SECOURS DIVIN DANS LES DETRESSES
Job
Jacob (Genèse 42)
David (1 Samuel 30)
Elie (1 Rois 19)
Asaph (Psaume 73)
Jonas
La Bible nous rapporte l’histoire d’hommes remarquables, de champions de la foi. Mais elle nous rappelle aussi qu’ils étaient des hommes « ayant les mêmes penchants que nous », et qu’ils étaient « faits d’argile » (Act. 14 : 15 ; Jac. 5 : 17 ; Job 33 : 6). Et la Parole de Dieu ne passe pas sous silence les manquements, les défaillances qui ont pu, à un moment ou l’autre de leur vie, atteindre ces hommes de foi.
Nous pouvons penser à Job, Jacob, David, Elie, Asaph, Jonas, et d’autres encore dont la Parole de Dieu nous fait connaître les épreuves que leur foi a connues. Chacun d’eux est passé, à une période de sa vie, par une phase de profonde dépression due à des circonstances diverses. Le récit nous en est donné pour que nous en recevions enseignement et instruction (2 Tim. 3 : 16). Comme chacun de ces croyants, nous avons des faiblesses et nous manquons souvent (Jac. 3 : 2). Le découragement, la dépression peut-être, peuvent nous atteindre, et nous avons besoin du secours d’en-haut pour sortir d’un tel état. Le psalmiste pouvait s’écrier : « J’élève mes yeux vers les montagnes d’où vient mon secours ; mon secours vient d’auprès de l’Éternel » (Ps. 121 : 1-2).
Si nous examinons un peu la situation des croyants que la Parole de Dieu place devant nous, nous voyons comment Dieu s’est occupé d’eux lorsque la détresse et l’angoisse les avaient atteints. Il n’abandonne jamais ceux qu’Il aime ; Il leur dit : « Je ne te laisserai pas, je ne t’abandonnerai pas » (Jos. 1 : 5 ; Héb. 13 : 5). Il a répondu à leur attente pour donner « du secours pour sortir de détresse » (Ps. 119 : 143a ; Ps. 60 : 11). Ce qu’Il a fait autrefois pour les croyants parfois désespérés, ne pourrait-Il pas le faire aujourd’hui pour ses bien-aimés enfants qu’Il veut bénir ?
Quel autre voudrait,
Quel autre pourrait,
Me voyant gémir,
Me tirer d’angoisse et me secourir ?
Job
Job était un homme particulièrement béni de Dieu (Job 1 : 1-3). Dieu peut rendre témoignage devant Satan de la perfection de son serviteur (1 : 8 ; 2 : 3). Mais Il permet à l'Ennemi de l’éprouver fortement – toutefois sans toucher à sa vie (1 : 12 ; 2 : 6). En un seul jour, une série de catastrophes tombe sur Job. Il perd ses biens, ses enfants ; il ne lui reste plus rien. Il supporte d’une manière remarquable cette terrible épreuve : « L’Eternel a donné, et l’Eternel a pris ; que le nom de l’Eternel soit béni ! » (1 : 21). Mais Dieu permet qu’une autre épreuve arrive encore sur son serviteur : il est frappé d’un ulcère, « depuis la plante de ses pieds jusqu’au sommet de sa tête » (2 : 7). Là encore, Job ne pèche pas : « Nous avons reçu le bien aussi de la part de Dieu, et nous ne recevrions pas le mal ? En tout cela Job ne pécha point de ses lèvres » (2 : 10).
Trois de ses amis, ayant appris le mal qui lui était arrivé, se rendent auprès de lui pour tenter de lui apporter quelque consolation. Mais, lorsqu’ils voient l’état de leur ami, ils n’ont plus aucune parole devant une telle douleur. Pendant sept jours, ils demeurent auprès de lui, muets, dans le chagrin (2 : 13). Enfin Job se met à parler et il « maudit son jour » (3 : 1).
