Une bannière pour ceux qui craignent Dieu
Psaume 60 :
Des « choses dures » qu’Israël avait dû connaître
Un vin d’étourdissement à boire
Un cantique succède à la complainte
Dieu a parlé dans sa sainteté
Dieu seul donne la victoire
Au chef de musique. Sur Shushan (le lis). Témoignage. Mictam. De David ; pour enseigner ; quand il fit la guerre contre les Syriens de Naharaïmet contre les Syriens de Tsoba, et que Joab revint et frappa les Edomites dans la vallée du Sel, au nombre de douze mille.
« O Dieu ! Tu nous as rejetés, tu nous as dispersés, tu t’es irrité ; ramène-nous. Tu as fait trembler ta terre, tu l’as fendue : répare ses brèches, car elle chancelle. Tu as fait voir à ton peuple des choses dures ; tu nous as donné à boire un vin d’étourdissement.
Tu as donné une bannière à ceux qui te craignent, pour la déployer à cause de la vérité, afin que tes bien-aimés soient délivrés. Sauve par ta droite, et réponds-moi !
Dieu a parlé dans sa sainteté : je me réjouirai ; je partagerai Sichem et je mesurerai la vallée de Succoth. Galaad est à moi, et Manassé est à moi, et Ephraïm est la force de ma tête ; Juda est mon législateur ; Moab est le bassin où je me lave ; sur Edom j’ai jeté ma sandale. Philistie, pousse des cris de triomphe, à mon sujet !
Qui me conduira dans la ville forte ? Qui me mènera jusqu’en Edom ? Ne sera-ce pas toi, ô Dieu, qui nous a rejetés, et qui n’est pas sorti, ô Dieu, avec nos armées ? Donne-nous du secours pour sortir de détresse ; car la délivrance qui vient de l’homme est vaine. Par Dieu nous ferons des actes de valeur, et c’est lui qui foulera nos adversaires ».
Des « choses dures » qu’Israël avait dû connaître
Dès le début du psaume, David revient sur les moments de grande détresse qu’Israël et son roi ont connus avant la victoire (v. 1-3), et il y fait allusion encore en terminant (v. 10-11).
On remarque que la suscription du psaume est plus longue que dans la plupart des autres ; il y a d’abord des notions d’ordre technique, puis des indications sont données au sujet des circonstances de David au moment où il a composé ce psaume. C’était après ses victoires sur les Syriens et sur les Edomites (voir 2 Sam. 8 et 1 Chr. 18). Edom avait attaqué les Israélites, les prenant à revers, au moment où ils combattaient contre les Syriens. On retrouve les mêmes sentiments de déception dans un psaume des fils de Coré : « Tu nous as rejetés et rendus confus, et tu ne sors plus avec nos armées… Tu as vendu ton peuple pour rien » (Ps. 44 : 9-12).
Parfois, devant nos infidélités répétées, Dieu retient pour un temps sa bénédiction, mais ses promesses sont sans repentir. On voit bien ici que son serviteur David avait des hauts et des bas au point de vue spirituel, comme la plupart d’entre nous - ce qui explique sans doute ses paroles surprenantes : « O Dieu ! tu nous as rejetés, tu nous as dispersés, tu t’es irrité » (v. 1, 10). Asaph, l’un de ceux qui ont conduit le chant du temps du roi David (1 Chr. 5 : 12), assure par contre les croyants que Dieu « n’a pas enfermé ses miséricordes dans sa colère » (Ps. 77 : 7-9).
Si notre Dieu permet que nous soyons, momentanément, humiliés, éprouvés, c’est « pour nous faire du bien à la fin » (Deut. 8 : 16). Son amour et sa fidélité sont immuables. Il n’est pas comparable à une source trompeuse - intermittente (Jér. 15 : 18). Il console toujours les siens (2 Cor. 7 : 6). Aucun d’eux ne peut être rejeté : « En effet, pour toutes les promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen » (2 Cor. 1 : 20).
Rappelons quelques précieuses paroles tirées du livre d’Esaïe : « Ecoutez-moi, maison de Jacob, et vous, tout le résidu de la maison d’Israël, vous qui avez été chargés dès le ventre, et qui avez été portés dès la matrice : Jusqu’à votre vieillesse je suis le Même, et jusqu’aux cheveux blancs, je vous porterai. Moi, je l’ai fait ; moi, je porterai, et moi, je chargerai sur moi, et je délivrerai » (Es. 46 : 3-4). Et nous lisons plus loin : « Une femme oubliera-t-elle son nourrisson, pour ne pas avoir compassion du fruit de son ventre ? Même celles-là oublieront … mais moi, je ne t’oublierai pas. Voici, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains, tes murs sont continuellement devant moi » (49 : 15-16).
