’est « par fierté » qu’agissent les « forts de cœur » ; ils sont appelés ainsi dans ce Psaume 76. Sous l’ancienne alliance, celle de la loi de Moïse, la Parole de Dieu fait une grande différence entre pécher par fierté et pécher par erreur. Dans ce dernier cas seulement, la propitiation et le pardon étaient possibles. L’Israélite de naissance et l’étranger qui avaient outragé l’Eternel en commettant un péché « par fierté » devaient être retranchés du milieu du peuple de Dieu. Ils avaient méprisé la parole de l’Eternel et enfreint son commandement. L'âme qui avait péché ainsi devait certainement être retranchée : « son iniquité était sur elle » (Nom. 15 : 30-31).
Or, dans cette « fierté », on pouvait aller jusqu’à une véritable révolte contre Dieu. Cela a été le cas pour Coré. Il appartenait pourtant à la famille des Kéhatites. Il avait donc le privilège de « porter sur l'épaule » l’arche et toutes les parties du tabernacle durant les traites du désert (Nom. 7 : 9).
Au lieu de se réjouir devant Dieu d’avoir reçu un si noble service (Nom. 16 : 9-10), Coré ambitionne le sacerdoce. Il avait plu à l’Eternel de le confier à Aaron et à sa famille ! Il ne suffit pas à Coré de « se tenir devant l’assemblée afin de la servir », il veut plus d'honneurs encore. D'autres personnes le suivent dans sa rébellion : Dathan, Abiram et On, des fils de Ruben.
Hélas, il peut arriver de nos jours que des enfants de Dieu ne se contentent pas du service dont le Seigneur, dans sa grâce, les a chargés. Ils veulent prendre de l’importance et se placer au-dessus des autres !
Dathan et Abiram osent appliquer à l’Egypte l’expression qui désigne, en fait, le pays de Canaan. C'était le pays que Dieu voulait leur donner : « un pays ruisselant de lait et de miel ». Ce qu’ils appellent la « domination » de Moïse, leur est insupportable (v. 13b). Ces derniers incarnent la rébellion civile tandis que Coré est un exemple de l’apostasie religieuse.
Parmi les chrétiens, aujourd’hui encore, on retrouve souvent le même esprit de contestation. Sous couvert de respecter la liberté et les droits des autres (v. 14), on remet en cause les institutions établies par Dieu dans son Assemblée. Ceux qui agissent ainsi cherchent en réalité à assouvir leur désir de pouvoir.
Coré est un de ceux qui s’élèvent dans leur esprit (v. 1). Or il est écrit dans la Bible : « Quiconque s’élève sera abaissé » (Luc 14 : 11). Le livre des Proverbes confirme la règle si souvent vérifiée dans l’histoire de l’homme : « L’orgueil va devant la ruine…» (16 : 18).
L'attitude de Moïse ; le jugement de Dieu
Malgré l’obstination de ces rebelles, Moïse montre sa douceur d’esprit en leur proposant encore un test le lendemain (v. 5-6 ; 16-19). Dieu leur laisse du temps pour se repentir, mais sa patience a un terme. Aujourd'hui, Dieu patiente également envers ceux qui ne veulent pas recevoir le Seigneur Jésus comme leur Sauveur, mais sa patience aura sa fin !
La gloire et la souveraineté de l’Eternel sont contestées par ces méchants, mais Il défend la cause de Moïse. La gloire de Dieu apparaît, pour la seconde fois, dans ce livre des Nombres. Dieu annonce son intention de consumer tout le peuple. Moïse et Aaron font appel à sa justice et reçoivent des ordres de sa part pour le peuple d’Israël (Nom. 16 : 22- 24).
Le jugement frappe Coré et tous ceux qui l’ont suivi dans sa folie. Quelle scène effrayante ! La terre s’ouvre sous leurs pieds et ils sont engloutis vivants, avec tout ce qui leur appartient.
