La confiance du juste (Psaume 37)
Les justes et les méchants
La prospérité éphémère des méchants
Les ressources des fidèles face au mal environnant
L'exhortation à la tranquillité et à la patience
Un temps de formation pour le fidèle
La perspective bénie du juste : entrer dans le pays
L'aide et la délivrance assurées aux justes par l'Eternel
« Confie-toi en l’Eternel et pratique le bien ; habite le pays, et repais-toi de fidélité, et fais tes délices de l’Eternel : et Il te donnera les demandes de ton cœur. Remets ta voie sur l’Eternel, et confie-toi en lui ; et lui, il agira, et il produira ta justice comme la lumière, et ton droit comme le plein midi. Demeure tranquille, appuyé sur l’Eternel, et attends-toi à lui… Le salut des justes vient de l’Eternel ; il est leur force au temps de la détresse, et l’Eternel leur aidera et les délivrera ; il les délivrera des méchants et les sauvera, car ils se sont confiés en lui » (Ps. 37 : 3-7, 39).
Ce psaume, très intéressant et pratique, traite de l’effet que les mauvaises actions des méchants sont susceptibles d’avoir sur les pensées des « justes ». Il montre aussi combien de telles expériences peuvent être enrichies, et même ennoblies, par une réelle et étroite communion avec Dieu - « fais tes délices de l'Eternel » (v. 3b). Il faut se confier en Dieu et pratiquer le bien (v. 3a), s’attendre tranquillement à Lui en lui remettant notre voie (v. 5, 7) - « remettre » est un terme fort : c’est tout laisser entre ses mains et se reposer entièrement sur Lui. Un tel comportement est source de stabilité et de force face au désordre auquel le croyant est si souvent confronté pendant sa vie. C’est aussi un excellent antidote contre le pessimisme, voire la dépression.
Ce psaume est d’abord destiné aux Juifs et les bénédictions qu'il présente ont un caractère terrestre. Cependant, l’atmosphère spirituelle qui prévaut fait que les principes spirituels que nous y trouvons s’appliquent également dans la vie actuelle des chrétiens.
Dans ce Psaume, le terme « juste » se trouve 7 fois. Le « juste » est celui dont toute la vie montre une véritable séparation du mal. Le point de départ de sa « justice », c'est la foi !
La question est posée par Job : « Comment l'homme sera-t-il juste devant Dieu ? » (9 : 2). Aucun homme n'a jamais pu acquérir une « justice devant Dieu » basée sur des bonnes oeuvres, ou sur une vie où la loi divine aurait été accomplie (voir Rom. 3 : 20). Ceux qui sont appelés des justes, avant la venue et l’œuvre de Christ, sont des hommes qui ont plu à Dieu de sorte qu'Il les a reconnus comme Lui appartenant, car ils étaient caractérisés par leur foi vivante (Héb. 11). Leur salut « vient de l'Eternel » (Ps. 37 : 39).
Aujourd’hui, les chrétiens sont sauvés « par le moyen de la foi » et non par leurs œuvres (Eph. 2 : 8-9) ; ils s’appuient sur la seule grâce de Dieu. « L'Eternel rachète l'âme de ses serviteurs ; et aucun de ceux qui se confient en lui ne sera tenu pour coupable » (Ps. 34 : 22). Sauvés, justifiés devant Dieu, tous les croyants sont appelés à marcher dans les sentiers de la justice pratique.
Ces termes, « juste » et « méchant » sont en contraste absolu. Les méchants, un terme employé 11 fois dans ce psaume, ce sont ceux qui font le mal (v. 9) ; ils sont « sans Dieu », car ils refusent sa grâce. Il n'y a pas de paix possible dans une telle condition. S’ils restent volontairement dans ce terrible état (Es. 57 : 21), ils seront finalement retranchés (v. 38).
