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L’EVANGELISATION ET L’ACCUEIL DANS L’ASSEMBLEE


L’assemblée de Dieu évangélise-t-elle ?
L’accueil dans l'assemblée locale
 

            Si, par pure grâce, nous sommes des enfants de Dieu, nous avons été scellés du Saint Esprit (Eph. 1 : 13), et sa présence est indispensable pour que toute l’Ecriture nous soit rendue compréhensible. Il enseigne et nous rappelle tout ce que Jésus a dit (Jean 14 : 26). Il nous conduit dans toute la vérité et annonce ce qui va arriver (Jean 16 : 13). La Parole de Dieu est notre seul vrai repère, le guide infaillible de notre marche chrétienne.
            Un de nos amis s’étonnait récemment d’avoir entendu dire que l’assemblée n’évangélise pas, ou que ce n’est pas le rôle de l’assemblée d’évangéliser ; seule la Parole de Dieu peut nous éclairer à ce sujet. D'autre part, ne devons-nous pas réfléchir à la façon dont nous sommes prêts à accueillir des personnes nouvelles dans l'assemblée ? Ce sera l'objet de la seconde partie de cet article.

 

L’assemblée de Dieu évangélise-t-elle ?

                        Ce qu'est l'Assemblée

             Les hommes ont fondé un grand nombre d’églises. Cependant aux yeux de Dieu, il n’y a qu’une seule Assemblée, la sienne. Elle est formée de tous les vrais enfants de Dieu qui vivent actuellement sur la terre. Le Seigneur a promis sa présence « là où deux ou trois sont assemblés à son nom » (Matt. 18 : 20). La forme passive du verbe « sont assemblés » indique que c'est le Seigneur qui assemble les « deux ou trois », par son Esprit. Toute initiative humaine est donc exclue.
             Là où les croyants sont rassemblés simplement au seul nom de Christ, le chef de l’Assemblée, un vrai culte peut Lui être rendu par les adorateurs que son cœur a désiré (Jean 4 : 23). Si la présence du Seigneur était pleinement appréciée et ressentie dans nos réunions, n'aurait-elle pas un pouvoir d'attraction tel que nous serions plus nombreux autour de Lui ?
            Cependant, en dépit de notre faiblesse, si nous sommes vraiment assemblés au nom du Seigneur, nous sommes une expression locale de l'Assemblée. Mais nous comprenons que celle-ci comprend beaucoup d'autres enfants de Dieu. C'est une souffrance d'être séparés d'eux, et nous devons avoir dans nos pensées tous les membres du corps de Christ qui sont aussi sur le cœur du Seigneur. Lui seul peut exercer une force attractive capable de vaincre les différences, les divergences, les difficultés et les incompréhensions qui surviennent.
            L'assemblée est aussi « la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3 : 15). Elle rend témoignage à la vérité devant le monde. « La vérité est la pensée de Dieu sur ce qu'Il est Lui-même, sur ce qu'est l'homme, sur ce qu'est le ciel, la terre et l'enfer, Satan et le monde. Cette vérité est pleinement révélée dans la personne de Christ, par sa Parole et par son Esprit. C'est pourquoi Christ, la Parole et l'Esprit, sont appelés « la vérité », mais la vérité se résume dans cette Personne, proclamée et révélée. Jésus dit : « Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie » (Jean 14 : 6). « C'est l'Esprit qui rend témoignage, car l'Esprit est la vérité » (l Jean 5 : 7). « Ta parole est la vérité » (Jean 17 : 17). Le monde doit voir dans et par l'Assemblée tout ce que celle-ci connaît de Christ, tout ce qui fait d'elle son témoin » (G. Combe). « Le nom de Christ y est gravé, pour le faire connaître au monde entier » (H. Rossier).
            Il arrive assez souvent que des personnes assistent aux réunions des croyants assemblés, sans être réellement des enfants de Dieu, Elles n’en font donc pas partie, même si elles le croient et l’affirment volontiers. 

