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Ayez bon courage


Une parole adressée aux croyants de la part de leur Sauveur
            - à un homme paralysé (Matt. 9 : 2)
            - à une femme malade (Matt. 9 : 22 ; Luc 8 : 45)
            - à un aveugle (Marc 10 : 49)
            - aux disciples dans l’épreuve (Matt. 14 : 27 ; Marc 6 : 50)
            - aux disciples, avant le départ de leur Maître (Jean 16 : 33)
            - à Paul, prisonnier à Jérusalem (Act. 23)
Des encouragements reçus de la part d'autres croyants            
            - Barnabas exhortant les croyants d'Antioche (Act. 11 : 23)
            - Paul encourageant ses compagnons lors du voyage en mer vers Rome (Act. 27)
            - Paul prenant courage en voyant venir vers lui ses frères de Rome (Act. 28 : 15)
L'encouragement puisé dans la lecture d'autres passages de la Parole de Dieu
            - la promesse de l’amour et des soins constants du Seigneur
            - des encouragements de la part du Seigneur Jésus Christ et de Dieu le Père
            - notre courage maintenu en regardant à Jésus


            Après un entretien avec un ami qui nous a fait part des circonstances difficiles où il se trouve, recherchant de notre part un peu de sympathie, d'affection fraternelle, ou encore une parole d'encouragement, nous nous séparons souvent en lui disant : « Bon courage ! ». Par ces mots nous essayons d’exprimer notre compassion envers celui ou celle qui est dans la souffrance. Nous avons tous besoin de forces pour traverser les difficultés de la vie, qu’elles soient individuelles, familiales, ou qu'elles concernent la vie de l'assemblée locale. Et nous aimerions pouvoir « fortifier nos frères » par de « bonnes paroles » (Luc 22 : 32b ; Prov. 15 : 23). Mais nous réalisons que notre sympathie, aussi réelle soit-elle, n’est bien souvent que l’expression de notre impuissance à réconforter, à soutenir un bien-aimé croyant qui, en raison d'une épreuve qu’il traverse lui-même, ou que connaissent ceux qu’il aime, passe par « le creuset de l’affliction » (Es. 48 : 10).


Une parole adressée aux croyants de la part de leur Sauveur

            Les hommes du monde eux-mêmes peuvent souhaiter « bon courage » à un ami traversant des moments difficiles. Mais il ne peut y avoir aucun encouragement pour celui qui est ainsi renvoyé à lui-même pour se fortifier dans des ressources qu’il ne possède pas. Ce n’est alors qu’une simple formule qui n’apporte pas de réconfort à celui à qui elle est adressée. Pour le croyant en revanche, cette parole venant de la part du Seigneur dirigera son regard vers Celui en qui il reçoit le secours et la force dont il a besoin ; il trouvera en Lui le courage tout au long du chemin, et particulièrement dans les moments difficiles de sa vie terrestre.
            « Bon courage » - ces deux mots, adressés par le Seigneur à son bien-aimé racheté dans la peine, auront pour effet de conduire son âme à éprouver la divine et parfaite sympathie de son Sauveur. Il peut apporter consolation, soutien et force à celui ou celle qui est découragé ou accablé par le chagrin, la souffrance, peut-être même arrivé au point du désespoir qu’avait connu Elie (voir 1 Rois 19 : 4). Ces deux simples mots évoquent pour le croyant tout l’intérêt que son Seigneur a pour lui, l’amour et la puissance qu’Il désire déployer à son égard. Qu’aucun racheté dans la tourmente ou la détresse n’oublie qu’il est à toujours l’objet de l’amour du Christ Jésus dont rien ne pourra le séparer (Rom. 8 : 38-39). En écrivant à des croyants affligés et dispersés par suite de la persécution, l'apôtre Pierre leur dit : « Le Dieu de toute grâce… vous affermira, vous fortifiera, et vous établira sur un fondement inébranlable » (1 Pi. 5 : 10).
Lorsqu'Il était sur la terre, le Seigneur Jésus a prononcé plusieurs fois cette parole pleine de réconfort : « Aie bon courage », ou « Ayez bon courage ». Elle était adressée à une personne rencontrée ici-bas, ou à ses disciples. Elle se trouve sept fois dans les évangiles, dans cinq circonstances différentes ; à deux occasions, cette parole de Jésus est adressée à un groupe de personnes, à ceux qu’Il avait choisis pour être avec Lui dans son chemin.

