Dieu se préoccupe-t-Il de ce qui concerne l’homme ?
Le cas d’Abel
Jacob
Les Israélites en Egypte
David et ses hommes
Les trois jeunes Hébreux
L’apôtre Paul
Voilà l’homme agréé de Dieu, Abel, mis à mort par la haine et la jalousie de Caïn, l’homme qui n’avait pas été agréé. Cela pouvait paraître un prix exorbitant à payer pour cette faveur de Dieu, bien que nous sachions qu’elle résultait de la valeur du sacrifice offert par Abel – ce qui nous parle de la faveur divine dans laquelle nous sommes à cause de l’excellence du sacrifice de Christ.
Abel a été mis à mort, et cela n’a fait que hâter son entrée dans le bonheur éternel de la présence de Dieu. Mais son utilité sur la terre s’est-elle terminée pour cela ? Non, il a prêché plus longtemps qu’aucun autre prédicateur, et il prêche encore. Il a été le premier homme à mourir, mais « étant mort, il parle encore » (Héb. 11 : 4). Ses lèvres sont plus éloquentes dans la mort qu’elles n’auraient pu l’être dans la vie.
Demandez à Abel : Dieu se préoccupe-t-il de ce qui nous concerne ? Que répondra-t-il ? Il n’y a qu’une réponse possible, et elle est éloquente.
Le grand seigneur de l’Egypte, que l’on pouvait considérer comme un homme dur, avait donné aux fils de Jacob l’ordre de ne pas revenir en Egypte pour acheter du blé, à moins que Benjamin ne soit avec eux. Le patriarche, encore dans le deuil de Rachel, sa femme bien-aimée, et de Joseph, son fils premier-né, était attaché par une intense affection à Benjamin, le second fils de Rachel. C’était son seul lien avec ce passé chéri. Contraint par l’exigence sévère de celui qui domine sur l’Egypte, il donne libre cours à son amertume : « Vous m’avez privé d’enfants : Joseph n’est plus, et Siméon n’est plus, et vous voulez prendre Benjamin ! Toutes ces choses sont contre moi » (Gen. 42 : 36). Etaient-elles vraiment contre lui ? Il ne pouvait pas voir assez loin pour le savoir. Il pensait bien peu que l’ombre du deuil redoutable qui pesait sur son esprit n’était en réalité que la disparition des nuages.
Jacob n’allait pas perdre Benjamin, mais allait retrouver Joseph. Et alors qu’il regagnerait Joseph, toute trace de manque deviendrait une chose du passé. Il allait vivre dans le pays où Joseph pourvoirait à ses besoins. Il serait l’objet de sa bonté, même si tout le reste de la terre était dans la bonté, même si tout le reste de la terre était dans la famine.
Demandez à Jacob : Dieu se préoccupe-t-il des siens ? Nous avons sa réponse dans ce qu’il dit à Joseph : « Je n’avais pas pensé voir ton visage ; et voici, Dieu m’a fait aussi voir ta descendance » (48 : 11).
Sous le fouet de maîtres cruels, les fils d’Israël soupirent en Egypte sous un esclavage terrible. Celui qui devrait être leur sauveur ne fait rien d’autre, pendant 40 longues années, que de garder les troupeaux de son beau-père derrière le désert. Et lorsqu’il fait ses premiers efforts pour apporter quelque soulagement à ses concitoyens opprimés, le résultat n’est qu’un service encore plus pénible : la quantité de briques à livrer ne sera pas diminuée, et on ne leur donnera plus la paille nécessaire (Ex. 5 : 6-9).
Les Israélites murmurent alors contre Moïse. Pourquoi ? Parce qu’ils ne voyaient pas assez loin. S’ils avaient pu voir ce qui se trouvait devant eux, combien différemment ils auraient considéré les choses !
A la question : Dieu se préoccupe-t-il de cela ? le cantique sur les bords de la mer Rouge donne une réponse triomphante (chap. 15).
Celui que l’Eternel a oint pour être roi sur Israël est chassé comme une perdrix sur les montagnes. Voilà un roi sans trône et une troupe hétéroclite qui le suit, s’abritant dans les forêts ou les cavernes – des gens dans la détresse, dans les dettes, qui ont l’amertume dans l’âme, et qui ont tous mis leur vie entre leurs mains (1 Sam. 22). Expérience très dure ! La patience et l’endurance sont longuement mises à l’épreuve. Et pourtant, cette période – plus que celle du trône – enseigne à David des leçons d’une grande valeur.
Ces années de tribulation sont celles durant lesquelles de nombreux psaumes sont écrits – des psaumes qui encouragent les croyants depuis trois mille ans. Quand Doëg, l’Edomite, rapporte à Saül que David est venu dans la maison d’Akihimélec, le sacrificateur, écoutez la réponse du cœur de David à la question : Dieu s’en préoccupe-t-il ? – « Pourquoi te glorifies-tu du mal, homme fort ? La bonté de Dieu subsiste de jour en jour » (Ps. 52 : 1).