                        Le don d’évangéliste

            Après son œuvre de la croix, Christ ressuscité a été élevé dans la gloire. Il s’est assis à la droite de Dieu et Il entoure de soins son Assemblée, encore sur la terre, notamment en confiant des dons spirituels aux croyants : « Etant monté en haut, il... a fait des dons aux hommes » (Eph. 4 : 8 ) ; c'est à chacun des croyants que la grâce a été accordée, « selon la mesure du don de Christ » (v. 7). « Et c’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, en vue du perfectionnement des saints » (11). Ce don d’évangéliste fait donc partie des dons fondamentaux ! Il est essentiel pour qu’une assemblée puisse se « renouveler ». Car « une génération s’en va, une autre vient » (Ecc. 1 : 4) Il y a donc un lien étroit entre l’évangélisation et l’assemblée !
            Dans une des paraboles du Seigneur, il est question d’un filet jeté dans la mer. Avec le filet de l’évangile, les « pécheurs d’hommes » (Matt. 4 : 19) répandent l’évangile dans la mer des peuples. Des poissons de toutes sortes sont rassemblés. Après un tri, les bons poissons, c’est-à-dire les vrais croyants, ont chacun leur place dans l’Assemblée.
            La mission des évangélistes est d’annoncer d’abord la bonne nouvelle du salut par la foi. Ils vont la porter partout où le Seigneur les envoie (Rom. 10 : 15). Leur don s’exerce en dehors de l’Assemblée, lorsqu’ils vont répandre au loin la bonne nouvelle de l’évangile, mais aussi dans le cadre de l’assemblée locale à laquelle ils sont rattachés. Ils s’y tiennent prêts à répondre sans délai à un nouvel appel, si telle est la volonté du Seigneur. Philippe était le bel exemple d'un évangéliste toujours disponible, prêt à être envoyé par le Maître de la moisson, même sur une route apparemment déserte (Act. 8 : 26).

                        L’exemple donné par le voyage missionnaire de Barnabas et Saul (Act. 13)

            Nous remarquons tout d’abord que l’Esprit Saint avait demandé aux autres frères de l’assemblée de « mettre à part Barnabas et Saul, pour l’œuvre à laquelle Il les avait appelés » (v. 2). Ce fait montre l’importance d’avoir la communion des frères et des sœurs dans l’œuvre de l’évangélisation. Tout, dans nos vies de croyants - donc entre autres l’évangélisation - doit avoir un seul but : la gloire de Dieu.
            Au cours d’un long voyage, Dieu bénit Barnabas et Saul. Ces frères s’adressent à des incrédules qui font essentiellement partie des nations ; ceux-ci sont amenés à croire en l’œuvre accomplie par Christ à la croix. Aujourd’hui encore, les évangélistes prêchent la bonne nouvelle un peu partout dans un monde où ils affrontent une persécution toujours aussi vivace. Le précieux résultat de leur travail, c’est la formation de nouvelles assemblées. Ces mêmes frères continuent alors à prêcher l’évangile, mais de façon plus complète. Ces nouveaux croyants ont besoin d’avancer dans la doctrine et apprennent ainsi la pensée de Dieu à l’égard de la conduite de ses enfants.
            Barnabas et Paul, une fois revenus à Antioche, s’empressent de raconter à l’assemblée « tout ce que Dieu a fait avec eux, et comment il a ouvert aux nations la porte de la foi » (Act. 14 : 27). Il est souhaitable que chaque fois que des frères évangélistes ont travaillé pour répandre l’évangile, ils montrent pratiquement leur communion avec les frères et sœurs de l’assemblée locale. Soyons gardés d'une fausse modestie qui nous amènerait à ne pas relater ce que la grâce de Dieu a produit. Certes, à l'inverse, les évangélistes, eux aussi, sont guettés par le grand piège de l’orgueil ; il ne faut jamais oublier que « ni celui qui plante ne compte, ni celui qui arrose, mais celui qui donne l’accroissement : Dieu » (1 Cor 3 : 7).
            Barnabas et Paul ont souvent annoncé un évangile complet. On doit entendre par là « la parole de la vérité de l’évangile » (Col. 1 : 5). Cette expression englobe toutes les conséquences de la rédemption - qu’il s’agisse de la vie présente ou de l’espérance céleste ! C’est cet évangile-là que Paul désirait présenter à des Romains déjà convertis (Rom. 1 : 15). Une note confirme qu’il s’agit de l’évangile « dans le sens le plus large du terme » : il contient en effet tout le plan de Dieu au sujet du salut.
            Les évangélistes, comme les apôtres au tout début du christianisme, doivent présenter dans les assemblées un évangile complet. Déjà, au livre des Actes, ce sont les mêmes serviteurs de Dieu qui retournaient visiter «  ceux qui étaient devenus leurs frères » dans chacune des villes où ils étaient allés dans le passé, pour voir « comment ils allaient » (Act. 15 : 36). Ayant désormais affaire également à des enfants de Dieu, ils avaient soin de les aider, dans leur mesure, à avancer vers l’état d’homme fait.
            A l’égard de tous ces serviteurs de Dieu il faut mettre en pratique cette exhortation scripturaire : « Tu ne muselleras pas le bœuf, pendant qu’il foule le grain » ; et aussi : « L’ouvrier est digne de son salaire » (1 Cor. 9 : 9 ; 1 Tim. 5 : 18 ; Deut. 25 : 4). Il faut les aider, dans notre mesure.
            Ayons aussi très à cœur les « lampes » que le Seigneur a allumées au milieu des ténèbres morales de ce monde. Il faut que les assemblées soient maintenues Leur lumière ne doit pas vaciller, suite à notre négligence. Souvenons-nous qu'il ne veut pas éteindre « le lumignon qui fume » (Matt. 12 : 20).

