LES JOURS SOLENNELS DE L’ETERNEL (2)
La fête des pains sans levain
La gerbe des prémices
« Le quinzième jour de ce mois, est la fête des pains sans levain à l'Eternel : sept jours, vous mangerez des pains sans levain » (Lév. 23 : 6).
La première mention de la fête des pains sans levain se trouve en Exode 12. 17. L'Eternel avait ordonné aux Israélites d’ôter tout le levain de leurs maisons, de leurs confins, de leurs limites (voir Ex. 12 : 15 ; 13 : 7; Deut. 16 : 4). Le mot fête se trouve pour la première fois dans l'Ecriture lorsque Moïse annonce au Pharaon que tout le peuple d’Israël doit « célébrer une fête à l’Eternel » (Ex. 10 : 9). Il faut distinguer ce mot des expressions jours solennels ou saintes convocations, souvent employées ailleurs ; toutefois, ils sont évidemment liés comme ayant tous été institués par Dieu.
Les instructions données en Exode 12 : 8 expriment un lien étroit entre le fait de se nourrir de l’agneau pascal et celui de manger les pains sans levain : « ils la mangeront rôtie au feu, avec des pains sans levain, et des herbes amères ». L’agneau devait être rôti au feu, ce qui évoque le jugement de Dieu. Les fines galettes de pain sans levain représentaient la condition pour être en harmonie avec Dieu : elles étaient sans levain (figure du mal). Ces galettes devaient être mangées avec des herbes amères, ce qui évoque le jugement de soi-même, qui est toujours nécessaire. Mais, évidemment, le Seigneur Jésus n’a jamais eu à se juger lui-même, car il était véritablement sans levain, et toujours parfait, en parole et en action. Il pouvait dire qu’il était ce qu’il disait, et qu’il disait ce qu’il était (Jean 8 : 25, 58). Jamais le mal ne s’est trouvé dans sa vie : il était le véritable pain sans levain. Pourtant, il a pris notre place comme le Substitut (ou le Remplaçant) donné par Dieu, lorsqu’il a payé le prix de la rédemption pour ôter nos péchés. Il a été jugé par un Dieu juste et saint lorsque, pendant les trois heures de ténèbres, il a pris sur lui notre condition de pécheurs.
On mangeait encore également l’agneau pascal avec des pains sans levain au temps du Seigneur : « Or la fête des Pains sans levain, qui est appelée la Pâque, approchait » (Luc 22 : 1). Elle rappelle maintenant aux croyants qu’ils doivent célébrer la fête, « non avec du vieux levain… mais avec des pains sans levain » (1 Cor. 5 : 8). Le mal sous toutes ses formes – « un levain de mal et de méchanceté » – doit être jugé et ôté de notre vie pour que nous puissions jouir de la communion avec le Seigneur, et de la communion les uns avec les autres comme étant dans la lumière de Dieu.
« Le premier jour, vous aurez une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service ; et vous présenterez à l'Eternel, pendant sept jours, un sacrifice par feu : au septième jour il y aura une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service » (Lév. 23 : 6-8).
Une semaine dure sept jours, c'est-à-dire une période complète, comme les versets ci-dessus l'établissent de manière solennelle en mentionnant le premier jour et le septième jour. Dans l'Ecriture, une période de sept jours représente souvent l'ensemble de la vie d'un croyant, ou même la durée de la période de l'Église.
Dieu aime nous voir réaliser une marche pratique en accord avec la position que nous avons en Christ. Ainsi notre objectif est d'être, dans la réalité pratique de notre vie, ce que nous sommes en position en Christ. C'est pourquoi il est indispensable de manger des pains sans levain. Nous avons besoin que cette transformation s’opère, en mangeant de ce qui est juste, en vue de devenir, dans notre vie pratique, plus conformes à Christ. Cette action de manger n'est pas seulement une action individuelle ; elle demeure un exercice collectif pour le peuple de Dieu. C'est pourquoi deux saintes convocations de tout le peuple sont mentionnées.
Pour le premier jour de la fête, il est dit : « Vous ne ferez aucune œuvre de service ». Tous les efforts humains sont exclus : aucune mesure d'observation de la Loi ou aucun effort personnel ne pourra jamais nous rendre plus semblables à Christ. Mais nous pouvons chaque jour apporter au Seigneur « un sacrifice par feu », c'est-à-dire nous souvenir du sacrifice de Christ. En se donnant lui-même pour nos péchés, il est passé à travers le feu du jugement de Dieu. Christ a glorifié Dieu quand il a fait la purification de nos péchés, et il s'est assis pour toujours à sa droite (Héb. 1 : 3).
Cela exclut les œuvres et les efforts de l'homme, ce qui est répété avec la convocation du septième jour : « Vous ne ferez aucune œuvre de service ». Quand nous atteindrons la fin de notre voyage et que nous serons avec Christ dans le ciel, nous serons là à cause de ce qu'il a fait. Le Psaume 22 parle beaucoup de ses souffrances, puis il conclut par cette affirmation : « Il a fait ces choses » (v. 31).