                        - à un homme paralysé (Matt. 9 : 2)

            En voyant la foi des quatre personnes ayant surmonté tous les obstacles pour amener leur ami paralysé à ses pieds, Jésus déclare au malade : « Bon courage, mon enfant, tes péchés sont pardonnés ». Avant même d’être guéri de sa paralysie par la puissance de Jésus, le voilà pardonné quant à ses péchés par la grâce divine. Quel encouragement pour lui qui, dans un instant, à la parole de Jésus, va recevoir la force de quitter son lit de misère ! Il le prend et s'en va dans sa maison, sous les regards étonnés de la foule. Entièrement guéri, il « glorifie Dieu » (Luc 5 : 25).
            Quel espoir avait-il jusqu’alors ? Si quelqu’un lui avait adressé ces mots : « bon courage ! », qu’auraient-ils changé à sa situation de pécheur et à ses circonstances ? Absolument rien ! Mais c’est Jésus, le Sauveur, qui s’adresse ainsi à lui, et Lui seul pouvait tout changer dans la vie de ce paralysé, incapable par lui-même de s’approcher de Dieu pour être guéri. Si, bien souvent, nous ne sommes pas en mesure d’encourager par nos paroles quelqu’un qui semble désespéré, nous pouvons toujours l’apporter au Seigneur par la prière.
            Remarquons comment le Seigneur s’adresse à ce pauvre malade, l’appelant « mon enfant ». Quel amour pour les âmes que celui du Sauveur ! Par ce terme enfant, le Seigneur met l’accent sur la relation que, en tant que croyants, nous avons avec Dieu par la nouvelle naissance. C'est le mot que Jean emploie dans les versets si encourageants de sa première épître : « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu… Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu… » (1 Jean 3 : 1-2).
            N’y a-t-il pas ici pour nous deux motifs pour prendre courage ? Tout d’abord, Christ, « le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5 : 20), pardonne les péchés ; par grâce, nous avons accepté ce pardon divin. D'autre part, nous sommes placés dans la relation d’enfants avec Dieu, et nous jouissons de son amour et de ses soins de Père.

                        - à une femme malade (Matt. 9 : 22 ; Luc 8 : 45)

            Une femme, malade depuis douze ans et sans espoir humain de guérison (Luc 8 : 43b), saisit ce qu’elle discerne par la foi comme étant le seul moyen de guérison pour elle. En effet, le contact avec le bord du vêtement de Jésus suffit pour arrêter son mal. Mais le Seigneur veut achever le travail commencé en elle. Il désire que sa foi soit manifestée aux yeux de tout le peuple. Aussi l’appelle-t-Il à se tenir devant Lui. Malgré sa crainte et son tremblement, elle rend alors publiquement témoignage de sa foi en Jésus (Luc 8 : 47). Elle reçoit en retour cette parole de réconfort et d’assurance de la part du Seigneur : « Bon courage, ma fille, ta foi t’a guérie ». Non seulement le mal est immédiatement arrêté (Luc 8 : 45), mais la certitude de la guérison est confirmée par la parole de Jésus, en réponse au témoignage de cette femme. La parole de Celui qui l’a sauvée efface crainte et tremblement, et produit la pleine paix d’un salut assuré. C’est la part que Christ veut offrir à tous ceux qui viennent à Lui avec foi et dans la conscience de leur incapacité de trouver le salut en quelqu'un d'autre (Marc 6 : 55-56 ; Act. 4 : 12).
            Jésus ne guérit pas seulement la maladie, conséquence du péché dans le monde. Il sauve l’âme. Il opère le salut à la source. Dans plusieurs passages des évangiles, le verbe « guérir » est employé dans le sens de « sauver » - ou de sauver entièrement - de la maladie et de ses conséquences (Matt. 9 : 22 ; Marc 5 : 34 ; Luc 8 : 48…). Nous comprenons bien ce que cela peut représenter aujourd’hui pour celui qui ressent profondément son état de pécheur et vient ainsi à Jésus pour être guéri. Il peut sauver cette âme entièrement, et Il veut la délivrer de ses péchés, du péché et de ses conséquences. Son œuvre à la croix garantit un salut plein et entier à celui qui croit au Seigneur Jésus.
On remarque encore ici l’amour avec lequel le Seigneur reçoit toute âme qui vient à Lui par la foi, par le fait qu’Il l’appelle « ma fille » (Matt. 9 : 22). Elle peut maintenant se réjouir dans les soins et la protection de Dieu.