De la part de Dieu, Moïse avait ordonné au peuple : « Eloignez-vous, je vous prie, d’auprès des tentes de ces méchants hommes » (16 : 26) ! - On peut penser que les fils de Coré, au lieu de suivre leur père, ont fait partie de ceux qui ont obéi au Seigneur, puisqu'ils sont restés en vie. C’était reconnaître que leur père était un « méchant homme ». Le verset11 du chapitre 26 dit en effet : « Mais les fils de Coré ne moururent pas ».
Les descendants de Coré sont établis par David et Samuel « comme portiers des seuils » de la maison de l’Eternel. Ils montent la garde et s’occupent aussi du service dans la maison (voir 1 Chr. 9 : 17-34).
A cette importante responsabilité, d’autres se sont ajoutées. Les fils de Coré doivent se tenir la nuit autour de la maison de Dieu. Ils en ont la clé et ouvrent la porte, chaque matin. Ils doivent veiller à ce qu'il n’entre aucune personne impure, ou quoi que ce soit de souillé ! En effet, seuls les sacrificateurs avaient le droit d’entrer pour accomplir leur service devant Dieu.
Quelques-uns des fils de Coré sont « préposés sur les chambres et sur les trésors de la maison de Dieu ». Ils s’occupent également des ustensiles du service ; ils en tiennent un compte précis, constamment vérifié. Ils ont aussi la garde de diverses provisions, nécessaires pour l’exercice du culte.
A l’un d'eux, appelé Mattithia (ce qui signifie : don de Jah), Dieu confie un service précieux (1 Chr. 9 : 31). Il doit s’occuper de la cuisson des gâteaux sur la plaque. Lévitique 2 nous parle de « l’offrande de gâteau ». Il y avait des gâteaux de plusieurs sortes ; ils étaient cuits au four, sur la plaque, ou à la poêle. Toutes ces offrandes étaient « très saintes ». Certains de ces gâteaux étaient directement exposés à la chaleur du feu. Tout le monde pouvait donc les voir.
La fleur de farine parle de la parfaite humanité de Christ, de sa pureté et de la sainteté de toutes ses voies. La chaleur ardente de la plaque rappelle les épreuves publiques que le Seigneur a subies, en tant qu’homme, durant son séjour ici-bas. Quel plaisir Dieu a trouvé dans la marche obéissante du Seigneur Jésus, alors qu'Il traversait ce monde. Il a dû rencontrer l’épreuve et faire face à l’adversité, à des degrés tels que nul n’a pu et ne pourra jamais en connaître de pareilles !
D’autres Corites - sous la direction d’Héman, un petit-fils de Samuel - sont devenus des chantres et des compositeurs de psaumes. L'un d’entre eux déclare quel est son choix : « J’aimerais mieux me tenir sur le seuil dans la maison de mon Dieu, que de demeurer dans les tentes de la méchanceté » (Ps. 84 : 10). Malheureusement, c’est dans ces tentes qu'avait vécu leur propre père.
Pour chaque psaume intitulé « des fils de Coré », on ne peut pas savoir avec certitude s’ils sont eux-mêmes les compositeurs ou simplement les chantres. L’Esprit de Dieu a choisi ces chants : ils font partie du Saint Livre. Ils sont appelés : « des fils de Coré » ; il s’agit donc d’un exercice spirituel en commun. C’est d’une même voix qu’ils reconnaissent les effets de la grâce de Dieu et font monter vers Lui des cantiques où la louange a parfois une place importante. Leurs cœurs « accordés à l’unisson » louent le Seigneur. Ils n’ont pas d’autres fonctions à remplir. Jour et nuit, ils sont « à l’œuvre » (1 Chr. 9 : 33) pour chanter les louanges à Dieu.
Oui nous, ses rachetés, ta famille bénie
Que tu veux tout près de ton cœur,
Nous ne pourrons assez, fruits d'une œuvre infinie,
Louer ton grand amour vainqueur !
Il y a 12 psaumes attribués dans la Parole aux fils de Coré : 42-49 et 84-85, 87-88 (ce dernier porte la mention : « pour les fils de Coré »). Cherchons quelques-uns des enseignements contenus dans ces pages de la Bible. Que notre désir soit de faire ensuite une étude personnelle plus approfondie de cette précieuse série de Psaumes, en méditant sur tout ce qu'ils nous apportent.
