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Le chemin de Christ hors du monde

Lire : Matthieu 13 : 53 à 14 : 36

Son pays (Matt. 13 : 53-58)
La cour du roi (Matt. 14 : 1-12)
Le désert (Matt. 14 : 13-21)
La mer agitée (Matt. 14 : 22-36)
 

            Ce passage nous conduit à suivre les pas du Seigneur, sur le chemin hors du monde qui L'a rejeté. Quatre scènes défilent devant nos yeux : le pays, la cour, le désert et la mer agitée. Rejeté par le monde, le Seigneur prend une place en dehors de « son pays », de la cour du roi, des villes et de la barque des disciples (13 : 57; 14 : 13, 23). En considérant la marche du Seigneur, nous découvrons le profit et la bénédiction qu'il y a pour nous à Le suivre dans ce chemin.
            Les deux premières scènes (le pays et la cour) découvrent le vrai caractère du monde qui nous entoure. Les deux dernières (le désert et la mer) révèlent la plénitude de nos ressources en Christ séparé du monde.

 

Son pays (Matt. 13 : 53-58)

            Dans l'accomplissement de son service d'amour, le Seigneur a pris la place la plus humble et s'est associé aux gens du commun. Il est devenu pauvre « afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis » (2 Cor. 8 : 9). C'est ainsi qu'une nouvelle fois Il est dans « son pays » et parmi sa famille, dans la ville méprisée de Nazareth. Hélas ! ces gens d'humble condition sont caractérisés par l'orgueil de la chair et refusent de recevoir Celui qui vient dans l'humilité. Ils entendent ses paroles de sagesse, s'étonnent de ses miracles, puis ils disent : « Celui-ci n'est-il pas le fils du charpentier ? » (v. 54). Ne connaissons-nous pas bien sa mère, ses frères et ses sœurs ? - L'orgueil mondain refuse de recevoir les vérités divines de la bouche de Celui dont la famille occupe un rang si bas dans l'échelle sociale, de quelqu'un qui n'appartient pas au cercle de leurs chefs religieux et qui se présente à eux sans recommandations humaines. Il est rejeté par « son pays » et par « sa maison ».


La cour du roi (Matt. 14 : 1-12)

            Les gens du peuple ont rejeté Christ, mais qu'en est-il de ceux qui sont haut placés ? Qu'en est-il de la cour du roi ? Il est vrai que nous ne trouvons pas Christ personnellement à la cour, mais le traitement infligé à son Précurseur est une indication sûre de la réjection de Christ Lui-même par les dirigeants du peuple. La cour d'Hérode nous donne une image vraie de ce monde, caractérisé par la corruption et la violence. La convoitise de la chair avait poussé ce monarque dans une liaison infâme avec la femme de son frère Philippe. Incapable de démentir les reproches que lui adressait un homme pieux, et influencé par une femme méchante, il bafoue la justice en faisant emprisonner un juste que seule la crainte du peuple l'empêche de faire mourir. Puis vient le jour où la convoitise des yeux, trouvant une satisfaction passagère dans les charmes d'une jeune danseuse, amène le roi à faire un serment précipité. Enfin l'orgueil de la vie l'entraîne à commettre un meurtre pour sauvegarder ses misérables notions d'honneur.
            Nous avons ainsi dans ces deux scènes - l'une dans « son pays », l'autre à la cour du roi Hérode - un tableau complet de ce « présent siècle mauvais » (Gal. 1 : 4), caractérisé par « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l'orgueil de la vie » (1 Jean 2 : 16). Nous y trouvons aussi un double témoignage au rejet de Christ. Ni le pays ni la cour ne veulent de Lui ou de l'un de ses témoins. Toutes les classes s'unissent pour rejeter Celui qui par son humilité blesse leur orgueil et par sa sainteté s'oppose à leurs convoitises.
            Au cours des temps, les formes sous lesquelles apparaît le monde varient, car « la figure de ce monde passe » (1 Cor. 7 : 31), mais le fond demeure le même. Le Seigneur était entouré du monde du judaïsme corrompu ; nous sommes confrontés à celui de la chrétienté corrompue. Extérieurement il y a des différences, mais quant au fond ils sont l'un et l'autre caractérisés par la convoitise et l'orgueil, la violence et la corruption.