                        - à un aveugle (Marc 10 : 49)

            Dans ce récit de l’évangile, ce n’est pas Jésus Lui-même qui stimule Bartimée, ce pauvre mendiant aveugle assis au bord du chemin. Il a entendu dire que « Jésus le Nazarénien » passe par le chemin. Bartimée sait - c’est la ferme conviction de sa foi (Héb. 11 : 1) - que le « Fils de David » est Celui qui pourra le guérir de sa cécité. Certains veulent le faire taire (v. 48), mais le pauvre aveugle ne laisse pas passer l’occasion qui se présente à lui. Sa foi lui fait réaliser cette parole du prophète : « Cherchez l’Eternel tandis qu’on le trouve ; invoquez-le pendant qu’Il est proche » (Es. 55 : 6). Bartimée entend cette autre parole qui lui fait immédiatement abandonner son vêtement (qui peut représenter la propre justice de l’homme) pour venir à Jésus (v. 50) : « Bon courage, lève-toi, il t’appelle » (v. 49b). Si tout autre que Jésus avait ainsi appelé Bartimée, qu’aurait-il pu faire pour lui ? Seul Jésus pouvait et voulait le guérir ! Il lui dit : « Va, ta foi t'a guéri (ou : sauvé) » (v. 52a).
            Les yeux du mendiant sont désormais fixés sur son Sauveur pour Le suivre « dans le chemin » (v. 52b ; voir Héb. 12 : 2 ; Ps. 63 : 8a). Jésus s'est arrêté dans son chemin (v. 49) afin que, rempli de courage, Bartimée se lève « d’un bond » pour répondre à l’appel qui lui est adressé.
            Ce récit nous montre aussi qu’une âme peut être découragée, comme au contraire, encouragée pour aller à Jésus qui l’appelle dans son amour afin de la sauver. Que dirions-nous à une âme affligée ? Saurions-nous lui montrer le chemin vers Celui qui seul pourra la fortifier dans son âme et dans son corps ? Désirerions-nous la conduire à Jésus qui peut guérir les blessures et soulager les souffrances (Matt. 4 : 24) ?

                        - aux disciples dans l’épreuve (Matt. 14 : 27 ; Marc 6 : 50)

