Christ, notre nourriture spirituelle
La manne recueillie chaque matin par les fils d'Israël dans le désert, image de la nourriture spirituelle des chrétiens
Les aliments du pays de Canaan
La nourriture spirituelle que Dieu nous donne aurait-elle perdu pour nous son attrait ?
La seule bonne nourriture vient d’en haut
« Tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Eternel, ton Dieu, t’a fait marcher ces quarante ans, dans le désert, afin de t’humilier, et de t’éprouver (Es. 57 : 15), pour connaître ce qui était dans ton cœur, si tu garderais ses commandements, ou non. Et il t’a humilié, et t’a fait avoir faim ; et il t’a fait manger la manne que tu n’avais pas connue et que tes pères n’ont pas connu, afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l'homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel » (Deut. 8 : 2-3).
Pourquoi Dieu a-t-il ainsi permis que les enfants d’Israël puissent souffrir de la faim et se nourrissent avec de la manne ? Ce passage nous explique qu’ils devaient apprendre - et nous aussi - à ne pas se contenter d’un pain pour nourrir leur corps, mais chercher avec soin à se nourrir au point de vue spirituel de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel - avec le désir d’obéir à sa Parole ! C’est vrai aujourd’hui pour tous les enfants de Dieu !
La manne recueillie chaque matin par les fils d'Israël dans le désert, image de la nourriture spirituelle des chrétiens
Les Israélites ne pouvaient pas obtenir de la manne à la suite d’un effort personnel. Dieu seul pouvait leur en donner ! Il l’a fait jusqu’au jour où ils sont entrés dans le pays de la promesse. Déjà, durant leur marche dans le désert, Il avait comblé son peuple de ses soins (Deut. 8 : 4). Mais ils se sont montrés ingrats ; ils ont négligé les enseignements de la Parole de Dieu. Ils se sont « crus riches » et ont pensé dans leur cœur : « Ma puissance et la force de ma main m’ont acquis ces richesses » (v. 17).
On retrouve souvent de nos jours, même chez des rachetés, la même autosatisfaction, le même orgueil. Ils se développent dans le cœur de ceux qui, en esprit au moins, font partie de Laodicée (Apoc. 3 : 16-17). Celui qui voit dans le secret (Matt.6 : 4-6) discerne parfaitement si nous avons une prétention quelconque.
Ce sont des dangers communs ! Dieu nous a bénis ; mais nos cœurs oublient facilement que le Seigneur est la source de toute bénédiction. Si, dans notre for intérieur nous en arrivons là, c’est que nous n’avons pas vécu dans la dépendance de notre Dieu et dans son obéissance.
Le Seigneur Jésus avait continuellement devant Lui « l’œuvre que le Père lui avait donnée à faire » (Jean 17 : 4). C’est ce qu’Il répond à ses disciples qui le priaient de manger : « Moi, j’ai une nourriture à manger que vous, vous ne connaissez pas… Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jean 4 : 32 -34).
Chrétiens, mes frères, avons-nous discerné la volonté de Dieu à notre égard ? Marchons sur les traces de Jésus, appliquons-nous à faire la volonté de Dieu, « bonne, agréable et parfaite » (Rom. 12 : 2).
Il est précieux de se tenir dans la présence divine dès le commencement d’une journée ; il faut se tourner d’abord vers le trône de la grâce et achever la journée près de Lui. Plaçons notre confiance en Christ et marchons à sa suite : là, nous sommes en sécurité ! Faisons appel aux soins de sa grâce et restons dépendants.
La communion avec Dieu doit être une réalité continuelle, comme elle l’était pour le Seigneur. Elle se maintient par la lecture de sa Parole et la prière. Le Saint Esprit éclaire notre cœur. Le psalmiste dit : « Tes paroles ont été douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche » (Ps. 119 : 103). Il faut avoir de l’appétit spirituel pour être en mesure de faire des progrès ! Notre âme doit être nourrie jour après jour. Il y a un réel danger de la négliger et de ne penser qu’à notre corps. Retenons cette exhortation : « Désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait de la Parole, afin que vous croissiez par Lui à salut (1 Pier. 2 : 2). Ayons un vif désir de mieux connaître la Parole de Dieu. Notre âme sera profondément touchée par toute la douceur qui s’en dégage. Demandons au Seigneur que toute la famille de Dieu apprenne à la savourer. Elle veut être notre guide pour marcher aujourd’hui et fortifier notre espérance pour l’avenir. « Tes témoignages me sont un héritage à toujours ; car ils sont la joie de mon cœur » (Ps. 119 : 111) !