 

Le désert (Matt. 14 : 13-21)

            Le monde dépeint dans les deux premières scènes ne peut pas tolérer la présence de Christ ; il n'est absolument pas fait pour Lui. Il rejette Christ et est rejeté par Lui. Le Seigneur reçoit le meurtre de son Précurseur comme le signe infaillible de son propre rejet. Il quitte le pays et la cour et s'en va « en un lieu désert, à l'écart » (v. 13a).
            Dans ce lieu retiré, Il devient le centre d'attraction des nécessiteux : ils « le suivirent à pied, des différentes villes » (v. 13b). Poussés par leurs besoins et attirés par sa grâce, ils Le suivent dans le chemin de la séparation. Nous avons nous-mêmes aussi des besoins, comme pécheurs ou comme croyants, des besoins auxquels personne dans le monde entier ne peut répondre. En tant que pécheurs, un Sauveur nous est nécessaire, pour nous délivrer de nos péchés et de tout ce qui pèse sur la race déchue à laquelle nous appartenons ; en tant que croyants, il nous faut un objet pour satisfaire notre cour. Nous sommes ainsi attirés vers Christ hors de ce monde que les besoins spirituels éveillés dans notre âme ont transformé en désert pour nous ; en Jésus nous trouvons Celui par qui le « lieu stérile » se réjouira et « fleurira comme la rose » (Es. 35 : 1).
            En sortant vers Lui dans le lieu de la séparation, nous découvrons, comme les foules nécessiteuses d'autrefois, ses merveilleuses perfections. Comme elles, nous constatons qu'il n'est pas nécessaire de Le contraindre à bénir : Il se plaît et Il est prêt à le faire. Jésus est sorti à la rencontre des foules. Le père a couru au-devant du fils prodigue repentant (Luc 15 : 20), et Jésus est sorti pour rencontrer ces âmes dans le besoin. Et puis, dans sa compagnie, nous nous trouvons en présence de Celui qui discerne pleinement nos besoins. Nous lisons qu'Il « vit une grande foule » (Matt. 14 : 14a). Nous avons une vue limitée de nos besoins ou de ceux des autres, mais son regard embrasse « une grande foule ». Il voit nos besoins dans toute leur étendue.
            Et Il n'a pas seulement une connaissance divine de nos besoins. Il a aussi une compassion divine pour nous dans notre misère. « Il fut ému de compassion envers eux » (v. 14b). Son cœur plein d'amour se penche vers nous comme nul autre ne pourrait le faire.
            Enfin, Christ a le pouvoir de répondre à nos besoins ; nous lisons : « Il guérit leurs infirmes » (v. 14c). Auprès de Christ nous n'avons ni la compassion sans la puissance, ni la puissance sans la compassion. Son cœur et sa main sont à notre disposition ; et la main qui guérit est mise en activité par un cœur qui aime.
            Quelle bénédiction d'avoir trouvé en Christ, hors du monde, Celui qui désire bénir, qui a une connaissance divine de nos besoins, dont le cœur est sensible à nos infirmités et dont la main peut répondre à ce qu'il nous faut ! Et c'est dans les circonstances où nous nous trouvons que nous découvrons ces ressources qui sont en Christ. Dans la gloire, nous continuerons à jouir de ses perfections infinies, mais c'est ici-bas, quand le chemin est sombre et plein de nuages, que nous en faisons l'expérience. Nous les trouvons là où nous en avons besoin, comme les foules de jadis ; c'était le soir, le lieu était désert et la multitude avait faim.
             Mais Christ est avec eux, et les disciples font la chose qui convient : ils « vinrent à lui ». Ils se tournent auprès de Celui qui connaît tout, dont l'amour est infini et la puissance, divine. Qui jamais s'adressera à Lui en vain, même si parfois Il peut avoir quelque leçon à nous enseigner avant d'intervenir en notre faveur ? Il veut nous amener à réaliser notre besoin et, ce qui est plus difficile à apprendre, notre faiblesse et notre incapacité totales à y répondre par nous-mêmes. C'est l'expérience que firent les disciples. Pour leur faire prendre conscience de leur propre faiblesse, le Seigneur leur dit : « Vous, donnez-leur à manger » (v. 16). Ils doivent confesser qu'ils n'ont que cinq pains et deux petits poissons. Ils réalisent non seulement qu'ils sont des hommes ayant des besoins, dans un lieu désert sur lequel la nuit tombe, mais aussi que les ressources dont ils disposent sont absolument insuffisantes. Ils sont entièrement dépendants de Christ. Aujourd'hui encore, c'est à cela que Christ désire nous amener dans toutes nos difficultés, car c'est alors qu'Il peut venir à notre rencontre et agir pour nous.
            Aussi le Seigneur dit-Il tout de suite : « Apportez-les-moi ici » (v. 18) - à moi, Celui qui connaît, qui aime et qui a le pouvoir de répondre aux besoins. Dans toutes nos difficultés, nos épreuves, nos souffrances, nos exercices et nos manquements, Il nous dit encore : « Apportez-les-moi ». Il nous invite à venir à Lui dans toute notre faiblesse.
            Quel résultat béni ! D'abord tous sont invités à s'asseoir. Puis, prenant les choses mêmes qui témoignaient de leur impuissance, Il met la faiblesse de la terre en contact avec la plénitude du ciel, et alors les foules sont non seulement nourries, elles sont rassasiées et on ramasse les morceaux qui étaient de reste : «  douze paniers pleins » (v. 20). Sa grâce est à même de répondre à nos besoins, et jamais ceux-ci ne parviendront à épuiser sa grâce.

