bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

SUR  LES  TRACES  DU  PROPHETE  EZECHIEL

 
Parmi les captifs du roi de Babylone
Témoin des « visions de Dieu »
La contemplation de la gloire de l’Eternel
L’appel et la mission d’Ezéchiel
Le retour au milieu des captifs
Le début du service public d’Ezéchiel
L’idolâtrie dans le temple
Le jugement des habitants de Jérusalem et le départ de la gloire de l’Eternel


          Le nom d’Ezéchiel signifie « celui que l’Eternel rend fort » - ce fut le cas de ce prophète durant toute sa carrière. Il appartenait, par son père Buzi, à la race sacerdotale. Il n’avait guère plus de vingt-cinq ans au moment où Jérusalem a été investie par la grande armée de Nébucadnetsar ; celui-ci va finalement s’emparer de la ville !


Parmi les captifs du roi de Babylone

            Ezéchiel a fait partie de ceux qui ont été emmenés en captivité à ce moment-là. Dans ce premier convoi, il se trouve avec le roi Jéhoïakin et la « fleur » de la nation juive. C’était la première déportation dans le cadre de ce que l’on a appelé « la transportation de Babylone », onze ans environ avant la destruction de Jérusalem ; il y aura encore trois autres transportations.
           Ezéchiel restera longtemps au milieu de ses frères captifs, au bord du fleuve Kebar (Ezé. 3 : 15). Il est plein de sympathie et de compréhension à leur égard et « partage » leurs souffrances, liées en partie à une survie difficile. Ces captifs sont retenus, contre leur gré, dans ce pays idolâtre, totalement inconnu. Tout ce qui se déroule autour d’eux est forcément « barbare » pour des Juifs qui, jusqu’ici, servaient le seul Dieu vivant et vrai (Act. 17 : 24-26).
            La situation d’Ezéchiel - comme celle de Jérémie, resté avec un pauvre résidu à Jérusalem - n’avait rien d’enviable ! Cependant, l’un et l’autre sont très attachés à l’Eternel. « Celui qui voit dans le secret » (Matt. 6 : 6) et lit dans notre cœur va se servir d’eux en faveur de son pauvre peuple, courbé sous de terribles souffrances dues à sa désobéissance réitérée. Ce terrible jugement avait été annoncé en vain depuis longtemps !
            Le ministère d’Ezéchiel commence cinq ans après la transportation à Babylone du roi Jehoïakin ; ce dernier restera prisonnier jusqu’à sa mort. Ezéchiel devait avoir alors environ trente ans, ce qui est pour les Juifs l’âge de la « maturité ». Il exerce son ministère au milieu de ces captifs durant au moins vingt-deux ans, et il aura sur eux une grande influence. Instruit par Dieu, il cherche, de sa part, à enlever aux exilés leurs folles illusions entretenues par de faux prophètes. Il les console aussi en leur communiquant les glorieuses promesses divines.
            Ezéchiel était marié ; la Parole ne précise pas quand ni où avait eu lieu son mariage ; mais au bout de neuf ans de captivité, l’Eternel retire à ce fils d’homme « le désir de ses yeux » (Ezé. 24 : 16). Il ne lui permet pas de mener deuil d’une façon ostensible contrairement à la coutume. Il doit annoncer au peuple que le dernier siège de Jérusalem a commencé (2 Chr. 36 : 19) et leur décrire les rigueurs de ce siège. Or ce même jour est pour Ezéchiel un jour de deuil et de souffrance : le soir même, sa femme meurt.
            Dieu voulait que, par son attitude, Ezéchiel enseigne à ses compagnons de captivité comment se comporter eux-mêmes. Ils étaient tous très attachés à Jérusalem, cette ville où l’Eternel avait daigné mettre la mémoire de son nom. Aussi sa destruction était-elle pour eux une grande douleur supplémentaire !