Le Psaume 42 commence par ces beaux versets : « Comme le cerf brame après les courants d'eau, ainsi mon âme crie après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Quand viendrai-je et paraîtrai-je devant Dieu ? ». Recherchons sa présence dès que notre communion avec Lui est interrompue. La nuit, son cantique sera avec nous et nous pourrons prier le Dieu de notre vie (voir v. 8).
« Mes larmes ont été mon pain, jour et nuit », dit le psalmiste. Peut-être voguons-nous sur des eaux dangereuses (v. 7) comme le roi David, poursuivi par son fils Absalom. Des hommes manifestaient alors leur méchanceté envers ce roi et répétaient, peut-être, en se moquant : « Où est ton Dieu ? » (v. 3, 10).
Il peut nous être parfois difficile d’accepter que nos temps sont dans la main de Dieu, en particulier au mauvais jour (voir Ps. 31 : 15). Quelle confiance se manifeste, en revanche, dans le dernier verset de ce psaume : « Pourquoi es-tu abattue, mon âme…? Attends-toi à Dieu ; car je le célébrerai encore : il est le salut de ma face et mon Dieu (v. 5, 11). C’est en Lui que se trouve la puissance pour nous sauver.
Le Psaume 43 est le « jumeau » du précédent. Son dernier verset reprend mot pour mot le dernier verset du Psaume 42 (dans ce psaume, les versets 11 et 5 sont presque identiques).
Les Juifs exilés désirent ardemment retourner à Sion et prient Dieu de prendre leur cause en main. Ils se heurtent, en effet, à une « nation sans piété » et à un « homme trompeur et inique » : l’Antichrist (v. 1). Ce roi impie règne à Jérusalem ; il persécute un petit nombre de Juifs, appelé « le résidu », qui veut rester fidèle à son Dieu. Ces Juifs pieux ont besoin d’être délivrés du mal. Ils marchent en menant deuil et se croient rejetés de Dieu. Ce « résidu » se trouve, en effet, sous sa discipline. Des « pourquoi » se pressent sur leurs lèvres. Ils reconnaissent toutefois que Dieu est leur force. Ils Lui demandent d’envoyer sa « lumière » et sa « vérité » pour les amener à sa montagne sainte et à ses demeures (v. 3). Au verset 4 nous trouvons l'expression de la louange. Je viendrai à l’autel du « Dieu de l’allégresse de ma joie », mon Dieu, et « je le célébrerai sur la harpe ». Mais notre cœur ressemble souvent à celui des fils d'Israël, dont les pensées sont parfois contradictoires : le verset 5 exprime, en effet, de la tristesse et de l'agitation.
Le Psaume 44 se divise en deux parties (v. 1-8 ; 9-26). D’abord de grandes victoires dans le passé sont rappelées aux fidèles. Tous ces triomphes venaient de Dieu ! C’était Lui qui les avait sauvés par sa main, sa droite, son bras et la lumière de sa face (v. 2-3). C’était avec son aide qu’ils avaient pu frapper leurs adversaires et, par son nom, ils pourront encore les fouler aux pieds (v. 5).
Dans les versets suivants, au lieu de continuer à regarder vers Dieu pour avoir de la force, ces croyants ont malheureusement l’esprit accablé. Ils s’estiment même rejetés par Dieu : « Tu ne sors plus avec nos armées… tu as vendu ton peuple pour rien » (v. 9-16). Nous le savons par expérience, hélas, notre âme de racheté n’est pas toujours sur les lieux élevés de la communion (Hab. 3 : 19).
Cependant, malgré cette défaillance, leur foi n’est pas renversée et leur conscience reste droite. Dieu en est témoin, car Il connaît les secrets des cœurs (v. 21). Il y a encore un « pourquoi » au verset 24, mais les fidèles se tournent enfin vers Dieu : « Lève-toi, aide-nous, et rachète-nous à cause de ta bonté » (v. 26).