 

La mer agitée (Matt. 14 : 22-36)

            La scène change ici, et il nous est accordé de voir le Seigneur occuper une position toute nouvelle présentant des vérités nouvelles. Dans les versets précédents, Il était « dans un lieu désert, à l'écart» (v.13) ; ici, Il est « sur une montagne, à l'écart » (v. 23). Le premier tableau nous a appris que Christ est entièrement en dehors du cours de ce monde ; celui-ci nous enseigne qu'Il est entré dans un monde nouveau. Sa position sur une montagne nous parle de la place qu'Il a prise dans la gloire. Elle nous montre en outre que, même s'Il est en haut, son cœur plein d'amour demeure occupé des siens qui traversent ce monde. Nous lisons en effet qu'Il « monta… pour prier ». De la place qu'Il occupe dans la gloire, Il intercède pour les siens (Rom. 8 : 34 ; Héb. 7 : 25).
            Et qu'en est-il de ceux pour lesquels Il intercède ? Ils sont dans une scène de ténèbres toujours plus profondes. Le verset 23 précise que le soir était venu ; ils sont entourés d'un monde adverse : leur barque est « au milieu de la mer, battue par les vagues » ; et la puissance de Satan s'oppose à eux : « le vent était contraire » (v. 24).
            Pourtant, ils ne sont pas laissés seuls avec leurs difficultés, comme s'ils pouvaient se suffire à eux-mêmes. Le Seigneur vient vers les siens : « A la quatrième veille de la nuit, il alla vers eux » (v. 25). Dans le désert, ce sont les foules qui vinrent à Lui ; nous avons vu qu'elles Le suivirent. Aujourd'hui, Il ne s'occupe plus directement du monde ; seuls les siens sont les objets de ses soins. Ici, non seulement Il vient vers les siens, mais Il le fait d'une manière qui, pour les disciples, était nouvelle et mystérieuse. Il vient « marchant sur la mer ». Ils le connaissaient comme Celui qui avait été avec eux dans la barque et qui avait dormi sur la mer. Quel spectacle cela avait été pour eux de Le voir, Lui, l'homme dépendant au milieu des hommes, jouissant d'une confiance si parfaite dans l'amour du Père qu'Il pouvait dormir pendant la tempête sur la mer ! Cela ne leur avait pas fait peur. Tandis que maintenant, à la vue d'un homme marchant sur la mer soulevée par la tempête, ils sont troublés et crient de peur.
            Ils L'avaient connu comme Celui qui était avec eux dans la tempête, ils Le voient maintenant comme au-delà de toute fatigue et au-dessus de toute tempête. C'est la position qu'Il occupe aujourd'hui. Il n'est pas seulement à l'écart du monde, mais Il est au-dessus de lui et hors d'atteinte de ses tempêtes. L'orage du Calvaire est passé. La mort n'a plus aucune prise sur Lui. Il marche sur les vagues.
            Mais s'ils sont appelés à connaître Christ sous un autre jour, ils découvrent également qu'Il est toujours le même Jésus. L'homme humble qui avait dormi sur la mer est le même Jésus que l'homme tout-puissant qui peut marcher sur la mer. Aussi peut-Il dire à ses disciples : « Ayez bon courage ; c'est moi, n'ayez pas peur ! » (v. 27).
            Le Seigneur vient ainsi vers les siens - ses disciples juifs - ceux qui avaient marché avec Lui ici-bas. Et Il vient pour les attirer à Lui en dehors du système juif. Ils étaient dans une barque ; or un bateau est un moyen humain nous permettant de nous maintenir à flot sur un élément qui sans cela ne nous porterait pas. Voilà ce qu'était le système juif auquel se rattachaient les disciples du Seigneur ; voilà ce qu'est tout système humain conçu par l'homme sur le modèle du judaïsme - des inventions pour permettre de vivre religieusement sans contact intime avec Christ.
