LA CONSOLATION DANS LE LIVRE DE JOB
Les trois amis de Job venus le plaindre et le consoler
L'intervention d'Elihu
La paix du cœur et la consolation divine après l'épreuve
Si le livre de Job nous parle de souffrance, il contient également de précieuses instructions en relation avec la consolation. Nous voulons considérer plusieurs passages dans ce livre où il est question de consolation.
Les trois amis de Job venus le plaindre et le consoler
« Et trois amis de Job apprirent tout ce mal qui lui était arrivé et vinrent chacun de son lieu, Eliphaz, le Thémanite, et Bildad, le Shukhite, et Tsophar, le Naamathite ; et ils s'entendirent ensemble pour venir le plaindre et le consoler (Job 2 : 11).
Job avait trois amis. C’est une chose assurément très précieuse d'avoir des amis dans un temps d'épreuve et de souffrance, et Dieu y pourvoit. Il y a un beau verset dans les Proverbes, dit que : « L'ami aime en tout temps, et un frère est né pour la détresse » (17 :17). Les trois amis de Job ont certainement pris cela à cœur ; mais consoler celui qui est affligé, qui est dans la souffrance, est une täche bien difficile et ces trois croyants vont devoir mesurer et expérimenter à quel point il est ardu de venir en aide à quelqu'un qui traverse une épreuve comme celle de leur ami Job. « Et ils levèrent les yeux de loin, et ils ne le reconnurent pas ; et ils élevèrent leur voix et pleurèrent, et ils déchirèrent chacun sa robe et répandirent de la poussière sur leurs têtes en la jetant vers les cieux. Et ils s'assirent avec lui à terre sept jours et sept nuits, et nul ne lui dit une parole, car ils voyaient que sa douleur était très grande » (2 : 12-13).
Comment vais-je m’approcher de mon frère, de ma sœur affligée, comment vais-je la consoler, lui apporter soulagement, apaisement et soutien ? C'est une question que nous nous sommes posée bien des fois, n’est-ce pas ? Pensons bien que la consolation est avant tout du domaine de notre Dieu. Nous le voyons dans la deuxième épître aux Corinthiens. L'un des titres de Dieu c’est : « le Dieu de toute consolation » (1 : 3). La consolation est donc bien un domaine que Dieu connaît ; plus que cela, c’est un domaine où Il agit merveilleusement ! Paul dit en somme dans ce passage que dans toutes nos afflictions, Dieu nous a toujours consolés (ou : encouragés). Oui, Il mesure les afflictions, les peines et les souffrances que nous traversons. Dieu sait ce qui peut soutenir, soulager, aider et apaiser la douleur. Nous trouverons donc dans sa Parole de précieuses instructions à ce sujet. Plus que cela, Il veut nous rendre capables, nous aussi, de « consoler ceux qui sont dans quelque affliction que ce soit… » (v. 4).
Consoler, c'est soulager la peine (en diminuer le poids), c’est adoucir l’affliction, c’est apaiser, réconforter, soutenir et encourager…
Quelle est donc la première chose que nous pouvons faire, et que celui qui est affligé attend de ses amis ? C’est leur présence à ses côtés ! Paul en a fait l’expérience après la pénible séance du sanhédrin (le tribunal religieux des Juifs) en Actes 23 : « La nuit suivante, le Seigneur se tint près de lui et dit : Aie bon courage » (v. 11). Il a éprouvé la présence réelle du Seigneur ; quelle consolation, n’est-ce pas ? Nous pouvons dire bien des choses sur les trois amis de Job : tout ce qu’ils n'ont pas fait et tout ce qu'ils ont mal fait ; mais, il y a quand même une chose qu'ils ont bien faite : ils se sont approchés de Job. C’est une démarche qui n’est déjà pas facile! Si une personne est dans une grande épreuve, une grande souffrance, on ne sait comment s’y prendre, on se sent démuni et l’on préfère parfois ne pas aller auprès d'elle. Eh bien, ces trois amis de Job se sont entendus, ils sont venus chacun de son lieu, peut-être de loin, pour s'approcher de Job. Il faut qu’on aille le voir, ont-ils pensé.