                        L’évangélisation, un grand besoin !

            Nous sommes dans un pays qui retourne rapidement au paganisme ! Beaucoup de nos contemporains ignorent même les rudiments de la foi chrétienne. Affligés devant ce triste constat, nous demandons à Dieu de donner à tous l’occasion d’entendre la Parole de Dieu - et les appels pressants de sa grâce !
            Dans sa miséricorde, Il répond à nos prières et la plupart des personnes auront pu écouter un jour ou l’autre le message de l’évangile. Si c’est dans l’assemblée, un frère en Christ qui a reçu un don d’évangéliste peut être justement dirigé par le Saint Esprit et être conduit à apporter un message, tiré de la puissante Parole de Dieu. Il correspond à ces besoins pressants que Dieu seul connaît dans l’assistance. Quelqu’un est saisi par la grâce, reconnaît sa misère et confesse ses péchés. Il accepte le salut ! Quelle joie au ciel et parmi les enfants de Dieu quand un pécheur vient ainsi à repentance !
            Ces besoins concernent aussi des personnes habituellement présentes dans le rassemblement. Souvent, il s’agit de jeunes enfants, encore inconvertis. Leurs parents, qui sont déjà des enfants de Dieu, ont compris l’importance de leur donner l’occasion d’entendre souvent la Parole ; ils pourront ainsi, eux aussi, la recevoir.
            Le prétexte parfois allégué de leur trop jeune âge n’est pas une bonne raison pour les laisser à l’écart du rassemblement ; ce serait une grande perte pour eux, avec de tristes conséquences, peut-être définitives (Matt. 19 : 13-14).
            D’autres personnes assistent aux réunions – depuis peut être longtemps déjà. Or, elles ne semblent pas avoir compris qu’il est urgent pour elles de se réconcilier avec Dieu. La patience de Dieu a un terme et « après la mort », suit le jugement et un terrible avenir pour les inconvertis (Héb. 9 : 27). Qui d’entre nous sait s’il vivra demain ? Il faut écouter la mise en garde divine : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 3 : 7, 15 ; 4 : 7). Ce peut être son dernier appel !
            Il ne faut donc pas négliger d’annoncer le message de l’évangile dans un rassemblement où la plupart sont déjà des croyants. Celui qui connaît l’état de toutes les personnes présentes, dirigera celui ou ceux qui annoncent la Parole.
            Chacun sans doute se souvient de la conversion de Spurgeon. Obligé de se réfugier, à cause d’un orage violent dans une petite chapelle au milieu des champs, il est subitement saisi dans sa conscience par le message donné par un prédicateur. Il se tourne vers le Seigneur, reconnaît son péché, et accepte le salut. Dès lors, sa vie est complètement changée. Pour lui, comme pour l'apôtre Paul, vivre ce sera Christ (Phil. 1 : 21) !

