ATTACHÉ AU SEIGNEUR
Israël attaché à l’Eternel, son Dieu
Exemples, dans la Parole de Dieu, de personnes fortement attachées l'une à l'autre
L’attachement de Ruth à Naomi
L’attachement de Jonathan à David
L'attachement d’Elisée à Elie – 2 Rois 2 : 1-14
Des personnes attachées de tout leur coeur au Seigneur
L’attachement de David à son Dieu – Ps. 63 : 8
L’attachement d’Ezéchias à l’Eternel – 2 Rois 18 : 1-8
Les croyants d’Antioche attachés au Seigneur – Actes 11 : 23
Lorsque les deux disciples qui se rendaient à Emmaüs au jour de la résurrection du Seigneur Jésus ont eu leurs yeux ouverts et L'ont reconnu (Luc 24 : 31), ils ont repassé dans leur cœur tout ce qu’Il leur avait dit Le concernant. Celui qui est le sujet même de la Parole de Dieu et dont les Ecritures rendent témoignage (Jean 5 : 39), a dévoilé devant leurs cœurs ce que ces Ecritures révèlent concernant sa Personne et son œuvre. Leurs affections les plus profondes ont été ravivées à son égard. Ils se sont dit l’un à l’autre : « Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin, et qu'il nous ouvrait les Ecritures ? » (v. 32). Leur tristesse et leur fatigue sont oubliées et ils retournent aussitôt à Jérusalem pour témoigner devant les disciples assemblés qu’ils ont vu Jésus ressuscité.
Le fait d’être occupé du Seigneur en lisant la Bible, de penser à Lui, à son amour parfait, à son œuvre à la croix, tout cela apporte à notre cœur joie, force, consolation (Ps. 119 : 18, 162 ; Rom. 15 : 4). Ce que la Parole nous révèle de la Personne du Fils de Dieu attache nos cœurs à Celui qui nous veut entièrement pour Lui. Il peut avoir cette exigence, car Il a payé le prix pour cela.
Possède notre cœur, il est ton salaire,
Tu l’acquis, Dieu sauveur, sur le mont Calvaire.
Bien mieux que les fils de Benjamin et de Juda venus vers David qui allait être établi roi sur Israël, nous pouvons dire à Celui que nous reconnaissons dès aujourd’hui comme notre Seigneur : « Nous sommes à toi… et avec toi » (voir 1 Chr. 12 : 16-18).
Israël attaché à l’Eternel, son Dieu
A plusieurs reprises dans l’histoire du peuple de Dieu, l’Eternel demande instamment à son peuple de demeurer lié à Lui. Il désirait la bénédiction et la prospérité de ce peuple qu’Il s’était attaché et choisi pour Lui-même. Ils étaient les objets de son amour (Deu. 10 : 15). Il appelle Israël « mon fils, mon premier-né » (Ex. 4 : 22). Il les avait rachetés de l’Egypte et délivrés de l’esclavage dans lequel ils vivaient alors (Deut. 7 : 6-8).
Dans le livre du Deutéronome, c’est par l’intermédiaire de son serviteur Moïse que l’Eternel invite Israël à aimer, craindre et servir son Dieu, en y mettant leur cœur et leur âme. Il leur fait savoir aussi ce qu’Il attend des siens : crainte (respect) et fidélité (Deut. 10 : 12-13). Au chapitre 10, nous trouvons cette expression : « Tu craindras l’Eternel, ton Dieu ; tu le serviras, et tu t’attacheras à Lui » (v. 20).
Au chapitre 11, Israël apprend qu’ils seront victorieux et bénis par l’Eternel s’ils obéissent au commandement, le mettent en pratique par amour pour Lui, s’ils marchent dans ses voies et s’attachent à Lui – s’ils ne se détournent pas de Lui vers d’autres dieux (11 : 22-28).
Plus loin, nous voyons comment l’Eternel éprouve son peuple pour savoir s’Il est l’objet de son amour exclusif. Il les encourage à Le suivre et à s’attacher à Lui (13 : 3-4). Le verset 4 contient six exhortations données par l’Eternel pour le bien de son peuple, et la dernière est : « vous vous attacherez à Lui ». Celui qui mettrait en pratique ces commandements n’écouterait pas les voix étrangères et montrerait en cela qu’il aimait l’Eternel, son Dieu, « de tout son cœur et de toute son âme » (v. 3 ; Jean 10 : 4b-5).
