Celui qui sacrifie la louange me glorifie
Le cantique de la délivrance du peuple d'Israël
Le cantique des rachetés à la gloire de leur Rédempteur
Des cantiques appropriés pour exprimer la louange
Chantons continuellement « de nos coeurs à Dieu »
Le cantique des rachetés à la gloire de leur Rédempteur
Des cantiques appropriés pour exprimer la louange
Chantons continuellement « de nos coeurs à Dieu »
Dans la Bible, le premier cantique chanté en commun se trouve au chapitre 15 du livre de l'Exode : Moïse et tout le peuple d'Israël l'ont fait retentir au bord de la mer Rouge.
Quel motif poussait ces centaines de milliers de personnes à louer l'Eternel avec un saint enthousiasme, d'un seul coeur et d'une seule bouche ? A-t-on jamais vu l'équivalent parmi d'autres peuples ?
La réponse est simple : Dieu venait d'accomplir une oeuvre merveilleuse et ils avaient été les témoins de sa gloire et de sa puissance. Ils avaient appris à le connaître comme un Dieu Sauveur et étaient conscients de son intervention en leur faveur. Ne pouvaient-ils pas dire : nous étions un peuple misérable, esclaves du Pharaon, nous sommes les objets de l'attention de Dieu, de sa miséricorde et de son incompréhensible bonté ? Hommes, femmes, enfants ! – nous sommes maintenant libérés de l'insupportable joug de l'oppresseur, libres pour servir le Dieu qui est descendu pour nous « délivrer de la main des Egyptiens » (Ex. 14 : 30).
Moïse, en se plaçant devant le peuple, aurait pu prononcer toutes les paroles de ce cantique sous forme de prière. Mais ceci n'aurait pas satisfait son coeur ni celui du peuple. En présence d'une telle délivrance, l'allégresse et la joie devaient se donner libre cours par le chant. C'est ainsi qu'ils se tenaient tous sur le rivage et chantaient. Comment ne pas participer quand on fait partie de ceux qui portent en leur corps les traces des corvées et les cicatrices des coups de fouets ? Oui, Dieu écoute chaque voix et se réjouit d'entendre chacun de ceux dont le bonheur éclate en louange et en reconnaissance. « Celui qui sacrifie la louange me glorifie » (Ps. 50 : 23). Cette phrase est au singulier.
Nous ne connaissons ni la mélodie, ni le ton sur lesquels ce cantique a été chanté à la mer Rouge. Ces formes revêtent une importance secondaire pour l'oreille de Dieu. Leur fonction consiste à donner à la voix une expression appropriée au sujet du cantique. En contraste avec les chansons du monde, ce sont en effet les paroles qui occupent le premier plan dans les cantiques pour Dieu.
Nous chrétiens, nous nous tenons également sur le rivage de la rédemption, du salut et de la délivrance. Mais ce que nous considérons est beaucoup plus vaste et glorieux : nous avons été délivrés du jugement divin, des peines éternelles. Nous ne sommes plus esclaves, ni du péché, ni de Satan. L'amour de Dieu a été manifesté envers nous dans le don de son Fils bien-aimé qui mourut pour nous. Selon les merveilleuses pensées de grâce de Dieu, le croyant est crucifié, mort et enseveli avec Christ. Comme un homme nouveau, il est ensuite ressuscité avec lui et placé, quant à sa position, dans les lieux célestes, où il est béni de toute bénédiction spirituelle.
Nous avons reçu beaucoup plus que le peuple d'Israël autrefois ; plus nous mesurons ce qui nous a été accordé, plus notre louange sera complète. Celle-ci a commencé le jour de notre délivrance et sera, plus que jamais, alimentée dans le ciel, où elle se prolongera dans une adoration sans fin.
S'il est impossible de résumer en quelques phrases les divers aspects du salut, nous pouvons encore bien moins célébrer par un seul cantique la personne de notre Sauveur, les glorieux résultats de son oeuvre, ainsi que la merveilleuse position que nous avons en lui. Il nous en faut un grand nombre. Où les trouvons-nous ? Pouvons-nous simplement les recueillir dans la parole de Dieu ?
