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LES QUARANTE JOURS DE L’ECRITURE (5)


LES  QUARANTE  JOURS  DE  CALEB  (Nombres 13 et 14)  - Canaan et le désert, ou l’incrédulité et ses résultats


Un épisode de l’histoire des fils d’Israël rappelé dans les épîtres
Le propos de Dieu
L’opposition de l’ennemi
La rédemption
L’incrédulité
Constat que Dieu dit la vérité
Des témoins

 

Un épisode de l’histoire des fils d’Israël rappelé dans les épîtres

            Deux passages très intéressants du Nouveau Testament donnent la lumière de l’Esprit de Dieu sur cet épisode remarquable des fils d’Israël traversant le désert ; ils nous indiquent ce qu’ils ont fait, et les leçons que nous pouvons en tirer.
            Le premier se trouve dans la première épître aux Corinthiens. L’apôtre, faisant allusion à cet épisode dit : « Mais Dieu n’a pas pris plaisir en la plupart d’entre eux, car ils tombèrent dans le désert. Or ces choses sont arrivées comme types de ce qui nous concerne, afin que nous ne convoitions pas des choses mauvaises, comme eux-mêmes ont convoité » (1 Cor. 10 : 5-6). Les choses qui sont arrivées à Israël nous servent de types. Il ne faut cependant pas conclure de ce passage qu’un enfant de Dieu reste perdu ou que s’il tombe en chemin, il revienne à l’état d’avant sa conversion. Il n’en est pas ainsi, parce que « les dons de grâce et l’appel de Dieu sont irrévocables » (Rom. 11 : 29). C’est en tant que nation que Dieu a fait sortir les fils d’Israël d’Egypte, et qu’il les a amenés en Canaan, mais tous n’avaient pas la foi. Aussi, nous nous adresserons aux chrétiens qui ne le sont que de nom ; ceux qui vont à l’église, qui professent Christ, qui prennent peut-être la cène du Seigneur, qui portent le nom du Seigneur et qui sont cependant des chrétiens sans Christ.
            Le deuxième passage se trouve dans l’épître aux Hébreux où l’Esprit de Dieu donne un autre commentaire très frappant de cette histoire d’Israël. « C’est pourquoi, comme dit l’Esprit Saint : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs comme lors de l’irritation, au jour de la tentation dans le désert, où vos pères m’ont tenté en me mettant à l’épreuve, et ont vu mes œuvres durant quarante ans. C’est pourquoi j’ai été indigné contre cette génération, et j’ai dit : Ils s’égarent toujours dans leur cœur et ils n’ont pas connu mes voies. Ainsi je jurai dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! » Prenez garde, frères, qu’il n’y ait en l’un de vous un méchant cœur d’incrédulité qui lui fasse abandonner le Dieu vivant » (Héb. 3 : 7-12). L’auteur de l’épître s’adresse à des chrétiens juifs qui professent le Seigneur Jésus. Quiconque professe le nom du Seigneur Jésus doit peser sérieusement ces paroles. Le chapitre se termine ainsi : « Et nous voyons qu’ils ne purent y entrer à cause de l’incrédulité » (v. 19). Ils sortirent d’Egypte, mais n’entrèrent pas dans le pays, alors que Caleb et Josué y entrèrent parce qu’ils avaient foi en l’Eternel et considéraient sa Parole comme étant la vérité. Puis l’apôtre dit : « Craignons donc, alors qu’il reste une promesse d’entrer dans son repos, que l’un de vous paraisse ne pas l’atteindre » (Héb. 4 : 1).L’apôtre dit ensuite : « car nous aussi, comme eux, nous avons entendu la bonne nouvelle ». L’évangile est encore prêché