Encore une fois, à la fin du livre, l’Eternel place devant son peuple « la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction » (Deut. 30 : 19). Il montre à Israël quel est le bon choix pour lui : la vie et la bénédiction, assurées à ceux qui L’aiment, L’écoutent et s’attachent à Lui (v. 19-20).
Ainsi, l’Eternel a parlé à plusieurs reprises à son peuple, l’a averti, et lui a montré l’importance de L’aimer « de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force » (Deut. 6 : 5), d’un cœur non partagé qui demeure ainsi attaché en permanence à son Dieu. Chacun de ces passages nous montre que l’attachement à l’Eternel est une conséquence de l’amour. On ne peut être attaché à quelqu’un que par les liens du cœur, des « liens d’amour » (Osée 11 : 4).
Pour nous qui ne sommes pas sous la loi, Dieu ne nous dit pas : « Fais ceci et tu vivras ». « Tu aimeras donc l’Eternel, ton Dieu » (Deut. 11 : 1) n’est pas un commandement légal pour l’enfant de Dieu. Notre amour pour Dieu provient du fait que nous avons connu par grâce cet amour pour nous, manifesté par le don de son Fils, et que notre foi l’a saisi. Alors, « nous, nous [L’] aimons parce que Lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4 : 9, 16, 19). Cet amour est « versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rom. 5 : 5), comme dans un vase qu’Il désire remplir.
Notre Dieu sauveur ne désire-t-Il pas que tous ses rachetés demeurent fermement liés ensemble à Christ (2 Cor. 1 : 21) ? C’est seulement ainsi que nous jouirons des promesses assurées de notre Dieu fidèle (voir v. 18-20). Nous savons que rien « ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Rom. 8 : 35-39). Cependant, si nous avons cette pleine assurance du côté de Dieu, nos cœurs demeurent-ils toujours, en toute circonstance attachés à notre Seigneur et à notre Dieu et Père (v. 35, 38) ?
A ton amour, ô Dieu, que mon amour réponde,
Toi qui m’aimes toujours !
Exemples, dans la Parole de Dieu, de personnes fortement attachées l'une à l'autre
Nous apprenons par ces types ce que devrait être notre attachement à la Personne du Seigneur. Quoique bien faiblement, nous L’aimons parce que nous savons combien Lui nous a aimés et parce que Sa bonté nous a attirés à Lui (Gal. 2 : 20 ; Prov. 19 : 22). Le souvenir de ce qu’Il a fait pour nous, la considération de sa Personne et de ses gloires variées, les expériences que nous pouvons faire de ses tendres soins et de sa bonté fidèle envers nous, tout cela n’a-t-il pas pour conséquence de lier toujours davantage notre âme à la sienne ?
Ce petit livre, si rafraîchissant pour nos âmes après le livre des Juges, nous amène « dans les jours où les juges jugeaient » (Ruth 1 : 1) - un temps caractérisé par l’éloignement d’Israël qui n’est pas resté attaché à son Dieu malgré les invitations réitérées de l’Éternel à son peuple. Chacun faisait « ce qui était bon à ses yeux » sans se préoccuper de la pensée et de la volonté de Dieu (Jug. 17 : 6 ; 18 : 1 ; 19 : 1 ; 21 : 25).
Ruth, une jeune Moabite, a épousé Makhlon, fils d’Elimélec et de Naomi. Cette famille, originaire de Bethléhem de Juda – ou Ephratiens (Gen. 35 : 19), a quitté le pays à cause de la famine, et s'est installée en Moab. Mais les conséquences d’un chemin de propre volonté vont atteindre Elimélec et les siens (Ruth 1 : 3, 5). Naomi, qui était comblée lorsqu’elle était à Bethléhem se retrouve « à vide » (1 : 21) : elle est maintenant privée de son mari et de ses deux fils. Cependant elle accepte les conséquences de la discipline et reconnaît l’intervention de Dieu dans les circonstances de sa vie (v. 20). Elle va maintenant réaliser que c’est Lui « qui fait la plaie et qui la bande ; Il frappe, et ses mains guérissent » (Job 5 : 18). La grâce de l’Eternel la ramène et elle revient à la maison du pain (Bethléhem). Elle va y trouver consolation et bénédiction (voir 4 : 11-17).
