De quel sommeil dormons-nous ?
Le sommeil dont peut jouir le croyant (Ps. 127 : 2)
Notre manque de vigilance et ses conséquences
Un appel à nous réveiller du sommeil spirituel qui nous a atteints !
C'est bien là une question que chacun de nous, chrétiens, doit se poser.
Dans plusieurs passages, la Parole de Dieu nous présente le sommeil comme l'état dans lequel se trouve le croyant qui a laissé s'attiédir ses affections pour le Seigneur. Ce sommeil a des conséquences désastreuses aussi bien pour la marche individuelle que pour la marche collective (Prov. 6 : 10-11 ; 24 : 33-34). C'est pendant que les hommes dormaient que l'ennemi vint et sema de l'ivraie parmi le froment (Matt. 13 : 25).
La scène de Gethsémané se termine par l'invitation faite par le Seigneur aux siens : « Dormez dorénavant et reposez-vous » (Matt. 26 : 45). Cette invitation du Seigneur nous présente un autre caractère du sommeil, que nous désirons considérer premièrement.
Le sommeil dont peut jouir le croyant (Ps. 127 : 2)
Nous voyons le Fils de l'homme dormir dans la nacelle, au milieu de la tempête (Luc 8 : 24). De même Pierre dormait dans la prison, lié de chaînes entre deux soldats, alors que le roi Hérode voulait après la Pâque le faire comparaître devant le peuple (Act. 12 : 3-6).
Combien ces scènes sont merveilleuses ! Elles nous révèlent la pleine confiance, l'entière dépendance, la totale soumission. C'est ce que David, lui aussi placé dans des circonstances difficiles, pouvait réaliser : « Eternel ! combien sont multipliés mes ennemis, et sont nombreux ceux qui s'élèvent contre moi… Je me suis couché, et je m'endormirai : je me réveillerai, car l'Eternel me soutient » (Ps. 3 : 1, 5). « Je me coucherai, et aussi je dormirai en paix ; car toi seul, ô Eternel ! tu me fais habiter en sécurité » (Ps. 4 : 8). « Sur Dieu seul mon âme se repose paisiblement » (Ps. 62 : 1).
Oui, sur Dieu seul repose-toi, mon âme ;
Jésus est là, toujours à tes côtés…
Repose-toi, paisible et confiante,
Laisse à Jésus le soin de ton bonheur.
Dans le passé son aide fut constante,
Il restera ton guide et ton Sauveur.
Comme autrefois sa voix ferme et puissante
Apaisera les vagues en fureur.
L'enseignement du Psaume 127 n'est-il pas d'une remarquable actualité ? « Si l'Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain… C'est en vain que vous vous levez matin, que vous vous couchez tard, que vous mangez le pain de douleurs. Ainsi, il donne le sommeil à son bien-aimé » (v. 1-2). Devant le danger nous pensons peut-être qu'il nous faut résoudre les questions qui se posent à nous, peut-être même pensons-nous qu'il faut trouver rapidement des solutions aux difficultés pour en éviter de plus grandes. Et voilà la Parole qui nous rappelle la vanité de nos efforts, qui nous fait nous souvenir que c'est Dieu seul qui peut opérer.
Souvenons-nous de ce que Salomon, celui à qui Dieu a donné un cœur sage et intelligent (1 Rois 3 : 12), pouvait dire : « Remets tes affaires à l'Eternel, et tes pensées seront accomplies » (Prov. 16 : 3). Si cela est vrai pour nos circonstances extérieures, à combien plus forte raison pour toutes celles qui touchent l'Assemblée.
Notre manque de vigilance et ses conséquences
N'est-il pas trop vrai que nous avons, chacun pour notre part, manqué de vigilance ? Au lieu de porter les charges les uns des autres, d'être assiégé tous les jours par la sollicitude pour toutes les assemblées (2 Cor. 11 : 28), n'avons-nous pas égoïstement cherché chacun nos propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ (Phil. 2 : 21) ? Nous avons peut-être pensé à tort que les flèches de l'Ennemi n'étant pas directement dirigées sur nous, nous n'étions pas concernés.
Souvenons-nous que les dix vierges de la parabole, les prudentes aussi bien que les folles, comme l'époux tardait, s'assoupirent toutes et s'endormirent (Matt. 25 : 5). Quel avertissement, quelle exhortation à veiller, de peur qu'arrivant tout à coup, le maître de la maison ne nous trouve dormant (Marc 13 : 36) !
C'est ce même sommeil qui nous prive de la jouissance de la communion avec le Seigneur Jésus. Les yeux de Pierre, et de ceux qui étaient avec lui, étaient accablés de sommeil (Luc 9 : 32). Les trois disciples sont alors privés de la contemplation de la gloire du Seigneur. Plus tard les trois mêmes disciples ont encore leurs yeux appesantis et dorment à l'heure de Gethsémané (Matt. 26 : 43). Ainsi ils ne peuvent entrer en quelque mesure que ce soit dans les souffrances que traverse le Seigneur.
Un appel à nous réveiller du sommeil spirituel qui nous a atteints !
Ecoutons les exhortations de la Parole qui nous incitent à nous réveiller d'un sommeil coupable : « Connaissant le temps actuel : c'est déjà l'heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru : la nuit est très avancée, et le jour s'est approché ; rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière » (Rom. 13 : 11-12) ; « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d'entre les morts, et le Christ luira sur toi » (Eph. 5 : 14). Puissions-nous, amis chrétiens, ne pas nous laisser gagner par le sommeil spirituel qui nous a déjà tellement atteints !
Préoccupés des choses de la terre,
Nous avons tous oublié tant de fois
La chose, ô Christ, qui seule est nécessaire,
D’être à tes pieds et d’écouter ta voix !
Mais à nos cœurs, ton Esprit fait entendre
Que tu reviens des cieux, céleste Epoux !
Avec ferveur, nous désirons t’attendre :
Réveille-nous, Seigneur, réveille-nous !
Dans le livre du Cantique des cantiques, la bien-aimée déclare : « Je dormais, mais mon cœur était réveillé » (5 : 2). Quelques heures auparavant, elle était pour son bien-aimé un jardin, une source fermée, une fontaine scellée, un puits d’eaux vives. Entendant ces douces paroles, au lieu de considérer que ces caractères étaient le résultat de la grâce divine, elle a été satisfaite d’elle-même, elle s’est assoupie ; occupée d’elle-même et non de son bien-aimé, elle s’est endormie. Mais l’amour du bien-aimé ne peut se satisfaire d’une telle situation : il doit venir frapper à sa porte !
Peut-être avons-nous fait parfois l’expérience d’une telle interruption de communion avec Dieu ; elle a pu survenir après un temps de bénédiction toute particulière et de vraie joie, qui ne se goûte que si nous réalisons vraiment la présence du Seigneur. Mais son amour ne change jamais, quel que soit le relâchement de nos affections pour Lui. La Sulamithe reconnaît aussitôt la voix de l’époux : « Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit ».
Que nos affections pour le Seigneur soient réveillées ! Revenons à lui (Mal. 3 : 7). Implorons Dieu afin qu'Il use de grâce (Mal. 1 : 9). Nous avons besoin de ses compassions, qui sont nouvelles chaque matin (Lam. 3 : 23). Manifestons bien davantage que nous ne l'avons fait jusqu'à présent cette entière confiance en Dieu pour tout ce qui concerne nos vies individuelles, familiales ou d'assemblée. Cette dépendance honore le Seigneur et Il saura y répondre en son temps.
D’après un article du « Messager Evangélique » (1993)