Témoin des « visions de Dieu »

            De la même manière qu’avec d’autres serviteurs (Moïse, Esaïe, Samuel, Paul…), Dieu a commencé par avoir un contact direct avec Ezéchiel. Les cieux vont s’ouvrir en sa faveur et ce tout jeune prophète est le témoin ébloui des « visions de Dieu » (v. 1). « La Parole de l’Eternel vient expressément à Ezéchiel... et la main de l'Eternel fut là sur lui » (v. 3). Il est ainsi « préparé » par l’Eternel au rôle qu’il est appelé à jouer.
            Toutes les prophéties d’Ezéchiel, jusqu’à la 27ème année de la captivité, sont datées en partant du jour où l’exil avait commencé ; les premières concernent Israël et datent d’avant le siège de Jérusalem (ch. 1-24) ; dans les suivantes, il s’agit des nations qui environnent Israël (ch. 25-32) ; puis l’état moral d’Israël est décrit et l’Eternel lui promet une restauration dans l’avenir (ch. 33-39). Le livre se termine par un grand tableau apocalyptique de la gloire à venir (ch. 40-48) : « Le nom de la ville, dès ce jour : l’Eternel est là » (48 : 35).
            La vision accordée à Ezéchiel est magnifique ; elle est cependant étrange et difficile à décrire. Ezéchiel voit d’abord une grande tempête qui vient du nord. Dieu annonce ainsi d’où viendra le jugement qui va fondre sur son peuple. Une terrible guerre aura lieu, accompagnée des désolations habituelles en pareil cas.
            Ensuite Ezéchiel voit l’aspect de la ressemblance de la gloire de l’Eternel. Elle se verra bientôt, chers lecteurs, avec splendeur, dans la personne de Christ ! Elle tient déjà une grande place dans ce livre d’Ezéchiel.
            Dans cette vision, au milieu du feu et de l’airain - images de la justice divine dans l’exercice de ses droits -, le jeune prophète aperçoit quatre animaux fantastiques ; ce sont des chérubins, gardiens et défenseurs de la sainteté de Dieu (ch. 10). Leurs attributs - faces, ailes, pieds et mains - sont autant de symboles dont Dieu se sert pour donner une idée de ses caractères, en justice et en jugement. L’intelligence, la force, la patience et la rapidité sont représentées par la face d’un homme, d’un lion, d’un bœuf et d’un aigle.
            Au-dessus d’un chariot fantastique, Ezéchiel entrevoit également « sur la ressemblance » d’un trône, un Homme « avec l’aspect du feu », et « une splendeur tout autour » (v. 26-27). C’est ce qu’un commentateur a appelé « le char du gouvernement de Dieu » - ou de sa Providence. L’Esprit animait tout l’ensemble de cette vision.
            Vu de la terre, le gouvernement de Dieu apparaît parfois très surprenant, et même incompréhensible. Mais tout ce qui se passe dans l’univers est sous la direction de « Celui qui est assis sur le trône haut et élevé, et qui juge avec justice » (J. N. Darby). Il faut accepter sans réserve que tout est ainsi gouverné par la pensée et la volonté d’un Homme dans la gloire, de Christ lui-même, tout rayonnant de puissance divine.

 

La contemplation de la gloire de l’Eternel

            Il fallait que le futur prophète soit témoin de cette grande vision, avant de s’engager dans le « ministère ». Nous devons nous aussi « contempler à face découverte la gloire du Seigneur » (2 Cor. 3 : 18), avant de servir de la manière que Dieu a choisie. Nous sommes-nous approchés, comme Moïse autrefois, et avons-nous contemplé de plus près la grande vision que Dieu voulait nous montrer (Jean 1 : 14) ?
            La vision se termine par « l’arc qui est dans la nuée en un jour de pluie » (v. 28 ; Apoc. 4 : 3). Cet arc est apparu, pour la première fois, après le déluge. Dieu a choisi ce signe pour confirmer à l’homme qu’Il ne détruirait plus la terre - du moins en se servant de l’eau. Il annonce aussi une merveilleuse manifestation de sa grâce : « Quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la Loi, afin qu’il rachète ceux qui étaient sous la Loi, afin que nous recevions l’adoption » (Gal. 4 : 4-5 ; Héb. 1 : 2).
            Devant l’étendue de la gloire de l’Eternel, Ezéchiel tombe sur sa face. Il entend une voix parler (v. 28c) et comprend qu’il doit l’écouter. Il reçoit d’ailleurs bientôt un ordre : « Fils d’homme, tiens-toi debout sur tes pieds » (2 : 1). « Et comme il me parlait, l’Esprit entra en moi, et me fit tenir sur mes pieds, et j’entendis celui qui me parlait » (v. 2). Avant de communiquer à d’autres les paroles du Seigneur, il faut les recevoir soi-même, en avoir éprouvé la douceur… et parfois le tranchant ! 