Nous devons aussi considérer autre chose : il peut arriver facilement que l'épreuve, et la vision de l’épreuve des autres, devienne une chose qui trouble et perturbe nos pensées spirituelles. Ceux qui viennent là pour s’approcher d'un grand affligé, doivent prendre garde de ne pas être troublés eux-mêmes outre-mesure par ce qui arrive à leur ami ! Dans l’épître aux Galates, nous sommes exhortés à « redresser un tel homme (qui, ici, s’est laissé surprendre par quelque faute) dans un esprit de douceur, prenant garde à toi-même de peur que toi aussi tu ne sois tenté » (6 : 1). Lorsque nous voyons des peines, des choses difficiles qui arrivent à l'un d'entre nous, nous pouvons nous-mêmes être perturbés dans les pensées que nous avons vis-à-vis de Dieu, et c’est ce qui est arrivé ici.
Il nous faut donc tout le secours d’en haut pour nous approcher et avoir la parole à propos, celle qui sera douce, bonne et bienfaisante. Nous avons un beau passage, en Esaïe 50 : 4, qui nous parle de Celui auquel le Seigneur l’Eternel a donné « la langue des savants, pour soutenir par une parole celui qui est las » (v. 4) - c’est le Seigneur lui-même !
Est-ce que celui qui est affligé, plongé dans une si grande douleur, est encore en état d’écouter de grands discours ? Il y a beaucoup de paroles dans le livre de Job, de beaux discours. Mais Dieu doit dire à Eliphaz à la fin du livre : « Ma colère s’est enflammée contre toi et contre tes deux compagnons, car vous n’avez pas parlé de moi comme il convient » (42 : 7). Ils ont dit des choses très justes, ils avaient une certaine connaissance de Dieu, c'est sûr, et il y a même bien des versets qu’ils ont prononcés qui peuvent nous être utiles ; mais, ils n'étaient pas applicables au cas de Job et même, ils ne l’étaient pas à Dieu non plus ! Ces trois amis disaient : Job a fait une faute, c'est pour cela qu'il est malade, et c'est pour cette raison que Dieu le punit et le châtie. On pourrait dire que pour eux, tout était blanc ou noir, bon ou mauvais; ils ne pouvaient concevoir qu’un juste puisse être l’objet des tendres soins de Dieu pour son perfectionnement, et au travers même d’une épreuve. De plus, ils n’ont jamais parlé d'un Dieu de miséricorde. Or la conclusion de toute l’histoire de Job, comme nous le lisons dans le dernier chapitre de Jacques, c'est que « le Seigneur est plein de compassion et miséricordieux » (v. 11). C’est une chose que les amis de Job ne lui ont jamais dit finalement. Combien cette seule parole l’aurait soutenu et consolé !
Nous lisons au chapitre 3 que Job maudit son jour : « Périsse le jour auquel je naquis, et la nuit qui dit : Un homme a été conçu ! » (v. 3). Il dit : Je n’aurais pas dû vivre, je ne vis que pour souffrir. Pourquoi Dieu a-t-Il agit ainsi avec moi ? - Ce sont là de sombres pensées ; il n’est pas juste pour une créature de Dieu de parler ainsi, et encore moins pour un croyant. Les amis de Job auraient tout de suite dû réagir et placer devant les yeux de Job, le Dieu de compassion et de miséricorde que Job ne voyait pas. Mais est-ce que ses trois amis le connaissaient davantage ?
