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Traditions et coutumes


1.     Traditions religieuses
2.     Les coutumes ou habitudes dans la vie chrétienne
3.     Conclusion

 

1.     Traditions religieuses

            Dans le Nouveau Testament, le mot traduit par « tradition » est le terme grec « paradosis », qui signifie « transmission » ; il désigne à la fois ce qui est transmis et l’acte même de transmettre.
            Nous désirons nous en tenir à un examen des traditions d’origine ecclésiastique qui sont très variées. Leurs partisans affirment qu’elles peuvent aider ceux qui s’y intéressent à saisir le véritable sens de l’Ecriture. Or, il s’agit d’enseignements religieux provenant des hommes ; ils ne doivent pas être confondus avec ce que Dieu a transmis par le moyen des apôtres, ni avec des coutumes qui peuvent avoir cours dans la vie chrétienne.

                        1.1.   Traditions parmi les Juifs

            En Matthieu 15 : 2, les scribes et les anciens mettent en avant ce qu’ils appellent la « tradition des anciens ». La tradition, ici, est bien ce que les hommes ont ajouté à la Parole : un ensemble d’exigences imposées à leurs semblables, au détriment de ce que Dieu dit et demande. La tradition supplante la révélation divine et son autorité, tout en se rendant forte de son Nom !

                                    1.1.1. Ce qu’en dit le Seigneur

            Lisons un passage de l’évangile de Matthieu :
                    « Alors, de Jérusalem, viennent à Jésus des pharisiens et des scribes qui lui disent : Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens, car ils ne se lavent pas les mains quand ils mangent ? Il leur répondit : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ? Car Dieu a commandé : « Honore ton père et ta mère » (Ex. 20 : 12) ; et : « Que celui qui maudit père ou mère soit puni de mort » (Ex. 21 : 17). Mais vous, vous dites : Si quelqu’un dit à son père ou à sa mère : Tout ce dont tu pourrais profiter de ma part est un don (une offrande consacrée à Dieu) – il n’honorera pas son père ou sa mère. Ainsi vous avez annulé le commandement de Dieu à cause de votre tradition. Hypocrites ! Esaïe a bien prophétisé à votre sujet quand il dit : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est très éloigné de moi ; et c’est en vain qu’ils me révèrent, puisqu’ils enseignent comme doctrines des commandements d’hommes » (Matt. 15 : 1-9).
            Les disciples viennent déclarer à Jésus que les pharisiens ont été scandalisés par ses paroles. Il leur répond :
                    « Toute plante que mon Père céleste n’a pas plantée sera déracinée. Laissez-les ; ce sont des aveugles, conducteurs d’aveugles » (v. 12-14).
            L’évangile de Marc (7 : 1-9) donne d’autres détails sur la même scène :
                    « Les pharisiens et quelques scribes … voient certains de ses disciples qui mangeaient du pain avec des mains souillées c’est-à-dire non lavées - car les pharisiens et tous les Juifs ne mangent pas sans se laver soigneusement les mains, retenant la tradition des anciens ; de retour du marché, ils ne mangent pas sans s’être lavés. Il y a aussi beaucoup d’autres prescriptions qu’ils ont reçues par tradition pour les observer, comme de laver les coupes, les pots, les vases de bronze et les lits (sièges pour les repas). Alors les pharisiens et les scribes l’interrogent : Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens, et mangent-ils le pain avec des mains souillées ?...  Puis Il leur dit : Vous annulez bel et bien le commandement de Dieu afin de garder votre tradition ! ». Il en donne un exemple solennel : « Vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Tout ce dont tu pourrais profiter de ma part est corban, c’est- à-dire don (une offrande à Dieu) …, vous ne lui permettez plus de rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant la parole de Dieu par votre tradition que vous vous êtes transmise ; et vous faites beaucoup de choses semblables ». Ayant de nouveau appelé la foule, Jésus leur dit : « Ecoutez-moi, vous tous, et comprenez. Il n’y a rien d’extérieur à l’homme, qui entrant en lui, puisse le souiller ; mais ce qui sort de lui, (de son mauvais cœur) voilà ce qui souille l’homme. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » (v. 11-16).
            Le Seigneur a prononcé ces paroles au moment où l’incrédulité et l’aveuglement menaçaient les auditeurs (Matt. 11 : 15 ; 13 : 9, 43).