« Parle aux fils d'Israël, et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous en aurez fait la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe des prémices de votre moisson ; et il tournoiera la gerbe devant l'Eternel, pour que vous soyez agréés ; le sacrificateur la tournoiera le lendemain du sabbat » (Lév. 23 :10-11).
Dieu avait en vue le pays promis quand il a donné une première fête à Israël (Ex. 12 : 25-27). Il avait prévu tous les détails de la Pâque et de la fête des pains sans levain, qui devaient être suivies par les autres jours solennels présentés en Lévitique 23.
Nous en arrivons ainsi au troisième jour solennel : celui de la gerbe des prémices (ou des premiers fruits). La part de Dieu vient toujours en premier : personne ne pouvait manger du produit de la nouvelle moisson avant d'avoir présenté à Dieu la gerbe des prémices (v. 14). Cette gerbe apportée au sacrificateur faisait partie intégrante du service sacerdotal ; elle était liée aux différents sacrifices de ce jour solennel. Cette gerbe des prémices était présentée « le lendemain du sabbat ». Christ, ressuscité par la gloire du Père, le lendemain du sabbat, est les prémices de la résurrection (1 Cor. 15 : 20) : il a introduit un nouvel ordre de choses, incorruptible et éternel, au-delà du domaine de la mort ! Le mot prémices implique que d’autres vont suivre : Dieu voulait « amener de nombreux fils à la gloire » (Héb. 2 : 10).
Les premiers fruits étaient de l'orge et leur récolte était suivie par celle des froments (Ruth 1 : 22 ; 2 : 23). L'orge, qui était la nourriture des pauvres, nous rappelle que Celui qui était riche est devenu pauvre, afin que nous soyons enrichis (2 Cor. 8 : 9). Le Seigneur a employé des pains d'orge pour nourrir la foule (Jean 6 : 9) et douze paniers ont été remplis avec ce qui restait. Il est intéressant de noter que le même mot est utilisé dans l'original pour désigner la gerbe des premiers fruits du pays et l'omer de manne dans le désert (Ex. 16).
La gerbe était tournoyée devant l'Eternel « pour que vous soyez agréés » : en Christ nous avons été rendus agréables (Eph. 1 : 6). Gloire à Dieu !
Gloire à Jésus, la gerbe des prémices,
Qui de la mort est sorti triomphant !
Il est là-haut l'objet de tes délices,
Lui, le dernier Adam.
« Le jour où vous ferez tournoyer la gerbe, vous offrirez un agneau sans défaut, âgé d'un an, en holocauste à l'Eternel ; et pour son offrande de gâteau, deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, un sacrifice par feu à l'Eternel, une odeur agréable ; et sa libation sera du vin, le quart d'un hin (soit : un litre)» (Lév. 23 : 12-13).
La grandeur de l'œuvre de Christ et la majesté de sa résurrection sont démontrées par l'abondance des sacrifices qui devaient être offerts le jour où la gerbe était tournoyée devant l'Eternel. C'était le lendemain du sabbat, le premier jour de la semaine. Maintenant aussi, Dieu attend une réponse de la part des siens et leur enseigne comment ils peuvent la lui apporter. N'est-ce pas pour mettre en évidence la grandeur de Christ ? Il s'est donné lui-même pour nous sauver, et il l’a fait pour glorifier Dieu. Une fois que les croyants en prennent conscience, ils comprennent que Dieu désire les voir rappeler ce qu'il a trouvé en Christ, dans son sacrifice, dans sa mort et dans sa résurrection. C’est en lui qu’a été fournie la base nécessaire pour qu'un peuple soit amené à Dieu afin de l'honorer selon ses saintes exigences.
Il était demandé à Israël d'apporter des sacrifices le jour où la gerbe était présentée. Ces instructions divines s'appliquent encore bien davantage à nous aujourd'hui ! Les nombreux détails du service concernant les sacrifices de l'Ancien Testament ont été donnés pour notre instruction et notre encouragement. Le Saint Esprit s'en sert pour nous aider à adorer et louer notre Dieu et Père. L'ancien ordre de choses a été mis de côté à cause de l'œuvre achevée de Christ, mais Dieu se sert de ces figures pour nous aider à découvrir davantage les perfections de Christ et de son œuvre. Christ était la première gerbe de la nouvelle moisson et il était l'agneau sans défaut. Il s'est donné lui-même en holocauste à Dieu, pour le satisfaire. Dans sa parfaite humanité – représentée par la « fleur de farine » –, il était « plein de l’Esprit Saint » (Luc 4 : 1) – représenté par « l'huile » avec laquelle la fleur de farine était « pétrie » – et conduit par lui. La libation de vin symbolise la joie qu'il a procurée à Dieu et met l'accent sur le don complet qu'il a fait de lui-même, sans rien retenir. Quel Sauveur nous avons !
D’après A. E Bouter - « Le Seigneur est proche - 2015 »
A suivre