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L'ASSEMBLEE RESPONSABLE SUR LA TERRE


Un tableau prophétique général de l’Eglise sur la terre
Les messages adressés aux 7 assemblées
          Ephèse
          Smyrne
          Pergame
          Thyatire
          Sardes
          Philadelphie
          Laodicée

 

Lire : Apoc. 2 et 4

            Le livre de l’Apocalypse est essentiellement un livre de jugement - c’est une « révélation de Jésus Christ… pour montrer à ses esclaves ce qui doit arriver bientôt » (v. 1). L’Ecriture s’achève par ce livre et sa simple lecture apporte déjà une grande bénédiction à notre âme. Jésus déclare bienheureux « ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11 : 28). Que nous fassions tous partie de ces bienheureux ; c’est ce que nous demandons au Seigneur pour tous les lecteurs !
            Dès le premier chapitre de l’Apocalypse, le Fils de l’homme se montre avec tous les attributs d’une justice sainte inflexible. L’apôtre Jean tombe alors à ses pieds comme mort, mais Jésus met sa main droite sur lui et lui dit : « Ne crains pas » (v. 17).
            Dieu a donné tout le jugement au Fils (Jean 5 : 22). Il exercera bientôt ce jugement sur tous ceux qui n’ont pas cru. Toutefois, dès maintenant, alors que l’Eglise est encore sur la terre, Il nous donne ici son appréciation de l’état spirituel de ses assemblées. Elles sont représentées par sept lampes d’or, qui doivent briller pour Lui rendre un témoignage fidèle durant le temps de son absence.

 

Un tableau prophétique général de l’Eglise sur la terre

            Dieu a la haute main sur tout ce qui se passe sur la terre (Lam. 3 : 37). Il a toujours devant Lui le moment où le Seigneur Jésus viendra régner ici-bas sans partage (1 Cor. 15 : 25). Dans les chapitres 2 et 3, Il s’occupe de l’état de ses assemblées (1 Pier. 4 : 17). Les enfants de Dieu doivent se préparer à être manifestés devant le tribunal de Christ (Rom. 14 : 10-12).
            Dans ce monde, il est d’usage de dire qu’il faut « ramasser du foin tandis que le soleil brille ». Mais le souhait des chrétiens est de rassembler, chose plus difficile, de bons matériaux. Il s’agit en figure « d’or, d’argent et de pierres précieuses » ; en revanche, ils doivent laisser de côté ce que la Parole nomme « du bois, du foin et du chaume » (1 Cor. 3 : 12).
            Le Seigneur peut tout pardonner ; Il le fera s’il y a une vraie repentance. Cependant, Il examine d’abord tout avec soin en vue d’établir l’état réel ; ses yeux sont « comme une flamme de feu » (1 : 14 ; 2 : 18 ;19 : 12).
            Ce court résumé de l'histoire prophétique de l’Assemblée sur la terre donne aussi un aperçu très utile des différents « états spirituels » qui peuvent caractériser l'une ou l'autre de nos assemblées « locales ». C’est plutôt sous cet angle un peu particulier que nous aimerions examiner ces messages successifs adressés aux assemblées et retenir, pour notre avertissement, quelques-uns des enseignements que l’on peut y relever.
            Christ seul peut peser les cœurs (Prov. 21 : 2). Nous fonder sur Son jugement absolument juste nous aidera dans notre marche individuelle, mais également collective, en vue de régler nos pas. Cherchons à accomplir, par amour pour Lui, ce qui a du prix pour le Chef de l’Eglise. Il adresse à tous les croyants le même sérieux avertissement : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées » (Apoc. 2 : 7, 11, 17, 29 ; 3 : 6 ; 13, 22). Cet appel doit retenir toute notre attention au moment où tant d’autres voix se font entendre dans ce monde. L’Ennemi veut nous distraire, éloigner nos pensées du Seigneur. Mais Christ s’entretient avec ses rachetés par le moyen de son Esprit ; Il habite en chacun d’eux et au milieu de l’Assemblée. C’est donc le cas en particulier dans le rassemblement où nous nous trouvons présentement. La méditation et l’étude de la Parole nous aideront à discerner par l’Esprit ce que le Seigneur veut nous dire et à obéir à sa pensée.
            Ces lettres sont envoyées aux « anges » des églises. Ce mot ange peut se traduire par « messager » ou « représentant » (voir Matt. 18 : 10) - il semble qu’il vaut mieux parler ici de « représentants ». Il désigne ceux qui, dans une assemblée donnée, ont une responsabilité particulière, suite à un don reçu du Seigneur. Ils sont ainsi conduits à y exercer une certaine influence. Ils sont vus dans la main droite du Seigneur : « Les sept étoiles sont les anges des sept assemblées » (Apoc. 1 : 16, 20). Le Seigneur marche au milieu de ces sept lampes (Apoc. 2 : 1).

