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Il a été avec le riche dans sa mort (Es. 53 : 9)


La mort de Jésus
Le Seigneur enseveli
Les aromates pour embaumer son corps
Joseph d’Arimathée et Nicodème
Descente de la croix
Le sépulcre de Jésus, dans le jardin
Le tombeau vide — la résurrection de Jésus

 

La mort de Jésus

            Dans leur haine violente, les Juifs se sont hâtés de crucifier Jésus avant la fête, entre deux malfaiteurs. Portant sur lui sans honte leurs mains iniques, ils l’ont cloué au bois.
            Après les trois heures de ténèbres où il a connu l’abandon de Dieu (Mat. 27 : 46), Jésus a dit : « C’est accompli » (Jean 19 : 30). L’œuvre de grâce est terminée, c’est un cri de victoire. Puis, ayant baissé la tête et crié à haute voix, il remet son esprit entre les mains du Père et il expire (Luc 23 : 46). Sa mort ne ressemble à aucune autre. Il ne succombe pas d’épuisement comme les autres suppliciés, il entre volontairement dans la mort. Pilate s’en étonnera, ayant peine à croire qu’il soit déjà mort ; il lui faudra le témoignage du centurion.
            Alors qu’ils viennent de commettre le plus odieux des crimes, les Juifs demandent à Pilate que les corps ne restent pas sur la croix pendant le sabbat, mettant en avant leur souci de ne pas se souiller ! C’était la Préparation, c’est-à-dire le jour qui précédait le sabbat, et cette année-là, ce sabbat était un grand jour, car il coïncidait avec la Pâque. Dieu se sert ainsi de l’hypocrisie des pharisiens pour que son saint Fils reçoive une sépulture très honorable : « Il a été avec le riche dans sa mort, parce qu’il n’avait fait aucune violence, et qu’il n’y avait pas de fraude dans sa bouche » (Es. 53 : 9b) - Dieu l’avait annoncé 700 ans auparavant, par la bouche de son prophète.
            Pilate accède à la demande des Juifs, et donne l’ordre de briser les jambes des crucifiés pour hâter leur fin, et pouvoir ainsi les enlever de la croix (Jean 19 : 31). Mais, venant à Jésus, les soldats s’aperçoivent qu’il est déjà mort (v. 33). Alors, l’un d’entre eux, instrument inconscient de l’accomplissement des Ecritures (Ps. 34 : 20), perce son côté avec une lance, dans un dernier outrage, au lieu de lui briser les jambes selon l’ordre reçu. Et aussitôt, quelle merveille, le sang qui purifie et l’eau qui lave sortent de son côté et se répandent (Jean 19 : 34). C’est la réponse divine, parfaite, à la culpabilité et à la souillure de l’homme. Nous avons été « rachetés par le sang précieux de Christ », répondant à tout ce qu’exigeait la justice de Dieu (1 Pierre 1 : 18-19). L’eau purifie de toute souillure, et permet à l’homme de se tenir dans la présence de Dieu (1 Jean 5 : 6 ; 1 Cor 6 : 11).
            Mais cette mort expiatoire du Seigneur devait être aussitôt suivie de manifestations visibles. C’est d’abord le voile du temple qui, en se déchirant en deux, « depuis le haut jusqu’en bas » (Mat. 27 : 51 ; Marc 15 : 38), montre que ce sacrifice a répondu aux droits de la sainteté de Dieu. Le « chemin des lieux saints » est désormais ouvert pour le racheté (Héb. 9 : 8 ; 10 : 19-20). La terre tremble, les rochers se fendent et les sépulcres s’ouvrent. Beaucoup de corps des saints endormis ressuscitent, puis étant sortis des tombeaux après la résurrection du Seigneur, ils entrent dans la sainte ville, Jérusalem (Mat. 27 : 51-53).
 

