Le chemin de Dieu trouvé dans un temps difficile
Aux jours de Roboam (2 Chr. 11)
Le prophète Jérémie (chap. 42)
Daniel (chap. 9)
Nous pouvons être certains de ne pas avoir à connaître, dans l’histoire de l’Eglise sur la terre, un temps si sombre et si difficile qu’il nous soit impossible de trouver le chemin de l'obéissance à Dieu. Du fait de notre ignorance ou de notre propre volonté, nous pouvons ne pas le discerner ou, par manque de piété, rester à distance, indifférents. Nous pouvons également, par manque de foi, craindre de suivre un tel chemin. Mais c’est dans la Parole de Dieu que nous trouverons la lumière : elle se trouve dans le Nouveau Testament, sous une forme directe, mais également dans l’Ancien Testament, sous une forme plus « illustrée ».
Notre intention est de considérer trois scènes de la Bible qui nous aident à comprendre les principes inchangés de Dieu. Nous serons guidés dans un chemin droit, dans un temps où la division et la dispersion sont très répandues au milieu du peuple de Dieu.
Aux jours de Roboam (2 Chr. 11)
Au commencement du règne du roi Roboam, une « division » se produit au milieu du peuple d'Israël. Jusqu'alors il n’y avait qu’un seul royaume. Le récit des circonstances de cette division jette un peu de lumière sur celles qui ont affecté plus récemment le peuple de Dieu.
Pour découvrir la « racine » de cette séparation, il nous faut remonter au début du règne glorieux de Salomon. Le chapitre 10 du premier livre des Rois (v. 26-29) et le chapitre 11 nous éclairent sur la situation à ce moment-là. Israël s’était enrichi et cette prospérité matérielle avait eu des répercussions négatives sur leur piété. Les Israélites avaient progressivement cessé de mettre la Parole en pratique. Le même danger nous menace. Sous des dehors brillants, on tombe vite dans la mondanité ; elle est courante dans un temps d’abondance.
Leur roi, de son côté, aurait dû obéir aux instructions précises du livre du Deutéronome (17 : 14-20). Il ne devait pas chercher à augmenter le nombre de ses chevaux ; un tel désir amènerait son peuple à retourner en Egypte. Or l’Eternel avait dit à son peuple : « Vous ne retournerez plus jamais par ce chemin » (v. 16). Le roi ne devait pas non plus avoir beaucoup de femmes, ni chercher à amasser de grandes quantités d’argent et d’or (v. 17). Or, là encore, Salomon va désobéir sur toute la ligne.
Il aurait dû en revanche écrire lui-même une copie de la Loi et y lire tous les jours de sa vie, pour apprendre à craindre l’Eternel, et à garder toutes les paroles de cette Loi (v. 18-19). Mais nous ne voyons jamais qu’il se soit adonné à la lecture de la Loi, et Dieu lui dira : « Tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts, que je t’ai commandés » (1 Rois 11 : 11).
Il accroît le nombre de ses chevaux, a de très nombreuses femmes, pour la plupart étrangères (7 : 3). Ses propres paroles le condamnent : « Garde-ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4 : 23). Il s’est également plu à accumuler des richesses fabuleuses. Il a donc donné un triste exemple à son peuple Israël, du moins dans la dernière partie de sa vie.
Nos tendances à la désobéissance à Dieu sont souvent à l’origine des « divisions » du peuple de Dieu. Nous laissons facilement de côté certains des enseignements de la Parole, ceux qui ne nous conviennent pas. Apprenons à la connaître et soumettons-nous à ses enseignements. La mondanité doit être jugée et abandonnée parmi les enfants de Dieu.
Devant l’inconduite de Salomon, l’Eternel annonce qu’Il arrachera le royaume de la main de son fils (v. 12). Ce jugement n’est pas seulement dû au désordre dans la vie du roi, mais à la faillite morale de tout le peuple. Envoyé par l’Eternel, le prophète Akhija en parle à Jéroboam qui aurait dû écouter car il était appelé à prendre ensuite la tête de dix tribus : « Ils m’ont abandonné et ont adoré Ashtoreth, la divinité des Sidoniens » (v. 33a). Et il cite une kyrielle de dieux. L’Eternel déclare par le moyen de ce prophète : ils « n’ont pas marché dans mes voies pour pratiquer ce qui est droit à mes yeux, et mes statuts et mes ordonnances » (v. 33b).
