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« AUSSITÔT » - DANS L’EVANGILE DE MARC

Lire : Marc 1


Jésus baptisé par Jean
La tentation au désert
L’appel des disciples
La condition de l’homme pécheur loin de Dieu

 

            En lisant avec attention l’évangile de Marc, l’évangile du parfait Serviteur, on est frappé de la répétition du mot « aussitôt » - il s'y trouve 42 fois, et non sans raison - la Parole de Dieu est parfaite jusque dans ses moindres détails (Ps. 19 : 7).
            Le parfait Serviteur accomplit ce qu'il y a à faire sans aucun délai, et passe rapidement d'une chose à l'autre dans sa carrière de bénédiction ; car « le temps est court ». Le premier chapitre de cet évangile fournit une introduction convenable à cette activité divine ; le mot « aussitôt » s'y trouve déjà 11 fois. Quel exemple pour nous qui sommes appelés à Le suivre ! Puissions-nous y réfléchir sérieusement.
            Marc nous dit d'emblée que Celui qu'il nous présente est le Fils de Dieu (v. 1). Quelle condescendante grâce brille dans toutes ses voies ! Il se trouve ici-bas sur la scène de ce monde ruiné par le péché et sous la puissance de Satan ! Il est là pour délivrer et bénir, encore que personne ne comprenne le but de tout son service. Mais en attendant, on jouissait des effets de sa grâce.

 

Jésus baptisé par Jean

            Avant de commencer son ministère d'amour au milieu du peuple qu'Il était venu « servir », notre adorable Sauveur devait, selon l'expression de Matthieu « accomplir toute justice » (Matt. 3 : 15). Il se rend au Jourdain pour y être baptisé par Jean, son précurseur. Jean lui-même ne comprenait pas la portée de cet acte humiliant pour Celui qui n'avait pas de péchés à confesser. Et ce n'est pas étonnant, car quel contraste nous remarquons entre Lui et les repentants qui étaient baptisés par Jean ! Ceux- ci se rendaient auprès du baptiseur parce qu’ils étaient pécheurs, espérant trouver dans le baptême une garantie divine que leurs péchés seraient remis, quand et comment, ils ne savaient pas ; tandis que Celui qui daigna prendre place parmi eux, pour l'accomplissement de la volonté de Dieu, et pour leur encouragement, était « le saint et le juste ». Qui pouvait comprendre cela ? Il le fait cependant ; et nous le voyons s'éloigner « aussitôt » de l'eau, et à l'instant les cieux lui furent « ouverts », chose qui avait lieu pour la première fois ; puis, le Saint Esprit, sous la forme d'une colombe, cet oiseau pur offert à Dieu sous la loi, vint sceller publiquement la perfection personnelle de Jésus. La voix du Père se fait aussi entendre s'adressant à Lui. Dieu déclare : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai trouvé mon plaisir » (v. 11). Le Père lui-même se charge de revendiquer la gloire de son unique dans ce moment merveilleux où Il prend place en grâce avec ceux qui se reconnaissaient pécheurs. Dieu veut que chacun apprenne ce qu'Il est, et qu'Il faisait toute sa volonté. Et nous allons apprendre ce qu'Il est pour nous dans sa vie d'amour ; et aussi dans sa mort (Marc 10 : 45).

 