Qu’auraient dû faire les trois amis de Job dans une telle situation, face à une telle difficulté ? N’auraient-ils pas dû prier ? Nous ne voyons que très peu de prières dans tous ces longs chapitres du livre de Job. Cependant nous voyons la vie de piété de Job et son attitude de prière au début du livre, quand Job est en souci avec ses enfants. Il a dû élever dix enfants, et nous voyons, dans ce passage, la peine que Job s’est donné avec eux ! Ses enfants faisaient des festins, chacun dans sa maison à son jour ; ils invitaient leurs trois sœurs pour manger et boire avec eux. Job le savait et cela l’exerçait profondément. Ce n'est pas que nous ayons à soupçonner le mal chez nos enfants, ou penser aussitôt qu’ils s'égarent ; les enfants ont besoin qu'on leur fasse confiance. Mais Job était préoccupé par leur état spirituel. « Il arrivait que quand les jours de festin étaient terminés, Job envoyait vers eux et les sanctifiait : il se levait de bonne heure le matin ». C’était une chose très importante pour Job. «Il offrait des holocaustes selon leur nombre à tous, car Job disait : Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils maudit Dieu dans leurs cœurs. Job faisait toujours ainsi » (1 : 5). Quelle leçon ! C’est, finalement, presque la seule chose sur la vie privée de Job qui nous est rapportée au début de ce livre, et c’est une chose très belle, n’est-ce pas ? Job priait continuellement pour ses enfants, il faisait « toujours ainsi » ; il offrait des holocaustes, présentait des sacrifices à Dieu pour eux, car il les portait dans son cœur devant Dieu.
Mais, ensuite au moment où toutes ces choses sont arrivées, nous ne voyons pas que ses trois amis aient prié avec Job. Sans doute, ils se sont approchés de Job, ils avaient le désir de le plaindre et de le consoler, mais ils n’y sont pas parvenus, et loin de le plaindre, ils l’ont accusé et accablé ! Ils ne l’ont pas consolé, mais ils l’ont agacé, irrité, énervé. Et ils ont mal parlé de Dieu. Ils ont pleuré, sans doute, et l’on voit qu’ils ont élevé leur voix quand ils l’ont vu et ils ont pleuré, mais ont-ils pleuré avec Job, ou ont-ils seulement pleuré à cause de ce qu'ils avaient devant leurs yeux ? Sans doute, ils ont été sages de se taire dans un premier temps. Mais ils auraient dû prier ensuite, au lieu de commencer à parler ! Toutes ces choses nous enseignent.
Ces circonstances nous font penser au Seigneur, au tombeau de Lazare, lorsqu'Il était devant cette immense affliction de Marthe et de Marie. Le Seigneur a vraiment été à la hauteur de cette situation, n’est-ce pas ? Toutes ses paroles ont été bienfaisantes, rassurantes, affectueuses. Il a su entrer dans cette peine, la partager. « Jésus pleura », douleur face à la mort, profonde sympathie pour celles qu’Il aime et qui pleurent… Le Seigneur ne s’est pas épargné cela. Il aurait pu aller tout de suite ressusciter Lazare, mais alors que de choses précieuses nous auraient manqué dans ce beau chapitre !
Un jour aussi, le Seigneur, par sa puissance, effacera toutes nos peines de deuil et de souffrance ; toutes ces choses vont disparaître. Mais nous sommes maintenant dans le temps - on peut le dire - où le Seigneur a rencontré Marthe et Marie, et cela nous est très précieux. Combien il nous est doux, de savoir que le Seigneur sait faire une chose que nous ne savons pas toujours faire. Il sait pleurer, et Il sait entrer si profondément dans nos peines.
Au chapitre 32 Elihu intervient. Nous trouvons une très belle qualité chez cet homme de Dieu, que nous n’avons pas vue chez ses trois amis. Ceux-ci en sont très vite arrivés à un « dialogue de sourds » avec Job. Personne ne s'écoutait plus, chacun donnait sa pensée, qu’il estimait avoir bonne sur les choses de Dieu. C’était très différent d’Elihu. Il dit : « Voici, j'ai attendu vos paroles, j'ai écouté vos raisonnements, jusqu'à ce que vous eussiez examiné le sujet ; je vous ai donné toute mon attention » (v. 11-12). Elihu a su écouter avant de parler. Il a su très bien le faire d'ailleurs. Un peu plus loin, d’autres versets montrent qu'il a su reformuler ce que Job avait dit. Il a très bien écouté Job et il a pu lui redire les paroles qu'il a dites ! C’est quelqu'un qui a su écouter l'affligé et voir ce qu'il y avait dans son cœur ; c'est une chose bien précieuse si l’on désire venir en aide à une âme. Si un homme comme Elihu l'a fait, combien plus le Seigneur saura-t-Il nous écouter. Oui, le Dieu de miséricorde, le Dieu de toute consolation sait entendre et comprendre vraiment une âme dans la peine ! Partant de là, Elihu, témoin silencieux de tous les discours précédents, sera un instrument utile entre les mains de Dieu pour commencer à ouvrir les yeux de Job.
