UNE VIE AGREABLE A DIEU (1)
Demeurer attaché au Seigneur de tout son cœur
Paralysie spirituelle
L'exhortation de Barnabas aux croyants d'Antioche
Une résolution prise dans le coeur du croyant
La volonté de Dieu dans le cœur
Les signes de croissance dans la grâce
Demeurer attaché au Seigneur de tout son cœur
Paralysie spirituelle
Pourquoi la voiture ne marche-t-elle pas ? Nous n’avions jamais de problèmes avec elle ! L’état du moteur est impeccable, la boîte de vitesses est en très bon état, le réservoir est plein. – Ah ! oui, c’est l’allumage qui ne va pas ! L’étincelle s’est arrêtée, elle qui doit, comme la pulsation du cœur, maintenir continuellement le moteur en mouvement.
Ainsi, plus d’un chrétien pourrait aussi se demander : Pourquoi suis-je maintenant paralysé spirituellement ? Pourquoi mon âme est-elle si pauvre et si sèche ? Pourquoi suis-je si inactif, et ai-je si peu d’entrain et de forces pour servir le Seigneur ?
Me manque-t-il l’enseignement nécessaire ? – Il est certain qu’un enseignement incomplet concernant notre salut parfait, notre position et nos bénédictions en Christ, est un mauvais fondement pour le repos de notre conscience et la paix de notre cœur. Pour pouvoir jouir de la bienheureuse liberté d’un enfant de Dieu, un chrétien doit connaître l’enseignement de la Parole concernant la délivrance du croyant, tant de la puissance de Satan que de la puissance du péché et du « moi », de l’homme naturel. Aussi longtemps qu’il ne connaît pas « tout le conseil de Dieu » et qu’il reste ainsi un petit enfant, il ne sera que trop facilement un jouet « ballotté et emporté çà et là à tout vent de doctrine » (Eph. 4 : 14). C’est pour cela que la Parole de Dieu insiste tant sur un enseignement solide dans toute la vérité.
Mais un bon enseignement, à lui seul, ne suffit pas. Même un chrétien fondé dans la doctrine peut être paralysé spirituellement. « Si j’ai le don de prophétie, si je connais tous les mystères et possède toute la connaissance… mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien » (1 Cor. 13 : 2).
Que manque-t-il donc encore ? Nous allons le voir par un exemple.
L'exhortation de Barnabas aux croyants d'Antioche
A Antioche, un grand nombre de Grecs crurent au Seigneur (Act. 11 : 20-24). Ils faisaient maintenant partie de l’assemblée locale qui prenait une part si active à la propagation de l’évangile parmi les nations. Ces frères et sœurs, encore jeunes dans la foi, assistaient sans aucun doute avec assiduité et grand intérêt aux réunions des croyants. De ce fait ils pouvaient croître et parvenir « tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (Eph. 4 : 13). Car le Seigneur avait veillé à ce qu’il y ait des « prophètes et des docteurs » doués à Antioche pour conduire les croyants dans toute la vérité.
Barnabas était un de ces docteurs. L’assemblée à Jérusalem l’avait envoyé à Antioche précisément pour s’occuper de ces Grecs, de ces petits enfants dans la foi. Car, à cette époque, c’était encore une chose nouvelle que les gens des nations puissent avoir part aux bénédictions du christianisme au même titre que les Juifs croyants.
Quand Barnabas vint chez ces Grecs et qu’il « vit la grâce de Dieu » (Act. 11 : 23), il se réjouit. Et pour commencer, il leur donna à tous le bon conseil de « demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur ».
Des mécaniciens expérimentés détectent très vite l’origine d’une panne de voiture. Ils savent où la chercher. De même, Barnabas était un frère ayant une grande expérience chrétienne, et il savait ce qui, dans la vie d’un croyant, est le plus important : Celui-ci ne progresse que lorsqu’il vit et demeure dans la proximité du Seigneur. C’est tout aussi important que de croître dans la connaissance.
Pour certains d’entre nous, et peut-être justement les plus jeunes, ce conseil de Barnabas apparaît comme trop simpliste et évident. N’exprimons-nous pas chaque jour, dans nos prières, ce désir de vivre dans la proximité du Seigneur ? Ce désir n’est-il pas très souvent renouvelé, sous diverses formes, dans les réunions et les études bibliques ?
Dites-le-moi franchement ! Avant chaque étude de la Bible, avant chaque service et chaque activité que vous entreprenez, est-ce important pour vous de réaliser le conseil de Barnabas ? La ferme décision de demeurer attaché au Seigneur vous accompagne-t-elle tout au long des heures de la journée, quels que soient votre travail, et la compagnie dans laquelle vous vous trouvez ? – S’il en est ainsi, cela se remarquera. Car, dans la proximité du Seigneur, nos affections sont attirées vers Lui. Cette proximité détermine notre comportement face au monde et à ses tentations, elle nous donne la force pour tout surmonter, la force pour accomplir avec dévouement un service humble et désintéressé, la force pour témoigner pour Lui par toute notre vie. – Trouve-t-on cela en vous ?
Une résolution prise dans le coeur du croyant
Il s’agit de la résolution de demeurer attaché au Seigneur, autrement dit de demeurer attaché à la source de l’amour, de la grâce, de la lumière, de la vie et de la force même de Dieu.
Là, rien n’est exigé du croyant, mais il y reçoit en revanche tout ce qui est nécessaire pour sa vie de piété. Il ne s’agit pas là de bonnes résolutions de l’homme naturel qui est vite contraint d’admettre qu’i n’arrive pas à les réaliser.
