LE MYSTERE CONCERNANT CHRIST ET L’ASSEMBLEE
Un mystère à l’égard duquel le silence avait été gardé dès les temps éternels
La connaissance du mystère du Christ donnée à l’apôtre Paul
Un « grand » mystère
Dans le Nouveau Testament, un « mystère » est une vérité qui était cachée mais qui, maintenant, est révélée. La signification que la Parole de Dieu donne à ce mot diffère beaucoup de celle qui est courante dans ce monde, où les hommes parlent de mystère chaque fois que ce qui se passe leur paraît incompréhensible.
Considérons ensemble, avec adoration, quelques passages des épîtres (Rom. 16 : 25-26 ; Col. 1 : 26 ; Eph. 3 : 3-4, 9 ; 5 : 32), qui nous parlent du grand mystère de Christ et de l’Assemblée. Dieu, dans sa grâce, s’est plu à nous le faire connaître par le moyen de l’apôtre Paul, serviteur de Christ et fidèle « administrateur des mystères de Dieu » (1 Cor. 4 : 1).
Un mystère à l’égard duquel le silence avait été gardé dès les temps éternels
« Or, à celui qui est puissant pour vous affermir selon mon évangile et la prédication de Jésus Christ, selon la révélation du mystère à l’égard duquel le silence a été gardé dès les temps éternels (mais il a été manifesté maintenant et, par des Ecrits prophétiques, il a été donné à connaître à toutes les nations, selon le commandement du Dieu éternel, en vue de l’obéissance de la foi) » (Rom. 16 : 25-26).
Le silence au sujet du grand mystère concernant l’Assemblée avait été gardé « dès les temps éternels ». Il n’avait pas été révélé à Abraham, l’ami de Dieu, ni même à Moïse, auquel pourtant Dieu a fait connaître ses voies (Nom. 12 : 8). Ni David, ni Esaïe n’en ont rien su ; ni même aucun des sages ou des prophètes durant toute la période de l’Ancien Testament.
Le mystère appartient à Dieu ; les trésors qu’il contient ont une valeur infinie. Il s’agit des plus grands secrets du cœur divin et de ses pensées. Ils deviendront aussi notre part si nous les cherchons de tout notre cœur. Nous y « entrerons » ainsi peu à peu, toujours conduits par l’Esprit du Seigneur. Nous serons grandement enrichis dans notre vie spirituelle.
Avons-nous pris le temps de nous arrêter pour remercier Dieu et le bénir, en comprenant que, à cet égard aussi, notre « lot est tombé dans des lieux agréables » (Ps. 16 : 5-6). Nous sommes dans les « derniers jours », où il a plu à Dieu de se révéler de façon plénière en Christ. Serions-nous disposés à échanger notre place avec celle de Moïse ? Il a vu l’un des « aspects » de la gloire de Dieu au moment où Il s’est révélé « en partie » à son peuple au Sinaï, quand Dieu lui a donné la Loi. Ou voudrions-nous être à la place d’Esaïe ? Il a vu le Seigneur assis sur un « trône haut et élevé » dans le temple (Es. 6), mais la gloire déployée à ce moment-là était « limitée » ; en effet, tout s’est passé dans une « maison faite de mains ». Voudrions-nous peut-être occuper la place de David ? Certes, il a vu à l’avance Celui qui allait s’asseoir sur son trône, quand toutes choses seront soumises à Son pouvoir. Maintenant nous connaissons la personne de Christ, telle qu’elle est révélée par le Saint Esprit dans toute sa grandeur, avec tous les mystères qui s’y rattachent.
Les privilèges réservés même aux plus faibles enfants de Dieu dans les « derniers jours » sont plus grands encore. Le Seigneur déclare: « Beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous regardez, et ils ne l’ont pas vu, et entendre ce que vous entendez, et ils ne l’ont pas entendu » (Luc 10 : 24).
La connaissance du mystère du Christ donnée à l’apôtre Paul
« C’est pour cela que moi, Paul, le prisonnier du Christ Jésus pour vous, les nations… (si du moins vous avez entendu parler de l’administration de la grâce de Dieu qui m’a été donnée envers vous : comment, par révélation, la connaissance du mystère m’a été donnée, ainsi que je l’ai déjà écrit brièvement. D’après cela vous pouvez, en lisant, comprendre quelle est mon intelligence dans le mystère du Christ. Ce mystère, en d’autres générations, n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes comme il a été maintenant révélé à ses saints apôtres et prophètes par l’Esprit : c’est-à-dire que les nations seraient cohéritières, feraient partie du même corps - celui de Christ : l’Assemblée - et participeraient aussi à la promesse dans le Christ Jésus, par le moyen de l’évangile, dont je suis devenu serviteur, selon le don de la grâce de Dieu qui m’a été donné par l’opération de sa puissance. A moi qui suis moins que le moindre de tous les saints, cette grâce a été donnée d’annoncer parmi les nations les richesses insondables du Christ, et de mettre en lumière devant tous l’administration du mystère tenu caché de tout temps en Dieu qui a tout créé ; afin que la sagesse si variée de Dieu soit maintenant donnée à connaître aux pouvoirs et aux autorités qui sont dans les lieux célestes, par le moyen de l’assemblée » (Eph. 3 : 1-10).
« Le mystère avait été caché dans tous les temps passés, et en effet, il avait dû être caché, car placer les gens des Nations (peuples non juifs, ou Gentils) sur le même pied que les Juifs, aurait été renverser le judaïsme tel que Dieu lui-même l’avait établi. Dieu avait soigneusement élevé un mur mitoyen de clôture (Eph. 2 : 14) ; le devoir du Juif était de respecter cette séparation : il péchait s’il ne l’observait pas strictement. Le mystère mettait toute barrière de côté » (J-N Darby).