            Après avoir nourri les foules, Jésus contraint ses disciples à monter dans la barque et à se rendre sur l’autre rive du lac. Quant à Lui, Il monte sur une montagne et, seul, se met à prier (Matt. 14 : 22-23). Mais voilà que les disciples se trouvent en pleine nuit aux prises avec un fort vent contraire qui rend leur traversée difficile et épuisante. Qui pourra effacer leur fatigue et calmer leur frayeur et leur trouble ? C’est Celui dont ils vont reconnaître la voix calme et puissante s’élevant au-dessus des flots et de la tempête. « A la quatrième veille de la nuit », Jésus s’approche de la barque, « marchant sur la mer », et Il parle aussitôt à ses disciples : « Ayez bon courage ; c’est moi, n’ayez pas peur ! » (Matt. 14 : 27 ; Marc 6 : 50). Ces paroles leur annoncent la délivrance qu’ils attendaient, la fin de leur tourment (Marc 6 : 48). Les encouragements divins et le secours leur arrivent au moment où ils en ont besoin. Aussitôt après avoir parlé avec eux, Jésus monte vers eux dans la nacelle, et le calme se fait autour d’eux (Marc 6 : 50-51). Ses paroles et sa présence éloignent tout effroi et tout danger. Près de Lui, les disciples sont « bien gardés » (1 Sam. 22 : 23).
            Il est des circonstances dans nos vies qui peuvent parfois nous empêcher de réaliser que le Seigneur est toujours près de nous (Phil. 4 : 5) et qu’Il poursuit sans cesse, dans le ciel, son précieux service de souverain Sacrificateur pour nous devant Dieu (Héb. 2 : 17-18 ; 7 : 25). Mais, lorsque nous sommes au sein de l’épreuve (Matt. 14 : 24), au moment déterminé par Lui (v. 25a), Il vient vers nous, dominant tous les événements qui parfois nous accablent (v. 25b). Nous pouvons en arriver à ne plus Le reconnaître, tellement les difficultés et la fatigue nous préoccupent et détournent nos regards de Lui. Mais Celui qui « soutient par une parole celui qui est las » (Es 50 : 4) ramènera nos cœurs et nos pensées vers Lui. Il a la haute main sur toutes choses (Marc 4 : 39). Il peut calmer le vent de l’adversité et apaiser la tempête dans nos vies. Dès que ses paroles : « Courage ; c’est moi ; n’ayez pas peur ! », atteignent notre cœur et nous Le font reconnaître, nous réalisons qu’Il est avec nous et les difficultés n'ont plus le même impact (Marc 6 : 50-51).
            En effet, pour le croyant, il n’est possible de reprendre courage au moment de l’épreuve qu’en regardant vers le Sauveur (Ps. 121 : 1-2a). Les exhortations à prendre courage et à abandonner toute crainte entourent la parole centrale de cette exhortation du Seigneur à ses disciples : « C’est moi ! ». Il se présente à nous comme Celui que nous connaissons, dans son amour et sa puissance. Lorsque nous voyons qu’Il est là, au milieu de nos circonstances difficiles, toute peur disparaît, remplacée par le courage renouvelé par la vue de sa Personne.

                  Contre moi, dans ce monde, si l'orage en fureur
                  Enfle ses flots et gronde, troublera-t-il mon cœur ?
                  Non, je n'ai point de crainte : Jésus est avec moi,
                  Et sa présence sainte éloigne tout effroi.

                        - aux disciples, avant le départ de leur Maître (Jean 16 : 33)

            Avant de quitter ses disciples pour « passer de ce monde au Père » (Jean 13 : 1), le Seigneur Jésus a voulu les consoler, les affermir et les encourager. Ils allaient rester dans un monde hostile et souillé, sans avoir la protection directe de leur Maître, dont ils avaient bénéficié tout le temps qu’ils avaient été avec Lui. Que de dangers, que de souffrances, que d’opposition ils allaient rencontrer dans leur chemin ! C’est encore la part des siens aujourd’hui, jusqu’à son retour pour les prendre auprès de Lui dans le repos de sa présence au ciel.
            Mais le Seigneur connaît toutes choses et Il aime les siens « jusqu’à la fin », c’est-à-dire non pas jusqu’à la fin de son chemin sur la terre, non pas jusqu’à la fin de leur chemin ici-bas, mais jusqu’au moment où tous leurs besoins et toutes leurs difficultés auront pris fin, quand Il viendra pour les prendre auprès de Lui dans le repos éternel. Il les rassure par ses paroles (ch. 14 à 16), qu’Il termine par un précieux encouragement, avant de les remettre au Père pendant le temps de son absence (ch. 17). Puis Il sort de la chambre haute pour se rendre à Gethsémané (ch. 18).
            « Vous avez de la tribulation (ou : oppression, souffrance) dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde » (16 : 33). La vie des disciples de Jésus ne sera pas une vie facile sur cette terre. Le monde, qui l’a haï et rejeté (Jean. 15 : 24-25), traitera de la même manière ses témoins (15 : 20 ; 16 : 2 ; 17 : 14). « Vous avez de la souffrance », dit-Il aux siens.
            Mais quel précieux encouragement, quel réconfort Il donne à ceux qu’Il aime dans la conclusion de ses dernières paroles : « Moi j’ai vaincu le monde » ! Les bien-aimés du Seigneur, cheminant en étrangers dans un monde ennemi, en butte à toutes sortes de souffrances parce qu’ils ne sont pas du monde - comme Lui n’était pas du monde et a souffert ici-bas - trouvent force et courage pour tout affronter en Celui qui est le grand et définitif vainqueur de ce monde. C’est Lui qui est la source où le croyant puise assurance et réconfort pour sa marche, force et énergie pour le combat. L’apôtre Paul avait connu bien des épreuves (2 Cor. 11 : 23-28 ; Rom. 8 : 35-36), mais, encouragé par son Seigneur, il pouvait dire : « dans toutes ces circonstances, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37). Cette part n’est-elle pas celle de tous les croyants qui ont regardé au grand vainqueur du monde et entendu sa parole : « Ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde » ?