            Le Seigneur se présente ainsi comme Celui qui intercède pour les siens, qui s'emploie entièrement à leur cause, qui est au-dessus de toute tempête - supérieur à toute puissance - et comme Celui qui est en dehors de toute invention propre à soutenir l'homme dans ce monde. S'Il se présente aux siens, c'est pour les attirer à Lui, dans un lieu à l'écart. Mais, pour être retirés des systèmes conçus par les hommes, nous devons avoir Christ Lui-même pour unique objet de nos âmes, et sa Parole comme seule autorité. Pierre nous en offre une très belle illustration. C'est comme s'il disait : Pour pouvoir quitter la barque, pour pouvoir marcher sur la mer, je dois t'avoir toi comme l'objet de mon cœur, et ta Parole comme autorité : « Seigneur, si c'est toi, commande-moi d'aller à toi sur les eaux » (v. 28). Il a trouvé celui qui attire son cœur et il reçoit une parole qui lui donne le pouvoir d'agir. « Viens », dit en effet le Seigneur.
            Ce beau tableau présente ainsi la vérité de l'Eglise, vérité révélée aux croyants après que le Seigneur a pris sa place dans la gloire. L'Assemblée de Christ est séparée d'un système religieux mondain pour être assemblée autour de Christ, le nouveau Centre. Cette vérité est exprimée pour nous dans l'épître aux Hébreux, où nous sommes exhortés à sortir « vers lui hors du camp » (13 : 13).
            Que de peine nous avons à réaliser que l'Eglise est formée de croyants rassemblés autour de Christ comme leur Centre, leur lien, leur tout ! L'homme naturel peut comprendre un rassemblement de personnes unies par des principes religieux, et organisé par une autorité centrale et visible quelconque. Mais il ne peut concevoir une compagnie de croyants unis ensemble sans articles de foi inventés par l'homme, sans aucune autorité humaine visible - des croyants unis ensemble, guidés et soutenus, lorsque viennent les difficultés, par une Tête invisible. C'est pour l'homme naturel une impossibilité aussi totale que celle qui consiste à marcher sur les eaux.
            Dès le moment où il marche sur les eaux, Pierre se trouve privé du soutien que lui offrait la barque ; il est dans une position où les ressources de la nature ne servent plus à rien. Pas plus la concentration de toute l'énergie de l'homme que la sagesse des siècles ne permet à qui que ce soit de marcher sur les eaux. Celui qui prend cette position dépend totalement de Christ. Nous pouvons flotter sur l'eau dans un bateau, mais nous ne pouvons pas marcher sur l'eau sans Christ.
            Nous voyons clairement les motifs qui ont poussé Pierre à quitter le bateau et à marcher sur la mer. C'était « pour aller à Jésus ». Son but n'était pas simplement de sortir de la barque, encore moins de marcher sur les eaux ; c'était manifestement et uniquement « pour aller à Jésus ». Il n'est pas descendu de la barque parce qu'elle était « battue par les vagues » ou à cause de difficultés éprouvées là. Le Seigneur est en dehors du bateau ; l'amour languit d'être en sa compagnie, et la foi réalise que si le Seigneur commande de venir à Lui, Il peut aussi soutenir celui qui répond à sa parole.