Le Psaume 45 est digne d’occuper une place toute particulière dans le cœur des rachetés. Sous l’action du Saint Esprit - cet « écrivain habile » -, ce psaume nous invite à louer Christ, le Bien-aimé. Sa Personne adorable surpasse en beauté et en grâce tous les fils des hommes !
On pourrait méditer aussi sur la signification des beaux titres, mentionnés en tête de ce psaume.
Durant le culte, chaque premier jour de la semaine, l’Esprit prend, dans les cœurs des rachetés, des « strophes » qu’Il leur a enseignées durant la semaine écoulée ; des cantiques d'adoration peuvent alors monter vers Dieu ! Tous développent le thème inépuisable des gloires et des grâces du Seigneur Jésus. Il est le « Roi des rois », mais les versets 6 et 7 de ce psaume (cités en Héb. 1 : 8-9) l’appellent aussi Dieu : « Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à perpétuité » (v. 6). Nous avons ici, dans l’Ecriture, une preuve indiscutable de la déité du Seigneur Jésus.
Lorsque le Roi paraîtra dans sa majesté et sa magnificence, Il sera l’objet d’une admiration universelle. Sa puissance s’affirmera également par le jugement terrible qu’Il exécutera (v. 3-5).
Des parfums imprègnent ses vêtements : la myrrhe rappelle ses souffrances, l’aloès, sa mort (Jean 19 : 39) et la casse, son élévation.
Toutefois, pour le Seigneur, la beauté de l’Epouse qui lui sera présentée a plus d’importance que les gloires qu'Il possède. Dans nos cœurs, Il aura toute la place à toujours, mais c’est notre privilège de Lui exprimer, déjà dès maintenant notre amour reconnaissant, ainsi qu'il est écrit au verset 11 : « Il est ton Seigneur, adore-Le ».
Le Psaume 46 exprime, dès le premier verset, la paisible confiance d’un croyant. Dieu est notre refuge, notre force et notre secours dans la détresse ! « C’est un rempart que notre Dieu, une invincible armure », aimait à chanter Luther avec tous les croyants qui étaient là.
Il faut rester dans la communion du Seigneur, si l'Ennemi redouble ses attaques. Les croyants du résidu juif seront sauvés, comme les fils de Coré l’ont été.
Malgré les eaux mugissantes et l’ébranlement des montagnes, préludes du jugement à venir, « il y a un fleuve - celui de la grâce - dont les ruisseaux réjouissent la ville de Dieu » (v. 4) et tous ceux qui y trouvent leur refuge.
A la fin du psaume, les fidèles sont vus dans une haute retraite. Ils attendent que le Dieu de Jacob, selon ses plans d’amour, achève ce qui les concerne.
Dieu règne. Il sera exalté sur la terre. Les croyants peuvent être paisibles : « Tenez-vous tranquilles et sachez que je suis Dieu ». Ils peuvent être confiants : « L’Eternel des armées est avec nous » (v. 10-11).
Le Psaume 47 exprime avant tout la joie qui remplira le cœur des fidèles lorsque Christ établira son règne. Il le fera après ces jugements dont parlait le psaume précédent. Israël occupera alors une place prééminente sur tous les peuples, qu'il appellera à partager sa joie (v. 1-3). Il les enseignera à chanter, à battre des mains en poussant des cris de joie - avec une voix de triomphe.
Le premier verset montre quel est le thème du cantique ; il en est souvent ainsi dans les psaumes. Il fait ressortir qu’il faut reconnaître les gloires de Dieu, sa suprématie : c’est un grand roi sur toute la terre (v. 3 ; comp. avec Esaïe 2 : 2-3). En fait, c’est Christ surtout qui portera ce titre.
Les relations du peuple avec Dieu étant rétablies, nous trouvons à nouveau le nom d’Eternel (voir déjà dans le Ps. 46 : 7, 11).
Nous, croyants, qui faisons partie de l'Eglise, nous sommes des citoyens du ciel. Christ régnera, avec l’Eglise à son côté. Elle aura la même position qu’une reine auprès de son époux. Nous avons de grands motifs pour chanter : nous avons un Sauveur divin, un Seigneur ressuscité et un Epoux céleste. Il aime son Eglise et va venir la chercher.