Dans le Nouveau Testament, les « rachetés » sont au bénéfice de l’œuvre de la croix. Christ dit à chacun d’eux : « Je ne te laisserai pas et je ne t’abandonnerai pas ; de sorte que, pleins de confiance, nous disions : Le Seigneur est mon aide ; je ne craindrai pas : que me fera l’homme ? » (Héb. 13 : 5-6). Notre assurance est parfaite, nous pouvons nous écrier : « Qui est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ ? Tribulation, détresse, persécution, famine, dénuement, péril, épée ? … Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni pouvoirs, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rom. 8 : 35-39).
David poursuit sa complainte en affirmant : « Tu nous as dispersés ». Or Dieu ne les avait pas dispersés ; les Juifs le sont de nos jours - et les chrétiens aussi, suite au succès de l’Ennemi dans leurs cœurs. Durant son ministère ici-bas, le Seigneur avertissait ses disciples : le loup (une figure de Satan) cherche continuellement à s’emparer des brebis et à les disperser (Jean 10 : 12) ; mais Jésus a laissé sa vie pour les brebis. Elles écoutent la voix de ce bon Berger, et il n’y aura bientôt plus qu’un seul troupeau. Tel sera le fruit parfait de son œuvre d’amour (v. 15-16).
L’apôtre Paul a également averti les anciens d’Ephèse : « Moi je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau ; et du milieu de vous-mêmes se lèveront des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour entraîner des disciples après eux » (Act. 20 : 29). Le troupeau du Seigneur a été en effet divisé, dispersé, à notre honte ! L’activité résurgente de notre chair et de notre volonté propre montre à quel point nous restons sourds aux avertissements du Seigneur. Chaque fois, Satan saisit l’occasion et fomente des querelles entre les enfants de Dieu.
L’apôtre nous exhorte donc encore « par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, à parler tous le même langage : qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous ; soyez parfaitement unis dans un même sentiment et dans un même avis » (1 Cor. 1 : 10). Sinon, le Saint Esprit ne peut plus nous parler comme à des hommes spirituels mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ. « Je vous ai donné du lait à boire, non pas de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas encore la supporter… » (1 Cor 3 : 1-4). Ne restons pas « indifférents » à ces commandements du Seigneur ; Paul était inspiré au moment de les écrire (1 Cor. 14 : 37).
Un vin d’étourdissement à boire
David avait conclu, après les jours éprouvants qu’Israël avait connus, que Dieu s’était irrité et il Lui demande : « Ramène-nous ». S’il avait vraiment pensé qu’Israël était rejeté, il n’aurait pas parlé ainsi ! Il mène deuil aussi au sujet de la terre et dit à Dieu : « Tu l’as fait trembler, elle est fendue » et demande : « Répare ses brèches, car elle chancelle » (v. 2).
David anticipait - sans le savoir - sur l’état actuel des nations. Ce roi avait espéré que la paix allait enfin se rétablir ; or, il lui fallait affronter guerre sur guerre (1 Chr. 22 : 8), et il en était fort troublé. Il estimait que Dieu faisait voir des « choses dures » à son peuple et lui donnait même à boire un « vin d’étourdissement » (Es. 51 : 17, 22). Là aussi, il anticipe : Israël a connu et connaîtra bientôt un temps plus difficile, celui de « la grande tribulation » (Matt. 25).
De nos jours, pourtant, les hommes sont nombreux déjà à boire à cette coupe d’étourdissement et se demandent : Pourquoi de telles choses nous arrivent-elles ? Mais Dieu peut-Il être tenu pour « responsable » si la terre tremble actuellement sur ses fondements, si elle a des « fentes » ? Toutes ces misères, ces lamentations sans fin, viennent de la violence et de la corruption au milieu des hommes. Ils n’ont pas d’espérance, étant sans Dieu dans le monde (Eph. 2 : 12). Leur conduite à l’égard de leurs semblables est d’une sauvagerie sans nom. Rien de surprenant, dans ces conditions, à ce que des personnes, par centaines de milliers, souffrent de la persécution et de deuils prématurés (Ezé. 22 : 25b).
