MEDITATIONS SUR LE MINISTERE D'ELISEE (8)
La famine spirituelle parmi les chrétiens
Les causes de la famine
La venue d’Elisée, type de Christ
Le seul remède : retourner aux choses du commencement
« UNE FAMINE DANS LE PAYS »
Comment ceux qui sont troublés par la famine peuvent en découvrir la raison et le remède.
« Elisée retourna à Guilgal. Or il y avait une famine dans le pays. Et les fils des prophètes étaient assis devant lui ; et il dit à son jeune homme : Mets la grande marmite, et cuis un potage pour les fils des prophètes » (2 Rois 4 : 38).
Une famine dans le pays : voilà une circonstance de nature à plaire au diable ! En effet, les nations impies qui haïssaient Israël n'allaient-elles pas dire, avec un profond mépris : Est-ce là tout ce que peut faire pour vous l'Eternel, en qui vous vous êtes glorifiés ? Vous êtes arrivés dans ce pays alors qu’il ruisselait de lait et de miel, et le voici maintenant sec comme un désert brûlé par le soleil et sans pluie ; et vous, le peuple choisi et bien-aimé de l'Eternel, vous êtes affamés et mourants. Nos dieux valent mieux que votre Dieu.
En réalité les fils d’Israël seuls étaient à blâmer. Ils souffraient pour avoir désobéi au commandement du Seigneur et, parce qu’ils souffraient, le diable triomphait, le cœur plein de tendresse de Dieu était attristé, et son Nom était blasphémé parmi les nations.
La famine spirituelle parmi les chrétiens
Une famine dans le pays ! Bien souvent, on entend ce triste récit, de la bouche de croyants qui déplorent le fait que l’erreur a usurpé la place de la vérité, que leurs âmes ne sont pas nourries comme aux jours d’autrefois et que, lorsqu’elles demandent du pain, on leur donne des « pierres » (Luc 11 : 11), produits de la vaine imagination de l’homme. Ces pierres, nul pouvoir ne peut les changer en pain, elles en sont une contrefaçon provenant du diable, une invention avec laquelle il se moque de l’âme affamée. Ces personnes lisent les récits des jours où, à travers le ministère, Christ était présenté, dans la puissance du Saint Esprit ; les assemblées étaient alors édifiées et, avec des cœurs brûlants, les chrétiens rendaient témoignage pour Christ, attendant et soupirant après son retour. Ils peuvent se souvenir du temps où même leurs propres cœurs étaient profondément réconfortés et réjouis par un ministère en accord avec la Parole de Dieu – cette Parole qui, de nos jours, est devenue impopulaire, et a été supplantée par ce qui nourrit l’esprit charnel et par une abondance de divertissements. On dit en effet : Ne faut-il pas fournir quelque chose de brillant et d’attractif pour les gens ? N’ont-ils pas besoin de distraction et de récréation, et n’est-ce pas la mission de l’Eglise ? - Et ainsi, les saints de Dieu souffrent, le cœur du Seigneur est attristé, et son nom est blasphémé par ceux qui ne l’aiment pas. Ils disent : Eh bien, votre Seigneur vous a-t-Il fait défaut ? Votre christianisme est-il périmé, ne vous satisfait-il plus ? Alors, soyez les bienvenus parmi nous. Laissez-nous pourvoir à vos besoins. Mangez de notre nourriture, car elle vaut mieux que la vôtre. - Le monde, la chair et le diable président au festin. Alors, l’amour pour Christ se refroidit, la spiritualité s’affaiblit, la vie chrétienne est chétive, près de s'éteindre. Et le monde, tout en se montrant protecteur, flatteur et souriant, peut à peine cacher le mépris qu'il éprouve pour une Eglise séduite et infidèle.
On pourrait sans peine remplir des volumes avec l'exposé de ce triste état de choses, mais ceux auxquels je m'adresse n’en ont pas besoin. Ils le connaissent et le ressentent profondément. Certains d’entre eux rentrent de leurs prédications du dimanche pour pleurer et exposer toutes ces choses au Seigneur par la prière. La question qu’ils posent est celle-ci : Quelle est la cause de la famine dans le pays, pourquoi le peuple de Dieu n’est-il pas nourri ? Et y a-t-il un remède ? - C’est à ces questions que je désire répondre.
Sans aucun doute, cet état de choses est le résultat du fait que ceux qui professaient suivre le Seigneur ont abandonné leur premier amour, sont devenus indifférents à sa Parole, et peu soucieux de son Nom. Comme Israël autrefois, ils se sont relâchés quant à la recherche de sa volonté. Ils ont prêté l’oreille à ceux qui mettaient d'abord en doute, puis niaient carrément la Parole de Dieu, et en sont arrivés à ne plus savoir ce que Dieu avait dit, ni même s'Il avait parlé. Ils n’ont plus de guide pour leur marche, ni de lumière sur leur sentier (Ps. 119 : 105). Ils sont semblables à un bateau sur la mer, sans gouvernail ni boussole, conduit par des vents contraires vers un désastre certain. Pire encore, ils ont renversé les barrières qui les séparaient du monde qui a crucifié leur Seigneur, comme Israël s’était mélangé aux nations. Et les détestables semences qui proviennent du monde ont envahi le beau jardin du Seigneur, et y prolifèrent désormais. L’indifférence à la Parole de Dieu, et l’association avec le monde résultent de la perte du « premier amour » pour le Seigneur (Apoc. 2 : 4). Voilà ce qui provoque des ravages, et constitue sans aucun doute l'une des causes de cette famine générale.