Lorsqu’elle entame son voyage de retour Naomi est accompagnée par ses deux belles-filles, veuves elles aussi. Connaissant peut-être la parole de Dieu qui interdisait au Moabite l’entrée dans le peuple de l’Éternel (Deu. 23 : 3), mais se plaçant comme un obstacle à la bénédiction de ces deux jeunes femmes, elle tente de convaincre ses belles-filles de rester dans leur pays et d’y « refaire leur vie » au milieu d’un peuple étranger aux bénédictions de l’Eternel (1 : 8-9, 11-13, 15). A la deuxième sollicitation Orpa quitte sa belle-mère et sa belle-sœur, et retourne en Moab. Mais Ruth demeure ferme et une troisième exhortation n’aura pas plus d’effet sur elle que les deux précédentes. Elle a déjà répondu à l’appel que l’Eternel adressera plus tard à son peuple : « Qui est celui qui engage son cœur pour venir à moi ? » (Jér. 30 : 21). Les raisonnements humains de Naomi ne l’ont pas atteinte et de l’abondance de son cœur sa bouche va parler (v. 16-17 ; Matt. 12 : 34). Elle fait part de sa ferme résolution à Naomi. Elle ne désire pas regarder en arrière ; son peuple, sa parenté, la maison de son père en Moab, tout cela n’a plus d’attrait pour elle. « Oubliant les choses qui sont derrière » elle répond à l’appel de la grâce et regarde en avant (voir Phil. 3 : 7-8, 14). Elle désire de tout son cœur être liée à Naomi, à son peuple et à son Dieu, car toutes ses affections sont là. Sollicitée une ultime fois à retourner « vers son peuple et vers ses dieux », elle surmonte cette épreuve par sa foi et affirme sa ferme conviction (Héb. 11 : 1) : « ton Dieu sera mon Dieu ».
Ainsi, la foi de « Ruth, la Moabite » - comme elle est appelée à cinq reprises dans ce petit livre – sera récompensée par Dieu. « Sans la foi, il est impossible de Lui plaire », mais par sa foi, elle a « plu à Dieu » (Héb. 11 : 6, 5b) et reçoit la récompense de son attachement à l'Eternel. Elle va entrer pleinement dans les bénédictions du peuple de Dieu auquel elle s’est attachée de tout son cœur.
L’épître aux Ephésiens nous affirme : « vous êtes sauvés par la grâce, par la foi » (2 : 8). De quelle manière merveilleuse la grâce a opéré dans le cœur de cette jeune femme qui était « privée de tout droit de cité en Israël et étrangère aux alliances de la promesse, n’ayant pas d’espérance, et étant sans Dieu dans le monde » (Eph. 2 : 12). La voilà épouse d’un homme « puissant et riche » par lequel elle entre dans la lignée de « Jésus, qui est appelé Christ », comme avant elle d’autres femmes de foi, Thamar et Rahab (Matt. 1 : 5). La grâce fidèle de Dieu, la foi et l’attachement de Ruth à Naomi, à son peuple et à son Dieu, ont amené la jeune étrangère « des ténèbres à la lumière, du pouvoir de Satan à Dieu » (Act. 26 : 18). Elle a trouvé une place dans le peuple de Dieu.
Toute âme loin de Dieu peut trouver le salut offert par la grâce divine. Si, par la foi, elle s’attache au Seigneur Jésus, le Rédempteur (typifié par Boaz), elle trouvera paix pour son âme, repos et bonheur auprès de Lui.
L’attachement de Jonathan à David
Alors que le jeune berger vainqueur du champion des Philistins se tient devant le roi d’Israël, la tête du géant à la main, l’âme de Jonathan, fils de Saül, « se lia à l’âme de David » (1 Sam. 18 : 1-3). Cet amour va se manifester ouvertement par plusieurs actions : il scelle une alliance avec David, confirmée à plusieurs reprises (18 : 3 ; 20 : 16 ; 22 : 8 ; 23 : 18) ; il se dépouille de toute sa gloire de fils du roi pour en revêtir celui qui en est digne par sa grande victoire sur l’ennemi et la délivrance qu’il a opérée pour le peuple de Dieu. Il nous est dit à deux reprises que Jonathan aimait David « comme son âme » (18 : 3 ; 20 : 17).
