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L’exaucement des prières ferventes de Néhémie


Un serviteur que Dieu prépare
            Le deuil ressenti par Néhémie en recevant les nouvelles affligeantes de Jérusalem
            Un cœur sensible aux intérêts divins
Un homme de prière
            L’appel aux promesses de Dieu
            Un cri adressé au Dieu des cieux
            Une plainte et une demande de Néhémie
            Une courte requête de Néhémie
            La demande de Néhémie à Dieu de fortifier ses mains

            Tout le souci de Néhémie remis à son Dieu
            Quatre dernières prières appelant Dieu à se souvenir

 

            Néhémie est le bel exemple d’un serviteur choisi et formé à l’école de Dieu. Avec le sentiment profond de l’état misérable d’Israël, il a manifesté une grande hardiesse dans la foi en son Dieu dont « la bonne main » était sur lui (2 : 8), ainsi qu’un attachement particulier au « résidu » du peuple resté fidèle. Son exemple d’homme de prière, présenté de nombreuses fois dans le récit de son livre, est très instructif ; et les réponses données par Dieu aux requêtes de cet homme de Dieu présentent encore un grand encouragement pour nous chrétiens aujourd’hui.

 

Un serviteur que Dieu prépare

                        Le deuil ressenti par Néhémie en recevant les nouvelles affligeantes de Jérusalem

            Treize ans après le départ d’Esdras pour Jérusalem, en la vingtième année du roi Artaxerxès dit longue main, Néhémie, fils de Hacalia, se trouve à Suse, la capitale. Il est l’échanson de ce roi, un poste d’honneur très envié. Mais Néhémie est un homme humble et il ne se hâte pas d’en faire état dans son récit. En revanche, il parle de l’un de ses frères, Hanani, qui revient de Jérusalem. Néhémie étant certainement lui-même né en captivité, il n’avait probablement jamais eu l’occasion de se rendre dans la « sainte ville » (Matt. 27 : 53). Elle était depuis longtemps déjà complètement en ruine, mais elle occupait une grande place dans le cœur de ce fils d’Hacalia. Il avait pour elle le même amour que Daniel, un autre témoin fidèle en son temps : chacun pouvait voir ce dernier en exil à Babylone, s’agenouillant pour prier, trois fois le jour, devant sa fenêtre ouverte du côté de Jérusalem (Dan. 6 : 10-11). Sommes-nous prêts à être parmi ceux qui déploient avec courage la bannière que Dieu a donnée à ceux qui le craignent (Ps. 60 : 4) ?
            Néhémie se hâte d’interroger les arrivants au sujet des « réchappés » de la captivité qui vivent à Jérusalem. Quelle profonde douleur l’envahit en écoutant leur rapport ! Ce qu’il entend peut se résumer ainsi : une grande misère, de l’opprobre et la muraille de Jérusalem en ruine, avec ses portes brûlées par le feu (v. 3).
            C’est un jour d’opprobre pour le peuple de Dieu : Néh. 1 : 3 ; 2 : 17 ; 5 : 9 ; 6 : 13.
            La beauté de la grande cité de Jérusalem a entièrement disparu (Ps. 50 : 2) ; les Juifs sont impuissants devant cette terrible situation.