Le Seigneur enseveli

            Mais que va-t-il advenir du corps de Jésus, de ce corps que Dieu a formé (Héb. 10 : 5) ?
            Après la cruelle et infamante peine de la croix, réservée aux esclaves, aux criminels et aux brigands, on jetait généralement le corps des suppliciés à la décharge publique. Ils étaient, soit brûlés dans la vallée maudite de Hinnom, soit abandonnés aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs (2 Sam. 21 : 10). Et les Juifs, pleins de haine contre Jésus, même après sa mort, étaient certainement prêts à lui « donner son sépulcre avec les méchants » (Es. 53 : 9a).
            Mais, si la haine de l'homme a crucifié le Seigneur de gloire, l’amour aura le privilège de le mettre dans le tombeau. Le Dieu saint, à l’heure de l’expiation, était resté sourd aux appels du Fils de son amour ; mais maintenant, il veille jalousement sur le corps de son Bien-aimé qui doit être enseveli avec le plus grand soin, objet du plus grand respect.


Les aromates pour embaumer son corps

            Déjà à Béthanie, six jours avant la Pâque, Marie avait discerné que la mort de Jésus était proche. Elle avait préparé une livre de parfum de nard pur de grand prix, pour oindre sa tête (Mat. 26 : 7) et ses pieds (Jean 12 : 3). Et, à ses disciples indignés qui disent : « A quoi bon cette perte ? » (Mat. 26 : 9), le Seigneur répond : « Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Elle a fait une bonne œuvre envers moi » (v. 10). En répandant ce parfum sur le corps de Jésus, elle l’a fait « pour le jour de ma mise au tombeau » (Jean 12 : 7). Il est significatif qu’elle n’a pas été parmi celles qui, plus tard, se sont rendues au tombeau pour embaumer son corps (Luc 24 : 10).
            Non loin de la croix, plusieurs femmes regardent de loin. Elles ont suivi et servi Jésus depuis la Galilée (Mat. 27 : 55). Et plus tard, au moment de la mise au tombeau, Marie de Magdala et Marie, la mère de Joses, sont là aussi, attentives, regardant « où on le mettait » (Marc 15 : 47 ; Luc 23 : 55). La Parole de Dieu a conservé précieusement le souvenir de tous ces gestes, de toute cette ferveur, expression de cœurs remplis d’amour pour le Seigneur.
            Aussitôt après le sabbat, Marie de Magdala et Marie, la mère de Jacques et Salomé, achètent des aromates « pour aller l’embaumer » (Marc 16 : 1). Mais quand, tôt le matin, elles arrivent au tombeau, elles se demandent avec inquiétude : « Qui nous roulera la pierre de l'entrée du tombeau ? » (v. 3) - cette pierre était très grande et avait été scellée (Mat. 27 : 66). Or elles découvrent que la pierre a été roulée et que le sépulcre est vide (Marc 16 : 4). En y entrant, elles voient, épouvantées, un jeune homme, assis et vêtu de blanc (v. 5). Il leur dit : « Ne soyez pas épouvantées ; vous cherchez Jésus le Nazarénien : le crucifié, il est ressuscité, il n’est pas ici » (v. 6). Il n’était plus temps d’entourer de soins son corps. Apprenons à faire ce qui plaît au Seigneur, à ses pieds chaque jour, en écoutant sa parole comme Marie (Luc 10 : 39, 42). Nous pourrons alors agir avec intelligence, au moment convenable.


Joseph d’Arimathée et Nicodème

            Depuis longtemps déjà, les disciples ont fui. Mais le Dieu souverain, comme dans d’autres occasions, a secrètement préparé des instruments dociles. Manifestement, Joseph d’Arimathée et Nicodème, chacun selon sa capacité, sont prêts à accomplir ensemble un service incomparable. Ils viennent de lieux différents, mais ils vont se rencontrer, conduits par Dieu lui-même, au pied de la croix de notre Seigneur Jésus Christ. Ce qui les unit, c’est le même amour fervent pour lui (Phil. 2 : 2), le même désir de l’honorer au moment unique où il descend dans la mort comme victime volontaire.
            La parole de Dieu souligne : « Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures ; il a été enseveli, et il a été ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures » (1 Cor. 15 : 3-4).
            Ici, c’est le moment où il va être enseveli. Et là aussi, tout doit se dérouler selon la pensée divine, rien n’est laissé à l’initiative de l’homme. Des mains pures et des cœurs dévoués sont nécessaires, Dieu s’en est pourvu. Plus tard, quand il s’agit de s’occuper du corps d’Etienne, ce fidèle témoin, une certaine attitude de cœur convient aussi : « Des hommes pieux emportèrent Etienne pour l’ensevelir et menèrent un grand deuil sur lui » (Actes 8 : 2).