aujourd’hui – Dieu seul connaît ceux qui le reçoivent. L’évangile, ou bonne nouvelle, présente le désir du cœur de Dieu, qui est de nous avoir dans sa compagnie. Dieu veut nous amener auprès de Lui pour goûter son repos et sa joie. Il appelle chacun à venir dans cette sphère éternelle de joie où se trouve Christ maintenant. Il nous montre comment nous pouvons l’atteindre et comment Il peut nous y amener. Comme nous, Israël a entendu l’évangile, et nous allons voir quelle était cette bonne nouvelle. Mais auparavant, notons ce que l’Esprit Saint déclare : « mais la parole entendue ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi chez ceux qui l’entendirent » (v. 2).
            Entendre l’évangile n’est pas suffisant, il faut le croire, comme l’avaient fait Caleb et Josué. Ajouter foi à la Parole assure une bénédiction présente et éternelle. Mais il ne faut pas s’arrêter en chemin ; il faut commencer, continuer et terminer par la foi. C’est dans cette épître qu’il est dit : « le juste vivra de foi ». Cette parole d’Habakuk (2 : 4), qui nous fait connaître le vrai chemin de la bénédiction, est citée trois fois dans le Nouveau Testament : dans les Romains, les Galates et les Hébreux ; mais elle n’a pas la même signification dans chaque cas. Il n’y a pas de répétition dans la Parole de Dieu, de même qu’il n’y a pas deux brins d’herbe exactement semblables.
            Dans l’épître aux Romains, où il est question de la manière dont un homme peut être justifié devant Dieu, l’apôtre dit : « le juste vivra de foi » (1 : 17). C’est la façon de commencer. L’accent est mis sur le mot « juste ». Dans l’épître aux Galates, où ceux-ci étaient en danger de retourner aux œuvres de loi et d’oublier que nous sommes justifiés par l’ouïe de la foi, l’apôtre dit : « Le juste vivra de foi » (3. 11). Si nous sommes justifiés, ce ne peut être que par la foi, aussi l’accent est mis sur ce mot dans les Galates. Dans l’épître aux Hébreux, il dit : « Or le juste vivra de foi » (10 : 38). Il ne faut pas tomber en chemin après avoir bien commencé, l’accent est donc mis sur le mot « vivre ».
            Nous avons donc lu l’épisode où Israël a fait demi-tour. Nous allons voir d’où ils partirent et ce qui les a conduits à rebrousser chemin. Ce n’est pas parce qu’un homme a commencé sur la route du ciel qu’il arrive au bout. Caleb a pu dire : « Moi, je suivis pleinement l’Eternel, mon Dieu » (Jos. 14 : 8). Ce n’est pas de l’orgueil, non, il était consacré. L’Eternel dit à son sujet : « Mais mon serviteur Caleb, parce qu’il a été animé d’un autre esprit et qu’il m’a pleinement suivi, je l’introduirai dans le pays où il est entré, et sa semence le possédera » (Nom. 14 : 24). Moïse lui a dit : « tu as pleinement suivi l’Eternel, mon Dieu » (Jos. 14 : 9). Il est dit encore en Josué : « il avait pleinement suivi l’Eternel, le Dieu d’Israël » (Jos. 14 : 14). Trois témoins comme l’Eternel, Moïse et Josué, suffisaient pour attester du dévouement de Caleb, mais il l’a dit lui-même, car c’était vrai. Il y a des moments où un homme peut parler ainsi de lui-même devant Dieu. Il avait traversé avec Dieu quarante années de mise à l’épreuve. Il n’a dit cela qu’une fois arrivé en Canaan, alors qu’il réclamait la terre que Moïse lui avait promise (Jos. 14 : 6-15). Puissions-nous marcher sur ses traces.

