LA PRESENCE ET L'ACTIVITE DU SAINT ESPRIT (7)
DANS L'EPITRE AUX EPHESIENS
Ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse
Accès auprès du Père
Une habitation de Dieu par l’Esprit
Fortifiés par l’Esprit quant à l’homme intérieur
L’unité de l’Esprit
N'attristez pas le Saint Esprit de Dieu
Soyez remplis de l’Esprit
La parole de Dieu, l’épée de l’Esprit
La prière par l'Esprit
Dans cette épître, l’apôtre s’adresse principalement à des croyants d’entre les nations, qu’il appelle plusieurs fois « vous » en contraste avec les Juifs qu’il désigne par « nous » (voir 2 : 1-3, 11-13). Les premiers étaient « autrefois loin », étrangers aux alliances de la promesse », « sans Dieu ». Mais ils avaient été « approchés par le sang du Christ » (2 : 13) et introduits dans la plénitude des bénédictions du christianisme.
Ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse
Les croyants juifs avaient « espéré à l’avance dans le Christ », grâce aux promesses de l’Ancien Testament (1 : 12). Lors de la prédication de l’évangile, des gens des nations avaient cru en Jésus et avaient mis en Lui leur espérance. L’apôtre leur dit ici : « En qui vous aussi, ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre salut en qui aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage » (1 : 13-14). Le début du livre des Actes nous a montré comment les croyants – qui étaient pratiquement tous des Juifs – avaient reçu le Saint Esprit au commencement. Nous voyons ici que ceux qui croient ultérieurement sont rendus participants de cette bénédiction. « Ayant cru, vous avez été scellés ». Dieu met son sceau, sa marque de propriété, sur ceux qui croient en Jésus. Ceci est vrai pour toute la période de l’Eglise.
De même que dans la seconde épître aux Corinthiens, l’Esprit est ici aussi considéré comme les arrhes de la pleine bénédiction à venir, « les arrhes de notre héritage ».
Le Seigneur Jésus est venu. Il a proclamé « la bonne nouvelle de la paix » aussi bien à ceux qui étaient loin qu’à ceux qui était près – aussi bien aux nations, qu’aux Juifs – et maintenant, « par lui nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit » (2 : 18). Tout cela est en contraste avec l’ancien état de choses. Les nations ne connaissaient pas le vrai Dieu. Les Juifs, bien qu’ayant au milieu d’eux un tabernacle ou un temple qui était la demeure de Dieu, n’avaient pas libre accès jusqu’à Lui et ne Le connaissaient pas comme Père. Maintenant, l’accès est entièrement ouvert jusqu’à Dieu révélé comme Père. Christ a accompli l’œuvre nécessaire pour cela. Et l’Esprit qui demeure en nous, par lequel nous avons conscience de notre relation avec notre Père et de son amour pour nous, nous donne la capacité et la liberté de nous approcher de Dieu.
Une habitation de Dieu par l’Esprit
Il y avait autrefois en Israël une maison de Dieu, mais les gens des nations n’étaient que des « étrangers » qui devaient s’en tenir éloignés, et les Juifs eux-mêmes, s’ils n’étaient pas sacrificateurs ou Lévites, n’y avaient pas accès. Mais maintenant, dit l’apôtre aux Ephésiens, « vous êtes concitoyens des saints et gens de la maison de Dieu » (2 : 19). Il ne s’agit plus d’une maison matérielle, mais d’une maison spirituelle. Les croyants eux-mêmes en sont les pierres - les « pierres vivantes » (1 Pierre 2 : 5). Et ainsi, « vous êtes édifiés ensemble, pour être une habitation de Dieu par l’Esprit » (2 : 22).
En 1 Corinthiens 3, ainsi que nous l’avons vu, les croyants collectivement constituent « le temple de Dieu » et « l’Esprit de Dieu habite » en eux. Dans ce passage-là, les hommes apportent leur contribution à l’édifice, et il se peut qu’ils apportent de mauvais matériaux que le feu consumera. Par contre, en Ephésiens 2, il n’est pas question de la faiblesse ou des manquements des ouvriers. C’est l’œuvre divine. Il s’agit d’un « temple saint » et il est « bien ajusté ensemble ». Au verset 21, il est considéré comme en croissance, et au verset 22 comme une maison dans laquelle Dieu habite par son Esprit.
