LA PRESENCE ET L'ACTIVITE DU SAINT ESPRIT (2)
DANS LE LIVRE DES ACTES
Une dernière annonce de la venue du Saint Esprit
Le don du Saint Esprit, le jour de la Pentecôte
La première prédication de Pierre
Ames ajoutées à l’assemblée
Etapes ultérieures
Rempli (ou plein) du Saint Esprit
La direction du Saint Esprit
Une dernière annonce de la venue du Saint Esprit
Le livre des Actes nous montre d’abord l’événement unique de la descente du Saint Esprit sur la terre le jour de la Pentecôte, et les premières manifestations de la puissance de cette Personne divine, inaugurant la nouvelle période qui commence. Ensuite, ce livre nous décrit, par le moyen d’exemples concrets, l’activité de l’Esprit dans les croyants et dans l’assemblée.
Juste avant d’être élevé dans le ciel, Jésus rassemble ses disciples autour de Lui et leur annonce une fois encore qu’ils vont être « baptisés de l’Esprit Saint dans peu de jours » (1 : 5) - une scène analogue est rapportée en Luc 24 : 48-49). Le Seigneur leur présente l’Esprit comme la puissance du témoignage qu’ils auront à rendre pour lui – témoignage qui commencera à Jérusalem, se poursuivra en Judée et en Samarie, pour finalement s’étendre jusqu’au bout de la terre (1 : 8).
Le Seigneur dit aux onze : « Vous serez mes témoins… » (v. 8). Cela rejoint ce que nous avons vu en Jean 15 : 27. Il était particulièrement important que les apôtres soient témoins de la résurrection de Jésus (voir 1 : 22 ; 2 : 32). Dans la suite du livre, nous les voyons courageux et énergiques dans ce témoignage qu’ils rendent, « ainsi que l’Esprit Saint » (4 : 33 ; 5 : 32).
Le don du Saint Esprit, le jour de la Pentecôte
Une dizaine de jours après l’élévation du Seigneur dans la gloire, la promesse s’accomplit. Les croyants étant réunis tous ensemble, l’Esprit vient sur eux sous la forme de langues de feu et les remplit (2 : 3-4). Ce baptême (voir 1 : 5) est un événement d’une importance capitale. Tous ceux qui croient au Seigneur Jésus, depuis ce jour-là jusqu’à ce que l’Eglise soit enlevée de la terre, sont rendus participants de ce baptême.
Il était selon la pensée de Dieu que cet événement merveilleux et unique de la venue du Saint Esprit pour demeurer avec les croyants et en eux soit introduit avec gloire. Outre ce qui a pu être perçu par les sens – un son, un souffle violent et impétueux, des langues de feu –, il y a eu une manifestation immédiate de la puissance et de l’activité de l’Esprit : les disciples ont commencé à s’exprimer en d’autres langues, non pas pour faire parade de dons extraordinaires, mais pour annoncer l’évangile aux Juifs de toutes nations, qui se trouvaient alors à Jérusalem (2 : 4-11).
Lorsque le Saint Esprit était descendu sur Jésus, l’homme parfait, Il était venu sous la forme d’une colombe – symbole de la pureté. Lorsqu’Il descend sur les disciples, c’est sous la forme de langues de feu. Ce feu évoque le jugement du mal qui est inévitablement attaché à notre condition humaine, bien que nous soyons des rachetés.
La première prédication de Pierre
En réponse à la perplexité de tous ceux qui avaient constaté les premiers effets de la venue du Saint Esprit sur les croyants et de son activité en eux, l’apôtre Pierre s’adresse à la multitude des Juifs présents. Il fait une prédication vigoureuse et courageuse, dans laquelle il les place devant leur grave péché d’avoir rejeté Jésus. Si eux l’ont fait mourir, Dieu l’a ressuscité et élevé à sa droite. Et c’est Lui qui, « ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis », l’a répandu sur les siens (2 : 33).
A l’appui de son message, Pierre cite plusieurs passages de l’Ancien Testament. Le premier est une prophétie de Joël qui commence par les mots : « Il arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair », et qui se termine par : « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (v. 17-21). Comme les autres passages de l’Ancien Testament qui annoncent le don du Saint Esprit, celui de Joël a en vue des temps qui sont encore futurs pour nous, et qui se lient au « grand et terrible jour de l’Eternel » de même qu’à la restauration spirituelle d’Israël (voir Joël 2 : 28-31). La venue du Saint Esprit le jour de la Pentecôte était un accomplissement partiel de cette prophétie, les expressions « sur toute chair » et « quiconque invoquera… sera sauvé » étant particulièrement appropriées au moment où l’évangile de la grâce allait être prêché à toutes les nations. Cependant, la prophétie de Joël ne contient pas la portée complète de ce qui est arrivé le jour de la Pentecôte, l’habitation du Saint Esprit dans les croyants et dans l’Eglise étant un mystère non révélé avant la venue de Jésus.