 

Les messages adressés aux 7 assemblées

                        Ephèse

            Tout semble en ordre. Le Seigneur dit à Ephèse : « Je connais tes œuvres, ton travail, ta patience, et je sais que tu ne peux pas supporter les méchants ; tu as mis à l’épreuve ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs ; tu as de la patience, tu as supporté des afflictions pour mon nom, et tu ne t’es pas lassé » (v. 2-3). Quel beau palmarès !
            Mais, hélas, l’amour pour Christ s’est affaibli dans ces cœurs : « J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour » (v. 4). Or le Seigneur veut avant tout posséder tout notre cœur, « il est son salaire », déclare un cantique : ne l’oublions jamais ! Il lui dit comme à Israël autrefois :« Je me souviens de toi, de la grâce de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, quand tu marchais après moi dans le désert, dans un pays non semé. Israël était saint à l’Eternel, les prémices de ses fruits » (Jér. 2 : 2 ; 1 Sam. 16 : 7b).
            Mais Celui qui « voit dans le secret » (Matt. 6 : 6) ne trouve plus la réponse attendue à son amour ! Il n’a plus la première place dans nos affections, celle qui pourtant Lui appartient ! On peut aimer de moins en moins son Sauveur ! Ce qui se produit alors fait penser à une rivière, quand elle est brusquement séparée de sa source, à la suite par exemple d’un éboulement. Les riverains - du moins ceux qui habitent près de l’embouchure - ne le perçoivent peut-être pas aussitôt. L’eau s’écoule encore, avec moins de vivacité. Toutefois, les rives restent verdoyantes et elles sont encore pour quelque temps aussi fertiles qu’auparavant.
            Chers lecteurs chrétiens, faisons chacun devant Dieu un peu d’introspection. Il peut y avoir encore des « œuvres » dans ma vie, un certain zèle, du moins en apparence ; mais en réalité mes affections pour Christ sont sur le déclin ! Un « éboulement » s'est peut-être produit dans ma vie et il est resté inaperçu pour un temps de mon entourage. Or, tant qu’un péché n’a pas été confessé et jugé, notre communion est au moins troublée, peut-être même interrompue. Si les raisons de notre triste état nous échappent encore, demandons au Seigneur  : « Ce que je ne vois pas, montre-le-moi » (Job 34 : 32).
            Un tel exercice est parfois d’un ordre collectif. Un déclin s’est fait sentir dans toute l’assemblée, il est particulièrement ressenti au moment du culte. Si l’on cherche à temporiser, au lieu de demander immédiatement au Seigneur son secours, les choses vont en s’aggravant. En effet, le Saint Esprit, qui est attristé au milieu de nous, nous le fait ressentir ; les moments d’adoration perdent de plus en plus leur précieuse ferveur !
            Adressons-nous ensemble au Seigneur, humilions-nous sous sa puissante main. Lui seul peut nous restaurer. Il faut une confession sincère et collective ; abandonner tous ensemble notre mauvaise voie et retrouver cette joie qui se goûte uniquement en présence de Dieu. Demandons-Lui avec ardeur : « Seigneur, ranime en nous la vie, augmente-nous la foi. Que de nos cœurs l’harmonie, comme un concert, s’élève à toi ! ».
            A la fin de sa lettre à Ephèse, le Seigneur lui dit : « Mais tu as pour toi que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, oeuvres que je hais moi aussi » (v. 6). Haïr ce que le Seigneur hait, c’est aussi une façon de Lui manifester notre amour ! Le « vainqueur » dans cette assemblée est celui qui a retrouvé son « premier amour », après avoir recherché les choses d’en haut.

