Vivre pour la volonté de Dieu
« Christ donc ayant souffert pour nous dans la chair, vous aussi, armez-vous de cette même pensée, que celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché - afin que vous ne viviez plus le reste de la vie terrestre pour des convoitises d’hommes, mais pour la volonté de Dieu » (1 Pier. 4 : 1-2).
En avoir fini avec le péché
Dans sa première épître, Pierre place à plusieurs reprises devant nous la personne du Seigneur et les souffrances qu’il a endurées pour expier nos péchés (1 : 19 ; 2 : 21-24 ; 3 : 18 ; 4 : 1 ; 5 : 1). Le premier verset du chapitre 4 se relie au verset 18 du chapitre 3 : « Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu ». Jésus est allé jusqu’à la mort et a porté le jugement que nos péchés méritaient. Maintenant, il n’a plus rien à faire avec le péché : la question a été définitivement réglée entre lui et le Dieu saint. Ainsi, tous ceux qui sont au bénéfice de son œuvre à la croix sont placés sur un terrain où le péché n’a plus sa place. Il n’est donc plus question pour eux de vivre encore dans le mal: ce serait en contradiction avec ce que leur foi a saisi. Pour chaque personne qui se convertit, il s’agit de « ne plus vivre le reste de son temps » – le reste de sa vie terrestre – « dans la chair pour des convoitises d’hommes, mais pour la volonté de Dieu » (4 : 2).
Unis à Christ dans sa mort et dans sa résurrection, nous en avons fini avec le péché. Paul dit aux Romains, en parlant de Christ : « Il est mort une fois pour toutes au péché ; mais en ce qu’il vit, il vit à Dieu. De même vous aussi, considérez-vous vous-mêmes comme morts au péché, mais comme vivants à Dieu dans le Christ Jésus… Ne livrez pas vos membres au péché comme instruments d’injustice, mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu… et vos membres à Dieu, comme instruments de justice » (6 : 10-13). Au milieu d’un monde où le péché et l’injustice règnent, nous sommes appelés à montrer que ce n’est pas le péché qui règne en nous, mais l’obéissance à Dieu et la justice pratique.
La volonté de la chair et la volonté de Dieu
Nous avons été libérés de l’esclavage du péché pour nous consacrer à Dieu, pour nous livrer nous-mêmes à lui. Il ne s’agit pas de suivre une loi qui nous contraindrait à faire ceci ou à ne pas faire cela, mais de faire simplement ce qui plaît à Dieu, par amour pour Celui qui « s’est livré lui-même » pour nous (Gal. 2 : 20).
« Nous avons tous vécu autrefois dans les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et des pensées » (Eph. 2 : 3). Mais, ayant reçu une vie nouvelle par la repentance et la foi en Jésus Christ, nous sommes appelés à vivre autrement. Nos aspirations sont d’un autre ordre. Nous ne sommes plus « esclaves du péché », mais nous avons « obéi de cœur » à la parole que Dieu nous a révélée (Rom. 6 : 17).
L’apôtre Jean nous dit : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde… Tout ce qui est dans le monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie - n’est pas du Père, mais est du monde ; et le monde s’en va, lui et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2 : 15-17).
Discerner la volonté de Dieu
Au début du chapitre 12 de l’épître aux Romains, nous sommes exhortés « par les compassions de Dieu » à savoir « discerner » (ou : examiner, éprouver) la volonté divine. Cela implique d’une part de ne pas nous conformer au monde, et d’autre part d’être renouvelés dans notre intelligence spirituelle. En nous nourrissant de la Parole de Dieu, en ayant nos pensées occupées de Christ et des choses célestes, en le contemplant dans sa gloire (2 Cor. 3 : 18), nous jouirons de sa communion et nous pourrons discerner la volonté de Dieu, qui est toujours « bonne, agréable et parfaite » (Rom. 12 : 2). Le Seigneur nous « donnera de l’intelligence en toutes choses » (2 Tim. 2 : 7).
Jésus a dit à ses disciples : « Je ne vous appelle plus esclaves, car l’esclave ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de mon Père » (Jean 15 : 15). En sondant les Ecritures avec prière, recherchons la pensée de Celui à qui nous sommes liés, de Celui qui nous appelle ses « amis ».