 

Le propos de Dieu

            Israël se trouve donc dans le désert. Ils auraient pu arriver dans le pays en peu de temps s’ils y avaient été disposés. Reprenons leur histoire au moment où ils sont partis d’Egypte pour voir ce que Dieu avait fait. Nous devons noter soigneusement deux choses dans l’Ecriture : le propos de Dieu, et les voies de Dieu. Le propos de Dieu est ce qu’Il a déterminé ; par exemple, s’Il nous a appelés par sa grâce souveraine, nous sommes assurés d’atteindre la gloire. Mais dans notre chemin ici-bas pour l’atteindre, nous avons affaire à ses voies envers nous ; nous ne devons pas nous croiser les bras et nous installer. L’histoire d’Israël nous est donnée comme un avertissement à ne pas faire ce qu’ils ont fait.
            Voyons, dans un autre passage, ce qu’était le propos de Dieu à leur égard. Du milieu du buisson ardent, Dieu dit à Moïse : « Et l’Eternel dit : J’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Egypte, et j’ai entendu le cri qu’il a jeté à cause de ses exacteurs ; car je connais ses douleurs » (Ex. 3 : 7). Aujourd’hui comme alors, Dieu voit tout et connaît le fardeau de tout pécheur qui désire être libéré du tyran qui l’asservit et qui l’enserre de chaînes, du diable qui exerce toute sa puissance pour le retenir afin qu’il ne s’échappe pas vers le Seigneur. Puis Dieu dit : « Et je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens, et pour le faire monter de ce pays-là dans un pays bon et spacieux, dans un pays ruisselant de lait et de miel » (v. 8). C’est en ces termes que Caleb et Josué décrivent le pays qu’ils avaient parcouru pendant quarante jours. Ainsi, le chrétien devrait témoigner avec joie du salut qu’il possède.
            Le propos de Dieu était de les faire sortir et entrer : après avoir traversé la mer Rouge et le désert, ils devaient entrer dans le pays. Leur triste errance sans but pendant quarante ans dans le désert ne faisait pas partie du propos de Dieu. Dans ses voies envers nous, Dieu permet les épreuves du désert afin que nous apprenions d’un côté à nous connaître nous-mêmes, et de l’autre à connaître sa grâce et sa bonté. Le pauvre malfaiteur sur la croix n’a pas connu un bout de désert après sa conversion. Aux côtés du Sauveur sur la terre, il est passé le jour même aux côtés du Sauveur dans le paradis. Mais il n’en est pas ainsi pour tous, la plupart ont à parcourir un assez long chemin ici-bas. Nous y apprenons notre faiblesse, que nous ne sommes bon à rien, mais que Dieu est bon en tout. Nous apprenons d’une manière merveilleuse quel est le cœur de Dieu, la patience de Dieu et la grâce de Dieu. Mais le propos de son cœur pour Israël, était de les faire sortir d’Egypte et de les introduire en Canaan. Un peu plus de onze jours de voyage auraient suffi, s’ils avaient été réellement disposés à entrer (voir Deut. 1 : 2).

 