La prospérité éphémère des méchants
La réponse venue d’en Haut est donnée ici aux questions de personnes pieuses troublées devant la « prospérité » des méchants. Asaph déclare à leur sujet : « Les yeux leur sortent de graisse, ils dépassent les imaginations de leur cœur » (Ps. 73 : 7). Nous en avons un exemple chez ces hommes qui faisaient constamment la guerre à David - un type de Christ. Ils marchaient ainsi sur les traces du roi Saül. C’était le cas des Ziphiens (1 Sam 23 : 19 ; 26 : 1).
Toutefois leur prospérité est toujours passagère, ils sont fauchés, et se fanent comme de l'herbe verte (v. 2). On pouvait avoir au début la fausse impression que Dieu avait livré délibérément le monde au désordre et au « hasard ». Cependant, la justice divine ne tarde pas à se manifester : « Je t’en reprendrai », dit l’Eternel au méchant (Ps. 50 : 21).
Pour les croyants de « l’ancienne alliance », cette situation était paradoxale (Hab. 1 : 2-4 ,13) ; c’était pour eux une pierre d’achoppement. Ils n’avaient pas les « lumières » sur le monde à venir reçues par les croyants qui, après l’œuvre de la croix, ont été éclairés par le Saint Esprit qui habite en eux. A peine osaient-ils dire alors en parlant de Joseph - un type aussi de Christ - que sa bénédiction s’étendrait « jusqu’au bout des collines éternelles » (Gen. 49 : 26). L’horizon se bornait au Millénium ; ils supposaient qu’un jour le bien recevrait sa récompense et que le mal serait châtié.
Au moment où il écrit ce Psaume, le roi David a déjà derrière lui une longue carrière, il peut dire : « J’ai été jeune, et je suis vieux... » (v. 25). Il a vu que la descendance du juste ne manquait pas de pain. C’est toujours vrai dans nos temps si incertains au point de vue économique. Mais David avait vu aussi plus d’une fois des méchants prospérer de façon outrageuse, mais toujours éphémère (Nabal : 1 Sam. 25) - en contraste avec le bonheur durable, qui est la part des « justes » (Prov. 23 : 17-18).
Les ressources des fidèles face au mal environnant
Ce Psaume n’apporte pas aux fidèles la délivrance attendue, mais leur rappelle les immenses ressources divines. Il leur donne aussi les instructions nécessaires pour faire face au mal et résister aussi au péché qui peut envelopper si facilement un croyant (Héb. 12 : 1).
Au lieu de mettre fin à une épreuve, Dieu répond parfois à la prière des siens en leur apportant de l’aide pour supporter ce « mauvais temps » (v. 19) - traduit ailleurs par famine (Job 5 : 20). Dans un autre Psaume, Dieu promet : « Je t’instruirai et je t’enseignerai… Je te conseillerai, ayant mon œil sur toi » (Ps. 32 : 8). Et suite à de ces riches promesses, Il répond à nos demandes (Ps. 37 : 4). Mais il faut savoir parfois attendre avec patience le moment où Il jugera bon d'intervenir.
Toutes les brebis de Jésus reconnaissent immédiatement la voix de leur Berger (Jean 10 : 4, 27) et elles suivent ses traces. Les instructions qu’Il donne aux siens ont d’abord été mises en pratique durant les jours de sa chair. Confions-nous en Lui et « Il produira » - s’il y a lieu - notre justice « comme la lumière » et notre droit « comme le plein midi » (v. 6).
Il lit dans le cœur et Il sait combien un mal peut devenir en nous une source d’irritation (v. 8). Il ne s’agit pas là de la colère que Dieu reconnaît chez un croyant (Eph. 4 : 26 ; Luc 9 : 52-56). Un enfant de Dieu peut également se laisser aller à la jalousie et à l’envie (Prov. 24 : 1, 19) ; ces fruits de la chair peuvent nous empêcher d’accomplir convenablement un service pourtant reçu du Seigneur.
Recevons toutes les exhortations contenues dans ce psaume, et en particulier ce triple avertissement de ne pas s’irriter. Non seulement on est souvent irrité devant celui qui fait le mal (v. 7), mais on peut aussi en arriver alors à faire le mal à son tour (v. 8) !