C’est alors que chacun des amis de Job s’exprime tour à tour et que lui-même leur répond. Mais les paroles accablantes prononcées contre Job, les raisonnements et les discours sentencieux (16 : 3a ; 19 : 2-3) n’apportent aucun réconfort à celui qui est dans le creuset de l’affliction (32 : 3, 5). Ses amis n’ont fait que le condamner et aucun d’entre eux ne l’a convaincu, ni n’a su répondre à ses questions (32 : 3,12). Ils n’ont été que des « consolateurs fâcheux » (16 : 2) : ils ont bien tenté de parler de Dieu à Job, mais ils n’ont pas su le faire comme il convient (42 : 7). Comment l’expérience des autres, les accusations, la tradition, les principes légaux, peuvent-ils consoler celui qui connaît une telle souffrance ? Ils affirment que Dieu le frappe à cause de péchés qu’il aurait commis, mais Job ne l’admet pas et se renferme dans sa propre justice. Poussé à bout, le pauvre Job en vient à se révolter contre Dieu (7 : 20-21 ; 10 : 2-6 ; 16 : 11-14 ; 19 : 6-13, 21). Atteint dans sa chair même (2 : 5), il parle « dans la détresse de son esprit » et « dans l’amertume de son âme » (7 : 11).
Mais vient Elihu, qui va parler de la part de Dieu, avec droiture et pureté (36 : 2 ; 33 : 3), avec vérité et grâce (32 : 21 ; 33 : 6-7). Il montre que la souffrance n’est pas nécessairement un châtiment à cause d’un péché commis. La discipline a souvent pour but d’amener l’homme à réaliser sa faiblesse et sa petitesse, mais aussi à reconnaître la grandeur et la sagesse de Dieu.
Malgré sa souffrance, ses inquiétudes et ses questions, Job garde toujours confiance en Dieu (13 : 15a). Et, finalement, il va renoncer à vouloir tout comprendre et remet tout entre les mains du Dieu puissant et sage. Il entre alors dans la connaissance de la compassion et de la miséricorde du Seigneur (Jac. 5 : 11) et reçoit d’abondantes bénédictions de sa part (42 : 12-17).
De chers enfants de Dieu peuvent être découragés par une série d’épreuves survenues dans leur vie. Les difficultés se succèdent, la foi est éprouvée, la tristesse est immense et on a l’impression que le Seigneur ne fait rien. Dans de tels moments, on ne trouve peut-être aucun encouragement auprès des frères et sœurs dans la foi, qui ne savent pas vraiment consoler ceux qui sont découragés (1 Thes. 5 : 14). Mais le Seigneur peut leur accorder de garder confiance en Lui et de manifester la patience dans l’épreuve. Il convient pour cela de regarder à Celui qui veut les bénir au terme de l’épreuve. « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été à la mesure de l’homme ; et Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor. 10 : 13). Dieu, dans sa fidélité envers ses bien-aimés enfants ne permettra pas que les épreuves dépassent leurs forces et les submergent. Il connaît leurs limites. Le secours et la délivrance viendront au moment choisi par Lui dans sa sagesse. Lorsqu’une personne se noie, le sauveteur ne la perd pas des yeux, mais il ne vient pas immédiatement à son secours. Il attend le moment où elle n’a plus de force pour se débattre. Alors il intervient et la ramène à terre saine et sauve.
Suis-je abattu, fatigué, sans courage ?
D’un seul regard tu guéris tous mes maux,
Et, me paissant dans ton gras pâturage,
Tu m’enrichis de dons toujours nouveaux.
Jacob a été très éprouvé dans sa vie. Rachel, sa femme bien-aimée, est morte en donnant naissance à celui qui sera le dernier fils du patriarche, Benjamin. Longtemps après, il parlera encore de la mort de Rachel avec un cœur meurtri (Gen. 48 : 7 ; voir 35 : 16-20). Puis il perd Joseph, le fils qu’il aimait (37 : 3), né de Rachel. Ses autres fils lui montrent la tunique faite spécialement pour « le fils de sa vieillesse », maculée de sang. Pour Jacob, il n’y a aucun doute : Joseph est mort. Le cœur brisé, le patriarche demeure inconsolable (37 : 33, 35).
