SAGESSE ET DISCERNEMENT EN UN TEMPS DE CONFUSION
1 Samuel 2 : 1-10 et 25 : 23-31 – 2 Samuel 20 : 16-22
Parmi les hommes qui se sont rassemblés vers David, en 1 Chroniques 12, on trouve « des fils d'Issacar, qui savaient discerner les temps pour savoir ce que devait faire Israël » (v.32). Comme ce serait bon d'avoir de nos jours de telles personnes, capables de discernement et sachant ce qu'il convient de faire dans un temps de confusion.
Anne, Abigaïl et la femme de 2 Samuel 20 nous en donnent des exemples. On peut leur attribuer la parole du Seigneur : «la sagesse a été justifiée par tous ses enfants » (Luc 7 : 35). Cette sagesse, elles l'ont montrée dans des jours de trouble et de conflit. Du temps d'Anne, les droits de Dieu étaient déniés. Du temps d'Abigaïl, c'était ceux de David qui n'étaient pas reconnus. Et en 2 Samuel, les droits d'une cité et de ses habitants étaient attaqués.
Anne
Au début de 1 Samuel, l'atmosphère rappelle celle du début de Luc : c'était un temps où les droits de Dieu étaient dans l'ensemble bafoués, mais par contre maintenus par quelques femmes comme Marie, Elisabeth et Anne, la prophétesse. En 1 Samuel 1, le service est bien exécuté de manière formelle. Mais Eli ne sert pas vraiment Dieu ; ses deux fils, sacrificateurs, sont trop occupés à se servir eux-mêmes ; Elkana, le mari d'Anne, se contente de monter une fois par an à la maison de l'Eternel, qui se trouvait alors à Silo.
Anne était très exercée dans son coeur par cet état de choses. Elle ne voyait autour d'elle aucun homme qui soit en mesure de faire face à ses responsabilités. Elle ne pouvait plus trouver aucun appui du côté de ceux qui officiellement exécutaient le service de Dieu. Mais on la voit soucieuse des préoccupations de Dieu lui-même. Elle est très engagée dans un service de prière.
En cas de problèmes, nous avons tendance à beaucoup compter sur le ministère des frères. Or ce serait bien mieux de prier beaucoup plus ! Nous passons trop de temps à parler l'un à l'autre des situations conflictuelles, mais nous n'en prenons pas suffisamment pour en parler avec le Seigneur.
Dieu avait Samuel en vue bien avant le temps d'Anne. Alors qu'Israël était encore en Egypte, Dieu avait devant lui une lignée de sacrificateurs. Mais Anne discerne ce besoin d'un homme qui se tienne devant l'Eternel, et dans sa prière, elle demande non seulement un enfant (un fils ou une fille auraient tout autant pu satisfaire son désir d'être mère), mais un enfant mâle. Elle fait pour ainsi dire un « marché » avec Dieu en promettant de lui faire don de ce fils qu'il lui accorderait.
Un peu plus tard, lorsqu'elle amène son enfant à la maison de l'Eternel, elle dit : « je l'ai prêté à l'Eternel ». Dans un sens, il aurait été plus facile pour elle de faire don de l'enfant à l'Eternel que de le lui remettre en prêt. En le prêtant, elle s'engageait à garder un intérêt personnel dans le développement de l'enfant. Chaque année, elle lui apporterait une petite robe confectionnée à sa taille (2, 19).
Mais Dieu ne reste le débiteur de personne. Anne lui a donné son premier enfant ; Dieu lui en donne ensuite cinq autres. Il lui accorde pour ainsi dire un intérêt de 500 pour cent : quel bon « investissement », et quel Dieu merveilleux !
Aujourd'hui, les ressources de Dieu n'ont pas changé et il se réjouit d'accorder encore tous les biens spirituels nécessaires au maintien de son service.
Abigaïl
La mort de Samuel, au début du chapitre 25, après des années de service fidèle, est un tournant dans l'histoire du peuple. Il est question ensuite de Nabal, un homme qui n'avait aucun temps à consacrer à David. Il avait pourtant été béni par son service. En effet, David avait protégé les bergers paissant le menu bétail de Nabal (v.7 et 15-16). Mais celui-ci répond aux serviteurs envoyés par David : « Qui est David? Et qui est le fils d'Isaï ? …
Et je prendrais mon pain et mon eau, et ma viande que j'ai tuée pour mes tondeurs, et je les donnerais à des hommes dont je ne sais d'où ils sont ? » (v.10-11).