                        Smyrne

            Après Ephèse, qui signifie « aimable », voici Smyrne qui veut dire « amère ». C’est surtout du temps des martyrs qu’il s’agit. A l'époque des Romains, les chrétiens ont été livrés à des bêtes féroces dans les arènes publiques, devant des milliers de spectateurs hostiles. L’Ennemi a également suscité des persécutions répétées pendant tous les siècles après la venue du Seigneur ; mais elles ont souvent servi à ranimer la vie spirituelle des siens et à fortifier leur foi. Ce fut le cas, par exemple, à Thessalonique, où l’apôtre Paul était resté courtement à la suite d’une violente persécution. Ces tout-jeunes croyants ont été des exemples pour les chrétiens en tous lieux (1 Thes. 1 : 6-10). La Parole a eu des effets bénéfiques au sein de l’épreuve. Reçue avec joie, elle était aussitôt mise en pratique. Les persécutions ont ainsi grandement contribué à la diffusion de l’Evangile et à sa réception par de nombreux incrédules. Un petit chant affirme que sur la tombe d’un martyr poussent mille fleurs.
            Le sang des martyrs a été la « semence » de l’Eglise. Les conversions se sont multipliées, à la gloire de Dieu ! La souffrance pour Christ a eu pour effet une maturité spirituelle accrue. Des assemblées, qui auparavant ressemblaient plutôt à des lumignons, ont retrouvé par ce moyen la vie en abondance (Matt. 12 : 20).
            Si donc nous traversons l’affliction dans notre rassemblement, ne craignons rien ! Le témoignage rendu au Seigneur en sortira affermi. Le Méchant fait souvent une œuvre trompeuse (Prov. 11 : 18). Toutes choses servent notre Dieu et Père dans ses desseins (Ps. 119 : 91). Il en résulte finalement du bien pour les siens.

                        Pergame

            Déçu par ses échecs, Satan change de tactique à Pergame. Le Seigneur se présente à cette assemblée avec une « épée aiguë à deux tranchants » (Apoc. 2 : 12). Il s’agit de la Parole de Dieu (Héb. 4 : 12). Elle discerne l’erreur et distingue la vérité. Pergame n’a pas su faire bon usage de la Parole. Cette assemblée s’était formée dans un endroit très dangereux : le trône de Satan s’y trouvait, et le « culte » de l’empereur semble s’y être développé !
            Si notre assemblée est dans un endroit périlleux, où l’on ressent de façon spéciale les assauts de l’Ennemi, confions-nous dans le Seigneur ; son secours est toujours facile à trouver (Ps. 46 : 1).
            Il y avait certes de bonnes choses à Pergame. Le Seigneur commence par les mettre en valeur : « Tu tiens ferme mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même dans les jours où Antipas (son nom signifie : « contre tous ») était mon fidèle témoin, lui qui a été mis à mort parmi vous, là où Satan habite » (v. 13). Aujourd’hui, il est difficile dans sa marche personnelle ou dans celle de l’assemblée, de suivre avec fidélité l’enseignement de la Bible : on est très vite considéré comme intolérant… même par nos frères en Christ !
            Ensuite le Seigneur reproche à Pergame d’avoir au milieu d’elle des personnes qui prêchent la doctrine de Balaam. Ces faux docteurs voulaient amener les croyants à manger des choses sacrifiées aux idoles et à commettre la fornication. D’autres s’attachaient à ce qui était devenue la « doctrine » des Nicolaïtes.
            Hélas, ce que la violence n’avait pas pu produire à Smyrne, la « faveur » des autorités dirigées par un Ennemi rusé et trompeur, va le produire. Prenons garde : Satan se présente ainsi parfois comme un « ange de lumière » et ses messagers se transforment alors en « ministres de justice » (2 Cor. 11 : 14-15).
            Tout ce drame se joue sous le règne de l’empereur Constantin. En 312, à la surprise générale, le christianisme est déclaré « religion d’état ». Cet événement est salué par beaucoup comme une grande victoire du christianisme ; ce sera en réalité une humiliante défaite. De graves conséquences s’en suivront pour beaucoup de chrétiens : du relâchement moral, de la mondanité et des doctrines étrangères introduites furtivement dans l’Eglise (v. 14-15). Cette traîtrise s’est manifestée plusieurs fois au cours de l’histoire. L’activité de Satan est redoutable ; les tristes effets de ses pièges sont présents tous les jours dans les assemblées aujourd’hui encore !
            Que devait faire cette assemblée ? Le Seigneur lui dit : « Repens-toi donc ; sinon je viens à toi rapidement, et je combattrai contre eux avec l’épée de ma bouche » (v. 16). Tandis qu’au vainqueur à Pergame, Il promet de la manne cachée (une douce et secrète communion avec Lui) et un caillou blanc (en signe d’approbation ou de victoire), avec aussi « un nouveau nom écrit que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit » (v. 17).