L’opposition de l’ennemi

            Ensuite Dieu envoie Moïse vers le Pharaon pour faire sortir son peuple. A partir du chapitre 3 de l’Exode, nous voyons toutes les difficultés que le Pharaon met sur leur chemin. Le Pharaon nous donne une illustration de la puissance de Satan. « Je ne les laisserai pas aller », dit-il effrontément. De même, le diable fera tout pour empêcher d’aller au Seigneur ceux qui décident d’être à Lui.
            « Laisse aller mon peuple, afin qu’il me célèbre une fête dans le désert » (Ex. 5 : 1). La première réponse du Pharaon est : « je ne laisserai pas non plus aller Israël » (v. 2), et il accable le peuple de corvées. Quand enfin les jugements de Dieu commencent à l’ébranler, il dit : « Allez, sacrifiez à votre Dieu dans le pays » (8 : 25). Mais le Pharaon va offrir une série de compromis. Le premier est : « Sacrifiez à votre Dieu dans le pays. » Autrement dit : Soyez chrétien mais restez dans le monde. - Ne nous y trompons pas, nous ne pouvons pas être un adorateur dans le monde ; nous devons sortir moralement de ses limites pour jouir de Dieu. Quand les jugements de Dieu se renforcent, il dit : « Je vous laisserai aller, et vous sacrifierez à l’Eternel, votre Dieu, dans le désert ; seulement ne vous éloignez pas trop en vous en allant » (v. 28). C’est le deuxième compromis. Soyez chrétien, mais ne soyez pas trop zélé ou trop décidé. La réponse de Moïse est magnifique : « Nous irons le chemin de trois jours dans le désert, et nous sacrifierons à l’Eternel, notre Dieu, comme il nous a dit » (v. 27). Trois jours loin du monde est un bon départ pour le chrétien.
            Plusieurs jugements suivent, puis la voix de Dieu retentit de nouveau : « Laisse aller mon peuple, pour qu’ils me servent » (10 : 3). L’ennemi rusé fait un troisième compromis : « Qui sont ceux qui iront ? » dit-il, pensant laisser aller les parents, mais garder les enfants. Mais Moïse dit : « Nous irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec nos fils et avec nos filles, avec notre menu bétail, et avec notre gros bétail ; car nous avons à célébrer une fête à l’Eternel » (10 : 9). Quand Moïse revendique la famille entière pour Dieu, le Pharaon dit : « Allez donc, vous les hommes faits ». Si Satan ne peut pas empêcher les parents d’être des chrétiens décidés, il essaiera de garder les enfants pour le monde – trop souvent avec succès, hélas ! Parents, soyez vigilants.
            Quand il est de nouveau sous pression, le Pharaon fait un quatrième compromis : « Allez, servez l’Eternel ; seulement que votre menu et votre gros bétail restent ; vos petits enfants aussi iront avec vous » (v. 24). C’était dire : Prenez les enfants, mais laissez-moi vos affaires. - Pour nous cela signifie : Vous pouvez aller en famille vers le ciel, mais cela ne vous empêche pas de mener vos affaires selon des méthodes du monde. Ainsi, le diable est déterminé à ne perdre aucun pouce de terrain, et à utiliser tous les moyens pour empêcher l’œuvre de Dieu dans l’âme. Que dit Moïse ? « Nos troupeaux aussi iront avec nous ; il n’en restera pas un ongle » (v. 26). Nous devons être pour Dieu en tout, famille et affaires incluses. Notons qu’à la fin, quand ils partent, le Pharaon doit lâcher aussi cela et doit dire : « Prenez votre menu bétail et votre gros bétail, comme vous l’avez dit » (12 : 32).
            Certains pourraient penser que Satan peut les empêcher d’être sauvés. Ecoutons ce que l’Eternel dit à Moïse : « Et j’ai aussi entendu le gémissement des fils d’Israël, que les Egyptiens font servir, et je me suis souvenu de mon alliance » – notons bien les sept promesses qui suivent – « C’est pourquoi dis aux fils d’Israël : Je suis l’Eternel, et je vous ferai sortir de dessous les fardeaux des Egyptiens, et je vous délivrerai de leur servitude ; et je vous rachèterai à bras étendu, et par de grands jugements ; et je vous prendrai pour être mon peuple, et je vous serai Dieu ; et vous saurez que je suis l’Eternel, votre Dieu, qui vous fais sortir de dessous les fardeaux des Egyptiens. Et je vous ferai entrer dans le pays au sujet duquel j’ai levé ma main, pour le donner à Abraham, à Isaac, et à Jacob, et je vous le donnerai en possession. Je suis l’Eternel » (6 : 5-8). Ces promesses bénies commencent avec « Je suis l’Eternel » et finissent avec « Je suis l’Eternel ». S’emparer de ces sept merveilleuses promesses, nous fait passer de la « Forteresse du doute » au « Refuge du salut ».
            Si le salut dépendait de nous, personne n’atteindrait la gloire céleste à laquelle nous sommes appelés. Mais comme tout dépend du Seigneur, de ses desseins et de sa grâce, notre cœur peut être paisible quant à l’aboutissement. Il achèvera ce qu’il a commencé. « Ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés », puis Paul ajoute : « Que dirons-nous donc devant tout cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 30-31) Saisir cela donne la liberté et la joie du salut.