Or dans cette maison vivait une femme pleine de sagesse, Abigaïl, femme de Nabal. Sa démarche rappelle celle de Daniel, homme de Dieu dont l'Ecriture ne rapporte aucune faute. Pourtant il confesse les péchés de son peuple en s'y associant pleinement (Dan. 9). De même Abigaïl, sans péché quant à la conduite de son mari, se montre prête à prendre sur elle son iniquité (v.24).
Cette femme a un grand discernement. Ses paroles démontrent qu'elle a un jugement juste sur Nabal, de même que sur Saül et sur David. Ayant à vivre en un temps où personne n'a de respect pour David, elle le nomme pourtant chaque fois « mon seigneur ». Officiellement, elle est liée à un homme qui marche dans la folie, et elle en porte la honte. Mais elle ne cherche pas à s'en sortir par une solution personnelle, elle remet tout entre les mains de Dieu. Abigaïl est parfaitement contente dans les circonstances où elle se trouve, avec Dieu, et elle est satisfaite de tout laisser entre ses mains. Tout ce chapitre fait ressortir la sagesse de cette femme ; elle est d'ailleurs l'objet d'une magnifique recommandation de la part de David (v.32-35).
La femme de 2 Samuel 20
La royauté ayant passé de Saül, issu de la tribu de Benjamin, à David, on voit ici un Benjaminite, Shéba, mobiliser toute l'hostilité des hommes d'Israël envers David.
Remarquons que Saül avait été le roi choisi par le peuple, on pourrait presque dire qu'il avait été « élu démocratiquement ». N'est-ce pas une folie que le régime de la démocratie qui consiste à laisser pour ainsi dire les brebis choisir elles-mêmes leur berger ? Or c'est ce que l'on cherche à imposer aujourd'hui à certaines nations, comme un prétendu bienfait.
Dans le peuple de Dieu, il y a toujours des hommes prêts à manier l'épée. Joab en fait partie. Général en chef de l'armée de David, il était certes un homme courageux. Mais son nom n'est pas cité dans la liste des hommes forts de David. Ses deux frères et son porteur d'armes, par contre, figurent à ce « tableau d'honneur » (ch.23). Joab était un homme très dur. David rappellera qu'il a tué deux chefs des armées d'Israël, « deux hommes plus justes et meilleurs que lui » et confiera à Salomon la responsabilité de traiter le cas de Joab qu'il n'avait pu maîtriser lui-même (1 Rois 2 : 5-6 et 32).
En 2 Samuel 20, Joab assiège la cité où s'est abrité Shéba. C'est sa seule manière de résoudre les problèmes, conformément à son expérience de toute une carrière militaire. Or une femme sage lui crie depuis la ville, faisant ressortir qu'il veut « faire périr une ville et une mère en Israël… l'héritage de l'Eternel ». Après avoir cherché à justifier son comportement, Joab réclame Shéba. La femme va vers les citoyens de la ville, montrant ainsi qu'elle se fie à leur jugement et les reconnaît capables de résoudre leurs propres problèmes. Shéba décapité, la cité est préservée de la destruction. L'affaire a été réglée efficacement grâce à l'intervention d'une femme sage.
Ces trois femmes vivaient donc dans des temps de conflit, comme nous encore aujourd'hui. En fait, il s'agit d'une guerre qui dure depuis 6000 ans. Car depuis le début de la Genèse les droits de Dieu ont été contestés. Ecoutant la voix de l'ennemi, il s'est rebellé contre David. Et toute l'histoire de l'homme ensuite est caractérisée par son opposition continuelle à Dieu. S'il n'y a ni repos, ni armistice dans cette guerre (menée par le diable). Ce qu'il faudrait de la part de l'homme une capitulation sans condition devant Dieu..
Ne soyons pas séduits par un certain « évangile de la prospérité » qui se répand aujourd'hui et promet à ceux qui se tournent vers Dieu la disparition de tous leurs problèmes. Au contraire, veillons et soyons armés pour le combat (Ephésiens 6), sachant qu'aucune paix n'est possible avant que vienne le règne du Prince de paix. Vivons dans l'attente de ce jour bienheureux !
Seigneur ! Quand sera-ce
Que ces temps heureux,
Où luira ta face,
Combleront nos voeux ?
Ton Épouse crie :
«Viens, Prince de paix,
Viens, Prince de vie,
Régner à jamais ! »