Que de gloires sont réunies dans la même Personne ! Elles sont merveilleuses ; elles sont dignes de remplir nos cœurs et nos bouches « du cantique éternel des vrais adorateurs » ! Le Seigneur doit déjà régner sans partage sur son racheté.
Le Psaume 48 est un cantique de Sion. Il met fin à l’aperçu prophétique commencé au Psaume 42. Il célèbre la grandeur de l’Eternel et mentionne brièvement l’attaque des rois de la terre contre Jérusalem, suivie de leur déroute complète (v. 4-7).
Les Juifs pieux constatent alors que ce qu’ils avaient entendu s’accomplit en leur faveur (v. 8 ; Ps. 44 : 1). Ils n’ont pas placé en vain leur confiance en Dieu ! Après avoir tant souffert durant l’exil, quelle valeur prend à leurs yeux chacune des pierres de la cité bien-aimée ! Ils se rencontrent au milieu du temple après lequel ils ont tant soupiré (Ps. 42 : 4 ; 43 : 3-4). Ils pensent à la bonté de Dieu et s’écrient : « Ô Dieu ! Comme ton nom, ainsi est ta louange, jusqu’aux bouts de la terre ; ta droite est pleine de justice » (v. 9-10).
Lorsque les chrétiens sont réunis, là où le Seigneur Jésus a promis sa présence, quels sont les sujets vers lesquels le Saint Esprit oriente nos pensées ? Méditons sur le grand amour de notre Sauveur qui est descendu et s'est abaissé jusqu'à nous. Sans comprendre, nous adorons à genoux, en pensant aux souffrances de la croix.
Ici, les fidèles sont invités à se réjouir et à « faire le tour de Sion, à compter ses tours » (v. 11-12). Ils doivent s’intéresser également au rempart de la ville, considérer les palais et être ainsi en mesure de tout raconter à la « génération à venir » (v. 13). Nos yeux ont-ils été éclairés pour contempler, par la foi, la cité céleste (Apoc. 21). En parlons-nous à ceux qui nous entourent ?
Au Psaume 49, l’Esprit de Dieu s’adresse à tous les habitants de ce monde, quel que soit leur rang dans la société (v. 1-2). Le jugement vient ! A quoi sert l'abondance des richesses ? Certains s’en glorifient, et se confient en elles. Pourtant le plus grand trésor sur la terre ne suffirait pas à racheter une seule âme (v. 7-8) ! Le montant de la rançon est inestimable ; il faut renoncer à la verser pour soi-même.
« Dieu rachètera mon âme de la puissance du shéol » (v. 15). Le mot « shéol » est utilisé dans l'Ancien Testament pour désigner « le séjour des âmes séparées du corps » par la mort. Nous savons quel prix Dieu a dû payer pour ce rachat de nos âmes : « le sang précieux de Christ, comme d’un Agneau sans défaut et sans tache » (1 Pier. 1 : 19) !
Si quelqu’un cherche - c'est une folie aux yeux de Dieu - à obtenir des honneurs dans ce monde, il fera bien de lire le verset 12 (la pensée est reprise au v. 20). Chercher ainsi les honneurs, c’est agir « comme les bêtes qui périssent ». Où conduira cette course sur ce chemin de folie (v. 13) ? Beaucoup s’y engagent pourtant !
En mourant, nous n’emportons rien (v. 17) ! Personne n’y échappe, ce qui rend tous nos projets incertains. Les hommes n’osent pas regarder la mort en face (Luc 12 : 20). Cependant, pour un racheté, la mort est le dernier pas vers la maison de son Père. La fin du verset 15 donne de l’assurance au croyant : Dieu le prendra. En Lui seul, nous avons des certitudes.
La sagesse consiste à craindre Dieu et l'intelligence à se retirer du mal (voir Job 28 : 28).
Le Psaume 84 montre une grande ferveur de cœur chez celui qui écrit. Il dit dès le début : « Combien sont aimables tes demeures, ô Eternel des armées ! Mon âme désire, et même elle languit après les parvis de l’Eternel ; mon cœur et ma chair crient après le Dieu vivant » (v. 1-2).