Aaron et ses fils avaient le privilège de manger ce qui, dans l’offrande de gâteau, n’avait pas été brûlé par le feu de l’autel. Maintenant, nous pouvons nous nourrir de Christ. Descendu du ciel, Il est devenu notre aliment (Jean 6 : 34). Nous sommes devant Lui « des rois et des sacrificateurs ». Se nourrir de Lui est indispensable pour maintenir notre capacité spirituelle. Un chant d’allégresse et de reconnaissance peut ainsi monter vers notre Dieu et Père.
Il est la Tête du corps, la source de sa vie. Il augmente notre énergie spirituelle et nous enseigne aussi à être plus humbles, et ainsi à Lui ressembler un peu. Personne ne peut lui être comparé. Enfants de Dieu, restons autant que possible « cachés en Lui », assez près pour toujours entendre sa voix.
Les aliments du pays de Canaan
Après la traversée du Jourdain, le peuple d'Israël n’avait plus besoin de manne. Le peuple pouvait désormais se nourrir du « vieux blé du pays », une figure d’un Christ ressuscité (Jos. 5 : 11-12). La nourriture du chrétien est toujours d’origine céleste. Il faut être rempli des gloires et des perfections de Christ. Notre croissance - ou notre atrophie - dépend de notre nourriture habituelle !
Le pays de Canaan buvait l’eau de la pluie venue du ciel et produisait sept choses que l’on pouvait ramasser librement ! C’était « un pays de froment, et d’orge, et de vignes, et de figuiers, et de grenadiers, un pays d’oliviers à huile, et de miel » (Deut. 8 : 8).
On doit contempler le chemin d'humiliation suivi par Christ et alors nos affections pour Lui grandiront. Si nous sommes occupés de ses gloires, l’effet sera aussi des plus heureux : « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3 : 18).
Le froment et l'orge
Le froment dans l’Ecriture est la meilleure des semences, l'orge a moins de valeur. On lit dans le Deutéronome : « Il (Dieu) l’a fait passer (Jacob) à cheval sur les lieux hauts de la terre ; et il a mangé le produit des champs, et il lui a fait sucer le miel du rocher, et l’huile du roc dur ; le caillé des vaches, et le lait des brebis, et la graisse des agneaux… avec la fine graisse du froment ; et tu as bu le vin pur, le sang du raisin » (Deut. 32 : 13-14). La graisse est la meilleure partie d’un animal, mais il y a aussi de l’huile et du vin. Au Psaume 81 il est dit que Dieu les aurait « nourris de la moelle du froment et… rassasiés du miel du rocher » s'ils avaient écouté sa voix (v. 13, 16).
La moisson du froment était une période de joie et de bénédiction particulière. Ornan était en train de battre le froment quand David lui a fait part de ses intentions de bâtir un autel à l’Eternel. On se servait de la « fine farine de froment » pour une offrande de gâteau (Ex. 29 : 2). L’orge est mentionnée dans un cas particulier (Nom. 5 : 15) ; dans ce cas, l’offrande de gâteau avait moins de valeur.
Il semble que l’on choisissait l’orge si la responsabilité de l’homme de la descendance d’Adam – converti ou non - était engagée. Le « gâteau de pain d’orge » était la nourriture des pauvres. Voir Gédéon dans Juges 7 : 13.
Au moment d’une des multiplications de pains, dans l’Evangile - il fallait nourrir cinq mille personnes -, la Parole parle ici de « pains d’orge ». La scène met l’accent sur la grâce divine ; elle agit en faveur des « hommes en Adam ». Quand il est question de nourrir quatre mille autres personnes, le miracle est plutôt en relation avec la Personne céleste et divine. Nous sommes nourris à la nouvelle place que Dieu nous accorde d’occuper maintenant. La moisson du froment suivait celle de l’orge. Il est d’abord question de responsabilité, mais ensuite c’est la grâce qui abonde !