            Les principes qui caractérisent le chemin de la séparation sont résumés d'une manière très précieuse pour nous dans le verset 29. Par obéissance au « Viens » du Seigneur, Pierre descendit de la barque. Par foi, « il marcha sur les eaux ». Par affection, « il marcha sur les eaux pour aller à Jésus ». Si aujourd'hui nous prenons une place de séparation en dehors des systèmes religieux calqués par des hommes sincères sur le modèle du judaïsme, nous découvrons que c'est un chemin qui demande une obéissance inconditionnelle à la Parole, et qui réclame la foi en Christ et l'affection pour Lui.
            Les versets qui suivent présentent encore d'autres leçons pour Pierre, et pour nous - des leçons qui ne peuvent être apprises que dans le chemin de la séparation. Par la foi, Pierre peut quitter le bateau « pour aller à Jésus », mais aura-t-il suffisamment de foi pour affronter la tempête ? Et lorsque la foi de Pierre faiblit et qu'il commence à enfoncer, est-ce que le Seigneur, qui l'a soutenu pour marcher sur les eaux, va le sauver maintenant qu'il enfonce ?
            Pierre doit apprendre - et nous devons apprendre avec lui - que dans le chemin de la séparation, tout dépend du Seigneur ; lorsque nous sommes pris dans la tempête, nous nous mettons à enfoncer dès que nous détournons nos regards de Lui. C'est ainsi que Pierre est mis à l'épreuve, afin d'apprendre sa propre faiblesse et la suffisance du Seigneur. Il fallait que Pierre soit dans la tempête pour qu'il apprenne cette leçon salutaire. Le vent devient fort, les vagues sont hautes, et au moment où Pierre voit cela, il commence à enfoncer. Lorsqu'il regarde Jésus, il marche sur les eaux ; lorsqu'il regarde la tempête, il enfonce dans la mer. Il doit apprendre que Jésus, Celui qui marche sur les eaux et peut dire « Viens », est seul capable de nous soutenir quand nous avons obéi. Pour Pierre, il était tout aussi impossible de marcher sur une mer calme que sur une mer démontée. Pour le Seigneur, il était tout aussi possible de le soutenir sur une mer démontée que sur une mer calme.
            Nous prenons ainsi conscience de notre faiblesse ; et par là même, nous découvrons la suffisance de Christ. Au moment où il commence à enfoncer, Pierre crie au Seigneur de le sauver, et aussitôt Jésus étend la main pour le prendre. Si l'amour du Seigneur attire à Lui dans le chemin de la séparation, sa main peut soutenir malgré la tempête. Mais si sa main miséricordieuse est prête à nous empêcher d'enfoncer, Il doit nous reprendre pour notre incrédulité.
            Les autres occupants de la barque ont probablement dû traiter Pierre de fou en le voyant descendre du bateau et essayer de faire ce que nul homme n'a jamais pu faire. Ils l'ont peut-être condamné pour son comportement contraire à la raison, et se sont félicités de ne pas enfoncer et de ne pas être repris comme lui. Mais remarquons bien que s'ils n'ont pas enfoncé dans les eaux comme Pierre, ils n'ont pas davantage marché sur les eaux comme lui ; et que s'ils n'ont pas souffert des paroles de reproche du Seigneur, ils n'ont pas non plus éprouvé le soutien de sa main.
            Les derniers versets du chapitre, dans lesquels nous voyons le Seigneur monter dans la barque avec Pierre, évoquent le jour encore à venir où le Seigneur reviendra sur la terre avec ses saints et renouera ses liens avec Israël. Les tempêtes de la terre seront alors effectivement calmées et la paix régnera enfin dans le monde. Jésus, Celui qui a été rejeté, sera reconnu comme le Fils de Dieu et la bénédiction du millénium sera introduite.  

 

D'après H. Smith - (Messager Evangélique 1993)