            Le zèle religieux des pharisiens - les puritains de leur époque - se bornait en fait à observer strictement un certain nombre de formes extérieures et de traditions. Mais sous le couvert de cette pieuse apparence – qui peut faire illusion aux hommes mais ne trompe pas Dieu ! – ils suivaient tous les penchants de leur cœur naturel. Ils en étaient même arrivés à se soustraire « par avarice » aux devoirs les plus élémentaires – comme à celui de pourvoir aux besoins de leurs parents (v. 5). Or « qui dépouille sa mère et son père et dit : ce n’est pas une transgression, celui-là est compagnon du destructeur » (Prov. 28 : 24) !
            Cette question du Seigneur : « Pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ? » (Matt. 15) répondait en fait à celle des pharisiens : « Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens, car ils ne se lavent pas les mains quand ils mangent ? » ; or nous savons à quel point les commandements divins étaient les délices du Seigneur ! Jésus continue en dévoilant aux disciples la ruine complète de l’homme. Ils avaient été déconcertés par sa réponse aux pharisiens, car probablement la tradition avait encore de l’importance à leurs yeux. Mais les mains peuvent être soigneusement lavées et le cœur rempli de souillures !
            Ces pharisiens étaient jaloux du succès du Seigneur auprès des foules. Craignant celles-ci et n’osant pas leur tenir tête, ils accusaient les disciples du Seigneur. Mais « Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes, et qu’il n’avait pas besoin que quelqu’un rende témoignage au sujet de l’homme… (Jean 2 : 24). Connu pour sa douceur et sa bonté (2 Cor. 10 : 1), le Seigneur ne transige pas avec la vérité. Il appelle donc les pharisiens des hypocrites ! Un hypocrite affecte avoir des sentiments, des opinions qu’il n’a pas – et il cache en revanche ses véritables pensées ! La pureté extérieure pour ces personnes « religieuses » - qui appartenaient à la « secte la plus exacte » du culte (Act. 26 : 5) - avait pris une importance d’autant plus grande que la pureté de leur conscience ne les préoccupait guère ! Une religion sans sainteté convient parfaitement au cœur naturel ! On sait très bien cacher son véritable état de cœur sous des apparences flatteuses et respectables.

                                    1.1.2. Ce qu’a fait Paul de la tradition

            Paul parle « des traditions de mes pères ». Il dit aux Galates : « Vous avez entendu parler de ce qu’a été autrefois ma conduite dans le judaïsme : je persécutais outre mesure l’assemblée de Dieu et la dévastais, et je faisais des progrès dans le judaïsme plus que beaucoup de ceux de mon âge dans ma nation, étant extrêmement zélé pour les traditions de mes pères. Mais quand il plut à Dieu, qui m’a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi… (Gal. 1 : 13-15).  Alors Saul – qui deviendra Paul - a totalement changé d’attitude.
            Un homme peut donc abandonner ses traditions en les remplaçant par de meilleures choses ! Paul a tout laissé de côté, et en particulier la tradition de ses pères - lorsqu’il a été saisi par le Christ ! Il le confirme : « Plus encore, je considère toutes choses comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur » (Phil. 3 : 7-8). Mais hélas, tous n’ont pas suivi son exemple !