                        Un cœur sensible aux intérêts divins

            Dieu a décidé de se servir de Néhémie ; ce n’est pas un noble, mais tout simplement un homme dont le cœur s’est montré sensible à tout ce qui touche aux intérêts et à la gloire de Dieu. A la fin de ce premier travail, douze ans après, le peuple se réjouira d’une grande joie « qui s’entendra au loin » (Néh. 12 : 43).
            Au commencement de ce récit, il est clair que Néhémie est l’objet de la faveur de ce grand roi Artaxerxès. Ses fonctions l’ont introduit dans son intimité, où il jouit d’un prestige indiscutable. Il semble qu’il n’a aucune raison valable de s’intéresser à ce petit résidu qui depuis longtemps déjà végète à Jérusalem, à plus de mille kilomètres de Suse !
            Néhémie vit au milieu de ces Juifs dont parle le livre d’Esther. Ils sont nombreux à avoir choisi de rester dans ce pays étranger, où ils ont trouvé un certain bien-être. Ils sont très loin dans leurs pensées de la mère-patrie ! On trouve présentement une attitude similaire chez de nombreux chrétiens attirés par les attraits de ce monde trompeur. Quelle place les lieux célestes tiennent-ils vraiment dans leur cœur ?
            Ces Juifs-là pensent que décidément leurs « frères » ne sont pas à la page ! Pourquoi s’obstiner ainsi à pleurer sur Jérusalem ? Pourquoi la placer encore « au-dessus de la première de leurs joies » (Ps. 137 : 1, 5-6) ? Pourtant, par fidélité, un petit « résidu » a saisi l’offre généreuse du roi Cyrus de les aider à rentrer dans leur pays. Ils ont décidé de revenir, coûte que coûte, à Jérusalem !
            Au moment du départ, du temps de Zorobabel et de Joshua, leur retour, dans une grande pauvreté et l’hostilité environnante, s’était avérée difficile. Ils avaient toutefois remis l’autel sur ses bases et posé les fondements de la maison de Dieu, aux dimensions bien restreintes par rapport à celles du passé. Mais la ferveur du début avait été rapidement remplacée par une apathie générale. Et ce témoignage humiliant d’Hanani, quelques années plus tard, fait craindre un désastre imminent. Cependant, Néhémie ne partage pas les pensées de ses frères juifs qui vivent autour de lui dans cet égoïsme si fréquent dans nos cœurs. Il ne met pas la recherche d’une vie facile et confortable au premier rang de ses préoccupations.
            Or Dieu se sert d’hommes et de femmes désireux de Le servir humblement ainsi que les siens. Sommes-nous disposés, avec Moïse, à « être dans l’affliction avec le peuple de Dieu » (Héb. 11 : 25) et à soumettre notre vie à la volonté du Seigneur (Matt. 8 : 9) ? Quel est notre comportement à l’égard de nos frères en Christ malades ou qui traversent une grande épreuve d’ordre personnel ou familial ?
            Considérons l’attitude de Néhémie à la suite de son entretien. Il s’assied, pleure et mène deuil plusieurs jours. Il jeûne et prie le « grand Dieu des cieux ». Il montre un cœur sensible et compatissant, mais il attend d’avoir saisi la volonté divine à son égard (Ex. 14 : 13).

 

Un homme de prière

            Ce livre montre une dizaine de fois Néhémie en prière (1 : 4-11 ; 2 : 4 ; 4 : 4 ; 5 : 19 ; 6 : 9, 14 ; 13 : 14, 22, 29, 31). Sa confiance est en l’Eternel (1 : 5 ; 4 : 14 ; 8 : 6 ; 9 : 32). Il sait que Dieu est fidèle à ses promesses et prêt à pardonner un péché confessé ; prêt également à aider son peuple quand il implore son secours ! Comme Esdras (9 : 5-15), Néhémie s’identifie avec les péchés et les faiblesses de sa nation.

                        L’appel aux promesses de Dieu

            En parcourant la première prière mentionnée dans ce livre, la seule qui soit vraiment structurée, nous avons une idée de la relation personnelle de Néhémie avec Dieu : elle est plutôt distante et craintive, ce qui ne surprend pas (v. 5-7). Il s’adresse au Dieu des cieux, grand et terrible, dont il reconnaît la fidélité ; il s’associe sans réserve aux péchés d’Israël et les confesse comme siens. Il reconnaît que lui aussi et la maison de son père se sont solidarisés avec ce qui a été commis contre Dieu (v. 6).
            Il demande à Dieu de se souvenir de ses promesses faites à Moïse : « Si vous revenez à moi, et que vous gardiez mes commandements et que vous les pratiquiez, quand vos dispersés seraient au bout des cieux, je les rassemblerai de là et je les ramènerai au lieu que j’ai choisi pour y faire demeurer mon nom » (v. 9). Enfin, il supplie le Seigneur que son oreille soit attentive à la prière de son serviteur, et il ajoute : « Fais réussir aujourd’hui ton serviteur … donne-lui de trouver miséricorde devant cet homme » (v. 11) - Néhémie veut parler du roi.
            Les enfants de Dieu appartiennent à la « période de la grâce » qui a commencé à la croix. Ils adressent leurs prières à leur Dieu, en vertu de la relation intime dont ils jouissent avec Lui. Il se montre Père dans ses tendres soins à l’égard de tous ses rachetés (Jean 20 : 17).

