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LES QUARANTE JOURS DE L’ECRITURE (2)

 

LES QUARANTE JOURS DE JOSEPH  (Gen. 49 : 33 ; 50 : 1-21) – L’effet de la mort, ou le travail de conscience

Joseph rejeté de ses frères
Joseph en prison
Joseph libéré de prison
Joseph gouverneur d’Egypte
La famine
Première rencontre de Joseph avec ses frères : réveil de la conscience
Deuxième rencontre : travail de la conscience
Troisième rencontre : approfondissement du travail de conscience
Joseph se fait connaître à ses frères
Mort de Jacob : achèvement du travail de conscience

 

            Les quarante jours de Joseph sont très intéressants en ce qu’ils manifestent l’état d’âme de ses frères. Ces quarante jours ont certainement eu un grand impact sur eux. Les frères de Joseph avaient péché gravement contre lui, comme nous l’avons fait contre Dieu. Nous verrons que reconnaître que nous sommes pécheurs est une chose, mais qu’une véritable paix avec Dieu ne s’acquiert que si nous confessons entièrement nos péchés.
            Beaucoup de personnes admettent que l’Ecriture est la vérité et croient à l’évangile, mais elles ne jouissent pas du pardon, du salut, et d’une heureuse confiance en Christ, parce qu’elles n’ont jamais réellement réglé avec Dieu la question de leur culpabilité. Le dernier chapitre de la Genèse illustre très bien cela. La vue du corps mort de leur père pendant quarante jours, amène les frères de Joseph à se souvenir de tout ce qu’ils ont fait, et à tout confesser. La mort est une grande réalité ; les hommes ne l’aiment pas. Certains disent qu’ils ne la craignent pas, et l’Ecriture, parlant des méchants, dit justement : « Il n’y a pas de tourments dans leur mort » (Ps. 73 : 4) ; mais malgré tout la mort est en général une terrible calamité pour l’homme. Des hommes peuvent mourir insouciants et tout à fait indifférents, car Satan les tient sous son emprise ; mais les personnes qui se tiennent autour de leur lit de mort ne s’en réjouissent pas. Quel frisson doit traverser une âme qui voit pour la première fois la mort de près ! La crainte de la mort, dont l’Ecriture parle, est une juste crainte chez un pécheur. Etre face à la mort pendant quarante jours, comme les frères de Joseph, est un temps que Dieu accorde pour se remémorer sa propre histoire, et il est sage de le faire.
,            Joseph est un type très frappant du Seigneur Jésus, mort et ressuscité. Ce n’est pas le type d’un Christ vivant sur la terre, ni d’un Christ mort, dans le tombeau, mais d’un Homme ressuscité, triomphant, victorieux, que Dieu a fait « Seigneur sur tout ». C’est sous ce caractère que Joseph est un type du Seigneur Jésus. Pour voir comment il a atteint cette position, revenons au chapitre 37 de la Genèse où nous avons le début de son histoire.

 

Joseph rejeté de ses frères

            Joseph nous y est présenté comme un jeune garçon de dix-sept ans (Gen. 37 : 2). Notons son âge : ses frères ont profité de sa bonté pendant de longues années, sans connaître son cœur ! Plus d’une personne ressent la bonté de Christ, mais sans connaître réellement son cœur ! Il est dit que Joseph était aimé par son père – « Le Père aime le Fils, et a tout mis entre ses mains » (Jean 3 : 35). Joseph a eu deux songes. Dans le premier, les gerbes se prosternent devant sa gerbe. Dans le second, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternent devant lui. Quand il raconte ses songes, son père le reprend et ses frères sont encore plus jaloux de lui !
            C’est exactement l’histoire de Christ. Venant dans ce monde qu’Il avait créé, Il a été haï ; Il n’était pas désiré. Ainsi, les frères de Joseph le haïssaient. Un jour, le voyant venir vers eux, ils dirent : « Le voici, il vient, ce maître songeur ! Et maintenant, venez, tuons-le » (v. 19-20). De même, le Père a envoyé son Fils pour être le Sauveur du monde, et quand il est venu dans le monde, les hommes ont dit : « Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous » (Marc 12 : 7). Les frères de Joseph dirent : « Et maintenant, venez, tuons-le, et jetons-le dans une des citernes, et nous dirons : Une mauvaise bête l’a dévoré ; et nous verrons ce que deviendront ses songes. » (v. 20) Ainsi, ils se proposent de le tuer et de maquiller leur meurtre par un mensonge. Ce qu’ils s’étaient proposé ne s’est pas réalisé car Ruben est intervenu, et Joseph a été jeté dans une citerne, mais pour le Seigneur Jésus, les hommes l’ont bien mis à mort.
            Ensuite, Joseph fut tiré de la citerne et vendu comme esclave pour vingt pièces d’argent. Le Seigneur Jésus, Lui, a été vendu pour trente pièces d’argent, « ce prix magnifique », dit le prophète (Zach. 11 : 13). Judas a vendu son Maître – et sa propre âme, en un instant. Plus d’un homme, dans ce monde, ne pense qu’à l’argent ! Mais qu’en sera-t-il quand l’argent n’aura plus cours et que la mort les aura saisis ?