Cette profonde affection fraternelle (2 Sam. 1 : 26a) va être mise à l’épreuve, la force du lien qui unit Jonathan à David va être testée. Remarquons que ce n’est pas l’amour de David pour Jonathan qui doit être éprouvé, comme l’amour du Seigneur pour le croyant n’a pas besoin de l’être – la croix en a donné la preuve assurée et définitive. L’amour de David pour Jonathan ne déclinera pas, faible image de l’amour de Christ pour les siens, qui ne peut changer ou être altéré. Mais le nôtre pour Lui peut varier et, souvent, Il permet qu’il soit testé par diverses circonstances, parfois difficiles. Le Seigneur examine ainsi quel est notre attachement à sa Personne. Il désire renforcer ce lien par l’épreuve de notre foi, s’Il l’estime nécessaire (1 Pi. 1 : 6). S’il s’avère que nous nous sommes quelque peu éloignés, détachés de Lui, Il nous ramènera près de Lui par son travail d’amour en nous.
Saül, qui avait pris David à son service (18 : 2, 5) va rapidement changer de sentiment à son égard. Son affection première (16 : 21) devient de la jalousie (18 : 8-9), puis de la crainte (18 : 15) et enfin de la haine (18 : 29). Il va alors chercher à tuer David à plusieurs reprises (18 : 10, 29 ; 19 : 1, 10-11 ; 20 : 1, 33 ; 22 : 23). Il le poursuit inlassablement « comme on poursuivrait une perdrix dans les montagnes » (26 : 20).
Jonathan, malgré son amour pour David, n’était pas prêt à partager avec lui ce temps de rejet et de souffrances. Cet attachement, si fort au début – n’était-ce pas comme ce « premier amour » (Apoc. 2 : 5), qui a celui qu’il aime pour seul et constant objet, de ses affections ? – n’a pas résisté à l’épreuve. A l’heure du choix entre sa position de fils du roi à sa cour et un David poursuivi par Saül, « errant dans les déserts et les montagnes, et les cavernes et les trous de la terre » (Héb. 11 : 38), son cœur n’a pu se décider et s’engager fermement pour l’oint de l’Eternel à l’heure de l’épreuve.
Jonathan donne plusieurs preuves de son amour pour David, mais sa fermeté va en décroissant :
- Il l’informe du complot de Saül contre lui ; il « parle en bien » de David à Saül et gagne sa cause auprès du roi (1 Sam. 19 : 1-7) ; David est alors admis à revenir auprès du roi ;
- Un peu plus tard, il prend avec courage la défense de son ami devant Saül, au péril même de sa vie (20 : 32-33) – mais il rentre à la ville, à la cour du roi, alors que David, rejeté, doit s’en aller (20 : 43). Près du proscrit, dans la caverne d’Adullam (refuge, lieu de repos), se rassembleront tous ceux qui étaient dans la détresse et l’amertume - mais pas Jonathan (22 : 1-2) ;
- Une troisième fois, il va vers David, qui habitait au désert de Ziph, l’encourage et l’assure de son règne futur auquel il désire être associé – mais il s’en va à sa maison alors que David demeure dans le bois, sur la colline de Hakila (sombre, sécheresse) (23 : 18-19). Pour régner avec David, il aurait fallu qu’il traverse avec lui le temps de la souffrance (v. 2 Tim. 2 : 12). David fuit devant Saül, mais il est gardé par l’Eternel qui va l’amener sur le trône d’Israël (Ps. 78 : 70-71).
Jonathan va apparaître une dernière fois, lors d’un nouveau combat des Philistins contre Israël (1 Sam. 28 : 1 ; 29 : 1). L’Eternel garde son oint et permet que David soit mis de côté et ne fasse pas la guerre contre son propre peuple (28 : 1-2 ; 29 : 4-11). Mais Jonathan combat au côté de Saül et meurt avec son père et deux de ses frères, alors que le peuple d’Israël est vaincu par ses ennemis (31 : 1-7).
Peu de temps après, David devient roi sur la maison de Juda, puis sur tout Israël (2 Sam. 2 : 4 ; 5 : 3-5), mais Jonathan n’est pas à ses côtés pour régner avec lui (1 Sam. 23 : 17). On a pu dire à son sujet : « … [Jonathan] ne fut jamais un homme séparé de ce que Dieu avait rejeté… Il fut un homme de foi, manifestant les affections spirituelles les plus tendres et s’acquérant, par cela même, une place précieuse et bien marquée dans le souvenir des saints, mais, avec tout cela, il n’occupe jamais la position où l’aurait voulu l’appel de Dieu » (J.-G. Bellet – « Tissu de laine et de lin »). En un mot, il n’est pas demeuré fermement attaché à l’oint de l’Eternel, se séparant ainsi pour lui de celui que Dieu avait mis de côté.