                        L’évangélisation n’est pas réservée aux croyants ayant un don d’évangéliste

            Tous les enfants de Dieu sont appelés à répandre l’évangile autour d’eux. L’ordre du Seigneur, avant d’être élevé dans la gloire, est clair : « Allez dans le monde entier et prêchez l’évangile à toute la création » (Marc 16 : 15). L’apôtre Paul qui affirme être tout à la fois serviteur de l’évangile et de l’assemblée (Col. 1 : 23, 25), ajoute : « Malheur à moi, si je n’évangélise pas » (1 Cor. 9 : 16) !
            Il exhorte son enfant Timothée et chaque croyant aussi : « Mais toi, sois sobre en tout, endure les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, accomplis pleinement ton service » (2 Tim. 4 : 5). Où que le Seigneur nous ait envoyés, où qu’Il lui plaise de nous laisser pour un temps, nous devons suivre ses traces  et être un humble porteur de la semence - la Parole de Dieu, « vivante et opérante » (Héb. 4 : 12). L’apôtre Pierre dit : « Soyez toujours prêts à répondre à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous, mais avec douceur et crainte… » (1 Pier. 3 : 15).
            Un cantique exhorte les croyants : « Ne gardons pas ce trésor pour nous-mêmes, mais proclamons ce que le Seigneur a fait pour nous ». Notre responsabilité personnelle est engagée ; chacun devra rendre compte des « talents » que le Maître avait bien voulu lui confier ! Nous n’avons aucune force pour Le servir mais, dans son amour, Il met toutes Ses ressources à notre disposition : « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de sobre bon sens » (2 Tim 1 : 7).

            Si l'assemblée locale, en tant que telle, n'enseigne pas, des dons de prophète, de pasteur ou de docteur doivent s'y exercer pour son édification ; de même, si à proprement parler, elle n'évangélise pas non plus, il est bon que des dons d'évangéliste s'exercent en son sein comme aussi au dehors. Que l’importance de l’évangélisation ne soit jamais méconnue dans notre rassemblement. Les Philippiens l’avaient bien compris ; nous pouvons lire à ce sujet ce que l'apôtre Paul leur écrit quant à la part qu'ils prenaient à l'évangile ; il se réjouissait parce que Christ était annoncé et encourageait ces croyants à combattre pour l'évangile (1 : 5, 7, 27 ; 4 : 3). Veillons à soutenir tous ceux auxquels Dieu a confié ce service (Act 8 : 26-40). Partageons leurs exercices journaliers devant Dieu ; prions pour eux. Cherchons également à amener d’abord des âmes à Christ (Jean 1 : 41-47) et ensuite - si telle est la pensée de leur Sauveur - à une assemblée locale.
 

L’accueil dans l'assemblée locale

            Nous abordons maintenant le second point indiqué en introduction : il s’agit de l’accueil que les chrétiens d’une assemblée réservent à ceux avec lesquels ils entrent en contact.

                        Accueillir dans notre maison et dans le rassemblement local

            A plusieurs reprises, les enfants de Dieu sont encouragés à avoir des foyers hospitaliers (1 Pier. 4 : 9 ; Héb. 13 : 1-2 ; Rom. 12 : 13).
            La Parole en donne des exemples heureux :
                    - Abraham (Gen. 18 : 24-31) ;
                    - la femme de Sunem recevant le prophète Elisée (2 Rois 4 : 8-11) ;
                    - Barzillaï, si hospitalier à deux reprises vis-à-vis de David et de tous ceux qui suivaient fidèlement ce roi (2 Sam. 17 et 19) ;
                    - Aquilas et Priscilla accueillant et aidant humblement Apollos à faire des progrès spirituels importants dans son ministère ultérieur (Act.18 : 26)
                    - enfin, et surtout, ceux qui ont entouré de soins le Seigneur lui-même, à Béthanie, chez Marthe et Marie.

            Laban, par contre, avait certes de belles paroles sur les lèvres (Gen. 24 : 31) mais sa conduite n’était pas du tout en rapport. De même dans leurs pensées - que Dieu nous révèle - et dans leur comportement, les pharisiens, tout en l’invitant à leur table, ont montré tout leur mépris à l’égard de Jésus.