Quand Dieu a décidé de révéler aux croyants ce mystère jusqu’alors « tenu caché » (Col. 1 : 26) - que les nations seraient cohéritières, feraient partie du même corps - celui de Christ, Il a choisi un serviteur dans ce but : l’apôtre Paul. Celui-ci a reçu la grâce de mettre en lumière devant tous les richesses insondables du Christ et d’administrer aussi le mystère caché de tout temps en Dieu.
Jésus lui avait d’abord dit sur le chemin de Damas : « Saul ! Saul ! Pourquoi me persécutes-tu ? » (Act. 9 : 4). Il nous semble que cette interrogation contenait déjà « l’essentiel » de la vérité que Paul aurait la charge de révéler : les croyants, quelle que soit leur origine (voir Ps. 87 : 4-5), sont pour l’éternité unis à la Tête, à Christ dans le ciel. Paul était personnellement responsable de le faire connaître essentiellement aux nations. L’administration de ce mystère n’avait été confiée qu’à lui. Ses paroles auraient pu laisser croire un instant le contraire. Mais il désirait, tout en assumant pleinement son service, y associer étroitement les autres apôtres qui avaient connu Jésus durant son ministère sur la terre. Il avait vu Christ dans la gloire et avait reçu directement de Lui des révélations sur plusieurs sujets essentiels (2 Cor. 12 : 1-4). Il parle toujours de lui-même avec beaucoup d’humilité mais il a reçu directement de Dieu le ministère de l’Evangile et l’administration du « mystère ».
La Parole met en évidence le combat que l’apôtre a dû soutenir pour communiquer aux croyants ce que Dieu lui avait confié. Nous aurons part à ce conflit dans la mesure où la vérité divine aura plus de prix pour notre âme (Jér. 15 : 16). Ceux qui ont en commun un désir de fidélité s’encouragent l’un l’autre, unis par le même amour pour Christ.
Oh ! merveilleux dessein du Dieu qui seul est sage :
Tu nous veux dans la gloire avec le Premier-né !
Pour entourer ton Fils et porter son image
Ton insondable amour nous a prédestinés.
« Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle… nous sommes membres de son corps… Ce mystère est grand ; mais moi je parle relativement à Christ et à l’assemblée » (Eph. 5 : 25-32).
Les pouvoirs et les autorités, dans les lieux célestes, sont les témoins émerveillés de la réalisation des conseils en grâce de Dieu. L’Assemblée que le Seigneur a formée doit faire ressortir « la sagesse si variée de Dieu » devant tout l’univers moral (Eph. 3 : 10). Chers lecteurs chrétiens, réalisons-nous vraiment que la qualité de notre conduite est d’une très grande importance devant ces autorités célestes ? Les croyants sont appelés à montrer « dans l’Assemblée » la sagesse de Dieu. Ils doivent marcher à la lumière reçue par le mystère révélé.
Au moment où Dieu a donné à Adam une « aide qui lui corresponde », Il avait d’abord devant Lui Christ et de l’Eglise. C’était son conseil avant même qu’Il crée le monde ! L’Eternel forme Eve en se servant d’une des côtes d’Adam. Il l’amène ensuite à l’homme. L’épître aux Ephésiens présente l’Eglise (ou l’Assemblée) comme le corps de Christ et également son épouse qu’Il aime (ch. 1, 4 et 5). Il a manifesté cet amour d’une façon qui dépasse notre entendement – en se donnant pour elle sur la croix (Phil. 2 : 8) ! « C’est bien ce que Christ a fait comme homme, dans un certain sens divinement, et c’est un grand mystère que son union avec l’Assemblée » (J-N Darby).
L’Eglise est chère au cœur de Dieu ; Il a donné pour elle son Fils unique. Dans une parabole de l’Evangile, un homme (figure de Christ) trouve un trésor et le cache et, de la joie qu’il en a, va, vend tout ce qu’il possède et achète ce champ-là (Matt. 13 : 44). Mais Christ est allé plus loin : par l’Esprit éternel, Il s’est offert lui-même à Dieu, sans tache (Héb. 9 : 14).
De nombreux croyants aujourd’hui se contentent d’un seul « côté » de l’Evangile : celui qui donne du repos à la conscience chargée d’un pécheur. Ces croyants-là n’ont pas apprécié à sa juste valeur, le « mystère » qui révèle à nos cœurs « les choses profondes de Dieu ». L’épître aux Colossiens confirme la merveilleuse place occupée par ce « mystère » * dans les conseils de Dieu. Sans lui, la Parole de Dieu ne serait pas complète ! C’est une clé de voûte pour la révélation divine.
C’est d’une touchante manière que le Saint Esprit nous introduit dans la connaissance du mystère de Dieu. Nous confions habituellement nos secrets à nos proches les plus intimes ; c’est ainsi que Dieu agit : « Christ en nous (ou : parmi vous) l’espérance de la gloire » (Col. 1 : 27). Il est au milieu de ses saints. Notre « Tête » dirige tout ce qui nous concerne et demain, nous appellera à partager sa gloire !
Bientôt Il prendra son Eglise
Qu’Il a si chèrement acquise
Et la ravira dans les cieux.
Près de Lui, reflétant sa gloire,
Et rayonnant de sa beauté,
Elle chantera sa victoire
Durant toute l’éternité.
Ph. L - le 03. 12. 2016
A lire également, sur le même sujet, deux autres articles :
- « Mystères » (P. Fuzier) ;
- « Le mystère de la piété » (A. Gibert).
Voir aussi, dans le lexique :
- l’article sur le mot « mystère » (P. Rossel).