MEDITATIONS SUR LE MINISTERE D'ELISEE (14)
« IL FUT GARDE, NON PAS UNE FOIS, NI DEUX FOIS… »
Comment échapper aux pièges du diable
« Or le roi de Syrie faisait la guerre contre Israël ; et il tint conseil avec ses serviteurs, disant : En tel et tel lieu sera mon camp. Et l'homme de Dieu envoya au roi d'Israël, disant : Garde-toi de passer par ce lieu-là ; car les Syriens y sont descendus. Et le roi d'Israël envoya au lieu au sujet duquel l'homme de Dieu lui avait parlé et l'avait averti, et il y fut gardé. Cela eut lieu non pas une fois, ni deux fois. Et le coeur du roi de Syrie fut agité à cause de cela ; et il appela ses serviteurs, et leur dit : Ne me déclarerez-vous pas qui d'entre nous est pour le roi d'Israël ? Et l'un de ses serviteurs [lui] dit : Personne, ô roi, mon seigneur ! mais Élisée, le prophète qui est en Israël, déclare au roi d'Israël les paroles que tu dis dans ta chambre à coucher » (2 Rois 6 : 8-12).
C'est un maître en stratégie que ce roi de Syrie, et c’est soigneusement qu’il a mis au point son plan de campagne : une embûche ici, une autre là, puis encore une troisième, et assurément le roi d’Israël, sans méfiance, sera pris au piège, de sorte que son royaume tombera aux mains de son envahisseur. Mais sa stratégie ne réussit pas, tous ses plans échouent. Le roi d’Israël échappe, et cela pas seulement une ou deux fois. De sorte que ce stratège syrien, si sûr de son succès, se trouve déconcerté et perplexe. Il ne peut trouver qu'une seule explication : il doit y avoir un traître dans son camp, un Judas dans son conseil de guerre. Or ce n'est pas de cela qu'il s'agit.
Il n’a pas pris en compte le fait qu’il y a un Dieu en Israël, et qu’il s'y trouve représenté par son prophète. Or maintenant, le secret est dévoilé, car l’un de ses serviteurs en a eu connaissance : « Elisée le prophète dit au roi d’Israël les paroles que tu prononces dans ta chambre à coucher ». Voilà l'explication. Tous ses secrets sont connus du prophète, et le roi d’Israël entre en contact avec le prophète, écoute ce qu'il dit et lui obéit, de sorte qu'il échappe aux ruses de son adversaire. Tel est le langage simple et percutant des Ecritures : « Il fut gardé, non pas une fois ni deux fois ... ».
Ce récit a été écrit pour notre instruction, comme tous les autres récits des Ecritures de l’Ancien Testament. Et prêter attention à la leçon qu'il contient fera de nous, en dépit de notre faiblesse, un peuple sage et heureux. Le roi de Syrie est une image de Satan, et nous avons en lui un ennemi subtil. « Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé », avait dit le Seigneur à Simon (Luc 22 : 31). Satan n’est pas mort, ses facultés ne sont pas diminuées, et il n'est en rien moins rusé ou alerte aujourd'hui qu'alors. Ce grand adversaire des saints de Dieu a toujours en vue de se saisir d'eux vivants, et il leur tend ses pièges avec toute la subtilité du serpent ancien qui a pris au piège le premier homme et la première femme en Eden.
Le Nouveau Testament nous parle de gens qui sont tombés dans le « piège du diable » et qu'il a faits captifs à son gré (2 Tim. 2 : 26). Il a étudié soigneusement chacun d’entre nous. Il connaît nos tendances et nos faiblesses, et il nous tend ses pièges avec une habileté consommée. Nous ne devons pas sous-estimer notre ennemi, nous ne sommes pas de taille face à lui. Si nous l'affrontons avec nos propres forces et notre propre sagesse, nous serons comme des fous à la merci d'un esprit aiguisé. Comment alors pourrons-nous échapper à ses pièges « non pas une fois, ni deux fois ... » ?
Si le roi de Syrie nous parle de Satan et de sa manière d’agir, Elisée est une figure de notre Seigneur vivant, Sauveur toujours attentif et parfaitement sage. Le diable n’est ni omnipotent ni omniprésent ; il ne possède pas la connaissance de l’avenir, ce sont des attributs divins, et ils habitent dans notre Seigneur. Le diable ne devance jamais notre Seigneur. Tous ses plans pour nous prendre au piège et détruire notre foi sont prévus et anticipés. « J’ai prié pour toi », dit-il à Simon ; si ce disciple plein de confiance en lui-même avait seulement tenu compte de la parole de son Maître, il se serait délivré lui-même de son adversaire ; le diable aurait enregistré une grande défaite, comme en réalité ce fut le cas lorsque Simon, après avoir échappé par la grâce et la prière du Seigneur, a fait par la puissance du Saint Esprit une puissante incursion dans son royaume, et a délivré de son pouvoir trois mille âmes.
Notre sécurité réside dans le fait de rester étroitement attachés au Seigneur d'un cœur décidé. Il nous faut rester en communication permanente avec lui. Il nous suit de plus près encore que le diable, car son amour pour nous est plus grand que toute la haine même de Satan envers nous. Il prend soin de nous avec un amour constant et immuable, et cela devrait nous garder bien près de lui.
Avec des ennemis et des pièges tout autour
Des convoitises et des craintes au dedans
La grâce qui nous a cherchés et trouvés,
Elle seule pourra nous garder purs.
Si nous nous tenons près de Lui, Il nous rappellera sa Parole lorsque nous en aurons besoin, et nous serons rendus capables de dire : « Par la parole de tes lèvres je me suis gardé des voies de l'homme violent. Quand tu soutiens mes pas dans tes sentiers, mes pieds ne chancellent point » (Ps. 17. 4-5).
Nous trouvons là une illustration d'un verset qui suscite du trouble chez certains : « Travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement » (Phil. 2 : 12). Ceci ne peut être réalisé autrement que par l’obéissance à la Parole du Seigneur. Par cette Parole nous sommes avertis et mis en garde, et celui qui prête attention à son enseignement se sauvera lui-même et ceux qui l’écoutent (1 Tim. 4 : 16). « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole » (Ps. 119 : 9). Mais nous ne pouvons comprendre et obéir correctement aux paroles de l'Ecriture qu'en étant près du Seigneur. C’est lorsque nous sommes près de Lui qu'elles deviennent vraiment ses communications pour nous, qu'elles nous stimulent et nous tiennent spirituellement en alerte. De cette manière, Satan ne prend pas l’avantage sur nous, et « nous n’ignorons pas ses intentions » (2 Cor. 2 : 11).
Comme le roi d’Israël devait être reconnaissant ! Nous ne savons pas ce qu'il a fait à l'égard d'Elisée, mais nous savons ce qu'il aurait dû faire. Il aurait dû lui dire : Sois mon ami et mon conseiller en tout temps, guide-moi dans toutes mes voies ; reprends-moi ; préserve-moi de la folie et bénis-moi. Demeure avec moi, ne me laisse pas et ne m’abandonne pas, car tu es indispensable à ma sécurité et à mon bien-être. - Est-ce ainsi que nous nous adressons à notre Seigneur ? Ecoutons ce qu’il nous dit : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14 : 23). Et quelle sécurité, face à tous les pièges du diable, pour tous ceux qui sont tels !
Bienheureux sont tous ceux qui demeurent tranquilles,
Cachés bien à l'abri de son aile protectrice,
Et qui de lui reçoivent et la vie et la force
Qui avec lui avancent, qui en lui aussi vivent.
D'après J.T. Mawson
A suivre