                        1.2.   Traditions dans la chrétienté

                                    1.2.1. Transmission orale du début

            A l’instar du peuple juif, la chrétienté a succombé à la tradition. Au tout début de l’ère chrétienne, la tradition (ou transmission) était vraiment fondée sur le seul ministère des apôtres, gardée alors avec ferveur par les croyants, les épîtres n’étant pas encore écrites. L’apôtre disait alors : « Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez les instructions que vous avez reçues de notre part, soit oralement, soit par lettre » (2 Thes. 2 : 15) et aussi : « Mais nous vous enjoignons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, de vous tenir à l’écart de tout frère qui marche dans le désordre au lieu de suivre l’enseignement qu’il a reçu de nous » (2 Thes. 3 : 6) et encore : « Je vous loue de ce qu’en toutes choses vous vous souvenez de moi et de ce que vous gardez les instructions comme je vous les ai données » (1 Cor. 11 : 2).
            Mais ces instructions pouvaient venir de l’homme – comme par exemple la tradition des anciens d’Israël. Le Seigneur a fortement dénoncé ce danger, en déclarant que c’était une perversion des commandements divins. Dans Colossiens 2 : 8, il s’agit de l’enseignement des moralistes (et des philosophes) ; il a survécu jusqu’ici. L’homme veille avec ténacité sur ce qu’il a lui-même institué !
            On transmettait alors oralement cette instruction - avant que la Parole de Dieu ne soit complète, ce qu’elle est depuis plus de vingt siècles.

                                    1.2.2. Après les apôtres

            Les épitres ont été écrites à la fin du premier siècle. Hélas, peu après, des « apocryphes » ont été habilement glissés au milieu des vrais écrits apostoliques. Dans ces ouvrages, qui ne sont pas inspirés, certaines pages contredisent l’enseignement de la Bible.
            En fait, la tradition se fonde - pour une grande part - sur les écrits des « successeurs » des apôtres, estimés être « des pères de l’Eglise ». Cependant, leurs écrits, qui se fondent en principe sur l’Ecriture, ont une valeur très inégale. La lecture de quelques-uns d’entre eux est édifiante et peut être conseillée. Nous pensons aux écrits de Jean Chrysostôme, de saint Augustin… Il y a chez d’autres du « mélange », ce qui nécessite une certaine spiritualité pour le discerner.
            Mais la tradition se base aussi sur « des coutumes et des habitudes pieuses » qui changent lentement au cours des siècles, ce qui fait que la tradition évolue. De petites modifications dans la manière de se comporter et de se conduire commencent par être proposées dans une des églises,  puis se répandent ensuite peu à peu à l’ensemble de l’église. Par ce biais, l’enseignement de la tradition s’éloigne de plus en plus de celui de la Parole de Dieu sur laquelle elle se basait au début.
            Certains ont cherché à « légitimer » la tradition en lui trouvant artificiellement une place dans l’Ecriture. Ils se sont ainsi servis de 2 Thessaloniciens 2 : 15 et de 1 Corinthiens 11 : 2 ; certains ont alors introduit « tradition » là où il faut plutôt lire : « d’après le texte original, instructions ».
            Il y a un autre passage, dans l’épître aux Colossiens où des traducteurs ont proposé, en note, le mot « tradition », comme une alternative possible dans ce texte. Mais justement ce passage nous met en garde contre la tradition ! Des vents dangereux soufflaient alors à Colosses. La philosophie et le culte des anges étaient répandus suite à l’enseignement (ou la tradition) des hommes - et non selon Christ. C’étaient donc, dit l’apôtre, de « vaines tromperies ».
            Dans le passé, les « Credo », comme celui de Nicée, d’Athanase, ou d’autres, étaient proposés pour « conserver la foi », telle que les « Pères » l’avaient confessée !  Mais les meilleures intentions chrétiennes ne peuvent suffire pour veiller sur les trésors de la Parole de Dieu. Seul le Saint Esprit s’en charge !

                                    1.2.3. Ce qu’est devenue la tradition

            La tradition est devenue au fil du temps un grand édifice échafaudé par l’homme et pour l’homme : elle lui donne de l’importance, ajoute à son prestige ! Il a très souvent le même désir caché que ceux qui ont bâti Babel : se faire « un nom » (Gen. 11 : 4) ! Beaucoup apprécient la tradition qui maintient les formes extérieures de la religion, mais ne touche ni la conscience ni le cœur, « trompeur par-dessus tout, et incurable » (Jér. 17 : 9). C’est une puissance qui s’élève contre la seule vraie autorité, celle de Dieu ! Une telle « religion » qui renie ce que dit Jésus Christ (Col. 2 : 4-8) est agréable au cœur déchu.