 

Joseph en prison

            Joseph fut vendu aux Ismaélites qui l’emmenèrent en Egypte. Ses frères plongèrent sa tunique bigarrée dans le sang d’un bouc, et trompèrent leur père en lui disant : « Nous avons trouvé ceci ; reconnais si c’est la tunique de ton fils, ou non » (v. 32). Quels méchants hommes, dira-t-on, mais qui n’a jamais trompé son père ? Le jour vient où chacun aura du temps pour s’en souvenir et reconnaître ses péchés. Il ne sert à rien d’essayer de les oublier, Dieu sait tout et a une grande mémoire. Ils ont laissé passer presque quarante ans, avant que tout soit révélé ! Sachons bien que tout doit être révélé, c’est Dieu qui le dit : « Sachez que votre péché vous trouvera » (Nom. 32 : 23).
            Nous passons sous silence les deux chapitres suivants où l’on trouve dans l’un, le laxisme de Juda, et dans l’autre, un jeune homme craignant Dieu, Joseph, dont la conduite exemplaire le préserve de pécher.
            Ensuite, nous avons l’épisode de la prison où Joseph a été envoyé par son maître. Là, tout prospérait dans la main de Joseph. Puis vient l’affaire du panetier et de l’échanson qui amène finalement Joseph sur le trône. L’échanson et le panetier ont des songes que seul Joseph peut interpréter, car Dieu était avec lui ! Il dit à l’échanson : « Encore trois jours, et le Pharaon élèvera ta tête, et te rétablira dans ton poste, et tu mettras la coupe du Pharaon dans sa main, selon l’ancienne coutume quand tu étais son échanson. Mais souviens-toi de moi, quand tu seras dans la prospérité, et use, je te prie, de bonté envers moi, et fais mention de moi au Pharaon, et fais-moi sortir de cette maison » (Gen. 40 : 13-14). Ce qu’il dit : « quand tu seras dans la prospérité, souviens-toi de moi », ressemble à la parole très touchante du Seigneur, juste avant d’entrer dans la mort, quand il dit aux disciples : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22 : 19). Christ a été rejeté par le monde et Il désire que les siens se souviennent de Lui.

 

