LE BUT DE L'EVANGILE
Extrait d'une ancienne publication évangélique
La proclamation de l'évangile a pour but la gloire du Fils de Dieu
Le but de Dieu, en faisant proclamer l'évangile de sa grâce en faveur des pécheurs, est la gloire de son propre Fils. Le Fils a été l'objet de ses délices, dès l'éternité, avant la création du monde. Ainsi nous lisons qu'Il était toujours « ses délices », dans l'éternité passée, et que la création du monde a été opérée en vue du fait que « sa joie était dans les fils des hommes » (Prov. 8 : 22-31).
Le merveilleux salut de Dieu, l'œuvre entière de la rédemption, a pour but final la gloire du Fils, alors qu'Il sera manifesté comme « premier-né parmi beaucoup de frères » (Rom. 8 : 29), et qu'en Lui et par Lui tous les rachetés jouiront de la pleine connaissance du Dieu invisible, qui « habite la lumière inaccessible » (1 Tim. 6. 15-16). Etant encore au milieu des disciples, Jésus répond à la question de Philippe, en disant : « Celui qui m'a vu, a vu le Père ; comment peux-tu dire, toi : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que moi je suis dans le Père et que le Père est en moi ? » (Jean 14 : 9 et 10).
Ce n'est que par le Fils que nous pouvons connaître Dieu : « Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1 : 18). Jésus dit : « Personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père ; ni personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils voudra le révéler » (Matt. 11 : 27).
Dans son humiliation volontaire, le Fils a toujours cherché la gloire du Père. Il a tout fait pour que Dieu soit connu des hommes, acceptant de faire l'expiation des péchés afin de pouvoir amener des pécheurs à Dieu en justice. Et, de son côté, le Père veut que le Fils soit glorifié et honoré de tous ; pour cela, Il Lui a donné tout le jugement (Jean 5 : 22) ; Il l'a établi « chef sur toutes choses » (Eph. 1 : 22), et Il « lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus se plie tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux, et que toute langue reconnaisse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2 : 9-11).
Nous comprenons donc que l'évangile a le Fils pour objet, nous entretient de Lui. Lorsque l'apôtre Paul écrit aux Romains, il leur rappelle qu'il a été mis à part pour l'évangile de Dieu, « concernant son Fils... Jésus Christ, notre Seigneur » (Rom. 1 : 1- 3). Ailleurs il en parle comme « l'évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu » (2 Cor. 4 : 4). Dieu fait appeler présentement des hommes pour le ciel, pour les associer à tout ce qu'Il a préparé de joie et d'honneur pour son Fils.
Pour Dieu, c'est le Fils qui remplit son cœur. C'est Lui qu'Il veut honorer. Tous ses conseils de gloire se concentrent en Lui. Seulement, pour notre bonheur éternel, Il veut associer les hommes à la joie préparée dans le ciel pour le Fils, et Il les fait convier, par l'évangile, à se réjouir, à cause de Lui, auprès de Lui, avec Lui.
La parabole des cultivateurs de la vigne et celle des noces du fils du roi (Matt. 21 : 33-46 ; 22 : 1-14)
L'accueil que font les hommes à la bonne nouvelle du salut, la réponse de leur cœur à un tel appel, manifestera nécessairement le cas qu'ils font de Celui qui remplit les pensées et le cœur de Dieu. C'est à cela qu'il faut mesurer leur responsabilité en face des appels de Dieu.
Or, nous avons, dans la parabole des cultivateurs de la vigne, un exposé, aussi intéressant que simple, de ces grandes vérités. L'occasion était toute préparée.
Les principaux sacrificateurs et les pharisiens, étaient décidés à se défaire de Jésus ; ils tramaient déjà leurs complots pour le faire périr. Aussi le Seigneur, par cette parabole, leur fait une esquisse solennelle de tout ce qui allait arriver, en leur rappelant ce qui était écrit d'avance à ce sujet, et en les avertissant du jugement qui les attendait. Puis, Il leur fait voir la manière dont Dieu agit, soit pour glorifier son Fils, soit pour faire participer des pécheurs rebelles et ennemis de Dieu, à toutes les richesses de sa grâce.
La « pierre rejetée par ceux qui bâtissaient », serait « la pierre maîtresse de l'angle » (Matt. 21 : 42 ; 1 Pier. 2 : 7). Cela était ainsi écrit dans le Psaume 118 ; l'apôtre Pierre le rappelle encore, un peu plus tard et dans le même but, aux anciens du peuple, à Jérusalem (Act. 4 : 11-12). Il y a plus, Dieu veut « des noces » pour son Fils. Voici ce que dit le Seigneur : « Le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui fit un festin de noces pour son fils » (Matt. 22 : 2).