 

La rédemption

            Remarquons comment Dieu fait sortir Israël d’Egypte. Avant de sortir, ils devaient être à l’abri du sang de l’agneau, sur le terrain de la rédemption. Ainsi, il n’y a pas de salut en dehors du sang de Christ, mais à l’abri de ce sang, le salut éternel est assuré. Avant que Dieu fasse sortir Israël du pays d’Egypte, un agneau avait été mis à mort et le sang avait été aspergé sur le linteau et les deux poteaux de la porte. C’est un type frappant de la mort de Christ à la croix où, comme le saint Agneau expiant le péché, Il s’est donné lui-même comme victime volontaire pour les péchés de son peuple. Jean le baptiseur dit de Lui : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1 : 29). A sa mort, il est dit : « Pas un de ses os ne sera cassé » (Jean 19 : 36 - citation d’Exode 12). Paul dit : « Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée » (1 Cor. 5 : 7). Pierre dit enfin : « sachant que vous avez été rachetés … par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pi. 1 : 18-19). Ainsi, quatre témoins – Jean le Baptiseur, les apôtres Jean, Paul et Pierre – disent que Christ était l’antitype de cette image frappante d’Exode 12.
            Cette image signifie que pour être à l’abri du jugement de Dieu, le sang de l’Agneau doit se trouver entre l’âme coupable et Lui. Egorger l’agneau et mettre son sang dans le bassin ne suffisaient pas, chaque chef de maison devait l’asperger. Le sang aspergé sur le linteau signifie le salut ; le sang encore dans le bassin signifie la perdition. Le fait de savoir que Christ est mort, et que son sang peut expier les péchés, ne sauve pas. Il faut non seulement connaître la vérité de la rédemption, mais se l’appliquer absolument. Celui qui se l’est appropriée peut dire : Je suis pardonné, grâces à Dieu, je sais que Christ est mort pour les pécheurs, et qu’il est mort pour moi. J’ai cru en lui, je suis à l’abri du sang de l’Agneau. Dieu a dit : « le sang vous sera pour signe sur les maisons où vous serez ; et je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous » (Exo. 12 : 13), Il ne peut pas mentir. - Celui qui peut dire cela a, en figure, aspergé le sang, tandis que celui qui connaît le fait que Christ est mort et a été ressuscité, mais qui ne se l’est pas appliqué à lui-même, n’est pas à l’abri du jugement de Dieu, bien qu’il sache que le sang a été répandu. L’âme n’est divinement bénie que lorsqu’elle est amenée par la foi à savoir que Christ est non seulement mort, mais qu’Il est mort pour elle.
            Dieu a fait sortir Israël d’Egypte et leur a fait traverser la mer Rouge – type frappant de la mort et de la résurrection de Christ. Leurs ennemis les serraient de près, mais au matin, le peuple les vit tous morts sur le rivage. Celui qui sait que Christ a été ressuscité d’entre les morts, qu’Il a ôté tous ses péchés dans sa mort, que le diable est un ennemi vaincu, peut chanter le magnifique cantique de la rédemption d’Exode 15. Environ deux millions d’âmes, probablement, ont chanté ce jour-là ! Puis, une fois délivrés, ils ont continué leur voyage vers Canaan et ont atteint Kadès-Barnéa d’où le pays promis était en vue. C’est alors, hélas, que l’incrédulité a fait son apparition. Ils ont méprisé le pays désirable et l’ont perdu, sauf deux hommes fidèles, Josué et Caleb.

 