Comprendre la volonté du Seigneur
« Ne vous montrez pas sans intelligence, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur », dit Paul aux Ephésiens (5 : 17). Dieu donne la sagesse et l’intelligence. Son enseignement s’adresse au nouvel homme qui, par nature, aime ce qui est selon Dieu. En revanche, l’homme naturel ne peut pas recevoir l’instruction de Dieu. Comprendre la volonté du Seigneur exige un bon état spirituel. Si nous désirons sincèrement faire ce que Dieu nous demande, il nous enseignera et nous guidera. « Je t’instruirai, et je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher; je te conseillerai, ayant mon œil sur toi » (Ps. 32 : 8). Si, au contraire, nous sommes dirigés par notre propre volonté, au gré des circonstances, Dieu devra utiliser la « bride » et le « mors » pour nous ramener dans le chemin où il désire nous voir marcher (v. 9).
Jacques nous engage à dire : « Si le Seigneur le veut, et si nous vivons, nous ferons aussi ceci ou cela » (4 : 15). Pour chacun de nos projets, sachons examiner devant Dieu la valeur des motifs qui nous guident. Gardons-nous de prendre nos décisions et de chercher seulement ensuite l’approbation du Seigneur. Pensons au Serviteur parfait qui pouvait dire en vérité : « Je me suis toujours proposé l’Eternel devant moi » (Ps. 16 : 8). Lorsque Jésus a été informé de la maladie de Lazare, il n’est pas allé aussitôt à Béthanie, mais a attendu l’ordre de son Père (Jean 11 : 6, 15).
Etre bien assuré dans toute la volonté de Dieu
Epaphras combattait par ses prières en faveur des croyants à Colosses, Laodicée et Hiérapolis, afin qu’ils demeurent « parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu » (Col. 4 : 12-13). Au début de l’épître, Paul indique le sujet de ses requêtes pour ces croyants : « Nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu (1 : 9-10).
Notre désir est-il de rechercher avec soin la « sagesse d’en haut » en nous adressant avec foi à Dieu « qui donne à tous libéralement » (Jacq. 1 : 5 ; 3 : 17). Notre confiance en lui pour nous diriger et l’assurance qu’il nous écoute sont liées à la piété et à l’obéissance : « Si quelqu’un est pieux envers Dieu et fait sa volonté, celui-là, il l’écoute » (Jean 9 : 31). Ne manquons pas de supplier le Seigneur avant d’entreprendre un service pour lui, afin d’être « bien assurés » dans toute sa volonté. Puis attendons avec patience qu’il nous ouvre le chemin qu’il a choisi pour nous. « Qui est l’homme qui craint l’Eternel ? Il lui enseignera le chemin qu’il doit choisir » (Ps. 25 : 12).
A bien des reprises, l’apôtre Paul s’en remet à la volonté de Dieu. Ainsi, en quittant Ephèse pour aller à Jérusalem, il dit aux frères qu’il reviendra vers eux « si Dieu le veut » (Act. 18 : 21). Il écrit aux croyants de Rome qu’il demande dans ses prières qu’il lui soit accordé d’aller vers eux « par la volonté de Dieu » (Rom. 1 : 10), et à la fin de sa lettre il exprime le même désir : « que j’aille vers vous avec joie, par la volonté de Dieu, et que je prenne avec vous quelque repos » (15 : 32).
Faire la volonté de Dieu
A la connaissance de la volonté du Seigneur, révélée par sa Parole, se lie la responsabilité d’accomplir ce qu’il nous demande. « Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites », dit Jésus à ses disciples (Jean 13 : 17). Prenons garde à ne pas négliger de faire ce que nous savons être selon la pensée de Dieu. Le Seigneur désire que soit manifestée notre relation vitale avec lui. Il nous dit : « Quiconque fera la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère » (Marc 3 : 35).