                        Un cri adressé au Dieu des cieux

            Néhémie avait dit dans sa prière du chapitre premier : « Fais réussir aujourd’hui ton serviteur » ; en fait, quatre mois environ vont s’écouler avant que Dieu estime le moment venu pour répondre à cette requête. Néhémie sert du vin au roi, et celui-ci qui était toujours sur ses gardes, se montre perspicace en remarquant que son échanson a un mauvais visage. Il estime que son serviteur n’est pas malade mais qu’il éprouve de la « tristesse de cœur ». Néhémie a extrêmement peur, car on ne devait pas se montrer triste en présence du roi ! Il dit cependant : « Pourquoi mon visage ne serait-il pas triste, quand la ville, le lieu des sépulcres de mes pères, est dévastée, et que ses portes sont consumées par le feu ? » (v. 3).
            Dieu a préparé le cœur du roi. Il s’enquiert : « Que demandes-tu ? ». Avec dépendance, Néhémie crie aussitôt au Seigneur avec foi avant de répondre (v. 5). Dieu d’abord, le roi ensuite. Avec une sagesse reçue d’en haut, il exprime son désir d’être envoyé en Juda pour reconstruire Jérusalem « si le roi le trouve bon » ; ce verbe reconstruire se retrouve une quarantaine de fois dans ce livre.
            Or Artaxerxés et la reine présente se montrent favorables. Le roi demande à Néhémie de lui préciser approximativement la durée de son absence - il sera finalement absent au moins 12 ans (5 : 14) ! Néhémie demande ensuite au roi de lui donner, « s’il le juge bon », des lettres pour les gouverneurs des provinces traversées. « Le roi me les donna, selon que la bonne main de mon Dieu était sur moi » (v. 8 ; Prov. 21 : 1) ; cette belle expression de reconnaissance se trouvait déjà aussi dans la bouche d’Esdras.
            Néhémie, comme Esdras, ne demande pas des forces et de la cavalerie au roi, mais celui-ci lui donne une escorte de chefs de son armée et des cavaliers (v. 9). « A qui l’honneur, l’honneur » (Rom. 13 : 7). Néhémie avait une fonction officielle, assez comparable à celle d’un premier ministre : l’honorer, c’était honorer le roi !
            Dès son arrivée, il se heurte toutefois à l’opposition résolue des ennemis du peuple de Dieu : Sanballat, le Horonite et Tobija, le serviteur ammonite, sont très mécontents qu’un homme soit venu chercher le bien des fils d’Israël (v. 10). Cependant Néhémie commence sans tarder à visiter de nuit, à cheval, les murailles en ruine et les portes consumées par le feu ; il n’y avait souvent même pas de place où sa bête puisse passer (v. 14) !
            Puis Néhémie (Dieu a consolé) exhorte les hommes de Jérusalem, leur redonne du courage et obtient une réponse encourageante : « Levons-nous et bâtissons » (v. 18). Tout Juda - à l’exception de quelques chefs - se met au travail avec ardeur. Ils étaient pourtant, pour la plupart, des « amateurs » ; mais dans leur zèle, certains sont disposés à réparer une seconde portion ! Retenons que nous pouvons tous travailler à « l’œuvre de Dieu », quels que soit notre âge, notre sexe ou notre profession. Cette œuvre peut avoir des aspects très variés. Empressons-nous, comme ces croyants zélés en donnaient l’exemple, de nous protéger des influences étrangères - c’est la première signification de la muraille.