L’incrédulité

            Le chapitre 13 du livre des Nombres nous dit comment elle s’est manifestée. « Et l’Eternel parla à Moïse, disant : Envoie des hommes, et ils reconnaîtront le pays de Canaan que je donne aux fils d’Israël » (Nom. 13 : 2-3). Dieu avait-il vraiment suggéré cela ? Non, mais Il l’a permis. La Bible ne nous donne pas tous les détails dans un seul passage. Au premier chapitre du Deutéronome, nous voyons comment les choses se sont passées pour ces « quarante jours » de Caleb. Moïse récapitule l’histoire des étapes d’Israël, à la fin des quarante années d’errance dans le désert. Il dit : « Et nous partîmes d’Horeb, et nous traversâmes tout ce grand et terrible désert que vous avez vu, le chemin de la montagne des Amoréens, comme l’Eternel, notre Dieu, nous l’avait commandé, et nous vînmes jusqu’à Kadès-Barnéa. Et je vous dis : Vous êtes arrivés jusqu’à la montagne des Amoréens, laquelle l’Eternel, notre Dieu, nous donne. Regarde, l’Eternel, ton Dieu, a mis devant toi le pays : monte, prends possession, comme l’Eternel, le Dieu de tes pères, te l’a dit ; ne crains point et ne t’effraye point » (Deut. 1 : 19-21). C’est à ce moment-là que l’incrédulité apparaît. Pouvait-on vraiment compter sur Dieu ? « Et vous vous approchâtes tous de moi, et vous dîtes : Envoyons des hommes devant nous, et ils examineront le pays pour nous, et ils nous rapporteront des nouvelles du chemin par lequel nous pourrons monter et des villes auxquelles nous viendrons » (v. 22). Dès que l’on commence à raisonner, ce n’est plus la foi. Cette suggestion qui paraissait prudente, n’était qu’incrédulité. Alors Moïse, trompé par l’incrédulité du peuple, dit : « Et la chose fut bonne à mes yeux, et je pris d’entre vous douze hommes, un homme par tribu. Et ils se tournèrent, et montèrent dans la montagne, et vinrent jusqu’au torrent d’Eshcol, et explorèrent le pays. Et ils prirent dans leurs mains du fruit du pays et nous l’apportèrent, et ils nous rendirent compte et dirent : Le pays que l’Eternel, notre Dieu, nous donne, est bon » (v. 23-25). Nous apprenons ainsi que nous pouvons nous proposer beaucoup de choses dans nos cœurs et si Dieu nous permet d’aller selon ce que nous nous sommes proposés, nous en déduisons que nous avions raison de nous les proposer. La fin, cependant, est toujours triste. Remarquons que quarante ans plus tard, le roi d’Arad, le Cananéen, combattit Israël qui venait par « le chemin des espions » (Nom. 21 : 1(cf. note)) ; ce chemin lui indiquait leur état de cœur. Ce qui semble de la prudence, est souvent un manque de foi en Dieu et conduit à la défaite. Ils avaient entendu une bonne nouvelle : « Je les ferai sortir, et je les ferai entrer », mais ils ne l’ont pas crue, aussi ont-ils voulu savoir si le pays était aussi bon que Dieu l’avait dit. Ils entendirent à nouveau cette bonne nouvelle, des lèvres de Caleb et de Josué. Ils auraient dû s’y rallier, et aller de l’avant, mais il n’en a rien été. En vérité, « ils méprisèrent le pays désirable ; ils ne crurent point à sa parole ; et ils murmurèrent dans leurs tentes, ils n’écoutèrent pas la voix de l’Eternel » (Ps. 106 : 24-25). L’Eternel les a laissé suivre leur propre chemin. « Et il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes » (Ps. 106 : 15). Quelqu’un a dit : Nous pourrions intituler le livre des Nombres : Qu’il vous soit fait selon votre foi. Le peuple avait dit : « Que ne sommes-nous morts dans le désert ». Dieu répondit : « Vous mourrez ». Caleb a dit : « Nous pouvons bien entrer ». Dieu lui dit : « Tu entreras », et il entra.
            Remarquons que l’exploration du pays pendant quarante jours n’a fait que confirmer ce que Dieu en avait dit. C’est réellement l’incrédulité qui les a poussés à envoyer ces espions. A-t-on besoin de rechercher si Dieu dit vrai ? Certainement pas, il n’y a aucune raison de douter de ses promesses. S’Il dit qu’Il nous pardonne, allons-nous douter ?