                        Thyatire

            Le mal gagne encore du terrain dans cette assemblée. Il s’agit de la première des quatre dernières églises ; elles existeront jusqu’à la venue du Seigneur. L’homme y prend de plus en plus de place ! C’est un danger dans toutes les assemblées.
            Thyatire existait il y a déjà quatorze siècles, c’est-à-dire durant la majeure partie de cette période que l’on nomme le « Moyen Âge ». Elle était alors le seul témoignage « officiel » rendu à Christ dans le monde d’alors. Cependant, d’autres « résidus » étaient plus ou moins cachés, en son sein ou en marge.
            Le Seigneur se présente en disant : « Voici ce que dit le Fils de Dieu, qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l’airain brillant » (Apoc. 2 :18). Il est le seul vrai fondement de l’Eglise - ce n’est pas Pierre, comme l’enseigne à tort l’église romaine.
            Il discerne et approuve tout ce que sa grâce a produit au milieu d’elle : « Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service, ta patience, et tes dernières œuvres qui dépassent les premières » (v. 19). Même durant les jours les plus sombres de la chrétienté, la sainteté, la vertu (courage moral), le dévouement des fidèles ont brillé ! Peut-on penser que les assemblées ont encore le même rôle aujourd’hui ? Hélas, nous craignons bien que non.
            Ensuite le Chef de l’Eglise dénonce l’activité maléfique de la femme Jézabel. Elle se dit prophétesse, et elle enseigne et égare les esclaves du Seigneur ! Sous son influence, ils commettent la fornication et mangent ce qui est sacrifié aux idoles (v. 20). Dieu a laissé du temps à cette « femme » pour se repentir, mais elle ne l'a pas voulu (v. 21-22). Jamais le jugement divin ne s’exécutera avant que l’iniquité de l’homme ne soit parvenue à son comble, « lassant » même la patience de Dieu (Gen. 15 : 16 ; Es. 7 : 13).
            Il y a toujours un résidu fidèle à Thyatire. C’est à lui que le Seigneur s’adresse : « Mais à vous, aux autres… à tous ceux qui n’ont pas cette doctrine, qui n’ont pas connu, comme ils disent, les profondeurs de Satan, je dis : Je ne vous impose pas d’autre charge ; seulement, ce que vous avez, tenez-le ferme jusqu’à ce que je vienne » (v. 24-25). Même si leur mesure de lumière est faible, les ressources de Dieu sont inchangées. Il faut toujours s’en souvenir dans nos assemblées. Ne méconnaissons pas aujourd’hui des résidus semblables formés de ceux qui doivent rester fidèles parfois jusqu’à la mort. Dieu les reconnaît, Il les maintient et veille sur eux. Ce sont des membres du corps de Christ, nos frères et souvent des exemples du fait de leur piété. Bientôt nous serons enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur en l’air !

                        Sardes

            Dans ces dernières lettres, Dieu ne s’adresse donc plus qu’à des « résidus ». Il a suscité Sardes au milieu de Thyatire. Au début, c’était la Réforme, un mouvement puissant animé par son Esprit. Il avait commencé au début du 16ème siècle et c’est d’abord à Sardes qu’il a vu le jour (Apoc. 3 : 1-6). Mais le déclin a rapidement fait son œuvre !