                        Une plainte et une demande de Néhémie

            La colère des ennemis s’accentue,  ils se moquent ouvertement de ces Juifs « faibles » (ou impuissants) ; ils sont pleins d’ironie à leur égard (4 : 1-3). Néhémie ne leur répond pas, il s’adonne à la prière - précieuse et permanente ressource (Ps. 109 : 4). Il est affecté par la moquerie et l’opprobre dont ses frères sont ainsi avec lui les objets, mais c’est un homme d’action courageux. Il s’écrie : « Ecoute, ô notre Dieu, car nous sommes méprisés, et fait retomber leur outrage sur leurs propres têtes, et livre-les au mépris dans un pays de captivité ; et ne couvre pas leur iniquité et que leur péché ne soit pas effacé de devant toi, car ils ont provoqué ceux qui bâtissent » (v. 4-5). Quelle différence avec les vœux exprimés dans le premier verset du Psaume 32 !
            La requête de Néhémie semble en effet étrange, mais elle est dans le même esprit qui prévaut dans la plupart des Psaumes. Elle est fondée sur un principe légal : « Œil pour œil et dent pour dent » ; mais depuis l’œuvre de la croix, et aussi longtemps que durera le jour de la grâce - du fait de la patience divine - nos prières doivent avoir un caractère très différent : elles font appel à la miséricorde d’un Sauveur désireux de sauver tous ceux qui sont encore morts dans leurs fautes et leurs péchés. Toutefois, après l’enlèvement de l’Eglise, il y aura un «  jour de la vengeance » (Rom. 12 : 19 ; Héb. 10 : 30). Alors tout genou « des êtres célestes, terrestres et infernaux » devra se plier devant Jésus et toute langue devra reconnaître que « Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2 : 10-11).
            Néhémie poursuit son travail et il dit : « Nous rebâtîmes la muraille, et toute la muraille fut reliée jusqu’à la moitié ; et le peuple avait le cœur au travail » (v. 6). Cependant, à ce moment-là on vient dire à Néhémie : « Les forces des porteurs de fardeaux faiblissent, et il y a beaucoup de décombres ; nous ne pouvons bâtir la muraille » (v. 10). Chaque travailleur doit veiller et prier (Matt. 26 : 41) ; il renouvellera ainsi constamment ses forces à la source des eaux vives.

                        Une courte requête de Néhémie

            « Souviens-toi en bien pour moi, ô mon Dieu, de tout ce que j’ai fait pour ce peuple » (5 : 19)  - prière que l’on peut rapprocher de celle du dernier chapitre (v. 22). Cet homme de Dieu avait donné l’exemple d’un amour désintéressé ; il avait renoncé à tous ses « droits personnels » en tant que gouverneur, et sa table était connue pour être très hospitalière.
            L’exemple pour chacun d’entre nous doit toujours être la règle d’or, même si, comme ici, une oppression égoïste et de la corruption sévissent au milieu de nous. Par son exemple de fidélité, Néhémie a pu rétablir la situation, pour un temps. L’apôtre Paul, lui aussi, s’est appliqué à être un modèle pour les autres croyants (Phil. 4 : 9), en marchant sur les traces du Seigneur (Jean 13 : 15).

                        La demande de Néhémie à Dieu de fortifier ses mains

            Il n’y avait plus de brèche à la muraille, mais Sanballat, Tobija et Guéshem ne désarment pas ! Ils changent seulement de tactique en faisant à Néhémie une proposition flatteuse, mais hypocrite : « Viens et rencontrons-nous ensemble » (6 : 2a). Il semble que cette proposition de rencontre dans les villages de la vallée d’Ono voudrait ouvrir un chemin de collaboration avec les ennemis du peuple de Dieu !
            Mais Néhémie, qui vivait dans la communion du Seigneur, discerne leurs mauvaises intentions : « ils pensaient à me faire du mal » (v. 2b). Il reste inébranlable malgré leurs propositions réitérées. Nous cédons parfois par lassitude, l’Ennemi le sait très bien, il y a longtemps qu’il a affaire à l’homme et connaît nos nombreux points faibles !
            Le Thirshatha (titre officiel de Néhémie) leur répond : « Je fais un grand travail, je ne puis descendre ». La gloire de Dieu était liée à ce travail ! A son cinquième message, Sanballat ajoute la menace et le mensonge, sans plus de succès, Dieu en soit béni (v. 6-7). Où Néhémie puisait-il donc la force nécessaire pour toujours refuser, sinon auprès de son Dieu ? Il prie encore : « Maintenant donc, fortifie mes mains ! » (v. 9). Il se rejette sur Dieu seul. Ce n’est pas de la force physique qu’il demande ici.