 

Constat que Dieu dit la vérité

            Les espions montent et que trouvent-t-ils ? Un beau pays fertile, vraiment ruisselant de lait et de miel. Personne n’a mis la main sur eux, même lorsqu’ils ont cueilli une grappe de raisin telle qu’il a fallu deux hommes pour la porter. Ils ont ramené aussi des figues et des grenades – témoignage évident de la fertilité du pays. De même, l’évangile présente un Christ céleste qui pardonne tous les péchés et donne la grâce et la joie. Alors que nous sommes ici-bas, l’Esprit de Dieu, à l’instar des espions, nous apporte des choses du ciel ; il témoigne de l’amour du Seigneur, de sa grâce, et veut nous les faire réaliser. Ceux qui croient Dieu, goûteront les mêmes bénédictions ; ils auront la joie de goûter que le Seigneur est bon.
            Les espions ont exploré le pays pendant quarante jours ; ils l’ont donc parfaitement examiné. Certains en ont fait un bon compte rendu, montrant le fruit du pays et disant : « Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés ; et vraiment, il est ruisselant de lait et de miel, et en voici le fruit » (Nom. 13 : 28). C’est bien ce que Dieu avait dit. Les espions avaient été envoyés à cause de leur incrédulité, mais ils doivent confirmer que le pays est ruisselant de lait et de miel. Un autre passage dit que c’était un pays qu’ils n’avaient pas besoin d’arroser avec le pied comme en Egypte – ce qui était pénible – car l’eau abondait (Deut. 11 : 9-12). Pour un pécheur, c’est un travail pénible de se rendre heureux sans Christ, et sa joie n’est qu’éphémère ; tandis qu’un chrétien occupé de Christ est toujours heureux ; pour lui, chaque année est meilleure que la précédente, il apprend tous les jours quelque chose de l’amour du Seigneur et comment Il soutient, garde, conduit, et fait jouir du sentiment de son amour.

 