L’homme moissonne ce qu’il a semé (Gal. 6 : 7). S’il a décidé de suivre le chemin de perdition que Satan lui offre en faisant habilement miroiter les délices passagers du péché (Héb. 11 : 25), il récolte rapidement de terribles dividendes suite à sa désobéissance à la volonté révélée de Dieu. Mais un croyant inscrit à la bonne école divine fait chaque jour l’expérience de la grâce de Dieu et des plans qu’Il déploie à son égard dans son merveilleux amour.
En lisant le chapitre 3 de la Genèse, nous trouvons la première manifestation de la « désobéissance » de l’homme. Satan lui suggère de se défier de Dieu et de sa parole (v. 1). L’homme, à commencer par son épouse, écoute l’Ennemi. Ils tombent dans le péché, et toute leur race suit. Au chapitre suivant, Caïn tue son frère Abel : c’est le premier meurtre d’une interminable série ; un des plus affreux fruits de la chair en nous. Certains ont prétendu que Dieu se montrait « indifférent » devant le terrible drame ; mais nous devons nous refuser fermement cette idée pernicieuse. La Parole apporte la preuve du contraire : « Qu’on écrase sous les pieds tous les prisonniers de la terre, qu’on fasse fléchir le droit d’un homme devant la face du Très-haut, qu’on fasse tort à un homme dans sa cause, le Seigneur ne le voit-il point ? » (Lam. 3 : 34-36). D’autres ont osé suggérer que Dieu n’a pas la puissance nécessaire pour s’opposer entièrement à l’activité néfaste de Satan. Mais l’Ecriture affirme : « Tes ennemis se soumettent à toi, à cause de la grandeur de ta force » (Ps. 66 : 3). Car Dieu est souverain sur toutes choses éternellement !
En fait, le jour de la grâce et du salut dure encore : Dieu est d’une grande patience envers l’homme : Il « ne veut pas qu’aucun périsse » (2 Pier. 3 : 9) ; dans sa bonté, Il les « pousse à la repentance » (Rom. 2 : 4). Il est loin d’être insensible à la misère et à la déchéance de sa créature. Il connaît tous les gémissements de l’homme, l’intensité de ses souffrances (Ps. 38 : 9 ; Ps. 109 : 20). Pour le mettre à l’abri de la mort éternelle, Il avait conçu dans son cœur la merveilleuse œuvre de la croix. Son Fils unique s’est offert aux coups de Sa justice. Aujourd’hui encore, il y a « de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent (Luc 15 : 7). Toutefois Dieu jugera bientôt l’homme resté volontairement incrédule : « A moi la vengeance, moi je rendrai », dit le Seigneur (Héb. 10 : 30).
Si présentement les « fondements » sont détruits (Ps. 11 : 3), si la terre tremble et si le troupeau du Seigneur est dispersé, que les croyants continuent à se reposer sur la ferme assurance que Dieu leur donne.
Un cantique succède à la complainte
Enfin, David et Israël retrouvent un état d’âme qui permet à Dieu de les bénir. Le comportement de ce roi a entièrement changé. Au début, on le sentait au bord du désespoir. Maintenant ses yeux se lèvent et il « oublie » tout ce qui le faisait gémir. Sa détresse est changée en joie, car ses regards se tournent vers cette bannière donnée à ceux qui craignent Dieu (v. 4). Or David en faisait partie. Est-ce aujourd’hui aussi notre part ? Alors Il faut déployer la bannière de la vérité, la tenir bien haut d’une main ferme. Elle a servi au ralliement aux tribus, et maintenant aux élus.
Sous cette bannière, la défaite est impossible ; la sécurité, absolue. David affirme ailleurs : « Nous triompherons dans ton salut, et nous élèverons nos bannières au nom de notre Dieu (Ps. 20 : 5). L’Esprit de Dieu demande ici et ailleurs : « Que tes bien-aimés soient délivrés. Sauve par ta droite et réponds-moi ! » (v. 5 ; Ps. 108 : 6). Les rachetés se savent aimés d’un amour éternel et ils chantent ces paroles d’un cantique : « Jésus, notre délivrance, tu nous as acquis par ta souffrance, l’éternelle rédemption ». Ils attendent Sa venue et leur rassemblement autour de Lui (2 Thes. 2 : 1). Alors il en sera fini de la dispersion !
