MEDITATIONS SUR LE MINISTERE D'ELISEE (11)
Naaman, « un grand homme », mais lépreux
Une petite servante captive dans la maison de Naaman
Le témoignage de la petite servante et la décision de Naaman
L’appel du roi de Syrie au roi d’Israël en faveur de Naaman, et l’intervention d’Elisée
Le message envoyé par Elisée à Naaman
La guérison de Naaman
« VA ET LAVE-TOI »
Comment un pécheur convaincu de péché peut trouver la guérison et la paix
« Or Naaman, chef de l'armée du roi de Syrie, était un grand homme devant son seigneur, et considéré, car par lui l'Eternel avait délivré les Syriens ; et cet homme était fort et vaillant, mais lépreux. Et les Syriens étaient sortis par bandes, et avaient amené captive du pays d'Israël une petite fille, et elle servait la femme de Naaman. Et elle dit à sa maîtresse : Oh, si mon seigneur était devant le prophète qui est à Samarie ! alors il le délivrerait de sa lèpre. Et Naaman vint et le rapporta à son seigneur, disant : La jeune fille qui est du pays d'Israël a dit ainsi et ainsi. Et le roi de Syrie dit : Soit ! va, et j'enverrai une lettre au roi d'Israël. Et il alla, et prit en sa main dix talents d'argent, et six mille pièces d'or, et dix vêtements de rechange. Et il apporta au roi d'Israël la lettre, qui disait : Maintenant, quand cette lettre te parviendra, voici, je t'ai envoyé Naaman, mon serviteur, afin que tu le délivres de sa lèpre. Et il arriva que, lorsque le roi d'Israël eut lu la lettre, il déchira ses vêtements, et dit : Suis-je Dieu, pour faire mourir et pour faire vivre, que celui-ci envoie vers moi pour délivrer un homme de sa lèpre ? Sachez donc, et voyez qu'il cherche une occasion contre moi.
Et il arriva que, lorsque Elisée, homme de Dieu, eut entendu que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il envoya dire au roi : Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Qu'il vienne, je te prie, vers moi, et il saura qu'il y a un prophète en Israël. Et Naaman vint avec ses chevaux et avec son char, et se tint à l'entrée de la maison d'Elisée. Et Elisée envoya vers lui un messager, disant : Va, et lave-toi sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra saine, et tu seras pur.
Et Naaman se mit en colère, et s'en alla, et dit : Voici, je me disais : Il sortira sans doute, et se tiendra là, et invoquera le nom de l'Eternel, son Dieu, et il promènera sa main sur la place malade et délivrera le lépreux. L'Abana et le Parpar, rivières de Damas, ne sont-elles pas meilleures que toutes les eaux d'Israël ? Ne puis-je pas m'y laver et être pur ? Et il se tourna, et s'en alla en colère. Et ses serviteurs s'approchèrent de lui, et lui parlèrent, et dirent : Mon père, si le prophète t'eût dit quelque grande chose, ne l'eusses-tu pas faite ? Combien plus, quand il t'a dit : Lave-toi, et tu seras pur. Et il descendit, et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l'homme de Dieu; et sa chair redevint comme la chair d'un jeune garçon, et il fut pur » (2 Rois 5 : 1-14).
Naaman, « un grand homme », mais lépreux
Un lépreux n’est pas une personne agréable à rencontrer. Son aspect est rebutant. Or Naaman est un lépreux. A bien des égards il est un grand homme. C’est un soldat plein de succès et un sage administrateur. Sous sa conduite, la Syrie s’est élevée à une place éminente parmi les nations. Il est estimé et honoré par le roi, populaire parmi le peuple, mais il est lépreux. Il pourrait faire de son mieux pour cacher ce fait tragique aux yeux de la multitude, mais le roi est au courant, sa propre maison est au courant, on en parle parmi les serviteurs - quand les serviteurs d’un homme parlent de quelque chose, les gens dans la rue sont aussi au courant, et lui-même le sait aussi. Quel plaisir peut-il trouver dans ses médailles et ses décorations, ses honneurs, son renom et sa richesse, ou encore dans l’admiration et l’envie des autres, alors que cette maladie abjecte mine sa vie et le conduit rapidement à une mort ignoble ?