La prédication de Pierre a, par la puissance du Saint Esprit, des résultats merveilleux. De nombreuses âmes reçoivent le message, ont le cœur saisi d’un profond repentir, et demandent : « Que devons-nous faire ? » (v. 38a). Pierre leur dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de ses péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit » (v. 38b).
Cela nous montre que tous ceux qui viennent à croire au Seigneur Jésus après la venue du Saint Esprit sont mis au bénéfice de cette venue. Ils reçoivent « le don du Saint Esprit » comme ceux qui l’ont reçu au début.
« En ce jour-là furent ajoutées environ trois mille âmes » (v. 41). « Et le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux étaient sauvés » (v. 47b).
En confiant à ses disciples la mission de prêcher l’évangile, le Seigneur avait indiqué les étapes : Jérusalem, la Judée, la Samarie, et toute la terre (1 : 8). Souvenons-nous que les Samaritains issus de populations qu’un roi d’Assyrie avait introduites dans la terre d’Israël (voir 2 Rois 17), avaient une certaine connaissance du vrai Dieu mêlée à l’idolâtrie. Les Juifs n’avaient pas de relations avec eux et les méprisaient (voir Jean 4 : 9). Quant aux nations païennes, elles étaient encore plus éloignées du Dieu qui s’était révélé à Israël, et encore plus méprisées par ce peuple. Au début, l’assemblée chrétienne n’était composée que de Juifs ayant reçu Jésus. La transmission du message de l’évangile en dehors des limites juives constituait donc une grande difficulté pour les premiers chrétiens.
Toutefois, la persécution qui sévissait à Jérusalem a dispersé des croyants çà et là et Dieu s’est servi de cela pour que la Parole soit prêchée en Samarie. Un grand nombre de personnes ont été amenées à la foi (8 : 1-8). Par une visite de deux apôtres, Pierre et Jean, Dieu a pourvu à ce qu’il n’y ait ni indépendance ni rivalité entre l’assemblée de Jérusalem et celles qui se formaient en Samarie, et c’est à l’occasion de cette visite que l’Esprit Saint est venu sur les croyants de cette contrée (8 : 17).
L’introduction des autres nations dans la sphère chrétienne était encore plus délicate. Il a fallu que Pierre ait une vision divine spéciale pour l’amener à répondre positivement à l’appel du centurion romain Corneille (10 : 9-21). Et même, sa visite à Césarée a suscité ultérieurement les vifs reproches de ses frères de Judée (11 : 1-3). Dans ce cas-là aussi, Dieu a voulu que l’Esprit vienne sur les croyants d’une manière qui manifestait clairement qu’Il voulait faire participer toutes les nations à la bénédiction caractéristique du christianisme (11 : 15-18).
Outre ces deux étapes, on peut mentionner le cas très particulier d’Actes 19 : 1-7, où des personnes, tout en étant croyantes, n’étaient pas encore sur le véritable terrain chrétien. Elles ne connaissaient Jésus que de la manière dont Jean le Baptiseur l’avait prêché, le Messie qui devait venir. Par le ministère de Paul, elles ont été amenées à la connaissance de la vérité chrétienne ; elles ont été baptisées pour le nom du Seigneur Jésus et ont alors reçu l’Esprit Saint.
Rempli (ou plein) du Saint Esprit
Ces expressions, qui se rencontrent plusieurs fois dans le livre des Actes, se réfèrent à l’état pratique du croyant. Elles s’appliquent à celui dont le comportement témoigne de la présence et de l’action du Saint Esprit qui est en lui.
C’est d’abord l’état de ceux qui viennent de recevoir l’Esprit, le jour de la Pentecôte, et qui, conduits par Lui, s’expriment en d’autres langues (2 : 4). C’est l’état de Pierre, dans son témoignage courageux lorsqu’il doit comparaître devant les chefs du peuple d’Israël (4 : 8). C’est encore l’état de tous ceux qui sont assemblés pour la prière, après la libération de Pierre et Jean (4 : 31).
