LES DERNIERES PAROLES DE DAVID
Lire : 2 Sam. 22 et 23
Deux cantiques successifs
David parlant en oracle
Le passé et le présent évoqués par le doux psalmiste d'Israël
L'avenir de gloire et de lumière
Un homme ayant servi au conseil de Dieu
Le témoignage rendu par David au sujet de ses « hommes forts »
Il est émouvant et très instructif de parcourir la Parole de Dieu, et de lire les dernières paroles de plusieurs hommes de Dieu. Ils ont en commun d’avoir longtemps servi avec fidélité le Seigneur.
Rappelons les noms de quelques-uns de ces serviteurs, dont le Saint Esprit a jugé utile de conserver le dernier message qu'ils ont laissé au moment où ils entendaient déjà sonner l'heure du départ :
- Moïse : les paroles de son « cantique » (Deut. 32) et la bénédiction prononcée au sujet des fils d'Israêl (Deut. 33) ;
- Josué : les paroles prononcées devant « tout Israël » (Jos. 23), puis devant ses anciens, ses juges et ses magistrats (ch. 24) ;
- Paul : ses dernières paroles aux anciens d'Ephèse rassemblés à Milet (Act. 20 : 17-38) ; son message touchant à Timothée (2 Tim. 4) ;
- Pierre (2 Pier. 1)
Depuis l’œuvre de Christ à la croix, le chrétien a, de plus, une merveilleuse assurance : il sait que s’il est appelé à s’endormir en Christ, il se trouvera aussitôt avec Lui, « ce qui est, de beaucoup, meilleur » (Phil. 1 : 23 ; Luc 23 : 43). Paul était « pressé des deux côtés » ; il désirait être avec Christ, mais il pensait qu’il serait probablement appelé à rester plus longtemps ici-bas pour y servir encore Dieu (Phil. 1 : 23-24). Il continuerait ainsi à instruire ses frères en Christ, en leur présentant la vérité qui est en Jésus (Eph. 4 : 21).
Deux cantiques successifs (2 Sam. 22 et 23)
Dans un premier cantique (ch. 22), David exprime le désir de célébrer Dieu parmi les nations et de chanter des cantiques à son nom. L’Eternel lui avait accordé de grandes délivrances ; Il avait usé de bonté envers lui et envers sa descendance à toujours. Christ est appelé le Fils de David. C’est une des merveilles de la grâce de Dieu.
Au chapitre suivant, nous voyons la grâce triompher dans la vie de ce roi. Au premier verset, il est d’abord présenté comme le fils d’Isaïe. C’était un homme humble : il gardait les troupeaux de son père au désert. Sa famille avait même « oublié » de le convier à une rencontre de famille, à laquelle assistait Samuel ! Or justement, ce prophète devait oindre David qui allait devenir, selon la volonté de Dieu, un « homme haut placé » (2 Sam. 7 : 8-9 ; Ps. 89 : 27). Il avait décidé de le prendre dans le parc des brebis, pour paître Jacob, le peuple de Dieu - Israël, son héritage (Ps. 78 : 70-72). Désormais, David était « l’oint du Dieu de Jacob », le roi choisi (1 Sam. 16 : 12-13 ; Ps. 89 : 20).
David parlant en oracle (v. 2)
L’Esprit de Dieu était sur David. « Il a parlé en moi », dit-il. C’était la parole de Dieu qui se trouvait sur sa langue (2 Pier. 1 : 21). Il devait transmettre aux autres des communications divines qui le concernaient aussi. Il en est de même pour chaque croyant (Rom. 12 : 6-7 ;1 Cor. 2 : 13). « Le rocher d’Israël m'a parlé », dit David (v. 3 ; Deut. 32 : 4, 31 ; 2 Sam. 22 : 2).
Quels sont maintenant les exercices de ce croyant blanchi sous le harnais ? Ses pensées se tournent vers l’avenir ; il est occupé de « Celui qui domine parmi les hommes » (v. 3b), de ce roi de gloire qui allait tout illuminer « comme la lumière du matin » (v. 4). Il nous faut contempler Celui qui est la « Lumière » et le « Soleil de justice » !
« Les yeux du cœur » de David sont éclairés (Eph. 1 : 18). Par la foi, il voit la « justice » et la « splendeur » de Christ et il rend témoignage de son assurance : « Dieu, cependant, a établi avec moi une alliance éternelle, à tous égards bien ordonnée et assurée, car c’est là tout mon salut et tout mon plaisir » (v. 5).
A l’approche de la mort, David n’a aucun doute au sujet de son salut. Il ne dépend pas de ses « œuvres », ni de sa marche parfois boiteuse ; il repose sur la seule grâce infinie de Celui qui a établi avec ses rachetés une alliance éternelle !
Pour ceux qui refusent la grâce de Dieu - les « fils de Bélial » - le jugement est inéluctable : « Ils seront entièrement brûlés par le feu sur le lieu même » (v. 6-7).