En Proverbes 4 : 23, nous sommes exhortés à ceci : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie ». C’est parce que le cœur occupe la place centrale dans notre vie, qu’il est si important de demeurer attachés au Seigneur par notre cœur. Les yeux du Seigneur « parcourent toute à terre, afin qu’il se montre fort, en faveur de ceux qui sont d’un cœur parfait envers lui » (2 Chr. 16 : 9). C’est seulement de cette manière que, dans cet endroit secret, « l’allumage » pourra être continuellement alimenté d’en haut. Alors le Saint Esprit pourra nous remplir, nos conduire, nous vivifier, et « les issues de la vie » seront en accord avec « le fruit de l’Esprit » (Gal. 5 : 22). La vie de Dieu pourra se développer en nous sans obstacle.
Nous devons demeurer attachés au Seigneur de tout notre cœur. Quiconque s’exerce à cela expérimentera combien de choses tendent à le séduire et à l’écarter de cette place, seule digne d’un chrétien. Ces choses peuvent paraître innocentes, même utiles, jusqu’au moment où nous ne voulons plus demeurer ailleurs que dans cette place bénie. Peut-être même de « bons » amis croyants vous disent-ils : Ne sois pas si extrémiste : nous sommes encore dans ce monde et nous ne pouvons pas nous en mettre à l’écart comme cela ! - Mais plus fidèlement vous demeurez à cette place, plus vite vous pourrez dire avec l’apôtre : « Les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai considérées, à cause du Christ, comme une perte. Plus encore, je considère toutes choses comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur, à cause de qui j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ » (Phil. 3 : 7-8).
Le temps est sérieux – il requiert des gens sérieux,
Il demande un « oui » et un « non » décisifs ;
Dans la bataille générale, il est sans valeur
De n’être qu’un combattant indécis !
Décide-toi ! Ne laisse pas le monde dévorer ta vie.
Oh ! mets-toi sous la bannière de Jésus !
Ose te donner entièrement à Lui,
Avec tes pensées, ta volonté, tes désirs, tes aspirations.
La volonté de Dieu dans le cœur
Un jour quelqu’un demande à un roi de Pologne les raisons de son succès et de la grande estime que les gens lui portaient. Il répondit qu’il les devait à une habitude : la photo de son père se trouvait toujours sur lui.
La volonté de son père, homme vraiment noble, avait tellement de valeur pour lui que, chaque fois qu’une décision devait être prise, il sortait la photo et la contemplait, comme s’il avait voulu interroger son père sur ce qu’il devait faire. Sa décision était arrêtée : Je ne veux rien faire qui soit de nature à déshonorer mon père.
N’avons-nous pas ici une faible image de ce que nous, chrétiens, nous devrions faire ? Portons, nous aussi, la volonté de Dieu dans notre cœur, et pensons, en tout ce que nous faisons, à rechercher cette volonté et à l’accomplir pour honorer et glorifier Dieu.
Les signes de croissance dans la grâce
« Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 3 : 18).
Un frère de grande expérience a dit : « Pour un regard tourné sur nous-mêmes, il nous faudrait tourner dix fois nos regards sur Christ ». C’est une phrase à retenir. Mais n’oublions pas de jeter de temps en temps quelque regard sur notre vie. Faire occasionnellement « un inventaire » spirituel est un exercice nécessaire. Quelques courtes indications sur ce qui permet de croître dans la grâce pourront aider particulièrement ceux qui sont jeunes dans la foi.
« Croître dans la grâce » c’est acquérir une connaissance et une jouissance plus grandes de cette grâce du Seigneur, dont nous avons besoin à chaque pas notre route. Cela nous conduit à progresser dans la sanctification pratique, dans la conformité avec la volonté de Dieu et dans la ressemblance pratique avec Christ. Mais il s’agit aussi de croître « dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur ». Le but de Dieu est toujours de révéler sa propre gloire dans la personne de Christ, pour notre bénédiction ; il désire que ce soit aussi le but de toute notre vie pendant le temps et l’éternité, et que nous fassions connaître sa gloire.
Avoir des motivations pures est un signe de véritables progrès dans la sanctification. Car au début de la vie chrétienne, elles ont tendance à être mélangées. Nous désirons, par exemple, prendre en main un groupe d'enfants pour lire la Bible parce que :
- on nous l’a demandé et que nous respectons la personne qui nous l’a suggéré, ne désirant pas la chagriner par un refus ;
- il nous paraît bon de faire comme d’autres qui enseignent les enfants dans la Parole de Dieu ;
- nous ne savons pas comment utiliser notre temps ;
- nous nous sentons mal à l’aise, étant troublés de ne rien faire.
Certaines de ces motivations peuvent s’accompagner du désir de glorifier Dieu. Pourtant, chez le chrétien qui croît dans la grâce, celles qui ne sont pas spirituelles disparaîtront petit à petit, et ainsi la véritable motivation pour le service consistera à glorifier toujours plus le nom de Celui qui l’a sauvé.
Plus nous ferons de progrès dans la sanctification, moins nous serons dominés par les impulsions et les sentiments naturels ; mais nous le serons alors par la Parole de Dieu et ses principes. Un amour plus large et plus profond envers les autres est une des manifestations essentielles de la grâce chrétienne. L’amour et le dévouement sont effectivement un but noble, digne d’être poursuivi.
Le monde disparaîtra du champ de vue du chrétien dans la mesure où celui-ci croîtra dans la grâce ; en même temps, les choses du monde perdront leur attrait pour lui. Il sera toujours plus conscient de l’état misérable du monde, et aura un intérêt toujours plus grand pour les choses invisibles, spirituelles et éternelles, qui sont, au fond, les seules importantes. Peut-être ne remarquera-t-il même pas qu’il est de plus en plus attiré vers ces choses spirituelles ; mais de fait, elles occupent ses pensées, remplissant son cœur et déterminant sa marche.
W. Gschwind - L'ABC du chrétien