Des témoins

            Nous arrivons au point suivant. Caleb dit : « Montons hardiment et prenons possession du pays, car nous sommes bien capables de le faire » (v. 31). A la façon d’un évangéliste, il recommande l’évangile par la joie qui remplit son propre cœur. Mais voilà que les dix autres déclarent : « Nous ne sommes pas capables de monter » (v. 32), ce qui était un compte rendu faussé. De même, pour un homme qui recommandera Christ, dix donneront une raison de douter. Ah ! si quelqu’un affirme qu’on ne peut pas s’approprier Christ, il est comme ces dix mauvais espions qui décrièrent le pays. Si, il vaut la peine d’avoir Christ, Il est digne d’être connu et servi.
            Ce que proclamait Caleb et Josué était très simple : « Le pays par lequel nous avons passé pour le reconnaître est un très bon pays » (Nom. 14 : 7). Josué dit encore : « Si l’Eternel prend plaisir en nous, il nous fera entrer dans ce pays-là et nous le donnera, un pays qui ruisselle de lait et de miel » (14 : 8). C’était une bonne nouvelle, assurément, mais l’incrédulité était à l’œuvre dans le cœur d’Israël, elle les conduit à dire : « Nous ne sommes pas capables ». Certes, personne n’est capable de quoi que ce soit ; mais ce qui n’est pas possible à l’homme est possible à Dieu. Il est impossible à l’homme de se sauver lui-même, car il ne peut être en accord avec Dieu. Mais par l’œuvre de son Fils et le témoignage de son Esprit, Dieu nous ouvre des sphères de gloire que la foi saisit et dont le cœur jouit profondément. Notons que les douze étaient tous obligés de reconnaître que c’était un pays ruisselant de lait et de miel, or il n’y a rien de plus nourrissant que le lait, et rien de plus doux que le miel.
            Remarquons ce que dit encore Josué : « Seulement, ne vous rebellez pas contre l’Eternel ; et ne craignez pas le peuple du pays » (14 : 9) ; autrement dit, ne regardez pas aux obstacles. Certains hésitent à confesser Christ, par peur de tomber et de tout abandonner par la suite. Mais que peut-il arriver à celui qui met sa confiance en Christ ? Christ ne peut-il pas le garder ? Le diable suggère souvent la pensée du risque de tomber, pour empêcher de croire. En fait, la foi se nourrit des difficultés, comme Josué le dit d’une manière très frappante : « car ils seront notre pain » (14 : 9). La foi prend plaisir dans les difficultés, parce que c’est Dieu qui les fait traverser. Le monde entier peut être contre nous, peu importe. Quelqu’un a dit une fois à Luther : Luther, tout le monde est contre toi. « Dieu et moi ne faisons qu’un », a été son heureuse et simple réponse ! L’âme qui se confie dans le Seigneur peut dire cela de la même façon. Qu’étaient les géants et les hautes villes fortifiées si Dieu était avec son peuple ? Rien. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31) Caleb et Josué croyaient et pouvaient dire de leurs ennemis : « leur protection s’est retirée de dessus eux, et l’Eternel est avec nous ; ne les craignez pas » (14 : 9). On ne peut pas tomber dans le désert, en les imitant. Mais, hélas ! ils ne crurent pas et périrent dans le désert.
            Nous avons ensuite une belle prière de Moïse. L’incrédulité d’Israël conduisit Dieu à dire à Moïse : « Je le détruirai ; et je ferai de toi une nation plus grande et plus forte que lui » (14 : 12). Moïse répond pour ainsi dire : Non, Eternel, je ne désire pas que tu perdes ton caractère. Il sait que les Egyptiens pourraient en entendre parler et dire : « Parce que l’Eternel ne pouvait pas faire entrer ce peuple dans le pays qu’il leur avait promis par serment, il les a tués dans le désert » (v. 16). Remarquez l’amour qu’il a pour Israël d’un côté, et le souci du caractère de Dieu de l’autre. C’est comme s’il disait : Eternel, je ne désire pas qu’il soit fait grand cas de moi, mais je souhaite la bénédiction des autres. « Pardonne, je te prie, l’iniquité de ce peuple, selon la grandeur de ta bonté, et comme tu as pardonné à ce peuple depuis l’Egypte jusqu’ici. Et l’Eternel dit : J’ai pardonné selon ta parole » (v. 19-20). La bonté de Dieu est immuable et infiniment précieuse. « Mais, aussi vrai que je suis vivant, toute la terre sera remplie de la gloire de l’Eternel ! » (v. 21) C’est ce qui va bientôt arriver dans le règne millénaire de Christ ; le péché de l’homme n’est pas un obstacle au propos de Dieu. Tout croyant arrivera dans la gloire où est Christ.
            La fin de cette histoire est très solennelle. Dieu laisse suivre à Israël son propre chemin, puisqu’ils ne veulent pas Le croire. Puisqu’ils ont dit : « Que ne sommes-nous morts dans le désert », ils mourront. Il est dit : « selon le nombre des jours que vous avez mis à reconnaître le pays, quarante jours, un jour pour une année, vous porterez vos iniquités quarante ans, et vous connaîtrez ce que c’est que je me sois détourné de vous » (v. 34). Caleb et Josué entreront, cependant. De même, les vrais croyants entreront. C’est le point capital.
            Cher lecteur, si vous croyez au Seigneur Jésus, nous nous retrouverons bientôt dans la gloire. Si ce n’est pas le cas, n’écoutez pas ces dix espions, ni leurs représentants actuels. Regardez quelle est leur fin. « Et les hommes que Moïse avait envoyés pour reconnaître le pays, et qui revinrent et firent murmurer contre lui toute l’assemblée en décriant le pays, ces hommes qui avaient décrié le pays, moururent de plaie devant l’Eternel » (v. 36-37). Dieu jugera toujours un mauvais témoignage. Si vous n’avez jamais réellement confié votre âme à Christ, et ne l’avez jamais cru, faites-le maintenant, vous obtiendrez la bénédiction et le salut de Dieu.

 

Extrait et adapté de la traduction de l'ouvrage : "Les quarante jours de l'Ecriture" (W.T.P. Wolston)

 

A suivre