Pour que nous demeurions fermement attachés au Seigneur, pour le suivre et le servir ici-bas, il faut qu’Il ait la première place dans notre cœur. Les affections naturelles, toutes légitimes qu’elles soient et reconnues par Dieu, ne peuvent passer avant l’amour que nous devons à Celui qui nous a aimés le premier. Il nous faut réaliser dans notre vie pratique ces paroles du Seigneur : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur » (Jean 12 : 26). Jonathan n’était pas là où était David lorsqu’il était rejeté et pourchassé, dans la souffrance ; il n’a pas été avec lui lorsqu’il est monté sur le trône, dans la gloire.
Quelle valeur ont pour nous les gloires de ce monde, que Satan peut placer devant nos cœurs ? Pesées dans la balance avec la Personne de notre Sauveur, la grandeur de son œuvre et sa victoire pour nous, ne s’envoleront-elles pas, plus légères que la poussière ? « Il s’agit de laisser une fois pour toutes le monde derrière nous, de nous attacher avec conviction de cœur à notre Seigneur, de l’aimer et de le chérir, Lui, sa gloire et ses richesses ! » (A.Remmers). Notre part et nos bénédictions sont celles qu’avait réalisées Asaph : « Mais, pour moi, m’approcher de Dieu est mon bien » (Ps. 73 : 28). Aujourd’hui, notre Seigneur est un roi rejeté. Mais le jour vient où Il sera manifesté comme « le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs » (Apoc. 19 : 16). « Il faut qu’Il règne » (1 Cor. 15 : 25). Il occupera bientôt le trône et administrera la terre pour la gloire de Dieu. Et nous règnerons alors avec Lui. Mais, en attendant, nous sommes appelés à partager sa réjection et son opprobre (Rom. 8 : 17 ; 1 Pier. 4 : 12-14 ; Matt. 19 : 27-29). C’est notre attachement à Christ qui nous rendra capables de persévérer à sa suite dans un monde qui Lui est hostile et opposé (voir Jean 15 : 18-20).
L'attachement d’Elisée à Elie – 2 Rois 2 : 1-14
Le ministère d’Elie touche à sa fin. Dieu a demandé au prophète d’oindre Elisée, fils de Shaphath, d’Abel-Meola, pour qu’il soit prophète de l’Eternel à sa place (1 Rois 19 : 16). Elie obéit à la parole de l’Eternel, comme il l’a fait à plusieurs reprises au cours de sa carrière, et jette son manteau de prophète sur les épaules de celui que Dieu lui a désigné comme successeur. Eisée, le laboureur, abandonne son travail, et s’en va après Elie – « et il le servait » (1 Rois 19 : 21). Son humble service consistait à verser l’eau sur les mains d’Élie (2 Rois 3 : 11). Il accomplit fidèlement sa tâche dans l’ombre du grand prophète, et Dieu le prépare ainsi pour un plus grand service (voir 1 Tim. 3 : 13). Puis vient pour Elisée le temps de prendre la suite de celui qui allait monter aux cieux sur des chars de feu, sans voir la mort.
Il savait que son maître allait être enlevé et il en souffrait (2 Rois 2 : 3, 5). Lorsqu’il est mis à l’épreuve par trois fois – « Reste ici, je te prie » -, il montre que sa résolution de ne pas abandonner Elie est inébranlable et qu’il lui demeurera attaché jusqu’au moment où son maître sera enlevé au ciel (2 : 2, 4, 6). Ainsi les deux hommes, « marchant et parlant » (v. 11), accomplissent ensemble le chemin qui conduit de Guilgal au Jourdain, en passant par Béthel et Jéricho. Elisée va apprendre ainsi auprès du grand prophète de précieuses leçons qu’il n’aurait pas apprises s’il n’avait pas suivi Elie, s’entretenant avec lui. Par ce chemin, qu’il parcourra seul en sens inverse jusqu’à Béthel après le départ d’Elie au ciel (2 : 14, 18, 23), « Elisée est appelé en dehors de l’état de choses amené par l’homme infidèle, avant d’y être envoyé comme témoin et serviteur de l’Eternel ».
