CINQ PORTES
1 - La porte de l'intimité, de la communion : Jean 20 : 19-20
Présence du Seigneur dans l'intimité
Le Seigneur à la porte
La prière dans l'intimité
2 - La porte du témoignage : Ruth 3 : 11
La vertu
Les vieillards et les jeunes gens
La sage répréhension
3 - La porte de l'hospitalité : Job 31 : 32
4 - La porte du service : Apoc. 3 : 8
5 - La porte de l'amour : Apoc. 21 : 12-14, 21
4 - La porte du service : Apoc. 3 : 8
5 - La porte de l'amour : Apoc. 21 : 12-14, 21
Lire: Jean 20 : 19-20 ; Ruth 3 : 11 ; Job 31 : 32 ; Apocalypse 3 : 8 ; 21 : 12-14, 21
Il est souvent parlé de portes dans la Parole. La première mention se trouve en Genèse 4 : 7, quand Dieu dit à Caïn : « le péché (un sacrifice pour le péché) est couché à la porte » ; la dernière se trouve en Apocalypse 21, concernant les portes de la sainte cité, Jérusalem, faites d'une seule perle. Et on ne peut pas manquer de citer ce que le Seigneur Jésus lui-même a dit : « Moi, je suis la porte : si quelqu'un entre par moi il sera sauvé » (Jean 10 : 9). C'est la porte du salut.
Toutes ces portes, dans leur contexte, donnent un enseignement moral, utile pour notre vie chrétienne. Nous désirons faire ressortir quelques applications pratiques pour notre marche individuelle, ainsi que pour notre marche collective, en assemblée.
La porte, dans plusieurs passages des Ecritures, nous parle d'intimité et de communion.
En Jean 20, les disciples sont réunis, les portes du lieu étant fermées. Soudain, Jésus se trouve là, au milieu d'eux, et leur dit : « Paix vous soit ! ». Ils se réjouissent quand ils voient le Seigneur.
De quoi étaient-ils occupés? De qui parlaient ils? Ce premier jour de la semaine avait été pour eux plein de surprise, d'espoir, de crainte. Ils étaient remplis de questions et de préoccupations: plusieurs d'entre eux disaient qu'ils avaient vu le Seigneur Jésus vivant !
- Marie de Magdala leur avait rapporté qu'elle avait vu le Seigneur et qu'il lui avait dit ces choses : « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17).
- Aux femmes qui avaient vu le sépulcre vide et une vision d'anges, le Seigneur était apparu et leur avait dit : « Je vous salue » (Matt. 28 : 8-9 ; Luc 24 : 22-23).
- Pierre aussi l'avait vu de ses propres yeux (Luc 24 : 34).
- Enfin deux disciples, revenant d'Emmaüs, racontaient les choses qui étaient arrivées en chemin, et comment il s'était fait connaître à eux dans la fraction du pain (Luc 24 : 35).
Chacun racontait ce qu'ils avait vu et entendu ; leur sujet de conversation était le Seigneur, ils étaient remplis de Lui. Peu à peu, la conviction s'affirmait en eux : oui, le Seigneur est vivant !
C'est dans cette atmosphère que soudain, les portes étant fermées, le Seigneur lui-même se trouve au milieu d'eux, dans l'intimité des disciples qui parlaient de lui. Nous faisons la même expérience lorsque nous sommes occupés de Lui. C'est en ayant le coeur rempli du Seigneur, que nous réalisons sa présence et cela nous réjouit de le voir par la foi au milieu des deux ou trois réunis en son Nom.
Les « portes fermées », dans ce contexte, parlent d'intimité ; la communion est réalisée dans la séparation du monde, de ses tracas et de ses distractions. Les coeurs sont véritablement occupés et nourris du Seigneur.
Il peut hélas se trouver une période où nous ne réalisons plus cette communion. À cause des préoccupations de la vie, des soucis, peut-être d'un mal non jugé, la présence du Seigneur n'est plus réalisée. Le Seigneur se tient-il loin, si loin de nous qu'il nous est impossible de le retrouver ? Non ! Sa réponse est : « Voici je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi » (Apoc 3 : 20).