Joseph libéré de prison

            Cet échanson devait beaucoup à Joseph. Or, il est dit : « Mais le chef des échansons ne se souvint pas de Joseph, et l’oublia » sur le moment (40 : 23). Au chapitre suivant, néanmoins, Joseph est introduit devant le Pharaon qui avait eu deux songes. Dans le premier, il avait vu sept vaches grasses suivies de sept vaches maigres qui mangèrent les grasses ; dans le second, sept gros épis suivis de sept épis secs qui dévorèrent les gros épis. Le Pharaon ne comprenait pas ce que cela signifiait. C’est alors que l’échanson s’est souvenu de Joseph qu’on fit sortir de la prison. Il était entré « en figure » dans la mort. Mais si Joseph n’y est pas entré réellement, Jésus, Lui, y est entré. L’Ecriture dit qu’Il est descendu dans la mort afin que par sa mort et sa résurrection, Il puisse nous offrir le salut. L’interprétation du songe du Pharaon était simple. Sept années d’abondance seraient suivies de sept années de famine et cette famine serait si grande que tout ce qui avait été produit dans les sept bonnes années serait consommé durant les sept années de famine.
            Joseph donna alors un bon conseil au Pharaon : « Et maintenant, que le Pharaon se cherche un homme intelligent et sage, et qu’il l’établisse sur le pays d’Egypte. Que le Pharaon fasse cela, et qu’il prépose des commissaires sur le pays, et qu’il lève le cinquième du pays d’Egypte pendant les sept années d’abondance ; et qu’ils rassemblent tous les vivres de ces bonnes années qui viennent, et qu’ils amassent le blé sous la main du Pharaon pour nourriture dans les villes, et qu’ils le gardent. Et les vivres seront une réserve pour le pays, pour les sept années de famine qui seront dans le pays d’Egypte, et le pays ne sera pas détruit par la famine » (v. 33-36). La question était qu’il fallait pourvoir à l’avenir. C’est la grande question : penser à demain, en assurant aujourd’hui son avenir éternel. Quand le Pharaon entendit ce sage conseil, il dit à Joseph : « Puisque Dieu t’a fait connaître tout cela, personne n’est intelligent et sage comme toi. Toi, tu seras sur ma maison, et tout mon peuple se dirigera d’après ton commandement ; seulement quant au trône, je serai plus grand que toi » (v 39-40).

 

Joseph gouverneur d’Egypte

            Ainsi, Joseph est délivré de la prison, et le Pharaon l’exalte. Quelle belle image du Seigneur Jésus qui est maintenant exalté à la droite de Dieu ! L’Homme qui s’est abaissé Lui-même et qui est descendu dans la mort pour la gloire de Dieu et le salut des hommes – le seul moyen pour eux d’échapper était par la mort et la résurrection du Seigneur –, Dieu l’a fait asseoir à sa droite. « L’Eternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds » (Ps. 110 : 1). Nous lisons aussi : « Trouvé quant à son aspect comme un homme, Il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se plie tout genou des êtres célestes (les anges), et terrestres (les hommes), et infernaux (les damnés) » (Phil. 2 : 8-10) Tous, sans exception, devront plier les genoux devant Lui.
            Le Pharaon dit à Joseph : « Seulement quant au trône, je serai plus grand que toi » (v. 40). Le Seigneur, Lui, est Dieu en lui-même. Au chapitre 2 de l’épitre aux Philippiens il est beau de voir que ce qui est dû à Dieu sera rendu à un Homme, l’Homme Christ Jésus. Dans l’Ancien Testament, il est dit : « J’ai juré par moi-même, la parole est sortie de ma bouche en justice, et ne reviendra pas, que devant moi tout genou se ploiera, par moi toute langue jurera. » (Es. 45 : 23) C’est Dieu qui parle ainsi, Il a le droit divin d’exiger cette soumission et Il l’obtiendra ! Elle sera rendue à un Homme, à l’Homme de douleurs, l’humble Nazaréen. Ce qu’Il peut exiger comme Dieu, Il en est digne comme Homme. Dieu fera en sorte que toute intelligence créée dans l’univers se courbe devant Lui, et le reconnaisse comme Seigneur.
            Le Pharaon dit ensuite à Joseph : « Vois, je t’ai établi sur tout le pays d’Egypte » (v. 41). Quel changement ! Joseph passe de la prison au palais, aux côtés du roi, et gouverne tout le pays. Juste avant de quitter cette terre, le Seigneur Jésus a dit : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre » (Mat. 28 : 18). Ainsi, toute autorité ayant été donnée à notre Maître et Sauveur, nous pouvons nous glorifier d’être dans sa compagnie, à son service, et de Lui appartenir.
            « Et le Pharaon ôta son anneau de sa main, et le mit à la main de Joseph, et il le revêtit de vêtements de byssus, et mit un collier d’or à son cou ; et il le fit monter sur le second char qui était à lui ; et on criait devant lui : Abrec ! Et il l’établit sur tout le pays d’Egypte » (v. 42-43). Il se peut qu’en entendant ce cri : « Qu’on s’agenouille », des passants ou quelques fiers princes égyptiens se soient dit : Quoi ? s’agenouiller devant cet esclave qui était en prison ? Je ne le ferai jamais ! Cher lecteur, si vous dites : Je ne m’agenouillerai jamais devant Christ !, il se peut qu’un jour de famine « morale » vous amène à plier les genoux devant Lui.