L'exhortation à la tranquillité et à la patience
Se confier paisiblement en l’Eternel, en réalisant qu’Il tient toutes choses en main, nous met à l’abri de paroles et de démarches inconsidérées. Un chrétien doit accepter avec confiance la place où Dieu a décidé de le mettre. Son désir doit être de l’honorer où qu’il soit. Le « juste » sait que « l’Eternel aime la droiture » (v. 28) et il désire que sa propre marche soit droite, dans la crainte de Dieu (v. 14).
« Encore un peu de temps, et le méchant ne sera plus », affirme le verset10 et le verset 20 le confirme : « Les méchants périront, et les ennemis de l’Eternel… s’en iront, comme la fumée ils s’en iront ». Oui, nous savons que « le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous nos pieds » (Rom.16 : 20). En revanche, Il soutient toujours le « juste », Il ne s’en lasse pas !
Un temps de formation pour le fidèle
C’est « par l’Eternel » que « les pas de l’homme sont affermis » (v. 23 ; 1 Sam. 2 : 9). Lui seul peut le faire. S’Il trouve son plaisir dans la marche de l’un des siens, Il l’aide à poursuivre son chemin en paix. Cherchons soigneusement Sa pensée ; Il nous dirigera d’une main sûre.
Retenons bien qu’il peut suffire parfois de faire « un pas » dans une mauvaise direction pour que tout soit alors ruiné dans notre vie avec Dieu ! Le jeune homme, dans les Proverbes, prend sans la moindre prudence le chemin de la maison de la femme étrangère. Elle le pousse au mal par les flatteries de ses lèvres et ne tarde pas, hélas, à le séduire. Alors, « comme l’oiseau, il se hâte vers le piège et ne sait pas qu’il en va de sa vie » (7 : 6-23).
Les incrédules prennent plaisir à suivre avec insouciance un chemin de « propre volonté ». Reconnaissons au contraire notre besoin criant de nous laisser diriger par Dieu.Ne faisons rien sans son approbation. N’attendons pas une « chute » pour nous laisser enseigner, après avoir appris dans la douleur « qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien » (Rom 7 : 18). Comptons uniquement sur Son tout-puissant secours !
Cependant, si un juste « bronche », il n’est pas entièrement abattu (v. 24) ! L’Eternel s’occupe personnellement de chacune de ses brebis (Ezé. 34 : 11-12). Il travaille à leur restauration, le cas échéant. C’est une immense grâce d’être assurés que nous sommes justifiés devant Dieu - à cause du sang de Christ versé une fois pour toutes à la croix. Nous sommes désormais les objets constants de son amour !
La perspective bénie du juste : entrer dans le pays
Les justes formaient en ce temps-là le résidu juif fidèle ; ils allaient « posséder le pays » (v. 29 ; Prov. 2 : 21). C’était le seul endroit où le psalmiste se sentait à l’aise. Comme dans le livre du Deutéronome, ce Psaume revient continuellement sur la pensée importante de « posséder le pays » (v. 3b, 9b, 11, 22, 29). Chers lecteurs chrétiens, notre héritage céleste a-t-il la même importance pour notre cœur ? Y vivons-nous par la foi, nous y promenant de long en large ?
David rappelle à plusieurs reprises que les justes se sont attendus à Dieu (v. 9 ; Ps. 38 : 15). Ils trouveront leurs délices dans une « abondance de paix » (v. 4, 11) et l’Eternel les bénira ; leur habitation dans le pays sera à perpétuité. A chaque fidèle s’adresse la même exhortation : « Attends-toi à l’Eternel, et garde sa voie ; et il t’élèvera afin que tu possèdes le pays » (v. 34).
A cinq reprises, le retranchement des méchants est affirmé (v. 9, 22, 28, 34, 38) : l’Eternel les maudit, ainsi que leur « descendance », et le résidu fidèle sera témoin de leur châtiment final.