            Les partisans de la tradition chrétienne affirment que ses aspects « pratiques » s’imposent à ceux qui acceptent le magistère de l’Eglise et veulent rester dans son giron. Ils ont pour leitmotiv : « Hors de l’Eglise, point de salut ! ».
            Ils disent qu’un croyant qui y adhère n’est plus isolé dans ses recherches. Il peut s’appuyer sur les avis « éclairés » de spécialistes, qui se tiennent très au courant des « progrès » de la tradition officielle ; ils sont même orfèvres en la matière ! Ceux-ci se permettent de choisir ce qu’il faut retenir dans la Bible ! Ils inventent parfois eux-mêmes certains maillons qui manquent pour justifier les conclusions de leurs recherches et les rendre crédibles pour ceux qui sont disposés à les accepter.
            Ils affirment officiellement que cette « tradition » est en accord avec la « révélation continue de l’Evangile à l’Eglise, par le Saint Esprit » - une déclaration qui ne peut que susciter des réserves.
            Les doctrines, les thèses, fondées ou imprégnées par les « idées humaines », foisonnent aujourd’hui et elles voilent Dieu à l’âme ! La tradition religieuse est devenue un des grands obstacles qui empêche l’amour de Dieu d’atteindre librement le cœur des hommes. Elle peut tourner en superstition (Col. 2 : 8). Dans certains pays où elle est très influente (comme Madagascar par exemple), ses « partisans » qui s’y accrochent, s’opposent vivement à l’activité des missionnaires, car ceux-ci sont considérés comme une menace.

            La tradition, au lieu d’être réellement « liée » à l’Ecriture - selon une idée reçue - entre parfois en conflit avec la Parole de Dieu : l’Ennemi cherche par son moyen à annuler l’Ecriture (Matt.15 :13). Elle renferme des doctrines incertaines - ou des « habitudes » discutables qui se développent, peu à peu, au milieu des chrétiens - sans qu’il soit possible de les appuyer sur l’enseignement de l’Ecriture !
            Craignons de prêter, tant soit peu, l’oreille à un enseignement qui s’écarte de la Parole de Dieu. Le Serpent se glisse souvent dans la plupart des livres humains, y compris des commentaires de l’Ecriture ! Sans qu’ils s’en rendent peut-être compte, des auteurs peuvent être manipulés par l’ennemi qui cherche à nous séduire par leur moyen. Il a une longue expérience du cœur humain et en connaît chaque porte d’entrée secrète ! Sans doute, avons-nous déjà tous appris, à nos dépens, ses capacités à se déguiser en « ange de lumière » ; et celles de ses envoyés à se déguiser eux aussi en « serviteurs de justice » : « leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Cor. 11 : 14-15).
            Ainsi, au cours des siècles, sous couvert de la « pensée chrétienne » des hommes ont élaboré toutes sortes de documents d’après l’imagination de leur propre cœur, se servant en partie de la Parole de Dieu mais en y ajoutant leurs propres pensées. En se laissant conduire par le Saint Esprit, avec la Parole comme « pierre de touche », la valeur réelle de ces documents sera facile à discerner !
            La tradition chrétienne se réclame du texte de l’Ecriture ; elle affirme en refléter le « message » avec intégrité. L’un de ces « docteurs en théologie » -  dont les travaux ont reçu l’imprimatur - affirme dans son « initiation théologique » que la Bible a été traitée par ses soins de façon dynamique et vivante !
            Certains pourtant, parmi ces docteurs, ont visiblement pour le moins négligé de rejeter des fausses doctrines ! Celles-ci ont laissé des traces profondes dans leurs écrits. Qui plus est, plusieurs théologiens connus sont, hélas, de simples « professants » qui n’ont pas la vie de Dieu !
            Chrétiens, restons très prudents, humbles, petits à nos yeux ! L’imagination - si justement appelée la « folle du logis » - peut envahir nos pensées. Si la crainte de Dieu s’émousse dans notre cœur, notre intelligence se détournera de la « simplicité quant au Christ » (2 Cor. 11 : 3). Reconnaissons sans hésitation à la Parole son caractère unique. C’est le seul Livre entièrement inspiré. Se laisser uniquement conduire par elle, met à l’abri de l’esprit d’erreur qui imprègne la tradition.