Bien plus tard, les disciples ont appris du Seigneur qu’il allait les quitter pour s’en aller vers son Père (Jean 7 : 33 ; 8 : 21 ; 14 : 12b, 28 ; 16 : 5, 10, 16, 18, 28). Mais Jésus, par ses paroles, les encourage à demeurer attachés à Lui, même quand ils ne le verraient plus (15 : 5). Lorsqu’Il aurait été glorifié auprès de Dieu, Il leur enverrait le Saint Esprit dont l’action en eux allait les maintenir liés à Lui-même. L’Esprit allait les entretenir de Jésus pour le leur faire connaître toujours mieux (16 : 14) et ainsi attacher leur cœur à Lui. Et comme Elisée, fidèle témoin et serviteur de l’Eternel, est entré dans son ministère de grâce avec la mesure de puissance nécessaire pour son service, les croyants suivent le Seigneur dans la puissance de l’Esprit qui est en eux et avec eux. Le Seigneur Lui-même étant continuellement devant eux, leurs yeux demeurent fixés sur Lui dans le ciel, et leur cœur est rempli de Lui.
Des personnes attachées de tout leur coeur au Seigneur
L’attachement de David à son Dieu – Ps. 63 : 8
Au verset 8 du Psaume 63, nous lisons cette déclaration de David : « Mon âme s’attache à toi pour te suivre, ta droite me soutient ». Cette parole, pleine d’amour et de confiance, est le résultat des expériences et des exercices de l’âme de David dans la recherche de Celui qui seul pouvait répondre à ses besoins et ses attentes dans les circonstances difficiles qu’il vivait alors dans le désert de Juda.
« Mon âme a soif de toi » (v. 1). C’est dans l’épreuve (le désert) qu’il se tourne vers son Dieu. Dans un lieu où il n’y a aucun rafraîchissement pour l’âme – le monde dans lequel nous vivons est-il tel pour nous ? – il recherche son Dieu (Ps. 42 : 2). « La source des eaux vives » (Jér. 2 : 13) le mènera aux eaux paisibles qui donneront le repos à son âme altérée (v. Ps. 143 : 6 ; 23 :2).
« Mon âme est rassasiée » (v. 5). La contemplation de Dieu dans le sanctuaire (le lieu où Dieu se trouve et se fait connaître), la force, la gloire et la bonté de Dieu dont il a fait l’expérience (v. 2-3), ont rempli son âme de joie et d’une louange qui déborde (Ps. 71 : 8). Avons-nous, pour la pleine satisfaction de notre âme et notre croissance dans la connaissance de la personne de Christ, expérimenté ce qu’exprime l’apôtre Paul : « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3 : 18) ?
« Mon âme s’attache à toi » (v. 8). David a été occupé de Dieu (v. 2), de sa parole (Ps. 119 : 178). Il a veillé (v. 6) pour cela et a éprouvé la délivrance et la protection divines (v.7). L’amour et la puissance de Dieu l’ont accompagné dans les épreuves du désert comme dans le sanctuaire de la présence de Dieu. Il a trouvé en Lui « la source abondante de rafraîchissement et de joie pour son âme » (J.-G. B). Tout cela a produit au plus profond de son être un profond attachement à son Dieu. Son désir est d’être avec Lui, de le suivre où Il le conduira – comptant sur sa « droite », sa puissance qui le soutiendra dans la faiblesse (cf. 2 Cor. 12 : 10b).
Celui qui appartient à Christ doit réaliser que la croix l’a séparé du monde. L’œuvre de Christ l’a « retiré du présent siècle mauvais » (Gal. 1 : 4). Le monde est pour lui un désert qu’il traverse comme un étranger et un pèlerin – tel Abraham, l’hébreu (vient du mot « héber », qui signifie « passage »), qui n’avait ici-bas qu’une tente et un autel – se dirigeant vers le ciel, là où se trouve désormais sa demeure, auprès du Seigneur. Ce monde, dont Satan est le chef (Jean 12 : 31 ; 14 : 30 ; 16 : 11) ne peut apporter à son âme ce dont elle a besoin ici-bas : nourriture et rafraîchissement (Ps. 63 : 1b). Rien ne l’attire plus sur la terre, mais il a faim et soif des choses spirituelles. Il les recherche là où elles se trouvent, en Christ dans la gloire.