La mondanité nous conduit à servir d’autres « dieux », ceux que le monde adore. C’est vrai en particulier de « Mammon », le dieu des richesses (Matt. 6 : 24). Tout le peuple de Dieu est concerné par ces déviances. La « folie » des conducteurs n’est pas seule à conduire à la division, elle résulte aussi du bas état spirituel de la plupart des croyants de cette époque.
Sans repentance visible, Salomon a terminé sa vie de façon bien différente d’un Jacob, qui, malgré une vie si agitée, adore à la fin, appuyé sur son bâton (Héb. 11 : 21).
Roboam, le fils de Salomon, monte sur le trône et aussitôt de grandes difficultés se font jour. Le peuple d'Israël avait trouvé « pesant » le joug du roi Salomon. Après sa mort, une partie de ses sujets demande à son fils : « Allège le joug que ton père a mis sur nous » (1 Rois 12 : 9). Quelle va être la réponse de Roboam ? Il demande d’abord conseil aux vieillards, riches en expérience. Ils lui répondent sagement : « Si tu es bon envers ce peuple, et si tu es affable envers eux, et si tu leur dis de bonnes paroles, ils seront tes serviteurs à toujours » (2 Chr. 10 : 7 ; Rom. 15 : 1-4). Mais ensuite le nouveau roi se tourne vers les jeunes gens, ceux qui « avaient grandi avec lui ». Leur avis est tout autre. Ils encouragent Roboam à se montrer très dur, en invoquant les droits de sa majesté. Le roi les écoute et fait preuve à leur égard d'une excessive sévérité (1 Rois 12 : 12-15). Ses auditeurs répondent sur le même ton, et peu après, ils lapident le préposé du roi sur les levées d’impôts (v. 18). La division est consommée et Roboam s’enfuit sur son char (v. 16-19). Sa folle façon d’agir est pour Dieu l’occasion d’exécuter le jugement prononcé contre ce peuple qui n’a pas voulu se repentir et a continué de vivre dans le péché.
La conduite de ce roi à ce moment-là est instructive. Il convoque une armée avec l’intention de faire la guerre aux dix tribus, en sécession ouverte. Mais Dieu le met en garde de tomber dans ce piège. Le désir divin est toujours que son peuple reste bien uni ; ce qui aura lieu à la fin des temps (Ezé. 37 : 22). Mais il ne fallait pas chercher à réaliser cette unité par la force ! Roboam a dû apprendre - et nous tous avec lui - que malgré une si douloureuse division les dix tribus restaient leurs frères. Shemahia, le prophète, vient en avertir Roboam et les maisons de Juda et de Benjamin. L’Eternel arrête la guerre civile en se servant d'une courte phrase : « C’est de par moi que cette chose a eu lieu » (1 Rois 12 : 24a). « Ils écoutèrent la parole de l’Eternel » (v. 24b). Cette bonne attitude est signalée par deux fois (voir également 2 Chr. 11 : 4). Ainsi, nos divisions résultent souvent de notre folle attitude, mais c’est aussi l’occasion au « gouvernement » de Dieu de s’exécuter.