 

La famine

            Joseph a maintenant trente ans ; treize années se sont écoulées depuis qu’il a été vendu par ses frères. Alors commencent les sept années d’abondance, suivies des sept années de disette. « Et tout le pays d’Egypte eut faim, et le peuple cria au Pharaon pour du pain » (v. 55a). Malgré la famine, les frères de Joseph vont tenir bon encore durant deux ans. C’est une famine qui a ramené le fils prodigue vers son père, en Luc 15. C’est une « famine » dans notre cœur qui nous amène à Christ, car le monde ne peut satisfaire le cœur, il le laisse vide.
            Notons la réponse du Pharaon au peuple qui pleurait pour avoir du pain : « et le Pharaon dit à tous les Egyptiens : Allez à Joseph ; faites ce qu’il vous dira » (v. 55b). L’injonction divine est la même : Allez à Jésus. Certains qui ont faim et qui recherchent le salut, disent : J’irai directement à Dieu. Nombreux sont ceux qui ne veulent pas de Jésus. Mais attention, le salut ne s’obtient que par Lui, il n’y a pas d’autre chemin que Jésus ! Que ceux qui comptent faire valoir leurs œuvres, sachent que ni celles-ci, ni rien d’autre ne peut les sauver. Il faut aller à Jésus ou mourir dans ses péchés ! Il n’y avait du blé que là où se trouvait Joseph ; on était sauvé par le moyen de Joseph et par nul autre moyen. Tous devaient aller à lui ou mourir de faim ! C’était vrai non seulement pour les frères de Joseph, mais aussi pour le monde entier. Joseph avait ouvert des lieux de dépôt. En venant à Christ qui est à la droite de Dieu, on trouve le « lieu de dépôt » ouvert, où se trouve tout ce dont on a besoin. Jésus est un Sauveur au cœur compatissant qui sauve ceux qui viennent simplement à Lui, sans compter sur leurs œuvres.
            Venons-en maintenant aux frères de Joseph et voyons par quels exercices de conscience ils vont devoir passer avant que leurs besoins puissent être entièrement satisfaits.

 

