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PRENDRE  POSSESSION  DE  NOTRE  HERITAGE 


Un pays promis au peuple terrestre de Dieu
Des exemples d’attachement à l’héritage 
            Les filles de Tselophkhad (Nom. 27)
            Acsa (Jos. 15)
            Naboth (1 Rois 21)
L’héritage céleste des croyants


            Dans sa première épître, l’apôtre Pierre, écrivant à des croyants d'entre les Juifs, leur montre qu'ils possèdent des privilèges bien plus élevés que ce qui pouvait être connu dans le judaïsme : ils sont « régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, sans souillure, inaltérable, conservé dans les cieux… » (1 Pier. 1 :  3-4). « Héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ » (Rom. 8 : 17), tous les croyants ont reçu un héritage bien meilleur que celui qui était promis à Israël, le peuple terrestre de Dieu. Mais en parcourant l’histoire de ce peuple, nous trouvons beaucoup d’enseignements très utiles pour régler notre propre conduite, nous qui faisons partie du peuple céleste de Dieu. Nous sommes appelés à entrer par la foi dans notre héritage et à en prendre possession dès maintenant.

 

Un pays promis au peuple terrestre de Dieu

            Dieu avait appelé Abram qui avait abandonné le culte des idoles. Il était sorti de son pays et de sa parenté, et il devait se rendre dans le pays que Dieu avait décidé de lui donner. Obéissant, il avait atteint Canaan au terme d’un long et périlleux voyage. Là, l’Eternel l’invite à se promener « de long en large » (Gen. 13 : 17). Malgré une défaillance - sa descente en Egypte - il reçoit de la part de Dieu l’assurance de posséder le pays, lui et sa descendance (Gen. 17 : 8) - lire à ce sujet les passages suivants : Deut. 3 : 18 ; 5 : 31 ; 9 : 6 ; 12 : 1 ; 15 : 4 ; 19 : 2, 14 ; 25 : 19 ; Jos. 1 : 11.
            Isaac, le « fils de la promesse », naît ensuite de Sara, après une très longue attente, marquée par les mauvais fruits de l’impatience. A son tour, Isaac a deux enfants, conçus par sa femme Rebecca : Jacob et Esaü. Jacob se montre attaché à l’héritage, mais cherche à s’en emparer au lieu d’attendre que Dieu confirme sa promesse. Il a ensuite de nombreux enfants (12), dont Joseph - un beau type de Christ. Ce dernier est vendu par ses frères remplis de haine à son égard. Cependant, après beaucoup de vicissitudes, Dieu en fait le gouverneur de l’Egypte. Après une famine générale, tous ses frères le rejoignent en Egypte, avec leur père Jacob. Ils se sont auparavant repentis de leur méchanceté, à la suite des soins attentifs de Joseph à leur égard.
            Selon ce que l’Eternel avait annoncé à Abram, les descendants du patriarche vont rester 400 ans dans ce pays étranger. Finalement, ils sont maltraités par un Pharaon qui n’a pas connu Joseph (Gen 15 : 13-16). Alors l’Eternel, dans son amour fidèle, délivre son peuple, « à main forte et à bras étendu » (Deut. 4 : 34).
            Cependant, même après la traversée miraculeuse de la mer Rouge et le merveilleux spectacle de tous ses ennemis morts sur le rivage, ce peuple se montre désobéissant et incrédule. Il passera donc près de quarante ans « dans le désert », où la bonté de l’Eternel le garde et le forme (Deut. 8 : 14-16).
            Moïse, son conducteur, meurt sans être entré dans le Pays, ce qu’il avait pourtant appelé de tous ses vœux (Deut. 3 : 26) ! Josué conduit alors les fils d’Israël. Ils traversent avec lui le Jourdain. L’Eternel dit à Josué : « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné » (Jos. 1 : 3). Cette promesse n’a rien perdu de sa valeur ! Chrétiens, appliquons-nous aussi à fouler le sol de notre héritage céleste.
            Josué reçoit ensuite du chef de l’armée de l’Eternel en personne les ressources nécessaires pour s’emparer « par la foi » de ce pays de Canaan qui devient dès lors leur héritage.
            Il est frappant de voir la place importante occupée dans les livres de Moïse par la pensée de posséder le pays. Elle fait ressortir l’attente de l’héritage chez les fidèles ! On trouve au moins 33 fois cette expression dans le seul livre du Deutéronome, un livre qui s’adresse en premier lieu à la jeune génération, dont les pères étaient morts dans le désert par suite de leur incrédulité.
            Le terme « posséder » se trouve souvent aussi dans d’autres livres de Moïse, (la Genèse et les Nombres), ainsi que dans Josué, les Juges, 1 Chroniques, Néhémie, ou dans les Psaumes : 4 fois dans le seul Psaume 37 ! On le retrouve également dans Esaïe, Jérémie, Ezéchiel et Amos. Il y a également une autre expression, à la signification voisine : il est question en particulier de donner ou de prendre possession du pays. De nombreux versets utilisant ce mot sont répandus dans l’Ancien Testament, essentiellement dans le Lévitique, les Nombres et Ezéchiel.