Roboam habite ensuite à Jérusalem. Sa sphère d’activité est désormais très limitée ; toutefois il ne reste pas inactif. Il bâtit les villes de Juda, organise ses moyens de défense (2 Chr. 11 : 5-10). Juda devient un « refuge » pour tous ceux qui ont le désir de servir Dieu. « Les sacrificateurs et les Lévites qui étaient dans tout Israël, se joignirent à lui (Roboam), de toutes leurs contrées ; car les lévites abandonnèrent leurs banlieues et leurs possessions, et vinrent en Juda et à Jérusalem parce que Jéroboam et ses fils les avaient repoussés de la sacrificature de l’Eternel » (v. 13). « A leur suite, ceux de toutes les tribus d’Israël qui avaient mis leur cœur à chercher l’Eternel, le Dieu d’Israël, vinrent à Jérusalem pour sacrifier à l’Eternel ». Et par leur présence « ils fortifièrent le royaume de Juda » (v. 16)
Cependant cette période de prospérité sera très courte : trois ans seulement ! Car après s’être fortifié, Roboam abandonne la loi de l’Eternel, et tout Israël avec lui. Dieu envoie une nouvelle discipline à Roboam et Juda (12 : 2-4). Un roi d’Egypte, Shishak, envahit tout le pays de Juda avec sa grande armée et il vient même jusqu’à Jérusalem. L’Eternel voulait encore parler à la conscience et au cœur des siens. Ils devaient confesser leurs fautes. Dieu leur dit : « Vous m’avez abandonné et moi aussi, je vous ai abandonnés » (v. 5b). Alors, ils s’humilient vraiment ; l’Eternel le voit et leur promet de ne pas les détruire entièrement. Il leur accordera même « un peu de délivrance » (v. 7). Toutefois, ils ont perdu tous leurs trésors, et leur protection, « symbolisée » par des boucliers ; Ils resteront dorénavant sous le joug des nations (v. 8).
Le prophète Jérémie (chap. 42)
Quatre cents ans vont s'écouler après cette grande division. Le peuple de Dieu est en grande partie dispersé. En effet, déjà cent trente ans auparavant, les « dix tribus » étaient parties en captivité et avaient été disséminées au milieu des nations. Des guerres successives ont de plus en plus éclairci les rangs de Juda, qui a finalement cessé d’exister en tant que royaume.
Un « reste » cependant se trouve encore dans le pays. Au début du chapitre 42 de Jérémie, tous, du petit jusqu’au grand, viennent vers lui. Le prophète, avec amour et courage, servait Dieu depuis déjà très longtemps au milieu de ce peuple rebelle. Mais subitement, ils déclarent leur désir de connaître la volonté de Dieu ! Avec une apparente humilité, ils demandent à Jérémie de supplier l’Eternel à leur sujet : « Que l’Eternel, ton Dieu, nous montre le chemin par lequel nous devons marcher, et ce que nous devons faire » (v. 3).
Ils semblent reconnaître enfin leur ruine et leur faiblesse, aussi Jérémie commence-t-il à prier pour eux. Il les avertit : « Tout ce que l’Eternel vous répondra, je vous le déclarerai : je ne vous cacherai rien » (v. 4). Or le résidu fait chorus : que « L’Eternel soit entre nous un témoin véritable et fidèle, si nous ne faisons selon toute la parole pour laquelle l’Eternel, ton Dieu, t’enverra vers nous ! Soit bien, soit mal, nous écouterons la voix de l’Eternel, notre Dieu, afin qu’il nous arrive du bien… » (v. 5-6).
La suite montre que leur « volonté » était tout autre ! Ils avaient déjà secrètement décidé de suivre leur chemin. Certains « chrétiens » aujourd’hui disent facilement : Montrez-nous la pensée de notre Dieu et nous nous y soumettrons ! - Mais souvent de l’obstination se cache derrière ces belles paroles (Jér. 17 : 9-10).
Jérémie sait patienter, il recevra la réponse de l’Eternel seulement dix jours après (v. 7). Il appelle alors les chefs et tout le peuple, pour leur faire connaître la pensée divine, claire et pleine de grâce : « Si vous continuez à habiter dans ce pays, je vous bâtirai, et je ne vous renverserai pas, et je vous planterai, et je ne vous arracherai pas ». Dieu ajoute avec une grande bonté : « Je me repens du mal que je vous ai fait. Ne craignez point le roi de Babylone… Je suis avec vous pour vous sauver (v. 9-11).
Déjà le roi et leurs chefs s’étaient enfuis ; la maison de Dieu était entièrement brûlée et la muraille détruite (52 : 7-8, 13). La plus grande partie des enfants d’Israël se trouvait déjà en captivité, dispersés au milieu des nations. Cependant une bénédiction est promise à ceux qui écouteront l’Eternel et resteront tout simplement dans le pays.