Première rencontre de Joseph avec ses frères : réveil de la conscience

            Le chapitre 42 nous montre les frères de Joseph une seconde fois. Alors que la famine avait gagné l’endroit où ils vivaient, Jacob, apprenant qu’il y avait du blé en Egypte, conseilla à ses fils d’y aller pour s’en procurer (en fait, ils ne l’achèteront pas, car l’argent sera remis dans leurs sacs). Il est dit : « Et Joseph était gouverneur du pays ; il vendait le blé à tout le peuple du pays. Et les frères de Joseph vinrent, et se prosternèrent devant lui la face contre terre » (42 : 6). Eux, qui s’étaient opposés à lui durant tant d’années, se prosternent maintenant devant lui ! A partir du moment où une âme se prosterne devant Christ, elle peut être vraiment bénie. Mais il s’agit de reconnaître Christ comme Seigneur, de cœur et non pas seulement extérieurement. Notons ce que fit Joseph : il « vit ses frères, et les reconnut ; et il fit l’étranger vis-à-vis d’eux, et leur parla durement » (v. 7). Joseph a reconnu ses frères. Dieu connaît l’histoire de chacun ; ses voies envers l’homme sont toujours en vue de le bénir, mais la bénédiction ne s’obtient qu’en se trouvant dans ses voies.
            Les frères de Joseph n’ont pas eu de blé immédiatement ; il leur a d’abord parlé durement. Il les connaissait ! Le Pharaon avait appelé Joseph : « Tsaphnath-Pahnéakh » ce qui signifie « révélateur des secrets » en copte, et « sauveur du monde » en égyptien. Notre Seigneur Jésus Christ est le vrai Tsaphnath-Pahnéakh. Il est le révélateur des secrets et le Sauveur du monde ! Au chapitre 4 de Jean, on voit une pauvre femme qui vivait ouvertement dans le péché. Près d’un puits, elle rencontre le Seigneur qui lui dit : « Va, appelle ton mari et viens ici. La femme lui répondit : Je n’ai pas de mari. Jésus lui dit : Tu as bien dit : Je n’ai pas de mari ; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai ». Elle dit alors : « Seigneur, je vois que tu es un prophète » (v. 16-19) – Il était le révélateur des secrets. Mais elle ne s’enfuit pas, elle dit : « Je sais que le Messie, qui est appelé le Christ, vient ; quand Il sera venu, lui, Il nous fera tout connaître. Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle » (v. 25-26). Il se révèle Lui-même ! Le Sauveur se révèlera toujours à un pécheur convaincu de péché. Alors, elle va dire à ses voisins : « Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il pas le Christ ? » (v. 29). Alors les Samaritains vinrent vers Jésus ; ils dirent ensuite à la femme : « Nous-mêmes nous l’avons entendu, et nous savons que Celui-ci est véritablement le Sauveur du monde » (v. 42).
            Joseph connaissait les secrets de leurs cœurs. Il les connaissait, mais eux ne Le connaissaient pas. Il est dit : « Joseph se souvint des songes qu’il avait songés à leur sujet, et il leur dit : Vous êtes des espions ; c’est pour voir les lieux ouverts du pays que vous êtes venus » (Gen. 42 : 9). Ils répondent : « Non, mon seigneur ; mais tes serviteurs sont venus pour acheter des vivres. Nous sommes tous fils d’un seul homme ; nous sommes d’honnêtes gens ; tes serviteurs ne sont pas des espions. » (v. 10-11) On dira : ce n’était pas un mensonge. Certes, nous pouvons montrer le visage que nous voulons à notre prochain, mais non pas à Dieu ! Il nous connaît. « D’honnêtes gens », vraiment ! C’était leur appréciation sur eux-mêmes. Mais qu’en était-il de leur haine et de leur hypocrisie ? Non, ils n’étaient pas d’honnêtes gens, et ils avaient besoin de l’apprendre !
            Ensuite ils disent : « Tes serviteurs étaient douze frères ; nous sommes fils d’un seul homme, au pays de Canaan ; et voici, le plus jeune est aujourd’hui avec notre père, et l’un n’est plus » (v. 13). La tentative de meurtre de leur frère est passée sous silence. « Et l’un n’est plus » ; c’est ainsi qu’ils parlent de façon évasive de la manière dont ils se sont débarrassés de leur frère, alors qu’ils se tenaient dans sa présence sans le savoir ! « Il les fit mettre ensemble sous garde pendant trois jours » (v. 17). Ces trois jours en prison leur ont donné le temps de penser et d’arriver à cette juste conclusion : « Certainement nous sommes coupables à l’égard de notre frère ; car nous avons vu la détresse de son âme quand il nous demandait grâce, et nous ne l’avons pas écouté ; c’est pourquoi cette détresse est venue sur nous » (v. 21). Alors, le troisième jour, Joseph leur dit : Rentrez chez vous, et ramenez-moi votre plus jeune frère.
            En rentrant, pour aller chercher leur jeune frère, l’un d’eux ouvre son sac et trouve son argent à l’ouverture du sac. Il est dit : « Le cœur leur manqua, et ils furent saisis de peur » (v. 28b). Une mauvaise conscience est un horrible compagnon qui nous condamne ! Mais il faut tenir compte d’une mauvaise conscience. Ils disent : « Qu’est-ce que Dieu nous a fait ? » (v. 28c). Oui, Dieu sait tout à notre sujet. Ils étaient en train de « se réveiller » ; ils commençaient à penser à leurs péchés ; Dieu mettait son doigt sur leurs consciences. De retour chez leur père, ils dirent : « L’homme, le seigneur du pays, nous a parlé durement, et nous a traités comme des espions » (v. 30). Si nous savions comprendre les voies de Dieu, nous verrions que ce sont des voies d’amour ! Certains pensent que Dieu est dur. Non, Il nous aime de tout son cœur. Il l’a prouvé en donnant son Fils pour des pécheurs comme nous !