Franchissons la barrière de nos soucis et de nos peines pour ouvrir la porte de notre coeur. Le Seigneur entrera et la communion sera à nouveau réalisée. Pensons à la joie du Seigneur de venir chez nous, Lui qui était tout près, et pourtant… dehors. Il frappe et attend que nous lui ouvrions la porte !
La porte de l'intimité est aussi illustrée en Matthieu 6 : 6, en rapport avec la prière dans le secret. Cette prière est réalisée, la porte fermée sur nous. Ainsi protégés des préoccupations de la vie, goûtant la communion de la présence du Seigneur, nous pouvons lui parler seul à seul et épancher notre coeur.
De même en assemblée, lorsque nous sommes réunis autour de Lui, nous pouvons ensemble nous adresser à Lui par la prière dans cette même intimité.
En Orient, la porte de la ville est large et joue un rôle social très important car c'est le lieu où les autorités locales siègent, où les décisions se prennent et où tout ce qui se passe dans la ville est connu. C'est un endroit stratégique.
Cette porte fait penser au témoignage public ; celui-ci, sous l'image de la porte, peut revêtir plusieurs aspects.
Au sujet de Ruth, un témoignage est rendu publiquement : « toute la porte » du peuple sait qu'elle est une femme vertueuse (Ruth 3 : 11).
La vertu est caractérisée par l'énergie morale et la fermeté. C'est la première qualité de la chaîne de sept caractères de la vie chrétienne décrits en 2 Pierre 1 : 5. Que ce ne soit pas l'amour qui commence cette chaîne peut nous surprendre... La première caractéristique chrétienne c'est la vertu - ce courage, cette énergie pour rester fidèle - qui aura pour conséquence et couronnement la mise en pratique et la manifestation de l'amour.
Pareillement, que ce témoignage de la vertu puisse nous être rendu comme il le fut pour Ruth en son temps.
Un autre témoignage peut être rendu à la porte. Le prophète Jérémie constate avec tristesse : « Les vieillards ne sont plus assis dans la porte, les jeunes gens n'y chantent plus » (Lam 5 : 14). Le désir de Dieu est au contraire que les vieillards soient assis dans la porte et que les jeunes gens y chantent.
« Être assis », c'est être dans une position de stabilité, en Christ, en toute assurance et fermeté. Quel témoignage les vieillards sont-ils appelés à rendre ? Leur attitude est décrite par l'apôtre Paul : « sobres, graves, sages, sains dans la foi, dans l'amour, dans la patience » (Tite 2 : 2). Celle des femmes âgées est donnée également dans ce passage : « dans toute leur manière d'être, comme il convient à de saintes femmes, ni médisantes… enseignant de bonnes choses, afin qu'elles instruisent les jeunes femmes à aimer leur maris, à aimer leurs enfants, à être sages, pures, occupées des soins de la maison… afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée » (v. 3-5). Quel beau témoignage est rendu dans l'assemblée quand de tels frères et soeurs âgés sont ainsi assis dans la porte !
Des jeunes gens qui chantent ! C'est propre aux jeunes gens et aux jeunes filles de manifester avec spontanéité et enthousiasme, la joie du premier amour pour le Seigneur. C'est une motivation pour toute une assemblée que de voir le comportement de tels jeunes, pour s'engager et avancer ensemble dans le chemin de la foi. 1 Jean 2 : 14 nous parle du caractère de ces jeunes gens : ils sont « forts », la parole de Dieu « demeure » en eux. C'est la Parole qui est la source de leur force dans leur jeunesse, une force communicative, une joie pour toute l'assemblée. Dynamiques et pleins de ferveur pour servir, de tels jeunes gens sont heureux dans le Seigneur et… ils chantent !
Le Psaume 148 invite les vieillards et les jeunes gens à s'unir dans la louange pour la gloire de Dieu (v. 12-13). C'est un tableau d'équilibre et d'harmonie de l'assemblée, dans laquelle toutes les générations sont actives et se complètent.