Dieu utilise cette terrible maladie comme une image du péché dans sa Parole - oui, du péché ! Il veut que nous comprenions tous à quel point le péché est odieux pour Lui, et combien il est corrupteur et menaçant pour nous et nos semblables. Et Il veut nous enseigner par cette maladie horrible et incurable. Nous disons parfois qu'un tel est lépreux moralement. Cela veut dire que sa vie est dépravée et choquante, et que c'est quelqu'un à éviter. Or tout pécheur non repentant et non purifié de ses péchés est moralement un lépreux ; qu’il camoufle comme il le peut, il demeure un homme pécheur. Toute vie qui n’a pas Dieu comme centre et comme objet est une vie de péché, une vie lépreuse. Elle est corrompue à sa source et dans son développement, ceux qui se connaissent eux-mêmes le mieux sont les premiers à l’admettre.
On avait offert à un écrivain américain célèbre dix mille livres pour écrire son autobiographie. Il a répondu : Un homme ne peut pas dire l’entière vérité au sujet de lui-même, même s’il est convaincu que ce qu’il écrit ne sera jamais vu par les autres. Je me suis personnellement assuré de cela et j’ai fait faire ce test à d’autres aussi. Vous ne pouvez pas mettre à nu l’intimité de votre âme et le regarder. Vous êtes trop honteux, c’est trop dégoûtant. C’est la raison pour laquelle je me limite à dresser le portrait des autres.
Vous avez peut-être fait cette expérience et avez essayé d’améliorer votre condition et votre vie sincèrement, honnêtement, mais en vain. L’eau trouble a jailli de la source corrompue qui est à l’intérieur de vous-même, quand vous vous y attendiez le moins, de sorte que votre vie est une suite de résolutions manquées et d’espoirs déçus. Qu’allez-vous faire ? Il est vain de vous cacher la vérité à vous-même. Ce serait vous tromper vous-même ! Vous ne pouvez pas non plus tromper les autres, parce qu’ils vous connaissent à travers ce qu’ils connaissent d’eux-mêmes, ou qu’ils croient connaître. Quant à Dieu, vous pouvez Le tromper encore moins que personne. Ne Lui cachez rien, parlez-lui de votre souffrance intérieure. Mettez à nu votre âme devant Lui, même si la pensée de sa corruption vous dégoûte. David, le grand roi, a dit : « Quand je me suis tu, mes os ont dépéri, quand je rugissais tout le jour... ma vigueur s'est changée en une sécheresse d'été » (Ps. 32 : 3-4). Mais il comprit quelle était sa folie, et il prit enfin le bon parti, quand il ajouta : « Je confesserai mes transgressions à l'Eternel ; et toi, tu as pardonné l'iniquité de mon péché » (v. 5). Heureux David !
Oui, Naaman est un lépreux. Regardez-le attentivement, car sous ce rapport il vous représente, tel que vous apparaissez en ce moment devant Dieu. Son histoire vous apprendra le moyen d’être purifié et guéri.
Une petite servante captive dans la maison de Naaman
Arrachée sans pitié à son foyer par des Syriens, cette « petite fille » brille comme une lumière dans cet environnement étranger et païen. Ce n’est pas la haine mais la compassion qui remplit son âme, et elle a aussi de l'intelligence. Elle connaît la puissance de l’homme de Dieu, du prophète en Israël, et elle en est si convaincue qu’elle en rend témoignage résolument. Elle connaît aussi l'immense besoin de la vie de son maître, et elle aspire à mettre ces deux personnes en présence : le prophète avec sa puissance et sa grâce, et le lépreux avec sa corruption et sa misère. Ecoutez ses paroles : « Oh, si mon seigneur était devant le prophète qui est à Samarie! alors il le délivrerait de sa lèpre » (v. 3). C'est une évangéliste puissante, car un évangéliste n'a besoin de savoir de la vérité que les deux choses qu'elle sait - de les savoir avec conviction, et avec le désir ardent que les autres les sachent aussi. La jeune fille connaît quel est le besoin de Naaman, et l'homme qui peut y répondre.