Une vingtaine d’années plus tard, au temps de la famine envoyée par Dieu (41 : 28-31), Siméon est retenu prisonnier par le seigneur du pays d’Egypte auprès duquel les fils de Jacob étaient venus chercher du blé (42 : 2-3). L’homme exige, de plus, qu’on lui amène Benjamin (42 : 18-20). L'épreuve est trop lourde pour le patriarche qui dit à ses fils : « Vous m’avez privé d’enfants : Joseph n’est plus, et Siméon n’est plus, et vous voulez prendre Benjamin ! » (42 : 36). On peut comprendre le désespoir de ce père profondément affligé et touché dans ses affections les plus vives. Benjamin, qu'il désigne comme le « fils de ma droite », était tout ce qui lui restait – mais, dans sa douleur, Jacob était centré sur lui-même et oubliait que Dieu, fidèle à sa promesse, était avec lui et ne l’abandonnait pas (28 : 15).
La famine pèse toujours sur le pays et Jacob doit se résoudre à laisser partir le fils bien-aimé qu’il aurait voulu garder auprès de lui et pour lui (42 : 4 ; 43 : 6). Mais alors commence à apparaître le travail de Dieu dans son serviteur. En effet, c’est moins dans les affirmations de Juda qu’à la grâce du Tout-puissant que Jacob remet toute chose (43 : 8-9 ; 13-14). Il se soumet entièrement à la volonté de Dieu à son égard.
C’est alors qu’en écho à l’amère parole d’un Jacob désespéré : « Toutes ces choses sont contre moi » (42 : 36), nous entendons l’exclamation pleine d’assurance de l’apôtre Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31). La réponse de Dieu à Jacob qui pensait avoir tout perdu est merveilleuse : non seulement il retrouve Siméon et son cher Benjamin mais, par-dessus tout et contre toute espérance, Joseph lui est rendu ! (voir 45 : 28 et 46 : 29-30). Dieu, dans sa grâce, lui a préparé une joie pleine et entière, une mesure de bénédiction « pressée, secouée, et débordante » (Luc 6 : 38).
C’est ce qu’Il désire que les siens reçoivent de sa part, à la fin de l’épreuve. Chers amis, ne perdons pas courage ! Les difficultés et les épreuves semblent parfois se succéder et nous sombrons dans le désespoir en regardant à ce qui nous arrive : « Toutes ces choses sont contre moi ». Que le Seigneur nous aide alors à regarder à Lui, et comme Jacob a pu le réaliser, que nous estimions par la foi que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28). Au sujet de ce verset, J-N Darby a pu écrire : « Nous avons cette précieuse déclaration de l’Esprit Saint pour consoler et encourager nos âmes… Toutes choses sont voulues de Dieu ou permises par Lui qui tient tout entre ses mains. Sans sa volonté, rien n’arrive. ‘’Toutes choses’’ sont dirigées par Lui pour travailler au grand but qu’Il s’est proposé pour ceux qu’Il avait dans sa pensée et qu’Il a destiné à Sa gloire, savoir leur bien, leur vrai bien. Son but n’est pas de les affranchir ici-bas des épreuves et des souffrances, mais de faire servir toutes choses à les amener là. Les choses peuvent être pénibles, douloureuses, affligeantes pour le cœur, mais nous pouvons dire : c’est ’’pour le bien de ceux qui aiment Dieu’’, de l’ensemble de ceux qui sont prédestinés, appelés, justifiés et bientôt glorifiés » (Lettre – M.E 1890). Tout est dirigé par Celui qui connaît toute chose, du commencement à la fin. Inclinons-nous sous sa main puissante, comme l’a fait autrefois Jacob (43 : 14), remettons-Lui tout ce qui nous concerne, et certainement Il nous relèvera, nous délivrera et nous bénira « à la fin » (Deut. 8 : 16).