Une autre attitude peut encore être présentée dans la porte. En Amos 5 : 10, nous lisons : « Ils haïssent celui qui reprend à la porte ». Au delà du reproche fait ici, c'est bien la pensée de Dieu que dans la porte il y ait des personnes qui savent reprendre. Cette fonction n'est pas facile à remplir et n'est pas à la portée de tous. La répréhension ou l'avertissement est nécessaire lorsque quelque chose (un comportement, par exemple) a choqué, ou s'il y a un engagement dans un chemin qui s'écarte de la vérité.
La manière de reprendre est donnée en 1 Timothée 5 : 1 : « non pas rudement » mais en exhortant « l'homme âgé comme un père, les jeunes gens comme des frères, les femmes âgées comme des mères, les jeunes comme des soeurs, en toute pureté ». C'est un service délicat, et combien utile dans une assemblée, quand il y a respect et soumission les uns aux autres. Qu'il y ait des frères et des soeurs qui sachent reprendre avec ce caractère, c'est une bénédiction et une sécurité pour l'assemblée.
La valeur d'une répréhension faite sagement est soulignée en Proverbes 25 : 2. Ce passage nous exhorte aussi à accepter d'être nous-mêmes repris. Comment recevons-nous la répréhension ? Dans le Ps 141 : 5, nous lisons : « Que le juste me frappe, c'est une faveur; qu'il me reprenne, c'est une huile excellente ; ma tête ne le refusera pas ». Sachons accepter la parole de répréhension devant le Seigneur, et le but sera gagné.
Hébreux 12 : 5-7 donne encore l'attitude à avoir devant la répréhension divine : « Ne perds pas courage quand tu es repris par lui ». Se remettre au Seigneur avec confiance et reconnaître ce qui n'a pas été à sa gloire amènera le fruit paisible de la justice à celui qui est exercé par la discipline dispensée par Dieu.
"L'étranger ne passait pas la nuit dehors, j'ouvrais ma porte sur le chemin...”.
La pensée de Dieu est que l'hospitalité soit appliquée libéralement. Déjà dans l'Ancien Testament, l'Eternel demandait de recevoir l'étranger. Et le Nouveau Testament confirme la volonté du Seigneur que l'exercice de l'hospitalité soit réalisé ; un encouragement est donné : « quelques-uns, à leur insu, ont logé des anges » ! (Héb 13 : 2-3).
Les anges sont des messagers. Que savons-nous quand nous recevons quelqu'un chez nous, si ce n'est pas un messager que le Seigneur a préparé pour nous « à notre insu » ? Sommes-nous à l'écoute pour savoir ce que le Seigneur a peut-être à nous transmettre par une parole ou par le comportement de ce visiteur ? Réciproquement, lorsque nous sommes invités chez quelqu'un, nous pouvons aussi nous poser la question : Suis-je préparé pour transmettre quelque chose de la part du Seigneur, peut-être même « à mon insu » ?
L'hospitalité s'exerce sans doute envers ceux qui ne peuvent pas rendre la pareille et même pour ceux que nous ne connaissons pas (à l'instar d'Abraham et de bien d'autres croyants). En 1 Pierre 4 : 9, sous sommes aussi invités à exercer l'hospitalité entre nous, dans la famille et entre frères et soeurs de l'assemblée : « étant hospitaliers les uns envers les autres, sans murmures ». Cette expression « sans murmures » suggère que l'invitation soit faite non par contrainte, mais spontanément et avec coeur, malgré la charge que cela peut occasionner. N'entretenons pas de pensées négatives, comme par exemple : je l'invite mais lui, il ne m'invite jamais !
Comme il est heureux et quelle bénédiction quand des frères et des soeurs d'une assemblée ont la porte de l'hospitalité ouverte à tous!
« J'ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer ».
Nous sentons bien notre faiblesse, notre impuissance et notre incapacité pour servir le Seigneur. Dans ce verset, le Seigneur vient nous encourager à le servir, avec notre peu de force ! La porte du service est maintenue ouverte par Lui-même, qui pourrait la fermer ?
Du temps de Jérémie, l'Eternel avait dit à Baruc : « Tu chercherais pour toi de grandes choses ? Ne les cherche pas » (Jér. 45 : 5). Est-ce que cela veut dire se croiser les bras et ne plus rien faire ? Non, le service est ouvert à tous, même dans les « petites » choses.