                                    1.2.4. Attitude à avoir face à la tradition

            L’enseignement de la Parole de Dieu est le seul guide sûr pour le chrétien. Tout vrai croyant ne doit tenir aucun compte de l’opinion de ceux que le Seigneur a appelés « des aveugles, conducteurs d’aveugles » (Matt. 15 : 14). Prenons garde à leurs écrits. Certains de ces « aveugles » n’acceptent pas l’inspiration de toute l’Ecriture ! Avec de telles dispositions intérieures, en négligeant les solennels avertissements divins, ils ajoutent des pensées personnelles à l’enseignement de l’Ecriture. Ils ignorent aussi volontairement tout ce qui, dans la Parole, contredit clairement leurs conceptions erronées (Deut. 4 : 2 ; 12 : 32 ; Prov. 30 : 6 ; Apoc. 22 : 18-19).
            Pour que les vrais enfants de Dieu puissent saisir l’enseignement de l’Ecriture, le Saint Esprit doit être libre d’agir dans chaque cœur, et au milieu de l’Assemblée. D’où ces exhortations dans la Parole à ne pas attrister le Saint Esprit, par lequel nous avons été scellés pour le jour de la rédemption (Eph. 4 : 30).
            Depuis l’œuvre de la croix, Il habite dans chaque enfant de Dieu et Il peut seul nous conduire dans toute la vérité (Jean 16 : 13) ! Un inconverti, en s’appuyant sur son intelligence naturelle, pourra essayer de sonder les Ecritures, mais leur profonde signification lui restera cachée. Seul, le croyant est rendu capable de les sonder (Jean 5 : 39). L’Esprit, en lui, sonde tout, « même les choses profondes de Dieu » (1 Cor. 2 : 10).
            Rappelons l’exemple des Béréens desquels la Parole dit qu’ils étaient « plus nobles » que d’autres Juifs ! Quand Paul et Silas vinrent à la synagogue - où se trouvaient ceux qui servaient Dieu, ceux-ci reçurent la Parole avec toute bonne volonté, « examinant chaque jour les Ecritures pour voir s’il en était bien ainsi - c’est-à-dire, si ce que leur disait l’apôtre était en accord avec la Parole de Dieu ! C’est un grand principe : l’Ecriture est le seul rocher sûr. En nous appuyant sur elle, notre foi goûte le repos et la paix. Nombreuses ont été dans cette ville, les âmes qui ont cru (Act. 17 : 10-12). 

        Ta Parole est notre richesse, elle est la sûre vérité,
        
Accessible à notre faiblesse à travers son immensité

        La Parole, pure lumière, éclaire et guide tous nos pas
        
Pour que nous puissions, tendre Père, Te glorifier ici-bas.

            C’est donc, chers lecteurs, vers Dieu et vers sa Parole qu’il faut se tourner résolument. Elle nous permettra d’être au clair sur cette question délicate de la « tradition » - comme sur toutes celles qui peuvent parfois assaillir notre esprit. Nous comprendrons l’attitude qui convient à des enfants de Dieu, devant cette question. On constate qu’un grand nombre de personnes se confient dans la tradition. Elles ont été instruites à lui donner autant d’importance qu’à l’Ecriture ! Ceci est lourd de conséquences ; elles ne peuvent qu’errer (Marc 12 : 24) !
            Approchons-nous de la Parole de Dieu avec crainte et respect. C’est notre seul guide sûr qui peut, en toute circonstance, nous aider à traverser ce monde semé d’embûches ! 