Dieu veut donner suite à ses conseils éternels, malgré tout ce que font les hommes pour Lui résister. Les « cultivateurs de la vigne », les chefs du peuple juif, en voyant le Fils, disent entre eux : « Celui-ci est l'héritier ; venez, tuons-le, et l'héritage ser à nous » (Marc 12 : 7). Le roi le glorifie, le met à sa droite dans le ciel, et prépare des « noces » pour Lui. Aussi envoie-t-Il ses esclaves « pour appeler ceux qui étaient invités aux noces » (Matt. 22 : 3). Ceux-ci, en tout premier lieu, appartenaient tous à la nation aveugle qui ne voulait pas de leur Messie. Combien la grâce de Dieu est grande ! Malgré toute leur méchanceté, qu'Il connaissait d'avance, Dieu leur donne la première occasion de profiter de sa miséricorde, et la prière du Fils, sur la croix, est recueillie dans le sein du Tout-puissant : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23 : 34).
Que lisons-nous ensuite ? De ceux à qui l'invitation fut premièrement adressée, il est dit qu'ils « ne voulurent pas venir ». N'est-ce pas comme s'ils avaient dit au Roi : Nous ne trouvons aucun intérêt dans le Fils ; ses « noces » ne nous touchent pas ? - Ils méprisent le Fils, ils méprisent le Père. Quel outrage fait aux affections divines ! Historiquement, il s'agit ici des Juifs à qui, les premiers, le Fils a été présenté. Ils avaient été témoins de ses miracles de bonté ; mais ils préféraient établir leur propre justice, plutôt que de chercher auprès de Dieu le pardon qui est offert aux pécheurs repentants. La parole fut ainsi accomplie : « Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1 : 11). Bien plus, ils L’ont haï ; ils se sont tournés contre Lui, et L’ont crucifié. Jésus rend à leur égard ce témoignage : « Ils ont à la fois vu et haï aussi bien moi que mon Père » (Jean 15 : 24).
Cependant la patience de Dieu n’est pas épuisée. Son cœur, plein de grâce, insiste toujours auprès de ces mêmes Juifs. Le roi « envoya encore d’autres esclaves disant : Allez dire aux invités : Voici, j’ai préparé mon dîner. Mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués et tout est prêt : venez aux noces » (Matt. 22 : 4). Jésus n’a-t-Il pas commandé Lui-même, après sa résurrection, « que la repentance et la rémission des péchés soient prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » (Luc 24 : 47) - oui, « par Jérusalem », cette ville dont le Seigneur avait déjà dépeint le caractère en pleurant sur elle ! « Que de fois », dit-Il, « j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Luc 13 : 34).
Mais il y a toujours une ressource auprès de Dieu. Il dit : « Tout est prêt ». Ce que l’homme ne pouvait faire pour lui-même, Dieu l’a fait en sa faveur. Ce qui était nécessaire, pour que l’homme rebelle soit amené à Dieu, a été accompli à la croix. Les hommes mettent le comble à leur haine en crucifiant Jésus ; mais Dieu L'a donné en rançon pour tous. Jésus a été la sainte victime qui s'est offerte volontairement ; l’œuvre de la rédemption est parfaitement accomplie pour ceux dont le cœur est inimitié contre Dieu, afin qu'ils soient associés à la joie divine.
Dieu a mis le sceau de son acceptation sur cette œuvre expiatoire : Il a ressuscité Jésus. Livré pour nos fautes, Il a été « ressuscité pour notre justification » (Rom. 4 : 25). Et Dieu fait dire maintenant que tout est prêt pour que les pécheurs puissent venir. Une fois encore, dans ces conditions divinement favorables, nous entendons l'appel : « Venez aux noces ».
Or, voici ce que nous lisons : « Mais eux n'en tinrent pas compte et s'en allèrent, l'un à son champ, un autre à son commerce ; les autres, se saisirent de ses esclaves, les outragèrent et les tuèrent » (Matt. 22 : 5-6). Le champ et le commerce ont plus de prix pour l'homme que la personne de Christ ! Comme cela met à nu le véritable état de son cœur ! Historiquement, nous sommes encore ici dans le milieu juif. Les Juifs ont rejeté le témoignage du Saint Esprit par les apôtres, comme ils avaient rejeté celui de Jésus Lui-même. Ils onrt lapidé Etienne ; ils ont battu les apôtres. Jacques, le frère de Jean, a été tué par l'épée ; et ils ont mis Pierre en prison, voulant le mettre aussi à mort. Plus l’œuvre de la grâce de Dieu s'est étendue, plus ils ont persécuté les disciples.