Le vin
Le vin est ce qui réjouit le cœur de Dieu et de l’homme (Jug. 9 : 13). Le pays de Canaan était connu pour ses vignes avec de grandes grappes abondantes. Celle que les espions avaient rapportée d’Eschol était une preuve de l’excellence du pays.
On lit aussi que Dieu avait une vigne. Il l’avait transportée d’Egypte. Il avait d’abord préparé une place pour Israël - c’est de ce peuple qu’il s’agit (Ps. 80 : 8-11). Si elle n’a pas de fruits, une vigne n’a pas de valeur. Le Seigneur s’est présenté à ses disciples comme le « vrai cep ». Il faut demeurer en Lui pour porter du fruit (Jean 15) !
Les figues
Ces fruits sont connus pour leur douceur. Les figuiers abondent en Palestine. On s’en sert beaucoup pour faire des gâteaux. Le figuier est le seul arbre qui produit des fruits avant même d’avoir des feuilles. Quand le Seigneur s’est trouvé en présence d’un figuier où il n’y avait que des feuilles, Il l’a maudit ! C’est une image d’Israël, en tant que nation (Luc 21 : 29 ; 13 : 6-7 ; Osée 9 : 10). Les feuilles sont une image de la profession ; c’était le cas d’Israël.
L’olivier
Cet arbre est choisi à cause de sa graisse, avec laquelle on honorait Dieu (Jug. 9 : 9). C’était la principale source d’huile en Orient. Israël occupait une place en vue dans le témoignage rendu à Dieu. Mais Romains 11 dit que l’olivier a été coupé ; certaines de ses branches ont même été arrachées. D’autres branches ont ensuite été greffées. Actuellement ce sont les nations qui occupent une place privilégiée dans le témoignage qui devrait être rendu à Dieu. Ces nouvelles branches ont part à la racine et à la graisse de l’olivier (Jér. 11 : 16). Mais on voit, hélas, le délabrement des nations « chrétiennes ».
Les grenades
Ce sont des fruits considérés comme ayant un côté céleste (Ex. 28 : 33-34 ; Cant. 6 : 11 ; 8 : 2). Cet arbre ne se trouvait pas en Egypte. La grenade serait une « image » de ceux qui, sauvés, forment ensemble « un fruit dans le ciel pour Dieu ». Certains ont pensé que les neuf parties d’une grenade correspondaient aux neuf caractères du « fruit de l’Esprit » (Gal. 5 : 22-23). Des cloches et des grenades alternaient sur la robe du souverain sacrificateur. Tout se passait au ras du sol. Quand le souverain sacrificateur marchait, les cloches tintaient. Elles faisaient entendre un son mélodieux chaque fois qu’elles entraient en contact avec les grenades. Quel contraste entre cette mélodie et les murmures ou les plaintes que l’on entendait un peu partout dans le camp d’Israël. Que peut-on entendre quand on s’approche des chrétiens ?
Le miel
Le miel était produit en grande quantité en Palestine, ce pays « ruisselant de lait et de miel » (Ex. 3 : 8, 17). C’est un symbole de la douceur, il faut le consommer avec modération, sinon il peut provoquer des vomissements (Prov. 25 : 16, 27). Il était strictement interdit d’en mettre sur les sacrifices offerts par feu à l’Eternel (Lév. 2 : 11). Ce qui vient de la « nature », que les humains apprécient souvent beaucoup, n’a pas de place dans ce qui est offert à Dieu. Il n’est pas question de miel durant la vie du Seigneur, mais Il a pris « quelque peu d’un rayon de miel » et Il en a mangé pour donner à tous une preuve de sa résurrection corporelle (Luc 24 : 42-43).
Ces sept aliments de Canaan donnent ensemble une idée de tout ce dont le croyant doit se nourrir pour faire quelques progrès spirituels.
La nourriture spirituelle que Dieu nous donne aurait-elle perdu pour nous son attrait ?
Un pain misérable ?