Lassé d’être poursuivi par Saül qui cherche par tous les moyens à le mettre à mort, David est saisi par le découragement : « Maintenant, je périrai un jour par la main de Saül » (1 Sam. 27 : 1). Il ne peut plus supporter le harcèlement constant de celui qui est constamment contre lui, « comme on poursuivrait une perdrix dans les montagnes » (1 Sam. 26 : 20). Tourmenté sans répit par l’acharnement de Saül, David lâche finalement prise : il ne compte plus sur la protection de son Dieu – qui ne lui avait jamais fait défaut jusqu’alors - et ne s’appuie plus sur la promesse de l’Éternel de lui donner la royauté sur Israël (1 Sam. 16 : 1, 13 ; Ps. 89 : 19-29). Il cherche un refuge chez les ennemis du peuple de Dieu. Il s’enfuit à Gath, chez Akish. Il devient le serviteur du roi des Philistins, alors que Dieu l’a choisi comme son serviteur et son roi ! (1 Sam. 16 : 1, 11-13 ; Ps. 78 : 70-71). Akish lui donne une ville pour y habiter, avec ses hommes et leurs familles. David n’est plus inquiété, ni par le roi d’Israël, ni par celui des Philistins. Tout semble aller bien pour lui.
Mais Dieu veille sur sa parole pour l’exécuter (Jér. 1 : 12) et sur son oint pour le bénir à la fin et le placer sur le trône d’Israël, « pour paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage » (Ps. 78 : 71). Il arrive que les Philistins rassemblent leurs armées pour faire la guerre à Israël (28 : 1). Les troupes se mettent en place (29 : 1-2)… et David est parmi elles ! Ira-t-il jusqu’à combattre contre le peuple sur lequel Dieu l’a appelé à régner ? Il semble bien que David, loin de son Dieu, aie perdu tout discernement spirituel (29 : 8).
Sous la pression de ceux qui nous persécutent parce que nous sommes chrétiens, nous pouvons peut-être nous retrouver dans une telle situation. Une grande lassitude consécutive à des difficultés persistantes nous conduira à abandonner le chemin que Dieu nous a tracé. Pour trouver quelque soulagement, nous nous réfugierons sous la protection du monde. Nous obtiendrons peut-être quelque répit, « notre adversaire, le diable » (1 Pier. 5 : 8), nous laissera tranquille mais nous nous serons éloignés de Dieu et notre communion avec le Seigneur et avec notre Père (1 Jean 1 : 3) sera perdue. Du fait de circonstances difficiles, nous pouvons peut-être nous lasser de marcher par la foi et désirer un chemin qui nous semble plus facile, mais nous cessons alors de marcher après notre Seigneur, qui « a souffert pour nous, nous laissant un modèle, afin que nous suivions ses traces (1 Pier. 2 : 21). C’est en fait une grande perte pour nous.
Dieu, qui dirige toutes choses et incline le cœur des rois à tout ce qui Lui plaît (Prov. 21 : 1), permet que David soit renvoyé par Akish (29 : 10). Mais voilà qu’en arrivant à Tsiklag, David et ses hommes trouvent leur ville brûlée par les Amalékites, les femmes et les enfants emmenés prisonniers. Quelle épreuve pour tous et particulièrement pour David, le chef de tous ces hommes (voir 22 : 2). Ils ont tout perdu et l’âme de tous est « pleine d’amertume ». Dieu, cependant, avait préservé toutes les vies (30 : 2) : l’épreuve est toujours mesurée (Apoc. 2 : 10b). Sa grâce est toujours étendue sur les siens, même dans la discipline.
« Et David fut dans une grande détresse, car le peuple parlait de le lapider » (30 : 6). Il se trouve dans une situation désespérée à vue humaine : il est seul, rejeté des siens, il n’a aucun moyen de secours en lui-même ou dans ses hommes. Parfois, les difficultés s’accumulent comme un fardeau trop lourd à porter et nous avons le sentiment que notre Dieu n’intervient pas pour nous délivrer. Il peut alors nous arriver de faire au Seigneur les mêmes reproches que les disciples dans la barque : « Ne te soucies-tu pas que nous périssions ? » (Marc 4 : 38).
David aurait pu aussi dire : je n’ai que ce que je mérite, tout est arrivé par ma faute, comment pourrai-je encore recevoir l’aide de Dieu ? Ainsi, il peut nous arriver de devoir faire face aux conséquences de nos péchés. Satan saisira cette occasion pour tenter de nous pousser au désespoir !