Son peuple élu est plein d’assurance devant les promesses contenues dans Sa Parole. Les « rachetés » peuvent aussi se réjouir devant les « très grandes et précieuses promesses » qui sont leur part (2 Pier. 1 : 4). Ils ont déjà reçu les arrhes de leur héritage : le Saint Esprit. « Il est en nous, Il rend constamment témoignage à ta grâce en Jésus qui nous a pardonné », chantons-nous parfois.
Ses doutes et ses craintes dissipés, David pouvait dire : « Je me réjouirai ; je partagerai Sichem et je mesurerai la vallée de Succoth… » (v. 6). De telles paroles, prononcées dans l’assurance d’une foi triomphante, seront bientôt aussi dans la bouche du « résidu ». Celui-ci traversera la grande tribulation, et entrera triomphant dans son héritage. Le Pays sera partagé entre les tribus. Il sera d’abord mesuré et distribué d’après les dispositions prises déjà du temps de Josué.
On trouve les noms de Galaad et de Manassé (situés d’un côté du Jourdain), et ceux d’Ephraïm et de Juda, la tribu royale (de l’autre côté du même fleuve). Juda est appelé « son législateur » (v. 7). Ensuite les noms de plusieurs ennemis vaincus sont précisés. Selon la coutume, les prisonniers faisaient partie du cortège, attachés à l’arrière du char triomphal du vainqueur. Cette mention de leurs noms est une preuve supplémentaire que le peuple de Dieu les a vaincus. David peut sans crainte comparer Moab au « bassin où je me lave », et dire : « Sur Edom, j’ai jeté ma sandale » (v. 8a). En s’adressant à la Philistie, un ennemi intérieur bien connu, ce roi déclare : « Pousse des cris de triomphe à mon sujet ! » (v. 8b) - expression probablement « ironique » dans sa bouche. Les Philistins étaient en fait « obligés » de reconnaître, à contre-cœur, la victoire d’Israël ! C’était donc pour eux un jour de défaite, un sujet de tristesse et de crainte.
Dieu a promis de donner à ses rachetés de meilleures choses encore - dans les lieux célestes en Christ : « Ce que l’œil n’a pas vu, que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment, Dieu nous l’a révélé par son Esprit ; car l’Esprit sonde tout, même les choses profondes de Dieu » (1Cor. 2 : 9-10). Elles nous sont révélées dès maintenant pour notre joie et pour que nous triomphions par sa victoire.
Le dernier paragraphe de ce psaume commence par une double question de David : « Qui me conduira dans la ville forte ? Qui me mènera jusqu’en Edom ? » (v. 10). Ces questions montrent en tout cas que David n’a pas confiance en lui-même, ce qui est toujours une bonne chose. Il se rejette entièrement sur le Seigneur, le seul en qui se trouve la puissance. Israël et son roi se souviennent à nouveau du passé récent où Dieu ne semblait pas être pour eux (Rom. 8 : 31) - moments de souffrance, de tristesse, d’oppression et de défaite. Mais tout cela appartient au passé !
Par l’épreuve, ils ont appris à se tourner vers Lui, qui était seul capable de les soutenir et leur donner la victoire. Il en va de même avec des chrétiens : le dernier verset résume cette précieuse assurance maintenant dans les cœurs : « Par Dieu nous ferons des actes de valeur, et c’est Lui qui foulera nos adversaires » (v. 12).
Comme Israël autrefois, les croyants ont aujourd’hui des « adversaires » redoutables qui voudraient les priver des bénédictions que Dieu met à leur disposition. « Notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les pouvoirs, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Eph. 6 : 12). Nous pouvons demander : « Qui peut suffire à cela ? » (2 Cor. 2 : 16), et répondre aussitôt : Dieu seul. Le monde, la chair et Satan, notre cruel adversaire, sont des ennemis subtils. L’apôtre écrit : « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ; revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, pour pouvoir tenir ferme contre les artifices du diable » (Eph. 6 : 10-11).
Cette bannière que Dieu a donnée à ceux qui Le craignent les conduit à la victoire finale. Nous serons ainsi « plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37).
Ph. L le 10. 01. 2017
Du monde et de la chair, du cruel adversaire,
De tous nos ennemis, ta mort nous délivra.
Notre âme est ici-bas aux épreuves soumises,
Mais dans le ciel jamais la douleur n’entrera !
Alléluia ! Alléluia !
Oui, viens, Seigneur Jésus - enlever ton Eglise !