                        - à Paul, prisonnier à Jérusalem (Act. 23)

            Nous avons trouvé dans chacun des quatre évangiles une parole de réconfort prononcée par le Seigneur. Elle nous affermit en son amour et en sa puissance, elle fortifie notre foi dans son salut, elle nous assure de sa protection dans le chemin. Et dans le livre des Actes, nous la lisons encore une huitième fois. Le Seigneur est alors non plus sur la terre, mais dans la gloire du ciel où Il s’est assis sur le trône de Dieu, après avoir « fait par lui-même la purification des péchés » (Héb. 1 : 3). Il vient Lui-même auprès de Paul, alors prisonnier dans la forteresse de Jérusalem, pour lui donner une parole d’encouragement qui consolera son serviteur dans la tristesse.
            Abattu, ayant peut-être l'impression d’avoir échoué dans sa mission par sa propre faute, l’apôtre pouvait bien être découragé à la suite des événements qu’il venait de vivre et qui l’avaient conduit dans cette prison (voir Act. 21 : 15 à 23 : 10). Mais le Seigneur, voyant son serviteur abattu, ne tarde pas à venir le soutenir : dès « la nuit suivante, le Seigneur se tint près de lui » (v.11). Plein de sollicitude et de bonté envers son serviteur fatigué, Il ne lui fait aucun reproche, mais lui apporte une parole qui va le fortifier : « Aie bon courage ; de même que tu as rendu témoignage à Jérusalem de ce qui me concerne, il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome ». Par ces quelques paroles, le Seigneur exprime son approbation quant au témoignage que Paul a rendu de Lui à Jérusalem. Il confirme le but de sa mission et lui donne l’assurance qu’il sera gardé à travers tout danger, afin de pouvoir rendre encore jusqu’à Rome le « témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu » (Act. 20 : 24).
            Le Seigneur veillait sur son serviteur et, au moment où il sentait sa grande faiblesse, Il est venu lui donner la force et le courage de continuer dans un chemin où il glorifierait encore son Maître et présenterait l’évangile, qui est « la puissance de Dieu pour sauver quiconque croit » (Rom. 1 : 16). Paul était appelé à souffrir pour le nom de son Seigneur (Act. 9 : 16). Mais il a été fortifié par Lui au début de son service (1 Tim. 1 : 12), pendant son service (Act. 23 : 11), et à la fin de son service, dans des moments de solitude et d’abandon de tous. Que d'expériences renouvelées de la grâce de Dieu faites par l’apôtre, que d'encouragements reçus de la part du Seigneur ! A la fin de sa vie, de nouveau du fond d’une prison, l'apôtre pourra écrire à Timothée : « Le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié » (2 Tim. 4 : 17). Il devait accomplir son service jusqu’au bout, à la gloire de son Maître et Seigneur.