 

Des exemples d’attachement à l’héritage 

            La Parole a retenu plusieurs récits où des Israélites, par leur attachement à l’héritage, sont un exemple pour tous les enfants de Dieu dans la période actuelle du christianisme.

                        Les filles de Tselophkhad (Nom. 27)

            Le chapitre 26 du livre des Nombres donne le récit du dénombrement général des hommes en Israël, quarante ans après celui qui avait eu lieu à l’entrée du peuple dans le désert. Le chiffre global de ces deux dénombrements est très comparable, mais, considéré tribu par tribu, il met en évidence chez certaines un accroissement en nombre des hommes, et chez les autres un appauvrissement. Chez ces dernières, c’est la conséquence désastreuse et irrémédiable des fautes commises durant ces quarante ans au désert, un « temps complet d’épreuve ».
            Ainsi le chiffre des hommes dénombrés dans la tribu de Siméon a fortement fléchi. Cette tribu avait été particulièrement impliquée dans l’affaire de Baal-Péor, de sorte que son héritage est réduit de façon durable (v. 54). Ces dispositions divines nous concernent tous. Une marche défaillante peut nous priver d’une couronne (Apoc. 3 : 11), que nous aurions pu jeter le moment venu aux pieds du Seigneur (Apoc. 4 : 10).
            En revanche, dans ce chapitre 27 des Nombres, tout un paragraphe est consacré à quelques femmes : ce sont les cinq filles de Tselophkhad, de la tribu de Manassé. II est aussi longuement parlé d’elles au chapitre 36, suite à de grands exercices spirituels chez leurs oncles également. Le nom de ces filles a été soigneusement conservé. Il s’agit de Makla, Noa, Hogla, Milca et Thirsta (v. 1). N’ayant pas de frères et leur père étant mort au désert, elles veillent à maintenir intacte sa réputation à titre posthume. Elles rappellent devant tous qu’il n’était pas parmi ceux qui s’étaient ameutés contre l’Eternel dans l’assemblée de Coré, mais qu’il est mort dans son péché et n’a pas eu de fils (v. 3).
            Avec une hardiesse de foi qui les honore, ces femmes ont osé venir à l’entrée de la tente d’assignation, devant Moïse et devant Eléazar, le sacrificateur, mais aussi devant les princes et toute l’assemblée ! Avec courage, elles posent publiquement la question qui leur tient à cœur : « Pourquoi le nom de notre père serait-il retranché du milieu de sa famille parce qu’il n’a pas  de fils ? ». Elles demandent : « Donne-nous une possession au milieu des frères de notre père » (v. 4).
            Sagement, « Moïse apporta leur cause devant l’Eternel » (v. 5), qui lui répond : « Les filles de Tselophkhad ont bien parlé. Tu leur donneras une possession d’héritage au milieu des frères de leur père, et tu feras passer à elles l’héritage de leur père » (v.7). De plus, à la suite de cette démarche courageuse, Dieu se plaît à déclarer que la décision qu’Il vient de prendre est désormais un « statut de droit » pour tout Israël (v. 8-11).
            Quel exemple donné ainsi à tous ceux qui ont des parents chrétiens ! L’héritage de « nos pères » a été l’objet d’exercices fervents durant les générations précédentes. A-t-il le même attrait pour nos cœurs ?
            Au chapitre 36, leurs oncles, chefs de la tribu de Manassé ont des inquiétudes à la suite de cette décision. Ils viennent en parler à Moïse. Pour d’autres croyants, moins engagés, l’intérêt de cette question d’héritage aurait paru minime. Mais ces hommes sont persuadés que chaque tribu doit chérir jalousement son propre territoire. Ils ont soigneusement réfléchi et réalisé que si l’une de leurs nièces se mariait désormais à un homme faisant partie d’une autre tribu, sa propre part appartiendrait désormais à la tribu de son mari. Là aussi, l’Eternel déclare qu’ils ont vu juste ! Moïse, conduit par le Seigneur, règle ce problème sur un plan général. Il répond à cette question de la « tribu des fils de Joseph » - Manassé est appelé ainsi ici - et rappelle la règle générale : les fils d’Israël doivent rester attachés à leur propre tribu (v. 4). Tous les enfants de Dieu doivent avoir aujourd’hui encore les mêmes dispositions de cœur.
            Il est alors décidé que ces filles de Tselophkhad seront « femmes de qui leur semblera bon » - seulement, elles doivent « devenir femmes dans la famille de la tribu de leurs pères, afin que l’héritage ne passe point de tribu en tribu » (v. 6-7) ! Cette règle est dorénavant pour tout Israël. La Parole de Dieu nous apprend qu’elles ont fait comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse » (v. 10). Quelle joie pour le Seigneur et pour les siens quand une telle obéissance se manifeste parmi des croyants sur la terre !
            Ce récit précède l’entrée dans le Pays. Les fils d’Israël n’avaient pas encore traversé le Jourdain. Il semble que l’on avait encore largement le temps d’aborder cette question. Mais Dieu a voulu nous enseigner à être vigilants et à diriger ainsi nos regards par la foi vers notre héritage céleste. Apprenons à mieux en apprécier la valeur.