Il est nécessaire de bien distinguer les deux aspects des choses :
- d’une part il y a ce qui est l’œuvre de Dieu, et qui subsiste en dépit de la faillite de l’homme. L’assemblée est la maison dans laquelle Dieu habite. C’est à cela que notre foi s’attache, et c’est ce qui doit gouverner notre comportement.
- d’autre part il y a ce qui dépend de notre responsabilité. A cet égard, gardons-nous d’une prétention quelconque. Nous avons vu en 1 Corinthiens 14 que c’est à certaines conditions seulement que ceux qui entrent dans l’assemblée réunie peuvent donner gloire à Dieu en constatant qu’Il est véritablement là.
Fortifiés par l’Esprit quant à l’homme intérieur
Le premier chapitre de l’épître, depuis le verset 16, contient une prière de l’apôtre en faveur des croyants. Le chapitre 3 en contient une seconde, à partir du verset 14. Il demande à Dieu de leur donner « d’être fortifiés en puissance par son Esprit quant à l’homme intérieur, pour que le Christ habite, par la foi, dans leurs cœurs » (v. 16-17).
Nous avons ici une description de l’opération puissante de l’Esprit dans le cœur du croyant. Non seulement l’Esprit habite en lui et peut se manifester dans ses actes ou dans ses paroles, mais Il forme le cœur de celui dans lequel Il habite. Et le fait que l’apôtre prie pour qu’il en soit ainsi nous montre qu’il ne s’agit pas d’une chose automatiquement réalisée pour chaque croyant. Cette formation dépend aussi de nous, de notre état spirituel et moral, et de la manière dont nous laissons l’Esprit faire son œuvre en nous. Elle se fera dans la mesure où nous serons habituellement remplis de l’Esprit.
Il en est de même de ce qui est ajouté immédiatement ensuite : « que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs ». L’habitation du Saint Esprit dans un croyant est une chose vraie depuis le jour où, ayant cru, il a été scellé. Mais ce croyant peut être - ou ne pas être - dans un état pratique caractérisé par la libre action de l’Esprit en lui. Si c’est le cas, il est « rempli de l’Esprit ». Et c’est alors seulement qu’on peut véritablement dire que Christ habite dans son cœur. Cette habitation-là est un état pratique. Christ remplit le cœur, Il est le centre des pensées et des affections, et une transformation de l’être moral du croyant à l’image de Christ s’opère, par la puissance du Saint Esprit (voir 2 Cor. 3 : 18). Lorsqu’il en est ainsi, Dieu peut voir dans ses enfants quelques caractères de son Fils bien-aimé.
Au début du chapitre 4, l’apôtre adresse des exhortations aux croyants en ce qui concerne leur vie collective. Il leur dit notamment : « vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (v. 3). Il ne s’agit pas de garder l’unité du corps ; celle-ci existe en raison du travail de Dieu lui-même, et elle est à l’abri de tout dommage. Ce à quoi nous sommes exhortés ici, c’est à garder une unité pratique, une unité de pensée résultant du fait d’avoir tous la pensée de Christ. L’Esprit, qui forme nos pensées, peut seul réaliser cela. Cette unité est gardée « par le lien de la paix ».
Combien facilement nos pensées personnelles, notre manque d’amour et de support pour nos frères et sœurs, notre dureté, notre orgueil caché ou apparent, la recherche de nos intérêts personnels ou de notre propre gloire, amènent des divergences et des dissensions entre nous ! C’est pourquoi l’apôtre nous exhorte instamment à marcher « avec toute humilité et douceur, avec patience, nous supportant l’un l’autre dans l’amour » (v. 2). Ne passons pas légèrement sur cela.