            Insistons sur le danger de la tradition : faire quelque chose « parce qu’on l’a toujours fait », sans exercice, peut nous amener à nous égarer gravement. Nous devrions toujours nous enquérir de ce que dit l’Ecriture. La « tradition », du fait même de son ancienneté, devient plus dangereuse ! On nous dit : « Réfléchissez ! Il y a si longtemps que l’on pense et agit ainsi ! Et vous, vous osez prétendre que c’est faux ! ». Confrontés à ce genre de pression, le danger est de penser : « En effet, je n’ai pas le droit d’abandonner une si ‘ancienne tradition’ ; mon père faisait ainsi, mon grand-père et mon arrière-grand-père également ! Je ne peux pas renier tout cela en bloc, ce serait s’estimer plus sage que ceux qui nous ont précédés ! ».
            « Celui qui regarde au cœur » (1 Sam. 16 : 6) désire au contraire amener chacun de nous à faire un sérieux « nettoyage » intérieur ; à juger « nos pensées, nos motifs et nos intentions », à la lumière de la Parole, sous la direction du Saint Esprit. Les exhortations s’adressent aux vrais enfants de Dieu.

 

2.     Les coutumes ou habitudes dans la vie chrétienne

                        2.1.   Exemples de coutumes

            Ce que l’on entend par coutume est une habitude ou une manière habituelle et courante de se conduire. Elles doivent avoir cours dans la crainte de Dieu et l’obéissance à sa Parole.
            Voyons des exemples des Ecritures où il est parlé de coutumes : « Puis il sortit, alla selon sa coutume, au mont des Oliviers » (Luc 22 : 39). « Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d'ensevelir. » (Jean 19 : 40). « N’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes comme quelques-uns ont l'habitude de faire » (Héb. 10 : 25). « Mais si quelqu’un paraît vouloir contester, nous n’avons pas, nous, une telle coutume » (1 Cor. 11 : 16)

            Les habitudes naissent de la répétition d’actions ou de circonstances, dans les différents domaines de la vie quotidienne. Jour après jour, des circonstances ou diverses tâches se reproduisent, et chaque fois que nous les faisons, nous les abordons de la même façon. Nous faisons les choses machinalement, voire par réflexe, sans en être conscients, et ainsi nous prenons des habitudes.
            Habituellement, nous saluons une personne que nous rencontrons ; nous rendons grâces avant de prendre un repas ; mais certains n’ont pas de telles habitudes. Notre façon de cuisiner ou de nous habiller diffère aussi de l’un à l’autre. Ces exemples et ceux que nous avons cités de la Parole montrent qu’il peut y avoir de bonnes habitudes, de mauvaises habitudes et des habitudes ni bonnes ni mauvaises, mais qui sont ce qu’elles sont. A part les mauvaises habitudes qui sont à abandonner, les autres n’ont pas de raison d’être changées à moins qu’il soit nécessaire de le faire.
            Si chacun a des habitudes dans sa vie personnelle, il en est de même de la vie collective des rassemblements ; beaucoup de choses peuvent s’y faire par habitude. Les habitudes diffèrent d’un rassemblement à l’autre. Par exemple : dans tels rassemblements, les frères s’assiéront d’un côté et les sœurs de l’autre alors que dans tels autres ils s’assiéront ensemble, par famille ; la disposition de la salle diffèrera selon les rassemblements ; pour les prières ou les chants, dans tels rassemblements on restera assis alors que dans tels autres on se lèvera ; les horaires des réunions diffèreront d’un rassemblement à l’autre ; dans tels rassemblements on couvre durant une partie de la réunion les symboles de la Cène ou l’on reste debout quelques instants à l’issue d’une prière ; ce qui, au demeurant, permet qu’une autre action de grâces puisse suivre immédiatement…
            Ces différences peuvent être dues à des exercices historiques particuliers liés à des circonstances locales, comme aux différences de culture (civilisations africaine, occidentale, orientale, …). 