La venue d’Elisée, type de Christ
Elisée vient à Guilgal. Or à Guilgal, sévit la famine, les fils des prophètes ont faim. Guilgal est bien le dernier endroit où on se serait attendu à trouver la famine. C’est dans le voisinage de la cité des palmiers, sur les rives du Jourdain, source de vie. C’est là que les Israélites ont célébré la Pâque, puis mangé du vieux blé du pays. C’est un lieu d’heureuse mémoire, et ces fils des prophètes doivent très bien connaître son histoire, et se remémorer tristement les jours heureux de ce lointain passé.
Pour ces fils des prophètes, quel changement apporte la présence d’Elisée. Il leur est envoyé, parce que Dieu a pitié d’eux dans leur pauvreté. Et il leur apporte une grâce et une puissance suffisantes pour soulager tous leurs maux. C’est la raison pour laquelle nous pouvons affirmer qu’Elisée est un type du Seigneur Jésus Christ. Il est bon d'avoir le Seigneur Jésus Christ et de pouvoir se tourner vers Lui, car Il est plein de grâce et de vérité, et tous les trésors de la sagesse et de la connaissance sont cachés en Lui. Que ce soit dans la vie individuelle d'un croyant, ou dans la vie collective d'une compagnie de chrétiens, il n'y a pas de problème ou de difficulté, de circonstance ou de situation de crise qui soient trop grandes pour Lui. Il peut faire face à tout, et sa grâce est pleinement suffisante. « En lui habite toute la plénitude de la déité corporellement" (Col. 2 : 9). Sauveur merveilleux, digne d'une adoration éternelle ! Il se tient près de nous, pour satisfaire entièrement les besoins de ceux qui se tournent vers lui de tout leur cœur.
Il y a un moyen, et un seul, pour que sa grâce, sa puissance et sa sagesse soient à nous. Celles-ci sont à notre disposition, à la disposition de chaque chrétien individuellement, et de toute compagnie du peuple de Dieu, sur toute la surface de la terre. Mais nous devons nous tourner vers Lui pour les obtenir, et cela, en Le reconnaissant comme Seigneur. Il faut qu'Il ait la première place. Assurément, Il doit avoir la place suprême dans son assemblée. Ne l’a-t-Il pas aimée, ne s’est-Il pas donné Lui-même pour elle, « afin qu'il se présente l'assemblée à lui-même, glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu'elle soit sainte et irréprochable » (Eph. 5 : 27) ? Les enfants de Dieu n’ont-ils pas été « achetés à prix » (1 Cor. 6 : 20), un prix inestimable - ce « sang précieux de Christ » (1 Pier. 1 : 19) ? Et s’il en est ainsi, n’a-t-Il pas le droit de contrôler, de commander, d’être tout dans les affections et la conduite des siens ? Qui oserait Lui disputer ce droit ? Et à qui serait-Il lui-même redevable ? Et pourtant, de même qu'Israël autrefois l’avait jeté hors de sa propre vigne, une grande proportion de son Eglise professante Le rejette maintenant. Il se tient dehors devant une porte fermée, comme dans le cas de l’Eglise à Laodicée (Apoc. 3 : 20). Sa Parole n’a pas été gardée, son Nom a été renié. Voilà avant tout la cause de cette grande famine.
Le seul remède : retourner aux choses du commencement
« Tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d'où tu es tombé : repens-toi, et fais les premières œuvres » (Apoc. 2 : 4-5). Il doit y avoir un retour vers le commencement, alors que Christ était tout. Sa volonté faisait autorité, Lui seul était honoré, aimé, adoré.
Que tous ceux qui déplorent la famine donnent au Seigneur la place qui Lui revient au milieu d’eux. Et, si certains d’entre eux se trouvent dans des associations religieuses où cela est impossible, qu’ils se séparent dès maintenant de ces associations, et pour toujours. Qu’ils le fassent pour la gloire de son Nom et pour le bien de leurs propres âmes. Qu'aucun d'eux ne soit satisfait avant d'avoir la certitude absolue qu’Il a la place suprême d'autorité au milieu du rassemblement d'eux-mêmes, que c’est Lui qui a le contrôle et non pas les hommes. Alors, ils pourront compter sur les ressources puissantes qui se trouvent en Lui, et Il maintiendra en eux la fraîcheur et la vigueur d’une vie chrétienne authentique.
Peut-être ne pouvons-nous pas nous attendre à des choses aussi spectaculaires que dans les premiers jours, mais il n’y a pas de raison qu’elles ne soient pas aussi lumineuses. Et elles ne seront pas non plus limitées, car aucune grâce que le Seigneur octroie, aucune bénédiction que sa présence procure, ne peut être limitée. « Mets la grande marmite, et cuis un potage pour les fils des prophètes », a dit Elisée à son jeune homme. Les fils des prophètes avaient besoin d'être nourris. De même le Seigneur peut nourrir ses saints, comme Il a nourri Israël dans le désert, alors qu’il faisait pleuvoir du ciel du pain pour eux (Ex. 16 : 4). Ne vous tournez pas vers les hommes instruits, ne vous appuyez pas sur les serviteurs du Seigneur. Ne fondez pas vos espoirs sur des conférences, des conventions ou des écoles bibliques, mais tournez-vous directement et entièrement vers Lui, le Seigneur vivant, qui nourrit et chérit son assemblée (Eph. 5 : 29). Reconnaissez sa suprématie, faites sa volonté simplement et de tout votre cœur, et remettez-Lui chaque difficulté avec toutes ses conséquences, dans une parfaite confiance.
D'après J.T. Mawson
A suivre