Il y a environ un siècle, vivait un irlandais Gédéon Ouseley, qui fut grandement utilisé par Dieu pour la bénédiction de beaucoup dans son pays natal. Dans un rêve, une nuit, il entend le Seigneur lui dire : Gédéon, je veux que tu prêches l’évangile. - Il répondit : Seigneur, je ne sais pas prêcher. - Mais le Seigneur lui dit : Sais-tu ce qui ne va pas chez les hommes ? -Oui Seigneur, répondit-il, cela je le sais, ils sont pécheurs comme je l’étais - Et tu connais le remède, n’est-ce pas - Oh oui, béni soit ton Nom, moi je connais le remède. C’est toi-même et ton sang. - Alors le Seigneur lui dit : Tu connais la maladie et le remède ? Va, parle-leur de ces deux choses.
Le témoignage de la petite servante et la décision de Naaman
Cette petite servante qui servait la femme de Naaman devait être aussi conséquente dans sa conduite que compatissante et convaincue, car sa parole est crue et ce qu’elle a dit parvient aux oreilles du roi. Celui-ci, comme sa valeureuse servante, est un homme de décision. Il n’y a pas de temps à perdre. Il faut que Naaman parte aussitôt, avec toute la pompe et l’apparât qui conviennent à son rang, et avec des honoraires suffisants pour satisfaire les médecins les plus âpres au gain. Naaman est un « grand homme », la Syrie est un grand pays, et c'est le moment de faire impression sur ses voisins israélites pauvres et méprisés. Quand Naaman quitte Damas avec son imposante escorte, beaucoup de gens, éblouis par toute cette splendeur, peuvent oublier le fait essentiel entre tous, à savoir que Naaman est lépreux. Et c'est probablement ce que le chef de l’armée souhaite. L’orgueil conduit les hommes à mettre leur état de pécheurs à l’arrière-plan, et à mettre en avant leurs richesses et leurs œuvres, leur bonté, leur charité, leur amabilité et leur religion ; ou encore, la place élevée qu’ils occupent dans l’estimation de leurs amis, et la place encore plus élevée qu’ils occupent dans leur propre estimation. Aucune de ces choses ne compte réellement dans cette question importante entre toutes. Le grand fait essentiel pour tout homme non régénéré, c'est qu’il est un pécheur, tout comme Naaman est un lépreux. De splendides apparences extérieures ne sauraient altérer ce fait. Voici donc le fait le plus indéniable, le plus indiscutable qui soit : vous êtes un pécheur !
L’appel du roi de Syrie au roi d’Israël en faveur de Naaman, et l’intervention d’Elisée
Nous passons sur la folie du roi envoyant le lépreux à la mauvaise personne. Il ne fait que ce que font des milliers de gens aujourd’hui. Sa folie consiste dans de l'inattention, de l'ignorance, et peut-être de l’orgueil. Il n’a pas prêté une attention suffisante aux paroles de la petite servante, et c’est inexcusable dans un cas aussi sérieux. C’est pourtant une faute très répandue. Nous prêchons Christ, et Christ crucifié, comme le seul espoir pour des pécheurs. Nous leur disons clairement, en nous fondant sur l'autorité de la Parole de Dieu, qu’il n’y a « de salut en aucun autre », qu’il n’y a pas « sous le ciel d’autre nom qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvés » (Act. 4 : 12). Ils paraissent être d’accord, et s'en vont pourtant dans d'autres directions, et cherchent à travers d’autres noms la bénédiction dont ils ont besoin. Dans ces jours-là, le prophète était peu connu, et peut-être encore moins respecté, de même que le nom de Jésus n’est guère honoré de nos jours. Il est encore méprisé et rejeté des hommes. Ils pensent qu’ils peuvent se passer de Lui et gagner leur salut par d’autres moyens. C’est l’idée répandue, hélas, celle qui semble juste aux hommes ; mais des voies de mort en sont la fin (Prov. 14 : 12 ; 16 : 25). Pourtant, l’erreur du roi de Syrie sert à mettre en évidence de manière frappante l'unique espoir pour des lépreux. « Suis-je Dieu pour faire mourir et pour faire vivre ? », s'écrie le roi d'Israël lorsqu’il reçoit la lettre du roi de Syrie (v. 7). Pourtant lui, il aurait dû savoir, il aurait dû être en mesure d’instruire ce soldat païen quant à la vérité. C’est une honte pour le roi du pays d’en savoir moins que la petite servante captive. « Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ?, dit Elisée. Qu'il vienne, je te prie, vers moi et il saura qu’il y a un prophète en Israël » (v. 8). Bien qu'il soit un païen ennemi du peuple de Dieu que le pauvre lépreux mourant vienne vers moi et il saura ! Cela nous rappelle irrésistiblement les paroles de notre Seigneur : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matt. 11 : 28).