Celui qui cherche trouve, a dit Jésus (Matt. 7 : 7). Dieu se fait trouver de ceux qui le recherchent (Prov. 8 : 17) et Il leur donne nourriture et breuvage spirituels (Ps. 23 : 2 – cf. 1 Cor. 10 : 3-4). L’âme « trouve en Dieu Lui-même la plus complète et la plus riche nourriture ; elle est satisfaite ; elle n’a besoin de rien d’autre ; elle est rassasiée lorsqu’elle peut ainsi être seule avec Dieu, dans lequel est son plaisir » (J.-N. Darby). Des haltes bienfaisantes lui sont accordées, lorsque le Seigneur rassemble les siens autour de Lui. Dans sa présence, ils peuvent contempler sa Personne adorable, voir « sa force et sa gloire », admirer sa beauté et rappeler son œuvre merveilleuse - « Souviens-toi de glorifier son œuvre » (Job 36 : 24 ; Ps. 27 : 4) ; ils sont invités à se souvenir de Lui comme Il en a exprimé le désir avant sa mort sur la croix (Luc 22 : 19).
Les expériences de la vie avec le Seigneur tout au long des jours de notre passage ici-bas, sa présence au milieu des siens assemblés à son Nom, tout cela contribue à lier fermement notre âme à Lui. L’attachement au Seigneur produit le désir de le suivre, pour être avec Lui, pour goûter sans cesse sa présence bénie et sanctifiante.
Marchant après Lui dans le chemin, le croyant sait qu’il sera affermi et porté par Celui qui l’aime et qui sera son soutien constant. Le but est près d’être atteint, « le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru » (Rom. 13 : 11), le repos et la gloire de sa présence sont proches. Que notre âme s’attache toujours plus à sa Personne au fur et à mesure que nous avançons à sa suite dans le désert de ce monde ! Il nous donnera chaque jour les ressources dont notre faiblesse a besoin et que nous attendons de sa part.
L’attachement d’Ezéchias à l’Eternel – 2 Rois 18 : 1-8
Après la séparation entre Israël et Juda, à la mort de Salomon, vingt rois se sont succédés sur le trône de David. De huit d’entre eux seulement il est dit : « Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel ». Ézéchias est le septième de ces rois qui ont suivi l’exemple de David, leur père, le roi « selon le cœur » de Dieu (1 Sam. 13 : 14). Avant lui Achaz, après lui Manassé, ont tous deux fait ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel.
L’histoire du pieux roi Ezéchias nous est donnée dans le livre des Rois (ch. 18 à 20), dans le deuxième livre des Chroniques (ch. 29 à 32) et dans le livre du prophète Esaïe. Le premier paragraphe du chapitre 18 du livre des Rois nous donne un résumé de sa vie. Trois grands traits caractérisent celui qui a marché « dans la puissance de l’Éternel » (signification du nom d’Ézéchias) :
« Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Eternel » (v.3). Ezéchias détruit toutes les idoles et les faux dieux, il purifie la maison de l’Éternel et rétablit la Pâque. « Et il fit ce qui est bon, et droit, et vrai, devant l’Eternel, son Dieu. Et dans toute œuvre qu’il entreprit, dans le service de la maison de Dieu et dans la loi et dans les commandements, pour rechercher son Dieu, il agit de tout son cœur, et prospéra » (2 Chr. 31 : 20-21) ;
« Il mit sa confiance en l’Eternel » (v. 5). Lorsque le roi d’Assyrie est monté contre les villes de Juda, le Rab-Shaké (général en chef) s’est moqué ouvertement de la confiance qu’Ézéchias plaçait en son Dieu (2 Rois 18 : 19-22). Il s’est aussi élevé contre Dieu (19 : 16). Ézéchias remet tout entre les mains de l’Éternel (19 : 14-19) et sa confiance reçoit une grande récompense : Dieu détruit ses ennemis (19 : 35-37) ;
« Il s’attacha à l’Eternel » (v. 6). Ezéchias ne s’est pas détourné de son Dieu, il a gardé les commandements de la loi et a ôté tout ce qui avait détourné de Dieu le cœur du peuple. En conséquence de cet attachement à son Dieu, « l’Eternel fut avec lui : partout où il allait, il prospéra » (v. 7). Celui qui s’attache à son Dieu et s’approche de Lui pour le suivre éprouvera la proximité constante, l’aide et la bénédiction de Dieu en toutes choses.