                  Quel autre voudrait, quel autre pourrait,
                  
Me voyant gémir, me tirer d'angoisse et me secourir ?

                  En toi, Dieu sauveur, j'ai la paix du cœur ;
                  Tu fis tout pour moi ; et sur ta justice se fonde ma foi.


Des encouragements reçus de la part d'autres croyants

            Le Seigneur, dans sa grâce, peut parfois se servir de ses enfants pour encourager leurs frères et sœurs en Christ à Lui demeurer attachés ; nous en trouvons un bel exemple avec Barnabas auprès des chrétiens d'Antioche. Jésus peut aussi, par le moyen des siens, fortifier la foi et réconforter des croyants dans l'épreuve, comme nous le voyons dans la suite de l’histoire de l’apôtre Paul.

                        - Barnabas exhortant les croyants d'Antioche (Act. 11 : 23)

            Barnabas (le « fils de consolation ») a montré, en faveur des jeunes croyants d’Antioche, qu’il portait bien son nom. Nous lisons, en Actes 11, que l’assemblée de Jérusalem entend parler de plusieurs Grecs qui s’étaient tournés vers le Seigneur (Act. 11 : 20-22). Aussitôt, ils envoient Barnabas vers eux. Arrivé à Antioche, l’apôtre peut se réjouir des résultats visibles du travail de la grâce de Dieu. Puis il s’adresse à ceux qui s’étaient « tournés vers le Seigneur » (v. 21b ; voir 1 Thes. 1 : 9) et leur donne une précieuse exhortation, propre à les encourager au début de leur vie de croyants : « il les exhortait tous à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur » (v. 23). Barnabas dirige leurs affections vers Celui dont ils ont appris à connaître l’amour qui sauve et qui aussi les gardera tout au long de leur marche chrétienne. Combien il est important, au début du chemin du croyant, qu’il soit incité à demeurer bien près du Seigneur dans le chemin dans lequel il est appelé à Le suivre ! Pour cela, le cœur doit être dirigé vers Christ, et c’est bien ce que Barnabas a fait par les paroles qu’il a apportées de la part du Seigneur à ces nouveaux convertis.
            Si nous sommes envoyés par le Seigneur vers un croyant qui a besoin d’être affermi, qu’Il nous accorde de savoir orienter le cœur de ce croyant vers la Personne du Seigneur. Si « les yeux de notre cœur » (Eph. 1 : 18) sont ainsi fixés sur Jésus dans la course chrétienne, nous trouverons en Lui la force de la foi et le courage (Héb. 12 : 1-3).

                        - Paul encourageant ses compagnons lors du voyage en mer vers Rome (Act. 27)

            Le voyage en bateau vers Rome s’avère très difficile et plein de dangers (v. 10). Le moment arrive même où le récit de Luc rapporte : « tout espoir d’être sauvés nous échappait » (v. 20). C’est alors que Paul se lève au milieu de ses compagnons et, dans la pleine confiance dans les paroles que le Seigneur lui avait données - réaffirmées par un ange de Dieu (v. 23) -, il stimule ses compagnons de voyage et les exhorte à faire le nécessaire pour reprendre des forces (v. 34) : « … je vous invite à avoir bon courage… Courage, donc, hommes ! Car j’ai confiance en Dieu… » (v. 22, 25). La pleine assurance de Paul dans les promesses de Dieu à son égard redonne des forces à tous : « … tous, ayant repris courage… » (v. 36).
            Quelle grâce Dieu nous accorde, si nous avons éprouvé nous-mêmes de sa part encouragement et consolation, d’être rendus capables à notre tour d’apporter ces soins divins à ceux qui en ont besoin ! Nous pouvons alors, à l’exemple de Paul, nous exclamer en rendant grâces à notre Dieu et Père : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation (ou : encouragement, réconfort), qui nous console à l’égard de toute notre affliction, afin que nous soyons capables de consoler (ou : encourager, réconforter) ceux qui sont dans quelque affliction que ce soit, par la consolation dont nous sommes nous-mêmes consolés par Dieu » (2 Cor. 1 :3-4). La grâce de Dieu est telle que celui qui apporte une parole d’encouragement ou de consolation peut être lui-même encouragé par la foi qu’il trouve chez le frère ou la sœur qu’il visite (Rom. 1 : 12). Salomon exprimait déjà une pensée semblable lorsqu’il écrivait : « l’âme qui bénit sera engraissée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé » (Prov. 11 : 25).