            Le Seigneur s’y présente comme ayant « les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles » et Il lui dit : « Je connais tes œuvres, je sais que tu as le nom de vivre, - et tu es mort » (v. 1b). C’est une lettre vraiment pénible à parcourir ; le Saint Esprit est fortement attristé (Eph. 4 : 30) et l’on voit bien que sa puissance est entravée. Or Lui seul peut nous communiquer la vie ; Nous entendons l’appréciation du Seigneur : Sardes a le nom de vivre mais elle est morte ! Cette déclaration plutôt morbide concerne les chrétiens professants en grand nombre dans cette assemblée. Des exceptions toutefois : quelques vrais croyants - peut-être eux-mêmes, hélas, « endormis ». Il est extrêmement triste de voir l'un ou l’autre de nos rassemblements prendre une telle apparence de mort.
            Nous savons toutefois qu’un vrai croyant ne peut jamais être perdu (Jean 10 : 27-29). A Sardes on trouvait ce mélange très humiliant de quelques vrais croyants parmi ceux qui portaient à tort le beau nom de « chrétien ».
            Les « œuvres » de Sardes sont imparfaites (v. 2) ; comment aurait-il pu en être autrement ? L’action du Saint Esprit était freinée ; bien qu'Il habite toujours chez le croyant à titre personnel (1 Cor. 6 : 19), Il se manifeste librement dans une assemblée que si l’état de l’ensemble des membres le permet (1 Cor. 3 : 16). Comme le montre 1 Corinthiens 12, le Saint Esprit dirige toute forme de « service » au milieu des saints. Toutefois, nous pouvons l’éteindre aussi par nos actions intempestives (1 Thes. 5 : 18). Or c'est uniquement ce qui est de Lui qui a toute sa valeur aux yeux de Dieu. Tout ce qui vient de la chair, ce qui peut germer dans nos pensées, doit être entièrement rejeté. Tous nos « arrangements » et nos « plans » apportent une grave entrave à la libre activité du Saint Esprit dans les rassemblements. Que le Seigneur nous aide à ne pas le perdre de vue.
            A Sardes, le Seigneur dit : « Souviens-toi donc comment tu as reçu et entendu ; garde-le, et repens-toi » (v. 3). Cet avertissement nous sonde également. Seuls « quelques-uns » n’avaient pas souillé leurs vêtements : leur justice pratique était réelle. Le Chef de l’Eglise déclare : « Ils marcheront avec moi en vêtements blancs, car ils en sont dignes » (v. 4). Chers lecteurs, serons-nous au milieu de cette petite troupe de fidèles ?
            Celui qui vaincra à Sardes sera vêtu de vêtements blancs, son nom ne sera pas effacé du livre de vie et il sera reconnu par le Seigneur « devant son Père et les anges » (v. 5).
            L’état collectif tragique de cette assemblée est donc dévoilé ; le témoignage individuel a pris toute sa valeur, chacun recevra sa récompense. Il en sera ainsi pour certains rassemblements.

                        Philadelphie

            Cette église est « fille du réveil ». Celui qui lui parle s’était présenté « aux autres églises » en insistant sur ce qu’Il avait fait ou faisait ; mais à cette église, il dit qu’Il est « le Saint, le Véritable », et qu’Il a « la clef de David » (v. 7). Grâce à sa suprême autorité, Il ouvre et personne ne fermera, Il ferme et personne n’ouvrira. A Philadelphie, les frères et sœurs aiment de tout leur cœur le Seigneur ; ils ont saisi quelques-uns de ses caractères et cherchent à les refléter à sa gloire.
            Philadelphie a peu de force, mais le Seigneur maintient ouverte la porte de l’évangile. Ces croyants restent fidèles à sa Parole. Il le sera, Lui, à sa promesse : « Je viens bientôt » (v. 11). Dans cette assemblée, on reste attaché à Son nom ; Jésus écrira sur le vainqueur son « nouveau nom » (v. 12). Ce sera le signe que ce vainqueur appartient au Dieu de notre Seigneur Jésus Christ. On peut comparer cette promesse avec celle faite au vainqueur à Sardes. Pour le vainqueur à Sardes c’est : « Je reconnaîtrai son nom devant mon Père et devant ses anges » (3 : 5), et ici, pour celui de Philadelphie : « J’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu » (v. 12).
            
Philadelphie connaît, semble-t-il, l’opprobre distillé par le monde. Christ y répondra bientôt par une approbation publique : « Ils sauront que moi je t’ai aimé » (v. 9). C’est spécialement encourageant quand on sent sa petitesse, son insignifiance. Aussi longtemps que l’on cherche à garder la vérité - et à marcher dans la sainteté pratique, en aimant vraiment le Seigneur et Sa Parole -, on peut, comme tous les autres philadelphiens, être assuré qu’Il maintiendra devant nous cette porte ouverte. Quelle joie si nous en faisons l’heureuse constatation dans l’assemblée où nous sommes !
            A ses bien-aimés, le Seigneur rappelle que l’heure de l’épreuve est proche, mais ils en seront gardés (v. 10). Il exhorte cette assemblée, tout en annonçant Sa venue : « Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne » (v. 11).
            Une incomparable promesse est faite au vainqueur : il sera une colonne dans le temple de son Dieu, il n'en sortira plus jamais ; le nom de Son Dieu sera écrit sur lui, ainsi que le nom de la cité de Son Dieu et son nouveau nom (v. 12). C’est Jésus Christ qui lui parle. Si nous discernons un peu les choses comme Dieu les voit, il n’y aura plus place pour le découragement dans notre cœur.