L'épreuve perturbe nos pensées spirituelles : les pensées que l'on a de soi, et les pensées que l'on a de Dieu. Très vite ces pensées ne sont plus justes et Satan s’en sert volontiers ! Il était satisfait de voir comment les choses avaient tourné avec Job et ses trois amis. Tout le monde avait erré, et personne ne s’en été relevé. Finalement, les pensées que Job avait sur lui-même - je suis irréprochable -, et celle qu’il avait de Dieu - il se trompe avec moi. Tout cela était une sorte de victoire pour l'Ennemi.
Elihu va maintenant intervenir et commencer à redresser son frère et Dieu finira ce travail de restauration. Il dit : « Certainement tu as dit à mes propres oreilles, et j'ai entendu le son de tes discours : Moi, je suis net, sans transgression ; je suis pur, il n'y a pas d'iniquité en moi ; voici, il trouve des occasions d'inimitié contre moi, il me considère comme son ennemi ; il a mis mes pieds dans les ceps, il observe toutes mes voies » (33 : 8-11). Voilà donc l’idée que Job avait de lui-même, au verset 9, et celle qu’il a de Dieu, au verset 10 ! Job est parfait et Dieu cherche des occasions d'inimitié contre lui. Tout cela est-il juste ? Dieu agit-il ainsi ? Non, Dieu n’agit jamais ainsi. Chez les hommes, cela est fréquent ; on cherche le défaut chez l’autre. Mais cela manifeste un très mauvais état d’esprit. Nous savons que cela ne fait pas du tout partie de l'amour ! 1 Corinthiens 13 dit que l'amour n'impute pas le mal, ne soupçonne pas le mal, ne cherche pas le mal chez l’autre. S’il le voit, il est encore bien temps de s’en occuper. Dieu n’agit jamais ainsi avec un homme. Il n’a jamais agi de cette manière avec Job, mais, Job l’a pensé. Cependant, Elihu a toujours une réponse pour rectifier les choses. Il déclare : « Voici, je te répondrai qu’en cela tu n’as pas été juste, car Dieu est plus grand que l’homme » (v. 12). Dieu est plus grand que l’homme, et comment Dieu agit-il avec l'homme, même quand Il doit l’éprouver durement ? Dans la suite du passage, nous avons la description de cet homme châtié sur son lit par la douleur : « Sa vie prend en dégoût le pain, son âme l’aliment qu’il aimait ; sa chair est consumée et ne se voit plus... Et son âme s'approche de la fosse, et sa vie, de ceux qui font mourir » (v. 20-22). (Son âme s'approche de la fosse : et) qu'est-ce que Dieu veut faire ? Le verset précédent dit : « Il préserve son âme de la fosse et sa vie de se jeter sur l'épée ». Cela veut dire que Dieu veut sauver l’âme. Voilà tout le travail de Dieu vis-à-vis de l’ensemble de l'humanité, avec les hommes de tous les temps. Dieu veut sauver l’homme et le retirer de la fosse. Il peut employer dans ce but de puissants moyens pour le secouer, l'arrêter, le ramener à Lui. Mais l'intention de Dieu n'est jamais de chercher le mal, d’augmenter le mal dans l'homme. De toute façon, Il le connaît ; et malgré tout, Il veut préserver son âme de la fosse.
Cet homme sauvé peut chanter devant les hommes, et dire : « j'ai péché, et j'ai perverti la droiture, et Il (Dieu) ne me l’a pas rendu ; Il a délivré mon âme pour qu'elle n'aille pas dans la fosse, et ma vie verra la lumière. Voilà, Dieu opère toutes ces choses deux fois, trois fois, avec l'homme, pour détourner son âme de la fosse, pour qu'il soit illuminé de la lumière des vivants » (v. 27-30).