                        - Paul prenant courage en voyant venir vers lui ses frères de Rome (Act. 28 : 15)

            A partir de Pouzzoles, le voyage de Paul vers Rome va se poursuivre à pied (Act. 28 : 13). Arrivé au Forum d’Appius et aux Trois-Tavernes, quelle joie pour lui de voir des frères de Rome venant à sa rencontre ! La vue de ses frères remplit le cœur de l’apôtre d’actions de grâces envers Dieu qui lui accorde de goûter l’affection fraternelle et l’amour ardent de cœurs purs (1 Pier. 1 : 22). Paul reçoit à son tour ces encouragements qu’il exhortait autrefois les Thessaloniciens à se prodiguer les uns aux autres : « Nous vous y exhortons, frères, … consolez ceux qui sont découragés » (1 Thes. 5 : 14). Le mot grec employé ici a le sens de réconforter, encourager. Le courage de Paul est renouvelé et c’est d’un pas ferme qu’il achève son voyage.
            Quelles précieuses relations le Seigneur a formé entre ses rachetés ! Ils sont ceux qu’Il appelle ses frères et qui peuvent s’appeler frères. Un proverbe dit : « Un frère est né pour la détresse » (Prov. 17 : 17). Un frère peut rendre à son frère en Christ un service béni, lorsque le Seigneur l’emploie pour apporter une parole, quelques lignes peut-être, un regard simplement, qui feront reprendre courage à celui qui est fatigué.


L'encouragement puisé dans la lecture d'autres passages de la Parole de Dieu

                        - la promesse de l’amour et des soins constants du Seigneur

            Le Seigneur Jésus, que ce soit alors qu’Il passait « de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservi à sa puissance » (Act. 10 : 38), ou que ce soit maintenant du haut du ciel, a toujours soin des âmes qui ont besoin de réconfort. Ces deux mots - « bon courage » -, combien de fois les a-t-Il adressés aux siens, et combien de fois les leur adressera-t-Il encore, pour leur soutien et leur consolation dans la faiblesse, l’accablement, l’épreuve, la solitude, la maladie, le deuil… ? Ils renferment la promesse que l’amour et les soins du Seigneur ne leur manqueront jamais tout au long de leur vie, particulièrement dans les moments difficiles, et que sa puissance s’exercera en leur faveur. Qui mieux que Lui connaît nos circonstances, nos faiblesses, les peines de notre cœur, les souffrances cachées à tous sauf à Lui ? Qui d’autre que Lui peut venir à nous pour nous soutenir par une seule parole dite « à propos » (Prov. 25 : 11), quand nous sommes fatigués, épuisés parfois ?
            Nous lisons dans le livre des Proverbes : « Si tu perds courage au jour de la détresse, ta force est mince » (24 : 10). Combien facilement et souvent nous sommes découragés devant les obstacles qui se dressent sur notre chemin. Nous réalisons alors que notre force n’est que faiblesse et que nous avons besoin d’être « fortifiés dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Eph. 6 : 10). Il nous faut pour cela regarder à Lui et chercher son secours, comme le roi Josaphat autrefois (2 Chr. 20 : 6b, 12). Ce secours nous est assuré par Celui qui nous dit : « Je te fortifierai ; oui, je t’aiderai ; oui, je te soutiendrai » (Es. 41 : 10).
            Lorsque nous allons à Lui pour rechercher de l’aide, nous recevons cette réponse de sa part : « Bon courage ». Cette parole venant de Lui peut relever les siens courbés sous l’épreuve, abattus par les circonstances de la vie. Elle peut raviver leur foi et leur espérance. Combien de prisonniers, persécutés parce qu’ils confessent le nom de Jésus comme leur Sauveur, auront fait l’expérience des encouragements du Seigneur, seuls au fond de leur cellule, comme l’apôtre Paul autrefois ? Combien de malades auront eu leur lit de souffrance « transformé » en recevant le soutien du Seigneur contenu dans ces quelques mots si puissants (Ps. 41 : 3) ? Combien de croyants éprouvés par le deuil auront été consolés et encouragés par cette parole que leur Seigneur leur aura donnée dans l’intimité avec Lui, au cœur de la souffrance (Jean 11 : 25-26) ? Combien de personnes sans conjoint par la volonté du Seigneur, auront entendu dans leur solitude ces paroles qui leur auront rappelé que leur Seigneur est toujours avec elles, qu’Il ne les abandonnera pas (Héb. 13 : 5) et qu’Il a pour eux une part excellente (voir Es. 56 : 5) ? Le Seigneur le sait, Lui qui aime les siens, vient au-devant d’eux dans leurs difficultés et leurs épreuves, les porte sur ses épaules puissantes et sur son cœur plein d’amour tout au long de leur passage sur la terre. Il répète à ses bien-aimés, se tenant auprès d’eux : Prends courage en moi ! 
            Quelqu’un a écrit, au sujet de cette parole, « bon courage » : « Il la souffle à l’oreille de ses saints éprouvés aujourd’hui encore. Je suis certain que vous et moi, nous pouvons la prendre pour nous-mêmes. » (G.C Willis – Trésors cachés)