Dans le Nouveau Testament - à l'exception d'Apocalypse 1 : 5-6 - il n'existe pas de cantiques de louanges dont nous pourrions nous servir dans le culte sans changer leur forme grammaticale. Et les psaumes ou chants de louanges de l'Ancien Testament, que nous possédons dans une traduction aussi fidèle que possible, ont été composés en premier lieu pour le culte qu'offrait le peuple d'Israël. Ils ont été chantés au début du christianisme, alors que l'Assemblée avait encore un caractère judéo-chrétien. De nos jours, leur utilisation dans certains milieux n'a pour effet que de rapprocher, ou même confondre, judaïsme et christianisme.
Il a donc été nécessaire que les chrétiens composent eux-mêmes leurs chants. Et nous pouvons être reconnaissants au Seigneur de disposer d'un recueil de cantiques spirituels dont les textes ont été élaborés en conformité avec les enseignements de la parole de Dieu. Certes, ils ne peuvent pas prétendre avoir été inspirés par l'Esprit de Dieu. Ils contiennent néanmoins des pensées que désire exprimer l'adorateur qui a compris quelque chose de la révélation de Dieu dans le Christ Jésus, quelque chose de l'oeuvre de la croix et de ses glorieux résultats.
Ce que nous pouvons dire est toujours marqué de faiblesse, aussi nos cantiques ne sont-ils pas parfaits. Certains contiennent par exemple à la fois des strophes qui parlent d'adoration et d'autres de l'expérience chrétienne. Or, lorsque nous sommes réunis autour de la table du Seigneur, nous voulons célébrer « sa mémoire » ; c'est la raison pour laquelle nous devrions soigneusement éviter d'indiquer les strophes qui rappellent les expériences présentes du chemin de la foi, ce qui tend à rabaisser le ton de notre adoration. En outre, pour présenter à Dieu une louange agréable, il ne suffit pas de disposer de cantiques appropriés, il faut également un coeur rempli d'actions de grâces ; autrement on tombe dans le pur formalisme. Nous pouvons donc nous poser la question : ma participation à la louange dans l'Assemblée manifeste-t-elle quelque chose de la spontanéité et de la plénitude qui caractérisaient ce choeur de la mer Rouge ?
Tout en continuant la marche dans le « désert », notre coeur peut heureusement demeurer sur le « rivage » et considérer, sans se lasser, la gloire de Dieu manifestée dans le Christ Jésus, son amour, sa grâce et toutes leurs manifestations. Cela fait déborder nos âmes d'actions de grâces : « Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront sans cesse » (Ps. 84 : 4). Etant occupés de sa glorieuse personne, nous serons en mesure de le louer chaque jour, et de l'adorer le premier jour de la semaine avec un coeur rempli de louanges.
Les cantiques chantés à la réunion nous accompagnent dans notre vie de tous les jours et constituent, pour notre bonne condition spirituelle, une aide précieuse. Puissions-nous faire un plus grand usage de cette ressource sur notre chemin et dans nos maisons !
Car, par leurs expressions familières, ils raniment en nous et pour notre consolation, les vérités éternelles de l'amour, de la fidélité et de la sollicitude de Dieu, vérités que nous oublions facilement.
De plus, au milieu de l'agitation de ce monde, ils dirigent sans peine l'âme vers « les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col. 3 : 1), et aident à manifester ainsi des sentiments célestes.
« Quelqu'un est-il joyeux, qu'il chante des cantiques » (Jac. 5 : 13) : n'est-ce pas un moyen de nous garder de l'orgueil, et de changer la grâce de Dieu en mondanité et en dissolution ?
Combien il serait bon et agréable, si dans notre propre cercle familial et lors de nos visites fraternelles réciproques, nous consacrions à nouveau plus de temps aux chants ! La parole dit que « des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels » contribuent à l'enseignement et à l'exhortation mutuels, qu'ils sont un moyen par lequel la Parole du Christ peut richement habiter en nous (Col. 3 : 16). Dans un autre passage, être rempli de l'Esprit se lie aux échanges que nous pouvons avoir entre nous par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels (Eph. 5 : 18-19). Il est évident qu'il s'agit là en premier lieu des paroles et non pas d'une jouissance musicale.
Chantons et psalmodions toujours de notre coeur au Seigneur. « Je chanterai avec l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence » (1 Cor. 14 : 15).
W. Gschwind - article paru dans le "Messager évangélique" (1992)
Nous te célébrerons, Seigneur, dans nos cantiques,
Nous qui savons jusqu'où va ton amour ;
Tu fis pour tes élus des choses magnifiques :
Nous bénirons ton saint nom chaque jour.