Les croyants d’Antioche attachés au Seigneur – Actes 11 : 23
La persécution de la part des Juifs contre l’assemblée de Jérusalem avait conduit à la dispersion des croyants qui faisaient partie de cette assemblée. Certains étaient allés jusqu’à Antioche. Des juifs Cypriotes et Cyrénéens, soutenus par la main du Seigneur, avaient annoncé la parole. Par leur moyen un grand nombre de Gentils ont cru et se sont tournés vers le Seigneur. La grâce de Dieu se déploie dans cette première assemblée formée parmi les nations et Barnabas est envoyé de Jérusalem pour voir ce qu’il en est (Act. 11 : 22).
En considérant l’état de ces croyants, il ne peut que se réjouir de ce que la grâce de Dieu a accompli en eux. Cet « homme de bien » (v. 24) a à cœur de les encourager et les affermir. Il désire qu’ils croissent spirituellement, « dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » et qu’ils demeurent « fermes dans le Seigneur » (2 Pier. 3 : 18 ; Phil. 4 : 1). C’est pourquoi il exhorte ceux qui s’étaient convertis, tournés vers le Seigneur (v. 21) par la foi, à « demeurer [attachés] au Seigneur de tout leur cœur » (Act. 11 : 26). « Demeurer » dans le Seigneur et dans son amour était déjà l’injonction que Jésus Lui-même avait adressée à ses disciples dans ses dernières paroles avant la croix (Jean 15 : 4-10). Maintenir la communion avec le Seigneur est la condition nécessaire pour que les croyants portent du fruit à la gloire de Dieu.
Si nous avons à cœur l’assemblée de Dieu, si nous désirons l’accroissement spirituel des saints pour la gloire du « chef du corps, de l’assemblée » (Col. 1 : 18), nous pouvons nous encourager les uns les autres par les paroles que Barnabas avait adressées aux croyants d’Antioche.
Il peut être humiliant pour nous que ces affections indéfectibles qui nous lient à notre Seigneur doivent nous être rappelées. Mais nous devons bien confesser que notre amour a tendance à s’attiédir et que notre attachement à Christ se relâche souvent. Le Seigneur ne nous a-t-Il pas averti solennellement à cet égard, comme Il avait autrefois averti l’assemblée d’Ephèse (Apoc. 2 : 4) ? Nous avons besoin que les choses précieuses qui concernent notre Seigneur soient rappelées à notre mémoire et ravivent nos affections pour Lui. Que le Seigneur veuille dans sa grâce nous donner encore aujourd’hui des « fils de consolation » (signification du nom de Barnabas) qui raniment notre amour pour Lui et attachent nos cœurs à sa Personne. « Barnabas conduisait au Seigneur ceux auxquels il parlait ; il les exhortait à Lui être attaché de tout leur cœur ; il désirait que leur affection ne soit partagée avec aucun autre objet » (S. Prodhom – Simples entretiens sur les Actes). Que nos cœurs soient disposés à recevoir une telle exhortation, afin que, par la vertu d’un amour réchauffé par le sien, nous « croissions en tout jusqu’à Lui » (Eph. 4 : 15) !
O Dieu, ta Parole recèle
Le trésor le plus précieux,
Car ton Esprit nous y révèle
Jésus, le seul chemin des cieux.
Ta Parole à ton Fils lui-même
Veut sans cesse attacher nos coeurs,
Dévoilant les gloires suprêmes
De la Personne du Seigneur.
Le Seigneur Lui-même nous engage à sonder les Ecritures, parce qu’elles rendent toutes témoignage de Lui (Jean 7 : 39). Par elles nous apprenons à Le connaître, à L’aimer, et nos cœurs s’attachent à sa Personne adorable. N’est-ce pas ce qu’Il attend de ceux qu’Il s’est acquis au prix du don de sa vie sur la croix ? Puissions-nous répondre à son amour et lier fermement nos âmes à sa Personne, Le servir, Le suivre et L’attendre. Le moment est proche où nous Lui serons semblables car nous Le verrons enfin comme Il est. « Et quiconque a cette espérance en Lui se purifie, comme Lui est pur » (1 Jean 3 : 2-3).
Ph. F - Septembre 2017