La tentation au désert

            Mais auparavant, il faut que Jésus rencontre « l'homme fort » et qu'il le lie, avant de « piller ses biens » (Marc 3 : 27). C'est ce qu'Il fait « aussitôt » en se rendant au désert pour être tenté par Satan. Ici, comme toujours, sa seule présence fait constater le contraste entre Lui et tout ce qui pouvait être en quelque sorte un type de son séjour sur la terre. Quelle différence en effet entre la condition dans laquelle le Seigneur s'est trouvé dans le désert, « parmi les bêtes sauvages », et celle d'Adam dans le paradis, lorsqu'il donnait des noms à tous les animaux ! La solitude lugubre du désert disait assez ce qu'était pour le Fils de Dieu, ce monde où le péché avait tout gâté. Il était venu pour ôter nos péchés, et pour cela aussi Il doit se rencontrer seul avec le Tentateur.
            N'ayant pas d'autre pensée que celle de faire la volonté de Dieu, Il se sert des Ecritures, l'épée de l'Esprit, dans la lutte avec l'Adversaire, et remporte ainsi la victoire. C'est justement le contraire d’Adam, « le premier homme ». Il a perdu le paradis par sa désobéissance. Jésus, « le second homme » parfait en toutes choses, ayant vaincu Satan, va par sa parole puissante, délivrer des captifs de l'Adversaire.
            Le caractère du « ministère » du Seigneur est remarquable ; il diffère de celui du précurseur, Jean (Mat. 11 : 16-19). L'un avait pour effet de produire la tristesse et la repentance, en se souvenant des fautes commises ; l'autre - celui du Seigneur - apportait de la joie au cœur brisé. Il annonçait « de bonnes nouvelles aux pauvres » (Luc 4 : 18-19). C'est à eux qu'Il s'adresse d'abord. Il annonce ; la bonne nouvelle que le royaume de Dieu « s'est approché » (v. 15).

 

L’appel des disciples

            Pour jouir de la bénédiction annoncée, la repentance et la foi sont nécessaires (Marc 1 : 14-15). Nous le voyons dans son appel aux premiers disciples : une parole suffit ! Elle est puissante pour accomplir la volonté de Dieu, comme au moment où Il a dit : « Que la lumière soit » (Gen. 1 : 3). De même l'œuvre du Seigneur s’accomplit dans l'âme de celui qui L'écoute ! Par la foi aux choses entendues, on est amené à jouir de la bénédiction ; or Christ lui-même est la bénédiction suprême. Il veut que nous soyons près de Lui. Lorsque le cœur est « gagné », combien il est doux de pouvoir dire avec la Sulamithe : « Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi » (Cant. 7 : 10). Ainsi disait un bien-aimé frère, maintenant auprès du Seigneur : Non pas la couronne, non pas le royaume ; mais Toi-même ! - Jésus ne voulait pas être seul dans son ministère de grâce. Il a voulu appeler quelques-uns des pêcheurs de la Galilée pour y participer.
            En répondant à l'appel du Seigneur, Simon et André Lui sont associés, sans autre préalable. Rompant avec leurs circonstances - leurs filets sont une image -, ils suivent « aussitôt » Celui qui les appelle. Ce caractère du parfait Serviteur rejaillit en quelque sorte sur les disciples. Ils ne cherchent pas un prétexte pour éloigner le moment de Le suivre.
            Bel et touchant exemple pour nous ! Les « délais » sont une arme puissante dans la main de Satan contre nous. Le conseil qu'il donne est « demain » ; et le résultat pour une âme, peut-être, c’est « jamais » ! Le conseil de Dieu, c’est «aujourd'hui ». Simon et André quittent leurs filets ; mais leurs compagnons sont appelés à faire un sacrifice plus grand, et les intérêts de leur père, Zébédée, pèsent dans la balance. Jacques et Jean, son frère, cependant y répondent également, malgré leurs occupations qui semblent toujours urgentes - et leurs liens de parenté. Tous les quatre, en même temps, vont recommencer leur vie d'une façon toute nouvelle, avec Jésus. Ils vont devenir, avec Lui, des « pêcheurs d'hommes ». Le royaume annoncé par l’Ecriture n'était pas encore établi. Du point de vue humain, ils n'ont reçu aucun avantage matériel ; mais le Seigneur prendra soin d'eux (Luc 22 : 35). Ils avaient le Seigneur Lui-même : la source de toute bénédiction. Ils doivent vivre près de cette Source, et il n’y rien de plus excellent.
            Ils sont nombreux, hélas, ceux qui méprisent la porte étroite et le chemin de la vie, et qui, après avoir entendu les appels du Seigneur, n'y ont pas répondu. Se privant ainsi de la bénédiction que l'évangile de la grâce de Dieu nous apporte, ils demeurent dans l'état d'éloignement et de culpabilité où le péché nous a plongés ; et quel terrible avenir leur est réservé en y restant indéfiniment !