Quand les Ziphiens viennent et disent à Saül : « David ne se tient-il pas caché auprès de nous ? », la réponse du fugitif est : « Voici, Dieu est mon secours ; le Seigneur est entre ceux qui soutiennent mon âme » (Ps. 54 : 4).
Et quand il fuit devant Saül dans la caverne, il peut chanter : « Mon cœur est affermi, ô Dieu ! mon cœur est affermi ; je chanterai et je psalmodierai » (Ps. 57 : 7).
Oui, Dieu se préoccupe des siens, malgré les apparences du contraire.
Le chapitre 3 de Daniel place sous nos yeux une scène d’une splendeur imposante. Les satrapes, les préfets, les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les conseillers, les légistes et tous les magistrats s’en vont d’un commun accord dans une direction. Et trois jeunes hommes s’en vont en sens inverse, contre ce courant général.
Combien facilement ces trois jeunes Hébreux auraient pu s’inquiéter et se poser la question : Dieu se préoccupe-t-il de nous ? Ne vaudrait-il pas mieux se soumettre au décret du roi et s’incliner devant la statue d’or ? Mais Shadrac, Méshac et Abed-Négo n’ont qu’une pensée. S’incliner devant Dieu – oui ! S’incliner devant la statue d’or de Nebucadnetsar – jamais !
Furieux, le roi commande de chauffer la fournaise sept fois plus que de coutume. Les hommes les plus vaillants de son armée lient ces jeunes hommes dans leurs vêtements, leurs tuniques et leurs manteaux, et les jettent dans la fournaise. Que doivent avoir été alors leurs sentiments ! Mais Dieu était suffisant aussi pour un moment comme celui-là. Les immenses flammes avec leur souffle impitoyable détruisent les hommes forts, et consument les liens de ces jeunes gens. Elles les rendent libres pour marcher là où jamais un mortel n’avait marché auparavant, sur un pavement de feu ardent. L’odeur du feu ne passe même pas sur eux, aucun cheveux de leur tête n’est brûlé, et ils se trouvent là dans la meilleure des compagnies, celle de quelqu’un semblable à un fils de Dieu. L’intérieur de la fournaise valait beaucoup mieux que l’extérieur. Ils ne sont pas victimes mais victorieux, délivrés par leur Dieu. Et finalement, la parole du roi est changée et ses décrets transformés, pour exiger le respect universel dû au seul Dieu qui pouvait agir ainsi.
Tel était le résultat inattendu de leur fidélité et de leur persévérance. Dieu avait pris soin d’eux. Et que ne fera-t-il pas pour nous si nous lui demeurons fidèles ?
A la fin d’une vie de fidélité, après des années où il avait évangélisé les foules et fortifié les assemblées, l’apôtre Paul devait dire : « Tous ceux qui sont en Asie se sont détournés de moi » (2 Tim. 1 : 15). « J’endure des souffrances jusqu’à être lié de chaînes comme un malfaiteur » (2 : 9). « Démas m’a abandonné… Luc seul est avec moi » (4 : 10-11). L’apôtre, qui avait été sur le front de la bataille, était maintenant abandonné, seul, prisonnier à Rome, ayant le martyre devant lui. Mais ses yeux sont fixés plus haut : « Désormais, m’est réservée la couronne de justice que le Seigneur, le juste juge, me donnera dans ce jour-là » (4 : 8). Et si, lors de sa comparution devant l’empereur, personne n’avait été avec lui, il avait joui d’une présence combien plus précieuse que toutes celles dont il avait été privé : « Le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié, afin que par moi la prédication soit pleinement accomplie et que toutes les nations l’entendent ; et j’ai été délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise et me conservera pour son royaume céleste. A lui la gloire, aux siècles des siècles ! » (v. 17-18).
Tout cela ne devrait-il pas nous encourager ? Sommes-nous isolés, laissés seuls, abandonnés ? Alors reposons-nous sur le Seigneur lui-même. Avec tristesse, nous pouvons voir une multitude s’en aller ailleurs, mais comme Paul prisonnier, nous pouvons courir droit au but (Phil. 3 : 14). Quelles que soient les circonstances, Dieu est suffisant. Avoir son approbation et sa compagnie, c’est là l’essentiel.
Les Ecritures abondent en récits qui montrent comment Dieu s’occupe des siens. Bien trop souvent, nous avons une courte vue et nous fixons les yeux sur les événements proches – qui arriveront peut-être. Malgré la richesse d’exemples que Dieu nous a donnés pour nous encourager, nous sommes souvent peu enclins à introduire Dieu dans notre appréciation des choses. Et quand nous Le laissons de côté, nous perdons à la fois notre tranquillité d’esprit et la fermeté de notre marche.
« Que dirons-nous devant tout cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31). « Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (v. 37).
Ne soulevons jamais la question : Dieu se préoccupe-t-Il de cela ? Appuyons-nous sur Lui et reposons-nous tranquillement dans la jouissance de son amour.
D'après A.J. Pollock - « Messager évangélique » 2012