Au lieu de regarder aux circonstances ou à nous-même, puissions-nous être conduits à agir comme David l’a fait, en repoussant les sombres pensées qui nous envahissent et en nous tournant vers Dieu avec confiance. Il ne nous rejettera jamais, parce qu’Il est un Dieu de pardon et de grâce (Néh. 9 : 17b). « Et David se fortifia en l’Eternel, son Dieu » (30 : 6b). Tout espoir n’est pas perdu, toute espérance se trouve en Dieu, et en Lui seul, lorsque nous ne voyons aucune issue à nos difficultés (Ps. 3 : 4 ; 34 : 4).
La suite du récit nous montre comment Dieu répond à son serviteur qui revient à Lui, retrouve la communion avec Lui et recherche sa pensée et sa volonté : « Et David interrogea l’Éternel, disant : Poursuivrai-je cette troupe, L’atteindrai-je ? Et Il lui dit : Poursuis, car tu l’atteindras certainement, et tu recouvreras tout... Et David recouvra tout ce qu’Amalek avait pris, et David recouvra ses deux femmes. Et il n’y eut rien qui leur manqua, petits ou grands, fils ou filles, butin ou quoi que ce soit qu’on leur avait pris : David recouvra tout » (30 : 8, 18-19).
« Rejette ton fardeau sur l’Éternel, et Il te soutiendra ; il ne permettra jamais que le juste soit ébranlé » (Ps. 55 : 22). L’enfant de Dieu qui s’est égaré devra peut-être être éprouvé dans sa foi et connaître une situation désespérée à nos yeux, dans laquelle ses proches mêmes l’abandonneront et se tourneront contre lui. Mais il lui restera toujours une ressource : Celui qui ne l’abandonnera jamais est avec lui (voir Ps. 37 : 25a, 28). Son Dieu le relèvera, le fortifiera, restaurera son âme et lui fera retrouver la joie de la communion. Pour le croyant, il n’est jamais de situation dans laquelle il ne puisse rechercher et trouver le secours de son Seigneur ! David lui-même a pu écrire dans une autre circonstance : « Je m’attends à toi, Éternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu ! » (Ps. 38 : 15).
Nous avons pu, sous la pression des circonstances, nous éloigner du chemin tracé et marcher selon notre propre volonté. Mais Dieu qui nous aime ne nous laissera pas nous égarer loin de Lui. Il faudra peut-être une discipline sévère, comme pour David, mais le but sera atteint si nous nous tournons vers Dieu. Il est notre seule ressource, Il nous délivrera et nous fortifiera.
Elie vient de remporter une grande victoire (1 Rois 18). Quatre cents prophètes de Baal ont été mis à mort et le cœur du peuple a été ramené à l’Eternel – quoique pour peu de temps seulement. Mais aussitôt après ce triomphe, le prophète reçoit des menaces de mort de la part de Jézabel, la cruelle femme du méchant roi Achab. « Voyant cela, il se leva, et s’en alla pour sa vie » (19 : 2-3). Jusqu’à présent, c’était dans l’obéissance à la parole de Dieu qu’il agissait : « La parole de l’Eternel vint à lui, disant : Lève-toi et va… Et il se leva et s’en alla » (17 : 2, 4, 8, 10 ; 18 : 1-2). Celui qui venait de montrer une foi remarquable en la puissance de Dieu pour se révéler, regarde maintenant la puissance de l’homme et prend peur (voir Nom. 13 : 33, 34). Elie pouvait se présenter sans crainte à Achab de la part de « l’Eternel devant qui je me tiens » (17 : 1 ; 18 : 15). Maintenant il perd de vue son Dieu, ne voit plus que son ennemie et perd tout courage. Il essaye alors d’échapper à ses difficultés par ses propres moyens et s’enfuit au désert. Puis, entièrement seul et découragé, dans une profonde dépression, il désire en finir avec la vie : il demande à Dieu la mort pour son âme (19 : 4).