L’auteur de l’épître aux Hébreux termine sa lettre en exprimant ce souhait : « Que le Dieu de paix… vous rende accomplis en toute bonne œuvre pour faire sa volonté » (13 : 20-21). Auparavant, il les avait encouragés à la confiance et à la patience, afin que, « ayant fait la volonté de Dieu », ils reçoivent « les choses promises » (10 : 35-36). Dieu veut produire en nous « ce qui est agréable devant lui, par Jésus Christ » (13 : 21b).
Lors de sa conversion, Saul de Tarse a entendu de la bouche d’Ananias : « Le Dieu de nos pères t’a choisi à l’avance pour connaître sa volonté, pour voir le Juste et entendre une voix de sa bouche ; car tu lui seras témoin, auprès de tous les hommes, de tout ce que tu as vu et entendu » (Act. 22 : 14-15). Nouvel apôtre de Jésus Christ, il a tout de suite agi selon la volonté de Dieu. Il « n’a pas pris conseil de la chair ni du sang » ; il n’est pas monté à Jérusalem vers ceux qui étaient apôtres avant lui, mais il s’est rendu en Arabie (Gal. 1 : 15-17), où le Seigneur allait le préparer pour son ministère spécial: annoncer la grâce aux nations et révéler le mystère de l’Eglise.
Faire la volonté du Seigneur dans notre travail
« Esclaves, obéissez à vos maîtres selon la chair avec crainte et tremblement, en simplicité de cœur, comme à Christ. Ne servez pas sous leurs yeux seulement, comme pour plaire aux hommes, mais, comme esclaves de Christ, faisant de cœur la volonté de Dieu ; servez de bon gré, comme servant le Seigneur et non pas des hommes… Et vous, maîtres, faites de même à leur égard…» (Eph. 6 : 5-9). Ces exhortations s’adressent à tous les croyants. Que nous soyons dans la position de serviteurs ou de maîtres, nous sommes tous « esclaves de Christ ». Nous devons respecter l’autorité de nos supérieurs et accomplir notre travail avec la certitude que Dieu voit tout et que la fidélité dans l’accomplissement de sa volonté sera récompensée un jour. S’adressant aux esclaves qui servent « de cœur » leur maître, l’apôtre Paul dit : « Vous servez le Seigneur Christ » (Col. 3 : 24). Si nous réalisons que nous servons un Maître qui nous aime et à qui nous devons tout, nous ferons « de cœur » sa volonté, avec amour et reconnaissance.
Souffrir en faisant la volonté de Dieu
« Il vaut mieux, si telle était la volonté de Dieu, souffrir en faisant le bien, qu’en faisant le mal » (1 Pier. 3 : 17). « Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leur âme, en faisant le bien, à un fidèle créateur » (4 : 19). Comme les destinataires de cette lettre de l’apôtre, nous pouvons être « affligés par diverses tentations » qui éprouvent notre foi et entraînent pour nous des souffrances (1 : 6) ; mais nous pouvons en toute confiance nous remettre à notre souverain Pasteur qui prend soin de nous. Ne doutons jamais de sa fidélité lorsqu’il nous fait traverser de telles afflictions. Le psalmiste déclare : « Je sais, ô Eternel !… que c’est en fidélité que tu m’as affligé » (Ps. 119 : 75). Sachons dire en toute soumission, comme le Seigneur Jésus : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Matt. 11 : 26).
Les souffrances sont « pour un peu de temps », et « si cela est nécessaire » (1 Pier. 1 : 6). Dieu nous éprouve sur la terre en vue d’un résultat éternel, afin que la mise à l’épreuve de notre foi « se trouve être un sujet de louange, de gloire et d’honneur, dans la révélation de Jésus Christ » (v. 7). L’intensité de l’épreuve, le « feu ardent » (4 : 12), n’annule pas la joie du chrétien, car le Seigneur lui-même en est la source. Que cette « joie ineffable et glorieuse » (1 : 8) puisse être goûtée au travers des « souffrances du temps présent », que beaucoup de nos frères et sœurs connaissent aujourd’hui, en attendant « la gloire à venir qui doit nous être révélée » (Rom. 8 : 18).
Laissons-nous sonder profondément par l’enseignement donné dans les versets que nous avons rappelés. Que notre ardent désir soit de connaître la volonté de Dieu, et plus encore de la faire !
A. F - "Messager évangélique" (janvier 2016)