L'aide et la délivrance assurées aux justes par l'Eternel
Chaque enfant de Dieu a lui aussi reçu le droit d’affirmer qu’il est un « juste », car « par l’obéissance d’un seul (celle de Christ), beaucoup seront constitués justes » (Rom. 5 : 19). A quels traits reconnaît-on un juste - celui qui est pour toujours « justifié » devant Dieu ? A l’opposé d’un méchant, le juste « use de grâce, et donne » (v. 21). Sa bouche « profère la sagesse, et sa langue parle la droiture » (v. 30). « La loi de son Dieu est dans son cœur » (v. 31). L’amour, la sagesse, la vérité, l’attachement à la Parole s’y trouvent aussi. Chers lecteurs croyants, peut-on constater habituellement la présence de telles grâces dans votre façon de vivre au milieu d’un monde égoïste et avare ?
Ces justes peuvent compter sur la force de Dieu, sur son aide et sa délivrance (v. 39-40). Il paraît impossible qu’un juste puisse être abandonné (v. 25). Cependant, le « Juste par excellence » - le « Tout-juste » - l’a été (Job 34 : 17). Il s’est écrié avec une angoisse infinie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné, te tenant loin de mon salut, - des paroles de mon rugissement ? » (Ps. 22 : 1).
Chers rachetés du Seigneur, Jésus a accepté d’être ainsi « fait péché pour nous » (2 Cor. 5 : 21), Il a subi l’ardeur de la colère de Dieu à notre place. Le « Dieu saint » a détourné sa face de son Fils bien-aimé durant les terribles « heures » de l’expiation et de l’abandon. C’est seulement par une telle œuvre accomplie que le salut de l’homme perdu est devenu possible.
Nous désirons serrer dans notre cœur une pensée exprimée à la fin de ce Psaume : « Prends garde à l’homme intègre, et regarde l’homme droit, car la fin d’un tel homme est la paix... » (v. 37 ; Es. 57 : 2). Dieu l’a soutenu tout au long du chemin, il a été délivré et maintenant, à la fin de sa vie ici-bas, il est sauvé pour toujours. « Le salut des justes vient de l’Eternel ; il est leur force au temps de la détresse, et l’Eternel leur aidera et les délivrera… ils se sont confiés en Lui » (v. 39-40).
Dans le livre d’Esaïe on trouve une sorte de résumé de ce Psaume : « Dites au juste que du bien lui arrivera… Malheur au méchant ! Il lui arrivera du mal, car l’œuvre de ses mains lui sera rendue » (3 : 10-11). En revanche, Dieu n’abandonne jamais les siens.
Amis chrétiens, ne perdez donc pas courage dans l’épreuve, gardez vos yeux fixés sur l’héritage, et surtout sur Celui qui s’y trouve déjà. Il est notre espérance et notre Epoux (Deut. 8 : 16).
Ph. L Le 21. 05. 2016
Il est un sentier de lumière, de paix et de sérénité,
Qui nous fait traverser la terre, le cœur heureux, en liberté.
C'est une voie étroite et sainte, loin du monde, loin du péché,
Mais d'où l'amour bannit la crainte : Jésus lui-même y a marché.
C'est le sentier que, sur la terre, nous ouvrit son immense amour,
Où de sa face la lumière plus brillante croît chaque jour,
Jusqu'au moment où, vers son trône, nous irons, loin de ce bas lieu,
Dans le séjour où tout rayonne de la gloire du Fils de Dieu.
Ce cantique a été composé en tenant compte des « lumières » apportées par les révélations que le Nouveau Testament sur les textes de l’Ancien Testament. Ceux-ci sont tous, comme le Psaume 37, inspirés de Dieu (2 Tim. 3. 16). Il restait alors « derrière le voile » ; maintenant, Il nous a parlé « dans le Fils » et s'est pleinement révélé en Lui (Héb. 1 : 2).