 

Deuxième rencontre : travail de la conscience

            Mais leurs sacs de blé sont bientôt vides, et la famine toujours aussi intense ! Alors leur père dit : « Retournez, achetez-nous un peu de vivres. Et Juda lui parla, disant : Cet homme nous a expressément protesté, disant : Vous ne verrez pas ma face, à moins que votre frère – il s’agissait de Benjamin – ne soit avec vous. Si tu envoies notre frère avec nous, nous descendrons, et nous t’achèterons des vivres ; mais si tu ne l’envoies pas, nous ne descendrons pas… Et Israël dit : Pourquoi m’avez-vous fait le tort de déclarer à l’homme que vous aviez encore un frère ? Et ils dirent : L’homme s’est soigneusement enquis de nous et de notre parenté, disant : Votre père vit-il encore ? Avez-vous encore un frère ? Et nous l’avons informé selon la teneur de ces paroles » (Gen. 43 : 2-7). Dieu nous fera tout mettre en lumière, tôt ou tard. Ceux qui remettent à plus tard, risquent de devoir le faire devant le Seigneur Jésus comme Juge : la condamnation sera alors la seule issue possible.
            Les frères de Joseph remettent à plus tard de retourner en Egypte ; mais la faim est un tyran cruel, et qu’ils le veuillent ou non, ils sentent qu’ils doivent descendre. « Et Israël, leur père, leur dit : Eh bien, s’il en est ainsi, faites ceci : Prenez dans vos vases des meilleurs produits du pays, et portez à l’homme un présent : un peu de baume et un peu de miel, des épices et de la myrrhe, des pistaches et des amandes » (v. 11). Oh ! combien de gens pensent devoir apporter à Dieu un présent. Il est insensé de vouloir sortir de difficultés en pensant se rendre Dieu propice par ce que nous lui apportons. On ne peut Lui apporter de présent ; tous ses droits ont été satisfaits par la mort de son Fils, et son cœur peut désormais nous révéler librement sa pleine bénédiction.
            Ils descendent donc. « Et Joseph vit Benjamin avec eux ; et il dit à celui qui était préposé sur sa maison : Mène ces hommes dans la maison, et tue, et apprête ; car ces hommes mangeront avec moi à midi » (v. 16). Voilà ce que Dieu désire : nous amener à sa maison. Puis il est dit : « Et les hommes eurent peur » (v. 18). Il est heureux de voir la crainte s’emparer de la conscience d’un pécheur qui ne se sent pas juste devant Dieu. Ils avaient peur car l’argent leur avait été rendu. Alors, l’homme préposé sur la maison de Joseph leur dit : « Paix vous soit, ne craignez pas » (v. 23). De même, quelqu’un apportera tôt ou tard l’évangile à celui qui a un réel exercice d’âme.
            Alors Joseph entre ; ils se prosternent une fois de plus puis ils mangent. Mais voyez quels étaient leurs cœurs (et ce que sont les nôtres !). « Et ils burent, et firent bonne chère avec lui » (v. 34). On pourrait penser qu’il les avait mis à l’aise. Ah, leur péché n’avait pas encore été révélé et ils ne savaient pas encore à qui ils avaient affaire ! Ainsi, beaucoup font bonne chère alors qu’ils sont encore morts dans leurs péchés, perdus pour l’éternité ! Telle est l’insouciance du cœur humain.

 