Chaque être vivant a trouvé un gîte sur la terre. Toutefois, le croyant - comme son Seigneur - n’y trouve pas un vrai repos (v. 3 ; Matt. 8 : 20) ! Ses affections sont dans le ciel, où sa place est prête (Jean 14 : 2 ; comp. v. 2, 10). Les points de suspension du verset 3 correspondent sans doute au temps nécessaire pour que l’émotion soit calmée dans ce cœur aimant. Elle déborde et remplit le cœur du psalmiste : « Tes autels, ô Éternel des armées » !
Mais le chemin qui conduit à la maison du Père, traverse un monde qui est appelé ici « la vallée de Baca », c’est-à-dire la vallée des pleurs. Les fils de Coré, auteurs de ce psaume, en avaient fait l’expérience douloureuse (Ps. 42 : 3). Qu’importe cependant si ce chemin est frayé (tracé) dans le cœur, rien ne peut nous séparer de Celui auprès duquel nous allons !
Les larmes même font faire des expériences bienfaisantes. Nous marchons « de force en force » (v. 7). La force se puise en Dieu (v. 5), en fonction de nos besoins. On lit aussi au verset 9 : « Toi, notre bouclier…ô Dieu ! ».
Nous avons ensuite des provisions excellentes : « L’Eternel donnera la grâce et la gloire ; il ne refusera aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité » (v. 11). Quelle assurance nous pouvons avoir !
On trouve à trois reprises la promesse d’être bénis aux versets 4, 5 et 12. Le dernier verset affirme : « Bienheureux l’homme qui se confie en toi ! ».
Le Psaume 85 pourrait être appelé le psaume du salut. Le psalmiste dit, en effet : « Tu as pardonné l’iniquité de ton peuple, tu as couvert tous leurs péchés » (v. 2). Mais, si les fidèles ne mettent pas en doute la bonté de Dieu, ils ressentent pourtant le « poids » de sa colère. Saint, juste, véritable, Il ne peut pas même passer par-dessus un seul péché !
A vue humaine, la bonté et la vérité, la justice et la paix sont des caractères divins inconciliables. Or pourtant, ils se sont rencontrés à la croix ! Là, le péché a été condamné (en Christ), la justice de Dieu a été satisfaite et sa grâce a pu se donner libre cours (Rom. 5 : 21). Combien de personnes, hélas, ne connaissent pas personnellement ce merveilleux « point de rencontre » ! Certaines ne veulent voir en Dieu qu’un juge sévère, qui prend plaisir à faire souffrir sa créature. D'autres, au contraire, croient en un « bon Dieu », indulgent pour les « petits péchés» et facilement satisfait par de bonnes intentions et des efforts pour bien faire. Ce sont de fausses pensées ! Certains les répandent volontiers, mais elles ont des conséquences fatales pour celui qui les reçoit.
Le Dieu juste condamne le péché, mais le Dieu d’amour pardonne au pécheur qui se repent et confesse son état misérable. Cette œuvre merveilleuse de la réconciliation a eu lieu sur la croix. Le salut de Dieu « est près de ceux qui le craignent » (v. 9) ». Grâce à l'œuvre du Seigneur Jésus, « la vérité germera de la terre, et la justice regardera des cieux » (v.11).
Le Psaume 87 déclare d’abord que « la fondation qu’Il (Dieu) a posée est dans les montagnes de sainteté. L’Eternel aime les portes de Sion… Des choses glorieuses sont dites de toi, cité de Dieu » (v. 1-3). Elle est en contraste complet avec les puissantes nations de la terre : l’Egypte, Babylone, Tyr… Elles ont été édifiées par l’homme ; il cherche toujours, dans son orgueil, à établir sa gloire. Dieu enregistrera les peuples, chacun d’eux a son droit de cité.
Deux origines (ou deux citoyennetés) peuvent être attribuées à un homme - selon qu’il est passé ou non par la « nouvelle naissance » ! La citoyenneté d’un croyant est éternelle, dans les cieux. Celle de l'incrédule est éphémère ; il appartient à un monde qui passe, tandis que « le solide fondement de Dieu demeure » (1 Cor. 7 : 31 ; 2 Tim. 2 : 19).