On a souvent remarqué qu’aussitôt après les accents du cantique de la délivrance sur le bord de la mer Rouge, le peuple d’Israël a commencé à murmurer d’abord contre Moïse en disant : « Que boirons-nous ? » (Ex. 15 : 24). Ils avaient été traités comme des esclaves, sous le joug de fer du Pharaon mais ils n’étaient pas pour autant décidés à affronter les fatigues et les épreuves inhérentes au désert, en s’appuyant sur Dieu ! Leurs cœurs étaient rebelles et les murmures apparaissaient facilement sur leurs lèvres.
Ainsi, pour plusieurs raisons, leur vie journalière était remplie d’amertume : il n’y avait ni pain ni eau (Nom. 21 : 5) et ils acceptaient avec de plus en plus de répugnance la manne, ce pain merveilleux que Dieu, dans sa grâce fidèle, leur envoyait chaque jour. Ils déclaraient : « Notre âme est asséchée ; il n’y a rien, si ce n’est cette manne devant nos yeux » (Nom. 11 : 6). De plus, ils regrettaient la nourriture de l’Egypte. Décidément, elle leur manquait beaucoup (Ex. 16 : 3). Chrétiens, le monde continue-t-il à nous attirer ?
La situation leur paraissait à ce point insupportable qu’ils ne cessaient pas de penser et même de dire à haute voix : Nous aurions dû rester en Egypte ! Or la Parole nous dit que « toutes ces choses leur arrivèrent comme types (figures, symboles), et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10 : 11).
Ces immigrants dénigraient la manne que Dieu, dans sa bonté, leur avait envoyée en réponse à leurs plaintes. Ils n’étaient pas encore arrivés au Sinaï où la Loi leur serait donnée. Ils étaient donc encore dans la première période de leur voyage où seule la pure grâce de Dieu était en activité. Ils disaient tous : « Ah ! Que ne sommes-nous morts par la main de l’Eternel dans le pays d'Egypte, quand nous étions assis auprès des pots de chair, quand nous mangions du pain à satiété ! Car vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette congrégation » (Ex. 16 : 2-3).
Leur épouvantable conduite aurait mérité un jugement définitif. Pourtant Dieu agit envers eux en grâce et dit à Moïse : « Voici, je vais vous faire pleuvoir des cieux du pain » (v. 4). Il le fera durant quarante ans, jusqu’au jour où ils passeront de l’autre côté du Jourdain (Josué 5).
C’est de cette manne - une belle figure de Christ ! - qu’ils se disent « fatigués » au point d’oser dire : « Notre âme est dégoûtée de ce pain misérable » (Nom. 21 : 5). C’était une figure de Christ humilié, et de toute sa grâce et sa sympathie, en traversant ce monde. Elle convient parfaitement aux voyageurs et aux étrangers que nous sommes. Nous avons besoin de Christ sous tous ses aspects. Rien d’autre ne peut nous convenir.
Comment concevoir qu’un racheté soit « fatigué » de Christ ? Nous avons deux natures, l’ancienne et la nouvelle, opposées l’une à l’autre. Si nous ne marchons pas par l’Esprit (voir Gal. 5), la chair en profite pour se manifester. « La pensée de la chair est inimitié contre Dieu » (Rom. 8 : 7).
Satan voudrait produire en nous un dégoût pour la manne céleste. La chair est subtile, et cherche à agir en cachant son véritable caractère. Toutefois elle est toujours la chair, peu importe ses efforts pour se dissimuler. Le diable peut se présenter parfois en « ange de lumière » (2 Cor. 11 : 14) ; la chair sait se revêtir d’un aspect pieux.
Le regret des aliments de l’Egypte
Arrachés à l’esclavage de l’Egypte, ces Israélites conservaient un désir insensé d'y retourner, car ils regrettaient la nourriture de ce pays ! Si nous perdons notre appétit pour Christ, nous deviendrons prêts à nous montrer indulgents vis-à-vis de nos tendances. Notre désir sera alors de gratifier notre chair avec ce qui est courant dans ce monde.