Plusieurs sortes de services peuvent s'ouvrir devant nous. Il y a premièrement le service de l'évangile, comme en 1 Cor. 16 : 8-9 : l'évangile est annoncé à Ephèse dans sa proclamation courageuse et son enseignement complet, ce qui contribuera à amener l'assemblée dans un si bon état spirituel, que l'enseignement le plus élevé en rapport avec l'unité de Christ et de l'Eglise pourra lui être communiquée, par l'épître qui lui est adressée.
Et il y a bien d'autres formes de services : « Quoi que vous fassiez, faites le de coeur, comme pour le Seigneur » (Col. 3 : 23). Cela concerne aussi bien le travail à la maison, avec ses tâches ménagères pas toujours agréables, que le travail professionnel, parfois si prenant… « Vous servez le Seigneur Christ » (Col. 3 : 24).
Ainsi, avec l'assurance que la porte du service reste ouverte, accomplissons-le, conscients de notre faiblesse et de nos limites, avec l'aide du Seigneur, sachant qu'il « n'est pas vain dans le Seigneur » (1 Cor. 15 : 58).
Dans cette merveilleuse description, la sainte cité, Jérusalem, la femme de l'Agneau, est présentée telle qu'elle sera visible dans le ciel pendant la période millénaire. C'est l'Eglise ou l'assemblée, unie à Christ dans la gloire.
Ceux qui constituent la sainte cité sont distincts de ceux qui habitent dans la cité. Il faut en effet distinguer deux classes de personnes parmi les saints célestes :
- les croyants qui constituent l'Eglise, la femme de l'Agneau, présentée ici comme la sainte cité, la Jérusalem céleste (croyants transmués ou ressuscités à la venue du Seigneur)
- les croyants de l'Ancien Testament ainsi que ceux qui sont morts pendant la période apocalyptique, c'est-à-dire entre la venue du Seigneur et son apparition en gloire pour établir le règne millénaire (croyants ressuscités à l'apparition en gloire du Seigneur). Ceux-ci peuvent être considérés comme les habitants de cette sainte cité. « Il leur a préparé une cité » (Héb 11 : 16).
La sainte cité possède 12 portes. Il y a une différence fondamentale d'avec le tabernacle construit par Moïse. Le parvis n'avait qu'une seule porte, langage qui convient à l'homme pécheur sur la terre : il n'y a qu'un seul chemin pour aller à Dieu, passant par une seule porte, Jésus Christ, la porte du salut. Mais dans le ciel, il n'y a plus que des sauvés, introduits dans la gloire de la présence de Dieu, formant la sainte cité, ou allant et venant dans la cité.
Les 12 portes indiquent qu'une bénédiction universelle peut se répandre à partir de la sainte cité vers les quatre points cardinaux, par le moyen des anges, vers les 12 tribus d'Israël jouissant du règne millénaire sur la terre. Cette bénédiction vient de Christ lui-même, l'Agneau qui illumine de sa gloire la sainte cité. Elle est transmise de l'Eglise unie à Christ vers Israël, et d'Israël vers les nations.
Quelle est la caractéristique de ces portes, de quoi nous parlent-elles ?
Elles sont toutes faites d'une seule perle ! Souvenir émouvant de ce marchand qui cherchait de belles perles et qui, ayant trouvé une perle de très grand prix, vendit tout ce qu'il avait et l'acheta ! (Matt. 13 : 45-46). Christ a tout donné pour acquérir son assemblée. Il s'est livré lui-même pour elle… parce qu'il l'aimait ! Les portes de la sainte cité, faites d'une seule perle, sont le témoignage inoubliable, devant le monde entier, devant les anges, visible pour tous ceux qui vont et viennent par ces portes, de l'amour de Christ pour son assemblée. C'est bien la porte de l'amour ! Le prix qu'il a payé est le don de sa vie. Quel amour !
La porte de l'amour nous invite à aimer davantage Celui qui nous a tant aimés, et aussi à aimer davantage cette assemblée qui est si chère à son coeur. N'ayons pas honte de l'assemblée, mais regardons-la, telle que Lui la voit, jusqu'au jour où sa beauté et l'amour dont elle a été l'objet seront dévoilés aux yeux de tous.
E. B - 03/ 12/ 06