Nous sommes aujourd’hui aussi dans une grande faiblesse ; les enfants de Dieu sont très dispersés ! Mais en dépit de la ruine, il faut rester attaché au terrain que le Seigneur a lui-même choisi pour son peuple. Ayons un profond désir de marcher dans la vérité ; la responsabilité de répandre la lumière est confiée à l’Assemblée. N’acceptons pas de nous tenir sur un autre terrain. Les principes que Dieu nous a donnés se trouvent dans la première épître aux Corinthiens. Ils n’ont rien perdu de leur force au bout de vingt siècles ; ils sont à notre portée et présentent à nos cœurs tout ce qui touche l’Assemblée vue sous un aspect local ou collectif.
Ne soyons pas tentés d’adopter des principes corrompus, ou de nous laisser décourager suite à une déception. « Que Dieu soit reconnu pour vrai et tout homme menteur » (Rom. 3 :4). N’abandonnons pas les principes scripturaires sous prétexte qu’ils sont parfois mal appliqués. Ne nous laissons pas effrayer par des manifestations hostiles !
L'un de nos conducteurs a écrit : « Si la solidité d’un « pied de lampe » semble laisser à désirer, pourtant la lumière qu’il transporte n’a rien perdu de son éclat ! Peut-être a-t-on été désappointé d’apprendre qu’une « lampe » est restée longtemps cachée sous un boisseau ou un lit de paresse. Toutefois maintenant, à la suite des soins du Seigneur, elle peut éclairer toute une maison » (J-G Bellet).
Le reste du peuple refuse obstinément de rester dans le pays ; ses intentions étaient de se rendre en Egypte (Deut. 17 : 16). Là, disent-ils, nous ne verrons pas la guerre… et nous n’aurons pas de disette de pain. Ils se trompaient lourdement. Jérémie les avertit : « L’épée dont vous avez peur vous atteindra là,… et la famine vous suivra de près ». Ceux qui partent vont mourir en Egypte. Il n’y aura ni reste ni réchappés (v. 13-17).
L’essentiel pour chaque enfant de Dieu est de rester dans le sentier divin. Refusons de suivre un chemin « inventé » par les hommes. Il peut paraître plus facile au début, avec les « licences » mondaines admises. Mais ne cherchons pas à échapper à l’« exercice continuel » nécessaire pour suivre le chemin de la foi. Ce genre de tentation peut se développer dans notre cœur, ou nous être suggéré par des proches. Nous sentons bien que c’est faire un faux-pas, mais, espérant échapper ainsi à des difficultés redoutées, nous le faisons quand même ! Le résidu est averti qu’ il ne verra plus ce lieu - la terre d’Israël (v.18). Ceux de nos frères qui, après avoir marché un certain temps dans l’assemblée, se sont laissés entraîner dans un « système religieux » en sont rarement revenus.
Jérémie les reprend : « Vous vous êtes séduits vous-mêmes dans vos âmes quand vous m’avez envoyé vers l’Eternel » (v. 20). Ils osent lui répondre : « C’est un mensonge que tu dis ; l’Eternel, notre Dieu, ne t’a pas envoyé pour nous dire : N’allez pas en Egypte pour y séjourner. Mais Baruc, fils de Nérija, t’incite contre nous … » (43 : 2-3). Ils quittent le Pays et périront tous en Egypte.
En abandonnant la terre d’Israël, du temps de Jérémie, ils ont « complété » la dispersion d’Israël ! Cinquante ans s'écoulent avant que Dieu décide d’incliner le cœur de Cyrus en faveur des Juifs rescapés (Prov. 21 : 1). Celui-ci leur offre de rentrer à Jérusalem. Un petit réveil se produit et se traduit par le départ de 50 000 personnes environ en Israël. Leurs expériences douloureuses et les « principes » qui les ont guidés sont évoqués dans la prière de confession et d’humiliation de Daniel (chap. 9). Elle contient des instructions pour ceux qui, de nos jours, ont besoin d’être libérés de ces « systèmes » et d’apprendre à marcher « dans la lumière », dans l’Assemblée.