                        Laodicée

            Considérons enfin un des états actuels, très répandu, hélas, dans la chrétienté. C’est celui de Laodicée. Le Seigneur se fait reconnaître à elle comme l’Amen (2 Cor. 1 : 19-20), le Témoin fidèle et véritable (ce que Laodicée aurait dû être !), le Commencement de la création de Dieu (v. 14). Il y a des œuvres à Laodicée, mais tout est gâté, car ils ne sont « ni froids ni bouillants » (v. 15).
            Nous connaissons sans doute déjà ses caractères : la satisfaction de soi, l’indifférence, la prétention de tout posséder, de tout connaître (Deut. 8 : 17 ; Osée 12 : 9 - à comparer avec Jean 15 : 5 ; Phil. 3 : 3-4). Laodicée prétend avec audace : « Je n’ai besoin de rien » (v. 17). C’est ce que de nombreux chrétiens donnent l’impression de penser, en négligeant habituellement la prière - en privé et en assemblée. Faisons chacun un retour sérieux sur nous-mêmes à ce sujet ! 
            Terrible tableau ! Laodicée est malheureuse, misérable, pauvre, aveugle et nue (v. 17 ; Matt. 25 : 3). Il lui manque trois choses capitales : l’or, c’est-à-dire la vraie justice selon Dieu ; les vêtements blancs, un témoignage pratique en accord avec cette justice ; un collyre, figure du discernement que l’on ne peut recevoir que par l’action du Saint Esprit. Il n’est pas encore trop tard - au moment où nous écrivons ces lignes - pour écouter et acheter de Lui, ce dont l'on ressent (enfin) le besoin urgent !
            Le Seigneur joint un encouragement : ce sont ceux qu’Il aime qu'Il reprend et châtie (v. 19). Il les exhorte donc à être zélés et à se repentir. Enfin, Il fait une promesse sans prix : « Je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi » (v. 20). Ceux qui reçoivent le Seigneur dans leur cœur, Lui, à son tour, les recevra dans son ciel et sur son trône (v. 21).

            Plusieurs des caractères négatifs signalés dans ces assemblées se discernent, hélas, sans peine au milieu de nous. Mais, dans sa grâce, le Seigneur fait ressortir ce qu’Il peut découvrir, malgré toutes nos faiblesses. « Que tes tentes sont belles… et tes demeures » (Nom. 24 : 5). Si grand que soit le déclin, la présence du Seigneur peut être encore trouvée ou retrouvée. Elle fait brûler dans nos cœurs une joie indicible, comme ce fut le cas pour ces « deux » disciples lorsqu’ils ont reconnu Jésus, entré pour rester avec eux (Luc 24 : 29).
            Que ces quelques remarques nous encouragent à devenir des « vainqueurs » par la force que nous recevons du Seigneur si nous regardons à Lui. Ayons aussi très à cœur l’état pratique de l’assemblée. En lisant toutes ses promesses, nous réalisons qu’elles sont certainement bien plus grandes que ce que nous pouvons en comprendre aujourd’hui - toutes, elles seront à sa gloire durant l’éternité !

 

Ph. L le 27-08-2016

 

                    Sur ton Eglise universelle, objet constant de ton amour,
                    
Seigneur, dans ta grâce fidèle, tu répands tes dons chaque jour.
                    
Tes rachetés, en confiance, partout fléchissent les genoux ;
                    
Tu rempliras notre espérance : Seigneur, tu seras avec nous.

                    Des promesses de ta Parole, Seigneur Jésus, tu te souviens ;
                    
Et ton Esprit d’amour console, guide et réjouit tous les tiens.
                    
Fais-nous marcher dans ta lumière, près de toi garde notre cœur,
                    
Et que ton Eglise en prière s’égaie en toi, puissant Sauveur !