                        Tout le souci de Néhémie remis à son Dieu

            Un autre piège, encore plus dangereux, lui est tendu par un Juif - c’est un faux frère ! Ce traître, un certain Shemahia, prétend avoir reçu une prophétie. Soudoyé par Tobija et Sanballat, il commence par s’enfermer d’abord lui-même, espérant engager Néhémie à l’imiter. Il voudrait le convaincre de désobéir à l’Eternel, en se cachant avec lui dans le Temple (la maison de Dieu). Il affirme que des ennemis veulent tuer Néhémie de nuit ! Eclairé par le Seigneur, celui-ci comprend que ce « faux-prophète » ment et il dit : « Un homme comme moi fuirait-il ? Et quel homme comme moi entrerait dans le temple et vivrait ? Je n’entrerai pas » (v.11). De même une prétendue « prophétesse », Noadia, ainsi que le reste des prophètes, cherchaient à l’effrayer. Leur but commun était de faire tomber cet homme de Dieu.
            Toutefois, l’apôtre Jean dit aux croyants : « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4 : 4). C’est dans le Seigneur que Néhémie trouve son refuge (Héb. 13 : 6). Au lieu de se laisser ballotter ça et là, comme sur une mer déchaînée, il prie et remet tout dans les mains du Seigneur : « Souviens-toi, ô Dieu, de Tobija et de Sanballat, selon ces œuvres qu’ils ont faites ; et aussi de Noadia, la prophétesse, et du reste des prophètes qui voulaient m’effrayer ! » (v.14 ; Es. 26 : 3).
            Les choses vont avancer très rapidement ; la muraille est achevée en 52 jours (6 : 15) ! Ce « miracle » rappelle à nos cœurs souvent si chancelants la puissance insurpassable de notre Dieu. Les portes de la ville sont maintenant en place ; chacune d’elles est surveillée par un gardien qui a déjà fait ses preuves (ch. 6-7). Des moments de communion heureuse vont suivre, sous la direction de Néhémie, ainsi que d’Esdras réapparu au milieu du peuple qu’il avait dirigé dans le passé.
            
Un recensement a lieu (ch.7) et les généalogies sont établies avec soin, autant que possible. Ensuite Esdras, « ce scribe versé dans les Ecritures »,  préside à la lecture distincte suivie de l’explication détaillée de la Parole de Dieu (ch. 8). Puis le peuple, rempli de joie, célèbre la « fête des tabernacles » devant l’Eternel. Ensuite, au début du chapitre 9, le peuple s’assemble pour confesser longuement ses péchés - sans oublier ceux qui ont été commis par fierté, et dont nous connaissons la gravité (v. 16, 29). 
            Une nouvelle alliance est conclue avec l’Eternel - elle ne sera pas plus respectée que les autres (9 : 38 ; ch. 10) ; la dédicace de la muraille suit, elle a lieu « avec joie » (12 : 27).