En vue de la tâche délicate qui devait être confiée à des frères, lors de la difficulté rapportée au chapitre 6, il fallait choisir des hommes « qui aient un bon témoignage, pleins de l’Esprit Saint et de sagesse » (v. 3). Il s’agit ici de ce qui caractérise habituellement ces croyants, et pas seulement de façon occasionnelle. Le choix se porte en particulier sur Etienne, « homme plein de foi et de l’Esprit Saint » (v. 5), sur Philippe et sur cinq autres frères.
Le service d’Etienne s’étend, et nous le trouvons un peu plus loin « plein de grâce et de puissance » (v. 8), faisant même parmi le peuple « des prodiges et de grands miracles », et parlant d’une façon telle que ses adversaires « ne pouvaient pas résister à la sagesse et à l’Esprit par lesquels il parlait » (v. 10).
Mais son ministère suscite la violente opposition des Juifs inconvertis. Emmené devant le sanhédrin (le tribunal religieux), Etienne prononce le remarquable discours rapporté dans le chapitre 7. Son témoignage fidèle et énergique, qui ne ménage pas ceux qui ont rejeté et crucifié Jésus, les amène à frémir de rage contre lui, et finalement à le lapider. Mais Etienne, « plein de l’Esprit Saint » fixe les yeux vers le ciel », et il lui est accordé de voir « la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu » (7 : 55). Et dans son martyre, il est rendu capable de prononcer des paroles qui rappellent celles du Seigneur sur la croix. C’est le fruit de l’activité de l’Esprit en lui.
Barnabas aussi se fait connaître comme un « homme de bien », « plein de l’Esprit Saint et de foi » (11 : 24).
Cet heureux état ne concerne pas seulement des serviteurs exceptionnels. A Antioche de Pisidie, nous voyons les disciples, c’est-à-dire ceux qui avaient reçu Jésus, « remplis de joie et de l’Esprit Saint » (13 : 52).
Il est bien utile de remarquer que le fait d’être rempli de l’Esprit Saint, dans les passages rencontrés, est associé non seulement à la puissance, mais aussi à toutes les vertus chrétiennes. L’Esprit est la puissance de la vie nouvelle, et ce qu’Il produit est en accord avec tous les caractères moraux que nous enseigne la Parole de Dieu : la sagesse, l’énergie, le courage, la foi, le dévouement, la joie…
Le livre des Actes nous montre aussi, à de nombreuses reprises, comment le Saint Esprit conduit les croyants.
Envoyé par un ange sur le chemin désert qui descend de Jérusalem à Gaza, Philippe aperçoit l’eunuque d’Ethiopie qui, dans son char, lit le prophète Esaïe. Alors, « l’Esprit dit à Philippe : Approche-toi de ce char et rejoins-le » (8 : 29). La suite du récit nous raconte la conversion de l’Ethiopien.
Alors que les envoyés de Corneille sont devant la porte de la maison dans laquelle Pierre se trouve, et que celui-ci médite sur la vision qu’il vient d’avoir, « l’Esprit lui dit : Voici trois hommes qui te cherchent… va avec eux sans hésiter » (10 : 19-20).
Dans l’assemblée d’Antioche, où les frères servent le Seigneur et jeûnent, « l’Esprit Saint dit : Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés » (13 : 2). C’est le point de départ du premier voyage de Barnabas. Ainsi, il peut être dit qu’ils ont « été envoyés par l’Esprit Saint » (v. 4).
Lors du deuxième voyage, Paul et ses compagnons sont « empêchés par le Saint Esprit d’annoncer la Parole en Asie » (16 : 6), puis, alors qu’ils essaient de se rendre en Bithynie, « l’Esprit de Jésus » ne le leur permet pas (v. 7). Et finalement, Paul a de nuit une vision qui lui trace clairement le chemin à suivre (v. 9).
Lors du troisième voyage, l’Esprit Saint rend témoignage « de ville en ville », disant à Paul « que des liens et des tribulations l’attendent » (20 : 23). Et cette direction prend une forme plus pressante lorsque, dans la ville de Tyr, les disciples disent à Paul, « par l’Esprit, de ne pas monter à Jérusalem » (21 : 4).
Il nous est peut-être difficile de préciser, dans tous ces récits, s’il s’agit de directions telles que nous pouvons les connaître habituellement, ou de communications prophétiques à caractère exceptionnel. Quoi qu’il en soit, le principe est valable pour nous tous. Le Saint Esprit est Celui qui nous trace le chemin, qui nous fait comprendre quelle est la volonté du Seigneur. Nous retrouverons cela dans les épîtres.
J-A Monard
A suivre