                        Acsa (Jos. 15)

            Une autre scène remarquable concerne Acsa et Othniel. Ce dernier deviendra ultérieurement juge en Israël (Jug. 3 : 9-11). Tout a commencé en fait par la vie de foi, toute à la gloire de Dieu, de Caleb, le père d’Acsa. Il montre un grand attachement à l’héritage, qui ne se démentira jamais ! Agé de 85 ans, il s’empare de la ville de Kiriath-Arba (qui devient Hébron), une ville à laquelle il pensait depuis plus de quarante ans. Il dépossède les trois fils d’Anak, un de ces géants dont Israël avait manifestement peur (Jos. 15 : 14). Pour la foi, rien n’est impossible au grand Dieu dont nous dépendons, affirme un cantique. Après avoir, avec le secours d’en Haut, remporté une victoire en combattant par la foi, Caleb est à nouveau prêt à poursuivre la lutte, appuyé sur le Seigneur.
            Il avait une fille qui lui ressemblait beaucoup. Acsa manifestait, elle aussi, un attachement personnel à l’héritage. Caleb promet de la donner en mariage à celui qui prendra Kiriath-Sépher (Jos. 15 : 16). Son neveu, Othniel, prend alors cette ville et reçoit Acsa en récompense. Sa femme sera vraiment pour lui un trésor précieux, une aide qui lui correspond ! Elle commence par l’inciter, au moment où elle entre, à demander un champ à son père Caleb. Les bénédictions d’Israël, on s’en souvient, étaient alors essentiellement terrestres.
            Puis, sans doute à la surprise générale, Acsa descend de l’âne sur lequel elle était assise. Son père s’enquiert : « Qu’as-tu ? ». Sa réponse ne se fait pas attendre : « Donne-moi une bénédiction ; car tu m’as donné une terre du midi, donne-moi aussi des sources d’eau » (v. 19). Ces sources fertilisantes sont promises dans Deutéronome 8 : 7. Alors, avec certainement une grande joie, Caleb comble ses désirs et lui donne les sources du haut et aussi celles du bas ! Lui aussi, il avait dit un jour à Josué, en parlant d’Hébron : « Donne-moi cette montagne » (Jos. 14 : 12). A son tour, sa fille se sert des mêmes mots : « Donne-moi » ! La bénédiction d’en haut est à notre portée (1 Pier. 3 : 9b). Il suffit de la rechercher avec foi, comme Acsa le fait ici.

                        Naboth (1 Rois 21)

