NOTES SUR L'EPITRE AUX PHILIPPIENS (4)
CHRIST, NOTRE JOIE ET NOTRE FORCE : Chapitre 4
1- Le lavage des pieds : Phil. 4 : 1-3
2 – Christ, notre joie : Phil. 4 : 4-9
3- Christ, notre force : Phil. 4 : 10-14
4- Salutations de l'apôtre : Phil. 4 : 21-23
« Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (v. 4).
« Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (v. 13).
L'apôtre a présenté, dans le chapitre 2, le parfait exemple d'humilité de l'Homme Christ Jésus. N'est-ce pas un puissant motif pour amener les chrétiens à avoir un même sentiment (Phil. 2 : 5) ?
Dans le chapitre 3, nos regards sont dirigés vers Christ exalté dans la gloire comme Seigneur. Tous ceux qui partagent cette espérance, ayant un même but, sont appelés à une communion fraternelle encore renforcée (Phil. 3 : 16).
Enfin, dans ce dernier chapitre, Paul amène les Philippiens à l'un des buts de sa lettre : le lavage des pieds. Il leur présente aussi Christ comme étant leur joie (v. 4) et leur force (v. 13).
- demeurer ferme dans le Seigneur
Paul s'adresse à ses lecteurs avec une tendre affection pour les inviter à « demeurer ferme dans le Seigneur » (v. 1). Les ennemis auxquels ils sont confrontés sont trop forts pour eux, mais le Seigneur a le pouvoir de « s'assujettir même toutes choses » (3 : 21). En comptant sur la puissance du Seigneur, ils pourront faire face aux dangers extérieurs, mais aussi aux difficultés au sein même de l'assemblée ; ils seront alors vainqueurs en Lui.
Nous sommes invités à « demeurer ferme » :
- dans la foi (1 Cor. 16 : 13)
- dans la liberté dans laquelle Christ nous a placés (Gal. 5 : 1)
- dans les enseignements de la Parole de Dieu (2 Thes. 2 : 15)
- dans un seul et même esprit (Phil. 1 : 27)
- avoir une même pensée dans le Seigneur
Deux femmes pieuses, Evodie et Syntyche, avaient combattu avec Paul pour l'évangile (v. 3), mais sous l'effet de la chair encore en elles, et non par l'Esprit, elles montraient une divergence de pensée. L'apôtre discerne dans ce désaccord une racine d'amertume qui risque fort de troubler l'assemblée entière (Héb. 12 : 15) ; bien que sans grande importance apparente, cette difficulté pouvait engendrer beaucoup de souffrance et de faiblesse parmi les saints de Philippes. Avec délicatesse, l'apôtre adresse donc un appel personnel à chacune des deux soeurs, sans prendre parti pour l'une contre l'autre. Il les exhorte à avoir « une même pensée dans le Seigneur » (v. 2) : si l'une et l'autre ont leurs yeux fixés sur Christ, leur désaccord disparaîtra.
Paul sollicite à ce sujet un vrai compagnon de travail (probablement Epaphrodite, porteur de la lettre aux Philippiens - 2 : 28) : il lui demande d'être en aide pour régler ce différend entre Evodie et Syntyche.
Le service de Paul et de son compagnon envers ces deux soeurs suit le modèle du Seigneur, lavant lui-même les pieds de ses disciples (Jean 13 : 12-15).
Malgré sa peine en constatant ce qui nuisait aux intérêts du Seigneur et à sa gloire, l'apôtre rappelle la fidélité de ceux qui avaient collaboré au service pour l'évangile (v. 3) et rappelle que leurs noms sont écrits dans le livre de vie.
Quelle joie pour chaque véritable enfant de Dieu de savoir que son nom est « écrit dans les cieux » (Luc 12 : 20) ! Seuls ceux qui sont inscrits dans le livre de vie entreront dans la sainte cité, la nouvelle Jérusalem ; par contre, tous ceux qui auront refusé la grâce de Dieu seront jetés dans l'étang de feu (Apoc. 20 : 15 ; 21 : 27).
A nouveau, nous sommes invités non seulement à nous réjouir dans le Seigneur (Phil. 3 : 1), mais à nous réjouir toujours en Lui (v. 4). Malgré les difficultés dues à l'opposition de l'ennemi et les défaillances de ceux qui appartiennent au Seigneur, le croyant réalise une joie profonde en Christ que personne ne peut lui ôter (Jean 16 : 22).
La responsabilité des croyants est de représenter Christ dans le monde et de montrer la douceur qui l'a caractérisé dans toute sa marche sur la terre. Le chrétien se garde d'affirmer ses droits et de les défendre ; la douceur d'esprit, face à l'opposition du monde, est une qualité appréciée de Dieu, parce qu'elle reflète celle de Christ lui-même (2 Cor. 10 : 1 ; 1 Pier. 2 : 23 ; 3 : 4 ; 1 Tim. 6 : 11).
La pensée du retour du Seigneur pour nous délivrer (Phil. 3 : 20) nous permet également de surmonter les obstacles pour réaliser vraiment la joie dans le Seigneur. Nous prenons patience et notre courage augmente si nous pensons combien la venue du Seigneur est « proche » (Jac. 5 : 8). Nous sommes assurés aussi qu'Il est « près » de nous (2 Tim. 4 : 17) et « avec nous » (Matt. 28 : 20).