                        - des encouragements de la part du Seigneur Jésus Christ et de Dieu le Père

            Dans la seconde lettre de Paul aux Thessaloniciens, ces jeunes croyants dans la foi, qui souffraient de la part des ennemis de l’évangile (2 Thes. 1 : 4), reçoivent des encouragements par le moyen de l’apôtre. Dans son affection pour ses frères, il prie afin que l’amour, la consolation et l’espérance consolent leur cœur et les affermissent en œuvre et en paroles (2 Thes. 2 : 17). Cet encouragement leur viendra du « Seigneur Jésus Christ lui-même et de notre Dieu et Père ». Ici, le mot grec, différent de celui employé en 1 Thes. 5 : 14, a le sens d’encourager et d’exhorter.

                        - notre courage maintenu en regardant à Jésus

            Dans les temps auxquels nous sommes parvenus, où beaucoup d’épreuves touchent les bien-aimés du Seigneur et son Assemblée, où il y a des combats, individuels, en famille ou en assemblée, où bien des situations nous attristent et nous affligent profondément, n’est-ce-pas une réelle consolation que d’entendre la voix du Seigneur nous dire, encore et jusqu’à la fin, à chacun et à tous : « Bon courage » ? Par ces paroles, Il veut diriger nos yeux sur Lui, « le « chef de la foi et celui qui l'accomplit pleinement », afin que nous ne soyons pas fatigués et découragés (Héb. 12 : 2-3). Cette exhortation pleine de sympathie et de sollicitude a la puissance de raviver notre confiance en Lui, nous fortifier, nous relever, consoler et affermir nos cœurs abattus.
            « Bon courage » : puissions-nous recevoir cette précieuse parole que Dieu nous adresse dans son amour fidèle, nous l'approprier et en ressentir les effets bénis. Qu'elle affermisse notre confiance et notre foi en Celui qui nous aime et qui veut « nous faire du bien à la fin » (Deut. 8 : 16).

                  O Dieu tutélaire ! Tu vois nos besoins ;
                  Tu te montres Père, dans tes tendres soins.

                  Pendant le voyage tu suis tous nos pas ;
                  Tu nous dis : Courage ! quand nous sommes las.

 

Ph. F – novembre 2016