Dieu va-t-il répondre à cette prière de son serviteur manifestant une détresse telle qu’il souhaite mourir ? Non ! Avec une grande sollicitude, Il le fortifie par ce dont son corps et son âme ont besoin pour se tenir dans la présence de l’Éternel. Ces deux ressources présentent à l’âme dans la faiblesse ce qui a la puissance de la fortifier : la personne de Christ. Le gâteau cuit évoque l’offrande de gâteau - c’est-à-dire la Personne de l’homme parfait qui a été sur la terre « tenté en toute choses de façon semblable à nous, à part le péché » (Héb. 4 : 15) et qui s’est toujours confié en son Dieu (Ps. 16 : 1). La cruche d’eau nous parle de Christ comme la Parole qui rafraîchit, ranime et réjouit l’âme. « Ta parole m’a fait vivre » dit le psalmiste » (Ps. 119 : 50). Le prophète Jérémie déclare : « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (Jér. 15 : 16). Tel peut être l’effet de la Parole de Dieu sur une âme dans la peine et le découragement, lui rendant force et joie dans le Seigneur.
Les forces données par Dieu vont permettre à Elie de venir se tenir devant Lui. L’état de son cœur est alors manifesté. Il est ramené dans la présence de l’Eternel et avant que l’Eternel n’enlève son serviteur « aux cieux dans un tourbillon », une mission lui est encore confiée (2 Rois 2 : 1,11). Quelle réponse glorieuse à celui qui avait demandé à l’Éternel : « Prends mon âme » ! (1 Rois 19 : 4) N’avons-nous pas à faire avec le même Dieu que celui d’Elie, « miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère et grand en bonté et en vérité » (Ex. 34 : 6), qui tient compte de notre faible foi, de nos découragements et de nos sentiments humains ? Il nous relève dans nos chutes, nous ramène à Lui et nous utilise encore à son service (voir Luc 22 : 32b). L’apôtre Paul nous assure que même si notre foi s’écroule totalement, Lui demeure toujours fidèle (2 Tim. 2 : 13).
A l’instar d'Elie, nous ne sommes jamais plus vulnérables que lorsque notre foi vient de remporter une victoire sur l’ennemi de nos âmes. Nous pouvons avoir tendance à nous croire plus forts ou meilleurs que les autres : « je suis resté, moi seul », et notre Adversaire saura placer sur notre chemin une situation qui nous laissera soudain sans ressources, écrasé, accablé… L’Ennemi cherchera alors à se servir de notre découragement pour nous éloigner de Dieu. « Nous aussi, nous pouvons être fatigués et prêts à abandonner quand nous sommes submergés par nos difficultés. Peut-être sommes-nous tentés de penser que Dieu ne peut plus se servir de nous où qu’Il nous met de côté. Mais Il ne met pas de côté ses serviteurs obéissants quand ils faiblissent ! … Ce Dieu miséricordieux, qui n’a pas mis Élie de côté mais qui l’a fortifié, veut aussi nous fortifier et nous encourager » (S.J Faulkner).
Pour ne pas céder au découragement, nous devons toujours garder les yeux sur Jésus, considérer sa Personne et ce que Lui-même a enduré ici-bas et dont Il a triomphé ! Ainsi, nous ne serons pas fatigués et découragés dans nos âmes (Héb. 12 : 2-3).
Si nous traversons une période difficile, étant complètement démoralisé et ayant perdu la communion avec notre Dieu, écoutons ce qu’Il nous dit par sa parole : « L’Eternel donne de la force à celui qui est las, et Il augmente l’énergie à celui qui n’a pas de vigueur… Ceux qui s’attendent à l’Eternel renouvelleront leur force » (Es. 40 : 28).
Asaph a considéré les « méchants », les hommes qui ne craignent pas Dieu, et il s’est comparé à eux. Il les a trouvés arrogants, sans soucis, orgueilleux et violents. Mais, en même temps, il a remarqué qu’ils étaient prospères et riches, sans peine (v. 3-12), alors que lui-même était dans la souffrance (v. 14). La prospérité des méchants lui fait envie, il les jalouse. Il se tourmente sans cesse à ce sujet dans son esprit (v. 3). A quoi bon, se dit-il alors, être juste et pur ? A quoi sert-il d’être pieux ? Quel profit y a-t-il en cela ?