                        Quatre dernières prières appelant Dieu à se souvenir

            Néhémie est resté fidèle à ses engagements, il retourne auprès du roi. Après son départ, le peuple abandonne les principes scripturaires qu’il a affirmé vouloir respecter ! Profitant lui aussi de l’absence du « Tirshatha », Tobija, l’ennemi bien connu, se fait attribuer une grande chambre, attenante à la maison de Dieu. Une telle énormité a lieu avec la complicité du grand sacrificateur, Eliashib, pourtant le petit-fils de Jeshua ! Il s'était déjà montré pour le moins insouciant lors de la reconstruction de la porte des brebis, qu’il avait rebâtie avec ses frères. Les barres qui pouvaient seules la rendre « sûre » avaient été « oubliées »  (Néh. 3 : 1). Les portiers  préposés sur les chambres des trésors ont cessé de veiller sur ce que l’Eternel leur avait donné à garder (12 : 44) !
            A son retour, saisi d’indignation devant tant de défaillances, Néhémie fait jeter dehors les effets de Tobija et purifier les chambres avant de remettre en place les ustensiles et les offrandes. Mais des fautes encore plus graves ont été commises Néhémie doit insister  pour qu’il soit pourvu aux besoins des lévites, privés en son absence de leurs portions. Il veille aussi à une plus juste répartition des dîmes.
            Malgré sa promesse solennelle, le peuple n’a pas respecté le sabbat. Néhémie doit, là aussi, prendre des mesures énergiques et même coercitives. Les portes de Jérusalem demeureront désormais fermées toute la journée du sabbat : aucun marchand ni aucun fardeau ne pourront être introduits dans la ville.
            Mais le Thirshatha doit encore constater avec humiliation un plus grand mal ! Des Juifs ont pris des femmes asdodiennes, ammonites et moabites et leurs enfants parlent à moitié l’asdodien et ne parlent pas le Juif (13 : 23-31). Néhémie chasse d’auprès de lui un fils de Joïada, le fils d’Eliashib ; il est devenu le gendre de Sanballat, le Horonite ! 
            Pourquoi évoquer toute cette misère morale ? Elle met en évidence le comportement fidèle de Néhémie, alors que les sujets de tristesse s’accumulent au milieu de ce peuple qu’il a déjà tant servi. C’est un exemple pour les chrétiens aujourd’hui. Ce serviteur de Dieu a recours, sans se lasser, à la prière. Quatre d’entre elles nous ont été conservées dans ce dernier chapitre. Nous y voyons Néhémie prier plus instamment (v.14, 22, 29, 31). L’Ecriture promet : « C’est pourquoi tout homme pieux te priera au temps où l’on te trouve ; certainement, en un déluge de grandes eaux, celles-ci ne l’atteindront pas » (Ps. 32 : 6). 
            Ses prières commencent toutes par ces mots : «  Souviens-toi ». En lisant la première, il convient de se rappeler de tout ce qui précède. Le cœur endeuillé de Néhémie l’amène à dire : « Souviens-toi de moi, ô mon Dieu, à cause de ceci, et n’efface pas les bonnes actions que j’ai faites à l’égard de la Maison de mon Dieu et de ce qu’il y avait à y observer » (v. 14).
            L’activité dans le temple s’était beaucoup amoindrie. Devenu indifférent, le peuple négligeait les lévites, tout en ayant pourtant déjà fourni à un de ses ennemis avérés une bonne chambre, attenante à la maison de Dieu. Il pouvait y loger à son gré lors de ses « visites » à Jérusalem. Que venait-il y faire ? Saisi de « jalousie » devant le déshonneur jeté sur le nom de l’Eternel, Néhémie prononce une nouvelle courte prière : « Souviens-toi de cela aussi en ma faveur, ô mon Dieu, et aie compassion de moi selon la grandeur de ta bonté » (v. 22). Il a pris auparavant la décision de fermer des portes de Jérusalem le jour du sabbat, espérant forcer ainsi le peuple à respecter la sainteté de ce jour. Les lévites doivent, eux aussi, se purifier avant d’assurer la garde des portes de la ville.
            Dans sa troisième prière, toujours dans le même chapitre, Néhémie demande à Dieu de se souvenir de ceux qui souillent la sacrificature ! « Souviens-toi d’eux, ô mon Dieu, car ce sont des profanateurs de la sacrificature, et de l’alliance de la sacrificature et des lévites » (v. 29). Il était vraiment « gouverné » par l’enseignement reçu dans l’Ecriture ; il n’acceptait aucun compromis. Evitons, nous aussi, les fautes qui peuvent interrompre de façon impromptue notre communion journalière avec le Seigneur et troubler même parfois toute l’assemblée !
            Dans la dernière requête, Néhémie demande : « Souviens-toi de moi en bien, ô mon Dieu ! » (v. 31). Durant sa tâche si difficile, il a constamment ressenti un besoin impérieux que Dieu l’encourage, le bénisse et le protège. Ainsi seulement il pouvait tenir ferme et conduire ce peuple dont l’état spirituel était si vacillant. Nous avons les mêmes ressources : la Parole de Dieu, la prière et de plus, maintenant, le Saint Esprit en nous et au milieu de nous. Avec son aide, nous pourrons communiquer ce que le Seigneur nous a confié.

            Les prières brèves et émouvantes de ce croyant fidèle ont été conservées pour nous fortifier et nous servir d’exemple. Néhémie était un « familier » du trône de la grâce, il était toujours prêt à se tourner vers Dieu. Prenons cette bonne habitude au milieu de notre activité journalière, dès qu’un problème surgit. Rien n’est trop grand ni trop petit pour notre Dieu Sauveur ! Il est toujours à l’écoute de ses bien-aimés, qui suivent peut-être un chemin difficile semblable à celui de Néhémie. Cherchons à plaire au Seigneur en gardant soigneusement l’enseignement de la Parole dispensé par ses serviteurs (2 Tim. 2 : 14-17). Approchons-nous très souvent avec reconnaissance du trône de la grâce, d’où descendent vers nous des réponses d’amour.

 

Ph. L  -  Le 13-08-2016
 

   Te laisser seul agir et nous tracer nos voies, Dieu de paix, Dieu d’amour !
   
Trouver auprès de Toi la source de nos joies, à tout instant du jour !

   Et lorsque nous voyons, isolés, sans défense, quelque danger surgir,
   
Cherchant un sûr abri dans ta seule présence, Te laisser seul agir !