Troisième rencontre : approfondissement du travail de conscience

            Au chapitre 44 nous avons une nouvelle étape. « Et Juda entra avec ses frères dans la maison de Joseph, qui y était encore, et ils se prosternèrent devant lui » (v. 14). Ils étaient repartis chez eux, mais sur le chemin du retour, ayant trouvé la coupe de Joseph dans l’un de leurs sacs, ils ont dû revenir. Joseph était encore là, les attendant ; et Juda a le sentiment qu’ils étaient découverts. « Joseph leur dit : Quelle action avez-vous faite ? » (v. 15). Alors Juda dit : « Comment nous justifierons-nous ? ». Pour être justifié, il faut confesser ses péchés. C’est à ce stade que les frères de Joseph ont été amenés quand ils dirent : « Dieu a trouvé l’iniquité de tes serviteurs. Voici, nous sommes serviteurs de mon seigneur, tant nous que celui dans la main duquel la coupe a été trouvée » (v. 16). Quelle était leur iniquité quant à la coupe ? Aucune ; mais elle servait à réveiller leur conscience. Elle mettait au jour les vingt pièces d’argent et leur méchanceté montrée dans le passé. Leur état était misérable, comme le montre ce que Juda dit à Joseph : « Que ta colère ne s’enflamme pas contre ton serviteur ; car tu es comme le Pharaon » (v. 18). Mais la vérité doit être révélée. C’est une grande chose que la conscience soit divinement atteinte.
            Au chapitre 45, nous les trouvons une fois de plus dans la maison de Joseph, en sa compagnie. Il a sans aucun doute senti que le travail s’était fait dans leur conscience. Ils avaient un profond sentiment de leur grande culpabilité, selon ce qu’il est dit au chapitre 3 de l’épître aux Romains : « que toute bouche soit fermée et que tout le monde soit coupable devant Dieu » (v. 19). Nous ne devons pas chercher à nous justifier nous-mêmes. Lorsque notre bouche est fermée par un sentiment de culpabilité, c’est alors que Dieu nous parle en grâce et nous justifie par la rédemption qui est dans le Christ Jésus.

 

Joseph se fait connaître à ses frères

            Au début du chapitre 45, Joseph dit : « Faites sortir tout le monde d’auprès de moi. Et personne ne se tint près de Joseph quand il se fit connaître à ses frères. Et il laissa éclater sa voix en pleurs, et les Egyptiens l’entendirent, et la maison du Pharaon l’entendit. Et Joseph dit à ses frères : Je suis Joseph » (v. 1-3). Quelle révélation ! « Mon père vit-il encore ? Et ses frères ne pouvaient lui répondre, car ils étaient troublés devant lui. Et Joseph dit à ses frères : Approchez-vous de moi » (v. 3b-4). Cela ne présente-t-il pas le cœur de Christ ? A la question : « Qui es-tu, Seigneur ? » posée par Saul de Tarse qui s’était opposé farouchement à Lui, le Seigneur lui dit : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9 : 5). Ici, ces hommes ont entendu : « Je suis Joseph ». Cher lecteur, approchez-vous de Jésus sans crainte, et dites-lui : Seigneur, tel que je suis, je viens.
            « Et ils s’approchèrent. Et il dit : Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour l’Egypte. Et maintenant, ne soyez pas attristés, et ne voyez pas d’un œil chagrin que vous m’ayez vendu ici, car c’est pour la conservation de la vie que Dieu m’a envoyé devant vous » (v. 4-5). La même chose se trouve au chapitre 2 des Actes des apôtres, quand l’apôtre Pierre dit au peuple coupable que leur action en faisant périr Christ a vraiment été l’accomplissement des conseils de Dieu. La culpabilité de l’homme n’en était certes pas moindre. « C’est pour la conservation de la vie que Dieu m’a envoyé devant vous ». C’est comme si Jésus nous disait : Je sais que vous avez péché contre moi et que vous ne m’avez pas aimé, mais réalisez que Dieu m’a envoyé pour sauver vos vies par une grande délivrance. Cher Sauveur ! Il est venu, il s’est donné lui-même pour nos péchés, et maintenant Il invite chacun à se confier en Lui. N’est-il pas digne de notre confiance ? Ainsi, les frères de Joseph lui firent confiance, mais dans une mesure seulement, comme la suite du récit le montre.

 