Alors se place comme un avertissement solennel du roi, cet acte gouvernemental qui met de côté la nation juive, afin que la bonne nouvelle du salut parvienne jusqu'aux bouts de la terre : « Il (le roi) envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers-là et brûla leur ville » (v. 7). Ainsi la destruction de Jérusalem par Titus reste devant les hommes comme un exemple de ce qui est réservé à ceux qui rejettent Christ. Sans doute, la grâce individuelle, est encore aujourd'hui offerte à un Juif, aussi bien qu'à un non Juif, mais la nation juive en tant que nation, a été mise momentanément de côté à cause de son mépris de Christ ; et les esclaves du Roi sont envoyés à ceux qui n'avaient pas joui du privilège de la première invitation.
La grâce de Dieu s'adresse à nous tous : ne la refusons pas !
Les exemples solennels présentés par ces paraboles vont-ils nous être profitables, à nous qui sommes des pécheurs d'entre les nations non juives ? La grâce de Dieu n'a pas de limite, mais malheur à celui qui persiste toujours à la rejeter ! Ecoutons la suite de la parabole des noces du fils du roi : « Alors il (le roi) dit à ses esclaves : La noce est prête, mais les invités n'en étaient pas dignes ; allez donc dans les carrefours des chemins, et, tous les gens que vous trouverez, invitez-les aux noces » (Matt. 22 : 8-9). Voilà l'étendue de la grâce : « tous les gens que vous trouverez ». Quelle hardiesse cela donne à celui qui est appelé à présenter l'évangile de Dieu « concernant son Fils » ! Il ne s'agit pas non plus de dignité chez l'appelé. Les esclaves « assemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, tant mauvais que bons » (v. 10).
Mais alors se pose la question de savoir comment le fils pourra être honoré par la présence de telles personnes dans la salle du festin. La réponse est que si le Roi veut une salle pleine, il a pourvu lui-même à ce que chaque invité ait un « habit de noces » (v. 11) digne du Fils. Il ne laisse pas aux invités le soin d'apprécier eux-mêmes ce qui convient à la gloire du Fils, ce qu'ils ne sauraient faire. Il a tout préparé Lui-même, d'après sa propre appréciation, et avec ses propres ressources. Le festin est de Lui, l'appel est de Lui, la robe est de Lui, tout est de Lui.
Ne cherche donc rien en toi-même, cher lecteur, pour répondre aux appels de la grâce. Christ a tout fait pour toi à la croix. Par son œuvre parfaite, les péchés de celui qui croit sont expiés, une nouvelle vie lui est communiquée, il est revêtu de Christ aux yeux de Dieu (Gal. 3 : 27). Quelle robe plus belle pourrait-il avoir ? Le racheté est destiné par Dieu à être conforme à l'image de son Fils (Rom. 8 : 29).
Remarquons que le vêtement fourni est un «habit de noces ». Tous ceux qui la portent témoignent par leur présence dans la salle, de ce que le Roi pense au sujet de son Fils. C’est pour le Fils que les noces ont été préparées. Heureux ceux qui sont admis à avoir part à cette joie du Père et du Fils (voir 1 Jean 1 : 3-4). La question n'est pas : Comment me procurerai-je cet habit ? Il est offert gratuitement à tous. Et au jour de la manifestation de la gloire de Christ au monde, Il sera « glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1 : 10).
N’es-tu pas touché par une telle grâce de Dieu qui veut, non seulement te sauver, mais te faire servir à la gloire de son Fils ? Dans la salle des noces, un homme est entré revêtu de ses propres vêtements sans doute les plus beaux qu'il avait. Mais quand le roi lui demande pourquoi il n'a pas d'habit de noces, sa bouche est fermée. Il n'a aucune excuse à présenter. Croyait-il pouvoir honorer le Fils en se présentant avec ses propres vêtements tout empreints de péché et de souillure ? De tels vêtements sont tout juste bons pour « les ténèbres de dehors » où seront « les pleurs et tes grincements de dents » (v. 13).
Cher lecteur, écoute les appels de la grâce que fait entendre l’évangile. Rien n'est assez bon pour Dieu, sauf ce qu’Il a préparé Lui-même pour la gloire de son Fils. Une fois que l'on est couvert de l'habit de noces, personne ne pense plus à celui qui est couvert par ce nouveau vêtement. Il peut être « bon » ou « mauvais » d'après les jugements des hommes. Mais nous sommes alors revêtus de ce que Dieu a fourni. Nous pensons aux noces, au Fils, et non pas à ceux qui assistent aux noces.. Le Roi pense à eux, et que peut-on désirer de plus ?
Viens donc dans la conscience de ton indignité, de ton péché, et reçois ce que Dieu t'offre. Regarde à cette croix où Jésus a tout réglé pour toi. Sache que maintenant Il « attire tous les hommes à lui-même » (Jean 12 : 32).
Viens simplement, avec toute ta misère. Le cœur de Dieu t'appelle ; Il a tout préparé pour toi. Il veut te revêtir de Christ, et tu serviras à sa gloire pendant toute l'éternité.