N'attristez pas le Saint Esprit de Dieu
L’apôtre revient ici à un enseignement qui nous concerne individuellement. « Et n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption » (4 : 30). Il nous rappelle que le Saint Esprit en nous est le sceau de Dieu, sa marque, en vue du jour de la rédemption. Notre rédemption a été acquise par le sang de Christ (1 : 7). Le « jour de la rédemption », c’est le jour de notre délivrance finale, à la venue du Seigneur, lorsque nos corps seront transformés à la ressemblance du sien (voir Rom. 8 : 23).
Nous apprenons ici une vérité solennelle : nos manquements attristent le Saint Esprit qui est en nous. Nous en serons nous-mêmes attristés, à moins que nous ne soyons dans un grave état d’égarement, ayant perdu toute communion avec le Seigneur. Si nous avons manqué, la tristesse est bien de saison. Et « la tristesse qui est selon Dieu produit une repentance salutaire (ou : qui conduit au salut) dont on n’a pas de regret » (2 Cor. 7 : 10).
Est-il besoin de souligner le fait que nos manquements, si humiliants soient-ils, n’amènent pas le Saint Esprit à se retirer de nous ? Le passage que nous avons sous les yeux, tout en nous disant que le Saint Esprit est attristé par nos fautes, nous rappelle qu’Il est la marque indélébile que Dieu a apposée sur nous en vue de notre délivrance finale, en vue de ce jour glorieux où il n’y aura plus de manquements.
Les exhortations pratiques générales des chapitres 4 et 5 se concluent par celle-ci : « Ne vous enivrez pas de vin : c'est une voie de débauche ; mais soyez remplis de l’Esprit » (5 : 18). Le contraste est frappant. Si le vin peut gouverner le comportement d’un homme et le mettre hors de lui-même, à sa honte, le croyant doit cultiver une autre source de pensées et d’actions, d’origine divine, et qui porte l’empreinte de la sagesse et du sobre bon sens.
Il vaut la peine de remarquer la liaison entre ce verset et ceux qui précèdent. L’action du Saint Esprit va de pair avec l’intelligence spirituelle qui amène le croyant à « comprendre quelle est la volonté du Seigneur » (v. 17b).
La parole de Dieu, l’épée de l’Esprit
Le chapitre 6 nous engage à nous revêtir de l’armure complète de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les artifices du diable. Après nous avoir indiqué quelles sont les pièces de cette armure qui servent à nous protéger – cuirasse, bouclier, casque –, l’apôtre nous dit : « Prenez… l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » (v. 17). L’Esprit qui demeure en nous ne nous conduit jamais à utiliser des armes charnelles, telles la violence, la ruse, l’habileté ou le raisonnement. Non, « les armes de notre guerre, en effet, ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses, renversant les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu » (2 Cor. 10 : 4-5).
Evitons soigneusement d’utiliser les mêmes armes que les ennemis de Christ, et utilisons cette épée de l’Esprit avec foi et simplicité. La parole de Dieu a sa propre puissance en elle-même. Citée avec discernement et à propos, elle produira ses résultats dans les cœurs.
L’apôtre ajoute : « Priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillezt à cela avec toute persévérance » (6 : 18).
Aucun passage de l’Ecriture ne nous engage à adresser une prière au Saint Esprit. Par contre, l’Esprit nous aide à discerner nos besoins, ou les besoins de ceux qui nous entourent, et à les exprimer dans nos prières à Dieu ou au Seigneur Jésus.
S’il s’agit de la prière en assemblée, il est nécessaire qu’elle soit « avec l’esprit » et « avec l’intelligence » (1 Cor. 14 : 15), afin que ceux qui écoutent puissent comprendre ce qui est dit et ajouter leur « Amen ».
S’il s’agit de la prière dans le particulier, la grâce de Dieu vient au-devant de notre plus extrême faiblesse ; l’Esprit nous est en aide, même quand nous ne savons pas demander comme il convient (Rom. 8 : 26-27).
J-A Monard