Au chapitre 11 des Nombres, il y a la liste des six aliments habituels en Egypte : le poisson, les concombres, les melons, les poireaux, les oignons et l’ail (v. 5-6). Relativement faciles à trouver, ils se détériorent facilement et ne sont plus comestibles. Le chrétien peut tomber dans le même piège, s’il cherche à se nourrir de ce qui est en vogue dans ce monde. On le trouve dans les « médias ». Satan s’en sert avec succès pour souiller les hommes. Si le croyant prend l’habitude de s’en nourrir, il perd rapidement de vue sa nourriture : Christ. La littérature que l’on trouve parfois dans nos maisons doit en grande partie être rejetée. Dieu nous pose la même question qu’à Ezéchias : « Qu’ont-ils vu dans ta maison ? » (2 Rois 20 : 15). Si notre maison est encombrée par une littérature mondaine, hâtons-nous de nous en débarrasser. Si un chrétien pieux entre, il sera attristé de voir que ces choses sont supportées dans une maison chrétienne et que la lumière divine s’en trouve voilée (Jean 12 : 35).
Notre appétit pour la Parole de Dieu ne peut que s’affadir avec de tels « mets » où le mal a toujours une place. Même une littérature apparemment banale peut nous causer beaucoup de tort en nous dérobant le peu de temps dont nous disposons pour lire et méditer paisiblement la Parole. Il ne peut plus jouir du ministère écrit, si utile pour faire des progrès.
Soyons très attentifs sur nos yeux et nos oreilles. Ce sont de larges « avenues » et un grand nombre de choses souvent douteuses peuvent s’insinuer dans notre âme et avoir un effet fâcheux sur nos pensées.
L’apôtre Paul exhorte son enfant Timothée : « Jusqu’à ce que je vienne, attache-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement… occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier, afin que tes progrès soient évidents pour tous » (1Tim. 4 : 13-15).
Les moyens « modernes » - tels que la radio, la télévision, ou Internet - sont utilisés par le monde pour envahir notre esprit. Il y laisse, en peu de temps, une multitude de choses inutiles, sinon nuisibles. Tout cela a une influence insidieuse et trouble vite notre communion avec le Seigneur : « L’âme rassasiée foule aux pieds les rayons de miel, pour l’âme qui a faim, tout ce qui est amer est doux » (Prov. 27 : 7).
Un croyant peut revenir en arrière et rechercher les distractions et les vains plaisirs de ce monde infidèle ! On s’intéresse alors à tout ce qui est, pour les hommes, un moyen de s’enorgueillir : l’art, la sculpture, l’architecture… On admire des leaders en matière de science, de philosophie, de littérature ou d’art. On peut aussi s’occuper de politique. En fait, on « languit » après ces pots de chair dont l’homme est naturellement friand.
Il est très humiliant qu’un croyant qui trouvait tout son bonheur en Christ retourne à servir ce qu’il a abandonné pour Lui plaire. Il a bien « couru » (Gal. 5 : 7), mais la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie l’ont fortement ralenti (1 Jean 2 : 16). C’était très probablement le cas du temps de l’apôtre Paul concernant le triste cas de Démas (2 Tim. 4 : 10).
Dès que nous sommes occupés de Jésus, les choses de la terre pâlissent peu à peu ! Nous réalisons de mieux en mieux que nous sommes « morts, et notre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Col. 3 : 2-3). Nous avons besoin de nous attacher fermement à Lui. Si nous sommes occupés habituellement de Lui, un profond désir de Lui plaire nous habitera. Lui seul peut combler nos affections ! Ainsi nous échapperons à la fascination que le monde cherche constamment à exercer sur nous.
Sommes-nous fatigués d'écouter la Parole de Dieu ?
Ces signes de fatigue peuvent apparaître de façon surprenante. Par exemple, nous sommes en danger si nous présentons la Parole d’une façon qui intéresse l’intelligence plutôt que de parler à la conscience et au cœur. Une exposition habile plaît en tout cas à l’homme « naturel ». Il est moins « attiré » par la présentation de la Personne de Christ Lui-même, pourtant tellement plus précieuse !
On peut se dire « fatigué » d’écouter des exposés de saine doctrine : les oreilles nous démangent (2 Tim. 4 : 3) et nous sommes désireux d’écouter des prédicateurs « au goût du jour », bien moins attachés, hélas, à s’en tenir à la seule Parole de Dieu !
On peut être même simplement trop attiré par des commentaires bibliques et en faire même mauvais usage, tout en prétendant régler des « problèmes » délicats, d’ordre spirituel ou prophétique, au lieu de s’occuper avec délices des grâces de Christ et de son excellence !