Le passé et le présent évoqués par le doux psalmiste d'Israël
Dans ce même verset premier, David est nommé « le doux psalmiste d’Israël ». C’est un prophète et un chantre. Il va passer par des expériences sévères, souvent douloureuses et ses écrits, consignés essentiellement dans les Psaumes, sont encore aujourd’hui en aide aux croyants éprouvés.
Le Saint Esprit, agissant en lui, le rend capable d’exprimer des paroles qui se trouvent plus tard dans la bouche de Christ lui-même. Elles sont alors l’expression de ses pensées au milieu de la douleur. A la fin de sa vie, David reconnaît devant Dieu qu’il n’a pas élevé sa maison de la bonne manière (v. 5) ; désormais, il se repose entièrement sur la grâce divine. Il peut se souvenir des étapes dans son règne : sept ans d’abord à Hébron, et ensuite à Jérusalem. Dieu lui a accordé des années de prospérité, il a remporté de belles victoires, mais il a aussi fait des chutes.
Quant à nous, amis chrétiens qui sommes peut-être déjà au soir de notre vie et qui devons déplorer bien des faux pas sur le chemin, ne gardons-nous pas le souvenir de la grande miséricorde de son Dieu ? C'est ce qu'un poète chrétien a exprimé dans un cantique :
Ah ! s'il est vrai que mes pieds ont laissé mille faux pas empreints sur la poussière ;
Sur mon sentier, si l’obstacle dressé a, trop souvent, ralenti ma carrière ,
Combien de fois, au lieu de me punir, tes tendres soins, ta pitié qui déborde, N’ont, dans mon cœur, laissé qu’un souvenir, le souvenir de ta miséricorde !
Dieu désire que nous nous souvenions également des moments, heureux ou difficiles, qui ont jalonné notre vie. Nous reconnaîtrons ainsi avoir été constamment les objets de la bonté du Seigneur (Es. 44 : 21-22).
L'avenir de gloire et de lumière
Le « prophète » David annonce les desseins de Dieu vis-à-vis d’Israël et de ce monde. Un avenir de gloire est en vue, sous la domination de Christ, « Roi de justice et de paix » ! David le compare à une journée radieuse. Le soleil se lève après la sombre nuit ; un « matin sans nuages » (2 Sam. 23 : 4) va balayer les ténèbres qui ont envahi ce monde !
Durant cette période milléniale, sous la domination du Seigneur, les hommes craindront et serviront Dieu. Un bon fruit sera produit, comparable à celui qui germe dans une terre fertile et bien arrosée.
Il faut nous arrêter au milieu du tourbillon de ce monde, et faire le point. La Parole de Dieu, notre boussole sûre, nous y aidera grandement. Le passé rappelle, certes, à notre souvenir notre triste histoire, mais également - nous l’espérons, pour chacun de nos lecteurs - la merveilleuse et touchante intervention de la grâce divine en notre faveur.
Dans la période présente, si brève soit-elle, le racheté doit avoir le vif désir d’obéir au Seigneur et de se confier entièrement en Lui. L’immense avenir sera, pour tous les enfants de Dieu, glorieux - avec Christ ! Il veut partager avec les siens la gloire qui est la sienne, depuis l’œuvre de la croix (Jean 17 : 22).
Un homme ayant servi au conseil de Dieu
David « avait donc servi au conseil de Dieu en sa propre génération ». Il « s’endort » et il attend le grand jour de la résurrection (Act. 13 : 36), tandis que Celui que Dieu a choisi - le Fils de David, les prémices de ceux qui se sont endormis (1 Cor. 15 : 20, 23), n’a pas vu la corruption (Act. 13 : 37). Il est ressuscité.
Dieu désire que chacun de ses « enfants » serve à son conseil - et cela quelle que soit l’époque où il vit, ou le milieu où Dieu l’a placé. Quand nous serons tous manifestés au tribunal de Christ (2 Cor. 5 : 10), le Seigneur fera connaître publiquement son appréciation sur notre service pour Lui.
Nous avons, pour la plupart, commis de nombreuses fautes, nous avons eu bien des faiblesses et des manquements, mais tout ce qu’un croyant a fait pour Lui ne perdra pas sa récompense - même un verre d’eau (Matt. 10 : 42) ! Demandons-nous dans quelle mesure nous avons eu vraiment à cœur la tâche que Dieu nous a confiée durant notre séjour ici-bas ? Chacun a reçu un service particulier à accomplir, et pour cela il reçoit toutes les ressources nécessaires.
Le témoignage rendu par David au sujet de ses « hommes forts » (v. 8-39)
Dans ce même chapitre 23, David parle du dévouement de ses 37 hommes forts (v. 8-39). Ils avaient d’abord combattu et souffert avec Lui - et maintenant ils régnaient aussi avec Lui (2 Tim. 2 : 12). Une page glorieuse est devant nous : le nom de la plupart de ces hommes forts est donné, et les hauts faits de certains sont rappelés.
Il y avait d’abord les trois premiers, connus pour des exploits individuels contre les Philistins ; ces ennemis habitaient dans le pays qui appartenait à Israël. Les hommes forts de David se sont montrés très courageux contre eux.