            L'accueil ne se borne pas à l’hospitalité dans nos foyers : il est très nécessaire d’apprendre à accueillir également dans les rassemblements locaux. Recevons avec amour nos frères, avec lesquels nous sommes en communion pratique, mais aussi - et nous serions tentés de dire surtout - les personnes avec lesquelles nous ne sommes pas, hélas, en communion à la Table du Seigneur. Il faut que chacun puisse recevoir - avec le secours du Chef de l’Assemblée qui les connaît parfaitement et les aime - un accueil approprié à ses besoins du moment (Ps. 139 : 1-6). Une attitude simplement aimable ne peut suffire à répondre aux nécessités si variées d’une âme. Admirons, avec quelle délicatesse Jésus aborde la femme pécheresse, venue puiser de l’eau au puits de Sichar (Jean 4 : 1-26).
            Nous avons besoin d’être constamment dirigés pour rester des instruments utiles dans la main de Dieu. Nous le sommes parfois, même à notre insu ! A cet égard, nous avons eu, avec mon épouse, l’occasion d’accueillir un dimanche, à l’entrée de la salle de réunion, deux couples. Ils venaient de se retirer d’un autre milieu chrétien ; ils estimaient que les croyants avec lesquels ils avaient cheminé jusqu’alors ne se soumettaient pas à tout l’enseignement de la Parole de Dieu. En priant, ils cherchaient le chemin à suivre, pour continuer à se réunir avec des enfants de Dieu (Matt. 18 : 20).Notre contact avait été bref, avant la réunion autour du Seigneur qui a suivi. En y réfléchissant, nous avons pensé, mon épouse et moi, que notre entretien avec eux avait manqué de « chaleur fraternelle ». Or, grâce à Dieu, ces amis sont revenus au rassemblement et peu après, ils nous ont fait part spontanément de leurs appréhensions avant leur première visite. Ils craignaient d’être les objets de pressions, qui se voudraient pourtant affectueuses !
            Cet exemple peut surprendre ; mais il nous encourage à demander chaque fois au Seigneur, au moment d’entrer en contact avec une ou plusieurs âmes, de nous diriger dans nos paroles et notre attitude. Une rencontre peut survenir brusquement, il faut donc s’y préparer à l’avance (Gen. 24 : 12, 15). Restons dans la dépendance du Seigneur » et, en cas d’urgence, adressons-Lui, comme Néhémie en son temps, une courte prière (Néh. 2 : 4).
            Avons-nous souvent demandé avec instance au Seigneur de diriger des âmes qui cherchent de l’aide et ont besoin de Le trouver, vers l’assemblée ? Il nous aidera aussi à ne pas rebuter involontairement « ceux qu’Il aime et désire amener dans la bergerie. Restons sobres dans nos paroles et accueillants, sinon ces personnes, peut-être déjà déçues et devenues peut-être un peu méfiantes, chercheront d’autres interlocuteurs.

                        Des exemples dans le Nouveau Testament

            Sous un angle collectif, la première épître aux Corinthiens (14 : 24-25) décrit une assemblée en « bon état » devant Dieu. En effet, tous ceux qui s’y trouvaient réunis autour du Seigneur prophétisaient ; ils présentaient des vérités divines, avec des paroles convenables. L’Esprit de Dieu les leur donnait au fur et à mesure du besoin. Si « un incrédule ou un homme simple » entrait alors parmi eux, il recevait, par leur moyen, un accueil « spirituel ». Dieu, dans sa grâce, désirait qu’il soit sauvé et Il parlait par le moyen des siens à sa conscience et à son cœur. Les secrets du cœur de cet homme étaient alors mis à nu ; il tombait sur sa face et rendait hommage à Dieu, proclamant que Dieu était véritablement parmi ces croyants rassemblés autour du Seigneur.
            Demandons au Seigneur qu’il s’établisse - Lui seul peut le faire ! - entre chacun des membres de l’assemblée locale, une réelle communion collective. Ce sera pour les hommes de ce monde un témoignage évident rendu à la gloire de Dieu, en contraste avec les zizanies constantes dans le monde.