Cet état d’esprit va-t-il se prolonger et s’aggraver chez Asaph ? Va-t-il sombrer dans une dépression sans issue ? Non, car il résiste tout d’abord à ces pensées (v. 15), puis le voilà qui entre « dans les sanctuaires de Dieu » (v. 17), c’est-à-dire là où Dieu habite et où Il se fait connaître. Dans la présence divine, il comprend les voies de Dieu et ce que sera le sort final de ceux qui ne veulent pas s’approcher de Lui. Le jour du jugement viendra et il sera terrible pour les incrédules. Quant à lui, il apprend ceci auprès de Dieu : « au milieu de ses épreuves, il était continuellement devant Dieu : quand il allait perdre pied, qu’il était tout près de glisser, il discerne maintenant que Dieu le tenait fermement par la main » (H. Smith).
Alors, tout change dans les pensées d’Asaph : il réalise qu’il n’avait pas une vraie connaissance de Dieu (v. 22). Il apprend que si ses pensées s’étaient éloignées de Dieu, Lui ne l’avait jamais abandonné, mais qu’Il l’avait tenu solidement « par la main droite » (v. 23 ; Ps. 63 : 8b) – « Moi, l’Eternel… je tiendrai ta main ; et je te garderai » (Es. 42 : 6). Maintenant, son plaisir, son assurance pour l’avenir et le présent (v. 24, 26), ainsi que sa confiance (v. 28), sont en son Dieu qui le protège et le conduit (v. 23 ; Ps. 23 : 2-3).
Un croyant peut être troublé dans son esprit lorsqu’il constate que ceux qui ne connaissent pas Dieu « prospèrent dans le monde » et « augmentent leurs richesses ». Si cela nous arrive, nous sommes encouragés à détourner les yeux de « ceux qui habitent sur la terre » (Apoc. 8 : 13) et n’ont pas d’espérance céleste, pour chercher les choses qui sont en haut, là où se trouve notre Seigneur, et y attacher nos pensées (Col. 3 : 1-3). La contemplation de la Personne et des gloires du Seigneur, la perspective du bonheur éternel qui est assuré à ceux qui appartiennent à Dieu, tout cela est sans comparaison possible avec les peines et les souffrances de la terre et efface toutes les sombres pensées. Dans la lumière de la présence divine, le cœur du croyant sera rempli de paix, de confiance et d’assurance en Dieu.
Jonas, comme avant lui Elie, Michée et Elisée, était un prophète et un serviteur de l’Eternel. Au temps du méchant roi Jéroboam, alors qu’Israël était dans une grande détresse, il avait délivré un message d’espérance de la part de l’Éternel. Comme il l’avait annoncé, les frontières d’Israël ont été rétablies afin que le nom d’Israël ne disparaisse pas, selon la pensée de l’Eternel envers son peuple. Cela s’était accompli « selon la parole de l’Eternel, le Dieu d’Israël, qu’Il avait dite par son serviteur Jonas, le prophète » (2 Rois 14 : 23-27).
Mais Jonas a eu dans sa vie de serviteur des défaillances que la Parole de Dieu ne nous cache pas (ch. 1 et 4). Une première fois, envoyé par l’Éternel pour « crier contre Ninive, la grande ville » des nations, il a refusé d’obéir et s’est enfui « de devant la face de l’Éternel ». Mais ce que la bouche de Dieu a dit doit s’accomplir et Jonas va connaître une discipline nécessaire pour son profit (Héb. 12 : 10), à l’issue de laquelle le prophète restauré accomplira sa mission (Jon. 3 : 2-4).
En lisant le chapitre 4, il est triste de constater que, malgré cette expérience douloureuse, Jonas va encore manifester une attitude mettant en évidence l’état incurable de son cœur naturel – et le nôtre est le même ! (Jér. 17 : 9). Il refuse aux Ninivites la grâce dont Dieu vient d’user envers lui. Il se met en colère parce que Dieu a usé de miséricorde et de bonté envers les habitants de la grande ville des nations (v. 1-2). Dieu, dans sa patience à l’égard du prophète, lui donnera un nouvel enseignement. Un Proverbe dit : « Une parole douce détourne la fureur » (Prov. 15 : 1). Mais Jonas a-t-il été attentif à la parole de l’Eternel ? La question reste en suspens à la fin de ce petit livre.