Le premier nommé s’appelait Josheb-Bashébeth : c’était le chef des principaux capitaines. Il a eu le dessus sur 800 hommes ! Ensuite on trouve Eléazar, dont le nom signifie « aidé de Dieu » (v. 9-10). Il maniait l’épée (figure de la Parole) et ne s’en séparait pas, même après le combat ! Bel exemple pour nous. L’Eternel avait opéré, par son moyen, une grande délivrance. Le peuple, sans doute couard, n’était revenu que pour piller !
Après lui, il est question de Shamma (v. 11-12). Il se place seul au milieu d’un champ de lentilles, une nourriture appréciée des Israélites. Il le garde au péril de sa vie contre la convoitise des Philistins. Là encore, l’Eternel accorde à son peuple une grande délivrance !
Ayons, nous aussi, le désir de combattre avec persévérance afin de conserver notre précieuse nourriture spirituelle, la Parole de Dieu. L’Ennemi cherche sans cesse à nous faire oublier l’importance de la Bible pour nous guider ; il cherche au contraire à la tordre.
Considérons également l’expédition si risquée de ces trois vaillants hommes à travers les lignes ennemies, jusqu’à Bethléhem. On comprend que c’est seulement par amour pour David qu’ils risquent ainsi leur vie. Forçant le passage, ils ramènent à leur roi un peu d’eau fraîche puisée dans ce puits. Sans doute, David en avait souvent bu dans sa jeunesse. Toutefois, voyant dans cette eau la vie même de ses compagnons, il ne la boit pas, mais « en fait une libation à l'Eternel » (v.17).
Les hommes de David cherchaient évidemment à exaucer le moindre désir connu de leur chef. Ils étaient prêts à faire de grands sacrifices pour lui (v. 17). Chers lecteurs chrétiens, sommes-nous prêts, par amour pour notre Maître – il est bien plus grand que David !– à de tels actes de dévouement ?
Il est question ensuite d’un autre groupe de trois hommes - distincts des premiers (v. 12) et des trente (v. 23). Deux d’entre eux sont connus par leur nom : Abishaï et Benaïa. Abishaï était le frère de Joab ; il était le chef, le plus honoré des trois. Il lève sa lance contre 300 hommes et les tue ; cependant son renom n’atteint pas celui des trois premiers !
Benaïa était, lui, le fils d’un vaillant homme. Tuer deux lions n’était pas un exploit ordinaire ; agir ainsi par un jour de neige était plus risqué encore ! Cependant, ce courageux compagnon de David ne se laisse pas arrêter par les difficultés - ce qui est souvent, hélas, notre cas, à notre honte. La Parole rapporte encore à son sujet qu’il avait frappé un Egyptien de grande apparence. Il lui avait arraché sa lance, et l’avait tué au moyen de cette arme ! David lui avait donné ensuite « une place dans ses audiences privées » (v. 23).
« Tout est nu et découvert aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). Le Seigneur évalue avec une parfaite exactitude les difficultés que nous avons affrontées pour le servir. Dans les « annales de l’éternité », il sera question du « mauvais temps » et d’une multitude d’autres petites choses, souvent sans apparence. Notre fermeté et notre persévérance sur tous ces petits points réjouit le cœur de notre Dieu. Il en a soigneusement conservé la trace dans son Livre !
Une liste de tous les autres hommes forts suit. Ils sont tous là, ceux dont l’activité a été précieuse au roi. Le fidèle Urie n’a pas été oublié. Fort dans la bataille, il ne s’embarrassait pas dans les affaires de la vie (v. 39 ; 2 Tim. 2 : 4) ! Il pensait, avant tout, avec sollicitude à l’Arche (cette figure de Christ). Son nom rappelait à David sa propre chute mais aussi l’immense grâce de Dieu à son égard.
En revanche, malgré sa grande activité, Joab ne figure pas sur cette liste. Il avait pourtant délivré Jérusalem des Jébusiens et il était resté le chef de l’armée de David durant plusieurs années ! Chef habile et audacieux, il cherchait jalousement à garder ses prérogatives et sa propre gloire. On ne discerne chez lui ni foi ni piété, ni la grâce qui était dans le cœur de David.
Nous remarquons que le nom de celui qui portait les armes de Joab figure parmi les hommes forts de David. Son rôle était plus effacé mais, s’il servait Joab, à travers lui c’était David qu’il servait. Ne pourrait-on pas voir en Joab un type de ceux qui « cherchent leurs propres intérêts », et dans son porteur d’armes un exemple de ceux qui cherchent « ceux de Jésus Christ » (Phil 2 : 21) et qui en seront récompensés au jour de sa gloire ?
Que cette page de l’Ecriture nous encourage à prendre notre part des souffrances comme de bons soldats de Jésus Christ (2 Tim. 2 : 3). Si, tout à l’heure, des « combattants » reçoivent une couronne, ils pourront la jeter aux pieds du Seigneur (Apoc. 4 : 10) - précieuse pensée, bien de nature à nous encourager dans notre service !
Ph. L Le 01-07-2017