Ce verset est très ancien, le livre de Job est lui-même très ancien et contient déjà l'Évangile de la grâce, ce qui est dans le cœur de Dieu vis-à-vis de l'homme, pour le retirer de la fosse de destruction, pour délivrer son âme et ne pas rendre à l'homme le mal qu'il a fait contre Lui. Voilà comment Dieu est !
Elihu reprend encore une parole de Job au chapitre 34 : « Je suis juste, et Dieu a écarté mon droit » (v. 5). Il a dit aussi : « Il ne profite de rien à l'homme de trouver son plaisir en Dieu » (v. 9). N’est-ce pas encore la parole d’une âme égarée dans ses pensées et malade spirituellement ? Est-ce que l’on cherche Dieu pour y trouver du profit ? Plus loin, Elihu lui rappelle encore une parole similaire : « Car tu as demandé quel profit tu en as. Quel avantage en ai-je de plus que si j'avais péché ? » (35 : 3). Est-ce là un motif pour se tenir devant Dieu ? Pour en tirer un profit, un avantage ? Nous sommes appelés à nous approcher de Dieu parce que nous Le craignons, Le respectons et parce que nous L'aimons ; mais pas pour la raison que nous en retirions un avantage ou un profit. Là encore, les pensées de Job étaient bien éloignées de celles de Dieu.
Elihu dit encore : « Certainement Dieu n'agit pas injustement, et le Tout-puissant ne pervertit pas le droit » (34 : 12). « Voici, Dieu est puissant et ne méprise personne ; Il est puissant en force d'intelligence… Dieu se montre élevé dans sa puissance : qui enseigne comme lui ? Qui lui a prescrit son chemin, et qui a dit : Tu as mal agi ?… Voici Dieu est grand, et nous ne Le connaissons pas » (36 : 5, 22-23, 26). Elihu affirme ainsi avec force qu’il n'y a jamais dans le cœur de Dieu une mauvaise pensée, une mauvaise intention, ni d’erreur de jugement. Dieu ne se trompe jamais. Mais Job le pensait. Et celui qui veut consoler son ami affligé a pour mission de le maintenir dans la présence de Dieu, et de rappeler à son cœur, comme Elihu l’a fait, ce que Dieu est.
La paix du cœur et la consolation divine après l'épreuve
Nous lisons au chapitre 31 : « Les paroles de Job sont finies » (v. 40). Comme on l’a fait remarquer, ce n’est pas que Job ne parlera plus du tout dans la suite de ce livre ; mais ce sont les paroles du vieux Job qui se terminent ici. Lorsque Job reprendra la parole au chapitre 42, ce sera un autre homme qui parlera. C’est comme un nouveau Job, un Job qui s’est laissé instruire par Dieu et réclame maintenant cette instruction divine : « Ecoute, je te prie, et je parlerai ; je t’interrogerai, et Toi, instruis-moi » (v. 4).
Que de leçons apprises ! Celui dont les pensées étaient si troublées et perturbées par la souffrance, la douleur, l'incompréhension de ce qui lui arrivait, comme aussi par les joutes en paroles avec ses amis, manifeste ici les plus beaux fruits produits par les compassions, la miséricorde, les soins de Dieu envers son âme. Job a maintenant une pensée juste quant à lui-même. Et il ne dit plus : moi, je suis juste, Dieu a écarté mon droit. - Il dit : c’est chez moi que cela ne va pas ! J'ai horreur de moi et je me repens ! J'ai dit, porté des accusations contre Dieu, j'ai accusé Dieu, ce qui n’était pas juste, et maintenant je m’en repens. Je suis anéanti en pensant à moi, je suis déçu de moi-même, mais je regarde à Dieu en prenant ma place devant Lui.