Prenons garde à ne pas perdre de vue notre caractère de pèlerin, sinon nous risquons de nous laisser attirer par ce qui scintille autour de nous.
Christ a-t-Il la première place, même au milieu de nos occupations quotidiennes ou à la maison ? Comment se passent nos moments de « détente » ? Quelle place est réservée à lire et méditer la Parole de Dieu ? En pensant à Marie de Magdala, à son amour pour son Seigneur, ayons le désir d’être nous aussi habités par une affection exclusive.
La seule bonne nourriture vient d’en haut
Les ressources divines dans un « désert aride »
Un psalmiste déclare en parlant du Seigneur : « Mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride et altérée, sans eau » (63 : 1). Les Israélites n’avaient plus les ressources habituelles en Egypte. Ils trouvaient avec le Nil et les terres avoisinantes, de grandes facilités.
Mais après la traversée de la Mer Rouge, une nouvelle vie avait remplacé les habitudes du passé. Ils n’avaient pas de ressources, ou si peu, dans le désert ; c’est ce que le monde est devenu pour un croyant attaché au Seigneur.
Mais notre vie nouvelle reçoit d’en haut toutes les ressources nécessaires, elles sont dans le Christ ressuscité ! Il n’y a rien ici-bas qui puisse « rafraîchir » un chrétien, encore moins le « stimuler ». Comme Christ, il n’appartient pas à ce monde (Jean 17 : 14). Le croyant, mort au monde, est mort et ressuscité avec Christ. Il n’y a rien dans les sources polluées qui nous entourent qui puisse étancher notre soif !
Nous connaissons ces vérités ; il faut veiller pour les mettre en pratique et honorer chaque jour le Seigneur. La terre est devenue un lieu « étranger » pour le chrétien ! Rien ne peut nous y aider ou nous y soutenir. Au contraire ! Le diable, le chef de ce monde cherche toujours à affaiblir notre vie en Christ et à nous éloigner de Lui.
Chercher ce qui est en haut (Col. 3 : 1)
Il est important que des jeunes croyants dont les pieds ont juste commencé à fouler le sable du désert, se rappellent constamment qu’il n’y a rien ici-bas pour satisfaire les besoins de leur âme, car ils appartiennent déjà au ciel. Christ, assis à la droite de Dieu, est leur vie (Col. 3 : 3) et il est déjà assis là-haut (Eph. 2 : 6). En Lui seul se trouve la nourriture et la force (Jug. 6 : 14). Toutes nos ressources sont dans un Christ glorifié !
Il est la « fontaine de la vie ». Le racheté traverse le monde avec la puissance reçue de Lui. Il sait que des « pièges » lui sont tendus mais il est assuré que le Seigneur l’aidera à ne pas y tomber. Il n’a aucune « affinité » pour le milieu où il séjourne momentanément ; il a été envoyé dans le monde par le Seigneur lui-même (Jean 17 : 18). Il doit y reluire, semblable à une lampe de cuivre placée devant la flamme d’un foyer. Il se trouve au milieu des ténèbres morales de ce monde, pour y être un témoin fidèle de Christ, et de sa grâce qui travaille encore ici-bas. Mais il lui faut aussi annoncer que le jugement est à la porte.
Amis chrétiens, soyons gardés de négliger de recueillir chaque jour la ration de nourriture que la grâce divine nous fournit - Christ Lui-même, le « pain vivant descendu du ciel ». Que Lui seul soit l'objet de nos cœurs, sinon notre vie spirituelle déclinera inévitablement. Et si, hélas, nous étant nourris des choses du monde plutôt que de Christ, nous avons perdu notre appétit pour « ce qui est en haut », crions au Seigneur afin qu'Il nous redonne cette soif de Lui dans la « terre aride » où nous sommes encore.
Ph. L Le 10. 02. 2018
Oh ! nourris-nous, Seigneur, du pain de vie,
Fais-nous trouver dans le Livre divin,
Manne céleste qui nous fortifie,
Force et victoire en Toi dès le matin.
Viens révéler à nos cœurs tes richesses ;
Chaque matin tes trésors sont nouveaux !
De jour en jour, fais-nous trouver sans cesse,
En Toi, Jésus, grâce et secours d'en Haut.