                        Nicodème
            
Nicodème est mentionné à trois reprises dans les évangiles. Ce docteur d’Israël était venu voir Jésus de nuit. Il avait appris auprès de lui une vérité aussi étrange qu’humiliante : une autre naissance, par l’action conjuguée de l’eau et de l’Esprit, lui était nécessaire pour « voir » le royaume de Dieu et recevoir la vie éternelle (Jean 3 : 3-10). Plus tard, ce même Nicodème avait timidement tenté de plaider devant les pharisiens en faveur de Celui avec lequel il avait eu cet entretien personnel, inoubliable. Sans aucun succès : ces hommes religieux manquaient trop de droiture (Jean 7 : 50-52). Mais maintenant, dans cette occasion ultime, quand tout semble perdu et devenu inutile, Nicodème en finit avec sa prudence et cesse de cacher son amour pour le Seigneur.

                        Joseph d’Arimathée
            Matthieu, qui présente le Roi, le Messie, fait ressortir que Joseph d’Arimathée était un homme riche (27 : 57). Il possédait un sépulcre qu'il avait taillé dans le roc (v. 60). Mais le lieu est pour le moins étrange. N’était-il pas situé à portée de voix de l’endroit sinistre où l’on dressait les potences pour des criminels ? On comprend maintenant à quel usage extraordinaire devait servir ce tombeau ! Joseph était aussi un « conseiller honorable » (Marc 15 : 43a) – il avait en quelque sorte un rang de sénateur. Mais c’était aussi un « homme de bien et juste » (Luc 23 : 50). L’évangéliste précise qu’il n’avait jamais voulu se joindre au conseil des Juifs, ni à leur action contre Jésus. Il comptait parmi ceux qui attendaient le royaume de Dieu (v. 51). Il avait mis toute son espérance en Jésus. Matthieu et Jean précisent qu’il était lui-même « disciple de Jésus » (Mat. 27 : 57 ; Jean 19 : 38). Mais jusqu’ici, il l’avait été « en secret », par crainte des Juifs. Que de fois la crainte des hommes nous paralyse et nous empêche de glorifier et de suivre vraiment le Seigneur ! (voir Prov. 29 : 25).
            « Le soir venu », Joseph d’Arimathée arrive sur les lieux. (Matt. 27 : 57). Avec hardiesse, il « prend sur lui » d’entrer auprès du gouverneur de la Judée pour lui demander le corps de Jésus (Marc 15 : 43b). Nous pouvons imaginer l’étonnement de Pilate. Les Juifs n’allaient-ils pas prendre la démarche de Joseph comme une provocation à leur égard ? Cet acte le séparait définitivement de la caste dominante des pharisiens, premiers responsables de la mort du Seigneur. Moralement, Joseph sortait délibérément « vers lui, hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13 : 13).
            Après s’être enquis et avoir reçu confirmation de la mort de Jésus, le gouverneur donne « l’ordre que le corps soit livré » (Matt. 27 : 58). Pour Pilate, ce n’était qu’une dépouille sans valeur.


Descente de la croix

            Aussitôt Joseph vient donc ôter le corps de Jésus, le descendant du bois avec précaution et respect. Il faut se hâter, le sabbat est proche, et toute activité sera bientôt interdite. Mais Nicodème l’a rejoint. C’est le même « qui au commencement était allé de nuit à Jésus » ; il apporte « un mélange de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres », plus de 32 kg (Jean 19 : 39). Ces aromates évoquent la souffrance et la mort. Composer une si grande quantité de parfum devait être difficile et onéreux !
            Durant cette scène solennelle, « ils prirent… le corps de Jésus et l’enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d’ensevelir » (Jean 19 : 40). Luc parle d’un linceul (23 : 53). Matthieu ajoute qu’il était net (27 : 59), tandis que Marc précise que Joseph l’avait acheté (15 : 46).