Le message envoyé par Elisée à Naaman
Naaman vient, avec ses chevaux et ses chars, et se tient sur le seuil de la porte de la maison d’Elisée. Comme son arrivée doit faire sensation dans le voisinage ! Pourtant, le prophète ne s'en émeut pas. Naaman peut penser qu’Elisée va se sentir hautement honoré d’avoir un tel visiteur devant sa porte, et il s’attend certainement à un grand cérémonial ; mais il doit apprendre que toutes ses pensées sont fausses, et que c’est seulement comme un lépreux qu’Elisée va le traiter. Il n’a rien à dire au grand soldat, et ses honneurs ne comptent pour rien à ses yeux ; mais, s’il veut bien se tenir là, dépouillé de tout son apparat, comme un lépreux, dépendant entièrement de la grâce et de la miséricorde de Dieu, alors il le guérira et le bénira. C’est une leçon difficile à apprendre pour un homme fier, une leçon presque trop difficile pour Naaman. Il trouve inacceptable le message du prophète : « Va et lave-toi sept fois dans le Jourdain… » (v. 10). Il y a dans son pays, selon sa propre estimation, des rivières plus nobles que toutes les eaux d’Israël et, s'il s'agit de se laver pour obtenir la purification, il se lavera dans celles-ci et sera pur. Il est furieux. Jusqu’à ce jour, il a toujours été traité comme un grand homme, et jamais comme un lépreux. C’est insupportable, pareille insulte doit être vengée. De sorte qu'il fait demi-tour pour retourner dans son pays, avec son orgueil, son or, son argent, ses vêtements… et sa lèpre.
Dieu trouve bon de donner à cet homme en colère une seconde chance. Il en a été ainsi pour Caïn et pour le frère aîné du fils prodigue en Luc 15. Ici, les serviteurs de Naaman, qui assurément aiment leur maître, plaident avec lui en faisant preuve d'un tact rare, et obtiennent gain de cause. Naaman, devenu plus humble et plus sage, obéit à la parole du prophète et descend dans le Jourdain sept fois. Alors sa chair devient comme la chair d’un enfant. Il est purifié et guéri.
Et maintenant, qu'en est-il de vous ? Je m’adresse à ceux qui ont sincèrement espéré que leurs œuvres justes pourraient couvrir leur lèpre ; à ceux qui ont pensé pouvoir cacher la maladie de leur âme par leurs efforts et leur religion ; ou qui ont pensé que, parce que la maladie de leurs âmes n’était pas aussi évidente chez eux que chez d’autres, ils seraient jugés acceptables à la fin. Qu'en est-il de vous à l'heure qu'il est ? Vous ne niez pas que vous êtes un pécheur. Mais cette parole : « Va et lave-toi » vous offense-t-elle ? Soyez-en certain, il n’y a pas d’autre moyen. Si Dieu vous avait demandé de faire quelque grande chose, vous l’auriez faite. Mais rien de ce que vous pouvez faire ne peut guérir votre âme, ni laver votre péché. « Va et lave-toi », tel est l'ordre. C’est le moyen pour tous et, tout inacceptable qu'il soit aux yeux d'un homme dans son orgueil, Dieu ne peut faire aucune exception dans son jugement, car il n’y a aucune différence à ses yeux : « Tous ont péché » (Rom. 3 : 23). Et quel est le lieu où un pécheur peut être lavé et purifié ? Le Jourdain, comme nous le savons, représente pour nous la mort. Et c’est seulement à travers la mort - la mort de Christ - qu'on peut obtenir la guérison et la purification. N’avez-vous pas lu ces paroles merveilleuses : « Par ses meurtrissures, nous sommes guéris » (Es. 53 : 5), et « Le sang de Jésus Christ, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7) ?
D'après J.T. Mawson
A suivre