Mort de Jacob : achèvement du travail de conscience

            En arrivant au chapitre 50, dix-sept ans se sont écoulés - Jacob, qui avait 130 ans quand il est descendu en Egypte, est mort à 147 ans. Les frères de Joseph habitent alors en Goshen. Bien que Joseph leur ait prodigué son amour, ils ne connaissaient pas encore son cœur ! De même, de nos jours, certains croient l’évangile mais sans avoir tout réglé avec Dieu ! Ils ne connaissent donc pas son cœur. Il en était ainsi des frères de Joseph ; il n’y avait pas eu de réelle confession de leur part. Il n’est donc pas étonnant de ne pas les voir parfaitement à l’aise. Ils pensaient que tout allait bien, tant que leur père vivait, mais maintenant qu’il était mort, les choses devaient être réglées.
            Joseph organise les funérailles de son père. L’Ecriture nous en donne le récit simple et frappant. Jacob est pleuré pendant quarante jours.
            Cette chambre mortuaire est restée là pas seulement un jour, mais « quarante jours » ! Ces dix hommes devaient se dire : notre père est parti, et que va-t-il se passer maintenant ? En regardant le corps de leur père, leur conscience à nouveau réveillée était travaillée. Etre face à la mort pendant quarante jours, peut amener quelqu’un à chercher à être en règle avec Dieu en vue de sa propre mort. De toute évidence, la mort a beaucoup parlé à ces hommes car, les funérailles terminées, il est dit : « Et les frères de Joseph virent que leur père était mort, et ils dirent : Peut-être Joseph nous haïra-t-il, et ne manquera-t-il pas de nous rendre tout le mal que nous lui avons fait » (v. 15). Il peut arriver qu’une âme dont la conscience n’est pas libérée parle ainsi du Seigneur. Cher lecteur, si c’est votre cas, sachez que Christ ne vous hait pas, il vous aime d’un amour incomparable.
            Les frères de Joseph lui envoient un messager. Il aurait été beaucoup plus heureux qu’ils y aillent eux-mêmes. « Et ils mandèrent à Joseph, disant : Ton père a commandé avant sa mort, disant : Vous direz ainsi à Joseph : Pardonne, je te prie, la transgression de tes frères, et leur péché » (v. 16-17). Il est peu probable que le vieillard ait dit cela, mais ils savaient que le moment était venu d’être droits avec Joseph, en reconnaissant honnêtement le passé. Il en est ainsi pour nous, envers Dieu. Si nous ne confessons pas entièrement nos péchés, nous n’aurons jamais la paix. Ecoutons ce qu’en dit David : « Quand je me suis tu, mes os ont dépéri, quand je rugissais tout le jour ; car jour et nuit ta main s’appesantissait sur moi ; ma vigueur s’est changée en une sécheresse d’été » (Ps. 32 : 3-4). Il était dans cette détresse quand il cachait son péché, mais quel contraste lorsqu’il réalise que « si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9). De toute évidence, il avait entièrement confessé son péché par rapport à Bath-Shéba, comme on le voit au Psaume 51. Notons-en le résultat : « Je t’ai fait connaître mon péché, et je n’ai pas couvert mon iniquité ; j’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Eternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché » (Ps. 32 : 5). C’est aussi ce que disent les frères de Joseph : « Pardonne, je te prie, la transgression de tes frères, et leur péché ; car ils t’ont fait du mal. Et maintenant, pardonne, nous te prions, la transgression des serviteurs du Dieu de ton père. Et Joseph pleura quand ils lui parlèrent » (Gen. 50 : 17). Leur méfiance le peinait. Ne peinons pas le cœur de Christ, en nous méfiant de son amour ! Il aime nous voir nous confier pleinement en Lui.
            « Et ses frères aussi allèrent, et tombèrent sur leurs faces devant lui » (v. 18a), quand ils trouvèrent ce qui était dans son cœur – tendresse et amour ! A ses pieds, leur confession est plus véritable et plus réelle. Et ils dirent : « Nous voici, nous sommes tes serviteurs » (v. 18b). Et Joseph leur dit : « Ne craignez point ; car suis-je à la place de Dieu ? Vous, vous aviez pensé du mal contre moi : Dieu l’a pensé en bien, pour faire comme il en est aujourd’hui, afin de conserver la vie à un grand peuple » (v. 19-20). Il ne minimise pas leur culpabilité, mais la pardonne en grâce. Cette histoire instructive se termine par des paroles qui ont sûrement rendu leurs cœurs profondément heureux : « Et maintenant, ne craignez point ; moi je vous entretiendrai, vous et vos petits enfants. Et il les consola, et parla à leur cœur » (v. 21). Il prend soin d’eux ; c’est le ministère de l’amour.

 

Extrait et adapté de la traduction de l'ouvrage : "Les quarante jours de l'Ecriture" (W.T.P. Wolston)

 

A suivre