 

L’appel et la mission d’Ezéchiel

            Dieu avertit Ezéchiel : ceux auxquels il doit s’adresser, n’écouteront pas ! Ce sont « des fils à la face impudente et au cœur obstiné » (2 : 4, 8 ; 3 : 7-8). Prenons garde de ne pas nous associer à ces « rebelles ». Acceptons toute l’Ecriture. Ecoutons-la avec crainte, même si elle nous reprend fortement ! Soyons réellement disposés à lui obéir et à « régler nos voies » (2 Tim. 3 : 16-17).
            L’Eternel dit au sujet de ceux auxquels Ezéchiel doit parler : « Eux, soit qu’ils écoutent, soit qu’ils n’en fassent rien…  sauront qu’il y a eu un prophète au milieu d’eux » (v. 5). Ezéchiel doit délivrer son message avec fermeté. Dieu rend son front « comme un diamant, plus dur que le roc » (3 : 9) : il ne doit pas les craindre !  Ne  craignons pas les incrédules que nous côtoyons. Parlons hardiment, comme les disciples dans les Actes. Du moment que le Seigneur nous l’a commandé, Il met aussi à notre disposition les ressources inépuisables d’en Haut.
             L’Ecriture donne l’exemple d’un semeur qui « sortit pour semer » (Matt. 13 : 3 ; Luc 8 : 11). La semence divine peut, par pure grâce, tomber dans de la bonne terre, c’est-à-dire dans des cœurs disposés à la recevoir. Mais elle tombe aussi sur ceux dont les cœurs sont semblables à du roc, ou au milieu des épines et le long du chemin : sur de tels terrains, elle ne porte pas de fruit, en tout cas pas « à maturité ». Mais si ce semeur marche résolument sur les traces du Seigneur, il continue à semer sans se lasser : « Bienheureux, vous qui semez près de toutes les eaux » (Es. 32 : 20).
             Il ne faut pas se décourager si des passants refusent les traités que nous leur offrons, et même les jettent à terre ! Certains passeront volontairement de l’autre côté du chemin, refusant d’écouter, alors que c’était peut-être la dernière fois que l’appel divin les sollicitait ! Mais le Seigneur peut permettre - et Il le fait souvent - que ces traités si méprisés soient ramassés par d’autres passants. Ils portent du fruit chez ceux « qui se fatiguent et qui sont chargés » ; auprès de Lui, se trouvent le repos et un bonheur durable (Matt. 11 : 28).
            L’Eternel insiste auprès de son serviteur : « Ne crains point leurs paroles et ne sois point effrayé de leurs visages »  (2 : 6). Dans sa grâce, Dieu ne se laisse pas rebuter par notre état, si effrayant soit-il ! Il s’occupe de ceux dont chacun se détourne ! Il veut arracher tous les pécheurs à l’emprise de  Satan - tour à tour « lion rugissant » ou « serpent » séducteur. Il peut seul sauver l’homme et l’arracher à une éternité de malheur, à jamais loin de Lui (Matt. 8 : 12).
            Au cours de ses entretiens, Ezéchiel devait être attentif - et nous aussi - à ne pas se servir de paroles « de son cru ». Il ne devait pas non plus adopter une certaine « façon de parler », avec le désir de plaire, souvent même aux dépens de la vérité ! C’est un danger subtil. Imitons l’apôtre Paul qui cherchait à gagner des âmes, à les amener à Christ, tout en restant fidèle à l’Ecriture (1 Cor. 9 : 19-22).
            Certains prédicateurs n’hésitent pas, au début d’un message, à faire de petites plaisanteries pour « détendre l’atmosphère » (voir Eph. 5 : 4). Se comporter ainsi, alors que l’on médite sur la Parole de Dieu, est déplacé et déshonore le Seigneur. Ayons à ce sujet des exercices « renouvelés ».  
            L’Eternel précise : « Tu leur diras mes paroles » (2 : 7). Elles sont toutes dans l’Ecriture ! Qui plus est, le Saint Esprit habite maintenant chez le croyant et Il lui remet la Parole en mémoire, au moment voulu. Il est la seule source valable d’inspiration pour chaque enfant de Dieu.
            Ezéchiel voit ensuite une main étendue vers lui ; elle lui présente un rouleau de livre « écrit devant et derrière ; et des lamentations, et des plaintes, et des gémissements y étaient écrits » (v. 9-10). Ces complaintes étaient bien à leur place dans ces temps troublés. Nous devons faire nôtre la Parole de Dieu, nous l’approprier. Elle doit faire partie intégrante de notre être. Elle est cachée pour l’éternité dans notre cœur (Ps. 119 : 11). Elle doit former nos pensées et régler nos paroles et nos pas (Prov. 17 : 27). Le prophète est littéralement nourri de la Parole de Dieu qui doit alimenter constamment le croyant. Soyons, là aussi, toujours prêts à « saisir l’occasion » de la lire et de la méditer, avec prière. « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (Jér. 15 : 16).
            La lecture habituelle de la Parole, dès sa prime jeunesse, constitue une base solide pour la préparation d’un serviteur de Dieu. Pensons à l’exemple de Samuel pouvant dire : « Parle, Eternel, car ton serviteur écoute » (1 Sam. 3 : 9). « Reçois-les dans ton cœur », répète le Seigneur à Ezéchiel. En être « rempli » permet de répondre, avec douceur et crainte, à quiconque nous demande raison de notre espérance (1 Pier. 3 : 15). « De l’abondance du cœur, la bouche parle » (Matt. 12 : 34).