            Par ailleurs, l’Ecriture a gardé trace de l’activité d’un disciple du Seigneur : il s’agit de Joseph - surnommé Barnabas par les apôtres, c’est-à-dire « fils de consolation » (Act. 4 : 36). Après son extraordinaire conversion, Saul de Tarse, exposé à la haine des Juifs, avait dû d’enfuir de Damas. Dieu l’avait alors « formé » au point de vue spirituel, durant trois ans, dans le désert d’Arabie (Gal. 1 : 17). Ce nouveau disciple avait voulu ensuite aller visiter courtement les disciples à Jérusalem. C’était la première fois depuis sa conversion : il avait cherché à se joindre aux disciples. Mais il avait eu besoin de beaucoup de patience car ils se méfiaient de lui. Ils n’avaient pas oublié le lourd passé de Saul et tous le craignaient. Ils n’arrivaient pas à admettre qu’il ait pu devenir un disciple du Seigneur (Act. 9 : 26).
            Alors Barnabas - qui avait toute la confiance des disciples - le prend avec lui et le conduit auprès des apôtres. Il leur raconte comment, sur le chemin, Paul avait vu le Seigneur qui lui avait parlé, et comment, à Damas, il avait aussitôt après parlé ouvertement au nom de Jésus » (v.27-28).
            Paul, durant toute sa vie aura beaucoup à souffrir pour le nom du Seigneur (v. 16) ! Mais, après l’aide si fraternelle de Barnabas, il sera ensuite accueilli partout parmi les disciples du Seigneur. Il pourra jouir librement au milieu d’eux des effets bénis de l’amour que Dieu a versé dans le cœur des siens (Rom. 5 : 5).

            Si des frères « étrangers » - c’est-à-dire venus d’ailleurs - ont le désir de rompre le Pain dans l’assemblée locale, ayons soin de les recevoir « avec chaleur », comme l’a fait le frère Gaïus. Un « ancien » - il s’agit de l’apôtre Jean - a été très heureux d’en rendre témoignage dans sa troisième épître.
            Il y a tant de tristesse dans ces jours actuels, même parmi les croyants, que nous sommes très reconnaissants envers le Seigneur de nous faire connaître de tels sujets de joie.
            Ecoutons ce qu’écrit l’apôtre au sujet de son frère en Christ, Gaïus : « Bien-aimé, tu agis fidèlement dans tout ce que tu fais pour les frères, même pour ceux qui sont étrangers : ils ont rendu témoignage à ton amour devant l’assemblée ; et tu feras bien de les accompagner - (c’est-à-dire : pourvoir à leurs besoins de voyageurs et les guider ; comp. Rom.15 : 24 ; Tite 3 : 13) d’une manière digne de Dieu, car ils sont sortis pour le Nom, ne recevant rien de ceux des nations. Nous donc, nous devons accueillir (ou : soutenir) de tels hommes, afin de coopérer à la vérité » (3 Jean v. 8).

            Mais nous devons aussi privilégier les contacts avec les visiteurs incrédules, par exemple avec ceux que l’on appelle des « migrants ». Ceux-ci, s’il s’agit de chrétiens, ont dû fuir la persécution, cherchant à échapper à la mort. Ils viennent de pays où les missionnaires ne peuvent plus aller ; ceux qui s'y trouvaient auparavant ont été obligés de les quitter. Ces malheureux viennent frapper à notre porte, et ils se rendent parfois dans les assemblées où l’on se montre disposé à les recevoir. Ils ont fui leur pays, en plein désordre. Ils ont fait de longs voyages très difficiles, durant lesquels il y a eu parfois beaucoup de pertes en vies humaines. On trouve une mention de ce genre de voyageurs en Matthieu 25 : ils font partie de ceux qui ont faim et soif, qui ont tout perdu et manquent souvent même de quoi se vêtir correctement.
            Sommes-nous prêts à les traiter avec la bonté du Samaritain de Luc 10, et à les conduire jusqu’à l’hôtellerie (v. 34), figure de l’assemblée où ils seront soignés à tous égards dans leur âme et, si besoin, dans leur corps ? Ils apprendront à connaître – ou ils retrouveront – le bon Berger, qui cherche sa brebis perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée (Luc 15 : 4-5). Agir ainsi, c’est faire davantage que du « social » ou « de l’humanitaire », car il ne faut pas délaisser l’essentiel : le besoin d'une relation vitale avec Dieu.

            Demandons au Seigneur de nous enseigner à mieux Lui ressembler, à suivre ses traces à tout prix (1 Pier. 2 : 21). Nous serons prêts à apporter une parole de consolation et de paix « à celui est las », à l’aider et le fortifier et avant tout à le conduire à Christ (Es. 40 : 29).


Ph. L 07. 08. 2017