Les temps où nous vivons sont, du point de vue dispensationnel, très différents de ceux de Daniel, captif à Babylone. Il y a toutefois des ressemblances. Daniel était un serviteur de Dieu ; tout jeune, il avait « arrêté » dans son cœur de ne pas se souiller avec les mets délicats du roi (Dan. 1 : 8) ; il est resté fidèle à cette décision en traversant avec foi de grandes épreuves durant sa longue vie.
Or en jetant un regard en arrière, Daniel pouvait constater avec douleur que, durant plus de mille ans, la ruine s’était accentuée au milieu du peuple de Dieu. En commençant sa confession, il remonte au jour où l’Eternel avait fait sortir d’Egypte Israël, à main forte et il répète à plusieurs reprises : « Nous avons péché, nous avons agi méchamment » (v. 5, 8, 11, 15, 20). Dieu lui permet également d’entrevoir l'avenir et d’apprendre un peu la « ruine » qu’y atteindra alors le peuple de Dieu (chap. 7 et 8). De grandes puissances des Nations feront la guerre aux « saints » et prévaudront sur eux. Un Prince fera même cesser le sacrifice et l’offrande ; le Messie n’aura plus rien ! La vérité sera jetée à terre et le sanctuaire foulé aux pieds. Telle est aussi – présentement - l’attitude de cœur de ceux qui renient la foi. - Alors l'Antichrist prospérera et détruira le peuple de Dieu (7 : 21 ; 8 : 11-12, 13, 24). Daniel, cet « homme bien-aimé », apprend avec une grande tristesse qu’il n’y aura pas alors de délivrance pour le peuple de Dieu, du moins immédiatement. Le résidu d’alors devra attendre le jour béni où le Fils de l’Homme viendra et établira son royaume. Sa domination sera éternelle (7 : 13-14) !
Daniel prend ainsi conscience que si la ruine de son peuple dans le passé a été grande, celle de l’avenir s’annonce plus terrible encore ; leurs souffrances seront de plus en plus pénibles jusqu’à la venue du Roi ! Apprenant de si grands malheurs, Daniel est profondément affecté. Ses pensées le troublent, son apparence change, il défaille et reste malade durant plusieurs jours (7 : 28 ; 8 : 27). Mais, au chapitre 10, il sera l’objet de soins tout particuliers de la part de Dieu, et relevé.
Ce dont Daniel a tant souffert, d’autres croyants, même à notre époque, en souffrent aussi. Ils sont éprouvés et persécutés. Si nous regardons deux mille ans en arrière, nous comprenons avec humiliation que la « faillite » de la chrétienté professante s’aggrave de plus en plus !
L’apôtre Paul avertit les enfants de Dieu que dans les « derniers jours » surviendront des « temps difficiles » (2 Tim. 3 : 1). « Les hommes méchants et les imposteurs iront de mal en pis, séduisant et étant séduits » (v. 13). « Il y aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement ; mais, ayant des oreilles qui leur démangent, ils s’amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises, et ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables ». (2 Tim. 4 : 3-4). Pierre nous avertit : « Il y aura aussi parmi vous de faux docteurs qui introduiront furtivement des sectes de perdition, allant jusqu’à renier le Maître qui les a achetés, faisant venir sur eux-mêmes une prompte destruction » (2 Pier. 2 : 1).
Mais ce dont nous venons de parler n’est qu’un des points de ressemblance entre le temps où vivait Daniel et le nôtre. Daniel a également compris par « les livres » - celui de Jérémie en particulier - qu’il était déjà dans les intentions divines, malgré les ruines du passé et les désastres encore à venir, d’accorder un réveil aux captifs et une restauration (partielle) de Jérusalem (Dan. 9 : 24).
Nous voyons, nous aussi, en lisant l’Apocalypse, qu’au milieu de la corruption de Thyatire et de l’état de mort « spirituelle » de Sardes, Dieu permet un réveil : il s’agit de Philadelphie.