                        2.2.    Faut-il changer les coutumes impérativement ?

            Il n’est pas bon de vouloir changer pour changer. Changer des habitudes risque de « perturber » des frères et sœurs, d’autant plus s’il n’y a pas de raisons valables et s’ils n’y sont pas préparés. Cependant, si cela était nécessaire, il peut être possible de changer certaines habitudes, en faisant les choses dans l’amour, ayant soin les uns des autres, avec la délicatesse nécessaire. « Que tout se fasse pour l’édification… avec bienséance et avec ordre » (1 Cor. 14 : 26, 40).
            Par ailleurs, avant de vouloir changer une habitude, il est important d’en connaître l’origine. Si elle est la conséquence d’un exercice spirituel devant le Seigneur, il convient d’en tenir compte. De plus, avant de changer quoi que ce soit, il faut que ce soit le fruit d’une sérieuse réflexion collective devant Dieu, en ayant soin de n’être une pierre d’achoppement pour personne et que tout soit pour la gloire de Dieu. Il pourra être utile de rappeler parfois que telle ou telle coutume n’a pas valeur de tradition.
            Une habitude deviendrait une tradition si l’on s’imposait de la respecter comme une loi. De même, si un rassemblement voulait imposer telle ou telle de ses habitudes à d’autres rassemblements, ce serait établir une tradition et placer sous une loi les rassemblements. Ceux qui se risqueraient à prendre un tel ascendant en s’imposant aux rassemblements, usurperaient les prérogatives du Seigneur en prenant sa place de Chef.
            Vouloir changer pour changer, par crainte de dériver vers une tradition, serait une nouvelle habitude : celle de changer – habitude qui risquerait de faire plus de mal que de bien. Afin de jouir du Seigneur et d’être nourris de Lui, le repos et la paix sont une condition capitale. C’est pourquoi le Seigneur a fait asseoir les foules avant de les nourrir. Si nous prenons l’exemple d’un troupeau de brebis, nous savons qu’elles ne se nourrissent que si elles sont paisibles ; si un élément perturbateur survient, elles s’arrêtent de se nourrir. L’homme se comporte de la même façon. Nous savons bien que tout changement est « perturbateur ». Ainsi, dans un rassemblement, des changements pourraient perturber les frères et sœurs et leur être nuisibles, en ce que leurs esprits étant préoccupés par ces changements, leur jouissance du Seigneur en serait affectée ; ils pourraient n’écouter que d’une oreille distraite, et ainsi ne pas prendre la nourriture dispensée ; ils ne seraient donc pas nourris.

            Par ailleurs, il serait excessif de considérer les habitudes comme un rituel. Si une habitude peut ressembler à un rituel en ce que telle chose se répète toujours de la même façon, elle en diffère fondamentalement en ce que le rituel répond à une ordonnance, ce qui n’est pas le cas d’une habitude.


3.     Conclusion

            En conclusion, ne confondons pas :
                        Une coutume, qui est une manière habituelle de faire certaines choses sans qu’elle ait force de loi. Elle peut être modifiée si nécessaire.
                        Un rituel, qui est une manière répétitive de faire certaines choses d’après des ordonnances légales d’origines divines (ordonnances lévitiques) ou humaines, sachant que les ordonnances divines établies pour le peuple juif sous la Loi ont été mises de côté (cf. épitre aux Hébreux) et ne sont pas à suivre par les croyants sous la période de la grâce.
                        Une tradition, qui est un ensemble d’ordonnances d’origine humaine qui a force de loi, et qui va jusqu’à être en opposition à la Parole de Dieu, car « la pensée de la chair est inimitié contre Dieu » (Rom. 8 : 7). Le croyant qui craint Dieu ne se soumet pas à une telle tradition établie par l’homme.

 

Ph. L                 le 09. 09. 2017