Combien il est important pour nous d’écouter ce que Dieu a à nous dire, particulièrement quand nos sentiments charnels prennent le dessus dans le combat constant qu’il y a dans le croyant, entre la chair et l’esprit (Gal. 5 : 17). « Toi, approche, et écoute tout ce que dira l’Eternel » (Deut. 5 : 27).
« La plupart des hommes de Dieu ont connu des moments où ils ont vacillé – notre Seigneur, jamais » (M. Billeter – ME 2004). Cela peut aussi arriver à un croyant à notre époque. Mais il connaît Celui « qui a souffert Lui-même, étant tenté » (Héb. 2 : 18) lorsqu’Il était sur cette terre comme un homme qui, à tous égards, a dû être « rendu semblable à ses frères ». Le Seigneur Jésus est puissant pour « secourir ceux qui sont tentés (éprouvés) ». Un croyant dans l’épreuve peut toujours se tourner vers Lui par la prière. Il sera l’objet de sa miséricorde, de sa grâce et de son secours, car Il entend toujours les appels et les cris des siens (voir Héb. 2 : 17-18 ; 4 : 15-16). Lorsque Jonas était dans le poisson – une situation sans espoir à vue humaine - il a pu dire : « J’ai crié à l’Éternel du fond de ma détresse, et Il m’a répondu. Du sein du shéol, j’ai crié ; tu as entendu ma voix… je suis descendu jusqu’aux fondements des montagnes ; les barres de la terre s’étaient fermées sur moi pour toujours ; mais, ô Éternel, mon Dieu, tu as fait remonter ma vie de la fosse. Quand mon âme défaillait en moi, je me suis souvenu de l’Éternel, et ma prière est venue jusqu’à toi, dans le temple de ta sainteté ». Et il peut affirmer avec foi et espérance, même depuis « les entrailles du poisson » : « La délivrance est de l’Eternel » (2 : 3-10) ;
Quelqu’un a écrit : « … trop souvent nous sommes tellement sous l’impression de la tristesse elle-même, nos âmes se tournent d’une telle manière vers les sujets de tristesse, que nous sommes amenés à douter que Dieu puisse y remédier ; car au lieu de dire : ’’ Dans la multitudes des pensées qui étaient au-dedans de moi, tes consolations ont fait les délices de mon âme ’’ (Ps. 94 : 19), nous ne sommes occupés, dans la multitude de nos pensées, qu’à songer à ce qu’il faut faire, ne regardant ainsi qu’à ce que nous trouvons au-dedans de nous et ne faisant que nous en occuper, au point même de tenir Dieu dehors » (J.-N. Darby).
Au milieu de circonstances qui nous éprouvent et nous troublent, que le Seigneur nous amène à ne plus regarder à nous-mêmes qui ne sommes que faiblesse et incapables de sortir de nos difficultés, mais simplement à regarder à Lui. Il est la source de toute force, consolation et encouragement pour l’âme affligée qui se tourne vers Lui dans la détresse (Ps. 37 : 39). Comme David, nous pourrons dire à notre Dieu : « Au jour que j'ai crié, tu m'as répondu ; tu as augmenté la force de mon âme… Eternel ! ta bonté demeure à toujours » (Ps. 138 : 3, 8).
« Pourquoi es-tu abattue, mon âme ? Et pourquoi es-tu affligée au-dedans de moi ? Attends-toi à Dieu ; car je le célèbrerai encore : Il est le salut de ma face et mon Dieu » (Ps. 42 : 11 ; 43 : 5). « Et moi, je suis affligé et pauvre : le Seigneur pense à moi. Tu es mon secours et Celui qui me délivre. Mon Dieu ! ne tarde pas » (Ps. 40 : 17).
« L'Eternel sera une haute retraite pour l'opprimé, une haute retraite dans les temps de détresse » (Ps. 9 : 9).
« Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans les détresses, toujours facile à trouver » (Ps. 46 : 1).
Ph. F – novembre 2017