Les soucis et les épreuves de la vie tendent à remplir nos coeurs d'anxiété, mais nous savons que le Seigneur veut se charger de tous les fardeaux (1 Pier. 5 : 7). Ne l'oublions pas, sinon nous perdrons notre joie et notre paix, et nous déshonorerons Dieu par notre manque de confiance ! Jésus répète trois fois dans le sermon sur la montagne : « Ne soyez pas en souci » (Matt. 6 : 25, 31, 34).
Au lieu de nous agiter, de nous mettre en souci, nous devons présenter nos requêtes à Dieu (v. 6) : alors la paix de Dieu sera goûtée dans nos coeurs. « Dans la tranquillité et la confiance sera votre force » (Es. 30 : 15).
Dieu désire que nous venions vers Lui non seulement pour exposer nos propres besoins, mais aussi pour intercéder en faveur des autres. Pensons à accompagner nos prières d'actions de grâces (1 Thes. 5 : 17, 18 ; Jean 11 : 41), sachant que sa volonté s'accomplira pour notre bien.
« La paix avec Dieu » est éprouvée par celui qui confesse son état de péché devant Lui : il obtient la justification par l'oeuvre de Christ (Rom. 5 : 1) ; alors « la paix de Dieu » remplit le coeur du racheté. Il se confie dans l'amour divin, il n'a plus aucune inquiétude !
Nous sommes fortifiés dans notre vie chrétienne, après avoir goûté la paix de Dieu, en occupant nos pensées de toutes les choses qui sont (v. 8) :
- vraies : Jésus est la vérité (Jean 14 : 16) ; la parole de Dieu est la vérité (Jean 17 : 18)
- vénérables : « l'homme noble se propose des choses nobles et se maintient par des choses nobles » (Es. 32 : 8)
- justes : la vraie justice est en relation avec Christ, manifesté dans notre conduite
- pures : le croyant désire la pureté, le caractère de Dieu.
- aimables : cherchons à nous exciter à l'amour et aux bonnes oeuvres (Héb. 10 : 24)
- de bonne renommée : c'est ce qui apporte la bonne odeur de Christ (2 Cor. 2 : 15).
En résumé, il s'agit de tout ce qui est caractérisé par la vérité et mérite la louange, de la part de Dieu et non pas celle des hommes. Paul avait donné l'exemple, ayant montré, comme serviteur de Dieu, ce qu'il avait appris et reçu pour lui-même. Il engage les Philippiens à « faire » ces choses : il ne s'agit pas d'une simple question de doctrine, mais de réaliser une vie pratique en accord avec les exhortations données. La présence du « Dieu de paix » est alors promise à ceux qui gardent la parole et la vivent concrètement chaque jour.
Dieu est appelé 7 fois le « Dieu de paix » dans les épîtres (Rom. 15 : 33 ; 16 : 20 ; 1 Cor. 14 : 33 ; 2 Cor. 13 : 11 ; Phil. 4 : 9 ; 1 Thes. 5 : 23 ; Héb. 13 : 20).
A la fin de cette épître, l'apôtre semble en mesure de se placer au-dessus de toutes les circonstances. Ayant rejeté tous ses soucis sur Dieu, il peut se réjouir de ce qu'Il mis son amour dans le coeur des Philippiens ; en effet, ceux-ci ont pris part à son affliction (v. 14), l'aidant à subvenir à ses besoins (2 Cor. 8 : 3). Déjà abandonné par un grand nombre de croyants, Paul avait apprécié le sacrifice consenti par les saints à Philippes. L'amour qui les avait conduits à penser à l'apôtre était reçu par Dieu comme un fruit précieux : c'était un sacrifice « acceptable, agréable à Dieu » (v. 18).
Paul n'est pas insensible aux circonstances qu'il traverse, mais il réalise le grand gain du contentement lié à la piété (1 Tim. 6 : 6). La force de Christ vient au secours de sa faiblesse : il peut « toutes choses en Celui qui le fortifie » (v. 13). Il a « appris » à être « content » dans ce qu'il a. Malgré les privations, il ne se plaint pas ; si même il connaît ce qu'il qualifie d'« abondance », il n'oublie pas pour autant sa dépendance de Dieu. Il est « enseigné » (ou initié) à l'école de Dieu ; soumis à la volonté du Seigneur, le prisonnier expérimente la fidélité de celui qui le « fortifie » (ou le dynamise) ! Il peut dire en toute confiance aux croyants de Philippes : « Mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire par le Christ Jésus » (v. 19).
Que nous soyons, à notre tour, « fortifiés en toute force... avec joie » (Col. 1 : 11) et que nous puissions dire avec l'apôtre : « Or à notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen » (v. 20).
La salutation finale donne un bel aperçu de la communion entre tous les saints, au début de la vie de l'Eglise sur la terre, malgré le déclin qui déjà commençait. Elle traduit également toute l'estime que Paul avait pour tous ses frères et soeurs en Christ, conscient de la valeur de chacun d'eux pour Dieu.
L'épître se termine par la mention de la grâce du Seigneur Jésus Christ. L'apôtre souhaite qu'elle soit avec tous les saints de Philippes.
Que nous désirions vraiment, après avoir médité cette épître, faire l'heureuse expérience de l'apôtre. Si Christ, notre vie, est devant nous, nous serons unis dans une même pensée. Nous fixerons ensemble nos regards vers le but glorieux ; nous réaliserons dans la confiance et la paix, la vraie joie dans le Seigneur, et l'amour mutuel, en attendant Sa venue (3 : 20).