 

Le retour au milieu des captifs

            Le prophète Ezéchiel entend ensuite un grand fracas derrière lui (3 : 12a). Peut-être venait-il du chariot aperçu au début ? Ce bruit est suivi par des paroles : « Bénie soit de son lieu la gloire de l’Eternel » (v. 12b).  La main de l’Eternel est sur Ezéchiel (v. 14). L’Esprit l’enlève et l’amène à Thel-Abib, où il s’assied, stupéfait, au milieu des autres captifs. Il reste sept jours dans le silence (v. 15). Ce temps de réflexion, qui peut nous être accordé, est propice à la méditation ; il est nécessaire de temps à autre à chacun de nous de faire ainsi le point. Saul de Tarse a eu plusieurs jours de solitude après sa conversion, il a été ainsi préparé à la visite d’Ananias, qui, conduit par Dieu, commence par lui dire : « Saul, frère » (Act. 9 : 8-17).
             La Parole vient ensuite à Ezéchiel. L’Eternel lui dit : « Je t’ai  établi sentinelle » (v. 17). Tout enfant de Dieu est appelé à être, lui aussi, une sentinelle, ce qui suppose de son côté une vigilance permanente et une constante fidélité. Notre responsabilité est directement engagée. Il importe d’avertir le méchant, et de le convaincre d’abandonner sans plus attendre le chemin qui le mène à la perdition. Notre service sera peut-être aussi d’aider un « juste » à retrouver le droit chemin dont il s’est écarté. Si nous n’avons pas averti, en temps voulu, un pécheur, son sang est sur notre tête ! Il mourra dans son iniquité et le « juste », également, dans son péché ; mais il y aura de notre côté de sérieuses conséquences (v. 20).
            Il est d’usage dans ce monde d’apprécier quelqu’un en fonction des « résultats » de son travail, mais Dieu regarde dans le cœur de son enfant et pèse parfaitement les motifs qui l’ont fait agir ou non. Notre désir est-il d’obéir à Dieu à tout prix ? Nous sommes invités à aimer les âmes - comme Lui le fait (Jean 3 : 16).
            L’apôtre Paul avait montré sa fidélité vis-à-vis des anciens d’Ephèse, en leur faisant part de tout le dessein de Dieu (Act. 20 : 26-27). Mais il disait également : « Malheur à moi si je n’évangélise pas » (1 Cor. 9 : 16) et il montrait son amour à l’égard de ceux qui n’appartenaient pas encore à Jésus. Il était étreint par son amour pour Christ (2 Cor. 5 : 14). Est-ce aussi notre cas ? Aimons et avertissons ceux que nous côtoyons. Il faut les rendre conscients qu’après la mort, il y aura le jugement (Héb. 9 : 27-28) ! Chacun est-il prêt à rencontrer Dieu, le « Juge de toute la terre » (Gen. 18 : 35) ?  
            Ezéchiel déclare : « L’Esprit entra en moi et me fit tenir sur mes pieds » (3 : 24). Seul, l’Esprit Saint peut nous communiquer la puissance indispensable pour présenter sa Parole aux âmes.
            Ezéchiel a le privilège de voir - encore une fois - la gloire de l’Eternel (3 : 26-27). L’Eternel lui dit : « Lève-toi, sors dans la vallée, et là je parlerai avec toi (v. 22). Il obéit et la gloire de l’Eternel se tenait là aussi ! C’était la même qu’il avait contemplée près du fleuve Kébar. La vallée est souvent dans l’Ecriture en contraste avec la montagne. Mais chacun peut voir la gloire de Dieu même dans la vallée de Baca, la vallée des larmes (Ps. 84 : 6).
            Emerveillé devant ce spectacle grandiose, Ezéchiel se prosterne devant le Tout-puissant (v. 22-23). L’Esprit entre en lui et il reçoit la force nécessaire pour poursuivre son service. Contempler la majesté du Seigneur réchauffe nos affections et fait brûler notre cœur pour Lui !