            Rappelons encore le témoignage rendu à la gloire de Dieu par cet Israélite « fidèle jusqu’à la mort » (Apoc. 2 : 10, 13). Plutôt que d’échanger son héritage contre une « meilleure vigne » aux yeux du roi incrédule Achab - ou de recevoir de lui en dédommagement une forte somme d’argent -, il tient ferme.
            Naboth vivait dans un temps extrêmement sombre : le  peuple de Dieu servait les idoles et tous suivaient les mauvais penchants de leurs cœurs naturels. Le genre d’argument dont nous venons de parler ne tardait pas, dans des cas similaires, à faire fondre tout semblant de résistance chez le propriétaire. Nous vivons aussi dans le même monde perverti et incrédule. Dieu nous appelle cependant à rechercher une sanctification entière : corps, âme et esprit (1 Thes. 5 : 23). Ne nous relâchons pas, malgré l’atmosphère ambiante néfaste. Naboth avait probablement une place effacée au milieu de la société de son temps. Il reçoit toutefois le précieux privilège de montrer sa fidélité au grand Dieu d’Israël. Il reçoit alors aussi du Seigneur toute la force nécessaire pour résister jusqu’au bout à ce roi fantoche et à sa femme idolâtre et meurtrière.
            Achab, à l’évidence, ne manquait de rien ; dans ses compassions, Dieu avait permis que le roi de Syrie ne le dépouille pas entièrement. Mais il convoitait toutefois cette petite vigne si chère au cœur de Naboth, pour en faire un jardin potager ! Il est déçu et irrité par cette résistance inattendue. Naboth lui a en effet répondu : « Que l’Eternel me garde de te donner l’héritage de mes pères » (v. 3). Ce fidèle témoin obéit à l’Ecriture : il ne cédera pas son héritage (Lév. 25 : 23), mais il sera lapidé.
            Tout comme pour notre Seigneur, on lui oppose deux faux témoins, prêts à affirmer publiquement : « Tu as maudit Dieu et le roi ». Jézabel savait certes que c’étaient des hommes « de Bélial » (v. 10), mais elle ne reculait devant rien, et encore plus triste à dire, son entourage de princes et d’anciens non plus.  Nous savons quelle a été la fin de cette personne démoniaque (2 Rois 9 : 37).
            Aujourd’hui aussi, les rachetés du Seigneur sont de plus en plus nombreux à donner leur vie pour rester fidèles au Seigneur. Dans plus d’un cas, il s’agit pour eux aussi d’un témoignage spirituel - reçu peut-être de leurs parents et rendu sans broncher, fermement, jusqu’au bout ! C’est à de tels témoins que sera donnée la couronne inflétrissable de gloire et comme il a été écrit au sujet de Daniel, ils se reposeront à la fin et se tiendront dans leur lot personnel (Dan. 12 : 13). Un « bel héritage » leur est échu (Ps. 16 : 5-6).

                                                                                             

L’héritage céleste des croyants

            Avant de quitter ses disciples, Jésus a évoqué devant eux les « demeures » de la   maison de son Père, où Il allait leur préparer une place. Il a ajouté : « Je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (Jean 14 : 1-3). « Le Seigneur lui-même… descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu ; puis nous, les vivants qui restons, nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air : et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur (1 Thess. 4 : 16-18). Quelle merveilleuse et consolante espérance : nous allons être avec Lui durant l’éternité ! Nous ne pouvons pas présentement mesurer la portée infinie d’une telle promesse.
            Dès le début de notre vie chrétienne, le Saint Esprit veut nous enseigner les vérités et les principes de l’Ecriture et tourner nos regards vers notre héritage entièrement céleste, à la différence de celui d’Israël. S’il y a dans notre cœur un vif désir de le posséder dès maintenant par la foi, il en résultera de grands changements dans notre conduite journalière au milieu de ce monde. Nous comprendrons notre caractère « d’étrangers et de gens de passage » (1 Pier. 2 : 11) et nous saisirons le précieux privilège de pénétrer dans notre héritage, « conservé dans les cieux » pour nous, et d’en jouir par la foi. Alors, nous pourrons chanter : 

 

                      Un bel et céleste héritage,
                      Par le sang de Christ acheté,
                      Est notre heureux et sûr partage
                      Près de Lui dans l’éternité.

                      Gloire à toi pour cette espérance,
                      O Père saint, hâte le jour
                      Où ton cher Fils, avec puissance,
                      Nous prendra dans le saint séjour.

 

            Alors que nous sommes encore sur la terre, anticipons les joies de la patrie céleste vers laquelle nous nous dirigeons. Que Dieu nous donne de goûter la saveur des « fruits du pays », en communion avec notre Seigneur, et conduits par « le Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage » (Eph. 1 : 13-14) ; ce divin Consolateur (Jean 14 : 16) veut nous faire connaître dès maintenant « les richesses insondables du Christ » (Eph. 3 : 8), avant d’en hériter effectivement, lorsque la foi sera changée en vue.

 

Ph. L  -  le 20. 06. 2016

 

                      O mon pays, terre de la promesse,
                      Mon cœur ému de loin t’a salué !
                      Dans les transports d’une sainte allégresse,
                      O Dieu, ton nom soit à jamais loué !