Ce « dernier » réveil dans la chrétienté a quatre caractères essentiels. Celui qui est le Saint et le Véritable déclare en effet : « Tu as peu de force », mais « Tu as gardé ma Parole », et : « tu n’as pas renié mon nom ». Un peu plus loin, Il dit encore : « Tu as gardé la parole de ma patience » (Apoc. 3 : 8, 10). Au moment où la chair religieuse se déchaîne au sein de la grande Babylone, ceux qui font partie des fidèles du réveil de Philadelphie, bien que dans une grande faiblesse, gardent la Parole dans sa pureté et son intégrité, et cela au moment où justement elle est rabaissée. La personne du Seigneur est attaquée, mais à Philadelphie, son Nom n’est pas renié.
Certains hommes qui voudraient agir de bonne volonté, font de grands efforts pour guérir les plaies spirituelles et les « divisions » produites par des querelles de toute sorte dans la chrétienté. Les démarches « œcuméniques » pour fermer les blessures ne peuvent réussir. Les « Philadelphiens » - chacun de nos lecteurs en fait-il partie ? - gardent-ils la Parole de sa patience et attendent-ils Sa venue ? Il fera cesser la dispersion de ses chères brebis et elles seront ramenées toutes ensembles, dans sa sainte Présence.
Les croyants déterminés à obéir à la Parole du Seigneur, ayant refusé de renier son Nom, ont de précieuses bénédictions : ils retrouvent toute la vérité au sujet de la Personne de Christ, de l’appel céleste de l’Eglise, et de tout ce qui est lié à la venue du Seigneur.
Il faut rester vigilant ; l’Ennemi cherchera toujours ici-bas à nous ravir ces précieuses vérités retrouvées il y a bientôt deux siècles. Le Seigneur avertit : « Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne » (v. 11). Résister pour nous est tout simplement impossible ! Pour être parmi les « vainqueurs », le secours du Seigneur est indispensable. Faisons, avec Daniel, notre confession (9 : 3-4). Reconnaissons notre iniquité personnelle. Ayons mieux conscience de la grandeur, de la sainteté de Dieu et de Sa fidélité !
Daniel a confessé : « Nous n’avons pas écouté tes serviteurs les prophètes » (v. 5-6). Le temps s’était écoulé ; cependant, cet « homme bien-aimé » (10 : 11) faisait partie de ceux qui n’avaient pas oublié le péché de leur peuple. S’identifiant avec lui, Daniel reconnaissait – nous devons le faire aussi – qu’il était juste que la main de Dieu pèse en gouvernement sur les siens (v.7, 14) . Mais ensuite, il se tournait vers Celui qui seul rassemble et bénit. Il Le priait de « faire luire sa lumière sur son sanctuaire désolé » (v. 16-17). Israël restait son peuple. Il n’avait aucune « justice » à faire valoir, mais il s’approchait de l’Eternel en comptant sur ses grandes compassions (v. 18).
Les relations actuelles d’un chrétien avec Dieu sont, de façon encore plus précieuse, basées sur l’œuvre parfaite et définitive de Christ. Nous avons toute assurance devant Lui, car nous avons été revêtus à jamais de Sa justice.
Daniel présente donc ici une prière remarquable, qui est un modèle de confiance pour chaque croyant : « Seigneur, écoute ; Seigneur, pardonne ; Seigneur, sois attentif et agis ; ne tarde pas, à cause de toi-même, mon Dieu ; car ta ville et ton peuple sont appelés de ton nom (v.19).
Ces passages brièvement considérés présentent à notre méditation quelques-uns des grands principes susceptibles de nous guider dans ce jour de confusion et de ruine. Approchons-nous de Dieu par Celui qui, pour l’éternité, est notre grand Souverain Sacrificateur.
Ph. L Le 17. 11. 2016
Pourquoi crains-tu mon âme ? Au fort de la souffrance,
Le Seigneur n’est-Il pas ton appui, ton soutien ?
Elève en haut les yeux : Il est ta délivrance,
Il ne te laisse pas : mon âme ne craint rien.
Qu’il me faille affronter tourments, combats, épreuves,
Passer par le creuset où l’on affine l’or,
Entrer dans la fournaise ou traverser les fleuves,
Il reste mon Sauveur, mon guide, mon trésor.
Non, je ne craindrai rien. Ni Satan, ni le monde,
Ne peuvent me ravir des bras du bon Berger,
Là je savoure en paix sa charité profonde ;
Là je suis pour toujours à l’abri du danger.