Job a maintenant aussi une pensée juste de Dieu ; il prononce une courte phrase : « Je sais que tu peux tout, et qu'aucun dessein n’est trop difficile pour toi » (v. 2). Nous savons que le Seigneur redira plus tard cette parole d'une autre manière : « Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu » (Luc 18 : 27). Quel témoignage ! Je sais que Tu peux tout ! Dieu peut tout, Il est au-dessus de tout, Il contrôle tout, Il dirige tout, Il conduit tout, et sa pensée est toujours de faire du bien, de bénir !
Alors, à la fin de ce livre de Job, les choses sont inversées. Ce ne sont plus les trois amis qui doivent aider Job, c'est Job qui doit aider ses trois amis. Et il doit le faire sans discours, par la prière. L'apôtre Jacques nous dit : « Priez l’un pour l’autre, de sorte que vous soyez guéris. La fervente supplication du juste peut beaucoup » (5 : 16). Nous trouvons donc ici, à la fin du livre de Job, une prière ; Job doit intercéder pour ses frères, pour ceux qui ont mal parlé de Dieu… C’était pour ainsi dire une condition pour que Dieu puisse rétablir l'ancien état de Job. Les choses ne devaient pas en rester là entre ces croyants ; puissante instruction pour nous ! « L'Eternel rétablit l'ancien état de Job, quand il eut prié pour ses amis » (42 : 10a). Ce n’était pas facile de le faire. On pourrait dire légèrement : Eh bien oui, Job a prié pour ses amis - mais il a dû prier pour ses amis qui l’avaient énervé, agacé, contre lesquels il s’était fâché. Prier « de bon cœur » pour ses trois amis, ce n'était certainement pas une chose facile et si Job a pu le faire c'était grâce au jugement qu’il avait porté sur son propre état - sinon il n’aurait pas pu prier ainsi pour eux, n’est-ce pas ?
L'Eternel a rétabli l'ancien état de Job - littéralement : « le ramena de la captivité ». Qui donc a été le premier qui a vraiment consolé Job de son épreuve ? Eh bien, c'est Dieu lui-même ! C’est Dieu qui a consolé ce pauvre Job, qui l’a rétabli dans son ancien état, et lui a donné le double de ce qu'il avait eu précédemment, le Dieu de compassion et de miséricorde a fait cela !
Puis nous voyons venir des personnes que nous ne connaissons pas encore et qui étaient probablement plus proches de Job que ses trois amis : ce sont ses frères et sœurs. Job avait une famille, il avait des frères et des sœurs (v. 11). Où étaient-ils quand leur frère était dans une telle détresse ? Nous ne le savons pas ; mais ils viennent là et avec d'autres encore, et ils font du bien à Job de plusieurs manières : ils mangent le pain avec lui dans sa maison, il y a là maintenant une vraie présence de leur part ; présence dont ont besoin les affligés, ils sympathisèrent avec lui. C'est ce que chacun désire aussi quand il est dans la peine ; trouver quelqu'un qui nous comprend et qui sympathise. Puis ils le consolèrent de tout le mal que l'Eternel avait fait venir sur lui, et l’on peut dire que cette fois-ci la consolation pouvait être bien reçue par Job. Voilà Job entouré de toutes ces personnes bienveillantes ; Dieu veut se servir de nous pour consoler ! Nous les voyons encore donner chacun un « késita » (un morceau d'or ou d'argent servant de monnaie), et chacun un anneau d'or (v. 11). Nous ne savons pas comment il faut interpréter cela mais ils donnèrent quelque chose de précieux, peut-être même un anneau qui était à leur doigt. Sachons faire preuve de libéralité pour nos frères !
Que le Seigneur nous montre, à travers ce livre si particulier, comment nous pouvons nous approcher de ceux qui sont affligés. Il veut nous l’apprendre parce que la consolation est du domaine de Dieu. C’est le domaine de Jésus et Il nous console comme Job l'avait désiré. Il a dit au chapitre 16 : « Je vous fortifierais de ma bouche, et la consolation de mes lèvres allégerait vos douleurs » (v. 5). Ce sont là deux choses que nous pouvons retenir et que le Seigneur lui-même nous a accordé tant de fois : fortifier notre âme et alléger nos douleurs par Sa présence, Son écoute, Son intercession et Son instruction.
A-D S – D'après une méditation (sept. 2017)