Au sujet de tous les « hommes de la terre», même des plus illustres, il sera dit : « Celui-ci était né là » (v. 4). Quelqu'un a écrit : Ce rappel des grandes choses de la terre, comme de tant de grands personnages incrédules, est un souvenir qui… finit par tomber dans l'oubli (Messager Evangélique 1984 p. 227). En contraste, Dieu dit : « La mémoire du juste sera à toujours » (Ps. 112 : 6 ; voir aussi Prov. 10 : 7).
Celui qui ne connaît pas le Seigneur Jésus cherche à trouver le bonheur dans ce monde, tandis que le racheté peut chanter : « Toutes mes sources sont en Toi » (v. 7) !
Le Psaume 88 clôt cette belle série. C'est une des pages les plus sombres de la Parole de Dieu : il n’y est question que de ténèbres et de mort. Pas un rayon de lumière ! L’âme, en détresse, n’aperçoit pas de moyen de délivrance.
Pourtant un serviteur de Dieu a pu écrire que ce psaume a été le seul à l’avoir consolé ! Il avait réalisé qu’il pouvait être un chrétien - malgré les terribles angoisses de son âme. Les tourments d’un croyant, ses soupirs vers Dieu sont une preuve que la vie divine est en lui ! « Mais moi, Eternel ! Je crie à toi, et dès le matin, ma prière te prévient », dit en effet le psalmiste (v. 13). Imitons-le ; dès le réveil, exposons par la prière nos circonstances au Seigneur.
Certains versets (6-8, 16-8) dirigent les pensées des enfants de Dieu vers l’Affligé suprême, le Seigneur Jésus.
Tous les croyants sont des sacrificateurs ; ils sont exhortés à offrir sans cesse à Dieu des sacrifices de louange (Héb. 13 : 15). Ce sont des « sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pier. 2 : 5). Quel merveilleux service nous est ainsi confié ! Ce ne doit pas être occasionnel. Ce ne doit pas être seulement à des moments privilégiés, quand tout semble lumineux autour de soi.
On se souvient avec tristesse des plaintes, de l’inquiétude, du mécontentement et de l’impatience qui ont, très souvent, envahi le camp d’Israël au désert. Tous ces fruits d’une chair, qui est toujours en nous, ne sont pas plus convenables de nos jours - qu’ils se manifestent en public ou en privé, dans l’assemblée, au travail ou le cercle familial !
Les sacrificateurs peuvent s’approcher de Dieu avec liberté et dans la paix respirer l’atmosphère bénie de sa présence. Il faut marcher dans la lumière de Christ. Veillons et prions sinon notre conduite insouciante attristera le Saint Esprit, au milieu de l’Assemblée. Bien des difficultés découlent d’un manque de vigilance d’un enfant de Dieu dans sa marche.
Le sacrificateur reçoit de Dieu les ressources nécessaires pour être heureux et même rester rayonnant. Il peut louer Dieu continuellement, même s’il est éprouvé de bien des manières.
Soyons semblables à ces fils de Coré qui pouvaient dire : « Combien sont aimables tes demeures, ô Eternel… » (Ps. 84 : 1), ou comme David : « Eternel ! J'ai aimé l'habitation de ta maison et le lieu de la demeure de ta gloire » (Ps. 26 : 8).
Ph. L le 18. 04. 2018
Que ne puis-je, ô mon Dieu, Dieu de ma délivrance,
Remplir de ta louange et la terre et les cieux,
Les prendre pour témoins de ma reconnaissance,
Et dire au monde entier combien je suis heureux !
Heureux quand je te parle et que, de la poussière,
Je fais monter vers toi mon hommage et mon vœu,
Avec la liberté d’un fils devant son père,
Et le saint tremblement d’un mortel devant Dieu.
Heureux quand, recueilli, Seigneur, devant ta face,
Avec tes rachetés je t’adore en ton jour;
Quand nous allons ensemble au trône de la grâce,
D’où descendent vers nous des réponses d’amour.