 

La condition de l’homme pécheur loin de Dieu

            Cette triste condition est présentée au début de cet évangile sous quatre faces différentes, et celle qui tient la première place dans notre chapitre, c'est que l'homme séparé de Dieu par sa désobéissance, est tombé sous le pouvoir de Satan. Nous en avons une image dans l’homme possédé par un esprit impur, qui se trouvait dans la synagogue de Capernaüm (v. 21-28).
            Dans le cas de la belle-mère de Simon (v. 29-31), nous avons en figure l'homme absolument sans force pour servir Dieu, tandis que le lépreux qui vient au Seigneur pour être guéri (vers. 40 à 45), nous rappelle l'homme souillé par le péché, et, exclu de ce fait de la présence de Dieu.
            Puis au commencement du chapitre suivant (v. 1-12), nous trouvons dans le cas du paralysé un quatrième trait de la condition du pécheur ; il est non seulement incapable de s'approcher de Dieu, mais encore sous son jugement, il est coupable. Il a besoin de pardon. Quel sombre tableau que celui de l'homme en Adam, ruiné par le péché ! C'est un tel qui est l'objet du ministère de grâce de notre adorable Sauveur; et « aussitôt » Il se porte auprès de lui pour l'accomplir !
            En considérant le tableau de l’état dans lequel se trouve l'homme pécheur, on comprend qu’il est sans remède du côté de l'homme. Comment pourrait-il se délivrer de l'esclavage de Satan ? Qui pourrait se purifier lui-même de ses péchés, avant de se présenter devant Dieu ? Et qui oserait chercher à se justifier devant Lui ? Nous voyons que le Seigneur Jésus seul est capable de porter remède à cet état complet de ruine, Il est venu dans ce but, accomplissant la volonté de Dieu. Quel bonheur d'apprendre que telle est Sa volonté ! Les nouvelles de cette grâce se répandent tout « aussitôt » (v.. 28).
            Remarquons-le : après l'appel des disciples, Il entre « aussitôt » dans la synagogue et délivre un homme possédé par un esprit immonde. Il se rend ensuite « aussitôt » auprès de la belle-mère de Simon t Il la guérit. Puis, la guérison d’un lépreux et d’un paralytique, apporte une délivrance instantanée. Elle surprend et réjouit les malheureux et les assistants de cette scène. Jésus dit au lépreux : « Je veux, sois net » (v. 41), et comme il parlait, aussitôt la lèpre se retira de lui ; et il fut net !
            Quant au paralysé, il se leva, et prit « aussitôt » le brancard pour s'en aller, après avoir entendu ces paroles du Seigneur : « Je te dis, lève-toi, prends ton brancard et va dans ta maison » (2 : 11-12). La grâce et la puissance du Sauveur se déploient d'une manière parfaite en réponse à tous les besoins, et de façon immédiate. Quel encouragement à répondre sans délai à l'appel du Sauveur ! (Mat.11 : 28).
            Jésus est là, Homme au milieu des hommes, tout en étant le Fils de Dieu ; on voit en Lui l'Homme parfait prenant plaisir à accomplir la volonté de son Père, et à réaliser par la prière une dépendance absolue, vis-à-vis de Dieu. N’est-il pas touchant de le voir seul en prière dans le désert ? (Marc 1 : 35). Il n'y a rien de surprenant à ce que les nouvelles de Sa présence fassent « aussitôt » se rassembler « beaucoup de gens ».

            Jésus est le même encore aujourd'hui que lorsqu'Il était sur la terre. Il poursuit son travail de grâce pendant que ceux qui sont déjà ses rachetés sont en route pour le rejoindre dans le ciel. En Esprit, Il est avec eux (4 : 26-39) et par sa Parole, Il appelle encore. Répondrez-vous, sans retard, à sa voix d'amour ? Ne ferez-vous pas comme Simon et André ? Souvenez-vous que, « à tous ceux qui l'ont reçu, Il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu, c’est-à-dire à ceux qui croient en son nom » (Jean 1 : 12). Quelle bénédiction, quelle merveille d'amour ! (1 Jean 3 : 1). Mais, ne l'oubliez pas : pour en jouir, il faut venir au Sauveur « aussitôt », car, ainsi qu'il est écrit, « c'est maintenant le jour du salut ! » (2 Cor. 6 : 2).

 

Extrait d'un ancien périodique d'évangélisation - "Le Salut de Dieu"(1909)