MEDITATIONS SUR LE MINISTERE D'ELISEE (18)
« ILS ALLERENT APRES EUX AU JOURDAIN »
Comment les croyants sont libérés par la vraie signification de la croix de Christ
La découverte des serviteurs du roi après la fuite précipitée des Syriens
Un langage imagé des « choses meilleures » proclamées par l'évangile de Dieu
« Et ils prirent deux chars avec leurs chevaux, et le roi envoya après le camp des Syriens, disant : Allez et voyez. Et ils s'en allèrent après eux jusqu'au Jourdain ; et voici, tout le chemin était plein de vêtements et d'objets que les Syriens avaient jetés dans leur fuite précipitée ; et les messagers s'en retournèrent et le rapportèrent au roi » (2 Rois 7 : 14-15).
La découverte des serviteurs du roi après la fuite précipitée des Syriens
Quel soulagement pour ces Samaritains affamés de découvrir que le Jourdain constitue la fin de leurs ennemis puissants et impitoyables ! Il y a des traces de leur passage à chaque pas du chemin qui mène à ce fameux cours d'eau, car tout le chemin est plein de vêtements et d'objets que les Syriens ont jetés dans leur fuite précipitée ; mais quant à leurs ennemis, ils ne les trouvent pas. Avec quel empressement les messagers doivent-ils retourner pour l'annoncer au roi ! Quelle bonne nouvelle va être leur rapport pour tous ceux qui se trouvent dans la ville ! Et, délivrés de la crainte de ces terribles Syriens, comme ils vont pouvoir savourer le festin qui leur est offert si soudainement et de façon si inattendue, selon la parole de l'homme de Dieu. Sans parler de l'or, de l'argent et des vêtements, des chevaux et des ânes ! Il n'est pas nécessaire d'avoir une imagination débordante pour imaginer avec quelle rapidité ces Israélites étonnés et triomphants prennent possession de toutes ces choses.
Voilà donc la fin de cette histoire, relatée de manière si frappante dans ce chapitre, et qui vaut la peine d'être lue. Histoire d'un profond intérêt, et en même temps très instructive.
Un langage imagé des « choses meilleures » proclamées par l'évangile de Dieu
Le Jourdain est un type de la mort de Christ. Avons-nous suivi nos ennemis à la trace jusqu'à lui, et découvert qu'il était leur fin à tous ? Chacun de ceux qui croient en ce précieux Sauveur peut faire cela, et se réjouir dans une délivrance complète et définitive.
Nous n'avons pas d'ennemis plus terribles que nos péchés. Comme leur culpabilité nous oppressait ! Quel fardeau sur nos consciences et sur nos cœurs, alors que nous marchions en titubant vers la destruction, accablés par son poids ! Quant aux péchés eux-mêmes – certains d'entre eux nous précédaient alors que nous étions en route pour le jugement, proclamant avec des sons de trompette, au fur et à mesure qu'ils avançaient, que des gens en rébellion contre Dieu arrivaient par ce chemin ; d'autres suivaient par derrière, furtivement mais sûrement, semblables à une meute de chiens policiers sur les traces d'un fugitif, ou semblables à un infaillible détective sur la piste d'un criminel, tous prêts à témoigner contre nous au grand Jour du jugement ! Mais, qu'ils aient été en avant ou en arrière, y penser nous faisait frémir de crainte, car nous étions certains que nos péchés nous trouveraient. Devant, derrière, et tout autour de nous ils se rassemblaient, semblables à une puissante armée assiégeant une ville condamnée.
Quel soulagement pour nous lorsque nous avons entendu l'évangile – lorsque nous avons appris comment le Fils de Dieu, du précieux nom de Jésus, était venu pour nous délivrer de nos péchés ; quand, par la foi, nous L'avons vu portant sa croix vers le Calvaire comme « l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1 : 29) ! Là, quel terrible fardeau a été mis sur Lui, car l'Ecriture dit : « L'Eternel a fait tomber sur lui l'iniquité de nous tous » (Es. 53 : 6), et : « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pier. 2 : 24). A cause de nos péchés Il a souffert, « il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris » (Es. 53 : 5). De même que, dans l'histoire d'Israël, le bouc azazel emportait, en figure, les péchés de la nation dans une terre inhabitée, de même, par la mort de Christ, alors que les vagues du jugement ont déferlé sur lui, notre « bouc azazel » a emporté au loin nos péchés. Ils ont été jetés dans les profondeurs de la mer (Mich. 7 : 19) ; Dieu ne s'en souviendra plus jamais (Héb. 10 : 17). Jésus notre Seigneur a été livré pour nos fautes afin que nous puissions être justifiés par lui (Rom. 4 : 25 ; Act. 13 : 39). Quelle bénédiction pour nous de Le voir, Lui le Rédempteur Tout-puissant, descendant dans les sombres eaux du jugement avec tous nos péchés sur Lui ; de suivre la trace de nos péchés jusqu'à cet endroit sacré, et de voir le flot puissant déferler sur eux et sur Lui. Puis, le troisième jour, de Le voir ressusciter sans nos péchés, parce qu'Il en a fait l'expiation, de sorte qu'Il peut nous dire : « Paix à vous ! » (Jean 20 : 19, 21), et de savoir qu'il y a maintenant aucune condamnation pour tous ceux qui sont en Lui (Rom. 8 : 1). Dans la mort de Christ nos péchés ont été couverts par les flots du jugement, et nous sommes libérés.
Quant à la mort, et à celui qui en avait le pouvoir, quels ennemis sans pitié que ceux-là ! Aucun sentiment de bonté ne palpite dans le sein du « roi des terreurs » (Job 18 : 14), il n'y a pas de pitié dans le cœur du diable ; nous en étions bien conscients, et comme cette pensée nous faisait redouter le futur – l'ultime et vain combat, le silence du tombeau, puis l'au-delà ! Mais l'évangile a procuré une paix merveilleuse à nos âmes, car il nous a communiqué la bonne nouvelle concernant Celui qui a pris part au sang et à la chair, « afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable, et qu'il délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage » (Héb. 2 : 14, 15). Comme David autrefois a jeté Goliath dans la poussière de Ephès-Dammin, et délivré Israël de la crainte de ce géant (1 Sam. 17), notre Seigneur nous a délivrés. Il a ôté à la mort son aiguillon, et au tombeau sa victoire (1 Cor. 15 : 55). Nous pouvons suivre nos ennemis à la trace jusqu'à la mort de Christ, et trouver dans cette mort leur fin à tous.
Et il y avait encore d'autres ennemis – notre « moi » corrompu, c'est-à-dire la chair ; le monde avec ses séductions et ses pièges ; l'esclavage du péché, et bien d'autres encore - mais la mort de Christ est le moyen d'être délivrés de tous ces ennemis, quels qu'ils soient. Et une fois libérés, nous pouvons nous rassasier des provisions de grâce que Dieu a pour nous, car « là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom. 5 : 20) ; et l'or, l'argent et les vêtements, le blé et l'orge, tout a sa contrepartie dans les réalités spirituelles bénies du christianisme. Celles-ci sont « les immenses richesses de sa grâce » (Eph. 2 : 7), « les richesses insondables du Christ » (Eph 3 : 8), « l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance », et « toute la plénitude de Dieu » (v. 19).
Oui, lorsque nous venons à Christ, la famine est changée en festin, et là où nous nous attendions à des ennemis que nous craignions de rencontrer, nous trouvons une pleine délivrance et les provisions abondantes de Dieu pour nos besoins, et encore infiniment plus que ce que nous sommes capables de demander ou penser (Eph. 3 : 20).
D'après J.T. Mawson
A suivre