 

Le début du service public d’Ezéchiel

            Dans les chapitres suivants, l’Eternel demande à son serviteur de porter sur lui des « signes », visibles pour tous. Ezéchiel entre ainsi de façon plus intime dans les circonstances douloureuses que traverse son peuple, une conséquence de leur péché.
            Si un serviteur passe par l’école de l’humiliation et de la souffrance, il comprendra mieux ceux qui passent par l’épreuve. Dieu le rendra capable de sympathiser avec eux et de les encourager.

                        L’annonce de la destruction de Jérusalem

            Au chapitre 4, l’Eternel demande à Ezéchiel de représenter le siège de Jérusalem. Il trace alors sur une brique quelques simples traits, censés figurer la ville. Il donne ensuite une idée de la « durée » de l’iniquité de son peuple. Obéissant à la volonté de l’Eternel, il se couche, durant 390 jours, sur son côté gauche. Il rappelle ainsi le nombre d’années durant lesquelles Israël a marché volontairement dans l’iniquité. Puis il se couche durant 40 jours sur le côté droit pour évoquer la durée de l’iniquité  « personnelle » de Juda, à raison d’un jour par année. Il ne doit pas se retourner sur sa couche, l’Eternel a mis sur lui « des cordes » (v. 4-8). Cependant, il doit lever son bras vers Jérusalem et prophétiser contre elle.
            Ezéchiel donne un autre « signe » par sa façon très frugale de se nourrir ; le pauvre pain qu’il mange annonce la rigueur de la famine durant le siège de cette ville ; il aurait dû faire cuire sa nourriture sur des excréments, mais en Juif pieux, le prophète s’y refuse. Dieu l’autorise à employer un mode de cuisson relativement moins surprenant. Le pain et l’eau manqueront dans la ville et les habitants, saisis de stupeur, se consumeront dans leur iniquité (v. 14-17).
            Au chapitre 5, Dieu lui ordonne de se raser les cheveux et la barbe - c’était déshonorant pour un sacrificateur, et défendu par la Loi (Lév. 21 : 5). La portée symbolique de cette action est donnée dans les versets 11 et 12 : Israël, jusqu’ici ornement de l’Eternel, était mis de côté !