Le sépulcre de Jésus, dans le jardin

            Près de Golgotha, au lieu où le Seigneur avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin se trouvait le sépulcre neuf qui appartenait à Joseph d’Arimathée (Jean 19 : 41). Un jardin évoque dans notre esprit un endroit agréable. Le bien-aimé du Cantique des cantiques aimait à s’y promener pour manger ses fruits exquis et cueillir des lis (4 : 16 ; 6 : 2).
            Adam, placé par l’amour divin dans un jardin de délices, a écouté la voix de l’Ennemi et a désobéi à Dieu. Depuis lors, la mort, salaire du péché, est venue tout gâter et ses effets se font sentir partout ; dans plus d’un jardin, se trouve un tombeau qui rappelle que « la mort a passé à tous les hommes, du fait que tous ont péché » (Rom. 5 : 12). Toute la création ensemble soupire, elle attend d’être affranchie de la servitude de la corruption (Rom. 8 : 21-22).
            Jamais personne n’avait été mis dans le sépulcre de Joseph d'Arimathée (Jean 19 : 41). Le corps de notre Sauveur, du « Saint de Dieu » (Jean 6 : 69), ne devait pas connaître la corruption (Ps. 16 : 10 ; Actes 2 : 31 ; 13 : 37). Placé dans ce sépulcre, il sera gardé de tout contact impur, et aucun doute ne sera possible quant à son identité. « Joseph, pris le corps, l'enveloppa d'un linceul net et le mit dans son tombeau neuf » (Matt. 27 : 59). Puis, avant de s’en aller, il en ferme avec soin l’entrée ; il roule à cet effet une grande pierre contre la porte (v. 60). « Mais Marie de Magdala et l’autre Marie » assistent à cette scène, « assises en face tu tombeau » (v. 61).


Le tombeau vide — la résurrection de Jésus

            Est-ce la fin de toutes les espérances de la foi ? Comme l’exprime l’apôtre Paul : « Si Christ n’a pas été ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés... Nous sommes plus misérables que tous les hommes ». Mais, conduit par l’Esprit, il ajoute aussitôt : « Maintenant, Christ a été ressuscité d’entre les morts » (1 Cor. 15 : 17-20). C’est en vain que, soutenus par Pilate, les ennemis vont chercher à rendre le tombeau inviolable, en scellant la pierre et en y mettant la garde (Mat. 27 : 65-66). Leurs précautions futiles ne feront que rendre le triomphe du Seigneur plus éclatant encore ! C’est volontairement qu’il est « descendu dans les parties inférieures de la terre » (Eph. 4 : 9) - ce qui signifie simplement qu’il a été enseveli. Mais il est aussi Celui qui, sorti victorieux de la mort, est « monté au-dessus de tous les cieux » (v. 10). Il avait déclaré aux Juifs incrédules, qui réclamaient un miracle : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai... il parlait du temple de son corps » (Jean 2 : 19-21).
            Au grand matin lumineux de la Résurrection, le troisième jour, éblouis, nous pouvons contempler le tombeau vide ! Un ange du Seigneur, descendant du ciel, a roulé la pierre et s’est assis sur elle (Mat. 28 : 2). Les linges sont à terre (Luc 24 : 12), et le suaire, qui était sur sa tête, est plié dans un lieu à part (Jean 20 : 6-7). Tout s’est passé sans hâte, dans un ordre parfait. Quel contraste avec Lazare sortant du tombeau ! Il fallait le délier, pour le laisser aller (Jean 11 : 44). Mais ici l’Ennemi a connu la puissance du Seigneur. Tout démontre la victoire sur la mort et sur son prince, par « l’excellente grandeur… de la puissance de sa force » (Eph. 1 : 19).

            Jésus est ressuscité, les siens l’ont vu. Il s’est présenté à eux vivant, « avec beucoup de preuves certaines » (Actes 1 : 3). Il leur a montré les blessures de ses mains et de ses pieds, témoignage éternel de ses souffrances (Luc 24 : 39). Puis, après leur avoir parlé, il a été élevé en haut dans le ciel et il s'est assis de plein droit à la droite de Dieu (Marc 16 : 19). Désormais, si le tombeau est vide, le trône est occupé, et nos cœurs désirent être remplis avec adoration de tout ce qui Le concerne.

                      Vainqueur de Satan et du monde,
                      
Le Fils de Dieu sort du tombeau :
                      
Aux horreurs d’une nuit profonde
                      
Succède le jour le plus beau.
                      
Plus de terreur, plus de détresse !
                      
O chrétiens, peuple racheté,
                      
Avec une sainte allégresse,
                      
Chantons Jésus ressuscité !


Ph. L – « Messager évangélique » 2017