                         La destruction du pays

            Dans les chapitres 6 et 7, une expression revient : « Vous saurez que je suis l’Eternel » ! Sur les montagnes, se trouvaient des « hauts lieux », très prisés par un peuple désobéissant aux commandements divins. A lieu de se rendre, comme prévu, à Jérusalem, il avait commencé par offrir là des sacrifices à Dieu. Mais ensuite ces hauts lieux avaient servi à y dresser des idoles, pour les adorer ! Tout cela allait être détruit par les ennemis (6 : 1-7). L’Eternel préserverait cependant un résidu, « quelques réchappés de l’épée ». En captivité, dispersés au milieu des nations, ils se souviendraient de Lui (v. 8-10) !
            Cependant le jugement se poursuivrait. Ceux qui restaient tomberaient par l’épée, la famine et la peste (v. 11-14). Le chapitre 7 annonce un jugement complet : « La fin est venue » (v.1-4, 6). Ce jour où Dieu allait déverser sa fureur était imminent (v. 5-9). Il fait connaître ses motifs ; d’abord leur iniquité, mais aussi plus précisément leur amour de l’argent (v. 19), leur idolâtrie (v. 20), leur méchanceté et leur violence (v. 23), et pour couronner le tout, leur orgueil (v. 24).
            Dieu annonce que son jugement prendra également une autre forme, plus terrible encore. Son peuple serait de plus en plus « désorienté » dans son esprit ; les sources de la connaissance spirituelle allaient tarir. Il n’y aurait plus ni prophète, ni sacrificateur, ni ancien (Amos 8 : 11). Il ne serait plus possible de « rassasier » son âme. De plus, contrairement à leurs illusions tenaces, la paix ne reviendrait pas : il y aurait calamité sur calamité (v. 25-27). Aucune délivrance possible !
            Pour Dieu, seul le sang précieux de Christ est suffisant pour racheter les hommes perdus ; mais ce merveilleux résultat de « l’œuvre de la croix » ne devait être révélé que plus tard.

 

L’idolâtrie dans le temple

            Israël avait été l’objet de toute la bonté et de la patience de Dieu, fidèle à ses promesses. Toutefois, la conduite actuelle de ce peuple était un exemple de l’état misérable de l’homme en général : il se vautre dans le péché, sous toutes ses formes.
            Lors d’une autre vision, Ezéchiel est transporté à Jérusalem, la ville sainte. L’Eternel lui révèle les choses horribles qui se passaient dans son sanctuaire. Il voit d’abord, au nord de la porte de l’autel, une « idole de jalousie » (8 : 5) - elle rappelait l’ashère de Manassé (2 Rois 21 : 7 ; 23 : 6) et pouvait être comparée à « l’abomination de la désolation » dont parle Matthieu 24 : 15.
            Ensuite, ce jeune prophète est invité à percer un trou dans le mur et à entrer par une porte située devant lui. Et que voit-il ? Des anciens du peuple, commettant des abominations ! Ils y vénéraient toutes sortes de bêtes exécrables - et toutes les idoles d’Israël (v. 8 -12). Cette scène donne une idée des fruits impurs qui peuvent se former dans notre imagination débridée. Ils sont « cultivés » dans des coins reculés de nos pauvres cœurs - transformés ainsi en « cabinets d’images » ! Au milieu de ces idolâtres, officiait un certain Jaazania… le fils du fidèle Shaphan (2 Chr. 34 : 8, 15). Quelle tristesse pour son père !
             L’Eternel montre encore à Ezéchiel des femmes en train de pleurer Thammuz, une répugnante idole (v.14-15) et vingt-cinq hommes représentant les vingt-quatre classes du sacerdoce - et leur souverain sacrificateur - tous prosternés devant le soleil (v. 16 ; Deut. 4 : 29 ; 32 : 16).
            Dieu met ainsi en évidence, avec douleur, le mal chez les siens. Il éclaire notre conscience. Il donne au prophète une plus juste appréciation de la gravité de ces scènes : elles montraient à quel point ces iniquités portaient atteinte à la gloire divine ! Ezéchiel constate avec douleur la façon ignoble dont ces hommes foulaient aux pieds la gloire de l’Eternel. Il comprend combien le jugement divin était justifié.

 

Le jugement des habitants de Jérusalem et le départ de la gloire de l’Eternel

            L’Eternel appelle alors vers lui ceux qui avaient la charge de la ville, avec leurs instruments de destruction (9 : 1). Toutefois, Il ne fera pas périr le juste avec le méchant. Au milieu de ces six justiciers se trouvait un septième personnage. Il tenait dans sa main un « instrument de grâce » : un  encrier d’écrivain. Il s’en sert, sur l’ordre de l’Eternel, pour marquer d’un « T » le front de « ceux que le péché faisait soupirer et gémir au milieu de ce peuple souillé » (v. 4 ; Apoc. 9 : 4). Cette dernière lettre de l’alphabet hébreu servait habituellement à montrer à qui un bien appartenait – ou encore à signer un écrit.
            Cet homme, « vêtu de lin », rappelle le Seigneur Jésus. Au milieu de la grande chrétienté, envahie par le mal, sur le point d’être jugée, Dieu a envoyé sur la terre le Saint Esprit. Son sceau est mis sur tous ceux qui Lui appartiennent. A ce signe, Dieu reconnaît ses enfants, car ils ont tous reçu cette marque protectrice.
            Après l’activité précieuse de cet homme vêtu de lin, un « ordre de destruction » est donné aux « vengeurs » ; le sanctuaire souillé sera le premier visité et ils commencent par y frapper les « anciens » (1 Pier. 4 : 17).
            Nous avons devant nous une page solennelle de l’histoire d’Israël. Dieu avait choisi en grâce de demeurer au milieu de son peuple Israël (Deut 12 : 5). En retour, celui-ci était responsable de maintenir la sainteté des lieux (Ps. 93 : 5). Or leur conduite était devenue si mauvaise que l’Eternel avait décidé de quitter son sanctuaire. Avec une lenteur touchante, Il s’en va… à regret, par étapes ! La patience de Dieu est maintenant venue à son terme ; toutefois sa tristesse est grande, car le jugement est son œuvre étrange, son travail inaccoutumé (Es. 28 : 21).
            Ezéchiel voit avec tristesse « la gloire du Dieu d’Israël » s’élever de dessus le chérubin et se tenir sur le seuil de la maison (9 : 3 ; 10 : 4). A ce moment-là, le parvis est rempli de la splendeur divine (v. 5). Le chérubin étend sa main et met le feu dans le creux des mains de « l’homme vêtu de lin » ; celui-ci le prend et sort (v. 7). La gloire s’élève alors, mais elle s’arrête encore à la porte orientale de la maison de l’Eternel - comme si elle avait du mal à se résoudre au départ (v. 19).
            Plus tard, cette gloire de l’Eternel est revenue sur la terre d’Israël, sous l’humble forme de Jésus de Nazareth, le « resplendissement de la gloire de Dieu » (Héb. 1 : 3). Il est entré dans le Temple mais Il n’y a rien trouvé qui puisse Lui plaire. Aussi est-Il sorti (Marc 11 : 11). Son peuple alors L’a rejeté et crucifié. Trois jours après, Il est ressuscité et remonté en gloire  au ciel

            Nous recommandons à chacun d’étudier avec soin le livre d’Ezéchiel tout entier (2 Tim. 3 : 16-17). Il se termine par une vision profondément consolante : la nuée retourne dans le Temple, au début du règne millénaire du Messie (43 : 1-6). Elle vient de l’Orient, entre dans la ville par la même porte par laquelle elle était sortie autrefois !
            Alors Israël sera pleinement reconnu comme le peuple de Dieu. Il ne sera plus « Lo-Ammi », mais - « Ammi » -  c’est-à-dire : « mon peuple ». D’ailleurs, de même que cette nuée glorieuse revenue d’Orient, le Seigneur Jésus se tiendra, Lui aussi, au même endroit, sur la montagne des Oliviers, comme l’Homme glorifié, lors de son retour glorieux pour régner sur son peuple !                                                                              


                                                                                         Ph. L     le 06. 05. 2017